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Legendary Bonds de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 21/01/2015 à 14:48
» Dernière mise à jour le 24/01/2015 à 20:02

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Chapitre 8 : Liens.
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Mercredi 22 janvier.
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Mercredi matin, un adolescent brun sorti de son appartement en direction du lycée, le sourire aux lèvres. Son téléphone portable se mit soudain à vibrer.

[ Nel' : Préparation complètes.]

Sofian hocha la tête.

[ Cool ! Je te rejoins pendant la première période de cours ! ]
[ Nel' : Tu bâches ? ]
[ Nel' : C'est pas bien. ]
[ Nel ' : (o_o) ]
[ ..... mais euh ! J'ai de bonnes notes !! ]
[ Nel' : Tu triches ? ]
[ Fais au moins semblant de me croire ! :'( ]
[ Nel' : lol. ]
[ On ne lol pas, ce n'est pas poli ! ]
[ Nel' : Haha. ]
[ Nel' : Ah. ]
[Nel' : Je dois partir ]
[Nel ' : à tout à l'heure ]
[Nel' : (^_-) ]
[ Ok, A plus ! ]

Le brun soupira.

«  Elle va niquer toute la mémoire de mon portable à force de répondre comme ça... »

Mais le sourire lui revint vite.

«  Enfin ! J'espère que le plan va fonctionner ! De toute façon, il n'y a pas de raison à ce que ça foire ! ... euh, mouais, y en a plein en fait, mais théoriquement ça devrait bien se passer... je suppose... »

Nouvelles vibrations téléphoniques. Sofian s'étonna.

«  C'est encore elle ? »

[ Blondinette : SOFIIIIII ! Tu ne me donnes plus de nouvelles, et tu as ignoré mes messages, hier soir ! Si tu persistes, tonton Thomas va devoir ... Te-Ren-Dre-U-Ne-Pe-Ti-Te-Vi-Si-Te-Kyah ! hihihi ! ]

«  ....... " kyah ? " " hihihi " ? Et il s'étonne que je ne lui réponde pas ! Il me fout les jetons ! »

Sofian secoua la tête et décida de ne pas trop s'en faire.

«  Bah, c'est pas grave, j'ai toujours ma bombe lacrymo à côté de la porte, au cas où il viendrait chez moi à l'improviste... mais il y a plus important. Aujourd'hui est le premier jour du Super-Club de recherche Ultra-paranormal ! ... faut vraiment que je trouve un diminutif... euuh... avec que les initiales peut-être ? Scdrup ? Scrup ? Scup ? .... même Thomas trouverais ça naze. Juste Super-Club alors ? .... ça fait un peu prétentieux et c'est franchement pas beau. Ouais nan, Super-Club de recherche Ultra-paranormal s'est très bien en fait. »

Le brun pencha la tête sur le côté.

«  Mais maintenant que j'y pense, je ne sais pas vraiment ce qu'on va pouvoir y faire. Faire des recherches, oui, mais sur quoi ? En plus pour le coup, je ne suis plus seul, il faut que je pense au autres... Oh. Penser aux autres. Si on m'avait dit que je m'inquiéterais de ça un jour.... , non je ne dois pas penser aux autres. Il n'y a pas d'autre dans mon monde, il ne faut surtout pas que je dépasse la limite... »

– Cheeeeeeeeef !!

Une violente tornade rousse force 12 sortit le beau brun de ses réflexions.

– Oh ! Assistante N°4 ! s'enthousiasma Sofian. Bonjour !
– Nyaaaah ! Vous êtes la première personne que je vois aujourd'hui chef ! Miya a bien fait de camper ici hier soir !
– Tu... tu as campé ici ?! Toute seule ?! Dans la rue ?!
– Nyah ! Et ce n'est pas la première fois ! Tout ça juste pour vous voir le plus tôt possible, chef !

Sofian cligna plusieurs fois des yeux et fit un pas en arrière.

