L'Île
La troupe se mit donc en route pour le port de Zed. Avant même d'atteindre la grotte de ce fou qui avait demandé d'apporter l'ardoise à Galik, le chat psychopathe, muni de sa hache, se plaça devant eux.
- Encore toi ? s'étonna Jean. Très bien ! Allez, Mustebouée !
- Mustebouée ! lança le Pokémon, l'air motivé.
D'un coup, le chat se divisa en trois. Les trois félins coururent dans tous les sens, perturbant leur adversaire.
- Allez Mustebouée ! Attaque Hydrocanon ! ordonna le jeune homme.
La belette utilisa son attaque sur l'un des chats, et celui disparu de la même manière avec laquelle il était apparu.
- Un de moins ! s'extasia Jean
Un autre chat se trouvait du côté de Joseline. La fée, l'air en colère, prit un air concentré, puis lui cria :
- Prends ça !
Soudain, une grosse pierre se détacha du sol et fonça sur le félin, qui s'envola avec elle plus loin, pour s'écraser sur un arbre. L'animal tomba sur le sol, assommé, tandis que Jade regardait la grosse pierre, puis Joseline, tout en se demandant, déjà comment est-ce qu'elle avait fait pour la soulever et l'envoyer, et surtout… Elle venait d'où, cette pierre, très exactement ?! Il n'y en avait pas d'autres, dans les environs !
- J'ai trouvé le bon ! cria Joseline, ravie.
Le chat se remit de ses émotions, se releva et, l'air plutôt peu rassurant, envoya sa hache en direction de la fée. L'une des images du félin apparut soudainement sur le chemin de l'arme, et sauta pour l'attraper au vol. Il miaula quelques mots à celui qui avait envoyé la hache et la lui rendit.
- C'est pas vrai ! s'écria Jean. Les images sont comme des vrais, en fait !
Jade, quant à elle, que faisait-elle ? Était-elle en train de combattre l'une des images, dans des explosions épiques et des effusions de sang ? Ou peut-être combattait-elle l'original, qui maniait sa hache avec perfection, tandis que la créature rose esquivait tous les assauts d'un geste calculé à la seconde près et gracieux ? Eh bien… Non. En réalité, elle était en train de discuter avec l'un des félins, tout tranquillement, comme si les combats à côté n'existaient pas. Eh bien ! Où était donc passé les moments épiques ? Hein ?! D'un seul coup, Jade leva les bras et cria :
- Ça suffit !
Le calme revint très facilement, et tout le monde, figé, tourna son regard vers la bestiole aux longues oreilles.
- Le chat m'a dit qu'il était l'acolyte du Luxray, continua-t-elle. C'est lui qui doit nous surveiller, pour savoir si on fait bien la mission qu'il nous a confiée.
Les deux images coururent vers le chat et il ne fut à nouveau qu'un.
- Et c'est vrai ? demanda Jean. C'est peut-être une astuce pour nous piéger !
- Comment il pourrait savoir ce que nous a dit le Luxray, alors ? demanda Jade, dépitée.
- Justement ! En fait, il nous avait espionnés, et c'est pour ça qu'il sait tout ! continua le jeune homme, sûr de lui.
Soudain, un bruit d'aile se fit entendre. Le lion volant arrivait, l'air menaçant, et se posa sur le sol dans un grand boum, devant le groupe. Il dévisagea chaque personne une par une, puis, dans un grondement, explosa :
- Et alors ?! Vous n'êtes pas encore partis ? Mon acolyte est là, maintenant, s'il vous plait, vous allez me faire le plaisir de… DÉGUERPIR !!
La troupe partit en courant, sans demander son reste.
- Tu le crois, à présent ? demanda Jade.
- Ah, bah, là, j'ai plus trop le choix ! répondit Jean.
Ils finirent par atteindre le tunnel, où ils purent souffler un peu, puisque le Luxray ailé ne les avait pas suivis jusque-là. Cependant, une nouvelle menace venait d'apparaître : Oui ! Cet homme, qui avait demandé à Jean d'emmener une ardoise à Galik, était là, les attendait, avec ses petits yeux vicieux, comme s'il attendait leur retour depuis qu'ils avaient quitté la grotte. Qu'allait-t-il faire, à présent ? Leur demander de faire l'éducation de ses enfants ? D'aller creuser dans une mine, en compagnie des nains de la ville près de Kuldo, dans un tombeau ancien ? De devenir policier pour régler la circulation dans le tunnel ? Ou bien voulait-il qu'ils utilisent leurs précieux rubis pour payer ses dettes ?! L'homme ouvrit alors la bouche ; le moment de vérité !
- C'est très bien, tu as rempli ta mission.
