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Legendary Bonds de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 04/03/2015 à 13:20
» Dernière mise à jour le 30/06/2016 à 10:43

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Chapitre 16 : Secrets indésirables.
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Jeudi 29 janvier.
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– Je dois avouer que cela m'étonne de vous.

8h00. Camélia Rozelia serra les dents. Oh qu'elle aimerait être ailleurs en ce moment, être convoquée ici, surtout en pleine période de cours, n'avait rien de bon. Elle regretterait presque les visites matinales de Sofian dans sa classe. Et au lieu de ça...

– Vous savez, mademoiselle Rozelia. Votre admission au poste de présidente du conseil des élèves n'a pas été acquis avec facilité. Inutile que je vous fasse un dessin, vous avez vous-même été au cœur du débat.

Et inutile de répliquer aussi, pensa Camélia. Et surtout, ne pas bouger. Tout ce qu'elle pourra dire ou faire sera forcément utilisé contre elle plus tard. Du coup, la demoiselle tentait de concentrer toute son attention sur le proviseur du lycée de Mérouville, bien encastré dans son bureau. D'ailleurs, Camélia esquissait mentalement un petit sourire en imaginant toutes les peines du monde que devait avoir ce gros bonhomme à lunettes rondes lorsqu'il devait se lever... une légende racontait que Gerardo Nuoh faisait par corps entier avec son confortable fauteuil beige, lequel était équipé d'un système de perfusion complément toilette permettant au gros proviseur de survivre tout en y restant constamment assis. D'ailleurs, strictement personne ne l'avait déjà vu debout, ce qui contribuait d'autant plus à rendre la légende crédible.

– … vous m'écoutez ?
– ...hein ? Euh oui, bien sûr !

Camélia sourit maladroitement. Elle n'était vraiment à l'aise avec les autorités supérieures et en tentant de faire abstraction, elle s'était peut-être un peu trop laissée aller dans ses pensées...

– Quoiqu'il en soit, votre conduite est inacceptable.
– Sauf votre respect, monsieur le proviseur, tenta t-elle finalement, je ne vois pas en quoi le fait de faire partie du « Super-Club de recherche Ultra-Paranormal » est inacceptable. Parmi mes collègues du conseil des élèves, nombreux sont ceux qui appartiennent à un club et cela n'est aucunement contraire au règlement. Je crois même que la politique du lycée est de favoriser les clubs, je me trompe ?
– Non, vous avez raison sur ce point, souffla le proviseur. Cependant, inutile de vous rappelez que nous sommes déjà sur la sellette, avec le tout nouveau lycée de Lavandia qui attire les élèves comme des mouches. De ce fait, notre bon lycée ne peut se permettre de souffrir de quelques entorses à son image.

Camélia plissa les yeux.

– Oui, je suis au courant de la grande influence de Lavandia ses derniers temps... mais, je ne saisis pas le rapport avec moi...
– Mmmh..., grommela Gerardo en appuyant sur une manche de son fauteuil ce qui fit sauter une télécommande d'entre ses jambes.
– … «  Ah ok, on va dire que je n'ai rien vu... »

Le proviseur pointa la télécommande vers une petite télé cathodique posé sur une étagère, coincée entre d'anciens trophées témoignant de la gloire jadis du lycée.
La présidente du conseil en resta bouche-bée. Elle se revoyait, elle, Camélia Rozelia, en compagnie de Sofian Aaken et Nelly Strike, une nuit, en train d'arpenter les rues de Mérouville, puis, de combattre un certain type qui leur balançait des Bulles d'O par-dessus un immeuble.

– Vous saisissez maintenant ?
– … H-Hein ?! cria presque Camélia. Ça vient d'où tout ça ?!
– Comprenez-moi bien, l'ignora le proviseur. Que nos étudiants se baladent le soir, en uniforme en plus, ne nous plaît pas vraiment. Mais qu'en plus ils causent autant de grabuge... c'est proprement intolérable. Imaginez que quelqu'un vous voit, vous, présidente du conseil, s'adonner à une quelconques sauvageries nocturnes, que pensera-t-il des autres élèves ? D'autant plus que certains de vos propos sont …. déplacés, voir-même vulgaire. Bien loin de l'image raisonnable que vous vous efforcez de présenter au public – et ce pour quoi vous avez été élu –.

Camélia serra tellement fort ses dents qu'elle sentit son crâne se fissurer. Comment diable cette vidéo avait t-elle pu atterrir ici ? Et QUI les avait filmé ce soir là ? D'autant qu'elle s'en souvînt, il n'y avait que Nelly, Sofian, le Faucheur et elle cette nuit-là !
Soudain la porte de bureau s'ouvrit, laissant apparaître un adolescent, posant insolemment, avec un grand sourire carnassier.

– Héhéhé ! Alors Camélia Rozelia, surprise ?
– T-Toi ! cracha cette dernière.
– Eh oui, moi !
– …... euh... tu es qui déjà ?

Le nouveau venu recula un moment, surpris, avant de prendre une furieuse teinte volcanique.

– JE SUIS ANDREW MANKEY ! Le précédent président du conseil des élèves de Mérouville ! Celui dont tu as HONTEUSEMENT volé la place et forcer de quitter le lycée et d'aller à Lavandia !
– Oh, se fit simplement Camélia. C'est vrai, je me souviens vaguement que l'ancien président avait une tête de singe comme ça... mais je ne me souviens pas avoir forcé quiconque à changer de lycée...
– Ne fait pas l'innocente ! hurla Andrew. Après une défaite aussi injuste, je me devais de quitter l'établissement au plus vite, afin de devenir président du conseil d'un autre lycée !
– …si tu le dis...
– Et en plus je t'ai déjà dit tout ça ! La semaine dernière !
– … vraiment ? Je ne m'en souviens pas...
– Gniiiiiiih !!

Sentant que la situation dérivait légèrement de son but initial, le proviseur frappa dans ses mains.

– Il suffit. Andrew Mankey, essaye de faire des entrées un peu moins... enthousiaste la prochaine fois. Et ferme la porte une fois rentré. Enfin, que tu sois là facilite les choses en quelque sorte.
– J'ai l'impression de comprendre..., maugréa Camélia.
– Effectivement, acquiesça Gerardo. C'est monsieur Mankey qui m'a fait parvenir cette vidéo. Il m'a dit qu'il était en train de faire un reportage sur les Papinox lorsque soudain, par un hasard tout à fait incongru, il vous a aperçu avec votre bande.
– … «  Paye ton excuse à deux Pokédollars... »
– Exactement monsieur le proviseur ! s'avança Andrew. J'étais là, un soir, dans notre chère ville, ma petite caméra à la main, à l'affût du moindre petit Papinox afin d'étoffer mon exposé purement scientifique. Et puis soudain ! Que vois-je ?! De quoi mes pauvres yeux innocents sont témoins ?! Mon ancienne rivale, Camélia Rozelia, se baladant dans la rue, tout en prononçant des propos que mes lèvres peinent à prononcer, et même se battant comme une quelconque racaille ! C'en était trop, monsieur le proviseur. Au début, je ne voulais pas vous montrer cela, car je respecte Camélia, du plus profond de mon cœur ! CEPENDANT ! Je pense aussi à mon bon lycée ! Quelle image cela nous donne-t-il ? Pouvons-nous réellement se permettre d'avoir une sauvageonne comme première élève ?!

Camélia en restait atterrée. Elle ne savait pas vraiment ce qui la choquait le plus, le fait qu'Andrew en fasse autant, qu'il utilisait le « nous » à répétition alors qu'il avait lui-même quitter le lycée ou alors était-ce le proviseur qui acquiesçait à chacune ses phrases ?

