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» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 19/05/2015 à 17:14
» Dernière mise à jour le 19/05/2015 à 18:22

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Chapitre 49 : Deux jours plus tard
« Jake Bishop, nouveau Maître de la Ligue depuis un mois est aujourd'hui déchu de toutes ses fonctions, de tous ses droits et sera remplacé sous peu. Un tournoi sera organisé entre tous les plus grands dresseurs du pays dans le but d'élire celui qui sera son successeur. Le père de la nation, Gabriel Aimé, a fait savoir qu'il sera vigilant sur les candidats et ne laissera pas se reproduire ce genre d'événements tragiques. Il affirme que c'était une erreur et que Jake Bishop avait un passé tout à fait sain et qu'on ne pouvait deviner qui il était réellement. »
Ellen Miller, la journaliste qui m'avait interrogé suite à ma victoire, fit mine de ranger ses feuilles en ordre et laissa place au reportage qui devait suivre cette annonce qui ébranlait le pays depuis deux jours et faisait vibrer la presse entière. Tout le monde voulait en savoir plus au sujet de ce Maître au règne intensément court, emprisonné pour terrorisme dans une prison sécuritaire à l'écart de tout.
Pour ce qui était de la journaliste qui présentait à la télévision ce jour-là et que je connaissais pour avoir eu plusieurs tête à tête avec elle depuis mon ascension, celle-ci paraissait impassible. Soit ce qu'elle disait ne la touchait pas, soit elle se moquait totalement de ce qui pouvait m'arriver dans un futur proche, soit elle croyait à tout ce qu'Aimé racontait à qui voulait l'entendre sur les plateaux de télévision depuis deux jours. Dans chacun des cas je trouvais cela dommage, j'avais apprécié notre dernière rencontre pendant que je faisais route vers Gefat. Nous avions même prit un café et j'avais aimé sa compagnie.

« Nous ne pouvons reproduire cette erreur, affirma alors le chef de la nation en remplaçant Ellen Miller à l'écran. Depuis des années nous pensions que le poste de Maître n'offrait que du renom à celui qui y accédait. Trevor Cullen nous avait convaincu de cette idée. Il était Maître depuis de très longues années, la jeunesse n'a jamais connu d'autres personnes à ce poste et, par dessus tout, c'était un modèle et il n'a jamais tenté d'abuser de son pouvoir, tant et si bien que nous le pensions inoffensif. Mais l'ennemi est partout et n'a aucun répit. Il s'est infiltré dans l'une de nos faiblesses pour attenter au bonheur de la nation. Jake Bishop est l'un des chefs de la plus grande organisation terroriste du pays et un monstre. Un monstre qui n'a pas hésité à tuer Trevor Cullen après avoir dérobé sa place, puis à abuser de son pouvoir pour attaquer l'un des complexes militaire de l'état. Sachez, braves citoyens d'Ermo, que nous le tenons et le ferons parler pour qu'il dénonce ses complices afin de mettre fin à la guerre et rétablir la sécurité pour ce peuple. »
La foule qui regardait son discours se mit à applaudir, à crier de rage et de bonheur et à tendre les bras vers le dictateur qui quittait paisiblement l'estrade, mains nouées dans le dos. Comme à son habitude il était vêtu de son uniforme bleu parsemé de décorations dorées qui contrastaient avec sa peau noir et semblaient lui donner encore plus de grandeur. Le menton haut, l'allure fière et le regard dénué de sentiment en faisaient un homme à la fois respectable et terrifiant.

« L'affaire Bishop continue, reprit Ellen Miller suite au reportage, ses feuilles toujours classées sur son bureau. On cherche encore les rebelles qui étaient avec lui à Gefat. Certaines pistes pourraient amener à penser qu'il ne s'agirait pas seulement de membres de l'Inquisition mais aussi de soldats de l'armée d'Unys. Si les rumeurs s'avéraient vraies, alors notre nation serait forcé de prendre des mesures de défense contre ce pays. »
À ces mots je sentis mon échine se glacer. Exactement ce que redoutait Kruger. Et si Olivia et Bill avaient suivit mes ordres au cas où notre mission échouerait, alors cela confirmait sans aucun doute la présence d'espions parmi les rangs d'Unys. Des hommes désabusés par cette vieille guerre ayant saccagé le pays on pouvait en trouver à chaque coin de rue de Volucité, ce n'était pas étonnant. Je ne voulais pas l'écouter, je voulais ma vengeance et mener à tout prix cette expédition. Et voilà où cela m'avait mené.
Encore une fois je n'en avais fait qu'à ma tête et cela avait conduit à la mort de Charles mais peut-être aussi au début d'un nouvel acte d'une guerre sans nom.

De rage j'ai attrapé la télécommande posée sur le lit et éteint le petit écran qui tournait dans un coin de la pièce carrée composée de trois meubles. Sur le mur du fond les chiottes, plus loin la télévision qui ne pouvait pas changer de chaîne, restant éternellement bloquée sur la première, et un lit. Une porte blindée donnait sur l'extérieur, agrémentée de deux trappes : une en haut au cas où le gardien désirait me parler, ce qui n'arrivait jamais, et une en bas pour faire passer la bouffe.
Voilà où je me trouvais deux jours après les événements de Gefat. Isolé et enfermé j'allais devoir me décider et trouver une solution. Mais je ne me doutais pas de ce qu'il pouvait se passer ici, entre ses quatre murs. Je ne pensais pas une seconde que mon destin pouvait changer dans cet endroit puant, seul à l'écart du monde.