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Une radio, un pendentif et une tablette de chocolat. de TheMizuHanta



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» Auteur : TheMizuHanta - Voir le profil
» Créé le 21/01/2015 à 17:09
» Dernière mise à jour le 21/01/2015 à 17:09

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Chapitre 23 : Étape 1 : La quête de la gloire.
Hôtel Cobalt : 12h24

- Bon… On dirait que tout est bon, tu es prête ?
"- Oui, on peut partir."

Nous avions passé la nuit dans le premier endroit qui pouvait nous accueillir. C'était un endroit assez simple avec une chambre composée de deux lits ainsi que d'une salle de bain. Je ne sais pas quels sont les critères pour évaluer un hôtel, mais je trouvais celui-ci plutôt confortable. Mon maître était en train de refaire une cinquième fois son sac à dos. Même s'il n'avait prit qu'un nouveau T-shirt, il voulait tout réarranger pour l'équilibre du bagage. Il a toujours eu une certaine psychorigidité concernant à peu près tout et n'importe quoi. Je me souvenais des fois où il pouvait presque passer dix minutes à ranger "un minimum" son bureau, alors qu'il allait être à nouveau en désordre après ses révisions. C'était un caractère qui m'a toujours fait rire chez lui, une des seules choses qui me faisait tout oublier avec ses beaux yeux verts.
Mais aujourd'hui, ce n'était pas le moment de se rappeler du passé, il fallait maintenant appréhender le futur. Car aujourd'hui, nous allions affronter le champion de Charbourg, nous allons mener notre premier combat d'arène. Je m'étais renseignée là-dessus avant notre départ. Étant donné que nous avions un statut "d'équipe étudiante", on ne pouvait pas être considérés comme un groupe avec un niveau respectable. Nous aurions donc à combattre seulement deux Pokémon d'un niveau assez faible. Je me disais alors qu'avec mes capacités, nous allions remporter notre premier combat officiel haut la main.
Mais mon dresseur n'a jamais vu ce combat sous ce point de vue. Il me'a toujours entraînée pour être plus forte, plus rapide. L'intensité de chaque exercice augmentait de jour en jour, comme s'il pensait que je n'étais pas capable de battre des adversaires bridés pour faire le moins mal possible. Mais au fil du temps, je perdais peu à peu cette idée, son visage concentré lors des séances de frappes ne ressemblait pas à du mépris ou de l'ennui. Ce fut lors de ce jour précis, le 24 juin, avant que mon maître n'obtienne son invitation à la prestigieuse remise de prix de lauréats exemplaires, et avant que cette femme n'arrive de nulle part. C'était pendant que j'enchaînais différentes combinaisons sur ses mitaines que je lui demandais pourquoi tout ce travail pour si peu. Nous étions tellement avantagés avec notre position de "dresseurs débutants", notre victoire n'aurait aucun sens. Il me répondit alors, sans même détourner son regard de mes mains, avec une pointe de motivation dans sa voix et ses pensées :

- Tu n'affronteras pas cette troupe de rigolos, ce serait un manque de respect après tout ce que l'on a fait. On visera encore plus haut, on sortira nous même de cette catégorie de faiblards, on se créera nos propres ailes.

Je n'avais pas vraiment compris le sens de ses mots à ce moment là, ni maintenant. J'avais beau réfléchir, je ne comprenais pas ses pensées, alors que nous allions mener un important combat dans une heure et demi. Je continuais de le regarder, en train d'enfoncer ses dernières affaires dans son sac à dos. Même s'il donnait l'impression d'être un jeune garçon un peu maladroit, je lisais clairement dans ses pensées qu'il était en train de se préparer à notre épreuve. Je sentais la paix dans son âme, sa clarté était pure, il ne pensait à rien d'autre qu'à notre futur proche. Moi aussi, il fallait que je sois prête, je ne voulais pas le décevoir encore une fois. Je dois obtenir cette victoire à n'importe quel prix, car je suis un Pokémon, et il est mon dresseur.

Hôtel Cobalt : 12h31

- Combien est-ce que je vous dois ?

Nous étions maintenant en face de la propriétaire de l'endroit. Une femme aux longs cheveux blonds et à la carrure imposante. Elle avait toujours le sourire aux lèvres et accueillait chaque client avec joie. Je sentais au plus profond de moi qu'il s'agissait d'une personne digne de confiance. Elle se mit à regarder mon maître de plus près avec ses yeux noisettes, comme s'il avait fait une gaffe ou quelque chose dans le genre. Elle fit un petit pas en arrière et se mit à sourire pour je ne sais quelle raison. Elle se mit à dire quelque chose, je ne pouvais pas comprendre ses paroles, j'étais incapable de lire dans ses pensées. Il faudrait que j'essaie d'apprendre à lire sur les lèvres. Ce serait vraiment utile, il faut que j'essaie de ne pas être totalement dépendante de mon maître, parce qu'il peut arriver n'importe quoi qui nous sépare, alors il faut que je sois prête à ce moment là. Une fois que la femme avait annoncé son prix, Rode rentra sa main dans sa poche arrière en se disant :

