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Legendary Bonds de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 22/01/2015 à 19:32
» Dernière mise à jour le 07/02/2015 à 19:35

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Chapitre 9 : Nouveau départ.
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Mercredi 22 janvier
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– Euh... Sofian ?
– ....
– Sofi ?
– ....
– Mon chou ?
– ....
– Mmmh... même ce surnom ne le fait pas réagir, j'imagine que je n'ai plus le choix.

Esquissant un petit sourire Thomas Raibolt s'approcha du corps inactif de Sofian, qui restait assis au comptoir à ruminer, ...

– Réveille-toi, Mon-A-Mour ! Chu !

... et l'embrassa vivement sur la joue. Réaction immédiate.

– WAAAAAAH !! MAIS QU'EST-CE-QUE-TU-FAIS ?!
– Huhu, rien de tel que le baiser d'un prince pour réveiller une princesse endormie, kyu !
– Toi ... ! Gnn...
– Rhoo... dire que j'étais si content que tu viennes enfin me voir, et tu passes ton temps à dépressioriser...
– N'invente pas de mot. Et non, je ne déprime pas.
– A d'autre, ma belle, ça va bientôt faire 30 min qui tu es là, et tu n'as toujours rien commander. Quoi de plus triste qu'un homme sans boisson ?
– ... je n'ai pas envie d'en parler.
– Ben voyons, c'est limite si tu ne pointes pas dans mon bar avec un gros écriteau «  Je vais mal, aidez-moi ! » sur le front.
– ...
– Allez, raconte tout à tonton Thomas, il est là pour ça. Je ne supporte pas de te voir comme ça.
– Vraiment ?
– Plus tu déprimes, moins tu bois, et moins je récupère de ton salaire...
– ... je m'en doutais.
– N'est-ce pas.
– Enfoiré.
– Et fier de l'être.

Sofian retourna dans son terrible silence macabre, Thomas soupira lourdement.

– Je vois, ne viens pas te plaindre après.
– ...

Le blondinet se retourna vers la réserve d'alcool.

– Alors comme ça tu ne veux pas parler, marmonna t-il. Je vais te délier la langue moi... voyons-voir... rhum blanc, whisky, tequila, vodka, chartreuse verte, cognac... et mon petit verre tumbler favori...

Thomas mélangea sans plus de chichi tout ce beau monde et se tourna vers son ami....

– Sofian ?
– ...

... avant d'appuyer fortement sur ses joues et de lui faire avaler la mixture. Après un intense cri d'agonie étouffé, le pauvre brun en tomba à la renverse.

– Oh, zut, souffla Thomas. Trop de vodka peut-être ?

***

– La belle au bois dormant se réveille enfin ?
– ... la ferme... je te ferais payer ça un jour, Thomas Raibolt...
– Oh, en parlant de ça, je retiendrais cette boisson sur ton salaire bien sûr.
– Tss.

Dix minutes après avoir avalé – de force – le cocktail tueur, Sofian reprit conscience, un peu plus bavard mais bien plus grognon.

– Rhooo, ma tête, j'ai l'impression qu'elle va exploser...
– C'est bon signe, assura Thomas. Si tu souffres, c'est que tu es en vie.
– Comme c'est rassurant.
– Allez, si tu es venu ici, c'est que tu voulais parler. Alors vas-y, je suis tout ouïe.
– Après cette tentative de meurtre je n'ai plus le choix j'imagine, grommela le brun.

Thomas lui fit son plus beau sourire charmeur.

– Dégoûtant, grimaça Sofian.
– Oh, ne me mens pas, je sais que je te fais craquer.
– Je n'ai même pas la force de répliquer... bref, j'ai un problème avec mon club.
– Oh ? Tu n'as pas trouvé assez de membres ?
– De ce côté-là aucun souci, j'ai même quatre assistantes au lieu de trois.

Le bond tiqua.

– Assistantes ?
– Yep.
– .... il n'y a que des filles ?
– Euh, oui. Ça pose un problème ?
– .............

Thomas baissa légèrement la tête et fit semblant de s'essuyer les yeux.

– Aaah ! Mon petit Sofian est enfin devenu grand ! Hier encore, je craignais pour ton futur, et voilà qu'aujourd'hui, tu as déjà ton harem personnel !
– ... mais de quoi tu parles ?
– Alors le Applesky de la dernière fois était vraiment symbolique...
– ... Thomas ?
– Sofian, supplia le barman les yeux pétillants. Promets-moi que si jamais, un jour vous faites des choses en groupe, tu m'enverras une vidéo. Promets-le-moi !
– ..... je ne suis pas sûr de comprendre mais ton regard est très suspect...
– Quatre filles, l'ignora le blond. Un mec, et quatre filles, enfermés dans une petite pièce... je... je suis tellement fier de toi, Sofian !
– Hem, si tu le dis... au passage Nelly Strike fait partie de mes assistantes.

Thomas écarquilla les yeux.

