La délivrance de Leopoldine

Chapitre 7

Poussière
(thème musical suggéré : https://www.youtube.com/watch?v=nWcWgBCPj1c )
Leopold est surpris de se voir ouvrir les yeux, lui qui pensait ne pas avoir dormi. L'impression d'avoir pensé toute la nuit restait encrée en lui. Son sentiment de la veille s'était comme évaporé, il ne ressentait plus aucune culpabilité. Il était là, à regarder Hans dormir, avec le plus profond désir de le protéger. Et si, pour cela, il devait rester muet sur sa mission, il le ferait au péril de sa propre vie. Il se promettait alors de veiller sur lui.
Quand il regardait Hans, il ressentait une grande sincérité, un sentiment d'absolu. Cela ne lui faisait pas peur, c'était certes nouveau mais ce sentiment d'amitié surpassait la peur de l'échec. En fait, celui-ci réconciliait Leopold avec la vie.

« - Oh ! Tu m'as fait peur ! Tu m'observes dormir toi maintenant ? T'es pas très net depuis hier, j'ai l'impression, s'exclama Hans d'un air surpris mais amusé.
- J'étais réveillé avant toi, c'est tout. Du coup j'étais en train de réfléchir... Tu me fais confiance Hans ?
- Quoi ? Mais il se passe quelque chose… C'est pas possible autrement !
- Je te demande juste si tu as confiance en moi, reprit Leopold d'un ton très sérieux.
- Oui je te fais confiance. Evidemment que je te fais confiance. Tu es mon ami, mon seul ami ! Je n'ai plus que toi. Alors oui, je te fais confiance.
- Dans ce cas, je te demande de ne pas me poser de question. Si je ne te dis rien, si je ne te parle pas, si je t'écarte de certaines choses, accepte-le. Sache que je ne te trahirai jamais. Tu m'as dit que tu voulais m'aider et c'est comme ça que tu vas m'aider. Promets-le-moi. S'il te plaît.
- J'aimerais pouvoir le faire. Je ne le peux pas totalement. Si un jour il t'arrive un souci, si un jour tu ne peux pas t'en sortir seul, je t'en prie, dis le moi et fais-moi confiance à ton tour, je t'aiderai, sans te juger. Et ça, je peux te le promettre. »

Sur ces mots, les deux jeunes garçons sortirent de leur tente afin d'aller se restaurer. Et après quelques croissants et un chocolat chaud, ils se remirent en route. Il avait parlé avec un passant qui leur avait indiqué un chemin plus court pour arriver à la seconde ville. « Plus court, mais plus poussiéreux » leur avait-il lancé en riant. Les deux jeunes gens l'avaient donc écouté et marchaient vers le nord du petit village afin de rejoindre le dit chemin.
L'homme avait raison ; le chemin était à peine visible, de gros nuages de poussière flottaient au-dessus de lui le rendaient presque imperceptible. Les deux jeunes dresseurs étaient conscients du danger qu'ils allaient encourir au moment où ils s'aventureraient sur celui-ci. A chaque instant un pokémon sauvage pouvait débarquer, et Dieu sait que les petites bêtes sauvages sont très nombreuses dans ce genre d'endroit. Mais ils étaient déterminés, et avaient bien envie de gagner quelques heures de marche.
Ils s'élancèrent donc sur l'étroit chemin poussiéreux, et comme ils l'avaient prédit, il ne voyaient guère plus de deux pas devant eux.
Au bout de quelques heures de marche, ce qui devait se produire… se produisit. Un pokémon surgit de nulle part et entamât le combat avec Elif. Leopold voyait les PV de l'adversaire diminuer de plus en plus. C'est ainsi qu'au moment propice, il décida d'utiliser une PokéBall et de rallier le Machoc ennemi à son équipe. Celui-ci avait un niveau assez élevé par rapport à tous les autres pokémons sauvages qu'Hans et Leopold avaient jusqu'alors rencontrés. Le jeune homme donna une dose de SuperPotion à son nouvel ami afin que celui-ci retrouve ses esprits. Un fois cela fait, ils se remirent en route, contents de leur trouvaille. De plus, durant le combat, Elif avait su gagner un niveau, et évoli aussi, grâce au MultiExp qui lui avait fait tenir Leopold.
Subitement, Hans et son ami se retrouvèrent devant l'entrée d'une grotte qu'ils n'avaient pas remarquée à cause du grand nuage de poussière qui planait sur le chemin. Celle-ci était gigantesque, son entrée était si sombre que les deux jeunes garçons se demandèrent s'ils avaient fait le bon choix en empruntant ce raccourci. Au bout de quelques minutes de réflexion, ils se décidèrent à y entrer.
Son intérieur était tout aussi prenant que son extérieur. Les parois étaient si hautes que Leopold ne distinguait pas son plafond. Ils regardaient autours d'aux mais ne voyaient que du vide. Cela les rassurait, eux qui s'attendaient à être attaqués de toute part se retrouvaient dans un endroit très calme où ils pourraient passer la nuit. Ils marchaient afin de trouver un endroit qui n'était pas sujet au vent poussiéreux qui s'engouffrait dans la grotte par son entrée. Au bout de quelques minutes de marche, ils entendirent un bruit sourd. Ce n'était pas un cri humain, mais plutôt le cri d'un pokémon furieux de rage. Ils décidèrent donc de se mettre à sa recherche, sans-doutes avait-il besoin d'aide.
Un homme vêtu d'une cape rouge sang sortit d'un angle sombre. Et lorsqu'il croisa le regard des jeunes dresseurs, il accéléra le pas avant de s'enfuir.
« - C'est bizarre tout ça, s'écria Hans. On ne sait même pas d'où il sort, celui-là !
- Oui, bizarre comme tu dis. Allons chercher un coin calme, un peu plus loin, et faisons du feu, répondit Leopold, tout en ayant l'air de penser à autre chose. Après un temps, il reprit. Dis tu ne veux pas aller chercher un peu de bois ? Il ne fait pas très chaud, et il faut être en forme pour rejoindre la prochaine ville demain. Moi, je vais chercher des pierres et quelques baies pour le diner.
- Ok on fait comme ça. T'as ton Vokit au cas où je me perde ? lança Hans d'un air amusé. Bon j'y vais. Je fais vite. »

