Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

The Rose Queen. Tome 1 : L'usurpatrice. de Clafoutis



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 08/11/2015 à 02:25
» Dernière mise à jour le 09/11/2015 à 16:58

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 3 : La visiteuse.
Le voile nocturne remplaçait maintenant son rassurant homologue diurne depuis maintenant bien longtemps. Un puissant vent soufflait impétueusement à l'extérieur, faisant crisser effroyablement les vitres du palais.

Sae n'arrivait pas à dormir, sans cesse perturbée par le vacarme de la nuit profonde. Affublée d'une simple et légère nuisette – bien plus confortable que l'imposante et lourde robe de Rose Queen –, l'usurpatrice s'accrochait à sa couverture de soie, dans son merveilleux lit à baldaquin.

Le voile nocturne remplaçait son rassurant homologue diurne depuis maintenant bien longtemps. Un puissant vent soufflait impétueusement à l'extérieur, faisant crisser effroyablement les vitres du palais.

Sae n'arrivait pas à dormir, sans cesse perturbée par le vacarme de la nuit profonde. Affublée d'une simple et légère nuisette – bien plus confortable que l'imposante et lourde robe de Rose Queen –, l'usurpatrice s'accrochait à sa couverture de soie, dans son merveilleux lit à baldaquin.

« ... et si quelqu'un tentait de me tuer ? » Elle en avait plaisanté avec Isaac Forneus un peu plus tôt dans la journée, mais la perspective l'effrayait réellement. Bien sûr qu'elle avait conscience de sa mortalité. Elle était déjà tombée malade plusieurs fois en avalant de la nourriture avariée, preuve de sa vulnérabilité aux toxines. Et lorsqu'elle se coupait en cuisine, ses blessures ne se recollaient pas miraculeusement comme l'ancienne Rose Queen.

Sae possédait peut-être un don fabuleux, mais son corps et sa constitution ressemblait trait pour trait à celui et celle d'un humain normal. Un petit coup de poignard dans le corps, et elle libérerait son dernier souffle, une petite goutte de venin dans son eau et elle agoniserait sans difficulté.

Elle aurait bien demandé à des gardes de surveiller sa chambre, mais il y avait comme un petit problème. Les gardes, ou chevaliers, étaient pour la plupart des fils d'aristocrates. Donc, rien de sûr non plus. Surtout que depuis la mort de noble et puissant Almagan – celui dont les couilles avaient fini bouilli avec du persil et de l'ail – l'ordre chevaleresque éprouvait une certaine haine tenace pour la reine.

Sae Ishgar était sans défense, et elle le savait. Son don avait beau être impressionnant, il ne répondait jamais à son appel.

Soudain, comme dans ses cauchemars les plus fous, la porte grinça, lentement, lentement, longuement. Sae se réfugia sous sa couverture, tremblant furieusement. Non, ce bruit n'était pas naturel, cela ne pouvait être le vent. Aucun doute possible, quelqu'un venait d'ouvrir la porte de sa chambre.

Après une longue minute de doute où Sae s'imagina les pires scénarios possibles, la demoiselle sortit enfin la tête de sa couette et ô miracle, se souvint qu'elle possédait une lampe-tempête sur sa table de chevet. Elle l'alluma fébrilement. L'éclat incandescent illumina partiellement la chambre.

Sae dirigea la lumière vers sa porte ; elle était fermée. D'où pouvait bien venir ce crissement alors ? Elle n'était pas folle tout de même ! Elle ne pouvait pas l'avoir inventé ! ... cependant, la réalité était sans appel : la porte était fermée, point.

Guère soulagée, la Rose Queen se leva, bien décidée à inspecter sa chambre. A la recherche de quoi ? ... de qui ? Elle ne voulait pas le savoir, mais elle ne pouvait décemment plus s'endormir sans avoir l'avoir fait.

Sae fouilla absolument partout, dans les grandes armoires, derrière les dizaines d'exemplaires identiques de robes de Rose Queen, sous le somptueux lit, sous la tapisserie ténèbres et or, et même au plafond. Rien, absolument rien. Et pourtant, la demoiselle avait la désagréable impression d'être épiée, par quelqu'un, quelqu'un qui analysait chacun de ses faits et gestes, là, quelque part, tout près d'elle...

Soudain, derrière elle, un grincement de chaussure. Sae se retourna vivement, livide. Rien, ou presque. Sae l'aperçu durant une demi-seconde, cette sombre silhouette se mouvant dans les ténèbres comme si ces dernières étaient son élément. Cette fois-ci, le doute n'était plus permis. Elle avait raison. Il y avait bien quelqu'un.