Euh… C'était tout ? Ah, d'accord, bon. Ignorez donc toutes ces interrogations précédentes, elles ne servent absolument à rien, en fait. Du coup, Jean n'y fit pas attention et continua son chemin pour entrer ensuite dans le désert. Une fois arrivée là-bas, Jade s'ennuyait. Tout était vraiment trop calme. En plus, les monstres ne venaient même les attaquer, à cause de Jean et de son regard de la mort, et ça, ce n'était vraiment pas drôle ! Finalement, au comble du désespoir, la créature rose se mit à chanter…
- Un kilomètre à pied, ça use, ça use ! Un kilomètre à pied, ça use les souliers !
- Je suis pas à pied… dit Joseline.
- Tu n'as pas de souliers, Jade ! remarqua Jean.
- Moi, dit Zar'roc, je ne bouge pas du tout !
Dépitée, Jade les regarda. Ben quoi ? Si elle avait envie de chanter ça, elle le faisait, un point c'est tout ! Non mais ! Mais, soudain, comme pour répondre à son appel désespéré de voir se produire quelque chose, le Ninjask se plaça devant la petite troupe en sifflant. Oh, tiens, il était de retour, lui ? Le chat se dirigea vers lui. L'insecte eut un rire moqueur. Le félin se divisa en trois, et ses images se téléportèrent derrière le Ninjask. Celui-ci vola un peu plus haut, en tirant la langue. Le chat miaula des ordres à une image, et celle-ci se téléporta au-dessus du Pokémon. Le mirage frappa le Ninjask avec le bâton de sa hache. L'insecte tomba vers le sable du désert. Jade un jet de flammes sur lui, et il fut carbonisé. Pour finir, le Mustebouée utilisa Météores pour envoyer l'insecte loin d'ici. Le Ninjask valsa dans le ciel.
- Eh bé ! dit Jean. C'est une sacrée équipe, ça !
Jade, le chat et le Mustebouée prirent un air fier. Les images s'assemblèrent dans le chat, et la troupe continua son chemin, ignorant complètement que quelque chose qu'ils avaient déjà croisé, mais ignoré, était en train de les observer, et avait décidé de les suivre discrètement…
De son côté, le Pokémon insecte, absolument pas remis de sa carbonisation, revint chez son maître, Darkeus.
- Tu ne sais même plus attaquer, bon à rien ! cria-t-il. Il te reste une chance… une seule…
Darkeus regarda l'insecte. Celui-ci était paniqué.
- Si tu échoues, tu périras. Tu pourrais essayer de t'enfuir, mais je te retrouverais… Maintenant, va-t-en ! Je t'appellerais quand j'aurais besoin de tes services !
Sur ce, le Ninjask partit en grande vitesse, sans demander son reste.
- Kunesui ! appela Darkeus.
- Oui, maître, que me voulez-vous ?
Un animal ayant une forme allongée et svelte était apparu. Dans l'ombre, le Pokémon sombre ne pouvait pas vraiment distinguer l'expression de son disciple. Mais il le connaissait par cœur, et savait parfaitement qu'il lui obéirait au doigt et à l'œil.
- Je veux que tu informes le Léviathan que son cousin est mort. Dis lui que ce sont ceux que j'observe qui l'ont tué.
- C'est comme si c'était fait, maître…
L'animal partit, et Darkeus regarda dans sa boule de cristal.
La petite troupe n'était plus loin du Port de Zed.
- Euh, on a un problème, remarqua Joseline, en pointant le chat du doigt. Si on entre dans la ville avec ça, ça ne va pas provoquer la panique générale ?
Le félin feula, tenant fermement sa hache dans les pattes avant. Certes, tout le monde aimait les chats tout mignons parce qu'ils étaient tout kawaï desu neee. Sauf que, si ce chat en question était habillé entièrement par une combinaison orange, ne laissant apparaître aucun poils, tout en tenant une grosse hache et en ayant un regard digne du plus grand psychopathe de l'univers, pour sûr que même les gentilles petites filles japonaises allaient s'enfuir en courant sans crier qu'il était trop kawaï.
- Meuuuuh non ! lança Jean, tellement sûr de lui. Tu vas voir, personne ne va le remarquer !
La fée haussa les épaules, et ils entrèrent dans la ville.
Et ce fut donc la panique générale.
- On fait quoi maintenant ? cria le jeune homme, ignorant royalement le bazar dans les rues à cause de la présence du chat.
- On attend le prochain bateau… répondit Joseline, ignorant elle aussi magnifiquement ce qu'il se passait. Franchement, ils sont forts !
Soudain, Jean bifurqua de sa trajectoire dans une sorte de château.
- C'est la maison du gouverneur, dit un homme.