– Mais parfaitement monsieur Mankey, reprit le proviseur. Je comprends parfaitement votre point de vu. Je le partage même.
– … et il y a autre chose..., avança insidieusement l'ancien président.
– … autre chose ?
– Oui. Regardez bien, cette jeune femme sur la vidéo. Selon mes... sources, elle se nomme Nelly Strike. Aucunement affilié au lycée.
– En quoi cela me concerne, alors ? s'étonna le proviseur.
– Et bien, il semblerait que cette Nelly a récemment … infiltré le lycée. Quand bien même cela est contraire à notre noble règlement. Et bien sûr, notre chère présidente ici présente le sais et tolère ça.

Le proviseur pencha la tête, interloqué.

– Et tenez-vous bien, renchérit Andrew. Toujours selon mes... sources, cette Nelly serait également une participante régulière des fameux... « combats sauvages ».
– Pffeeeuh !

Camélia fut tellement prise de court qu'elle manqua presque de recracher ses intestins. Comment ce type pouvait savoir ça ? Ça sentait pas bon cette histoire, pas bon du tout...

– …. vraiment ? lâcha doucement le proviseur. Mademoiselle Rozelia, cela est-il vrai ? Il y a t-il vraiment une « Nelly Strike » arpentant illégalement l'établissement ?
– … «  Gyaaah ! Qu'est-ce que je peux dire ? Nier ? Et si je nie et que l'autre gugusse arrive avec des preuves, je suis fichue ! Mais si j'acquiesce, je suis fichue aussi !  Raaah ! Tout ça c'est de la faute de Sofian !! »
– Mademoiselle Rozelia ? insista Gerardo.
– Gnnnnh...
– Aaah ! savoura Andrew. Ce gémissement en dit long ! Haha !

Camélia souffla longuement. Ce n'était pas le moment de perdre pied. Non. Il fallait s'en sortir. Perdre face à Andrew serait la pire abomination qui aurait pu lui arriver. Son honneur ne le lui permettrait jamais. Et donc, l'actuelle présidente du conseil fit son plus beau sourire, rayonnant, éclatant, avant de lâcher simplement :

– … je dois aller aux toilettes. Truc de fille !

Et elle s'enfuit.

***


– …. je vois.
– NAN TU NE VOIS PAS !!

Dans la salle du Super-Club, réunion d'urgence entre Sofian et Camélia. Après sa petite discussion avec le proviseur et son prédécesseur, Camélia avait comme qui dirait... obligé Sofian à venir dans la salle, à coup de spam de SMS et d'envoi massif d'onde négative, quand bien même ce dernier était en plein cour.

– Mmmh..., réfléchit Sofian. Pourtant je suis certain d'avoir 10 sur 10 à chacun de mes yeux...
– … hein ? …. hé ! Non, ce n'est pas le moment de plaisanter ! Il faut que tu m'aides ! Ses deux là sont encore dans le bureau à attendre une explication sur Nelly ! Sans compter notre petite escapade nocturne contre le « Faucheur » !
– Mais pourquoi moi ? geignit Sofian.
– Parce que tout est de ta faute !! C'est toi qui as ramené Nelly, non ? Ce club, c'est toi qui l'as créé non ?!
– Hé ! se défendit t-il. Le club, c'est toi qui l'as accepté ! Tu es la présidente du conseil des élèves !

Tout d'un coup, les yeux de la présidente du conseil s'embrasèrent d'une telle intensité qu'on croirait voir l'enfer s'y déchaîner.

– Ok, ok..., geignit Sofian avec une toute petite voix. J'ai compris, ne me tues pas, s'il te plaît...
– Grrrr...
– Essaie aussi de reprendre un visage humain... bref, j'ai compris. Tu es mon assistante après tout, si tu es en danger, je dois te venir en aide !
– ET UN PEU QUE TU VAS LE FAIRE ! hurla Camélia. Tout est de ta faute ! Je risque mon poste je te signale ! Je me suis pas battue bec et ongle pour qu'un connard vienne tout faire foirer !
– Rassure-moi, souffla doucement Sofian, la personne qui tu désignes par ce charmant terme rempli de poésie... c'est Andrew, pas moi, n'est-ce pas ?
– Grrrrr...
– Ok, ok...


***


– Ah, vous revoilà ! s'exclama le proviseur. Vous en aviez mis du temps !
– Haha..., sourit faiblement Camélia, v-vous savez ce que c'est...
– Pas vraiment non. Mais qui est ce jeune homme à vos côtés ?
– Pffeuh ! cracha Andrew, alors comme ça tu es partie cherché de l'aide Camélia Rozelia ?!
– Euh non, je l'ai croisé euh... par hasard en revenant !
– … par hasard ? s'étonna le proviseur. Pourtant il me semble que nous sommes dans une période de cours...
– Il... il sortait des toilettes ! paniqua Camélia. Et puis, il est aussi concerné dans cette affaire, il serait bon de savoir ce qu'il a à dire, hein ? Surtout qu'il a SÛREMENT quelque chose à dire, HEIN ?

En disant cela, Camélia avait décroché l'un de ses fameux regard de l'apocalypse à Sofian qui fut forcé d'acquiescer avec un sourire crispé.

– … hé ! remarqua soudainement le proviseur. Vous êtes le jeune homme de la vidéo !
– Sofian Aaken, souffla ce dernier. Pour vous servir...
– Le gourou de la secte, pouffa Andrew. Tu n'as rien trouvé de mieux, Camélia Rozelia ?

Cette manie qu'avait Andrew de l'appeler par son nom et son prénom à la fois avant la manie de lui donner envie de l'étriper et de lui faire ravaler ses organes. Mais Camélia devait calmer ses pulsions pour l'instant, pas sûr que le proviseur n'apprécie de voir son bureau repeint dans les teintes écarlates.

– Sofian Aaken, songea le proviseur à haute voix. J'ai entendu parler de vous, oui... un élément à problème. J'ai longtemps voulu vous parler votre petit club, qui s'apparente plus à une foire aux monstres selon moi... vu que mademoiselle Rozelia fut la première membre, je me suis dit qu'elle allait mettre un peu d'ordre dans tout ça, mais visiblement, c'est l'inverse qui s'est produit... Si je me souviens bien, votre club comporte également Ilyana Manyula, un autre épine dans le pied de l'établissement, ainsi que l'agaçante Miya Rotomu dont nous sommes forcés de tolérer les absences...
– … «  forcés ? »s'étonna mentalement Sofian.
– Et au centre de tout cela, vous. Sofian Aaken. Le « chef » de cette bande. J'ai longuement épluché votre dossier, élève plutôt moyen, répond insolemment en cours, prend souvent ses libertés par-rapport au règlement...
– Haha ! s'amusa Andrew. Il semblerait que se soit ton aide qui est besoin d'aide, en fin de compte !

Camélia lui décocha un regard noir. Mais maintenant qu'elle y pensait, elle avait été stupide. Sofian n'était pas bien vu de l'administration et elle le savait !

– Monsieur le proviseur..., siffla Sofian. Notre club n'a jamais rien fait de mal, et d'ailleurs, je crois même que depuis qu'elle est parmi nous, Ilyana n'a plus fait parler d'elle, n'est-ce pas ? Alors pourquoi s'acharner à rester sur ses erreurs passés au lieu de se concentrer sur le présent ?
– C-certes, hésita Gerardo. Il est vrai que mademoiselle Manyula est s'est calmée ses derniers jours mais le changement reste trop récent pour être vraiment pris en considération. Je rappelle qu'elle a détruit la fenêtre de la cafétéria il n'y a pas si longtemps !
– C'était juste une petite fenêtre...
– Cela reste toujours bien de l'administration ! …  enfin, se calma le proviseur.
– Mouais, grommela Sofian. Si ça vous dérangeait tant que ça, vous n'aviez qu'à le lui dire en face, au lieu de rester dans votre bureau...
– C-comment osez-vous ! rougit Gerardo. Vous savez très bien que l'on ne peut pas discuter avec cette... personne !
– Ça se fait maîtriser par une élève et ça se dit proviseur...