– M...m...mais... bégaya t-il avant de s'avancer. MAIS C'EST MAGNIFIQUE ! Tant de passion, souffrir le martyr du vent glacial rien que pour atteindre son objectif ! Ah ! J'en ai la larme à l'œil !!
– Nyaha ! Mais Miya n'est pas la première personne à qui tu dis bonjour !!
– ... comment ?! s'étonna le brun.

La rousse sourit et tendit mystérieusement son bras.

– Casper !
– Wouaah !

Tout d'un coup le portable de Sofian se mit à léviter... jusqu'à ce qu'une curieuse masse plasmique jaunâtre en sortie.

– Un... un Motisma ! s'étonna le brun.
– Exactement, Miya vous mets sur écoute depuis le début, chef ! Casper m'envoie toutes les données de votre portable sur celui de Miya en permanence !
– .....

Sofian leva les deux mains au ciel.

– Miya Rotomu ! Tu es... la meilleure assistante du monde !! Tant d'inventivité ! De prise de risque ! Dans le seul but de récupérer des informations !! C'est ... divin !!
– Alors Miya monte de grade ? tenta t'elle les yeux pétillants. Miya passe N°1 ?!

Sofian lui adressa un pouce confiant.

– Non, tu restes mon assistante N°4 !
– Nyaaah......, non, non ! Miya ne va pas se laisser abattre ! Un jour, elle sera N°1 !
– C'est le bon état d'esprit ! Croire en l'impossible...

Miya acquiesça et compléta :

– ... et il deviendra possible !
– Parfaitement !
– Oh ! s'exclama soudainement la rousse. Miya vient d'avoir une super idée !!
– J'ai hâte de l'entendre, assistante N°4 !
– Nyaah ! Il n'est que 6h10, il reste pas mal de temps avant le début des cours.
– Et donc ?
– Ce serait du gâchis d'y aller maintenant nyah ! Miya veut traîner un peu plus avec vous, chef !
– Mmmh... c'est vrai que si je vais tout de suite au lycée, je risque d'arriver trop en avance...
– N'est-ce pas, n'est-ce pas ! En plus, Miya n'a jamais été seule avec vous ! Alors que les autres oui ! Miya veut faire plus ample connaissance !
– Je vois, souligna Sofian, consolider les bases du club en passant du temps ensemble... c'est d'accord !
– Nyah !

***

6h20, le duo maléfique s'installa sur à l'intérieur d'un café. De nombreux autres lycéens s'y arrêtaient avant de pénétrer le fatidique établissement scolaire qui bouffait indistinctement chacune de leur journée.

– Juste un croissant ? s'étonna Sofian. C'est ... très simple !
– Nyah ! Miya n'aime pas les choses compliquées ! Et vous, vous n'avez rien pris, chef !
– ... j'ai déjà mangé.
– Impossible !

Miya leva une main vers le brun.

– Casper n'infiltre pas seulement en connexion avec votre téléphone, mais tous vos appareils électriques ! Et il est catégorique, vous n'avez pas ouvert votre frigo ce matin, ni utiliser la gazinière et encore moins le four-micro onde !
– Arg ! Je suis découvert !!
– Nyaaah ! Vous avez déjà essayé de tromper Miya, alors que vous venez à peine de la rencontrer...
– Haha, désolé... je.. ne mange pas le matin, une sorte d'habitude.
– Ohoh ! Miya vient d'apprendre quelque chose qu'elle ne savait pas !! Vite il faut que je le note quelque part !!

Rapidement, la rousse sortit un bloc note et gribouilla rapidement un « N'aime pas les petits-déjeuners. » sous le regard interloqué du brun.

– AAAH ! s'écria t-elle soudainement. Mais non ! Ça ne va pas du tout !! Ça ne peut pas être considéré comme un rendez-vous si vous ne prenez rien, chef ! Commandez-au moins quelque chose !!
– Mmmh..., geignit Sofian. Je n'en ai pas très envie, mais si l'une de mes assistantes me le demande aussi expressément, je suis forcé de faire quelque chose...