"- Seulement 700 ? C'est carrément donné…"

Mon maître sortit rapidement la somme qu'il devait pour la nuit passée. Après avoir un peu hésité, il rajouta deux billets de 150, il avait donc payé au total mille Pokédollard. Quand la gérante avait vu son paiement, elle prit les rajouts et les tendit vers mon dresseur en faisant un signe négatif de la tête, elle n'avait pas l'air de vouloir de son argent. Rode referma la main de la femme sur cet argent en plus. Il lui adressa un petit sourire et lui dit tout doucement :

- Vous nous avez beaucoup aidé, on a passé une excellente nuit. Si on l'avait passée dans un autre endroit, je ne sais pas si on serait aussi prêt pour notre combat en arène. Vous méritez amplement ce pourboire, je me demande même si je ne devrais pas en rajouter.

Après quelques secondes, la propriétaire de cet endroit prit mon maître dans ses bras. Je sentais beaucoup de joie et de soulagement dans son cœur, j'avais même l'impression de l'avoir vu pleurer. Il arriva un moment où les adieux devaient se finir. Mon dresseur remercia une dernière fois la gérante de ce lieu, elle fit de même avec un plus grand sourire qu'avant.
Une fois que nous étions à l'extérieur, mon dresseur avait perdu son visage joyeux et son sourire chaleureux. Il prit un visage complètement neutre, daignant quelques fois de tourner le regard à droite ou à gauche s'il y avait quelque chose à lire. Je n'arrivais pas à savoir pourquoi est-ce qu'il avait décidé de changer carrément d'expression. C'est en essayant de lire dans ses pensées que je commençais à comprendre. Je commençais à ressentir une faible vague de questions, puis elle se changea en doutes. Est ce qu'il avait peur de l'avenir qui nous était destiné ? Est ce qu'il manquait de confiance en moi ? Non, ce n'était pas de sa faute, ni de la mienne, il n'y pouvait rien. Je connais la peur depuis longtemps, mais je n'ai jamais trouvé un moyen pour la supprimer. Mais il restait une solution qui permettait de l'éloigner pendant un moment. Je pris sa main dans la mienne, je la serrais de façon à la réchauffer tout doucement. J'essayais de lui donner un peu de réconfort, c'était la seule chose qui le calmait. Au bout d'un court instant, je sentis sa main se resserrer sur la mienne, il avait accepté mon aide. Il ferma ses yeux et prit une profonde inspiration. Je sentais le calme jusque dans mes entrailles, il était maintenant apaisé. Je me sentais rassurée de le voir calmé. J'essayais à un moment de retirer ma main, mais il n'était pas de cet avis, il resserrait encore plus son poing. Il avait reprit son visage inexpressif, même s'il ne ressentait plus rien. Il se mit à légèrement froncer les sourcils, sans prendre un air énervé. Il fit encore quelques pas avant de me lâcher :

- Je suis désolé que tu aies à te sentir concernée, je ne veux pas te donner de la peine.
"- Non Rode… Il n'y a aucun problème, je sentais juste un peu de doute en toi."
- Je pensais au combat que tu allais mener…
"- Mais il sera facile, il ne me suffira que de quelques secondes pour gagner."
- Non, tu ne vas pas affronter une équipe bridée…

Nous n'allions pas combattre en tant que groupe mené par un dresseur étudiant ? Que voulait il dire par là ? C'était assez étrange, mais je sentais qu'il me cachait quelque chose.

"- Comment ça ? Tu vas dire que l'on allons pas organiser un duel contre Pierrick ?"
- Évidemment que si, j'ai réservé notre combat hier, c'est bien le champion de l'arène de Charbourg qui sera notre opposant.
"- Et bien dans ce cas… Qui voudrais tu que l'on affronte ?"
- Si on faisait un match au niveau que l'on allait nous imposer, on resterait dans l'anonymat. Hors, la première étape pour retrouver Baptiste sera de gagner une certaine popularité. Et c'est là que tu entres en jeu.
"- Est ce que ça a un rapport avec tout ce travail accomplit pendant plus d'un an ?"
- Oui, précisément. D'après mes estimations, tu es enfin prête.
"- « Prête » ? Prête pour quoi ?"
- Le Pokémon que tu vas affronter sera un Charkos.
"- Attends… Tu m'en as déjà parlé, n'est-ce pas ?"
- Oui, il s'agit de la pièce maîtresse de son équipe, c'est le plus puissant qu'il n'a jamais eu.

