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Legendary Bonds de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 16/01/2015 à 18:59
» Dernière mise à jour le 04/03/2015 à 13:23

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Chapitre 5 : Présence gênante.
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Lundi 20 janvier
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Regard ultra-blasé de la mort qui tue, mâchoire tombante jusqu'au sol et anéantissement total du peu de foi en l'humanité qui lui restait.

– ... sérieusement ?
– Bah, pourquoi pas ?!
– Sofian Aaken, il y a tellement de chose que j'aimerais te dire en ce moment...

9h 50, interclasse. Dans la salle du Super-Club de recherche Ultra-paranormal, Sofian avait convoqué une réunion d'urgence. Camélia Rozelia se plaqua la main au visage, avant de soupirer de tout son saoul. Son regard se fixa sur la grande femme brune aux yeux demi-ouverts qui accompagnait le brun.

– Et c'est qui d'abord ?!
– Nelly Strike, la nouvelle membre et mon assistante N°2 !
– ............................ Sofian. Écoute-moi bien attentivement... Premièrement, elle est étrangère au lycée, comment veux-tu qu'elle intègre ce club ?!
– ... et deuxièmement ?
– MAIS Y A PAS DE DEUXIÈMEMENT !!! Elle n'est pas du lycée, elle ne peut pas y entrer, point !! En plus, on dirait qu'elle est à moitié shooté !! Tu l'as trouvé où ?
– Euh... dans un bar !

Camélia plissa les yeux.

– ... dans un bar ?
– Bah oui ! Elle était là, elle m'a dit qu'elle n'avait rien à faire, alors je lui ai fait une proposition.
– .....
– Elle était même pas saoul !
– ..... c'est fou comment cette dernière remarque me rassure. Pffff... n'importe quoi, c'est pas possible, comme si on pas avait suffisamment de problème comme ça...

Camélia se tourna vers Nelly, avec toute la joie d'un Insolourdo zombie.

– ... mademoiselle. J'ignore comment cet hurluberlu vous a convaincu mais, vous ne pouvez pas rester ici.
– Hm.
– ...
– ...
– ...
– Euh... allo ? Vous m'entendez ?
– Oui.
– ...
– ...

Camélia arracha ses dents à mains nues et se trancha les veines avec, enfin non, mais elle l'aurait bien voulu.

– J'EN AI MARRE !!
– Tu vois des problèmes là où il n'y en a pas ! avança audacieusement Sofian.
– ..... qu'est-ce que tu ne comprends pas dans «  Elle est étrangère au lycée » ?!
– j'avais compris mais..., et alors ?!
– ... Gniiiiii !! S... Sofian.. !! Tu veux rendre ton club officiel, n'est-ce pas ?!
– Bah oui !
– Pour être officiel, il faut qu'un club ait quatre membres ! Quatre membres DU LYCÉE !
– ... hé, mais c'était marqué nulle part !
– C'est marqué nulle part que les membres doivent être humain aussi ! C'EST CENSÉ ÊTRE DU BON SENS !!
– Booh, et comment tu sais ça toi ?
– Je suis la présidente du conseil des élèves !!
– ... ah oui c'est vrai. Bah tant qu'on y est, tu ne peux pas profiter de ta position pour faire un geste ?
– Nan mais ça va pas la tête ?! Même si je le pouvais je ne le ferais pas !!
– Comme tu es rabat joie, assistante N°1 !
– Gniiii !! Et surtout, elle n'est même pas censé être là ! Article 23 du règlement du lycée : TOUTES PERSONNES ÉTRANGÈRES AU LYCÉE NE SONT PAS AUTORISÉES A Y PÉNÉTRER !
– ... bande de raciste !
– Ça n'a rien à voir !! Et puis comment elle est arrivée là ? Elle n'a même pas d'uniforme, mais que fait la sécurité ?!

Sofian tapa dans les mains.