Jade, Joseline, le Mustebouée et le chat se dirigèrent vers la porte.
- Oh ! continua l'homme. Les chats n'ont pas le droit d'entrer. Le gouverneur en est allergique !
Visiblement, ce gars-là avait besoin de lunettes, vu qu'il n'avait même pas saisi que ce chat n'était pas vraiment un animal très normal… Enfin, tous ignorèrent ces bêtises, le chat attendit dehors, terrorisant au passage quelques touristes qui se jetèrent à l'eau pour le fuir et se noyèrent, et les autres suivirent Jean.
La demeure possédait un vase de luxe posé sur une étagère en marbre à tous les coins, et il y avait un tapis en peau de tigre sur le sol. Un majordome balayait, et tout était calme. Mais, d'un coup, une voix s'éleva :
- Non, désolé, il n'est pas à vendre !
- Mais il me le faut ! J'en fais collection ! Je vous payerai une bonne fortune !
- Désolé.
En entrant dans une pièce, Jean reconnut le trio qu'ils avaient vu dans les ruines. Le vieil homme au panneau, un homme tout en armure et une femme aux cheveux bruns coiffés sous la forme d'une longue natte et habillée en bleu étaient présents, faisant face à un homme paraissant peu impressionnant face à eux, qui stressait et tapait du pied rageusement, comme un enfant gâté. Oh… Un deuxième Jean ! Soudain, alors que ce trio allait quitter la pièce, l'homme en armure remarqua la pierre que Jade avait donnée à Jean quand il combattait l'oiseau géant. Ne me demandez pas comment il avait fait, puisque cette pièce-ci était dans le sac sans limite. Peut-être avait-il une vision qui lui permettait de voir à travers les choses ?! Ou, tout simplement, cette fiction n'avait aucun sens… D'un air digne, il demanda alors :
- Qu'as-tu dans ton sac ?
Jean sortit la pierre et dit :
- Bah, une pierre. Pourquoi ?
- Echange-la-moi contre les billets de bateau !
D'un coup, il n'avait plus l'air si digne que ça… La femme aux cheveux bruns se tapa le front d'une main, exaspérée, et Jean échangea la pierre contre les billets.
- Yahou ! cria l'homme, avant de partir, suivi par la femme, qui, elle ne préféra rien n'ajouter.
- Yahou ! dit le vieil homme, qui les suivit.
Il revint et reprit, en brandissant son panneau :
- Je voulais dire « Pas content » !
Puis il s'en alla, laissant le groupe en plan.
- Bah voilà, lança Jean, on les a, nos billets !
Les quatre sortirent de la résidence. Le chat les suivit quand ils se dirigèrent vers l'embarcadère pour enfin prendre le bâteau.
- Attendez ! s'écria Joseline. On a trois billets et on est… - elle se mit à compter – on est six !
- C'est simple !
Jean fit entrer le Mustebouée dans son Hyperball.
- Et pis, personne ne soupçonnera une épée vivante !
- Et oui, je suis la meilleure ! lança Zar'roc.
Jade se retint de lui faire remarquer qu'elle ne faisait absolument rien depuis le début… Et qu'on avait d'ailleurs tendance à l'oublier, d'ailleurs !
- Mais pour le chat ? demanda la fée.
- Euh… hésita Jean. Je sais pas. On verra.
Sur ce, ils partirent prendre le bateau. Quand ils donnèrent leurs billets, le marin qui les prenait leur dit :
- Vous avez trois billets, vous êtes quatre. L'un de vous doit rester ici.
- Bon, bah, le chat…
Jean n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le marin avait mis ses lunettes pour lire les billets, puis remarqua que le chat n'était pas forcément ce qu'il croyait. Il hurla, se poussa, puis leur lança, tremblant :
- C'est bon ! Vous pouvez passer !
La petite troupe monta dans le bateau.
Ils étaient enfin à bord du Zéphyr, qui était le nom si élégant de l'embarcation. Quelques marins et des touristes étaient à bord. Ah, et Bonik, aussi.
- OH OH ! cria celui-ci. VOUS AVEZ FINALEMENT EUT UN BILLET ?
- Oui ! répondit Joseline. C'était long, mais on les a eu.
- VOUS DEVRIEZ ALLER VOUS REPOSER, VOUS AVEZ L'AIR FATIGUE !
Visiblement, le rond bonhomme souhaitait se débarrasser d'eux… Néanmoins, tous l'écoutèrent, puis descendirent à l'intérieur du bâteau, où se trouvaient les chambres, les cuisines et les réserves. Jean entra d'ailleurs directement dans les cuisines, parce que franchement, il avait faim ! Deux personnes étaient en train de discuter. « Je me demande ce qu'on va manger… » pensa Jean. Il regarda dans un panier. Il y avait des légumes frais.