De quoi ? J'allais affronter le Pokémon le plus puissant d'un champion ? Qui fait lui-même partie des dresseurs les plus redoutables de la ligue toute entière de Sinnoh ? Est-ce que c'était une blague ? D'après son regard concentré, il ne plaisantait pas. Il me regarda quelques secondes puis lâcha ma main, sans que je ne comprenne la raison de ses agissements. Il finit par s'excuser après un long silence dérangent :

- J'aurais dû t'en parler avant… Je suis désolé.
"- Rode… Est-ce que tu es sûr de ce que tu veux faire ?"
- Si je pensais que ça ne marcherait pas, je ne serais même pas venu ici, on serait encore chez nous à Unionpolis.
"- Tu penses que je serais au niveau… ?"
- Non, tu seras au-dessus.
"- Tu… Tu en es sûr ?"
- En fait, le jour où nous avions commencé notre voyage, j'avais encore des doutes… Mais il ne m'a suffit que d'une chose pour qu'ils se soient envolés.
"- Et qu'est-ce que c'était ?"
- Ton visage lors de notre premier combat face à un dresseur. Alors que j'étais prêt à tout arrêter, tu m'a redonné confiance en moi, je n'oublierais jamais ce jour là. Si tu commences à avoir des doutes, alors c'est à mon tour de te venir en aide.

Il se rapprocha de moi en ne faisant qu'un seul pas en avant et prit mes deux pattes. Il les joignit ensemble et me regarda tendrement, avec ses yeux verts. Il avait vraiment confiance en moi, c'était indéniable, je n'avais même pas besoin d'essayer de lire dans ses pensées, ses mains doucement chaudes étaient une preuve bien suffisante pour moi. Toutes les pensées négatives qui occupaient mon esprit s'effacèrent petit à petit, jusqu'à ce que je devienne complètement sereine. Une fois que j'avais atteint ce stade, mon dresseur desserra doucement sa prise. Il me lança ensuite, avec de la motivation dans la voix ainsi qu'un sourire aux lèvres :

- Allez, on ne peut plus traîner, il est grand temps de se mettre au boulot !
"- Oui !"

Nous nous étions remis en route pour l'arène de Charbourg, j'étais maintenant prête pour le combat qui m'attendait. Je n'ai plus aucun doute à présent, je ne reculerais pas, car je suis un Pokémon et il est mon dresseur.

Arène de Charbourg : 13h17

- Nom et heure de passage s'il vous plaît…
- Rode Ward, je combats à 14h.
- Laissez moi un instant… C'est bon, vous pouvez entrer, on vous préviendra un quart d'heure avant votre sollicitation.
- Merci beaucoup.

L'employé se poussa sur le côté, afin de nous laisser ouvrir une porte qui n'allait pas mener à la salle de combat pour l'instant. C'est après l'avoir refermée derrière nous que je pouvais regarder autour de moi. C'était une pièce carrée de 12 mètres de côtés environ. Elle était complètement vide mais le plafond était très haut, Rode m'expliqua rapidement à quoi servait cette pièce. C'était une salle d'échauffement/attente, et personne ne devrait venir nous déranger pendant une demi heure entière, à part peut-être d'autres dresseurs qui passeront après nous. On avait donc énormément de place ainsi que de temps pour nous préparer, mon dresseur décida de commencer immédiatement. Il me donna les premières directives à faire :

- On ne va pas s'échauffer maintenant, si on faisait ça tout le long, tu ne ferais que te fatiguer. Mets toi en tailleur et médite un peu, essaye de clarifier ton esprit, on verra la suite dans dix minutes.

Je m'exécutais immédiatement, j'ai déjà usé de cette pratique et ça m'a toujours été bénéfique en combat. Une fois que j'avais fermé les yeux, je me mis à me concentrer sur ma respiration. Je devais doucement remplir mes poumons d'oxygène pour rester calme. Je pris rapidement un rythme régulier puis détendis mes muscles, je savais que ma posture me permettait de rester immobile sans avoir à user de la force. J'étais enfin dans un bon état de méditation, je pouvais essayer d'aiguiser mes sens. Pendant que je faisais différents exercices, je commenças à avoir froid. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Je sentais aussi une pression se retirer de mes épaules, je n'avais plus aucune sensation. J'avais juste froid et j'entendais les battements de mon coeur, c'était assourdissant et ça résonnait comme si j'étais dans une pièce entièrement vide. Soudain, une douce chaleur toucha mon dos, qu'est-ce que c'était ? Je ne pouvais pas me retourner pour voir, j'étais dans une position immobile. Mais sans que je ne puisse comprendre quoi que ce soit, mon regard pu faire un demi tour. C'était une flamme bleue, qui possédait une forme humanoïde. Elle était assise et tendait son bras droit sur le sol. Sa main allait de droite à gauche sans arrêt et son autre main donnait l'impression qu'il faisait tourner des pages. Comment est-ce que j'arrivais à voir tout ça ?
Je perdis instantanément mon calme, je n'arrivais plus à contrôler ma respiration et perdis l'équilibre. Une fois que je pus ouvrir les yeux, je regardai rapidement autour de moi. Il n'y avait que Rode qui se trouvait derrière moi. Il était assit et écrivait différentes choses sur une carte qu'il avait acheté il y a peu de temps. Il avait aussi son carnet sur lequel il notait toutes les informations que lui donnait sa radio, ainsi que son cadeau de Noël. Mon dresseur a souvent agit ainsi, il marquait les derniers endroits où cet homme surnommé la "Lame infinie" avait commit ses meurtres. Il avait immédiatement tourné son regard vers moi, avec un visage surpris. Il se leva rapidement pour me rejoindre. J'essayais pour ma part de me relever, mais mes jambes ne m'écoutaient pas, je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Une fois qu'il était arrivé à ma hauteur, mon maître me demanda, inquiet de ce qu'il venait de se passer :

- Ça va bien Anna ?!
"- Que… Qu'est ce qu'il s'est passé ?"
- Tu 'es effondrée tout à coup, et je sais pas comment t'a fait… Mais attends, tu transpire… T'es brûlante !

