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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 17/04/2015 à 19:09
» Dernière mise à jour le 17/04/2015 à 19:10

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Chapitre 38 : Ne pas oublier
Salut.
C'est encore moi.
J'espère que tu vas bien depuis tout ce temps et je continue à t'écrire. Je n'ai pas oublié que tu es ma sœur et tu me manques là où je suis. Tu dois être grande maintenant mais j'espère que tu arrives encore à te souvenir de moi. Parfois il m'arrive de vouloir rentrer maintenant que je suis presque majeur, dix-sept ans depuis quelques jours, et de dire à papa ses quatre vérités. Pour tout t'avouer je pense que je le ferai sous peu, dans moins d'un an si tout se passe bien. J'ai décidé de prendre ma vie en main et de m'opposer à lui. Mais il y a des choses contre lesquelles je ne peux lutter.
Tu es sans doute assez grande pour comprendre maintenant certaines vérités comme la guerre qui est en train d'arriver. On a eu le journal hier, ça n'était pas arrivé depuis quelques semaines, et on a pu lire ce qu'il se passe dans le monde. Aimé lance enfin son armée sur Unys, elle devrait franchir la frontière sous peu. J'ai un peu peur qu'elle passe par ici mais les adultes me rassurent en me disant que c'est impossible. Après tout nous sommes d'Ermo, ils n'ont aucun intérêt à nous frapper aussi.


Pourtant j'ai une certaine crainte qui m'anime. Je ne sais pas pourquoi mais un pressentiment me dit qu'il faudrait que je quitte cet endroit le plus rapidement du monde, avec Mila et sa famille. Tout le village ne me suivrait pas mais si c'était possible je... Non, c'est stupide. Aimé ne peut pas attaquer son propre pays, il l'aime plus que tout au monde.
Mais les fantômes que je croise en ce moment me parlent de choses inquiétante. Pour ceux qui se rappellent des questions posées pendant les séances de torture, ils me disent qu'elles concernaient un certain œil et des gens en mesure de l'ouvrir. Il me parlent tous d'un quelconque Monsieur H, un très grand type avec de petites lunettes noires, le crâne chauve.... La description me rappelle un homme que je voyais en rêve il y a quelques années mais c'est stupide ; je ne suis pas voyant. Mon pouvoir me permet simplement de voir les morts, pas le futur. Cela ne peut être qu'une coïncidence.
Néanmoins quelque chose est en train de se produire, un événement dont je ne parviens à saisir les enjeux.


Petite sœur, j'espère que tu vas bien et que tu es heureuse. De tous mes vœux, l'un des plus chers est de savoir ce que tu fais en ce moment, à quoi ressemble ta vie, tes cours, tes amis, tes passions... Je voudrais savoir à quoi ressemble le monde dans lequel tu vis, celui que j'ai quitté malheureusement il y a des années. Je suis désolé de tous ces anniversaires où je ne fus pas là pour souffler les bougies avec toi. On regarderait aujourd'hui les photos en riant. Je serais derrière en train de te faire des oreilles avec mes doigts pendant que tu souffles en observant d'un œil gourmand l'un des sublimes gâteaux au chocolat de maman ; tu n'aurais rien remarqué évidemment. Et, en voyant ça, tu me mettrais un coup sur l'épaule en riant. On s'amuserait bien ensemble. On ferait des jeux de société, une partie sur la console, on irait se promener ou tout un tas d'autres choses.
J'aimerais être un véritable frère pour toi et j'espère que cela sera possible dans un an quand je serais de retour après mon long voyage. J'attends avec impatience le moment de te revoir et de te serrer dans mes bras.


Mila t'embrasse aussi. Dans un an je viendrai avec elle à la maison pour te la présenter, je suis sûr que tu vas l'adorer. Elle est aussi rousse que toi, ce n'est pas un signe du destin ?

Je t'embrasse.
Jack.


J'ai fermé la lettre et léché l'enveloppe avec ma langue avant de la reposer sur le bureau. Je n'avais pas le temps de l'envoyer tout de suite, il fallait que j'aide Charles à dégager un arbre du chemin en haut de la montagne avant le déjeuner.
En déposant cette lettre je ne me rendais pas compte de l'importance qu'elle avait. Je pensais être en mesure de continuer ainsi pendant un an sans me poser de question avant de lui rendre visite. Mais ce n'était pas le cas.
Car cette lettre était la dernière que recevrait ma sœur de ma part avant un peu moins de vingt ans. La suivante serait écrite en prison, pratiquement une vingtaine d'années plus tard.

Il ne restait plus que trois jours avant la destruction de Rovia, la mort de Mila et mon départ en bus vers l'autre bout du pays.