Le directeur secoua vivement la tête.

– N-nous ne sommes pas là pour parler de ça ! Vous dîtes que votre club n'a jamais rien fait de mal ? Je ne demande qu'à vous croire. Dans ce cas, expliquer moi le contenu de cette vidéo je vous prie. Ah et tant qu vous y êtes, un peu plus de détails sur cette « Nelly Strike » ne serait pas de refus. Surtout sur cette affaire de combats sauvages...

Le sourire carnassier d'Andrew s'agrandit. Cette fois-ci, ils ne pourraient pas en réchapper. Surtout qu'il avait dans sa manche une autre vidéo, montrant clairement la Nelly Strike en plein combat sauvage. Camélia était coincée... et ce n'était pas le bellâtre qui l'accompagnait qui allait faire la différence !
Sofian souffla, tout allait se jouer maintenant. Soit il se tirait d'affaire et tout irait pour le mieux, ou soit il se plantait et …. non seulement il risquait de perdre une son club, mais surtout, Camélia prendrait un malin plaisir à arracher à main-nues tous les atomes de son corps. Cependant, il était Sofian Aaken, l'homme qui avait réussi à convaincre une fille de lui remettre sa petite culotte sous couvert d'une histoire abracadabrante ! Berner un proviseur serait d'une facilité déconcertante à côté ! Enfin, il l'espérait...

– Mmmh..., réfléchit Sofian.
– … alors ? insista le proviseur.
– Hé bien voyez-vous... Nelly Strike... est... ma cousine.

Camélia se plaqua la main contre le visage avec une telle force qu'elle faillit en être défigurée. Parmi toutes les excuses qu'il aurait pu trouver, il fallait vraiment qu'il choisisse un truc aussi bateau ?

– Votre... cousine ? plissa Gerardo des yeux. Euh... très bien, mais cela n'explique pas...
– Un instant, le stoppa Sofian. Laissez-moi finir, vous comprendrez.
– … très bien.

Sofian s'éclaircit bruyamment la gorge, devant une Camélia désespérée qui se maudissait des milliers de fois d'avoir fait confiance à un crétin pareil.

– Comme toute la famille, reprit tristement Sofian, nous n'avions pas toujours nager dans le bonheur. Cependant, je dois avouer que cette notion de bonheur est complètement étrangère à la nôtre, de famille.

« Waaah, l'histoire de l'enfance éplorée, soupira mentalement Camélia, c'est parti, sortez les mouchoirs... »

– Nous étions très pauvres, vous savez ! Luttant corps et âme juste pour ne pouvoir qu'avoir une petite portion de riz pour deux par jour... La misère guidait nos pas, nous étions forcée de voguer de ville en ville, sans cesse chassés car considérés comme indésirables. Seule la solidarité familiale nous sauvait. Et puis un jour, nous avions décidé de prendre un nouveau départ. De changer de région. Ah, parce que tout cela se passe dans notre région d'origine, Sinnoh. Je disais donc, qu'il était temps pour nous de changer notre destin. Nous nous sommes rendu au port à Sinnoh et … bien que je n'en sois pas très fier, nous nous sommes embarqués clandestinement. Avec toute la famille, cousins compris. Seule ma tante resta à Sinnoh, trop attachée à sa terre natale.

Sofian fit une petite pause où il s'essuya une petite larme.

– Le voyage fut terrible et horriblement long. Coincés dans une cale poussiéreuse et sans lumière, sans nourriture ! Grand-mère attrapa même le scorbut, la peste, la rage, le paludisme, la varicelle et même des poux !

«  Non, se blasa Camélia. Dans ce cas vous seriez tous morts... et en quoi avoir des poux est une maladie ?! »

– Mais finalement ! cria presque Sofian d'une voix tragique. Nous sommes arrivés à Nénucrique. Nous étions pleins d'espoir ! Un nouveau monde ! La richesse nous tendait les bras ! Nous étions prêts à prendre nos pioches, creuser ses terres inexplorées et d'en extraire tous les minerais d'or ! Le rêve Hoennien !

«  … tu te trompes d'époque, là... », grommela Camélia.

– Cependant, geignit faiblement Sofian, la réalité nous a durement frappé. Considérés comme d'indésirables immigrés, les colons déjà sur place nous discriminait. Selon eux, nous n'étions que des insectes opportunistes illuminatis voulant voler leur travail... nos rêves brisés, nous sommes retournés dans la plus grande pauvreté...

«  Et on continue le trip ''immigré'' ! soupira Camélia. Ça en devient n'importe quoi... »

– Et dans ces obscures ténèbres apocalyptiques des limbes sanguinolentes du pandémonium...

«  Et surtout, n'exagère pas, hein... »

– … nous avions trouvé l'étincelle d'un espoir disparu. Oui, tout n'était pas perdu. Il en était fini de la rue.

«  Et le voilà qui fait des rimes maintenant... »

– Cette solution que le divin nous présenta dans sa grande bonté, n'était autre que ces combats sauvages tant détestés. Certes nous avons œuvré dans l'ombre de la loi, mais ce n'était que nous délesté de ce sombre qualificatif de proies !

«  Nan, sérieusement, arrête-toi là... pitié... »

– Parmi nous, seule ma cousine, Nelly, était naturellement douée pour les combats. Alors... alors..., sanglota Sofian, elle s'est sacrifiée pour nous, quand bien même elle n'avait que 9 ans ! Participant sans relâche à ses combats atroces, dans le seul but de nourrir ses semblables ! Ses yeux innocents de petite fille vu des horreurs que PERSONNE ici ne peut imaginer... elle en pleurait toutes les nuits, mais elle se refusait de déroger à son destin. Pour nous, pour sa famille, elle supporta l'enfer.

Sofian marqua une petite pause. Tout le monde était relativement abasourdi pour différente raison. Andrew plissait férocement des yeux, Camélia composait discrètement un numéro d'asile psychiatrique sur son portable, et le proviseur s'essuyait une petite larme.

– G-grâce à elle, lâcha Sofian en se tenant le cœur, nous avions pu survivre. Nous avions réussi à avoir les deniers qu'il nous manquaient et plus aucun d'entre nous ne souffrit de la faim. Mais à quel prix ! La vie d'une petite fille ! De l'une des nôtres ! Nous aurions beau faire, jamais ce poids se disparaîtra de notre poitrine. Puisque vous ne le savez peut-être pas, mais il n'y a qu'une façon de se soustraire aux combats sauvages : la voie du ciel. D'une simple participation, l'on scelle le destin de notre âme...
Les combats sauvages sont impitoyable, si l'un des participants veut s'en extraire, les autres le tueront. C'est une secte très possessive.
Oui, monsieur le proviseur. Nelly ne peut plus quitter ce sombre monde ! Elle est obligée de combattre sans relâche, de subir milles tourments... elle est forcée de dire adieux à la vie. Par notre faute. Par notre faiblesse.

Sofian se redressa, adressant un visage dégoulinant de larmes au proviseur.