– ... tu plaisantes ?
– Absolument pas.
– ... voilà donc pourquoi elle ne venait plus ces derniers temps... c'est toi qui me la volé...mmmh...
– Ou alors peut-être qu'elle en avait marre de voir ta tête.
– C'est possible aussi, salopard.
– Plus que possible tu veux dire, enfoiré.

D'autres clients arrivèrent, Thomas fut forcé de quitter son ami pendant quelques minutes. Après les avoir servi, le blond revint en grommelant.

– Pff. Qui sont ces gens qui osent interrompre une discussion avec mon âme sœur ?!
– De un, je ne suis pas ton âme sœur, et de deux, ce sont tes clients, tu sais, ceux qui payent pour boire tes immondices.
– Mmmh, voilà donc pourquoi je ne peux pas les virer... bref, revenons au sujet principal.
– Tss, je pensais avoir réussi à dévier la discussion.
– Raté mon cher, tes problèmes resterons toujours et à jamais mon centre principal d'intérêt.
– Achète-toi une vie dans ce cas.
– Haha. Alors, ton club ?

Sofian soupira longuement.

– Je crois... que je commence à trop m'y attacher.
– Oh ? C'est-à-dire ?
– .... j'y pense de plus en plus et je commence à faire des choses complètement irrationnelle...
– Mmmh... comme ?
– Comment te l'expliquer..., disons que dans notre club, il y a une personne qui n'est pas là de sa propre volonté, elle y est presque par punition...
– ... par punition ? Tu titilles ma curiosité, là... huhuhu...
– La ferme. Et donc, pour faciliter son intégration, hier, j'ai fait plusieurs magasins avec Nelly...
– Tu t'entends vraiment bien avec elle, le coupa le blond.
– ... tu comptes commenter tout ce que je dis ? Ehm, donc on a fait plein de magasins histoire de trouver de quoi faire un petit buffet surprise pour notre nouvelle recrue. Ah, je ne te l'ai pas dit, mais elle adore tout ce qui est sucrerie.
– Mignon.
– Toi, tu ne l'as jamais vu. J'ai acheté tous les ingrédients et quelques décorations. Nelly s'est proposée pour cuisiner elle-même les gâteaux.
– Elle est pleine de surprise.
– Je ne te le fais pas dire. Et donc, le lendemain, j'ai bâché une période de cours pour préparer la surprise.
– Je vois.
– Bon, on a eu un petit contretemps mais finalement tout s'est bien passé.
– Mmmh.
– Je... je pensais faire ça uniquement pour le club, pour le faire survivre... mais... mais plus j'y réfléchis... et plus je me dis que je ce que je voulais vraiment, s'était de lui faire plaisir. Comme si je voulais absolument qu'elle soit heureuse avec nous, qu'elle ne nous voit plus comme une contrainte... un peu comme... comme une a...am...amie...

Thomas resta un moment à observer son ami, rouge comme une pivoine, avant d'éclater de rire.

– Hé !! s'indigna Sofian ce n'est pas drôle !
– Hahaha ! Ex...excuse-moi, mais... hahaha !
– Gnnn !
– Tu... tu as préparé un buffet surprise en une soirée, parcouru plusieurs magasins, vider ton porte-monnaie, bâché les cours de l'un des meilleurs lycée de la région, uniquement pour faire plaisir à quelqu'un que tu ne connais presque pas ?
– ...........
– Wouah. Juste, wouah.
– Arrête de te moquer !
– Non... c'est juste que je me rends compte à quel point tu es innocent.
– Tss ! C'était pour le club !
– Certes, mais le club n'était que secondaire, n'est-ce pas ?
– ...

Thomas sourit.

– Sociabilisation étape 2.
– Pourquoi j'ai l'impression que tu te fiches de moi en permanence ?
– Sofian, est-ce que tu te sens seul en ce moment ?
– ... !

Le brun esquissa un mouvement surpris.

– Qu... ! Eh... mais maintenant que tu le dis... non ! Ces derniers jours, je n'ai pensé qu'au club et aux autres ! Résoudre le problème avec Ilyana, faire en sorte que Camélia et elle s'entendent bien, essayer de comprendre Nelly, voir même plus récemment d'intégrer Miya au groupe... ça m'obsède tellement que j'en ai presque oublié ma solitude !

Le regard du blond se raffermit.

– C'est bien ce que je pensais.
– ... je n'aime pas quand tu prends ce ton là.
– J'aurais aimé prendre une sardine mais j'en avais plus en stock...
– ...... Thomas. Pour le bien de l'humanité, arrête de faire ce genre de blague.
– Kyu ! hihihi !
– Thomas...
– Haha, c'était plus fort que moi, huhuhu. Alalah, mon humour légendaire mis à part, laisse-moi te dire ce que j'en pense.
– Mmmh.
– Même si ce n'est pas Jean qui le pense, mais moi ! Huhuhu.
– ...........
– Je suis trop fort... ehm, bref.

Thomas reprit un semblant de sérieux.