Le brun leva la main et appela un serveur. Sofian regarda Miya, toute contente, et déglutit. Sofian souffla longuement, le serveur le regarda, interloqué. Le brun se mit soudainement à serrer les dents et à transpirer. Le serveur – sans doute un jeune stagiaire – commença lui aussi à paniquer, ne sachant quoi dire dans ce genre de situation. Finalement Sofian ouvrit légèrement la bouche et osa prononcer...

– Un verre d'eau, s'il vous plaît...
– .... très bien, souffla faiblement le serveur en s'essuyant le front.

Sofian s'écrasa la tête contre la table.

– C'ÉTAIT DUR !
– Mais vous avez réussi chef ! Encore une fois, vous vous êtes battu contre vous-même, c'était merveilleux !!

Le brun releva la tête, comme illuminé.

– Mais oui ! Tu as raison assistante N°4 ! C'était une autre guerre que j'ai gagnée à la sueur de mon front !
– Miya est fière d'être votre assistante, chef !
– Hahaha !
– Nyaahaha !

La rousse aux couettes s'enjoua.

– Dîtes chef ! Miya vient d'avoir une autre idée !
– Je suis tout ouïe, assistante N°4 !
– Et si on faisait un truc bien marrant ?
– Oh ?
– Nyah ! Commandons plein de trucs bizarres et au moment où le serveur arrive, on court !!
– ... mmmh, songea Sofan, ce serait méchant...
– Aller, chef ! Ça nous changera de d'habitude ! Et puis se sera super drôle ! Au diable les règles et autres trucs chiants ! Il faut s'amuser dans la vie !
– Je ne peux qu'être d'accord avec la fin, assistante N°4 , mais tout de même ! Et puis euh... je n'ai pas trop de commander moi même...
– Ce sera juste une farce, ce n'est pas comme si on fera du mal à quelqu'un ! Et si vous voulez, c'est Miya qui parlera !
– Mmmmh...
– Et vous n'avez pas envie de savoir comment réagirons les serveurs ?! Vous qui voulez tout savoir, ça doit bien titiller votre instinct, non ?
– ................. effectivement, cela attise mon intérêt !
– Nyah ! C'est comme ça que Miya vous aime, chef ! Voyons-voir ce que ce petit boui-boui propose !

***

– N...nous disions donc..., cinq pains au chocolat avec le chocolat séparé du pain, quatre sandwichs jambon-beurre, mais avec un pain sans farine et céréale, et trois café ultra-amer, avec dix sucres dedans chacun, servit dans un bol rose fushia à poids vert...
– La couleur est très importante ! soutint vivement Miya.
– ....... euuuhh....

Le jeune serveur était complètement éberlué. Il en avait déjà eu des commandes étranges, mais celle-là dépassait ses rêves les plus fous. Le pauvre garçon serra les dents.

– Je... je ne suis pas sûr que... enfin, vous voyez... je doute que se ne soit.... possible...

Miya sembla s'offusquer.

– Comment ?!
– C'est une honte ! gronda Sofian. Quel genre de restaurant refuse la commande d'un client !
– M...mais... enfin..., transpira intensément le jeune serveur.

Miya sourit.

– Je vois ce qu'y vous intéresse...

La rousse sortit un porte-monnaie auquel il semblait dépasser d'énormes liasses de billet.
Le serveur loucha abondamment, même Sofian était stupéfait.

– Miya peut vous garantir un excellent pourboire, vous savez...
– ..................... je vais voir ce que je peux faire.
– Et envoyez toute la commande d'un coup ! Pas au compte goutte ! Et rapidement, on a cours après !
– ......................

Néanmoins quelque peu hésitant, le serveur partit transmettre la commande. Sofian se tourna vers la rousse.

