Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Dent de lait de Zer0mega



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Zer0mega - Voir le profil
» Créé le 30/08/2015 à 16:17
» Dernière mise à jour le 30/08/2015 à 16:17

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 3 – La lettre
Mon sommeil, tout compte fait profond, fut écourté de quelques heures par une attaque Léchouille sur le visage accompagnée de quelques Rebonds sur mon nombril. Le corps tout engourdit, comme paralysé, je levai les mains en guise de soumission et allai préparer le petit déjeuner. Après une modeste collation composée de céréales pour moi et d'une pomme pour le petit monstre, je portai mon attention à mon portable.

**ndla : par souci de lutter contre le placement de produit à outrance, l'auteur s'engage à utiliser des noms de substitution pour les marques et appareils rencontrés dans cette fic**

Dixit celui qui a fait sept lignes de remplissage sur la GameCube…
Enfin bref, j'avais reçu deux messages sur mon UPhone. Le premier venait de Léo :

mecmec fo tro ke tu me sov là !!
jme suis inscri à 1 tournoi sur Ω
mé ma team a 1 fébles fé. Me fo
un gar modest 2m1 stppppppppp

Ah, tiens, je ne savais pas qu'il avais une touche ''Ω'' sur son VitrePhone … mmm, je répondrai plus tard …

Très cher locataire, je me permet de vous déranger
en cette heure matinale dans le but de vous rappeler
ma venue à dix heures trente pour la visite d'inspection
bisannuelle de l'appartement.
Je ne doute point du fait que vous ayez déjà reçu
ma missive dans votre boite aux lettre hier mais
je me permet d'insister sur l'importance capitale
que j'accorde aux quelques clauses du contrat
de location et j'ose espérer que ce coup ci,
vous aurez pris connaissance du modeste formulaire
qui lui était joint. Je vous souhaite une bonne journée.

Très cordialement, votre propriétaire, Marianne Blanche


Évidemment, il suffit que je ne regarde pas ma boite aux lettres pour que je reçoive du courrier … Merci tonton Murphy! Au moins cette fois-ci je le connais par cœur son foutu règlement, ce petit dictionnaire d'environ 50 pages exposé bien en évidence sur mon bureau … Je pris des airs de magistrat, bien droit, devant le regard interrogateur du Kaïminus:

« Règle n°41 : Tout acte de tapage nocturne est à proscrire.
Règle n°41-a : Le locataire s'engage à assumer la responsabilité morale des désagréments sonores dont il a été source.
Règle n°41-b : dans le cas où lesdits désagréments s'avéraient avoir une répercussion quelconque sur l'intégrité ou la notoriété du propriétaire, celui-ci sera en droit d'exiger des réparations.
Règle n°42 : Les animaux domestiques, quelques qu'ils soient sont bien évidemment rigoureusement interdits.
Règle n°43 : Toute invitation dans l'appartement de personne étrangère au contrat de collocation devra faire l'objet d'une autorisation écrite de la part du propriétaire. … … »



… …

… … …

Quelle heure est-il ? 10H15 … OK, on reste calme. On reste calme et on trouve une solution. On reste calme et on trouve une solution vite ! Mais POURQUOI il faut qu'elle vienne LE JOUR OÙ J'ADOPTE UN POKÉMON ?? Merde, merde, merde, comment je fais moi ? Le confier à quelqu'un ? … J'aimerais bien mais à qui ? Et puis comment annoncer un truc pareil ? … En un quart d'heure ?? … … Il faudrait que j'arrive à le cacher … mmm, peut-être … un éclair de génie (ou en tout cas quelque chose qui sur le coup y ressemblait) me traversa l'esprit. Ouais, ça peut marcher !

J'agrippai la mâchoire sur pattes avant de me ruer dans la salle de bain. Avec l'aide d'un tabouret et de mon corps long, fin et souple j'atteignis la grille qui bloquait l'entrée du conduit d'aération de l'appartement. Je fixai le Kaïminus dans les yeux avant de lui expliquer la situation.

« Écoute ptit' gars. Une madame va venir ici et il ne faut surtout pas qu'elle te voit. Tu va rester caché ici bien sagement, d'accord ? »

Il posa un regard peu serein sur mon visage, puis en direction du sombre tunnel de métal.

