Katyusha de Lady_Waka

Nonna fut une nouvelle fois la première à se réveiller se lendemain, malgré le manque de sommeil durant la nuit précédente. Elle avait encore en tête ses responsabilités, et les risques qu'elle courait, quand elle ouvrit la trappe, inondant aussitôt de la lumière l'IS-2 : Le soleil était déjà levé. En passant ses mains derrière son dos, elle se rendit compte que deux « plaques » semblaient sortir de son dos, mais elle c'était totalement hors de son champ de vision. Il allait falloir que quelqu'un se réveille pour qu'elle sache ce qu'il en est.

Anastasia fit finalement l'affaire, le soleil l'ayant réveillée en quelques minutes. Sa carapace avait encore grossi, déchirant le dos de son uniforme, qui restait en place car une partie était serrée sous la carapace. Elle avait beaucoup de mal à marcher, et ses jambes tremblotaient, sans qu'il ne fasse excessivement froid. Elle informa que deux plaques rouges parallèles, tournées vers l'extérieur, étaient apparues dans le bas de son dos. C'était le seul changement visible. Nonna sembla ne pas s'y intéresser, rien ne changeant ses habitudes pour le moment. Anastasia, elle, semblait triste et mélancolique, en plus de souffrir de grandes douleurs dans le dos.

Katyusha se réveilla peu après, d'une humeur meilleure que la veille. Mais encore une fois, elle fut très déçue, voir énervée, par les changements physiques qu'on voyait sur elle : Ses jambes avaient beaucoup grossies, ce qui, en plus de rendre sa démarche plus difficile, était bien peu flatteur. Anna fut la dernière à se lever, environ trois quarts d'heure après Nonna. Ses oreilles s'étaient allongées vers le haut, se recouvrant de fourrures et prenant une teinte brune. Encore une fois, la nature « non-monstrueuse » des changements lui fit plaisir. A force d'être « satisfaite » à chacune des mutations, on en viendrait presque à croire qu'elle est contente de ce qui lui arrive.

Au bout de quelques minutes passées à observer les nouveaux éléments, dans un silence de mort peut-être provoqué par la découverte des carcasses la journée précédente, le char reprit sa route en direction des montagnes. Au bout d'une heure et demie à rouler, les montagnes s'étaient nettement rapprochées, quand tout d'un coup, Nonna aperçu quelque chose à partir du viseur du canon.

« Katyusha, cinq chars droit devant !
-Heu… des modèles dangereux ?
-Je ne pense pas, ils ont l'air vraiment petits… ils sont arrêtés autour d'un bosquet, on pourra faire un gros carton.
-Ok… Anna, met le cap vers le bosquet d'arbres là-bas. On va les prendre par surprise… »

Le puissant IS-2 se mit à foncer vers le bosquet, semblant situé à environ un kilomètre, à la vitesse de 40 Km/h. En environ une minute, il arrivait à une position de tir semblant idéale, permettant aussi d'identifier les véhicules. Deux étaient de petits Panzer II, reconnaissable à la présence de deux armes dans la tourelle : Un petit canon de 20mm et une mitrailleuse de 7,92mm. C'était un char très vieux, encore utilisé par endroits pour des missions de police ou pour effectuer de la reconnaissance.

Un autre de ces chars, d'une taille similaire, disposait d'un blindage plein de rivets. Un canon semblant plus long et une mitrailleuse dans la tourelle, ainsi que d'une autre arme automatique dans le châssis. C'était en fait un Panzer 38(t), char léger conçu par la Tchécoslovaquie et récupéré par les armées du Reich quand elles ont envahie les terres des thèques. Les deux derniers avaient une taille similaire, mais un style tout à fait différent, étant plutôt arrondi. Ils avaient un canon court et une mitrailleuse presque invisible dans leur tourelle, un blindage incliné à l'avant, et contrairement aux autres peints en gris uniforme flanqués de la Balkenkreuz, emblème des forces armées allemandes, ces deux chars avaient un camouflage marron, vert et beige (Bien the la Balkenkreuz soit encore présente sur les côtés de la tourelle.). C'étaient de vieux chars français R35, capturés par les allemandes en 1940.