– Oh ! Bah la voilà la solution ! Elle n'a qu'à porter l'uniforme, comme ça elle pourra venir sans aucun souci !
– ..... nan mais je rêve...
– Aller, c'est pas la mort ! En plus tu es une fille, tu dois bien avoir des uniformes en une cinquantaine d'exemplaire, voir même un double en permanence avec toi !
– ... cette phrase était très sexiste !
– Peut-être, mais juste, non ?
– ....... ggnnn....
– Voilà problème résolu ! Nelly se déguisera en lycéenne de Mérouville pour le club ! ça te convient, Nelly ?

La demoiselle hocha la tête.

– Et elle est d'accord, parfait !
– J... j'abandonne..., souffla Camélia.
– Hourra, et une victoire de plus pour l'humanité !!
– .... mais que ce soit bien clair, elle ne PEUT PAS être considérée comme une membre officielle ! Tu dois toujours trouver deux autres membres !
– Rhooo.
– Et évidement, elle doit se faire la plus DISCRÈTE possible quand elle est là , ok ?
– Reçu ! Nelly ?
– Oui, répondit simplement la brune.
– ... sait-elle seulement faire des phrases ... ? soupira Camélia.

Sofian haussa les épaules. Camélia sortit de son sac un uniforme sous plastique, bien conservé.

– J'en étais sûr ! sourit le brun.
– Toi, ne l'ouvre pas. Nel...Nelly c'est ça ? Mets ça. Et essaie de ne pas causer trop de problème, ok ?
– Oui.
– ...
– ...
– ...
– ...
– ... je le sens tellement mal...


***

11h30, fin des cours de la matinée. Camélia Rozelia sortit de sa salle de classe, songeuse.

«  Raaah ! Je n'ai rien suivi du cours ! Déjà que j'ai passé le Week-end à m'entraîner comme une folle pour vaincre Ilyana Manyula, tellement que j'en ai la tête en compote. J'espérais me reposer un minimum au lycée et PAF ! l'autre qui ramène cette fille bizarre, je ne suis même pas sûre qu'elle soit lycéenne en plus... et puis c'est quoi cette histoire de «  trouvée dans un bar » ?! Il va finir par me tuer celui-là... »

– Hé, vous en avez entendu parler vous aussi ?
– ... oui ! Mon amie n'a pas arrêté de me texter, elle flippait grave  !
– Elle la vu ?! La Faucheuse ?!
– C'est ce que je n'arrête pas de te dire !!

«  .... tiens, une encore une nouvelle légende urbaine ? s'étonna Camélia en passant à côté d'un groupe d'amis. Voilà ce qu'il se passe quand on vit dans une ville où il ne se passe jamais rien. Entre fantômes, disparitions suspectes, monstres difforme, il y a de quoi faire quand on se fait chier. C'est quoi cette fois si ? Une ... Faucheuse ? Bah, comme tout le reste, il y a sûrement une explication logique, ou quelqu'un qui a trop forcé sur le rouge... »

– Alors, alors, alors, elle ressemble à quoi ?!
– Hihihi, arrête de t'exciter comme ça ! Attends, mon amie la prise en photo !
– Sérieux ? Sérieux ? Montre ! Montre !
– Patience ! hihi ! Tiens regarde !
– ..... wouah ! Alors c'était vraiment vrai ! 
– Je te jure ! Durant tout le cours je voulais aller aux toilettes, mais je flippais tellement de la croiser dans les couloirs !

«  ... hein ? ça commence à m'intéresser cette histoire, en tant que présidente du conseil des élèves, je dois rester au courant de ce qui se passe. »

– Bonjour, les salua poliment Camélia. Il se passe quelque chose ?
– Oh ! Présidente ! Vous allez nous protéger de la Faucheuse, hein ?
– ... la Faucheuse ?
– Oui , regardez !

L'étudiante tendit fièrement son portable vers Camélia, qui en resta bouche-bée.

