Double A de Kazaf

Chapitre 1 : La Malédiction Des Gémeaux




Depuis la séparation de Castor et de Pollux, deux frères complémentaires, une malédiction s'était propagée. Cette malédiction rimait fatalement avec la tradition qui se succédait de siècle en siècle, plus précisément tous les deux siècles, le premier jour où l'horoscope passait du Tauros aux frères Mentali et Noctali. Les parents étaient presque fiers que leurs enfants fussent touchés par cette condamnation car leurs enfants allaient être bénis des dieux en recevant des pouvoirs surhumains.
Le soir du 20 mai, toutes les femmes enceintes portant deux jumeaux du même sexe ou du sexe opposé se regroupaient toutes, chacun dans leur ville, dans un sanctuaire appelé Dioscures (voulant toutes que leurs enfants fussent dotés de pouvoirs surnaturels). Les jumeaux qui allaient naître le 21 mai étaient ceux qui avaient été élus pour subir le fléau de deux demi-dieux qui avaient été tués lors de la dixième année du siège de Troie.
Une demi-heure avant le 21 mai, voilà quelques contractions et quelques femmes perdirent leurs eaux. L'inquiétude et la plénitude régnaient dans le cœur de ces quelques femmes qui n'attendaient de connaître si la légende tellement répandue était réellement vraie. Nombreuses étaient celles qui souffraient de la douleur qu'elles enduraient avec euphorie, souhaitant la naissance de deux êtres presque divins. Aleyna était impatiente, elle pouvait donner sa vie contre cette malédiction. Finalement, après quelques minutes de supplices, ce n'était pas elle qui avait réussi à mettre au monde les enfants des dieux. La déception et la colère habitaient tout le corps d'Aleyna qui ne pouvait croire que son rêve avait été volé par une autre femme qui n'avait accouché que dix minutes plutôt qu'elle. Contrairement à la haine qu'Aleyna éprouvait vis-à-vis de son destin maudit par l'inachèvement de tout travail qu'elle effectuait, la femme qui avait eu ce bénéfice d'accorder la mort à l'un de ses deux enfants à l'âge adulte et en même temps un pouvoir surhumain à celui qui restait en vie. Répugnée de la joie d'autrui, Aleyna, après son accouchement d'une fille et d'un garçon, s'empressait quitter la salle, le cœur lourd, fatiguée de croire aux rêves qu'elle n'avait jamais pu atteindre. Mais voilà qu'une catastrophe s'abattit dans ce fameux sanctuaire alors qu'Aleyna était sur le point de partir. La femme, si fière d'avoir accouché deux êtres bénis, était en train de se faire consumer par les rayons de la lune qui à présent transperçaient le toit du sanctuaire. Le châtiment paraissait invivable. Toutes les femmes dans cette salle étaient horrifiées de cette peine pire que la mort : elle se faisait tout d'abord arrachée la peau par une brûlure lente qui partait du pied et qui s'enchaînait au niveau de la poitrine. Quand on pouvait apercevoir la chair, aussitôt elle se désintégrait laissant échapper une vapeur odorante. Elle n'en pouvait plus de cette douleur si pénible, si déchirant, si affligeant, si humiliant. Humiliant car elle pouvait encore apercevoir l'expression des visages des femmes : seuls sa tête et son cœur n'avaient pas été atteint par les rayons lunaires. Cette cruauté n'était pas comparable à une torture qu'on faisait subir pour faire parler une personne. L'atrocité, partagé mentalement avec les autres femmes, les obligeait instinctivement à quitter la salle laissant cette dernière pourrir à la lune. La femme en train de brûler à feu doux, contempla le ciel une dernière fois en subissant la malédiction. C'était à ce moment même qu'elle entendit une voix venant de là où elle observait attentivement les étoiles qui brillaient d'une couleur presque jaunâtre virant au rouge pâle. Cette voix n'était autre qu'un Séléroc, le prince de la punition divine. La femme désemparée avait comprit que ce pokémon en forme de lune était derrière ce feu du ciel. Elle avait pourtant beau entendre la voix de ce pokémon, elle ne comprenait pas tout ce qu'il disait. Les deux phrases qu'elle n'avait pu entendre clairement étaient « L'égoïsme de l'être humain t'a atteint, jeune femme. En ne pensant qu'à toi et qu'à cette légende qui n'est rien d'autre qu'une malédiction infâme faisant mourir un de tes enfants, en tant que prince de la punition divine, je t'ai châties pour avoir été tenté d'acquérir un pouvoir divin par le sacrifice de ton propre sang. » Elle reconnaît avoir été inconsciente et injuste. Elle ne ressentait cependant aucun remord ni de compassion pour ses enfants. Elle arrivait même à sourire à Séléroc. Ne supportant pas cette négligence de son comportement, Séléroc descendit vers le cœur de cette femme et d'une attaque Destruction, ne fait qu'exploser le cœur de cet être humain lui laissant le cerveau et des yeux intacts. Elle n'avait plus de cœur mais vivait encore. Elle réalisa qu'elle pouvait encore voir ! Il voulait qu'elle vécût dix jours de plus comme le chiffre de la mort de l'un des frères Dioscures car telle était la volonté de Séléroc. Pendant qu'elle vivait encore, comme promis, les premiers jumeaux allaient être élevés par des dieux.
Alors que toutes les autres femmes étaient toujours témoins de cette démonstration, Aleyna était déjà partie chez elle avec ses deux enfants qui n'avaient pour elle peu d'importance. Mais malgré cette importance qu'elle aurait aimé omettre, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la tristesse à chaque fois qu'elle s'imaginait en train de les laisser tomber. Pour compenser son désarroi, sa tristesse et sa rage, elle voulait tout de même que ses enfants fussent liés à la religion grecque. Et c'était ainsi qu'elle les nommait Apollon et Artémis.