J'essuyais rapidement mon front du revers de la main, et il avait raison, j'étais en nage. J'étais aussi essoufflée même si je ne ressentais pas une véritable fatigue. J'essayais de me relever une deuxième fois. Ce fut un succès mais je sentais que mes genoux tremblaient. J'essayais de comprendre ce qu'il venait de m'arriver, je sais qu'il s'est passé la même chose une fois, mais je n'arrivais pas à m'en rappeler. Mon dresseur me proposa de m'asseoir avant d'essayer de faire quoi que ce soit, je fis rapidement ce qu'il me dit et prit une profonde inspiration. Il me posa ensuite une question :

- Bon, maintenant, tu devrais être un peu plus calme… Est-ce que tu pourrais m'expliquer ce que tu as fait ?

Je me mis alors à lui raconter ce que j'avais vu, tout en essayant de me rappeler quand est ce que j'avais déjà ressentit ce genre d'état. Il me fixait d'un air calme, en écoutant chaque mot que je lui transmettais. Une fois que j'avais terminé mon bref récit, il me demanda quelques détails. Après avoir fini cette session de questions, il se mit à penser un peu, il fit une remarque après quelques secondes :

- Ça ne ressemblerait pas à la nuit où tu as évoluée ? Parce que tu m'avais dit que tu avais vu des flammes en formes de corps humains.
"- C'est vrai… C'est exactement la même chose."
- Tu as une idée de ce à quoi est ce que c'est dû ?
"- Non, je suis désolée…"
- T'en fais pas, si j'étais à ta place, je n'aurais rien compris moi non plus… Il faudra trouver à quoi tout ce bordel est dû en tout cas. Mais pas aujourd'hui, on a quelque chose de plus important à faire. Respire encore un peu et on commence l'échauffement tout de suite après.
"- D'accord…"

Une fois que j'eus enfin retrouvé mon calme, Rode sortit ses mitaines de son sac. Il s'étira un peu les épaules et me tendit ses paumes dès qu'il se sentit prêt. Je débutai avec quelques enchaînements directs, puis essayai de diversifier mes coups. J'essayais d'être le plus fluide possible, pour que je puisse continuer sans me gêner moi-même. Pendant que je frappais à répétition, je me demandais comment est-ce que j'ai pu arriver à voir mon maître de dos. Pourquoi est-ce qu'il était en flammes ? Il était derrière moi, je n'ai pas bougé et j'ai réussi à le regarder en train de s'occuper, quel procédé ai-je utilisé pour y arriver ?
Tout à coup, sans que je ne comprenne comment, je perdis l'équilibre. Une fois que je me retrouvais encore une fois à terre, je sentais une vive douleur me traverser la joue droite. Je levais les yeux vers mon maître pour comprendre, il avait son bras gauche tendu, avec un air sévère. Est-ce que c'était lui qui venait de me donner une gifle ? Pourquoi ?

- On peut savoir ce que tu fais ?
"- Pourquoi tu m'as frappé ?!"
- Je t'ai prévenue en disant de travailler tes esquives, tu ne regardes même pas où tu frappes ! répliqua Rode d'un air encore plus énervé.
"- De… Quoi ?"
- Tout ce que tu fais depuis le début, c'est frapper mollement sans aucune conviction ! Je te rappelle qu'on ne va pas passer un test de primaire là ! Si tu n'es pas prête, dis le moi tout de suite que je dise aux organisateurs de laisser tomber.
"- Non… Attends !"
- Pourquoi est-ce que tu n'arrives pas à te concentrer ?
"- Je… J'essayais de comprendre comment est-ce que je suis arrivée à te voir, alors que tu étais derrière moi."
- C'est pas le moment de se poser des questions de ce genre.
"- Et si ça arrivait en plein combat, comme le jour où j'ai évolué ?"
- Ça ne risque pas d'arriver. remarqua mon dresseur en quittant son visage en colère.
"- Comment ça ?"
- La seule fois où tu es arrivée à ce stade mis à part ton évolution, ça n'a pas été en combat, mais pendant que tu méditais. Tu essayais d'améliorer tes sens, tu étais dans un état de grande concentration. Et puis on a déjà fait trois combats avant d'arriver ici, et jusqu'à preuve du contraire, il ne t'es rien arrivé.
"- C'est vrai ça…"
- Essaie d'oublier tout ceci, au moins pour aujourd'hui, c'est très important et tu le sais très bien.
"- Je… Je ferais de mon mieux !"
- Bien… Maintenant essaye de travailler tes appuis, on a perdu assez de temps comme ça…
- Monsieur Ward, nous vous signalons que votre combat se déroulera dans un quart d'heure, veuillez vous déplacer vers la salle de combat dans les plus bref délais. annonça l'employé de l'arène après avoir rapidement ouvert la porte.
- Merde… maugréa Rode tout bas, est ce que ce n'est pas possible d'attendre encore quelques minutes ? Je règle juste deux trois petits détails…
"- Non c'est bon, tout va bien."
- Quoi ? Mais attends, faut d'abord voir pour ton problème…
"- Tout va bien, ta claque m'a fait revenir les pieds sur terre. Tu n'a pas à t'en faire, je suis prête."
- Anna…