– C'est pourquoi j'ai voulu lui donner une chance ! Une chance d'avoir ne serais-ce qu'un aperçu de ce qui est une vie de lycéenne normale ! Oui ! Je lui ai donné un uniforme pour qu'elle puisse s'infiltrer ici, oui, j'ai volontairement braver le règlement... mais cela m'importait peu ! Pour Nelly, celle qui a sacrifiée sa vie pour nous, celle qui m'a offert la vie que je mène... je suis prêt à subir les toutes les punitions du monde. Car sans elle, je, non, NOUS serions tous morts !
– C-'est..., tenta le proviseur.
– ET VOUS ! bondit brusquement Sofian en pointant un doigt accusateur sur Gerardo. Êtes-vous sans cœur au point de refuser le répit à une âme tourmentée ?! Vous êtes proviseur d'un établissement scolaire, n'avez-vous pas en vous cette fibre de professeur, ne désirant que voir les enfants grandir et devenir des adultes autonomes ? Cela ne vous fait rien de savoir que l'un de ces enfants, ne connaîtra jamais la lumière de l'éducation ?!

Un long blanc s'installa. Personne ne sachant vraiment quoi dire. Il fallait dire que la vue d'un tel cinéma mélo-dramatique avait de quoi faire bugger le plus performant des cerveaux. Finalement au bout d'une minutes trente-quatre...

– C-c'est... c'est tellement triiiiiiste !! Et tellement beauuu !!

… le proviseur fondit en larme sur son bureau.

– NAN ! s'exclama instinctivement Camélia. Ça a marché ?! Sérieusement ?!
– J-je... je n'en savais rien..., se confondit pitoyablement Gerardo. Un tel sacrifice..., sa vie en échange de celle des autres... un geste si noble...
– Hé ! intervint vivement Andrew. Ne vous faîtes pas avoir monsieur le proviseur ! Il est clair que tout cela n'était qu'un ramassis de mensonge !
– Vraiment ? sourit Sofian. Je ne peux pas tout prouver mais... regarder dans mon dossier scolaire monsieur le proviseur, n'est-il pas vrai que je viens de Sinnoh ? Je crois qu'il aussi mention de la personne à contacté en cas d'urgence... ma tante qui se trouve à Sinnoh.
– C-c'est la vérité ! s'exclama le proviseur après s'être exécuté. Sofian Aaken : Originaire de Sinnoh. Tuteur légal : Olivia Aaken,domiciliée à Sinnoh.

Andrew secoua si fort la tête qu'elle manqua de s'échapper.

– Cela ne prouve rien du tout !
– C'est vrai, s'amusa Sofian, mais … peux-tu prouver l'inverse ?
– … argh ! Comment veux-tu que je le fasse ?!
– Ah, et bien dans ce cas...

Sofian jeta un coup d'œil au proviseur, qui lui, était complètement bouleversé par son récit. Sofian l'avait déjà dans la poche, et Andrew le savait. Aussi improbable qu'était son histoire, au final, seul la décision de Gerardo comptait.

– S-soit ! cracha Andrew. Mais cela n'explique en rien le contenu de la vidéo ! Celle où vous-vous amusez à jouer les sauvages nocturnes !
– Ah, cette sympathique vidéo ! Regarde Camélia, on voit même les moments ou tu m'insultes !
– … grrr...
– Ermh..., toussota doucement le proviseur, nous attendons toujours l'explication...

Sofian hocha la tête.

– C'est simple, souffla t-il. Nous étions dans nos activités de club. Nous avions entendu parler d'un individu suspect qui rôdait le soir et nous avions décidé d'enquêter et si possible de l'appréhender. Nous n'avons œuvré que dans le seul but de la paix et la justice.

Une réponse étonnamment sincère et simple qui perturba pendant un moment Andrew.

– Pour la paix et la justice ? se reprit ce dernier. Vous vous moquez de moi ?! Vous vous êtes sauvagement battu en pleine nuit ! Souillant l'image de notre lycée !
– Il faut parfois se battre pour la justice, soupira Sofian. Nous avions trouvé l'individu en question et il nous a attaqué. Nous avions dû nous défendre.
– Je vois ! s'exclama le proviseur. Tout s'explique ! Et c'est tout à fait honorable ! J'ai bien peur de mettre trompé sur votre compte, monsieur Aaken... non vraiment si j'avais su... je... je ne peux décemment pas vous condamner pour vos gestes... non... ex-excusez moi, je suis encore un peu ému... une telle histoire... si triste... mademoiselle Rozelia... vous auriez dû m'en parler dès le début... on aurait trouvé un arrangement...
– Je... je ne voulais pas dévoiler des secrets aussi lourds sans la personne concernée..., se justifia-t-elle rapidement.

Sofian lui adressa un discret pouce levé genre «  Tu vois, toi aussi tu peux improviser ! » ce à quoi Camélia répondit par un discret doigt d'honneur qui se passait de traduction.

– Mmmmh..., réfléchit profondément le proviseur, je comprends...
– Un instant ! objecta Andrew. Pas de conclusions hâtives ! Je refuse que des mensonges n'innocente ses individus !
– Tandis que moi, répliqua audacieusement Sofian avec un sourire. Je refuse que l'on balaye ma triste histoire sans preuve.
– Gnnnnh !! Comment veux-tu que je prouve l'idiotie idiote un conte de fée aussi idiot ?! Idiot !
– Allons monsieur Mankey ! tempéra le proviseur. Ayez un peu de respect envers cet homme qui a tant souffert !

Ah ça non, Andrew Mankey n'allait pas se calmer. Il avait fait en sorte que Camélia Rozelia apprenne l'existence du fameux Faucheur de Mérouville, tout en sachant très bien qu'elle finirait par le chercher à un moment ou un autre... Andrew savait que Camélia attachait une attention particulière à la sécurité des étudiants. Camélia ne pourrait jamais dormir tranquille si elle savait qu'un individu aussi suspect sévissait en ville. Et depuis, Andrew n'avait de cesse d'attendre, dans la nuit noire, pour seule compagnie sa caméra, histoire de prendre la présidente du conseil des élèves de Mérouville sur le fait. Le lycée de Mérouville était très stricte et soucieux de son image. Et voir des étudiants se balader le soir et même pire, se battre, ne le plaisait pas vraiment. Ce serait là l'occasion idéale de se venger de cette horrible Camélia Rozelia.
Seulement voilà, son plan, si parfait, si méticuleux, venait de se briser en éclat. Même son arme secrète, la mention de l'obscure Nelly Strike avait échoué. Et tout ça à cause d'une histoire abracadabrante à deux Pokédollars ! C'en était trop pour Andrew Mankey, qui sentait la rage s'accumuler en lui comme un volcan accumulant le magma avant d'exploser. Et le petit sourire en coin de ce Sofian Aaken n'aidait pas vraiment aussi. Mais Andrew savait aussi qu'exploser sa rage ici n'était pas une bonne idée, surtout en présence du proviseur. Ce vieux croûton naïf ! Bon certes, Andrew avait été le premier à avoir profité de sa naïveté pour ce le mettre dans la poche. Mais de voir ce crétin retourner sa veste aussi facilement était le comble du risible !

– Un problème, Andrew ?

Les yeux de ce dernier se révulsèrent devant son interlocutrice. Camélia Rozelia. Et en plus elle osait fanfaronner...

– N-non..., absolument pas, tenta t-il de se calmer avant de sourire à nouveau. Mais il reste un dernier point à éclaircir.
– … ah ? s'inquiéta légèrement la présidente.
– Oui ! se raviva Andrew. Monsieur le proviseur, souvenez-vous de ce que l'on a parlé... à propos du 17 janvier !
– Le 17 janvier ? s'étonna Camélia.
– Héhéhé...., ricana Andrew. Permet moi te de rafraîchir la mémoire, Camélia Rozelia! Le 17 janvier, jour curieux où tu as entièrement bâché les cours ! Alors que des témoins affirme t'avoir vu parcourir les couloirs de l'établissement !
– …. !!