Comme l'avait dit Hans avant de partir, c'était bizarre. Un homme sortant de nulle part et s'y retournant à une vitesse immesurable n'avait rien de normal. Leopold décida d'appeler le professeur Gaïus afin d'avoir une aide quelconque qui pourrait l'aider à comprendre.
« - Bonjour, prof'. J'ai besoin de vous et je n'ai pas beaucoup de temps. Je suis dans une grotte très….
- Je sais Leopold, je sais. Le passant qui vous a donné l'idée du raccourci est un vieil ami à moi. Heureusement que vous l'avez croisé d'ailleurs ! Il vous a fait économiser au moins cinq bonnes heures de marche. Il regarda le jeune homme d'un air attendri. Tu n'as pas l'air d'aller trop mal ! Et je vois que tu as attrapé un Machoc ! Bonne initiative mon enfant, tu en auras grand besoin demain.
- Demain ? Pouvez-vous être plus clair ? Je ne comprends rien !
- La grotte dans laquelle tu te trouves en ce moment surplombe Asgard. Et oui, c'est sous tes pieds que se trouve Noctali. Elle doit être emprisonnée en dessous de la ville, au milieu de gros cailloux et de rochers… Pour les déplacer et les casser, tu auras besoin de Force et d'Eclatroc. Je te les envoie à ton vokit, tu n'auras qu'à les apprendre à ton Machoc. Il te sera alors très simple de délivrer la pauvre petite bête faite prisonnière. Fais attention à toi. Les Sorciers missionnés dans cette ville ne se défendent pas avec des pokémon mais avec leur propre magie, tu devras être malin et vif pour pouvoir descendre au dernier étage. Je ne peux malheureusement pas t'en dire plus, puisque je ne sais moi-même que cela. Je te souhaite du courage à toi et à ton jeune ami, ajouta Gaïus d'un ton paternel.
- Hans ? Mais qu'est-ce qu'il a à faire là-dedans ?
- On parle de moi ici ? Je t'ai autant manqué que ça ? répondit l'intéressé tout en montrant fièrement les quelques brindilles qu'il avait amassées.
- Oui, je me demandais juste si tu t'en sortais répliqua Leopold en s'empressant de raccrocher. »

Les deux jeunes garçons commencèrent à disposer des cailloux et des brindilles afin d'allumer un feu pour la nuit.