- Berk ! s'écria-t-il. Des légumes !
- Quoi ? s'indigna Joseline. Mais c'est bon les légumes ! Tu n'aimes même pas les concombres ou les champignons ?
- Non !
- Eh bé, je pensais que je ne voyageais qu'avec un seul bébé…
Jade et Zar'roc éclatèrent de rire.
- Jade, dit Jean, je te signale que tu es le bébé en question !
- Ouais, mais sauf que dans mon cas, c'est vrai.
Jean sortit de la salle à manger, vexé. Le reste le suivit.
De nombreuses caisses se trouvaient dans la soute. Jean en fouilla une et il en sortit un cheeseburger emballé.
- Miam ! Un cheeseburger !
C'est alors qu'il remarqua de la verdure.
- Y a de la salade ! Encore des légumes ! Berk !
Il lança le cheeseburger à Jade et il retourna dans le couloir.
- Je comprends pas, dit Jade, les salades, c'est bon…
Elle regarda la verdure, puis elle continua :
- … Pour les limaces !
Joseline en tomba à la renverse. Ils suivirent ensuite Jean.
Jean regardait les trois chambres qui donnaient sur le couloir. Oui, dans un si beau bateau, il n'y avait que trois chambres ! C'était vraiment inadmissible. Mais, au lieu de s'en prendre, le jeune homme dit soudainement :
- Allons voir ce qu'il y a dans la chambre de droite !
Ils allèrent donc tous les quatre dans la chambre de droite, et envahirent tout l'espace. Enfin, ils entrèrent comme ils le pouvaient, car, à l'intérieur, se trouvaient déjà… Jack et Julie ! Jean ressortir illico presto de la chambre en les reconnaissant.
- Mais voyons, Jean ! gronda gentillement Joseline. Ils ne sont pas méchants !
- Pas du tout ! commenta Jade.
Julie s'approcha d'elle et ouvrit la bouche, découvrant ses crocs. Elle regardait Jade d'un air menaçant. Mais, d'un coup, un jet d'eau entra dans sa bouche. Julie recula tout de suite et recracha l'eau.
- Jean ! cria Joseline. Arrête avec le Mustebouée !
- Mustebouée ?
Jean et le Mustebouée rendirent à la fée un sourire innocent. Jade, décidée à faire une démonstration de ses talents à ces deux zigotos, envoya un jet de flammes sur la belette d'eau. Celle-ci utilisa Hydrocanon, mais Jade esquiva l'attaque et envoya le Pokémon valser au plafond. Il commença à tombe, le dos vers le sol. Mais, d'un geste rapide, il se retourna dans les airs, et le Mustebouée tomba au pied du lit, sur ses quatre pattes. Le chat, situé sous le lit, feula en voyant l'une des queues de la belette lui chatouiller le nez. Ce fut à ce moment-là que Jade s'interrogea franchement ; Jack voyageait avec Julie, mais, dans la chambre, il n'y avait qu'un lit. La bestiole rose se tapa la tête pour évacuer cette pensée…
- Deux nouveaux compagnons, à ce que je vois ? remarqua le Kalajik. La belette pourra bien te servir, avec ses jets d'eau…
Il tourna son regard vers l'espace sous le lit, où le félin s'était caché discrètement… Enfin, plus maintenant, vu qu'il continuait de feuler…
- Mais le chat, continua-t-il, je pense qu'il ne te servira à rien. À part ronronner et chasser les souris, les chats, ça ne sert à rien.
L'animal en question, qui ne se sentit pas de joie après que Jack eut fini de parler, s'empressa de se glisser à la vue de tous, sa hache dans sa patte avant gauche et, une fois relevé, jeta un œil particulièrement angoissant à notre ennemi des chats, et à la vue de son air particulièrement effrayé, on pouvait bien sûr se douter que monsieur devait être atteint d'ailurophobie.
- Un… Un Psychocat ! cria Jack avec une voix digne d'une fillette, montrant le félin orange du doigt.
Tous le regardèrent bizarrement. Oui, c'était vrai, ça ne ressemblait pas vraiment à un chat, mis à part que ça miaulait et ça feulait. En tout cas, il ressemblait quand même plus à un psychopathe qu'à un félin ! Jack avait reculé assez pour être à présent ratatiné sur le mur. Julie, quant à elle, eh bien… Elle hésitait entre se jeter sur le chat pour le déchiqueter, ou se fendre la poire avec Jade…
- Oui, un Psychocat, lança Jack, sa voix redevenue normale – quoiqu'un peu marquée par la peur – pour éclaircir la chose. Un chat psychopathe, quoi. Ils sont censés vivre dans les plaines, ces trucs, et apparemment, ils sont assez dangereux et instables !