« Allons, tu n'as rien à craindre, je reviens te chercher dans une heure ou deux ! »

Visiblement, j'étais peu convaincant …

«  Tu es un Pokémon, hein ? Je suis sûr que tu es un grand gourmand, tu dois bien aimer … les pofiteroles, non ? Tu sais, il y en a plein dans ce tunnel ! »

Je sais, c'est ridicule, jamais il ne marchera … il se rua à l'intérieur du conduit. OK … Tu n'aurais pas un léger -10 % en défense spéciale, toi ? Quoiqu'il en soit, j'en profitai pour refermer la grille. Il se retourna brusquement et, tout en couinant, tenta de griffer et de mordiller la barrière de métal. Je tentai de prendre l'expression la plus apaisante possible :

« Calme toi, calme toi ! Tu dois me faire confiance, c'est pour toi que je fais ça ! »

Je jeta un regard à ma montre, une superbe Relax que m'avait offert mon père pour mes dix-huit ans. Arg, plus que dix minutes ! Et avec la mère Blanche, ce n'était pas la peine de compter sur un retard. Je me rua à travers l'appartement pour le ranger, nettoyer, astiquer jusque dans les moindres recoins. J'essayais de me convaincre que j'avais fait le bon choix pour mon petit protégé. Bah, ça fait partie de son éducation, il est trop candide. En plus, c'est bien connu, the pofiterole is a lie ! Ah zut ! J'ai corné Les deux tours hier … J'eus à peine le temps de caler l'aspirateur dans le placard que le bruit de ma sonnette résonna dans la pièce. J'accouru à la porte.

« Bonjour Mademoiselle – vous allez bientôt comprendre pourquoi – Blanche ! Fis-je d'une voix mielleuse.
- Bonjour. Bonjour. Bonjour. Répondit-elle, d'un ton administratif. Pouvons nous commencer ? Il est déjà 10h31 et je devrai partir aux alentours de 11h47 pour mon rendez-vous de 12h00. »

La bonne vieille dame mesurait dans le mètre quatre-vingt-dix et devait, à vue de nez, peser soixante-dix kilos tout au plus. Son visage carré et sévère était marqué par de nombreuses rides. Ses cheveux blancs avaient été arrangés en un chinions dessinant une ellipsoïde parfaite et ses petits yeux bleus semblaient vous fixer en permanence. Son habit laissait ostensiblement paraître son ancienne profession : enseignante retraitée depuis 1970 (oui, encore mieux conservée qu'un Fossile Plume). Elle sortit de sa sacoche grise un stylo Bac et un bloc note dont la première page constituait une grille d'évaluation. J'avoue que j'avais un peule trac … Au mieux j'aurai une bonne ristourne de 10 % sur mon loyer. Au pire … bah au pire, elle tombe sur le crocodile que je garde et je n'aurai plus qu'à trouver un nouvel appartement …

« Très bien, débutons avec la salle de bain.
- Ah ?! La … la salle de bain ?! Tout … tout de suite ?! »

Si j'avais voulu sembler suspect, je n'aurai pas su faire mieux … Elle se précipita dans la petite pièce qu'elle examina de font en comble. Heureusement, le locataire clandestin avait cessé ses gémissements. Après une lente, longue et minutieuse analyse, j'eus droit à une réflexion concernant le calcaire déposé sous le lavabo et une autre sur l'état du coin juste au dessus de la douche. Je répondit posément que les Migalos … enfin les araignées n'entraient pas dans le cadre de la clause n°42 car elles n'étaient pas officiellement considérée comme animaux domestiques et que, celle-ci ne me gênant point, et étant visiblement incapable de causer des dégradations à l'appartement (clause n°57), j'étais en droit de lui laisser la vie sauve. Cette explication lui convint et elle passa à la suite après avoir coché quelque chose à la ligne ''connaissance des modalités du contrat de location''. Elle jeta un regard en hauteur, juste au dessus de la pharmacie.

« La grille d'aération est correctement fixée n'est ce pas ?
- J'ai vérifié ce matin même ! »

Bah quoi ? À quel moment ais-je menti ?

La propriétaire nota ''fin de la visite de la salle de bain : 11h02'' sur son calepin. Les autre pièce (entendez ma chambre) subirent le même sort. Comme toujours, elle avait posé un regard interrogateur sur ma collection de mangas, livres, films, jeux vidéos exposée sur l'étagère et enjolivée par quelques peluches et figurines. C'était, par ailleurs, le seul moment où elle semblait peut être exprimer l'esquisse d'un sentiment. Tout se passait parfaitement bien. Je commençai à relâcher un peu la pression.

« Quelles sont ces marques sur la tapisserie ? On dirait … des traces de griffes ! 
Je failli m'étouffer. De toute évidence, mon sang avait pour objectif de gagner mon encéphale au moins une fois par chapitre. Ainsi, je pris une nouvelle fois une teinte Écrapince.
- Ah ! Oh ! Bah ça alors … héhéhéhé, ça c'est bizarre ! Étrange même ! C'est … je … Pro … Probablement que j'ai dû arracher un petit morceau en passant la balais ! »

J'étais lamentable … La hauteur ne correspondait même pas. Franchement, avec son œil expert …
« Ah ? D'accord. »
WHAAA mais faites gaffe ! Vous perdez de la défense spéciale là !
« Plait-il ?
- Hem … euu … rien. »

J'avais pensé un peu trop fort.