Il me fixa quelques instants. Il avait peur pour moi, je le savais, mais il n'avait pas à s'en faire, j'avais comprit ce que j'avais à faire. J'étais déjà en pleine possession de mes capacités, et il le savait lui aussi. Mais il avait raison pour cette histoire de vision, je n'avais pas besoin de craindre tout ceci. J'avais confiance en moi, et surtout en lui, toutes mes craintes s'étaient envolées, et il était temps de gravir la première marche de notre long voyage. Il lui fallu un moment pour que le visage de mon dresseur se change petit à petit. Mais au bout d'un court instant, il avait perdu son inquiétude, elle s'est changée en confiance. Je sentais qu'il comprenait mes intentions, je le sentais au plus profond de lui. Il baissa les yeux et me demanda pardon, pour ce qu'il avait fait, je le pardonnai de suite. Il prit alors une profonde inspiration et lança à l'employé en se retournant vers lui, avec de la détermination dans sa voix :

- Bien… Tout va bien en fait, on est prêt pour notre combat !

Arène de Charbourg : 13h48

Nous étions enfin arrivé dans la salle principale, c'était ici qu'allait se dérouler notre premier combat officiel. Je commençais à ressentir de la pression, c'était peut être normal, mais je n'aimais pas vraiment ça. Il me suffisait de jeter un coup d'œil aux gradins pour que mon stress redescende. Il n'y avait qu'une vingtaine de personnes. Ça peut être beaucoup dit comme ça, mais il n'y avait qu'un quart des sièges pris, et encore, il n'y avait qu'une série de petits bancs en hauteur. En gros, les gérants savaient parfaitement qu'il n'y aurait qu'une poignée de mineurs en heure de pause qui daigneraient d'acheter une place pour une poignée de billets. En même temps, qui voudrait voir des dresseurs rabaissés au rang de gamins faire leurs premiers pas sous les projecteurs ?
Mon dresseur ne fit pas attention de tout ça et se dirigea vers une petite infrastructure sur le côté du terrain. C'était un banc avec une grande surface courbée en plexiglace qui pouvait protéger toute personne s'y trouvant des projectiles venant du public. Il y avait justement une personne qui était assise sur ce banc. Il s'agissait d'une jeune femme portant de longs cheveux blonds. Très peu maquillée, elle portait de belles lunettes noires qui lui permettaient de lire de nombreux dossiers qui reposaient sur ses genoux. Elle avait aussi à ses côtés une petite caméra posée sur un trépied, en direction du terrain qui se trouvait en plein milieu de la salle. Elle portait une veste en coton crème qui s'associait à sa jupe de la même couleur que son haut. Elle avait l'air de s'ennuyer fermement, et apparemment, mon maître avait quelque chose à lui dire. Une fois qu'il se trouvait à sa hauteur, il ne prit pas le temps d'attendre qu'elle puisse lever les yeux pour lui adresser la parole avec un air enfantin :

- Bien le bonjour, c'est ici pour attendre notre passage ?
- Tu t'es trompé de coin, tu es dans la zone de presse. Au fait, tu peux t'éloigner s'il te plaît ? J'ai des comptes rendus à faire…
- Ah… Dommage. Vous n'allez pas regarder mon combat ?
- Non, plus important… répliqua la journaliste, après avoir signé un papier quelconque.
- C'est pas très sympa de votre part…
- Plaint toi autant que tu veux, y'en a qui ont masse de travail ici, et les seules pauses que j'ai, ce sont mes « heures de boulot ». Tu crois vraiment que je prends plaisir à regarder des matchs de débutant face à des Pokémon relégués au rang de sous utilisé ? Déjà que les combats un minimum intéressants se comptent sur les doigts d'une main, c'est pas un minus qui va me faire encore plus chier.
- Z'avez pas pu décider de votre mutation ? demanda Rode, avec un air faussement innocent.
- Ça doit être du bizutage, parce que je suis là depuis le début de mon contrat… Mais qu'est-ce que je fous à raconter ma vie moi ?! Va ailleurs, il te reste encore dix minutes avant de pouvoir jouer.