Camélia serra les dents. Oui, maintenant qu'il le disait... ce fameux jour où elle a bâché les cours... pour espionner Ilyana sur le compte de Sofian. Mais cela remontait à deux semaines ! Ce dingue était-il prêt à remonter toutes les pistes afin de la nuire ?

– En effet, réfléchit le proviseur. J'ai souvenir d'avoir au vent de cette histoire... comme votre intendance et votre sérieux étaient précédemment remarquables, nous avions décidé de lâcher l'affaire. Mais j'avoue que cela m'intrigue... une explication ne sera pas de trop, mademoiselle Rozelia.
– Euh..., sourit maladroitement la présidente.
– Et je rajoute, reprit Andrew. Qu'en ce jour, notre chère présidente du conseil n'était pas la seule absente, Sofian Aaken ici présent l'était aussi. Et si vous voulez mon avis, vu comment ils sont proche récemment, ce n'était pas une coïncidence...
– … qu'est-ce que tu insinues ? grinça méchamment Camélia.
– Oh mais je n'insinue rien du tout très chère, je constate, c'est tout...

Des éclairs fusèrent entre présidente et ex-président. Le proviseur se désintéressa d'eux, parce que Gerardo était un homme préférant éviter le conflit si possible, et se tourna vers Sofian. Celui-ci soupira :

– J'ai une explication pour cela aussi.
– … vraiment ?! s'étonnèrent Camélia et Andrew en même temps.
– … oui.
– Hé bien, s'avança le proviseur. Je suis curieux de l'entendre.

Sofian baissa la tête, la mine sombre. Sauf que cette fois-ci, il ne feintait pas son humeur.

– C'est... en rapport avec ma mère. J'ai reçu un appel urgent qui m'a vraiment troublé et empêché d'aller en cours... Camélia, fort de son rôle de présidente du conseil, à préférer soutenir l'un de ses élèves en détresse plutôt que d'aller en cours. Un geste très noble.

Camélia haussa un sourcil. Cet idiot mentait encore, elle était bien placée pour le savoir. En revanche, son ton était sincèrement triste, presque... ténébreux.

– Ha ! rebondit Andrew. Encore l'un de ses mensonges... j'imagine que votre mère pourra le confirmé dans ce cas ?
– …. monsieur le proviseur, l'ignora fermement Sofian. Vous qui avez mon dossier entre les mains... il doit faire mention de l'incident, n'est-ce pas ? Vous êtes suffisamment haut placé pour avoir l'information.

Le gros Gerardo ne se fit pas prier et consulta avec plus d'attention le dossier du brun. Un long silence s'installa une nouvelle fois. Soudain le visage se teinta d'effroi.

– … !! M-mais..., hésita t-il.

Le proviseur écarquilla les yeux. Gerardo n'avait jamais vraiment prêté attention aux détails des dossiers de ses étudiants : il en avait tellement. Juste savoir leur nom et compétence lui suffisait amplement. Pourtant, ce qu'il lisait dans la section « faits divers », tout en bas, le cloua sur place. Lui qui avait toujours pris cette section comme un moyen artificiel de gonfler les dossiers, il en prenait pour son grade.

– … je vois, lâcha t-il finalement. Désolé de vous avoir dérangés pour ces broutilles, vous pouvez partir.
– Bien, souffla sombrement Sofian.
– Hop hop hop ! interjeta Andrew. Comment ça ? C'est déjà fini ? Sans aucune sanction ? C'est proprement un scandale ! Tout est contre eux !
– Monsieur Mankey, gronda Gerardo. J'apprécie votre soutiens mais vous en avez assez fait. Laissez-nous maintenant.

Le proviseur fut sans appel. Andrew ravala sa fierté au prix d'incommensurable efforts et s'enfuit sans demander son reste. Camélia pencha la tête et fixa Sofian, inquiète. Finalement, son chef de club lui fit signe qu'il était temps de partir et se dirigea lentement vers la sortie sans un « au revoir » au provisoire, qui ne s'en formalisa pas. Camélia, elle, salua rapidement Gerardo avant de partir à la suite du brun.

– … euh..., tenta t-elle une fois à son niveau, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi il nous laisse partir, comme ça ? C'est quoi cette histoire avec ta mère ?
– Trop de questions, soupira Sofian. Tu es sortie d'affaire, c'est ce qui compte, non ?
– O-oui, c'est sûr mais...
– Dans ce cas, tout va bien ! se força t-il de sourire. Cessons de remuer le passé et retournons en cours, assistante !

Sofian augmenta sa cadence et descendit à l'étage des 2ème année. Camélia soupira longuement. Par besoin d'être Sherlock pour deviner qu'il y avait truc pas net dans cette histoire. Pourtant, Camélia avait longuement étudié le dossier de Sofian auparavant et elle n'avait rien vu de vraiment spécifique. La seule hypothèse serait que le proviseur ait accès à des informations qu'elle n'avait pas en tant que simple présidente du conseil. Mais quel genre d'information était suffisamment sensible pour faire l'objet d'un tel secret ?

***

14h30.
Fin des cours. Sofian soupira tout en ouvrant la salle du Super-Club. Cette matinée avait été très éprouvante pour lui. Dans sa tête, il fit tentait de se justifier lui-même : Camélia était en danger, du coup il fut forcé d'utiliser cette excuse irréfragable. Mais juste le fait de se souvenir de ça, de ce qui était arrivé à sa mère, et à lui... bref, rien de très joyeux. Et Sofian avait bien décidé de tracer un gros trait sur son sombre passé avec son club. Il ne pouvait plus se laisser vaguer comme ça, dans les méandres de sa mélancolie.

– …. pardon ?!

Et sa mélancolie, Sofian l'oublia bien vite. Dès qu'il ouvrit la porte, il vit une tête blonde munie d'un sourire beaucoup trop étincelant. Par réflexe Sofian passa en mode Psystigri et referma la porte. Il attendit une dix secondes avant de la rouvrir et idem, toujours cette même tête blonde et se sourire. Sofian referma une nouvelle fois la porte et réitéra l'opération des dizaines de fois, comme dans l'espoir de se débarrasser d'une illusion.

– Qu'est-ce que tu fous ?!

Ilyana, qui venait d'arriver le dévisagea intensément. Il fallait dire que de voir un type ouvrir et fermer une porte à répétition, le tout avec un visage inexpressif au possible, avait de quoi interpeller.

– Assistante N°3, répliqua Sofian d'un voix robotique. Il y a un démon dans la salle. Tu as l'autorisation d'utiliser ta véritable puissance, sans retenu.
– Tsst, siffla Ilyana. Chuis pas ton Ponchien...

Et la délinquante rentra dans la salle, avant même que Sofian n'eut le temps de l'en empêcher. Prit de panique, le chef du club la suivit, avec comme ferme intention de combattre cet infâme être maléfique s'il le fallait...

– Sof' ! s'enthousiasma la tête bonde. Ça me fait tellement plaisir de te voir !
– …. c'est qui celui là ? grinça méchamment Ilyana.
– C'est un démon, souffla gravement Sofian. Ne lui fais pas confiance, ne le regarde pas dans les yeux, et n'écoute pas ce qu'il dit...
– Arrgh ! recula le blond. Ne reniez pas mon humanité s'il vous plaît !

Mais il se reprit très vite, et sans perdre une seconde de plus, le blond se tourna vers Ilyana.

– C'est un honneur de vous connaître ! Je me nomme Thomas Raibolt, l'ami d'enfance de Sofian. Et les amis de mes amis étant mes amis, j'espère qui nous nous entendrons bien !

Thomas analysa ensuite son interlocutrice de la tête au pied.

– Mmmh... ridiculement petite, le regard terriblement menaçant et surtout, vraiment VRAIMENT ridiculement petite... tu dois être Ilyana Manyula non ?
– ….