– Effrayante, hein ?!
– ... en effet. Excusez-moi, je peux vous emprunter ceci ?
– ... euh ?
– Ne vous inquiétez pas, je vous le rendrais très rapidement !

***

– SOFIIAAAAAAAAAAAN  AAAAAAAKEEN !!
– Oh, assistante N°1 ! Ça me fait plaisir de te voir avec autant d'entrain !

Camélia rentra en trombe dans la salle de club, fulminante.

– REGARDE !
– ... oh c'est un joli portable, félicitation !
– Mais nan, pas ça, imbécile !! La photo, regarde la photo !

Le brun regarda avec attention l'image d'une grande fille brune vu du profil gauche, qui semblait transporter une faux du côté droit.

– Tiens, mais c'est Nelly ! Tu as pris goût à l'espionnage depuis la dernière fois ?
– Comme si !! Où elle est, là ?!
– Euh... je sais pas trop, elle n'était pas là quand je suis revenu.
– ....ggnnn...

Sofian s'étonna.

– Wouah, calme ! Pourquoi tu stresses là ?
– ... pourquoi ? ... POURQUOI ?! En 1h30, ta copine est devenue une LÉGENDE URBAINE !!
– Cool !
– NON PAS COOL ! On l'appelle la " Faucheuse " ! Sûrement à cause de ce truc derrière elle là, et c'est quoi au passage ?! Bref, tu ne sais vraiment pas où elle est ?!
– Euh... bah non, en plus je ne la connais pas vraiment, je l'ai rencontré pour la première fois hier.
– ........ Sofian.
– Oui, assistante N°1 ?
– Tu... tu as fais rentrer une fille, que tu as rencontré UNE fois dans un BAR, dans notre lycée ? Sans savoir qui elle est en réalité ?
– ... j'vois pas l'problème !
– Moi je le vois très bien ! Faut la chercher !!
– Hé, il est 11h40, j'ai faim moi !
– Fallait y réfléchir avant !

***

Le duo de choc partit donc en chasse aux travers le lycée de Mérouville.

– J'ai la dalle..., geignit Sofian.
– J'm'en fiche ! En tant que présidente du conseil des élèves, je ne peux pas laisser une inconnue se trimballer comme ça ! J'aurais du la virer dès ce matin !

Première zone de balayage, le couloir du 2ème étage. Camélia approcha un groupe de garçon. Sofian resta en retrait, rêvant d'un bon steak bien cuit.

– Bonjour, je suis désolée de vous déranger, mais j'aimerais vous poser quelques questions.
– Aaaah ! L-la présidente du conseil ! On... on n'a rien fait ! On ne se drogue pas, et ce n'est pas nous qui avons fumé discrètement derrière le gymnase vendredi dernier, on vous l'jure  !! Et on ne s'est jamais placé sous les escaliers pour regarder sous les jupes des filles !! J'vous jure, on est innocent !
– ......... BREF. J..je ne voulais pas parler de ça – même si c'est très intéressant cela dit –, vous avez entendu parler de la Faucheuse ?
– Oh. Ha..hahaha ! Bien sûr, évidement, héhé ! La... la Faucheuse hein ! haha ! Tiens, Raf' tu n'avais pas dit l'avoir aperçue tout à l'heure ?

Le dénommé Raf', un petit gros à l'air un peu niais, s'avança.

– Hem, oui...

Camélia plissa les yeux, pas certain de la fiabilité de l'individu.