Elle accompagna ses paroles d'un petit geste de la main. On avait l'impression qu'elle était en train d'éloigner de vulgaires moucherons. Mais pour qui elle se prend celle là ?! C'était carrément du mépris, elle nous prenait pour des moins que rien ! J'étais prête à lui coller une bonne beigne pour cet air hautain, elle n'avait pas à parler de lui comme ça.
Mais mon maître prit ma main, en me regardant d'un air grondeur. Pourquoi est-ce qu'il me fixait ainsi ? On n'avait pas le temps de se regarder encore des heures, il fallait aller droit au but :

- Anna, on ne va pas commencer en collant une beigne à une journaliste.
''- Elle est insupportable et hautaine ! Elle n'a pas le droit de te parler comme ça ! Et puis pourquoi est ce que tu es venu la voir ? Je suis sûre que tu savais parfaitement qu'elle était de la presse !''
- On s'en fout de ce qu'elle dit, et on va avoir besoin d'elle, je t'expliquerais pourquoi plus tard. Mais attends… Tu viens de dire que tu l'as entendu ?
''- Oui, et ?''
- Je croyais que tu ne pouvais pas lire dans les pensées des gens que tu ne connaissais pas…

C'est vrai ça… Comment est-ce que je pouvais l'avoir entendue ? Je n'avais même pas essayé de lire dans ses lèvres, j'avais sentis ses paroles comme si j'écoutais Rode. Est-ce que ça avait un rapport avec ce que j'avais vu pendant ma méditation ? Ça commençait à devenir de plus en plus étrange, et dérangeant. Mais je ne pouvais pas m'en préoccuper plus longtemps, car cette vipère commençait à devenir de plus en plus énervée. Elle répéta une seconde fois ses propos, mais avec une pointe de colère et de fatigue cette fois ci :

- Vous comprenez pas ce que je vous dis ? Barrez vous, Pierrick va venir dans un quart d'heure au minimum, il est toujours en retard quand il faut s'occuper les jeunes.
- Ah bon ? Je savais pas ça, c'est sympa de votre part.
- T'es sourd ou quoi ? Je te dis de dégager ! J'ai du boulot, et j'ai pas le temps de faire la nounou !
- Hey calmez vous ! Je pensais juste au combat que j'allais mener, je pensais qu'il allait vous plaire.
- C'est pas parce qu'un gosse a un Pokémon qui fait sa taille qu'il va faire des étincelles en match. J'ai l'impression d'avoir un enfant gâté en face de moi.

Son ton condescendant me donnait envie de la frapper encore plus fort. Elle était insupportable, si seulement elle savait tout ce qu'il nous était déjà arrivé, elle ne sortirait pas autant de bêtises. Mais mon maître ne laissait pas place à la colère, il continua de garder un sourire innocent et posa une autre question :

- Ça fait combien de temps que vous n'avez pas eu un véritable combat ?
- C'est moi d'habitude qui pose les questions, et je te le répète encore une fois, dégage.
- Est ce que ça vous dit de voir de plus près un Charkos ?
- Heu… Tu peux répéter ?
- Je pense que vous m'avez bien compris, je compte battre le Pokémon principal du champion.
- Pfff… Avant même d'avoir une chance de le voir, va falloir le convaincre de l'utiliser.
- Oh mais ne vous en faites pas, vous allez pouvoir le filmer si vous voulez.
- Ce n'est même plus de la confiance, tu te surestime… Au fait, c'est quoi ton nom ?
- Rode Ward, enchanté. Veuillez m'excuser, mais est ce que j'ai réussi à piquer votre curiosité ?
- Disons que ça fait partie de mon boulot… On verra bien si tu y arriveras, essaie de me donner de quoi gratter une double page.
- Entendu, merci pour votre attention, espérons que je n'ai pas à attendre plus longtemps mon adversaire.
- Et maintenant, vous l'attendiez, le voilà enfin. Voici Pierrick Stark ! Champion de l'arène de Charbourg ! Veuillez l'applaudir !

Il ne suffisait que d'en parler pour qu'il arrive. Notre opposant arriva de l'autre côté du terrain par une porte assez discrète. Je jetais un coup d'œil vers le public, certains prenaient la peine de frapper dans leurs mains, les autres étaient sur leurs téléphones. Le dresseur confirmé leva la main droite en signe de salut et esquissa un sourire. Non seulement il portait un grand casque orange doté d'une lampe frontale, mais son visage était aussi couvert par des lunettes aux verres correctifs assez épais. Il avait des vêtements gris avec des bandes fluorescentes attachées, sûrement pour son travail dans les mines. Sa veste ouverte laissait apparaître un T-shirt noir. Même avec ses lunettes, je voyais sans problème son teint pâle ainsi que ses gros cernes qui se logeaient sous les yeux. Il était clairement épuisé, et j'imagine que ce n'était pas seulement sur le plan physique. D'après les chaînes d'informations à la radio, la mine venait de subir deux nouveaux accidents, et les ressources se faisaient de plus en plus rares. Le propriétaire de la mine, c'est à dire le champion, ne pouvait pas payer les dettes qui s'amassaient sur son bureau. Il fallait donc qu'il enchaîne combats sur combats pour au moins assurer un capital. Sa fatigue commençait à s'accumuler, et qui sait combien de temps encore est ce qu'il pourra tenir ainsi ?
Mais on n'avait pas le temps de continuer, car la voix du présentateur qui avait introduit notre adversaire continua son discours :

- Et maintenant, l'heure du duel a commencé, et ce sera le jeune Rode Ward d'Unionpolis qui sera le premier adversaire !