Sofian ferma les yeux, ne voulant voir le massacre qui allait se dérouler. Ilyana bouillonnait littéralement de rage. Sofian était certain qu'au moment où il rouvrait ses yeux, son fidèle ami d'enfance ne serait qu'un tas de chair difforme. Et pourtant, à son grand étonnement, Thomas était encore vivant. Voir-même indemne. Si l'on exceptait le fait qu'il était désormais encastré dans le mur et que du sang s'écoulait de chacun de ses orifices.

– Whouaah ! s'amusa le blond envers et contre tout. En voilà un accueil digne de ce nom !
– Thomas..., soupira son ami. Que fais-tu ici ?!
– Je suis simplement venu voir comment ma moitié allait, sourit-il en se désencastrant du mur. J'ai toujours rêve de voir ton club au grand complet !
– Tu aurais au moins pu prévenir !
– Mais ! s'étonna Thomas. Depuis ce matin je t'envoie des milliers d'ondes d'amitiés indéfectibles, annonciatrices de mon arrivée !
– Depuis le temps, j'ai bloqué ta fréquence, grommela Sofian.
– T-tu es si cruel, Sofian..., fit semblant d'agoniser le blond.

Ilyana en restait perplexe. Elle n'avait jamais vu Sofian s'exprimer avec autant d'indifférence et aussi simplement. Mais aussi, une certaine ambiance semblait s'être installer entre les deux amis, un étrange climat qui leur semblait naturel, et Ilyana se sentait de trop. Elle était à deux points de partir discrètement lorsque Camélia rentra à son tour dans la salle.

– …. c'est qui encore celui-là ?

La présidente plissa les yeux. Allons bon, après les problèmes de ce matin, il fallait faire avec un inconnu maintenant. Bon, elle n'était plus à ça près mais tout de même.
Thomas lui adressa un regard surpris, et s'avança vers elle, la bouche grande ouverte.

– …. hein ? s'affola légèrement Camélia.

Thomas s'arrêta pile devant elle. Immobile. Camélia commençait sérieusement à se demander à quel genre de psychopathe elle avait affaire jusqu'à ce que Thomas se mette... à pleurer.

– Aaah ! s'exclama t-il. Comme mon cœur souffre...
– … je réitère ma question, siffla Camélia à l'attention de Sofian. C'est quoi encore ce truc ?
– … pourquoi il est passé de ''qui'' à ''quoi'' ?

Thomas renifla bruyamment toute sa mystérieuse tristesse, recula sans pour autant se retourner et pointa un doigt accusateur vers Camélia.

– TRAÎTRESSE !! hurla t-il.
– … il s'est échappé d'un zoo ? se blasa Camélia. Je comprends rien du tout à ce qu'il raconte...
– Moi non plus, avoua Sofian. Thomas peux-tu t'exprimer de façon à ce que tout le monde te comprenne ?

Le dénommé hocha la tête et bomba le torse. Visiblement il semblait prendre la chose très à cœur. Restait à savoir quelle chose...

– Cette fille, cracha t-il. Elle ne mérite pas de vivre.
– …. ah, souffla indifféremment Camélia. Sofian, ouvre la fenêtre, je vais jeter un déchet...
– Tss ! siffla Thomas. Regarde-toi dans un miroir avant d'insulter les autres, misérable erreur de la nature !
– …. Sofian, sérieusement, je n'aime VRAIMENT pas ce type.
– Du calme ! tenta de tempérer le brun. Thomas, exprime-toi plus clairement ! Ce n'est pas ton genre d'être aussi agressif !

Thomas sembla prendre conscience qu'il perdait pied et se mit à pratiquer de long exercice respiratoire. Quand il eut fini, le blond se retourna, posa sa main contre le mur et baissa la tête, affligé.

– Sof', mon très cher ami, commença t-il solennellement, dans la vie, il y a des choses qu'un homme ne peut supporter.

Puis, sans se retourner, il pointa vivement Camélia.

– … et ceci en fait partie.
– Nan mais je vais vraiment me le faire celui-là ! grogna la demoiselle visée. Ilyana ! En tant que présidente du conseil des élèves, je te libère de toute obligation de respect de droits de l'Homme ! Vas-y, déchaîne-toi et explose-le !
– … vous m'prenez pour quoi au juste ? grinça la délinquante.
– Surtout qu'elle l'a déjà ''explosé'' il y a quelques secondes, soupira Sofian.
– Aaaah, souffla longuement Thomas, tant de violence ne m'étonna pas d'un être aussi vil qui toi...
– Mais qu'est-ce que j'tais fait, crétin ?! se crispa dangereusement Camélia. Si t'as un problème dis-le, ne tourne pas autour du pot !!

Thomas soupira encore une fois. Il se retourna, le regard mystérieusement ardant, et pointa cette fois-ci l'opulente – et factice – poitrine de Camélia.

– … hein ? s'étonna t-elle.
– Sache jeune dépravée, cracha le blond, que pour nous, les hommes, il existe des choses sacrés. Divines. Intouchables. Des choses qui alimentent nos fantasmes les plus fous et inavoués. Et parmi ces choses, l'une se trouve au-dessus des autres, sur le piédestal du désir. Et cette chose, non, ce don du ciel... est la poitrine féminine !
– …. oh, souffla Camélia. Je vois pourquoi vous êtes ami maintenant. Je perçois la même aura de débilité profonde qui rayonne dans vos yeux...
– Nombre d'hommes sont mort pour elles ! l'ignora royalement Thomas. Tentant désespérément de toucher ce paradis rebondissant ! Oui ! Nous, hommes, sommes les chevaliers dans cette croisé éternelle des montagnes jumelles pointant l'espoir !
– …
– Et toi... TOI ! hurla presque Thomas. Tu oses …. d'affubler de ces … vils mensonges dignes des plus horribles stellionats !
– … en français ?
– Hem, toussota Sofian, je crois qu'il a compris que ta poitrine était fausse...
– … !

Soudainement paniquée que son subterfuge ne soit découvert aussi facilement, Camélia recula, toute rouge, tout essayant de trouver d'où venait la faille...

– Haha ! s'exclama victorieusement Thomas. Ne te fatigue pas, vile incarnation de l'horizon, ton déguisement est parfait... du moins pour le commun des mortels ! Sauf que moi, Thomas Raibolt, suis l'un des plus grands disciples de l'ordre des Chevaliers-Sein ! Mon œil vif de Gueriaigle me permet d'apercevoir le vrai parmi le faux... tu ne peux me tromper !
– Ah, juste comme ça, intervint Sofian en levant les mains, en tant qu'individu masculin, je me désolidarise complètement de ses propos.

Soudain, Thomas, toujours dans son délire, éclata de rire.

– Mais rassure-toi, déclara-t-il à l'attention de Camélia. Je comprends aisément pourquoi une pathétique plaine telle que toi tente d'imiter la douceur des dignes montagnes. Cela doit être tellement frustrant d'être aussi peu fournie tandis que d'autres ont été si généreusement graciées par Arceus lui-même ! J'imagine ta détresse, chaque matin, constatant ta platitude extrême et irrémédiable, pleurant toutes les larmes de ton corps pendant des heures avant de te décider de mentir au monde...
– Oh ? s'étonna Sofian. C'est vrai, Camélia ?
– Comme si !! rougit-t-elle furieusement. Je ne pleure pas aussi longtemps !!
– ….donc tu pleures quand même...
– Humpf, siffla Ilyana, pathétique. Accepte une bonne fois pour toute de n'être qu'une pathétique planche à pain...
– Hé ! grommela Camélia. Laissez-moi tranquille ! Et toi la gamine, tais-toi et mêle-toi des trucs de ta taille, comme des Keunotor !
– … qu'est-ce que tu viens de dire... ?
– Quoi, parce que t'es sourde en plus d'être naine ?!