– Je pourrais avoir des détails ?
– C'était bah y a pas si longtemps..., vers 10h15. Je... euh... m'ennuyais un peu en cours alors..., j'ai commencé à regarder la poitr... euh dans la direction de Miranda, une euh... fille de la classe...
– .... pas ce genre de détails, non... geignit la présidente.
– Hem, oui... haha... alors euh donc, c'est à ce moment là que je l'ai vu... une grande fille brune qui marchait lentement dans les couloirs. Et même si elle portait l'uniforme, je suis catégorique, ce n'étais pas une fille d'ici !
– ... comment vous pouvez en être aussi sûr ?
– Ha, c'est évident. Une fille aussi jolie qu'elle serait forcément dans le registre des «  Bombes » du lycée !
– ...... un registre ? s'intrigua Camélia.
– Bah oui, avec les garçons de toutes les autres classes, on tient un registre qui recense les plus belles filles du lycée, avec toutes les informations qui vont avec, tour de poitrine, tour de taille, poids et ........ euh....ah bah mince, je n'étais pas censé dire ça en fait... haha...
– ................... «  mémo personnel : penser à confisquer ce document. »
– Mais ouais, il y avait autre chose aussi. Elle avait genre, deux grandes lames à côté d'elle...
– ... deux lames ? Comme si cette photo ?
– ... Oh ! Voila, des lames comme ça !
– Mais la photo est un peu flou, on ne peut pas vraiment savoir ce que c'est...
– J... je dois avouer que j'étais plus concentré par sa ... euh...son visage que le reste, hihi !
– Hem, je vois... rien d'autre de particulier à ajouter ?
– Euh, non...
– Bien, je vous remercie de votre aide.

Raf' hésta un moment mais se lança finalement.

– Euh attendez !
– ... ?
– ...... euh bah, rien à voir, mais juste pour préciser, le Miaouss voleur de sous-vêtements dans les vestiaires, c'était pas moi, hein !
– ....................

Lassée, la demoiselle prit congé et retourna vers Sofian, qui tapotait son ventre, compatissant.

– Alors, tu as appris quelque chose ?
– TOUS LES MECS NE SONT QUE DES PUTAINS DE PERVERS !!
– ...... «  J'aimerais bien dire un truc, mais mon instinct de survie m'empêche de répondre ! »

***

Deuxième zone de balayage, premier étage du lycée.

– Vas-y, souffla Camélia, moi je récupère...
– Euh... faire quoi ? s'étonna le brun.
– Chercher des infos pardi !! Parler à des gens, récupérer des témoignages, trouver des indices...
– Mouais.

Sofian observa les alentours et repéra un groupe de quatre filles très actives.

«  De parfaites commères, songea le brun, ça peut être utile......... et en plus aucune d'entre elle n'a de poitrine, parfait. »

Il s'approcha d'elles.

– Salut !
– Kyaaah ! réagirent exagérément les demoiselles. C'est le beau gosse bizarre !
– ... lui-même. Je voulais juste...
– Dis, dis, c'est vrai que tu sors avec Camélia Rozelia ?!
– ... ? «  Hein ? Sortir ? Mais qu'est-ce qu'elle veut dire par là ? Genre sortir d'une salle ensemble ? ... je comprends pas... »
– Si si si !! Depuis la semaine dernière vous êtes tout le temps ensemble !
– ... ah oui, c'est vrai ! «  Elles n'ont pas tort... »
– KYAAAAAAAAAAH !!!
– J'EN ÉTAIS SURE !!
– LE SCOOOOP !!!
– C'ÉTAIT DONC VRAI !!!

Déferlement de passion féminine Sofian passa instinctivement en mode Psystigri, le temps de la tempête.

– Euh... tenta t-il tout de même. A propos de...
– Et donc, et donc ?! s'excita une demoiselle.
– Vous... vous avez déjà... fait des choses de couple  ?!
– Kyaaaah ! Nan dis pas ça, c'est gênant !!
– Arrête, toi aussi tu veux savoir !! Hihihi !
– Hihihi, c'est vrai !!
– Alors, alors ?!
– ..... «  eeeuuuh... mais de quoi elles parlent ? Des choses de couples ? ..... vendredi, on a espionné Ilyana ensemble, j'imagine que ça compte......, je suppose ? »

Sofian regarda un moment le groupe d'adolescente aux yeux pétillants de mille feux. Et lâcha un lourd :

– ... oui.
– KYAAAAAH
– KYAAAAAKYAAAAAH !!
– KYAAAAKYAAAAKYAAAAAH !!
– Et... et..., bava presque l'une des commères. Même des choses super-méga-embarassantes ?
– Ah ça, oui, pas de doute !! «  Elle a découvert ma phobie, je n'avais jamais été aussi humilié de ma vie ! »

La bande de fille se regardèrent en silence – pour une fois – , avant de rougir comme un champ de pivoines.