– Sofian. Tu te balades entre les extrêmes.
– ... c'est-à-dire ?
– Il y avait à peine une semaine, tu te complaisais dans un immense solitude. Rien n'avait vraiment d'importance. Personne à qui rendre des comptes. Et tout d'un coup, tu te retrouves à gérer quatre personnes qui prennent de plus en plus d'importances dans ta vie.
– Mmmh...
– Du coup, évidement, tu ne sais pas comment réagir. Ce que tu décris comme irrationnel n'est que la traduction de ton envie de garder et d'améliorer ces liens. Des liens d'amitiés.
– Je... je pensais que je ne les voyais que comme de simple membres du club, des assistantes... pas comme des amies... je ne peux pas avoir d'amis... tu le sais bien...
– Ce que tu penses n'est pas forcément ce que tu ressens, Sofian.
– ... ça a l'air compliquée.
– Comme toutes les relations. Mais laisse-moi te dire quelque chose.
– ... ?
– Ne tente pas de forcer les choses. De même, ne tente pas de les entraver.
– ... je dois faire quoi alors ?
– Rien. Laisse-les choses se faire, agit de la manière qui te semble juste. Instinctive.
– ... en gros, tu me dis de ne rien changer.
– Voilà. Reste-toi même. Si tu as envie de faire quelque chose, fais-le, – tant que ça reste légal bien sûr – . Si tu as envie de faire un buffet surprise, fait-le, puisque c'est une idée qui vient de toi, ne pas la mettre en œuvre reviendrait à te renier toi. Reste le plus vrai possible, Sofian, c'est comme ça que tu trouveras le bonheur.
– Donc, tu dis que je m'inquiète pour rien, comme un gros con.
– Voilà, et n'insulte pas les cons en les mettant à ton niveau s'il te plaît.

Les deux amis s'échangèrent un sourire.

– Connard.
– Enfoiré.

Sofian se leva finalement.

– Bien, je vais prendre congé...
– Comment ? s'étonna Thomas. Tu ne m'aides pas ?
– Pas aujourd'hui. J'étais tellement perturbé aujourd'hui que j'ai annulé les activités du club. Faut que je me rattrape demain.
– Pfeuh faux frère ! Dire que j'ai passé du temps avec toi, et que tu m'abandonnes aussi lâchement !
– ... Adieu.

Le beau brun sortit du Thunderbolt. Thomas sourit.

«  Tu grandis, vieux. J'espère que tu réussiras à trouver le bonheur, contrairement à moi. »

***

Presque une heure plus tard, Sofian rentra enfin dans son appartement, titubant.

– Bordel... j'ai la tête qui tourne... sans doute à cause du truc que ce satané blondinet m'a forcé à ingurgiter... brrr... vite, mon canapé...



***
***
***


– Bonjour ! Je m'appelle Sofian Aaken, enchanté ! J'ai 8 ans, et je viens d'arriver à Nénucrique !

Devant le tableau, à côté de la maîtresse, le petit Sofian, saluait la classe. Tous les autres enfants le regardait avec curiosité.

«  Où... où suis-je ? Un rêve ? Oh, cette scène... quand je suis arrivé à Nénucrique. Je m'en souviens, à cause de mes parents qui aimaient beaucoup trop voyager, je ne restais jamais longtemps dans le même établissement. »

_________________

– Hé Sofian !

Après les cours, les autres enfants s'agglutinèrent autour du nouvel élève.

– Oui ? répondit timidement le brun.
– Dis, dis, raconte nous ! Tu viens d'où ?
– Euh... de Sinnoh...
– Waaah ! C'est super loin ! T'es venu avec l'avion ?!
– O..oui.
– Trop cool ! Moi aussi je veux prendre l'avion !
– Haha...
– Dis, Sofian, tu veux être notre ami ?! Dis,dis, accepte, ce serait trop génial !
– ... euh... ok...

«  Je viens de Sinnoh. Oui. De quel ville ? Aucune idée. Mes parents voyageaient sans cesse de ville en ville. Ils déménageaient tellement souvent que je n'ai jamais su ce qu'était un domicile fixe. À l'exception de celui de ma tante... la grosse folle à la poitrine maléfique... brrr... quand mes parents voulaient se débarrasser de moins pendant quelque temps, ils n'étaient pas rares qu'ils m'envoient chez elle durant des semaines.
Et là, à ma huitième année, mes parents ont décidé déménager à Hoenn, puisqu'ils avaient déjà fouillés Sinnoh de fond en comble. »

____________________

Dans la cour de récréation, les autres enfants continuent d'entourer leur nouvel ami.

– Il est trop cool ton Pokémon !
– C'est un Dynavolt...
– Bah il est trop cool !

«  Dynavolt, mon premier Pokémon. Il vient de Sinnoh lui aussi, je ne me souviens pas exactement comment je l'ai eu, si c'était un Pokémon donnée par une de mes nombreuses écoles ou si c'était un simple cadeau de ... quelqu'un dont j'ai sûrement oublié l'existence. »

– Waaah il est tout doux !