Aucun de ces petits véhicules ne pouvait pénétrer un blindage d'IS-2, même à l'arrière ou sur les flancs, mais celui-ci pouvait tous les pulvériser sans aucun problème.

Nonna dirigea son premier tir sur le 38(t), qui partit en poussière dans une formidable explosion. Trois formes se ruèrent alors hors du bosquet, visiblement terrifiés. Ils avaient les yeux ressemblant à une pierre précieuse, une peau d'un violet inquiétant et un rubis incrusté dans le ventre. Quelques secondes plus tard, de petits être bipède, possédant une feuille sur la tête, se ruèrent dans les Panzer II qui démarrèrent en trombe et foncèrent à toute vitesse dans la direction opposée. Nonna tenta un tir contre eux, mais manqua à cause de leur grande vitesse. Elle tourna alors la tourelle en direction des R35, qu'elle avait négligés. Ils étaient beaucoup plus lents, pas plus de 20 Km/h, et elle n'eut aucun mal à en toucher un, le pulvérisant aussitôt. Le long temps de rechargement de l'IS-2 permit à l'équipage du deuxième, composé de bipèdes bleu-violets aux joues rouges, yeux jaunes, et présentant des traits blancs sur le ventre, de s'enfuir. Katyusha nota avec amusement qu'ils ressemblaient à des grenouilles.

Une fois le canon chargé, Anastasia pensait que Nonna ne tirerait pas, le char ennemi ayant perdu son équipage, mais elle se rendit compte qu'elle se trompait en voyant Katyusha sur le point d'appuyer sur la détendre.

Elle lâcha un grand « NOOOON ! » en posant sa main sur l'épaule de Nonna mais c'était trop tard, la tireuse pressant la gâchette au même moment, détruisant totalement le char abandonné. Nonna, surprise, demanda à Anastasia pourquoi elle avait frappé son épaule, ce à quoi Anastasia répondit par ces mots :

« On a très peu de munitions !* On ne peut pas se permettre de les gâcher comme ça !
-Ah… oui, tu as raison… je n'y pensais pas… répondit Nonna, semblant sur le coup prise d'une terrible culpabilité. »

Malgré cet incident, le char reprit aussitôt sa route vers les montagnes, qu'il atteignit en environ deux heures de route. C'était des massifs de roche ne semblant s'arrêter que dans les nuages. Monter était possible par un chemin très pentu qui commençait au niveau de la plaine. L'IS-2 s'y engouffra, peinant à grimper sur des côtés si importantes. De la neige apparut rapidement sur les côtés du chemin, puis partout avec l'altitude. Après une heure de conduite éprouvante pour Anna, le puissant char arrivait à un endroit où la pente se stabilisait, au milieu de deux pics. En observant autours, on ne voyait presque que de la neige, qui recouvrait le sol et les montagnes, reflétant le soleil qui commençait déjà à se coucher. Le char était si haut et enfoncé assez loin dans le massif pour ne plus en voir le bout. Le soleil déclinant, il fut décidé de s'arrêter dans cet endroit un minimum plat pour la nuit. Mais la journée n'était pas vraiment pas encore terminée, et tout l'équipage eut à sortir afin de recouvrir le char de neige pour qu'on ne le voie pas de loin. Ce fut une tâche éprouvante et longue, prenant presque une heure et demie, avant qu'on ne rentre à l'intérieur pour manger les maigres rations au gout aigre qui repousserait qui n'était pas mort de faim. Même à l'intérieur du char, le froid était très présent, mais heureusement, quelques couvertures étaient stockées dans le char en cas d'urgence. Si ce n'était qu'une bien maigre protection contre l'atmosphère glaciale, c'était toujours mieux que rien.

Nonna semblait être la seule à ne pas souffrir du froid environnant. Elle semblait ne pas le sentir, ou ne pas le trouver désagréable, et se passa même de couverture au bout de quelques minutes. Elle s'endormi très rapidement cette-fois-ci, tout comme Anastasia qui, même si elle n'appréciait pas tant que ça le froid, ne semblait pas non plus en souffrir. Anna et Katyusha, elles, durent attendre une longue heure dans le froid glacial avant de tomber dans les bras de Morphée.


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* : Véridique, un des plus grands problèmes de l'IS-2 était son manque de munitions (seulement 28), compensé par son énorme puissance de feu.