– Assistante n°4 ! Qu'est-ce que ça veut dire ?!
– Nyaah ! sourit la demoiselle en étalant sa fortune.
– .... eh. Mais ce sont des billets de Monopoly !
– Nyaah !
– ... brillant ! Tout simplement brillant ! sourit de même le brun.
– Merci chef, nyah !

***

«  Gasp, j'espère que ça ira... »

Le serveur se déplaçait maladroitement, un plateau remplie de fantaisies.

«  Ça n'a pas été facile de séparer le chocolat... et la tête du patron quand je lui aie demandé un pain sans farine et céréale... glup, j'ai cru qu'il allait appeler l'asile... finalement on a utilisé du pain blanc – c'est tout ce que l'on a de toute – , j'espère que ça ne posera pas de problème... et je ne parle même pas du café..., enfin pense au pourboire Kevin, le pourboire et à ton appartement... »

Le garçon s'arrêta soudainement. Sofian et Miya lu adressait un grand, grand, grand sourire carnassier.

«  .... euuuh...... »

Le duo démoniaque se leva. Le serveur sentit son cœur s'arrêter.

«  ..... »

Et dans la microseconde qui suivit... le pauvre homme vu ses deux clients s'enfuir à toute vitesse.

«  ... non. Non. ...... Nooooon !!! »


Soudain un petit clic se fit entendre. Un portable enrobé d'un étrange réseau plasmique semblait ricaner et voleta vers une fenêtre ouverte.

«  ..... je vais me faire virer !! »

Mais tout de même magnanime, Sofian et Miya avaient laissé sur la table de quoi régler le croissant et verre d'eau de tout-à-l'heure. Ainsi qu'une imposante liasse de billet de Monopoly.

***

– Nyaahahahah !
– Mouahahahaha !

Les deux malfaiteurs couraient sans s'arrêter, sous le regard terrifié des passants.

– Nyaahahaha ! Sa tête, sa tête !
– Mouahahaha ! Assistante N°4, ton idée était génial ! Absolument génial !Et utiliser ton Pokémon de cette façon !
– Nyaahahaha ! Mission accomplie ! On a même une photo de notre premier crime, chef !
– Mouahahah ! On forme une fine équipe tout les deux, assistante N°4 !
– Nyaahahaha ! C'est trop d'honneur, chef !
– Mouahahaha !
– Nyaahahaha !

***

6h50, devant le lycée. Sofian posa la main sur l'épaule de la rousse.

– Bien, assistante N°4 ! C'est ici que nos chemins se séparent !
– Heiiiiiiin ? Mais Miya veut rester avec vous !
– Mais il y a cours !
– Vous n'y allez pas, chef !
– .... comment tu... as oui, mes SMS...
– Nyaah ! Miya sait tout, vous allez rejoindre l'autre grande perche !

Sofian haussa un sourcil.

– Assistante N°4 !
– Nyah ?
– Il y a une règle d'or dans notre club. Chacun d'entre nous mérite le même respect. Compris ? Que je ne te revoie plus insulter quiconque !

La rousse fit la moue.

– ... Miya est désolée...
– Bien ! sourit le brun. Tant que tu comprennes !
– Mais Miya veut tout de même rester avec vous chef ! En plus, moi non plus je ne vais pas en cours !

Sofian plissa les yeux, songeur.

– Mmmh... même si je dis non, tu me suivras discrètement, n'est-ce pas ?
– Nyaah ! Miya est heureuse que vous parvenez déjà à la comprendre, chef !
– Dans ce cas, je suppose que je n'ai pas le choix...
– Nyaaah !! Vous êtes le meilleur chef !

La cloche sonna le début des classes. Sofian acquiesça.

– C'est le moment ! Allons-y assistante N°4 !

Le duo esquiva le reste des élèves et se dirigea vers la cafétéria, complètement vide. Même le personnel n'était pas présent, puisque aucun élève n'était censé être présent durant les heures de classe.
Au fond de la pièce, Nelly Strike, attendait.