– ... euh... les filles ?

Et visiblement, le choc des révélations étaient trop fort, et les quatre demoiselles s'évanouirent en saignant du nez dans un «  KYAAAAH !!» de l'infinie.

– ... euuuh...

Penaud, Sofian quitta les commères et rejoignit Camélia, qui s'était allongée sur un banc en attendant.

– Alors ?
– Et bien... j'ai l'étrange impression d'avoir appris des tonnes de choses, et rien à la fois...
– ... hein ?

***

Troisième zone de balayage, derrière le lycée.

– On est partie loin là..., geignit Sofian, j'ai toujours aussi faim et c'est bientôt la fin de la pause déjeuner...
– On ne discute pas ! Tout est de ta faute à la base !
– Roooh...

Soudain, dans leur dos, un grincement de feuille se fit entendre de la fameuse petite forêt d'arbre et de buisson florissante à l'arrière du lycée.

– Gyaaah ! hurla presque Camélia. Q-q-qu'est-ce que s'était ?!
– Qu'est-ce que j'en sais moi ! Ça venait de derrière ! Sûrement un Pokémon !
– V... vas voir !
– Pourquoi moi ?!
– C'est toi l'homme, non ?!
– Je ne vois pas le rapport !
– Raaah ! Porte tes couilles par Arceus, et vas voir !!
– Mais...
– VAS-Y !
– Je rêve ou tu as peur ?!
– C-c-c-comme si ! C'est plutôt toi qui es mort de trouille !!

Nouveaux grincements plus violents cette fois.

– GYAAAAAAAH !! V-V-V-VAS-Y !!
– Tu vois que tu as peur !
– TU LE VEUX VRAIMENT CE COUP DE PIED AU CUL ?!

Apeuré, Sofian décida finalement d'obéir, craignant pour la survit de son postérieur. Il se dirigea vers la source du bruit et disparut dans les feuillages. Camélia retint son souffle, tremblante. Au bout de dix minutes, le brun revint, songeur.

– A-alors ? hésita la présidente.
– Hm, je ne sais pas comment l'expliquer... tu devrais aller voir par toi-même, se serait plus facile...
– ... h-h-h-hein ?
– ... «  c'est moi ou elle a réussi à bégayer un " h " ?! »
– J... je risque rien, h-hein ?
– Je suppose...

Camélia serra les dents mais avança tout de même vers la petite forêt et s'enfonça dans la végétation tout en regardant Sofian en arrière, qui lui tendait un pouce confiant. Et puis...

– Oh mon amour, attends ! hihihi ! mmmh...
– Non, 5 heures sans toi, c'était trop dur, il faut rattraper le temps perdu... mmmh...
– Ce... ce n'est pas raisonnable, hihihi, on doit aller manger en plus !
– Oh mais c'est justement ce que je vais faire, je vais te manger...
– Hihihi ! Tu es bête ! Embrasse-moi encore... mmmmh...
– Mmmh...

... un joyeux couple d'apparence très symbiotique se livrait à de joyeuses embrassades. Camélia sentit son corps devenir tout rose, puis tout rouge, et enfin volcanique. Et finalement..., l'éruption :

– E..E...E..ÉDUCATION DISCIPLINAIRE !!! PFIIIIIIIIIIIIIIIH !!!
– Qu... !
– Qui est là ?!

Cinq minutes plus tard, le jeune couple était toujours assis sur les genoux, à écouter le sermon de la présidente.

