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The Rose Queen. Tome 1 : L'usurpatrice. de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 06/11/2015 à 20:28
» Dernière mise à jour le 07/11/2015 à 08:35

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Chapitre 2 : Être une reine.
Lessivée, Sae Ishtar – alias la Rose Queen – était lessivée. Isaac Forneus ne l'avait pas ménagée. Ah ça non. Bonnes manières, maîtrise du verbe, contrôle de soi, tel était le programme quotidien de l'usurpatrice.
Sae se demandait vraiment pourquoi elle devait faire tout ça. C'est vrai quoi, la précédente Rose Queen n'était qu'une sadique se fichant pas mal du tralala de la haute. Mais Isaac ne voulait pas que Sae devînt le clone de l'ancienne reine, non, il voulait en faire la Rose Queen parfaite, la quintessence de la noblesse, celle qui sauverait le royaume.

Sauf que l'on parlait tout de même d'une demoiselle incapable de faire le ménage correctement – elle n'était pas la souffre-douleur des domestiques pour rien – et qui n'hésitait pas à se sustenter de ses propres sécrétions nasales en cas de fringale. Autrement dit, c'était bien mal parti.
Cependant, Isaac avait confiance, comme il l'affirmait. Il avait un but, et il mettrait sa fierté en jeu afin de le rendre réalité.

Son fameux entraînement, Sae s'en souviendrait sans doute toute sa vie.

Premièrement, l'apprentissage des bonnes manières, la base de la base selon Isaac. Un échec complet. Après un jour entier, la nouvelle reine peinant encore à différencier les couverts de ses mains, préférant irrésistiblement ses dernières. Il fallait dire que Sae avait été une domestique du palais, et possédait donc les habitudes qui en découlaient.

L'ancienne Rose Queen traitait ses serviteurs comme des esclaves, les entassant cruellement dans des appartements où même un Miasmax ne voudrait y vivre. Pour les repas, il y avait la gamelle commune, une espèce de grand bol dégoûtant où à chaque midi et soir, des soldats y versaient une affreuse mixture indéterminée. C'était proprement infâme, mais c'était aussi là leur seule source de nourriture. Un bol pour une centaine de domestiques, il était évident que certains n'avaient rien à se mettre sous les crocs, c'était pour cela qu'une fois le repas servi, chacun se ruait corps et âme tels de vulgaires bestiaux, dans l'espoir d'absorber ne serait-ce qu'une goutte de cette soupe putride.
Sae, comme tant d'autres domestiques, n'avait absolument pas le temps de gentiment sortir les couverts et de s'en servir avec grâce, comme lui préconisait – ou hurlait – désormais Isaac.

Deuxièmement, le conseiller avait tenté d'inculquer à sa nouvelle Rose Queen l'usage élégant du verbe. Il avait vite mis ce point en suspens, constatant que Sae maîtrisait déjà parfaitement un autre type de verbe, bien différemment fleuri, principalement composé de « Salope, chiant, et tête de couille ».
Cette fois-ci, rien a voir avec son passé de domestique, ces derniers ayant justement généralement des manières très polies. Non, c'était juste que Sae était naturellement et fondamentalement vulgaire.

Troisièmement, Sae devait absolument travailler sa confiance en soi. Il était cependant bien difficile de demander à une personne s'étant écrasée toute sa vie devant l'autorité de lui faire désormais face sans sourciller.

Vu l'ampleur de la tâche, Isaac préféra user du traitement de choc. Il voulait que la demoiselle affrontât la peur. Pour ce faire il avait tout simplement laissé Sae seule, une nuitée entière, avec les Némélios de la précédente Rose Queen. Autant dire que les charmants félins avaient tout de suite sentit que cette jeune femme, bien que vêtue comme leur maîtresse, n'était qu'une usurpatrice ; la nuit fut très agitée.
Heureusement pour Sae, Isaac avait prit soin de l'enfermer dans une petite cage d'acier renforcée, pour qu'elle soit à l'abri des coups de griffes impétueux des Pokemon de compagnie. Leurs griffes étaient larges, l'espace entre les barreaux d'acier aussi ; la nuit fut sanglante. Sous sa robe de Rose Queen, Sae ressemblait désormais à une momie avec tous ses bandages.