– Hm ? s'étonna la grande brune.
– Nyah ! miaula tout simplement Miya.
– Euh oui, elle a tenu à venir aussi...
– Hm.
– Pourquoi tu fronces les sourcils comme ça...  ? Bref, tu as tout ?
– Hm.
– .......... c'est ce qui compte...

Miya sourit.

«  Nyahaha ! Miya sait que tu mijotes un truc ma vieille ! Miya vous a vu hier soir dans ce grand magasin. Elle n'a pas pu entendre ce que vous disiez, mais Miya ne va pas tarder à le découvrir ! »


***

9h45. Interclasse. Ilyana Manyula sortit de cours. Comme d'habitude, personne n'osait croiser son regard perçant. Comme de stupides paysans, ils s'écartaient tous, pour laisser passer la grande reine de violence. Surtout qu'aujourd'hui, l'expression de la demoiselle avait de quoi effrayer un mort.

« Tsst ! Je n'arrive pas à croire que je me sois laissée enrôler avec ses idiots ! Ils m'ont vu dans une position extrêmement embarrassante en plus ! Grrr... si cette fille n'était pas là... »

Nelly Strike, une inconnue venue de nulle part. Une héroïne venue pourfendre la reine. Jamais personne n'avait réussi à se dresser avec autant de ferveur sur sa route. Elle, Ilyana Manyula, la force brute absolue, avait failli. Au fond, la délinquante était légèrement heureuse que quelqu'un était parvenu à l'arrêter, même si elle ne l'admettrait sans doute jamais. La force de Nelly s'opposait totalement à la sienne et de fait, seule elle pouvait la tempérer.

Résultat, Ilyana avait perdu et comme prix de cette défaite, elle devait jouer les « assistantes » avec des crétins.
Déjà, Camélia Rozelia, une chienne folle des règles qui aboyait, mais ne mordais pas. Ilyana se souvint qu'elle lui avait dit qu'elle s'était entraînée tout le week-end pour la vaincre. L'idiote. Comme si quelqu'un pouvait atteindre les sommets juste en s'entraînant deux jours. De plus, même si elle faisait des efforts, la force de Camélia était tout au plus moyenne-moins. Elle n'aurait pas tenu deux secondes si la délinquante s'était battue sérieusement contre elle.
Ensuite, Miya Rotomu, encore une inconnue au bataillon, ça en deviendrait presque une tradition. À première vu, elle n'avait pas l'air très forte, mais au bout du compte, elle semblait être dotée d'une espièglerie et malice sans pareil. Classée dans la catégorie « à ne pas sous-estimer ».
Et pour finir, Sofian Aaken, le dictionnaire devrait le citer en exemple sous le mot « idiot ». Ilyana avait une position très ferme sur lui : inutile et faible. Il se prenait pour un chef et faisait de grand discours alors qu'il ne servait absolument à rien. Son Arkéapti valait à peine un Chenipan atrophié. Et qui avait entendu parler d'un oiseau qui ne savait pas voler, sérieusement ? Ce genre de type débecquetait la délinquante au plus au point. Les faibles étaient faits pour se faire écraser. Alors comment Sofian pouvait faire autant le fier, avec sa force de mollusque ? Ilyana ne pouvait pas le comprendre.

«  Qu... ! »

Comme à son habitude, Ilyana se dirigeait vers la cafétéria. Sauf qu'une foule d'élèves bloquait l'entrée. Enfin, mais cela ne posa aucun problème puisque la Moïse au féminin sépara sans souci la mer étudiante de son regard de glace. La délinquante remarqua immédiatement ce qui perturbait autant les autres élèves.
La porte de la cafétéria était... fermée. Avec un joli mot coloré accroché dessus.

«  " Fermée provisoirement pour cause de trucs à faire " ?!  C'est quoi se délire ?! »

Inacceptable. Ilyana bouillonnait de rage. Il était 9h45 – environ –. C'était l'interclasse. C'était LA pause. L'un des rares moments où la délinquante pouvait se délecter de DÉLICIEUSES et IRRÉSISTIBLES sucreries. Celui qui avait fermé cet endroit sacré venait de passer en l'espace d'un instant au rang de l'ennemi mortel N°1 d'Ilyana.