Thomas secoua la tête en désignant les deux demoiselles qui s'étaient désormais jeté rageusement l'une sur l'autre, se cognant avec une hargne des plus dévastatrices.

– Vois Sofian ! Ce qu'il se passe lorsque des planches à pains sont présentes : le conflit, la désolation, la violence, la rage. N'est-ce pas la preuve que seules les poitrines bondissantes peuvent nous sauver ?!
– … je ne pense pas que leur poitrine ait un rapport avec ça..., geignit le brun.
– Aah, Sof'..., tu as encore beaucoup à apprendre du monde. Mais retiens bien une chose : dans ce monde, la plus destructrice des armes n'est qu'autre que la somptuosité sans précédent de ces jumelles sacrée.
– … si tu le dis, plissa Sofian des yeux. Et sinon, pourquoi tu es venu ici très exactement ?
– Je te l'ai déjà dit, je voulais voir ce club qui rend mon ami si heureux. Et je dois avouer que je suis un peu déçu du … potentiel de tes fameuses assistant... Il n'y a que Nelly Strike qui relève un peu le niveau, dommage qu'elle ne soit pas encore là !
– Nelly..., je ne crois pas qu'elle viendra aujourd'hui.

En disant cela, Sofian sortit son portable et montra un message datant de la veille à son ami :

[ Nel' : J'ai attrapé la malédiction du Faucheur. ]
[Nel' : Absente jusqu'à nouvel ordre ~m[X_X]m~ ]

– …. c'est quoi ce smiley ? tenta audacieusement Thomas.
– Alors là...

Mais le duo ne put s'interroger bien longtemps, puisque la porte se rouvrit encore une fois laissant apparaître une certaine rousse à couette :

– Nyaah ? s'étonna t-elle. Qu'est-ce que le blond stupide fait là ?
– Décidément, geignit Thomas, vous savez accueillir les invités ici...
– Dans ton cas, tu es plus un intrus qu'un invité, grommela impitoyablement Sofian.
– … tu sais, je vais finir par pleurer...

L'arrivée de Miya coupa court au « combat » de Camélia et Ilyana, peut-être ne voulait-elle plus se donner en spectacle, de toute façon, elles étaient beaucoup trop épuisées pour continuer.

– Raaah ! grogna brusquement Camélia. C'est quoi cette journée pourrie ?! Entre l'autre crétin ce matin, et cet idiot maintenant ! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?!
– Tsss, siffla Thomas. Arceus n'éprouve aucune pitié pour les plaines trompeuses de ton espèce.
– Ggnnnn !!
– Calme-toi, assistante N°1 ! paniqua Sofian. Fait comme moi ! Quand il m'énerve trop, je l'imagine plongeant doucement dans une cuve remplit d'acide pur ! Imagine ses hurlements de détresse au fur et à mesure que son corps se désagrège peu à peu ! Imagine ses cris de supplication te demandant d'abréger ses souffrances !
– Ggnn....nn...fuuuu..., souffla finalement Camélia. Oh ! Tu as raison, ça soulage !
– N'est-ce pas ! sourit Sofian.
– Ohé, se crispa le blond. Je suis là, vous savez...

***

Quelques minutes plus tard, l'incident « Thomas Raibolt » fut clos. Bien qu'il fût encore présent dans la salle du club, soit dit en passant. Ilyana s'était renfermée dans un coin, jetant de tant à autre des petits regards dans la salle, histoire de vérifier qu'un monstre venu d'une dimension X n'était pas apparu pendant qu'elle ne faisait pas attention, Camélia travaillait ardemment sur des papiers du conseil des étudiants tout en versant quelques larmes, quant à Miya, elle était confortablement installée devant son ordinateur, ce qui intrigua d'autant plus Sofian.

– … qu'est-ce que tu fais ?
– Nyaaaah.
– … Miya ?
– Nyaaaah.
– Assistante N°4 ?
– Nyaaaah.

Rien à faire, la rousse était complètement concentré sur son écran. En désespoir de cause, Sofian jeta un petit regard discret sur le dit-écran et plissa les yeux. Il n'avait jamais vu un truc pareil, ni même envisager l'existence de ce genre de chose. Curieux, il frappa doucement le front de Miya une petite pichenette, histoire de la « réveiller ».

– Nyaaah ! s'étonna Miya. Oh ! Chef ! Vous étiez là !
– Depuis pas mal de temps... qu'est-ce que c'est ce truc ?
– Ça ? Oh c'est un truc que Miya a trouvé dans le sac de Camélia !
– … trouvé ? répéta un Sofian perplexe. Mouais... c'est … une sorte de jeu ? J'ignorais que Camélia était une gameuse !
– Nyah. Miya aussi était surprise ! C'est un jeu très spécial en plus ! Un Visual Novel BL !
– BL ? Encore un acronyme inconnu... je le taperais bien sur Google Image mais mon instinct me dit de ne pas le faire...

Et alors qu'elle était en train de travailler, ces deux lettres étranges arrivèrent lentement aux oreilles de la présidente du conseil. Elle se leva brusquement, faisait presque tomber la table sur laquelle elle travaillait.

– GYAAAAAH! hurla t-elle en s'interposant violemment entre Miya et Sofian. MIYAAAAA ROTOMUUUU !!
– Nyah ! la salua amicalement cette dernière.
– Pas de « Nyah » qui tienne ! É-Éteint moi ça tout de suite ! Et rends-moi mon Erog... mon jeu !
– Pourquoi tant de hâte ? s'étonna Sofian. Ce n'est qu'un jeu vidéo !

Mais Camélia ne l'entendit pas de cette oreille, et sauta sur Miya. Sauf qu'en se faisant, elle fit involontairement voltiger une boîte de jeu qui traînait sur la table. Boîte qui atterrit en plein dans les mains d'Ilyana.

– …., hésita cette dernière avant de lire à voix haute : «  Immoral Bonds 1 : L'histoire de deux frères découvrant ensemble un amour bien plus que fraternel... »

Un long silence s'installa. Tout le monde fixait plus ou moins étrangement Camélia. Camélia qui devint aussi rouge qu'un champ de pivoines, on pouvait même presque voir une épaisse fumée s'échapper de ses oreilles.

– GYAAAAAH !! hurla t-elle finalement. C-Ce n-n'est pas ce que vous croyez !! C-Ce n'est absolument pas le genre de c-chose qui m'excite, non, non, non ! J-j'ai j'ai juste entendu dire que le scénario était bon ! Oui voilà, je l'ai acheté juste pour le scénario, et rien d'autre !! Et... et a-absolument pas p-pour voir deux frères... f-faire ce genre de c-chose...hihihi....en-ensemble... innocemment... si virilement...hihihi... c'est complètement i-immoral, c-contre nature et … et... hihihi... cool... hihihi...

Camélia semblait perdu dans son propre monde, à ricaner bêtement par intermittence le tout en bavant légèrement.

– Nyah !

Et sans pitié, Miya dirigea son écran, où l'on voyait deux charmants individus très très proches l'un de l'autre, vers ses camarades.

– Ouch, geignit Thomas. Encore une preuve de la corruption des planches à pains...
– Mmmh..., réfléchit ardemment Sofian. C'est possible ça ? Non mais regarder ce type, là, sa position, sa jambe sur l'autre mec... je suis le seul qui trouve ça étrange ?
– …. ! se crispa Ilyana en faisant les gros yeux.

Cela suffit pour « éclater » le rêve éveillé de Camélia qui reprit rapidement les rennes de son esprit :

– A-arrêtez ça tout de suiiiite !!