Jean leva un sourcil, Jade ria de plus belle, Joseline regarda le chat, l'air circonspect, et le Mustebouée s'en alla rigoler avec la bestiole rose. Le chat, quant à lui, continuait de fixer le Kalajik avec le même regard. Ce dernier finit par faire un geste de la main, désignant la sortie.
- Partez ! cria-t-il. Je suis allergique aux chats !
Jade regarda la main de Jack.
- Mais… lança-t-elle, il a une combinaison orange – oui, il faut que je précise la couleur ! – sur lui, et du coup, il a pas de poils pour être allergique ! Et pourquoi ta main tremble ?
Le Kalajik, à bout de patience, sortit son épée de son fourreau, et cria sur tout le monde, qui s'empressa de s'enfuir en courant de cette chambre… Deux secondes après que tout le monde soit sorti, Jack ferma la porte, et on l'entendit crier d'une voix suraiguë : « Les chaaats ! Je HAIS les chats !! ». Ce à quoi le Psychocat cracha une nouvelle fois…
Quelques instants plus tard, le bâteau s'arrêta. Une voix appela les passagers :
- Nous sommes à Jungo. Profitez-en pour faire des achats et vous dégourdir les jambes !
Jean, Jade, Joseline, le Mustebouée et le chat sortirent du bateau.
- Vous pensez la même chose que moi ? s'exclama soudain Jean, l'air heureux.
- Tu penses à quoi ? demanda Jade.
- Allons manger dans un restaurant !
Ils allèrent donc vers le restaurant. Jean et Joseline entrèrent. Le videur arrêta les autres et leur dit :
- Les animaux sont interdits.
Jade cracha du feu, le Mustebouée de l'eau et le Psychocat montra sa hache. Le videur les laissa entrer. Les trois prirent une chaise et s'assirent à la table où étaient Jean et Joseline.
- Vous êtes entrés, finalement ? dit Jean.
- Oui ! répondit Jade. On a de super talent de persuasion.
- C'est ça… murmura Joseline.
Le groupe mangea un festin et Jean paya l'addition – de toute façon, il n'avait pas le choix ! Ils allèrent ensuite visiter l'île. Ils la traversèrent et au bout de celle-ci, ils se trouvèrent face à un phare. Naturellement, comme des personnes saines d'esprit, ils décidèrent de gravir toutes les marches pour enfin arriver au sommet, complètement épuisés.
- Tu vois ce que je vois ? dit Joseline, qui elle n'était pas fatiguée, puisqu'elle volait…
- Tu vois quoi ? demanda Jade.
- Rien de bon. De gros nuages noirs arrivent droit sur nous. Nous devrions peut-être nous dépêcher.
- Mais non, rétorqua Jean, continuons l'exploration de l'île !
Ils descendirent du phare et longèrent la plage. Plus tard, une grotte se fit voir. Jean entra dedans, et le reste le suivit.
La grotte n'était pas vraiment très grande. Au fond de celle-ci, se trouvait une porte. Elle ressemblait à quelque chose de connu…
- Eh ! remarqua Jean. Nous avons déjà vu une porte comme ça !
- Où ? demanda Jade.
- Tu n'étais pas là ! continua Jean. Mais Joseline, elle, était là !
- Ah, oui… murmura la fée, qui se souvint qu'elle avait baffé le jeune homme à ce moment, parce qu'il n'avait pas vu l'ouverture géante qui se faisait voir à côté pour continuer.
- Bon, pas besoin de traîner là ! continua Jean. Rentrons à la ville !
Tous obéirent à se chef né – même si, bon, il était quand même nul comme meneur. Quand ils sortirent de la grotte, le ciel était presque entièrement sombre. Au loin, des éclairs zébraient le ciel. La pluie commença à tomber. Le groupe se mit à courir.
Dans la ville, quelques enfants pataugeaient dans les flaques. Un couple discutait et une sorte de pingouin s'amusait à glisser sur les toits des maisons. Jean s'approcha de l'étrange animal, quand soudain, une main l'attrapa par le col. C'était Bonik, qui avait décidé de lui parler – pardon : crier dans les oreilles…
- JEAN ! REGARDE ! CECI EST MA BOUTIQUE ! – il montra le bâtiment qui était derrière lui – MON PÈRE SERAIT FIER DE MOI !
- Mouais…
Sur ce mot, Jean prit la direction opposée de Bonik. Les autres le suivirent et Joseline le sermonna :
- Tu aurais pu au moins faire semblant de t'intéresser…
- Bof… répondit Jean.