Terriblement recroquevillée, plus fébrile et hésitante qu'un Vivaldaim nouveau-né, Sae tournait continuellement sur elle-même, dans le fol espoir de saisir l'ombre se jouant d'elle.

– ... Rose Queen ?

Soudainement, insidieusement, froidement. Le murmure se glissa pernicieusement à l'oreille gauche de Sae, la paralysant sur place. Elle venait de parler. L'ombre venait de parler, directement dans ses tympans ! Sae pouvait aussi sentir sa présence, juste derrière elle, une présence si redoutable que la jeune reine crut prendre feu tant elle bouillonnait de peur.

Un long moment de flottement passa, rien ne bougea. Ni l'ombre insistante, ni Sae terrorisée. L'intrus attendait vraisemblablement une réponse.

– ...o-oui ? bafouilla lamentablement l'usurpatrice.
– ... je le répète, êtes vous la terrible Rose Queen, la sadique parmi les sadiques, la démone de l'enfer venue sur terre, celle dont le simple nom fait trembler des villes entières, dont la cruauté est connue à travers les océans ?

Que répondre à cela ? Techniquement c'était faux, mais Sae avait l'intime conviction, vu le ton de son assaillant, que les seuls choix de réponses à cette question étaient « ...o-oui. » et :

– ...o-oui.
– Mmmh...

Sae sentit l'ombre souffler longuement du nez, le contact de se petit courant d'air sur ses épaules nues faillit lui faire perdre connaissance.

– Enfin je vous rencontre !!
– ... qu... ?!

Sans crier gare, l'ombre sauta dans les bras de Sae, la voix soudainement toute joyeuse. Toute la tension s'évanouit. Sae resta plantée là, à se demander en boucle « diable ! Que s'passait-il ici, par les chiottes de l'enfer ! »
L'ombre, qui se révéla être une jeune adolescente à la longue chevelure pêche, affichant un grand sourire naïf, presque euphorique. Rapidement, elle libéra Sae de son étreinte et s'assit bien docilement devant elle, sur les genoux ; elle était toujours aussi radieuse.

– Oh ! Hihihi ! rit elle comme si de rien n'était. Quelle malpolie je fais, vous ne me connaissez pas, Rose Queen ! Permettez-moi de me présenter ! Je me nomme Vanille Valérian, je viens de très très loin, de la région de Parádeisos, enchantée !
– ... okay...

Parádeisos ? Inconnu au bataillon. D'un autre côté, Sae n'était pas spécialement instruite, elle se doutait bien qu'il y avait quelque chose au delà de l'océan entourant le royaume, mais à vrai dire, elle s'en fichait pas mal. Mais maintenant qu'elle regardait la visiteuse plus attentivement, elle était en effet vêtue d'une façon bien étrange, majoritairement en bleu marine. Elle portait aussi un étrange chapeau, de la même couleur, au sommet mystérieusement aplati. Il n'y avait rien de tel ici.

– Je suis une policière, expliqua la dénommée Vanille. Enfin, je viens de l'être, j'ai fêté mon dix-huitième anniversaire en début d'année ! Je sais que je fais plus jeune, mais je suis vraiment majeure, hé oui !

« Majeure » ? « Policière » ? ... Sae plissa les yeux. Mais qu'est-ce qu'elle baragouinait celle là ?

– Vous vous demandez sûrement ce que je fais là !

Sae hocha la tête, toujours trop perplexe pour user de sa voix.

– H-Hé bien c'est un peu embarrassant... hihi ! L-Lorsque j'étais en mission, j'ai entendu une rumeur sur votre cruauté, votre sadisme et surtout votre non-respect pour le genre humain !

Oui, jusque là, Sae comprenait à peu près. C'était un peu le portrait de l'ancienne Rose Queen.

– Hihi... j-je... comment dire... hé bien... j'aimerais bien être torturée moi aussi !
– ... qué ?
– J-Je suis une masochiste ! affirma Vanille avec conviction. J'aspire à subir chaque jour les plus terribles châtiments ! Si j'ai fait des kilomètres jusqu'à votre royaume, ma reine, si je me suis faufilée en douce dans votre palais, si j'ai pénétré dans votre chambre comme une voleuse... c'est uniquement pour subir votre impitoyable courroux ! Je vous en prie, laissez libre cours à votre imagination, n'hésitez pas à machiner des supplices sordides ! Je suis là pour ça !