***

Au bout de plusieurs crise de folie, Camélia récupéra enfin son précieux Visual Novel BL. Toute rouge et essoufflée, elle toisait avec véhémence toute la salle. Son regard croisa celui d'Ilyana qui détourna les yeux.

– …. tss, cracha la délinquante. Reste loin de moi, dépravée.
– … !!

Touchée en plein cœur, Camélia s'effondra en larmes, rejetée de tous.

– Bouuuh ! se peignit la rousse à couettes. Miya était arrivé à un super moment en plus... ils étaient sur le point d'utiliser les objets...
– … les objets ? répéta un Sofian méfiant. ….quoique, je ne suis pas si sûr de vouloir m'avancer sur ce terrain-là...
– Enfin, ce n'est pas si grave, Miya a pensé à faire une copie du jeu dès le début ! Nyahaha !
– … je vois.
– Vous voulez y jouer chef ?
– Quelque chose me dit que le faire reviendrait à franchir une ligne très dangereuse... décidément, les nouvelles technologies sont effrayantes de nos jours...
– Nyah ! Non Chef, ne laissez pas les jeux de dépravés comme Camélia vous ternir l'image de la technologie ! C'est une notion bien plus noble que ça, et que seul des dépravés comme Camélia utilise à mauvais escient !

Soudain, les pleurs de Camélia s'intensifièrent, sans raisons apparentes.

– … je crois qu'elle t'entend..., conjectura Sofian.
– Regardez chef ! l'ignora Miya. Un ordinateur est comme un second cerveau, vous pouvez y sauvegarder bien plus que tout ce que vous pouvez imaginer ! Vous pouvez consulter des milliers de sites et de forum via internet pour éclairer vos pensée et même jouer au apprenti sorcier en tentant vous-même de créer des programmes, tel un Dieu modelant ses créatures !
– Mmmh..., dit comme ça, ça à l'air très intéressant. J'étais persuadé qu'internet se limitait uniquement à Google et Wikipédia...
– Nyaaah..., vous êtes loin du compte chef.... Oh ! Miya sait ce qu'il faut faire !
– Mmh ?
– Miya va vous donner son ordinateur ! Vous pourrez l'utiliser comme vous le voulez par la suite !
– Euh..., hésita Sofian, ça m'intéresse certes mais... tu en es sûre ? C'est ton ordinateur après tout...
– Ne vous en faîtes pas pour ça chef, Miya en a pleiiin d'autres chez elle ! Et puis, c'est un cadeau de bon cœur !
– Dans ce cas, se risqua le brun, je ne vois pas pourquoi refuser !
– Nyah ! Vous verrez chef, ça vous sera super-utile !
– Oui, je verrais... reste à savoir ce que je peux en faire... tu dis que je peux stocker plein de choses en mémoire, hein...

{ Tutuluu !
~ Message de l'auteur ~

L'ordinateur de Miya est désormais disponible ! ----> Ici !
Il se situe juste en dessus du résumé sur la page d'affichage des chapitres.
Vous y retrouverez une liste des personnages, des précisions sur les termes de la fiction, des bonus … et d'autres surprises qui se révéleront par la suite !
Cependant attention, cette nouvelle fonction comporte des spoilers et est mise à jour entre chaque chapitre. Faites donc attention à lire tous les chapitres dispo avant d'allumer l'ordinateur ! Merci de votre attention ! (^o^)/

~ Fin du message ~ }

– … Chef ? Ça va ?
– …. euh... quoi ? revint Sofian sur terre. Euh... oui... c'est étrange j'ai l'impression d'avoir entendu une sorte de voix-off... ça doit être mon imagination...
– Nyah ?

***

Les heures passèrent tranquillement, sans grand changement. Miya briefait Sofian quant à l'usage de l'ordinateur, Ilyana dévisageant intensément Camélia, Camélia qui elle s'était désormais complètement isolée du reste de la salle à fixer avec un petit sourire baveux la boîte de son jeu. Thomas restait sur place lui aussi, sans dire mot, à observer le club.
Finalement, la cloche final du lycée sonna.
Ilyana partit la première, suivit de Miya. Thomas se dirigea lui aussi vers la sortie enfin, c'est ce qu'il pensait faire, puisque dès qu'il franchit la porte, Camélia l'approcha discrètement.

– Oya, la remarqua le blond. Si ce n'est pas notre planche à pain menteuse et dépravée...
– Gnnn, se retint Camélia. J'ai dit que ce n'est pas ce que vous pensez ! Grmmbl... bref je ne suis pas là pour parler de ça...
– J'ai bien peur de n'avoir rien à dire à une vile trompeuse, asséna méchamment Thomas.
– … ça concerne Sofian, encaissa tant bien que mal Camélia. Vous êtes son ami, non ?

Soudain, le visage de Thomas s'adoucit. Il jeta un coup d'œil vers son ami, toujours occupé à tapoter sur son nouvel ordinateur.

– Dans ce cas, souffla le blond. Je veux bien d'accorder une minute d'attention.
– J'irais droit au but, se raffermie Camélia. Qu'est-ce qui est arrivé à sa mère ?
– ……
– Il s'est passé quelque chose ce matin... et pour me couvrir, Sofian a mentionné une urgence en rapport avec sa mère. Et le proviseur à laisser passer ça sans plus de procès mais... j'ai bien vu que Sofian avait changé en disant cela. Il paraissait réellement touché... très profondément... en tant que présidente du conseil des élèves, j'ai accès à beaucoup d'informations sur les étudiants, mais je n'ai rien trouvé de spécial sur Sofian. Alors que le proviseur semblait posséder des informations. Un secret si lourd que seul les plus hauts placés peuvent le connaître...
– Stop, la coupa Thomas.

Camélia s'arrêta net, mais toujours aussi désireuse d'avoir une réponse. Thomas souffla longuement, comme pour se débarrasser d'un énorme poids, puis regarda Camélia droit dans les yeux.

– Aujourd'hui, commença-t-il, je suis venu voir Sofian. Non, le nouveau Sofian. Tu ne le sais peut-être pas, mais il a eut une vie très difficile, réellement. Résultat : il était constamment en dépression et solitaire... je ne donnais pas bien cher de son futur. Mais récemment, il a changé. Son sourire est plus sincère, plus joyeux, il sort plus, tente même d'établir un contact avec les autres... le jour et la nuit, comparé à auparavant. La raison de ce changement ? Vous.
Ce club a été la première chose que Sofian à créer de lui-même, la première chose qu'il voulait vraiment. Il s'est démené pour en faire réalité, il a même réussis à accumuler suffisamment de membres... haha... pas mal, pour un type comme lui. Je dois avouer que je n'y croyais pas trop au début.
Et aujourd'hui... aujourd'hui... j'ai compris. L'ambiance qui régnait dans ce club, cette aisance, cette totale liberté... que du positif. Sofian peut remonter la pente, il peut avoir une vie normale et heureuse , il peut échapper à son passé.

Thomas fit une petite pause, et aiguisa son regard.

– Alors je t'en prie, Camélia. Ne tente pas de fouiller là où il ne faut pas. Pas maintenant, pas lorsqu'il est en train de se reconstruire. Certaines blessures se doivent d'être oublié pour guérir.

Sur ces dernières paroles, Thomas recula, toisa une dernière fois son interlocutrice et disparut dans les couloirs. Laissant une Camélia perplexe. La présidente jeta un petit coup d'œil au brun qui s'acharnait toujours sur son clavier.
Maintenant qu'elle y pensait, elle ne savait absolument rien cet étrange énergumène. Il fallait dire qu'elle l'avait toujours pris pour un type un peu barge et voilà, affaire classée. Mais désormais, elle savait qu'il cachait quelque chose, quelque chose de gros... et Camélia était une fille curieuse.