Il ne restait plus que la cuisine et ce sera fini. J'ouvris la marche. Tout se passe bien, beaucoup trop bien … Connaissant l'auteur, j'aurais juré que … Une plaque métallique brillait sur le sol au beau milieu de la pièce … en fait, il s'agissait même d'une grille … une grille dont les dimensions ressemblaient étrangement à celles de mon canal d'aération … Héhéhé, avouez que c'est quand même bête de ne jamais avoir envisagé que les conduits de ma cuisine et de ma salle de bain pouvaient être reliés. Je crois que je n'ai jamais autant cherché à lancer des malédictions sur un architecte de toute ma vie. Avec un plongeon rapide et agile, j'envoyai immédiatement valser l'objet argenté sous la gazinière d'un coup de pied et, avec l'autre jambe, je fermai la grande porte de mon placard qui s'était, de façon tout à fait bizarrement surprenante, entrouverte. Je me retrouvai affalé sur le dos, réalisant une sorte de grand écart sous le regard presque quasiment amusé de la vieille dame.

« Pressons, je vous prie !
- Ah, euu … oui, oui ! »

Mon petit starter était bien dans le placard. J'en veux pour preuve que pendant que la bureaucrate inspectait la pièce, il n'a pas trouvé mieux à faire que de causer un horripilant grincement en frottant ses griffes contre la porte en acier. Je me fis donc couler un café. Puis, constatant, au bout de mon dix-septième expresso que je ne pourrai que difficilement utiliser ce cache sonore plus longtemps (j'arrivai bientôt à cours de capsules), j'allumai la machine à laver prétextant de la vaisselle en retard. Par on ne sait quel miracle, la ruse fonctionna. Je commençais à souffler un peu. Au bout d'une petite demi-heure, Mlle Blanche pris la parole :

« Bien, 11h43, plus que l'intérieur de ce placard et ce sera fini.
Évidemment … Mais j'avais prévu le coup !
- Ah, vous savez, je vous déconseille, c'est très mal rangé !
- Aucun problème. »

Comment ça c'était nul comme excuse ?! Mais pas du tout ! C'est elle qui d'une habileté légendaire est parvenu à esquiver mon attaque psychologique ! Mon cœur s'emballa. Elle s'approchait dangereusement de la porte qui cachait le petit Pokémon. Je devais trouver une solution, et vite ! N'importe quoi, juste de quoi gagner quatre petites minutes !

« Un … un café ? »

Elle s'arrêta net et me dévisagea. Elle paraissait tellement troublée que c'en devint très perturbant. On aurait dit dans son regard que c'était la première fois que quelqu'un lui proposait de lui faire don de ce fluide si rare et si précieux. Elle sembla perdu dans ses songes pendant une demi-seconde qui paraissait durer une éternité.

« Non merci. »

Sur ces mots, elle ouvrit la porte. Je me jeta en avant en hurlant ''nonnnnnnn'' au ralenti, bouscula la bonne femme et m'éclata la tête sur le sol, juste devant le meuble gris. Me relevant péniblement, en me frottant le sommet du crâne, je contemplait le désastre : ma réserve de gâteaux complètement pillée, les boites où je rangeais le riz et les pâtes renversées, ma cagette de pommes totalement dévorée, mais … J'examinai le meuble jusque dans ses moindres recoins … à droite, à gauche, je soulevais les pots et les cartons. Aucune trace du petit monstre.

« Rangement du placard passable. Bien, 11h46, je dois prendre congé.
- Ah … euu … entendu, je vous raccompagne. »

Elle me laissa seul sur le seuil de mon appartement avec une feuille grise dans la main. Le Kaïminus apparut derrière moi, le ventre bien enflé.

« Co … comment tu as fait ça ?
- Totodile ! »

J'explosai.

« QUOI ?! ''Totodile'' ? Tu pense que je vais me contenter d'un ''Totodile'' ?!?? Tu ne sais pas à quel point j'ai passé un chapitre de merde ! J'étais sur les nerf du début à la fin ! Et j'ai 340 MILLIGRAMMES DE CAFÉINE PAR LITTRE DE SANG BORDEL !!! Alors tu va expliquer, à moi et aux lecteurs, comment tu a fait pour disparaître comme ça !!
- TodiTodi Totodile !
- … »