Chapitre 5

La resplendissante Ildor – Partie 2
(Thème musical suggéré : https://www.youtube.com/watch?v=DpQoKW-1VbE )...Un sentiment de dégoût l'envahit, il était si fort qu'il ne réfléchissait plus. Sans dire mot, il entra dans la grande bâtisse. Tout était sombre ; il manqua de tomber plusieurs fois. Il décida ainsi de s'arrêter et d'écouter.
Rien, pas un bruit, le silence régnait dans la tour maudite.
Ses yeux s'étaient habitués à la faible luminosité de l'endroit, il put donc commencer à se déplacer sans se faire remarquer. Plusieurs portes s'offraient à lui. *Et si je prenais la mauvaise, se dit-il, je ne saurais me le pardonner*. Il n'eut pas besoin de réfléchir longtemps. Deux des cinq portes s'ouvrirent en même temps et, sans lui laisser le temps de comprendre ce qui était en train de se passer, deux sorciers l'encerclèrent. L'un d'eux appela son pokémon, un Darkrai plus particulièrement. Le jeune dresseur recula d'un pas et se heurta au deuxième sorcier qui dégaina un lourd bâton de bois surplombé d'une mystérieuse pierre bleu. Sans réfléchir, Leopold envoya Elif combattre le Darkrai.
« - J'ai une entière confiance en toi, fais ce qu'il te semble bon de faire, essaie de te blesser le moins possible. Une mission nous attend. »
A ces mots, la petite bête sauta hors de sa PokéBall et fit front à l'ennemi. Il remarqua, dans son pelage, une petite entaille et décida donc de laisser l'adversaire se fatiguer en évitant ses attaques. *Cela me laissera le temps de réfléchir à une attaque qui pourrait le mettre K.O*, pensait-il.
De son côté, Leopold se tenait immobile, sur ses appuis, devant le sorcier. Il le regardait dans les yeux, sans dire mot. Il attendait une future attaque pour pouvoir riposter. Il ne savait pas pourquoi, mais quelque chose en lui lui disait de rester là, sur ses gardes, immobile. Il savait qu'au moment voulu, il saurait quoi faire. Et ce moment tant attendu arriva. Pour Leopold mais aussi pour Elif.
Le Darkrai asservi lança vite-attaque qu'Elif, grâce à sa concentration et son envie de vaincre, réussit à éviter. Ni une ni deux, Elif se rapprocha dangereusement de l'ennemi et se servit de combo-griffe, là, juste à l'endroit où Darkrai souffrait déjà. Celui-ci poussa un cri et tomba au sol, son dresseur le ramena dans sa PokéBall avant de s'enfuir de la bâtisse.
Leopold, quant à lui, n'eut qu'à placer sa main devant lui, fermement, en regardant le sorcier droit dans les yeux pour dévier son attaque et la retourner vers lui-même. Le sorcier blessé se leva.
« Tu regretteras ton acte. Jamais tu ne pourras délivrer Ildor et encore moins le monde de le Magie Noire. »
Et sur ces mots, il prit la porte, et la ferma à clef.
Leopold était là, seul avec Elif, enfermé. Trois portes restaient encore à ouvrir, et cette fois encore, le jeune homme n'eut besoin de rien faire. Pourtant il fut surpris car un seul sorcier sortit. Il ne vit personne sortir de l'autre porte et s'avança donc vers elle afin d'en être sûr. Cela ne changea rien. Un seul homme, grand, maigre, le teint pâle et les yeux creusés se tenait devant lui. Leopold regarda son pokémon avec incompréhension. Lorsqu'il eut relevé la tête, ce fut quatre hommes, identiques en tout point au premier, qui l'encerclaient. Elif eut si peur qu'il rentra dans sa PokéBall, laissant le jeune homme face à son ennemi.