Dès que le nom de mon dresseur a été annoncé, il s'avança sans perdre une seconde. Je me suis mise à le suivre immédiatement. Il ne suffisait que d'une dizaine de pas pour que nous nous trouvions face à notre premier champion d'arène. C'était au moment où nous étions à sa hauteur que je remarquais qu'il n'était pas très grand. Alors que j'avais à peu près la même taille que mon maître, Pierrick ne m'arrivait qu'au niveau du nez avec son casque. Il avait vraiment l'air épuisé, j'avais presque de la peine pour lui. Ce dernier prit une profonde inspiration et lâcha d'un ton morne et sans conviction :

- Bon… J'imagine que c'est une première pour toi… Ce sera un combat avec deux Pokémon de mon côté, tu as le droit d'utiliser autant des tiens, tu peux même arrêter le duel pour les soigner. Il faut juste que tu saches que je ne peux…
- C'est un honneur de vous rencontrer monsieur Stark, mais je ne suis pas venu pour un combat double.
- Hein ? Mais c'est un combat solo, c'est juste que si tu en mets un K.O, j'ai le droit d'en envoyer un autre.
- Je ne parlais pas de ça. Voyez vous, vous devez avoir reçu une lettre il y a moins d'une semaine, signée de ma main.
- De… C'était pas une blague ?!

Dès que mon dresseur avait parlé d'un certain courrier, son interlocuteur avait écarquillé les yeux de surprise. Qu'est-ce que c'était que cette histoire de courrier ? Je ne pouvais pas lui poser de questions pour l'instant, car il en avait d'autres qui attendaient une réponse :

- Non, je ne suis pas du genre à plaisanter. Je compte bien faire un véritable combat contre votre Charkos.
- Mais mais mais… balbutia le jeune champion complètement dépassé, j'ai pas le droit d'accepter une telle demande, surtout venant d'un dresseur au niveau étudiant !
- Je vous ai pourtant donné mon accord par papier ainsi que par cassette audio, je prend la responsabilité de tout ce qu'il peut se passer au cours de ce combat.
- Mais ça ne marche pas comme ça ! Je peux pas accepter !
"- Ce qu'il peut être borné… Comment est ce que je pourrais l'en persuader… ? Et si j'utilisais Cynthia ? En disant que j'ai des contacts avec elle, je pourrais le faire plier, c'est sa supérieure après tout…"

J'avais parfaitement entendue les pensées de Rode, et elles ne me convenaient pas du tout. Il était encore en train de réfléchir à un moyen de manipuler une personne, et ça ne passera pas cette fois. Je posais ma main sur son épaule, il tourna immédiatement la tête vers moi. Il prit un court instant pour comprendre mon mécontentement. Il s'excusa rapidement et se mit à chercher un meilleur moyen, qui ne causerait de tord à personne. Il se mit à regarder autour de lui, son regard s'arrêta vers le public, plusieurs places venaient de se remplir, ils étaient maintenant cinquante environ. Il prit un moment pour trouver ses mots et lâcha tout à coup :

- Z'êtes pas sympa, j'ai trop travaillé avec mon Pokémon pour que l'on se fasse recaler ainsi.
- C'est pas une question d'être gentil… Je n'ai pas le droit d'envoyer des jeunes au casse pipe quand ils me le demandent…
- C'est une question de règlement ou c'est pour éviter que le public ait à voir du sang ?
- Qu'est-ce que c'est que ce genre de questions ? demanda Pierrick, dépassé par la situation.
- Parce que si c'est à cause du deuxième cas, on n'a qu'à lui demander son avis, au public… Hey vous !

Rode s'était maintenant tourné vers la cinquantaine de personnes qui se mirent à le regarder étrangement. En même temps, ils devaient se demander pourquoi est-ce qu'il se mettait à faire la discussion face à leur champion qui se sentait de plus en plus mal à l'aise. Ce dernier avait essayé d'empêcher mon dresseur d'aller consulter l'audience. Une fois qu'il était assez près d'eux pour qu'ils puissent tous l'entendre, il se lança :

- Dites moi, ça fait longtemps que vous n'ayez pas eu un combat digne de ce nom par ici, je me trompe ? Parce que moi, je suis bien décidé de combattre le Charkos de votre champion ! Sauf qu'il ne veut pas que le combat ait lieu, vous trouvez pas ça dommage ? Je dirais même que je trouve ça carrément bizarre… Je l'ai prévenu depuis un petit moment de ma venue, il aurait pu me prendre un peu au sérieux… J'ai peut être que dix-sept ans, mais j'ai largement de quoi lui faire face. Vous voulez pas un véritable combat avec votre star un peu froussarde ?!