Aujourd'hui, au grand bonheur de la martyr, Isaac avait choisi un tout autre programme ; il s'agissait de faire taire les rumeurs. Plus le temps passait, et plus les courtisans et courtisanes commençaient sérieusement à s'interroger sur la Rose Queen et son étrange comportement. Pire encore, certaines rumeurs avaient passé outre les murs du château, arrivant aux oreilles des bourgeois.

Il fallait à tout prix clarifier les choses, et pour ce faire une grande audience entre la Rose Queen et la cour avait été organisée.

Sur son trône, Sae Ishtar était nerveuse. Devant elle, la crème de la crème. Tous les aristocrates, les plus riches, les plus puissants ; tous était réunis. De nombreux murmures envahissaient la salle, l'emplissant d'un flot assourdissant.
A ses côtés Isaac fit un discret signe de tête, Sae lui répondit par le même geste. Elle se leva, faisant ainsi taire les couinements des nobles empaffés.

– .... ahem....euh...

L'usurpatrice faisait de son mieux, vraiment, mais la tension la tenaillait terriblement. Parmi la foule, elle reconnaissait pas mal de visages. Des infâmes salauds abusant de leur statut d'aristocrates pour laisser libre court à leur instinct sauvage.

Rien que celui là, devant, sans cesse en train de caresser sa longue moustache en croc. Une pourriture pure et simple, n'hésitant pas à violer les paysannes qu'il croisait, et à tuer celles qui résistaient. Et cette femme, avec son barbet ivoire, forçant tous ceux qui passait sur son chemin à s'aplatir au sol et à lécher ses pieds, tout les obligeant de la déifier.

Pour les non-aristocrates subir ce genre d'humiliation était monnaie courante, jusqu'à devenir banale, les enfonçant d'autant plus dans leur rôle d'esclave. Personne ne pensait à se rebeller ; les rares l'ayant tenté étaient morts dans des circonstances terribles.

Même si elle portait désormais la robe de la Rose Queen, les souvenirs de son ancienne vie, eux, perduraient. Comment pouvait-elle désormais hausser la voix contre ceux l'ayant opprimée toute sa vie ? Inconsciemment, Sae avait fini par véritablement considérer ces aristocrates comme des dieux intouchables et elle, comme une simple marionnette servile.

Les murmures reprirent. La Rose Queen hésitait ? Que se passait-il ? Elle tremblait ? Comment était-ce possible ?

Isaac faisait de son mieux pour dissimuler sa grimace. Il appréhendait cette audience, cependant, cette dernière devait avoir lieu. Il aurait été bien trop dangereux de laisser les nobles comploter dans leur coin ; les plus malins avaient déjà remarqué le ramollissement de la Rose Queen et s'imaginaient déjà prendre sa place.

Au bout d'un moment, le pervers à la moustache s'avança, perplexe.

– Noble Rose Queen ?
– .... o-oui ?

Encore une fois, le bafouillement de Sae fit rugir le bourdonnement ambiant. Isaac hésita à intervenir ; si la situation devenait intenable, il le ferait. Sauf que Sae ne pourrait pas toujours compter sur lui, il fallait qu'elle s'affirmât à un moment ou un autre.

– Pardonnez ma rudesse, continua l'immonde porc, cependant, mes bons amis et moi-même nous inquiétons grandement. Depuis quelque jours, votre politique s'adoucit gravement, le bas-monde commence à sortir de la peur, des voix s'élèvent. Rien de bien dramatique, bien évidement, nous pensions qu'il est dangereux de laissez ces bouseux impunis. Imaginez que certains firent grandir l'idée de révolte et envahissent le château ! Nous autres, aristocrates, risquons de tout perdre ! Nous ne sommes pas invulnérables comme votre grandeur, noble Rose Queen, nous craignons la mort. Nous devrions donc resserrez la vis tant qu'il est encore temps, et pour cela, quoi de mieux qu'un petit massacre des fortes-têtes comme vous savez si bien y faire ? La milice a déjà repéré certains misérables ayant oublié leur place, il serait bon de...