« Ces enfants étaient en admiration complète. Un nouvel élève d'une autre région, il n'en fallait pas plus pour piquer leur curiosité au maximum. »

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«  Tiens ? Changement de décors ? Où suis-je cette fois ? Ah, un cours de sport. »

– Alors le p'tit de Sinnoh, on ne sait pas courir ?!

Tous les autres gamins avaient déjà fini le course. Tous, sauf Sofian Aaken. Le pauvre était épuisé. Assis autour du terrain, certain enfant se moquait.

«  Haha... je devrais avoir honte de l'admettre mais... je suis faible. Physiquement, je suis incapable de tenir plus de trois minutes de marche rapide, c'est dire. Une faiblesse pas uniquement physique d'ailleurs... »

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– Sofian Aaken, pas brillant.

Dans la salle de classe, l'institutrice rendait des contrôles. Verdict sans appel pour Sofian 2/100.

«  2/100... effectivement, ce n'était pas brillant. D'ailleurs, je me suis toujours demandé si ce n'était pas deux points pour avoir écrit mon nom et mon prénom correctement...
Enfin. Je n'ai jamais été bon à l'école. Mon excuse serait que j'ai changé trop souvent d'établissement, je n'ai jamais pu suivre le programme comme tout le monde.  Mais ça reste une excuse, et le résultat était là. »

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Retour au cours de sport.

– Sofian Aaken, groupe B !
– Oooooh !! On va perdre !!

«  Les enfants sont tellement honnêtes. S'en était fini de l'excitation du « nouvel élève ». Maintenant, Sofian Aaken n'était qu'un boulet aussi bien en sport qu'en étude. « L'amitié » promise ne tenait déjà plus. »

– Euh... Sofian écoute, tu nous laisses faire, hein ?

Le petit brun acquiesça. Il ne pouvait pas faire grand-chose d'autre de toute manière.

– Bon les gars ! On part avec un désavantage, mais on peut le faire !

«  Ha. Pardon, je n'étais pas un boulet, mais un « désavantage », nuance. Mais j'étais habitué à ce genre de situation. J'ai dû passer au moins par une dizaine d'écoles. Et à chaque fois s'était la même chose. J'attise la curiosité, je deviens ami avec plein de gens. Et quelques jours plus tard, je redeviens le petit « désavantage ». Et au final, je me retrouve seul. L'amitié n'est qu'une cruelle illusion. Elle te fait croire pendant un court instant que tu n'es plus seul, mais en réalité, nous le sommes tous. »

______________________

Dans les couloirs de l'école, des murmures se faisait entendre.

– Pss, hé le nouveau, là...
– Qui, Sofian ?
– Oui, lui ! Tu ne trouves pas qu'il est... bizarre ?
– Ouais, il ne parle jamais !
– Pourtant on a essayé d'être pote avec lui quand il est arrivé !
– Il reste toujours dans son coin ! C'est presque flippant ! Et en plus il est super nul, même son Dynavolt ne vaut rien...
– Bah tu sais ce qu'on dit...
– Quoi ?
– Paraît que c'est un psycho...euh..psychotruc ! Un malade ! C'est pour ça qu'il a déménagé !
– Sérieux ?!
– Ouais ! Si j'étais toi, j'éviterais de l'approcher...
– C'est clai... oh attention, il passe par là !

Les deux enfants se retournèrent, l'air de rien. Le petit brun soupira.

«  Et je deviens un paria. Me revoir dans cette situation me donne la nausée. Si j'attrape celui qui me fait faire ce rêve, franchement... »

___________________

«  Oh, le paysage à encore changer. Et là je suis... dans mon ancien appartement familial à Nénucrique. Aaah... je me souviens de cette nuit, hahaha...  j'avais très soif, du coup je suis sortie de mon lit et... »

– Quoi ?! Comment ça, plus assez d'argent ?
– Chut ! Tu vas le réveiller !

Deux adultes se disputaient dans leur chambre, sans se rendre compte de l'enfant non loin de la porte.

– Mais s'est impossible ! pesta une femme.
– Je t'avais dit que le voyage à Hoenn nous enverrait en zone rouge ! grommela un homme.
– Tsss, tu n'avais pas dit non, alors...
– Voyager à Hoenn était notre rêve ! Évidement que j'allais être d'accord !
– ... je n'arrive pas à y croire. Alors s'est fini ? On va devoir se poser et vivre une vie ennuyeuse ?
– Provisoirement en tout cas, on n'a pas le choix...
– Mais je pensais qu'on tenait bien les comptes ! Où est-ce que ça a foiré ?!
– Sofian.
– Quoi Sofian ? Qu'est-ce qu'il a encore fait ce gosse ?!

L'homme soupira.