Alors là, Sae était complètement, mais alors, complètement paumée. Cette étrangère était vraiment très... étrange. Étaient-ils tous comme cela au delà de l'océan ? Sae espérait franchement que non.
Vanille Valérian s'assit de nouveau servilement, fixant la Rose Queen de ses deux grands yeux luisants d'admiration. Sae se crispa mentalement, devait-elle vraiment répondre... ?

– ... j'regrette, lâcha t-elle finalement, mais j'refuse. Toutes ces conneries, c'est fini pour moi.
– ... v-vous... vous refusez ?
– Yep.
– ...ha..haha...

Sae aurait juré entendre une sorte de craquement de verre virtuelle, comme si quelque chose venait de se briser chez sa jeune visiteuse. Vanille Valérian se leva doucement, sans aucune force, elle manqua de s'écrouler maintes fois mais finalement, réussit à se remettre debout ; ses yeux étaient vides.

– A-Après tous mes efforts pour vous trouver, marmonna t-elle d'un ton terriblement monotone. J'ai tout laissé tombé, j'ai traversé les mers, j'ai vécu dans l'ombre, je n'ai prévenu personne, pas même mes collègues de bureau, ni ma famille... tout ça... tout ça pour vous rencontrer, pour subir votre sadisme légendaire... et... et vous refusez ?!
– ....

Soudainement, le visage morne de la policière s'illumina de mille feux.

– Q-Quelle cruauté !! C'est merveilleux !! A-Avec une simple phrase, vous avez torturé mon âme de la pire manière qui soit !! Aaaah ! Cette souffrance.... la souffrance de la Rose Queen !! C'est. Si. Bon !! Hahahahaaaah !!

Devenue complètement folle, Vanille bondit puissamment, retomba au sol sur le ventre et se mit à rouler vélocement sur le sol en s'étreignant elle-même passionnément ; elle bavait tellement dans sa jouissance que la tapisserie de la chambre devint vite humide, même s'il n'y avait pas que sa bave qui la mouillait.
Sae observait la scène avec de gros yeux de Barpeau. Par la Sainte-Couille créatrice, que lui arrivait-il ?!

Une fois que Vanille eut fini de s'exciter au sol, elle se releva vivement et s'approcha très très près de Sae, adoratrice.

– Ô Rose Queen ! Vous êtes mon inspiration, mon modèle ! Je vous aime ! Encore ! Torturez moins encore ! Je vous en prie !
– M-Mais elle va la fermer la déglinguée ?! cracha venimeusement Sae.
– Kyaaa ! trépigna joyeusement la policière. Tant de violence ! Tant de froideur ! Tant de majesté !

Vanille bondit à nouveau, une expression fanatique ancrée sur le visage.

– Je sais ! Je vais devenir votre disciple ! Je vais vous suivre partout, où que vous y irez ! Promis-juré-craché-ravalé !

Et effectivement, Vanille promis véritablement, elle jura véritablement, elle cracha véritablement sur la tapisserie et... elle ravala véritablement son crachat à grand coup de langue. Sae manqua de vomir, son esprit devint totalement blanc. Elle en avait vu des cas dans sa vie, mais là, celle-là, ce truc-là plutôt, c'était d'un tout autre niveau.

***

Une demi-heure plus tard, Sae s'était réinstallée dans son lit, blasée à mort. Principalement parce que sa chambre hébergeait en plus une étrangère indésirable. Une certaine « policière », parait-il, venant d'au delà de l'océan. Sae avait renoncé à la chasser, car à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, Vanille s'excitait de plus belle.

Mine de rien, la Rose Queen n'arrivait toujours pas à dormir. Il fallait dire que la présence de Vanille, qui la fixait pleinement de ses yeux brillants de désirs et d'excitations, n'aidait pas.

Sae jura mentalement, comment se débarrasser de cette énergumène ? Appeler la garde ? L'idée la tenailla, mais l'ancienne servante savait très bien ce qu'il arrivait aux prisonniers des chevaliers, surtout si c'étaient des femmes. Et cette « policière » avait beau être absolument et effroyablement dérangeante, elle ne méritait sûrement pas un sort pareil.

– ... ahem... Vanille ?
– Oui, maîtresse ?!

Le ton exalté de la policière fit frissonner Sae. Mais elle s'efforça de l'ignorer.

– Sae. Appelle moi Sae, Sae Ishtar. J'suis pas celle que tu crois, désolée. La Rose Queen que t'admirais tant est morte j'suis que sa ... remplaçante.
– ... ?

Vanille pencha innocemment sa tête d'adolescente, ingénue.