« Tu as peut-être réussi à vaincre les deux premiers, mais moi, tu ne le pourras jamais, tu ne sais pas où je suis, tu ne sais pas qui je suis. Les quatre bouches s'animaient en même temps. Je pourrais te tuer sur le champ, ou t'emmener à mon maître qui se ferait une joie d'en faire autant... Mais j'ai envie de m'amuser, de t'épuiser avant que ton heure arrive, que l'on n'ait pas à t'attacher. Un rire effrayant sortit de sa bouche. »
Leopold était assis, recroquevillé sur lui-même, il n'avait plus d'espoir. Il ferma les yeux. Sans savoir pourquoi, il entendit un grognement sourd monter du plus profond de lui, et lorsqu'il ouvrit la bouche celui-ci pulvérisa son adversaire. Retombé sur le sol, le sorcier commença à se lever. Et, sans réfléchir, il empoignat la porte du milieu, celle qui n'avait pas encore été ouverte, et il la referma à double tous avec la clef qui était restée dans la serrure.
Un immense escalier s'offrait à lui.
*Au moins trente étages, se disait-il, que vais-je devoir affronter lorsque je serai arrivé en haut ?*
Cette incertitude s'évapora de son esprit lorsqu'il entendit frapper à la porte le sorcier avec qui il venait de se battre. Celui-ci était tellement insistant que Leopold eut peur qu'il défonce la porte. Il se mit donc à monter les marcher deux par deux, trois par trois ; il courrait, son cœur battait à en rompre.
Il fut à peine arrivé en haut qu'il entendit la porte tomber sous les coups de son adversaire. Devant lui se tenait un homme, assez grand, on ne pouvait rien distinguer de lui, sa longue cape noir cachait même son visage. Il prit le bras du jeune dresseur et l'emmena dans une petite pièce, qu'il ferma à clef.
« Nous serons plus tranquille ici, dit-il froidement. Tu viens me déranger. Tu veux me défier. Mais penses-tu vraiment que tu peux prétendre à ça ? Tu n'es qu'un gamin, sans aucune expérience, tu ne feras pas long feu, sache le. Je n'aurai aucune pitié en vue de ton arrogance. »
Sans plus attendre il appela son pokémon à l'attaque, et Leopold fit de même. Il attendait le moment où le sorcier se servirait d'évoli. Ce moment ne se fit pas attendre. Lorsque la PokéBall s'ouvrit, le jeune dresseur vit avec effroi évoli, prête à attaquer. Elif utilisa plusieurs fois l'attaque griffe afin de l'affaiblir. Evoli était sur le fil, il ne lui restait plus que cinq PV. A ce moment précis, Leopold fixa le lustre qui surplombait la pièce, celui-ci commença à tanguer, ce qui attira l'attention du sorcier. Leopold s'empara d'evoli et sauta par la petite fenêtre qui était restée ouverte. Il se sentait tomber, le sol s'approchait de plus en plus, il pensa même à la mort certaine qui l'attendait à son arrivée sur la terre ferme. Le Rapasdepic que lui avait offert Uther s'échappa de sa PokéBall et vint se mettre en dessous du jeune homme qui trouva la chute bien douce. Lorsque celui-ci ouvrit les yeux il se rendit compte qu'il était en train de voler vers la maison du vieillard.
Le vieux attendait, là, calmement, adossé à sa porte comme la veille au soir.
« Tiens prends ça, dit-il en lui tendant un sac, ne t'occupe pas de ce qu'il y a à l'intérieur tu regarderas ça plus tard. Prends aussi cette bicyclette, tu iras plus vite pour rejoindre Hans. Il s'est réveillé et je lui ai dit que tu étais parti. L'enfant n'a pas du comprendre puisqu'il a pris son balluchon et qu'il est parti pensant pouvoir te rejoindre. Va vite, avant de te faire attraper. Nos chemins se recroiseront j'en suis sûr. Je suis fier de toi, je savais que tu y arriverais. Ton père doit être sacrement fier ! Bon courage Leopold. »
Le jeune dresseur ne réalisait pas ce qu'il était en train de se passer.
Il enfourcha le vélo d'Uther et s'enfuit sans dire mot, par là où il était entré la veille.