– Il existe. Les frais d'inscriptions aux écoles, la nourriture, les habits... autant de coût supplémentaire que l'on a pas vraiment pris en compter et qui alourdissent considérablement la note.
– Tsss... il nous verra toujours chier ce chiard ! Si seulement tu t'étais protégé ce jour là !
– Ah je t'en pris, on ne va pas reparler de ça ! En plus je t'avais prévenue que j'en avais pas et tu disais que tu t'en foutais !
– Ouais, ça va, ça va... pfff...
– Bref, le gosse nous bouffe des sous. Surtout qu'ici, ta sœur ne peut plus nous le garder.
– Jamais là quand on a besoin d'elle...
– On allait pas la mettre dans la soute quand même...
– Pfeuh, elle est trop grosse pour y entrer de toute façon.

Les deux adultes ricanèrent macabrement.

– ... et si on l'abandonnait ? souffla la femme. Après tout, c'est pas comme si on l'aimait quoi. En plus il est naze à l'école, même en sport. Pas d'ami. Il sert à rien.
– Ouais mais que veux-tu, on paye les pots-cassés de notre jeunesse, hein. Et puis s'est quand même grâce à lui que ma famille nous a fichu la paix.
– Ah ouais j'm'en souvient, quand je suis arrivé chez toi avec mon gros ventre ! Genre «  Eh ouais bande de cons, votre enculé de fiston m'a mise enceinte ! Vous-voulez toujours me virer maintenant ?! »
– La tête de mes parents !
– On aurait dû prendre des photos !

Encore des ricanements. L'homme reprit :

– Et puis on commence à être connu ici. On peut pas l'abandonner comme ça, ça serait trop suspect.
– Pfff, ouais t'as raison. Et on aurait même plus assez de fric pour s'enfuir...
– En effet...
– Pffffff.....

Le petit Sofian en restait tétanisé. On disait souvent que les enfants ne comprennent pas les discussions des adultes. C'était vrai, le sens de beaucoup de mot ou d'expression leur échappaient. Mais s'ils ne pouvaient pas comprendre le sens, ils pouvaient le ressentir. Et ce que le petit Sofian ressentait en ce moment n'était pas de l'amour, c'était même tout l'inverse.

«  ... ai-je vraiment besoin de commenter ce qu'il vient de se passer ? Mes propres parents qui parlent de moi comme une pompe à fric inutile. Je suis sûr que s'ils en avaient encore, ils m'auraient abandonné et changé de ville, voir de région.....
Non, je n'ai absolument rien d'autre à dire. »

_________________

– Il est encore dans sa chambre ?
– Ouais, pffff, le con il sort pas. Bah, au moins comme ça il ne nous fait pas chier.
– Et ça nous économise de la nourriture !
– Ouais, aussi !

«  Suite à la nuit précédente, je suis resté enfermé dans ma chambre pendant presque une semaine. Sans manger ni boire. Bon je vous laisse imaginer mon état par la suite... mais je n'ai jamais oublié toute la solitude que je ressentais à ce moment. Seul. Seul. Seul. J'étais seul, personne ne se souciait de moi, le pauvre petit gosse non désiré, inutile et sans ami. J'ai même entendu dire que pendant mon absence tous « mes camarades » étaient super heureux. C'était sans doute la vérité, vu leur tête dépitée quand je suis revenu...
Mais étrangement, cette semaine était aussi extrêmement enrichissante. Ce fut à ce moment que je me suis rendu compte de mon unicité. Que si j'étais seul, que si personne ne voulait de moi, alors cela voulait dire que moi seul comptait. Je suis le maître de ma vie, je suis le dieu de mon monde, et c'est pourquoi je continuerais à vivre sans me préoccuper de quiconque, sauf de moi.
En hommage à cette semaine, j'ai décidé d'instaurer une petite tradition, celle de ne jamais manger le matin. Une sorte de souvenir à cette période de jeun. »

________________

«  Encore un changement de décors ? Bordel, c'est quoi ce rêve à rallonge super cliché... »

– Qui es-tu ?!
– ...
– T'as rien à faire là, dégage !

Une ruelle sombre, un soir. Le petit Sofian faisait face à un autre gamin. Ce dernier était sale, son T-shirt avait perdu sa couleur d'origine et était aussi troué qu'un gruyère, il ne portait même pas de pantalon, juste un caleçon. Et autre petit détail, il était blond.

«  Oh. Ma rencontre avec Thomas... rhoo, ça commence ça devenir embarrassant là... »

– Hé ! Tu m'entends ?! Dégage !

Mais le petit Sofian ne bougeait pas.

«  J'étais complètement stone à ce moment. Je m'étais enfui de l'appartement. C'était quelques semaines après avoir entendu la « vérité » à l'insu mes parents. Bon ce n'était pas vraiment une fugue vu que j'y suis retourné juste après. Mais bon. C'était ma petite période rebelle. »

Le blondinet commençait à être de plus en plus agacé. Il s'approcha du petit brun. Et il le frappa au visage. Heureusement, le coup était faible et en représailles, Sofian donna un coup de pied dans le ventre du blond. Sofian n'était pas vraiment un violent d'habitude, mais quelque chose chez ce blondinet l'irritait.

– Pfeu ! Tu tapes comme une fillette !
– ... toi aussi.
– Qu... ?! Attends voir !!