Ils passèrent devant le couple. Ils entendirent ces phrases :
- Oui, je suis enceinte !
- C'est merveilleux !
L'homme, qui avait vu Jean, se tourna vers lui et demanda :
- Quel nom pourrions-nous lui donner, d'après vous ?
Jean réfléchit un instant, puis il déclara, un sourire moqueur aux lèvres :
- Vous pourriez l'appeler AO² !
- C'est une excellente idée ! répondit la femme, à la surprise générale. J'espère qu'AO² sera heureux !
Sur ce, le couple entra dans leur maison.
- AO² ? firent Joseline et Jade en écarquillant les yeux.
- Mais je savais pas qu'ils allaient le prendre au sérieux ! répondit Jean en haussant les épaules.
- Bon, bah, c'est trop tard maintenant ! dit la fée. Retournons dans le Zéph…
Jean se dirigea vers le pingouin qui faisait du toboggan sur les toits.
- Oh, un pingouin ! dit Jean.
- Bah oui, un pingouin ! répondit l'oiseau.
Avant que Jean n'ai écarquillé les yeux, eut la bouche bée ou autre chose, le pingouin se clarifia :
- Je suis en vacances ici ! Je fais le tour du monde !
Ça n'arrangea rien pour le jeune homme, qui se demandait toujours pourquoi un pingouin se promenait ici et parlait naturellement comme les autres gens…
- Mais alors, dit Joseline, ta famille doit s'inquiéter…
- Mais non, je leur envoie une carte tous les jours !
- Ah… Et qui es-tu ? demanda Jade, curieuse.
- Vous vous plaignez qu'un pingouin parle, mais vous avez un cochon qui parle ! Je m'appelle Pingoui, et ma ville natale est Penguil !
- Mais je suis pas un cochon ! se lamenta la bestiole rose.
- Allez Jade, on y va… proposa Jean. Mais, soudain, il s'écria : Oh !
- Quoi « Oh ! » ? demanda Joseline.
- Là !
Il montra du doigt une direction, et ils virent Jack qui regardait autour de lui, l'air suspicieux. Puis, il entra dans une maison.
- Je me demande ce qu'il mijote… murmura Jean.
- Ben c'est simple, chuchota Jade. Il suffit d'aller dans la maison.
Le groupe descendit au niveau de la porte. Jean l'entrouvrit et Jade regarda à l'intérieur.
La maison était très simple. Les meubles étaient recouverts de tissu vert. Au sol se trouvait un petit tapis. Dessus, il y avait un service à thé, et Julie était en train de boire de la tisane. Jade ressortit la tête et Jean referme la porte.
- Qu'est ce qu'il fait ? demanda le garçon.
- Je sais pas… répondit Jade. Mais y a un morse énorme.
- Zut !
Le groupe alla s'assoir dans un coin.
- Reste plus qu'à aller dans le bateau… marmonna Jean.
- Eh ! s'écria Jade. J'ai retrouvé un bout d'armure télécommandée ! Et j'ai encore la télécommande !
Jean regarda Jade avec un regard brillant.
- Toi, dit Jade, je sais ce que tu veux !
Elle sortit la télécommande et fit bouger le bout de métal. Elle le fit sauter dans la maison, par la fenêtre qui, comme par le plus grand des hasards, était ouverte. Julie l'aperçut.
- Mais qu'est ce que c'est que ça ?
Le morceau narguait le morse en lui tournant autour.
- Attends que je t'attrape ! s'énerva Julie.
Jade fit sauter le bout de métal par la fenêtre. Julie ouvrit violemment la porte, le dégondant au passage, en criant :
- Reviens ici, boîte de conserve !
Le morceau s'enfuit dans la ville, poursuivit par Julie.
- Tu peux le voir quand il est loin ? demanda Jean.
- Bah oui, répondit Jade. Il y a un écran.
- Super technologie ! s'écria Jean, puces levés vers le haut.
Jade se concentra sur son jouet, et le groupe entra discrètement dans la maison. Dedans, tout était calme. Et pas de trace de Jack. Jade aperçut un escalier qui descendait. Elle le fit remarquer.
- Alors, descendons ! murmura Jean. Il est sûrement en bas.
Le groupe descendit donc en silence.
En bas, le Kalajik était entouré d'une pile de livres, et écrivait quelque chose.
- Je voudrais savoir ce qu'il écrit… chuchota Jean.
D'un coup, le chat, ne voyant pas ce qu'il se passait, sauta sur le dos de Jean. Celui-ci fut déséquilibré et dégringola l'escalier. Après tout ce boucan, Jack finit, bien entendu, par les voir…
- Mais qu'est ce que vous faites là ?! cria-t-il, en cachant la pile de livre qui était derrière lui.