«  Tsst, fermé, mais bien sûr. »

Ilyana libéra son Dimoret. Tous les étudiants alentours reculèrent de 6 371 km en une seconde.

– Tranche.

Simple et efficace, la porte vola en éclat.

– Voyons qui ose me défier...

Noire comme le charbon, la délinquante de rang SS s'avança et...

– Assistante N°4 !! Nooon, ne mange pas ça !!
– Nyafhahaf !
– Hm !!

Un brun poursuivait désespérément une rousse à couette la bouche pleine de biscuit et tenant plein de sachet de sucreries, le tout devant une grande brune ayant l'air fortement agacée. Ilyana écarquilla des yeux.

– Reviens, assistante N°4 ! Ce n'est pas pour toi !!
– Nyaaah ! l'ignora Miya. C'est super bon !
– Hm, souffla méchamment Nelly.
– NOOOON ! N'avale pas ! Recrache ! Recrache ça tout de suite, assistante N°4 !! Et rends-moi au moins le reste !
– Nyahaha ! Chef, vous-voulez tant les reprendre que ça ?!
– Évidement ! La survie de notre club en dépend !
– Nnnn... dans ce cas...

Tout d'un coup, Miya stoppa sa course. Sofian fut surpris mais réussit à s'arrêter à quelques millimètres de la rousse.

– ... venez les chercher...nnh... avec vos propres mains...


D'un geste sensuel, Miya tira sur le col de son uniforme et y inséra un sachet de bonbons, juste au milieu de sa poitrine.
Sofian recula.

– Gasp !!
– Dépêchez-vous, chef, nnnnh...

Cependant, la voix érotique de la rousse ne parvint pas à briser la concentration maximale du brun.

«  GNIIIIH !! Une poitrine !! Bon, calme-toi, Sofian, calme-toi. Pfiouuu... au moins, elle... elle n'est pas très grosse, c'est pour ça que ça ne me dérangerait pas avant... mais même avec ça, jamais je pourrais m'en approcher d'aussi près ! ... pourtant il faut que je récupère ce sachet ! En plus, Nelly s'est donnée tellement de mal pour les faire, uniquement pour le bien du club ! .... mais d'un autre côté, il y a une horrible et exécrable poitriiiiiiiine ... gniiiiiiiiih !! »

La cervelle de Sofian atteignit, presque, les 15 millions de degrés. Il n'aurait jamais pensé qu'un dilemme aussi cruel lui tomberait dessus un jour.

«  La meilleure solution se serait de réussir à reprendre le sachet, mais sans la toucher ! Mais comment réussir ce prodige ?! ... Non ! Il doit forcément avoir une solution ! Quelque chose de simple, rapide, efficace, réfléchit, sage, méthodique... »

– Cheeef ? Aller..., nnnnnh... Miya ne tient plus...
– VOILÀ !! CURRY, FRACASS'TÊTE !!!
– ... nyah ?

Après une apparition surprise, un petit oiseau préhistorique auréolé de rouge bondit et percuta violemment le ventre de la demoiselle rousse qui n'eut même pas le temps de lâcher un bruit sourd. One hit K-O, et sans appel. Sofian souffla bruyamment.

– Ffff...fff... et maintenant...

Le brun s'approcha doucement du corps inconscient de Miya et , à l'aide de petit coup de pied bien placée, il libéra le sachet de bonbon de sa prison féminine. Sofian le ramassa comme si s'était le Saint-Graal.

– J'ai.. j'ai réussi... j'ai ... J'AI VAINCU LES BOOBS !! MOUAHAHAHA !!

La grande Ilyana, qui avait observée toute la scène, faisait une tête de cent pieds de long, toute pâle.
Même Nelly plissa des yeux. Heureux, Sofian revint vers la grande brune, tout sourire, comme si rien ne s'était passé.