«  Et il me sauta dessus. Je m'en souviens encore on s'est battu pendant presque une heure. Mais aucun d'entre nous ne finit blessé. Pourquoi ? Parce que nous étions si faible l'un et l'autre que chacun de nos coups avaient la puissance d'une trempette d'un Magicarpe nouveau-né, divisée par dix.  On pouvait presque dire que Thomas et moi, nous étions des alter-ego de la nullité. »

Et en effet, une heure plus tard, les deux gosses étaient au sol, physiquement indemne, ils étaient juste épuisés. Mystérieusement, une étrange connexion semblait s'être forgée entre les deux combattants.

– Tss ! grommela le blond. T'es coriace comme gamin !
– Toi aussi...
– Pff, ... qu'est-ce qu'un gosse de riche vient faire ici ? C'est pas un endroit pour toi !
– Je me suis enfui de chez moi.

Le blondinet tiqua.

– Pfeuh ! C'est bien un truc de riche ça. Moi je n'ai pas de chez moi.
– Ah ?
– Ouais, j'habite ici moi, dans la rue, tout seul !
– ... moi aussi je suis tout seul.
– Pfeuh, t'as des parents, et tu vas sûrement à l'école. Tu peux pas être seul.
– ... si, je suis seul.
– Pfff... comprends les autres maintenant, qui disent que les riches sont que des connards. Z'avez tout et z'êtes toujours pas content.
– Je suis seul.
– Pfff...

«  Thomas soupirait beaucoup à l'époque. Il était pas très amical non plus. »

Soudain, des voix se rapprochèrent, le blond tressailli.

– Putain ! geignit t-il en se relevant.
– Hé !! gueula un homme. Les mecs, le petit merdeux est encore là ! Et il y a quelqu'un d'autre avec lui !
– Quoi ?! hurla un autre. Putain, encore ? Fait chier quoi ! Je vais lui apprendre à voler mon territoire, moi... HARIYAMA!

Le colosse de combat apparu dans toute sa masse musculaire imposante. Thomas transpirait à grosses gouttes.

– Grrr..., encore une Pokémon ! geignit-il. Tsst ! Viens, on se casse d'ici !
– ... hein ?

«  Oh, je répondais comme Camélia à l'époque. Euh bref, c'était un commentaire inutile ça... »

– Viens j'te dis ! Tu veux te faire massacrer ou quoi ?!

Le petit Thomas prit la main du petit Sofian et le traîna de force dans sa fuite. Heureusement, la petite taille des enfants et la lenteur de l'Hariyama facilitait beaucoup les choses.
Finalement, le duo se trouva refuge sur une petite colline éloignée, en dehors de la ville. Les deux enfants, cette fois-ci éreinté à l'extrême après leur « combat » ainsi que leur fuite, étaient allongés à même l'herbe, à regarder la lune.

– ... pourquoi ? questionna le petit Sofian.
– Quoi, pourquoi ? grogna le petit Thomas.
– Pourquoi tu m'as sauvé ?
– ... pfff, si tu voulais crever fallait le dire plus tôt... en plus on a juste fuit gros malin.
– Je... je suis seul. Je n'ai besoin de personne.
– Pfeuh, t'as que ça à la bouche ou quoi... tu me fais chier !
– ... à moi aussi, tu me fais chier...
– Pfeuh.

«  Si jeune et déjà si vulgaire, haha. Il fallait dire qu'avec mes « parents », j'avais de quoi apprendre comme vocabulaire. »

Tout d'un coup, Thomas leva une main vers la lune.

– Je suis trop faible !

Le petit Sofian releva les yeux, interloqué.

– Je n'ai pas de Pokémon, continua le blond, et je ne sais pas me battre ! Tant que je resterais aussi faible, ces autres crétins ne me laisseront jamais tranquille ! Je n'ai pas de maison, pas de famille, pas d'amis ! Je ne sers à rien !

Le petit Sofian baissa la tête. Il se reconnaissait parfaitement. Voilà pourquoi le blond l'irritait à se point.

– Pourtant... pourtant moi aussi je veux être important ! Moi aussi je veux avoir un rôle ! Je ne veux plus être ce petit gamin inutile !! Je veux me battre ! Je veux atteindre les « hautes-sphères »  !! Mais... mais c'est impossible ! Je... je suis trop faible !! Inutile !!

«  Et c'est à ce moment là... »

Ce fut sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être était-il touché ? Peut-être était-ce parce qu'il se reconnaissait trop en Thomas ? Peut-être parce qu'il en avait marre qu'il se plaignît ? Ou un mélange de tout cela.
Sofian saisi la Pokéball de Dynavolt et la lança vers le blond.

– ... qu... ?! Qu'est-ce que...
– C'est mon Dynavolt. Prends-le. Je n'en ai pas besoin de toute façon. Je n'ai besoin de personne.
– M...mais ! Tu es fou ?! On ne se connaît même pas !!