- On venait voir ce que tu faisais… dit calmement Jean.
- Julie vous a laissés entrer ?!
- Elle est occupée ! marmonna Jade comme réponse, toujours en train de se concentrer sur sa console.
- Tu écris quoi ? demanda Joseline, soudainement bien curieuse
Le Kalajik se calma légèrement.
- Heum… c'est ma biographie, répondit Jack.
- On peut voir ? lança la fée.
- Non ! Pas question !
- Et pourquoi donc ? s'enquit Jean, qui, du coup, se demandait bien ce que pouvaient bien cacher ces livres…
- Ce n'est pas intéressant, répondit Jack, avec une lueur dans les yeux. Je dis juste que j'étais le premier en tout, comment j'ai rencontré Julie…
- Et comment ? demanda Joseline.
- C'est trop long à raconter…
Sur ce, Jack sortit un sifflet. Il souffla dedans, mais aucun son n'en sortit.
- Ça sert à quoi ? demanda la fée.
- À appeler Julie.
Tous se dirent d'un coup que tout ça n'était pas très rassurant et, en se retournant, virent que l'espèce de morse était arrivée, plus menaçante que jamais ! En la voyant, Jade haussa les épaules, puis rangea sa console dans sa poche… Attendez un instant ! Elle n'a pourtant pas de poches !
- Moi et Julie, on va vous écraser ! rigola Jack.
La bestiole rose se tourna alors vers le Kalajik et lui fit une remarque :
- Mais… T'as pas dit que tu étais premier en tout ? Parce que si tu étais premier en langue française, tu saurais que l'on dit « moi » à la fin !
Jack pâlit et le groupe se marra.
- Bon, qu'on en finisse ! cria Jack.
Le Mustebouée n'attendit pas d'ordre et cracha un jet d'eau sur le morse. Ça n'eut absolument aucun effet… Ce fut au tour de Julie de se marrer, et la belette fut bientôt furieuse.
- Attaque, Julie, au lieu de t'amuser ! cria Jack.
Le rire de son interlocutrice cessa, elle n'avait pas l'air très contente de se faire donner des ordres comme le Pokémon. D'ailleurs, ce dernier était plutôt proche d'elle, et un coup de queue suffit à l'envoyer contre l'une des piles des livres et à la faire s'écrouler par terre. Mais le Mustebouée se releva rapidement et, toujours aussi furibond, usa cette fois d'un Hydrocanon. Julie, en voyant que le jet d'eau était bien plus puissant que le précédent, envoya un énorme jet de flammes sur son adversaire et vers le groupe, qui, séré comme des sardines dans une boîte, ne pouvait fuir. À défaut, tous pouvaient commencer à chanter, non ? Mais c'était sans compter sur le chat, qui bondit en avant sans aucune peur, et sortit sa hache pour dévier le feu vers Jack. Celui-ci l'évita de justesse et cria à Julie :
- Crame les autres, pas moi !
- Mais c'est pas moi ! C'est le sale matou ! répliqua le morse.
Le félin feula un coup, puis se dédoubla, et il miaula des ordres aux images, qui se dédoublèrent également. Jack poussa un cri d'étonnement, et aussi de peur, tiens. Trop de chats dans cette pièce, sans doute. Allait-il survivre longtemps, ou allait-il s'évanouir avant ? Rien n'était sûr. Les images et leurs doubles, au nombre de six au total, se dispersèrent, entourant en nombre égal leurs ennemis.
- On prend le dessus ! lança Jean, content, tout en sautillant.
- Mais j'ai l'impression qu'on compte pour du beurre… remarqua Joseline.
- On y va ! s'écria Jade. A l'attaque !
D'un air de défi, elle cracha un léger jet de flammes pour montrer sa détermination, et en réponse, le Mustébouée cracha un jet d'eau de la même intensité. Ils allaient le gagner, ce combat !
Jade s'approcha donc de Jack, qui était encore complètement terrorisé de voir tous ces chats en face de lui. Profitant de son inattention, elle ouvrit la gueule et cracha un puissant jet de flammes bleues qui embrasèrent sans trop se poser de question les vêtements du Kalajik. Le Mustebouée, prit d'un élan de sympathie pour l'ennemi – quoique, non. En fait, c'était plutôt pour que tous ses habits de finissent pas en poussière et qu'il se retrouve tout nu devant tout le monde. Personne ne veut voir ça – éteignit les flammes quelques secondes après.
- Mon habit tout neuf ! gémit Jack, oubliant momentanément les félins…
Le Mustebouée fonça ensuite en direction de Julie, et utilisa un Pistolet à O. Le morse l'esquiva lestement, ce qui paraissait tout de même bizarre, vut qu'elle était plutôt gr… enrobée, pardon.