– C'était méchant, assena Nelly.
– Gasp !
– ... mais elle l'avait mérité.

Sofian soupira, soulagé de la compréhension de son amie.

– Bien, le contretemps étant réglé, reprit le brun. Reprenons nos affaires !
– Oui.
– Alors quelle heure il est... AAAAH ! 9h50 ! C'est déjà l'interclasse !! Espérons que notre panneau à l'entrée dissuadera les autres d'entrer !!

Entrée qui avait déjà explosée en mille morceaux, mais ça, aucun d'entre eux ne l'avait remarqué.

– Heureusement il reste assez de gâteau..., se rassura le brun.
– Hm. Heureusement, siffla presque Nelly en fixant méchamment le corps évanouit de Miya.
– .... hé, s'étonna à moitié Sofian. Tu n'as pas l'air de l'apprécier.
– Je ne l'aime pas.
– ... ça a le mérite d'être clair, haha. Mais respecte là quand même, elle fait partie du club.
– Hm.

Sofian sourit maladroitement, avant de prendre une grande inspiration.

– Assez de bavardages ! tonna t-il. La table ne se préparera pas toute seule, assistante N°2 !!
– Hm, sourit chaleureusement Nelly.

Ilyana commençait à en avoir marre de jouer les spectatrices. Elle s'avança et s'arrêta dans la seconde. Elle n'en revenait pas. Sofian et Nelly était à SA table. Celle du fond. Et ce n'était pas tout, ils l'avaient enjolivée avec une jolie nappe rouge de motif d'un grand Dimoret, parsemée de petites décorations représentant des flocons de neige. Tour à tour, Sofian et Nelly la garnissait de multitude de sucreries.

– Ça avance bien !
–Hm.
– Je sens qu'elle ne nous fait pas encore confiance, je veux juste qu'elle comprenne que nous ne sommes pas ses ennemis, il en va de la survit du club !
– Elle comprendra.
– J'aimerais être aussi optimiste. En tout cas je suis bluffé. Je ne pensais pas que tu savais cuisiner autant de choses !
– C'est tout naturel.
– ...... modeste ou vantarde ? La frontière est mince...

Nelly sourit, souffla :

– Le choix des décorations est bien, aussi.
– Haha ! J'ai fait de mon mieux ! Le club en dépend après tout !
– C'est toi qui as eu l'idée de lui faire une surprise. Tu as même visiter des boutiques pendant toute une soirée pour trouver ce qu'il te fallait. Tu as bâché trois heures de cours dans un lycée strict.
– ... qu'est-ce que tu essaies de dire ?
– ... tu en fais beaucoup pour ce club.
– Évidement !
– Tu en es sûr ? Tu ne le fais pas pour Ilyana aussi ?
– ... !
– Peut-être que tu t'en veux un peu pour ce qu'il s'est passé. La table que tu as cassée. Son secret embarrassant. Et que tu veux juste te faire pardonner.
– ...
– Ou alors tenter de te faire une amie, plutôt qu' « une assistante ».
– Qu... ! Quoi ?! Moi ?! Le grand Sofian Aaken, qui aurait besoin « d'amis » ?! Ne me fais pas rire assistante N°2 !!
– Tu nous vois vraiment que comme des assistantes ? Camélia, Miya, Ilyana et ... moi.
– Je ne comprends pas ce que tu essayes de me dire, assistante N°2 !
– Tu rougis.
– Gasp !! C'est faux !
– Je ne mens jamais. Et quand on était contre Ilyana. Tu as sacrifié ton Pokémon pour Camélia.
– C'est tout à fait normal ! C'est mon assistante ! En tant que chef de club, je dois la protéger !

Nelly sourit.

– Si tu le dis.

Ilyana serra les dents et ses poings. D'un pas ferme elle s'approcha du duo, toujours avec son Dimoret à ses côtés.

– Qu'est-ce que cela signifie ?!