L'infâme aristocrate continua inlassablement, débitant un flux de parole qui devint bientôt inaudible pour Sae. Sous son voile, le regard de la demoiselle s'assombrit. Aaah..., elle s'en souvenait. Elle se souvenait, de pourquoi elle haïssait les nobles de tout son être. Toujours à penser à soi avant tout. Ils s'en fichaient de la situation du royaume, seule leur petite tête de couille comptait.

Une larme de rage humidifia sa joue. Bientôt, ce n'était plus des hommes et des femmes qui s'animaient devant elle, mais de simples tas de chairs difformes et répugnants. Comment le royaume avait-il pu tomber aussi bas ? Était-ce uniquement de la faute de la Rose Queen ? Non. Elle y avait largement contribué, mais ce n'était pas la seule raison. La vérité était claire à présent. C'était la nature même de ces nobles, le véritable poison. La Rose Queen n'avait fait que le réveiller, mais cette toxine dormait bel et bien dans leur cœur, au commencement de la création.

– Silence.

Le ton était faible, mais si glacial que tous les aristocrates se turent en même temps. Isaac, ouvrit grand les yeux, éberlué. Il secoua la tête, comme pour se réveiller d'un rêve, mais rien ne changeait.

Sae s'était levée de son trône, majestueuse, les poings serrés, une aura de puissance venue de nulle part soulevait son long voile noir, révélant son visage tordu de tristesse. Pas tout à fait de nulle part en vérité.
Brusquement, une petite tempête plasmique crépitante s'était mise à l'entourer complètement, plaçant l'usurpatrice au milieu d'une parfaite sphère magnétique. Sae ne s'en rendait pas compte, de là où elle était, tout ce qu'elle pouvait voir était le répugnant tas d'ordures s'agitant devant elle.

– R-Rose Queen ! V-Votre visage !
– Nous ne tuerons plus personne, l'ignora cette dernière. La Rose Queen ne tuera plus personne.
– .... mais ! tenta follement l'aristocrate.
– SILENCE !

Cette fois-ci, le cri partit puissamment, n'admettant aucune réplique. Un éclair albâtre frappa le plafond, faisant s'abattre un nuage de poussière.

– J... J'en ai assez de tout ce merdier ! De toute c'tte folie ! Pourquoi vous êtes aussi cons, putain ?! Pourquoi est-ce que c'est vous qui dirigez ce bordel ? Vous... vous tous ! Tous ! Aucun de vous ne mérite de vivre ! Allez crevez dans votre chiasse au lieu de la répandre sur nous !

Stupeur et effarement général. L'assurance des nobles fondit comme neige au soleil, certains commençaient même à s'enfuir par la petite porte, craignant de se faire griller sur place.

– Le premier connard qui me parle encore de meurtre, j'le promets, j'le défonce comme c'est pas permis ! V'm'avez compris ?!

Bruyant hochement de tête.

– A partir d'aujourd'hui, le royaume de Rosae n'toléra plus le meurtre, pigé ?! Ni même les privilèges de la noblesse !
– Pardon ?!

La femme au barbet ivoire bondit et interpella vivement la Rose Queen. Elle savait qu'elle risquait la mort, mais ce qu'elle avait entendu venait de frapper de plein fouet tous ses nerfs. Abolir les privilèges ? Mais qu'était-ce que cette folie, encore ?! Qu'importe si la Rose Queen la tuerait sur le champ, vivre sans pouvoir reviendrait au même !

– Noble Rose Queen ! insista la pure garce. Veuillez reconsidérer ! Je vous en prie !
– J'ai dit : FERMEZ-LA BANDE DE CONS !!

Sae gueula si fort que tout son corps se crispa ; l'orage l'entourant s'affola.