- Ehé ! Raté ! lança-t-elle, hilare.
La belette fit beaucoup de Pistolets à O, et finit par un Hydrocanon. Julie avait évité toutes les attaques.
- Ehé ! Raté !
Le Mustebouée s'énerva. Cette fois-ci, il utilisa l'attaque Surf.
- Gulp ! Réussi !
Le morse se prit l'attaque. Un double d'une image du chat reçut quelques gouttes et se plaignit. La belette lui répondit par un sourire innocent. Julie s'était relevé, et faisait face au Mustebouée. Celui-ci grognait, prêt à continuer à en découdre. Mais, à ce moment-là…
- AAARGH ! ÇA SUFFIT !
La voix de Jack pétrifia tout le monde, Julie comprise. Il avait enfilé des nouveaux vêtements – ça avait été rapide, dites donc ! – et n'était vraiment, mais alors, vraiment pas content.
- Maintenant, ça suffit ! On n'est peut-être que deux, mais nous sommes plus forts !
Le Mustebouée, bien que toujours motivé, était épuisé par son attaque Surf, et Jade s'occupait à fixer Julie. Le chat ressentait la fatigue de ses images.
- Faites vos prières ! cria Jack.
Le Kalajik sortit son épée, s'élançant vers ses adversaires. Julie se prépara à cracher un feu destructeur. Les membres du groupe fermèrent les yeux, attendant la fin.
- TEMPS MORT !
Jade rouvrit alors les yeux et demanda :
- Qui a dit ça ?
Autour du groupe, tout était noir et blanc, sauf elle, le jouet et les autres membres du groupe. Jack et Julie était complètement arrêté, quant à eux. C'était comme si le temps s'était arrêté. Jade remarqua un jouet sur le sol. Elle lança :
- Ouvrez les yeux, vous autres !
Les autres ouvrirent les yeux. Jean remarqua le jouet et dit :
- Il est sortit du sac sans limite ?
D'un coup, le jouet se retourna et dit :
- Bonjour ! – Ou plutôt bonsoir – Je suis Temps Mort, le jouet vivant du temps ! Je vous ai sauvé en faisant ça, mais ne me remerciez pas, et fuyez !
- Ah d'accord ! dit Jean. Et ça va rester combien de temps comme ça ?
- A peu près… Trois secondes !
Le groupe écarquilla les yeux et s'enfuit à une vitesse inimaginable. Le jouet les suivit en criant :
- Attendez-moi !
Trois secondes après, le temps redevint normal.
- Ils sont où ? demanda Jack.
- Qu'est ce que j'en sais ? répondit Julie.
Dehors, le ciel était noir. La tempête s'annonçait. Malgré cela, un marin appelait les passagers du Zéphyr pour continuer le voyage. Le groupe fonça comme une fusée dans le bateau.
- Ouf ! soupira Jean, soulagé. Réussi !
- Prochain arrêt, Trisken ! dit Joseline. Je suis heureuse ! On a presque réussi !
- Presque réussi quoi ? demanda Jade.
Joseline lui cria dessus :
- PRESQUE REUSSI DE T'AMENER A LA TOUR DIEU ! CHEZ TA MERE !
- Oui… J'ai compris ! répondit Jade, se tapant les oreilles qui sifflait à cause de la fée.
Soudain, le capitaine, qui les avait aperçus, s'approcha d'eux et appela Jean :
- Hep ! C'est à vous, cette belette et ce chat ?
- Oui… Bien sûr… Pourquoi ? répondit Jean en hésitant. Il ne voulait pas qu'on les remette tous hors du bateau parce qu'il y avait des passagers clandestins… Eh, attendez un instant ! Pourquoi n'était pas surpris de voir un psychocat ?!
- Alors, cette plante-là doit-être à vous, continua alors l'homme, avant de s'éloigner.
Sur le pont, une plante bizarre crachait des graines.
- Ça fait des saletés ! râla Jean.
La plante était rayée de jaune et avait des racines comme des pattes. Par son ouverture d'en haut, elle envoya une graine sur la tête de Jean. Le jeune homme partit le plus loin possible de la plante. Le Mustebouée s'approcha et arrosa la plante. Elle envoya sur la belette une rafale de graine, qui s'enfuit pour le coup. Jade s'approcha ensuite de la plante et lui dit :
- Tu veux être cramée ? Regarde ! Je sors des flammes par là !
Jade ouvrit bêtement la bouche, et la plante envoya une graine dedans. Jade s'enfuit à son tour en courant.
- Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait des trucs bizarres avec nous ? soupira Joseline. Je me demande si ce n'est pas fait exprès…