Sofian se retourna, il vit la petite délinquante, et la porte éclatée en mille morceaux. Son regard vacilla entre les deux.

– Oh, bonjour assistante N°3 ! lâcha finalement Sofian. ... ça va ?
– Je... je n'arrive pas à la croire...

Sofian déglutit.

– J'ai du mal à comprendre mais... vous... vous avez...

Ilyana baissa la tête, serrant tellement les poings qu'elle en tremblait. Sofian se sentit fondre.

«  Je savais que ce n'était pas une bonne idée ! »

– ... vous avez... préparez tout ça... pour moi ?!

La délinquante releva la tête, Sofian se recroquevilla.

– Mais vous êtes complètement stupide !! Mais à quoi est-ce que vous pensez, bon sang, crétins !!
Et puis c'est quoi toutes ces pâtisseries ? Faites maison en plus ?! Arrêtez de vous foutre de moi !! Vous avez même décoré la table !! Je n'ai rien fait pour mériter ça ! Je ne vous aie rien demander ! Et j'ai même essayé de vous tuer vous vous en souvenez ?!

Le brun apeuré osa jeter un œil vers la délinquante. Il se redressa d'un coup. Ilyana... pleurait.

– Idiots ! Stupides !! Je n'ai que faire de votre gentillesse !! Je suis forte, je n'ai besoin de personne ! J'ai rejoint votre groupe uniquement par punition, pas par volonté compris ?! Je vous hais tous !!

Toujours fulminante et les yeux perlés de larme, la délinquante s'assit sur une des chaises et commença à engloutir le festin de sucreries.

– Je... je ne vous comprends pas ! Cronch ! Mmmh !!! Cronch  Cronch ! Je... je ne suis qu'une étrangère pour vous ! Cronch ! Et ... et en plus... Cronch Cronch ! ... per... personne n'a jamais fait quelque chose pour moi !! Personne !! Je n'en aie jamais eu besoin ! Jamais ! Cronch ! Mmmmh ! C'est... c'est vraiment bon !! ... Gnnnn ! Non ! Je ne trouve absolument pas ça délicieux ! A...arrêtez de sourire comme ça !!!

Nelly était plutôt fière, alors que Sofian semblait plutôt partagé. Ilyana n'était que son assistante, au même titre que Camélia, Nelly et Miya. Mais alors, pourquoi éprouvait-il autant de satisfaction de voir la petite délinquante savourer son festin avec autant de ferveur ?
Lui qui avait toujours été seul, lui qui n'avait jamais besoin que de lui-même. Il ne comprenait pas. Et même, il ne se comprenait pas. Même s'il faisait tout pour prétendre le contraire, ses « assistantes » prenait de plus en plus d'important dans son esprit, et parfois, il agissait de manière totalement incompréhensive pour lui-même.
Pourquoi avait t-il sauvé le Roserade de Camélia plusieurs jours plus tôt ? Était-ce pour les «  liens du club » ou pour elle ? De même, pourquoi avait-il préparé ce buffet surprise pour Ilyana ? Toujours pour le bien du club ? Ou parce qu'il voulait, personnellement, mieux s'entendre avec elle ?

– Tsst ! Cronchait toujours la délinquante. Imbéciles ! Oh ! Ce truc est vraiment déli...euhh.. arrh ! C'est dégueulasse oui ! Comme si ça pouvait être bon !! Cronch Cronch ! Mmmmh !
– Im...impossible..., paniqua le brun, je ne peux pas ressentir de tels sentiments ! Pas moi !! C'est Impossible !


Nelly observa un moment Sofian, perdu entre ses réflexions fondamentales, et Ilyana, qui dévorait presque la table tout en pestant d'innombrable injure.

«  Hm..., ils sont aussi honnêtes l'un que l'autre... »

Et ce fut à ce moment que Nelly vu quelque chose qui la stupéfia.
Sofian.... s'enfuit.
Et il ne revint pas de la journée.