Le blondinet avait beau prendre le ton le plus menaçant qu'il avait, il n'arrivait pas à cacher la joie de la perspective d'avoir enfin l'une de ses petites créatures.

– Je... je n'ai besoin de personne, répéta Sofian. Je suis seul. Alors tu peux prendre mon Pokémon.
– Pfff ! Ne viens pas pleurer après !!

Thomas prit la Pokéball et libéra son contenu devant lui.

– ... alors... alors c'est ça... un Pokémon...

Le Dynavolt semblait un peu confus mais il comprit rapidement la situation, il vint se blottir contre Thomas sans plus de chichis.

«  Haha. Non en fait je me souviens très bien de pourquoi je lui ai donné mon Dynavolt. Parce que ce type, ce blondinet, m'énervait. Et ce Dynavolt, ce Pokémon faiblard et niais, était l'une des raisons pour laquelle j'étais renié à l'école. Alors en lui transmettant mon Pokémon, je voulais lui transmettre un peu de mon malheur..... et puis, je n'aimais pas ce truc.
Oh. Tiens, oublions ce Thomas, et concentrons-nous sur cet instant plus particulièrement. C'était à ce moment. Le Miracle. La Magie. Le signe du Renouveau. »

– ... !!

Le petit Sofian détourna instantanément son regard du petit Thomas. Et pour cause. En face de lui, un miracle avait eu lieu. Une mystérieuse petite créature auréolée d'une lumière rosâtre. Sofian resta un moment à fixer l'apparition. Impossible d'en déterminer la forme exacte, la lumière était beaucoup trop intense.
Cette étrange créature avait l'air sereine, calme, chaleureuse, bienveillante. Et en même temps, elle avait un petit air méprisant. Comme si elle s'amusait à regarder de haut les simples mortels. À l'image d'un bug dans la matrice, l'apparition se moquait subtilement de la gravité, elle flottait comme bon lui semblait, démontrant une fois encore sa supériorité indubitable.

«  Un miracle. Je n'avais pas d'autre mot. Qu'est-ce que s'était ? Un signe du Divin ? Même maintenant, je ne le sais pas vraiment. Mais j'y travaille. Découvrir la vérité absolue. La connaissance ultime. C'était comme si cette étrange créature me mettait au défi : «  Trouve qui je suis. ». »


– ... hé qu'est-ce que tu reg... AAAAAH !!!

Le jeune Thomas remarqua enfin l'apparition.

– Q-Q-Q-Qu'est-ce que c'est ?!

La petite créature trembla un moment et s'enfuit, comme apeurée. Elle disparut aussi mystérieusement qu'elle était apparue.

– Je... je ne sais pas... souffla enfin le petit Sofian.
– C... ce n'est pas dangereux, hein ?!
– Je ne sais pas..., répéta Sofian en ignorant le blond.

Le regard du petit brun se raffermit soudainement.

– Mais... mais... je veux... je veux le savoir.

***
***
***

23h00. Mal au crâne. Énorme. Sofian ouvrit les yeux.

«  Qu... ! Ouch... mais... Oh. Ah ouais, je m'en souviens, j'étais dans ce rêve... »

Le brun remarqua son portable sur la table. Il avait reçu des nouveaux messages.

[ Nel' : Quelque chose ne va pas ? (´o_o`) ]
[ Nel' : Tout le monde s'est inquiété aujourd'hui ]
[ Nel' : PS : Désolée...
[Nel' : les autres ont vu que j'avais ton numéro, alors... ]

Seul dans son canapé, Sofian lit ses autres messages, avec néanmoins aucune intention d'y répondre.

[*N° Inconnu * : Hééé !! ça veut dire quoi ça ?! Tu m'as fait chier 72 fois pour ton putain de club, et tu te casses comme ça ?! T'as intérêt à avoir une bonne excuse, crétin !!  ]

«  Sûrement Camélia, toujours aussi expressive... »

[*N° Inconnu* : Nyaaaaaah ! Chef, qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? Miya était évanouie, elle n'a rien pu faire ! C'est l'autre grande asperge qui vous a fait quelque chose, hein ? hein ? ]

«  Miya... je t'avais dit de ne plus parler d'elle comme ça... »

[*N° Inconnu* : Nelly m'a tout expliquée. Merci pour ce midi. ....... et t'as intérêt à effacer ce message si tu ne veux pas bouffer tes viscères, compris ?! ]

« ... même Ilyana ? Wouaah ! »

Sofian se frappa le visage.

«  Mais à quoi est-ce que je pense..., je suis en train de tout faire foirer ! Je... je ne suis plus seul. Camélia, Nelly, Ilyana et même Miya. Ce ne sont pas que de simples assistantes, accepte le Sofian ! Tu n'as plus à t'enfermer dans une carapace de solitude. Tu peux t'ouvrir au monde désormais. Tu n'es plus ce gosse insociable.
Même si l'amitié n'est qu'une illusion, tu en as besoin. Tu ne peux pas la renier, car se serait là le meilleur moyen de rester seul et malheureux.
Thomas a raison... encore une fois. Je réfléchis trop. Je devrais suivre le cours des choses. Me laissez porter. Agir librement, comme je le veux. Et en ce moment je veux... faire vivre ce club, avec tout le monde. »

***

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Jeudi 23 janvier
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– Je m'excuse !!