Dès Rode avait fini son discours certaines personnes s'étaient levées. Les mineurs avaient une mine plutôt énervée, tandis que les autres habitants de Charbourg avaient l'air d'être charmés par l'idée. Pendant que ces derniers applaudissaient, les employés de Pierrick se mirent à crier des choses. Ils étaient beaucoup trop à parler en même temps pour que je puisse comprendre quoi que ce soit. Mais mon maître se mit à penser quelque chose dès qu'un grand bonhomme lui avait lancé quelque chose. Il fit un pas en arrière et se demanda, d'un air surpris :

"- « Aller me faire voir chez ma mère ? » Je n'aurais pas poussé le bouchon un peu trop loin…?"

Certains avaient l'air de porter leur champion vraiment à cœur, à vouloir le protéger ainsi. Mais en tout cas, même si quelques mineurs étaient contre mon dresseur, ils étaient à peu près tous pour sa proposition. Ils commencèrent à applaudir dans un rythme commun, et même les défendeurs de Pierrick l'incitaient à battre ce débutant qu'était Rode. Une fois que le public s'étaient un peu calmé, mon maître fit demi tour et lança un regard joueur au propriétaire de la mine de charbon. Ce dernier avait baissé la tête, son casque et ses lunettes cachaient son visage, mais je commençais à sentir de la tension dans son esprit. Il finit par fixer mon dresseur, son regard avait changé. Il avait les sourcils froncés, et ses yeux de couleur grenat brillèrent d'une étincelle de concentration. Rode se mit à répondre à son duel visuel, mais ce combat ne dura pas très longtemps. Après quelques secondes, le champion de Charbourg finit par soupirer un bon coup. Il serra longuement ses poing dans ses gants blanc immaculés et lâcha enfin d'un ton assuré :

- On dirait maintenant que je n'ai plus le choix… Espérons que tout ton manège n'aura pas servi à rien.
- On dirait que vous avez enfin trouvé la raison monsieur Stark, c'est un plaisir de voir la détermination d'un champion d'arène.

Arène de Charbourg : 14h06

- Suite à la demande incongrue de notre challenger, une petite pause a été imposée. Mais sachez que le transfert a enfin été fait.

Il nous a fallu attendre encore un peu de temps avant de pouvoir vraiment commencer notre combat. Étant donné que les évènements étaient loin d'être prévus du côté de la direction, il fallait patienter pour que la Pokéball qui contient ce monstre de puissance arrive aux mains du champion. Heureusement, ce n'était qu'une question de minutes pour que la foule n'ait pas trop à attendre. Une fois que Pierrick avait enfin sa capsule tant attendue, il se dirigea au milieu du terrain, là où nous attendions que le temps passe. Nous étions enfin face à face, prêt à débuter le combat. Mon dresseur lança à son adversaire, avec une voix cristalline :

- Nous y voilà, que le meilleur gagne.
- Juste une question… Est-ce que ce Lucario est ton seul Pokémon ?
- Oui, ce sera donc un 1 vs 1.
- J'espère pour lui que tu l'as bien préparé, je ne voudrais pas avoir un blessé à vie sur la conscience…
- Ne vous en faites pas, les seuls blessés pourront être de votre côté. Ah au fait, ce n'est pas "lui", mais "elle". Et je l'ai appelée Anna.

Ce fut sur ces derniers mots que les deux dresseurs s'écartèrent du terrain. Avant que mon maître ne sorte de la zone de combat, il se tourna une dernière fois vers moi. Il me regarda longtemps, avec ses beaux yeux verts. Combien de temps s'était écoulé ? Je n'en avais aucune idée. Mais il finit par me tendre son poing, avec un petit sourire confiant du coin de la bouche. Je ne sais pas pourquoi, mais il m'a fallu un temps fou pour que je lève le mien, comme si j'avais peur du contact que ça allait créer. Une fois que ma main eut touché la sienne, je sentis un frisson me parcourir l'échine toute entière. Je pouvais voir avec son visage qu'il avait l'air de ressentir la même chose. Il finit par baisser lentement son bras, se retourner et se diriger vers son emplacement en tant que challenger. Il s'arrêta un instant puis il se mit à hurler quelque chose :

- Anna !
"- Oui ?!"
- On a perdu assez de temps sur la route 207, il va falloir le rattraper ici !
"- D'accord !"
- Une dernière chose… Je compte sur toi.

Il avait accompagné ses derniers mots d'un large sourire. Ses paroles m'avaient touchée, mais un détail avait tiqué dans mon esprit. Est ce que c'était moi, ou ses yeux s'étaient changés en un vert tirant vers le clair ? Il s'était retourné de suite pour faire je ne sais quoi. Ce changement était assez étrange, mais je ne devais plus faire attention à ceci. J'allais mener mon premier combat d'arène, mon adversaire sera le plus puissant du champion, il ne faudra que je ne laisse aucune ouverture. Je jetais un coup d'oeil vers ce dernier, je n'avais plus à attendre. Il fit un petit pas en arrière pour prendre un peu d'élan. Il finit par lancer sa capsule de toutes ses forces, et accompagna son geste en hurlant à pleins poumons :

- Vas y Kohle, à toi de jouer !