– J'suis la Rose Queen ! C'moi qui décide, capiche ?!
– Hiiii !!
– Ce royaume est à moi, rien qu'à moi ! Si vous voulez pas d'mes règles, alors allez bourrer votre cul ailleurs !

Bientôt, il ne resta presque personne dans la salle du trône. Ces aristocrates étaient peut-être stupides, mais ils pouvaient se montrer étonnamment vifs lorsqu'ils s'agissait de leur survie.
Une fois le dernier rebut de l'humanité enfui, Isaac s'approcha lentement de Sae, tremblant. Pas de peur, mais de souffrance.

Isaac avait l'impression d'avoir le cœur à l'envers, une irrésistible nausée envahissait tout son être. Il voulait partir, se rafraîchir, vider son estomac et se reposer de longues nuits, mais il ne le pouvait pas. Pas encore.

– Ils sont partis, lança-il en camouflant sa peine.
– .... ?

Essoufflée, Sae Ishtar remarqua enfin le vide devant elle. Tous. Ils s'étaient tous enfuis, la queue entre les jambes. La réalisation fit sourire la Rose Queen. Elle... avait tout gâché, n'est-ce pas ?

– Je ne vous dirai pas que j'avais prévu cette suite des événements, avoua le conseiller. Beaucoup de choses qui ne l'auraient pas dues ont été dîtes. Mais tout d'abord, pourriez-vous... stopper cela ?

Fébrile, Isaac pointa du doigt la petite tempête magnétique entourant la reine. Sae sursauta, si surprise qu'elle en oublia les pitoyables nobles.

– Waaah ! Merde ! J'l'ai encore fait... et en public cette fois !

Sae se ferma les yeux, tentant de se calmer, aussitôt, l'orage plasmique s'atténua jusqu'à disparaître ; Isaac se sentit beaucoup mieux.

– ... encore fait ? répéta le conseiller.
– Yep. Quand je suis en rogne, du genre vraiment, y a ce truc bizarre qui se passe...
– Je vois, marmonna le conseiller. Mmh, ce n'est pas très grave si vous voulez mon avis. Il était déjà communément admis que la Rose Queen possédait des pouvoirs fabuleux, votre petit tour d'aujourd'hui n'y changera rien.
– Euh... ouais, s'tu l'dis.

Réalisant soudainement, Sae haussa un sourcil soupçonneux.

– Hé ! Ça n'a pas l'air de te surprendre plus que ça que j'sois capable de chier d'la foudre !

Un mystérieux sourire évasif décora le beau visage du conseiller.

– Je ne vois pas pourquoi je le serais. En soi, que vous soyez munie de pouvoirs fantastiques explique que vous aviez été capable d'occire la précédente Rose Queen. Et puis, il existe de nombreuses personnes au delà de ce royaume, maîtrisant foule de dons merveilleux bien plus impressionnant que les vôtres.
– ... mouais, plissa des yeux une Sae pas du tout convaincue.
– Vous comprendrez le moment venu, parlons plutôt du présent. Cette audience a été une bien elle cacophonie.
– ...

Le plan de base était simple : elle devait simplement réciter un discours rédigé préalablement par Isaac. Discours dans lequel elle s'expliquait noblement et clairement sur son comportement récent.
Or, l'ignoble et interminable discours du pervers à la moustache avait été si infect que l'usurpatrice en eut été sortie de ses gonds. Cependant, en se rappelant la gueule terrifiée de ces pourritures, Sae ne regrettait absolument rien.

– Ce n'était pas prévu au programme, mais il n'empêche que vous aviez bien joué votre rôle.
– .... euh ?
– Le but premier d'étouffer chez eux toutes tentatives de rébellion. En cela, je crois que vous avez réussi, pour le moment, en les terrifiant. Cependant, vous êtes allez trop loin en supprimant les privilèges, beaucoup de mes malheureux collègues y tiennent plus que leur propre vie. J'ai bien peur que les plus touchés par l'opulence ne se regroupent dès aujourd'hui...
– Erm..., grommela Sae, j'veux pas faire genre mais, t'peux pas utiliser des mots moins pète-culs ? Parce que j'veux pas dire, mais des fois, j'bite rien à c'que tu causes...