– C'que j'dis, c'que j'suis pas la salope de Rose Queen que t'admires tant. Nan, j'uis nouvelle dans le métier et j'compte bien n'pas marcher dans ses pas.
– C-Comment ? trembla brutalement Vanille. Q-Que voulez vous dire, maîtresse ?!
– J't'ai déjà dis d'pas m'appeler comme ça, la nympho ! Tu piges pas ? Je suis pas la vraie Rose Queen ! La vraie est morte ! Alors t'as plus aucun intérêt à crécher ici, rentre dans ton pays !
– N-Non ! bafouilla Vanille. Mes sens de masochiste ne peuvent pas me mentir ! Je le sens en vous... vous êtes une sadique de l'extrême ! Je sens dans votre aura !
– Qu'est-ce qu'tu couines encore ?! Qu'est-ce que tu piges pas dans « LA ROSE QUEEN EST MORTE » ?!

Vanille secoua vivement la tête.

– Je m'en fiche de ce fantôme du passé ! Je ne m'intéresse qu'au présent, et mon présent c'est vous ! Qu'importe qui que vous soyez, je le ressens au plus profond de moi, vous êtes la sadique que je recherchais ! C'est mon 6ème sens qui me le dit !
– ... ton... 6ème sens ?!
– Oui !
– C'est... du n'importe quoi !

Vanille se frotta le menton, songeuse.

– Je vois, oui je comprends. Si vous pensez vraiment ce que vous dites, alors cela ne signifie qu'une et unique chose !
– C't'à dire ? grommela Sae.
– Vous ne vous êtes pas encore éveillée !
– ... qué ?
– Ne vous inquiétez pas, j'ai justement ce qu'il vous faut !

Sans hésiter une seule seconde, la policière enleva la ceinture de cuir qui tenait sa tunique bleue marine et la tendit à Sae.

– Fouettez-moi avec !
– ...
– Je sais, ça vous paraît peut-être dingue là, mais quand vous le ferez, je suis sûr que vous allez adorer ! Vous êtes une sadique née ! Je le vois dans vos yeux !
– Mais j'veux pas être une sadique moi ! J'veux pas être comme l'ancienne Rose Queen, à torturer tout le monde !
– Tss, tss, tss, fit distinctement Vanille. Vous vous trompez. Être sadique n'est pas forcément négatif. Alors certes, martyriser tout un peuple n'est pas très sympathique, mais châtier une personne consentante n'a rien de mal ! Et puis...

L'étrangère recula légèrement, rougissant légèrement.

– A vrai dire, maintenant que j'ai trouvé ma sadique complémentaire, j-je n'ai pas spécialement envie de vous voir torturer tout le monde. J-Je préférais être la seule à subir vos splendides tortures...
– .... j'ai envie dégueuler, siffla Sae.
– Q-Quoi qu'il en soit, s'affola Vanille, fouettez-moi !

La policière força Sae à empoigner la ceinture. La Rose Queen fixa l'épaisse lanière de cuir, perplexe.
... cette folle désirait vraiment se faire fouetter avec ce truc ? Sae jeta un œil du côté de Vanille, qui tremblait d'anticipation euphorique. Bah, elle était consentante après tout. Et puis, si elle ne le faisait pas, cette policière continuera de la faire chier encore longtemps ; c'était que Sae commençait franchement à avoir sommeil.

La demoiselle en nuisette sortit de son lit, et s'approcha de Vanille Valérian. Cette dernière, écarlate, respirait bruyamment, par intermittence. Elle était si excitée que de la buée se formait à chacun de ses souffles.

Sae empoigna plus fermement la ceinture, pour calmer son hésitation. « Un seul coup, et puis basta ! » se rassurait t-elle. La Rose Queen leva la lanière, bien haut, et l'abattit avec violence sur l'adolescente demandeuse.

Et là. Ce fut magique. Dès l'impact, Sae sentit un frisson lui parcourir le bras. Un frisson intense, délicieux, ensorcelant, jouissif ; Vanille poussa un puissant cri sensuel.
La seconde suivant, Sae avait déjà instinctivement réarmé la ceinture de cuir, un démoniaque sourire extatique aux lèvres, les yeux grands ouverts, luisant de délice.

Brusquement, Sae revînt à ses sens. Que diable faisait-elle ? Non elle ne rêvait pas, elle était bien en train de fouetter une adolescente qu'elle venait à peine de rencontrer ! C'était immoral, inhumain ! Mais... si bon !

Sae Ishtar, la Rose Queen, dans un rire ténébreux, fracassa une nouvelle fois l'arme de plaisir sur sa radieuse victime, scellant ainsi ce qui allait devenir une amitié indestructible.