14h30, période des clubs. Sofian baissait la tête jusqu'au sol face à ses quatre assistantes.

– J'ai... j'ai eu quelques problèmes insignifiants. Même si j'essayais de faire le fort, tous ses changements dans ma vie était beaucoup trop brusques pour moi ! Je... je ne vous demande pas de me pardonner, mais au moins de me comprendre... Je... je n'ai vraiment pas l'habitude d'être avec autant de gens ! Je ne suis qu'un pitoyable mec qui passe sa vie dans un appartement sale, minable et puant ! J'ai toujours vécu seul ! Comme un gros ver solitaire qui se trimballe tout seul dans les intestins ! Oui ! Je suis un mec lamentable, navrant piteux, la honte de l'humanité ! Je devrais même arrêter de respirer pour sauvegarder tout le l'oxygène que j'use inutilement de part mon existence exécrable !
CEPENDANT !! Avec ce club..., non... avec vous tous... j'ai... j'ai appris à connaître autre chose ! Ça ne fait pas bien longtemps que l'on se connaît, et pourtant, ça a déjà changé tellement de choses ! Avec vous... je... je ne suis plus seul ! Vous êtes de vraies personnes avec qui j'ai de vraies relations ! Vous êtes mes assistantes, mais également mes a...a..amies ! AAAAAH ! Je l'ai vraiment dit ! Pfffiouu, du calme....pfffiou !
Vous... vous comprenez ! Le changement était beaucoup trop violent ! Je ne savais pas quoi faire ! Moi, un mec totalement seul et pitoyable, qui se retrouvent tout d'un coup entouré par d'autres personnes !! J'ai... j'ai voulu tout d'abord vous voir uniquement comme des assistantes, des membres du club, ni plus ni moins... mais s'est impossible ! Vous êtes devenue trop importantes !! Et... et... et ça devenait de plus en plus difficile pour moi !
Donc voilà, je sais que ça n'excuse rien, je me répète encore une fois : JE SUIS DÉSOLÉ !!

Les quatre demoiselles observaient le brun avec deux gros yeux de Magneti.
Un long silence s'installa. Très pesant. Finalement, Camélia le brisa avec un traditionnel :

– ... hein ? C'était ça le problème ? Mais t'es con ou quoi ?! Pff, je pensais que s'était un truc grave, mais non, s'est juste monsieur qui se prend la tête pour rien... Sérieusement, tu peux nous voir comme des amies si tu veux, je ne vois absolument pas le problème...
– MIYA EST ÉMUE !! Ouvrir son cœur, comme ça, devant tout le monde ! Vous êtes vraiment le meilleur chef ! Miya vous suivra jusqu'au bout du monde ! Elle le promet !!
– Ne te laisse pas hanter par ton passé, déclara simplement Nelly.
– Humf, je n'ai pas le souvenir d'être devenue ton « amie »...... mais j'imagine que quelqu'un qui offre des sucreries ne peut pas être si mauvais.... tsst.

Sofian releva la tête avec des gros yeux de Caninos battu.

– Les filles... sniif...
– Ah non ! pesta Camélia. Pas les larmes !!
– JE SUIS TELLEMENT HEUREUX DE VOUS AVOIR RENCONTRÉ !!
– Gniiiih ! T'approches pas, garde ta morve pour toi !
– Humf, perte de temps, grogna Ilyana.
– Hm, s'amusa follement Nelly.
– CHEF ! MIYA AUSSI EST SUPER HEUREUSE DE VOUS AVOIR RENCONTRÉE !!

Miya sauta dans les bras de Sofia et les deux commencèrent à pleurer aussi fortement qu'un Bang Sonique.

– OUIIIIIIIIIN !! SNIF !! JE ME SENS TELLEMENT STUPIDE !!
– NE VOUS EN FAITE PAS CHEF !! SNIF !! MIYA SERA TOUJOURS LA !! OUIIIIIIIIINN !!

Ilyana détourna le regard.

– Humf, ridicule. Aussi idiot l'un que l'autre.
– Pour une fois, on est d'accord, grommela Camélia.

Nelly resta silencieuse, toujours les yeux à semi-ouvert, à sourire faiblement.
Au bout de quelques minutes Sofian sécha ses larmes et, après avoir re-sniffé toute sa morve, reprit un maximum de sa posture.

– BIEN ! tonna t-il. Assez de bavardages inutiles ! Assistante N°1, Camélia Rozelia ! Assistante N°2, Nelly Strike ! Assistante N°3, Ilyana Manyula ! Assistante N°4, Miya Rotomu ! En ce jour, moi, Sofian Aaken, proclame l'indéfectibilité de nos liens et jure de propulser notre groupe aux plus hautes strates de la société ! Que notre règne commence !!