Isaac se prit la tête, affligé.

– Je dis simplement que les aristocrates extrêmes vont sûrement se rebeller et multiplier les risques d'assassinats fourbes en désespoir de cause, comme l'empoisonnement. Vous n'êtes pas l'ancienne Rose Queen. Je doute que vous pussiez, comme elle, absorber toutes sortes de toxines sans vous en soucier.
– ... j'peux pas l'savoir sans avoir essayé !
– Non, cracha catégoriquement Isaac. En tant que conseiller, je vous le conseille vivement : ne buvez pas de poisons.
– Pfeuh !
– ... je vais faire abstraction de votre attitude absurde pour le moment. Mais je suis sérieux, votre vie est en danger. Mes plans pour le futur du royaume présupposent tous votre survivance, je ne pourrais tolérer votre mort.
– j'vais faire d'mon mieux ! J'vais quand même pas laisser ces têtes de cons me trucider sans rien faire tout d'même !
– Je l'espère, soupira Isaac avant de taper dans les mains. Bien, je vous suggère de retourner dans vos appartements pour le moment, il y a assez eu de grabuges comme cela aujourd'hui. Demain sera une dure journée, il nous faudra être en pleine force.

Sae acquiesça, vivement. Elle aussi, voulait s'engouffrer dans son lit – ou plutôt le luxueux lit à baldaquin de la Rose Queen. Elle était complètement vannée, comme à chaque fois qu'elle utilisait son étrange pouvoir, elle perdait petit à petit sa capacité à réfléchir correctement.
Sae elle-même ne savait pas d'où elle tenait son don surnaturel, elle ne savait pas vraiment le contrôler aussi ; la foudre albâtre sortait d'elle même, en cas d'extrême colère. Sae aurait bien voulu demander ses parents s'ils savaient quelque chose là dessus, mais ils étaient morts.

Tous deux servants, Joshua Ishtar, son père, fut brûler à vif par le Demolosse d'un aristocrate – car Joshua lui avait servit un plat trop chaud au goût du palet du noble, alors, ce dernier avait légitimement voulu faire comprendre au domestique la douleur de la brûlure. Quand à Irena Ishtar, elle mourut après avoir été torturée et violée par toute une famille de nobles en manque de sensations fortes, avant d'être bêtement jetée dans les caniveaux. Deux fins tragiquement banals pour des servants du palais. Fort heureusement, les deux époux étaient morts l'un peu après l'autre ; ils n'avaient pas eut le temps de se pleurer.

Malheureusement, Sae prit conscience de son don après les assassinats de ses géniteurs, et n'avait donc pas pu les interroger sur la question. Mauvais timing.

Après la première manifestation de son pouvoir, Sae avait essayé de le contrôler, mais rien n'y faisait. Elle avait beau tenté de repenser aux souvenirs les plus enrageants de sa vie, les plus effroyables, les plus monstrueux ; aucun signe de la moindre étincelle magique en vue. D'ailleurs, en y repensant, son pouvoir ne s'était déchaîné que deux fois, la première à la mort de ses parents – elle était seule à ce moment là – et la deuxième très récemment – en public cette fois. Elle avait presque fini par l'oublier, pensant que la première fois n'avait été qu'un rêve. Force était de constater que ce n'était pas le cas.

Or, désormais, Sae voulait plus que jamais maîtriser parfaitement son don. Car les nobles en avaient peur. Et la précédente Rose Queen l'avait suffisamment démontrée, la peur permet de contrôler les cœurs. Une pulsion vengeresse fit ricaner Sae. Auparavant, le « bas-monde » comme les aristocrates aimaient l'appeler, étaient martyrisés, traités comme du vulgaire bétail, de simples objets de jouissances sadiques. Et si, à tout hasard, la tendance s'inversait ?