– Vous avez compris ?! V-v-vous ne pouvez pas vous livrer à ces... ces types d'ébats immondes  ! C'est immorale ! Vous n'êtes même pas majeur ! Que dirait vos parents ?! Et le respect des autres alors ?! Et c'est contre le règlement du lycée !!! Ne recommencez plus jamais ça !! Compris ?!
– ...
– ...
– Bien, je prends ça pour un oui ! Et je vous préviens, si jamais je vous reprends en train de vous ... de vous... de vous gggnnnnnn, vous n'aurez plus seulement simple avertissement ! C'est clair ?!
– Oui...
– Pff...
– Parfait !

Le couple se leva et s'enfuit en vitesse. Camélia soupira.

– Nan mais j'te jure... ggnn !! J... j'ai l'impression d'avoir perdu mon innocence rien qu'en les regardant !
– Assistante N°1..., tenta Sofian un peu sous le choc.
– AH NON TOI TAIS-TOI, TOUT EST DE TA FAUTE !!
– Gasp !! «  Elle est folle ! »

La cloche sonnant la fin de la pause déjeuner raisonna, indifférente des événements précédents.

« Rhoo, geignit Sofian. Et j'ai rien manger... »
– Sofian ! asséna Camélia. Ne vas pas en cours !
– ... en quel honneur ?
– Pour chercher ta copine crétin ! Elle est peut-être dangereuse !
– ... mais c'est important d'aller en cours !
– Comme si tu étais en position de dire ça ! Aller, exécution !
– Too... c'est moi le chef normalement...
– EXÉCUTION !!
– OUI !

***

Les couloirs du lycée étaient vides, les étudiants de Mérouville étaient connus pour leur sérieux et assiduité, les absences pendant les heures de cours étaient exceptionnelles. Même Ilyana Manyula, délinquante de rang SS de son état, y participait.
Sofian Aakan errait donc seul, évitant le plus possible de passer à côté des salles de classe. Salles qui avaient la bonne idée d'avoir des fenêtres transparentes même du côté intérieur.

«  Bon, j'ai un peu trop laissé Camélia mener la danse depuis ce matin, il est temps de rectifier le tir. »

Le beau brun retourna à la salle de club.

« Ses anciens vêtements sont toujours là, Nelly doit être encore au lycée.  Mmmh... Voyons voir, elle a été aperçu que pendant les cours de 10h00 à 11h30, et plus du tout ensuite, elle doit avoir trouvé un refuge. Un endroit où personne ne passe, sans risque, et calme... »

Sofian sourit.

«  Ah, évidement, c'est cliché, mais il n'y a qu'un seul endroit qui correspond à cette description. »

Il sortit de la salle.

***

Quelques minutes plus tard, la lourde et vieille porte du toit grinça. À peine eut-il avancé de quelques pas qu'une voix retentit derrière lu.

– Tu m'as trouvé.
– En dirait bien, sourit le brin en se retournant. Wooh.

Nelly Strike était assise sur le petit bâtiment soutenant la porte d'entrée, elle devait bien être à cinq mètres de hauteur.

«  Comment je monte là-haut moi ? » plissa Sofian des yeux.

Soudain, un Insécateur s'avança près de la demoiselle, méfiant.

– Calme, Happy.

L'insecte vert géant baissa ses cisailles.

– ... belle bête, marmonna le brun pas très rassuré néanmoins.
– Oui. J'aime être avec Happy.
– Drôle de nom, pour une ... euh... enfin ce genre de Pokémon !
– J'aime bien.
– Je m'en doute.

Une ampoule apparut au-dessus de la tête du brun.

«  Sur la photo..., oui pas de doute c'était les faux de l'Insécateur. Il devait être caché par son profil, ne laissant transparaître que ses lames, ce qui a causé la confusion...  mystère de la Faucheuse résolue.»

– Tu n'aimes pas donner de surnom à tes Pokémon ?

Sofian sursauta légèrement, ne s'attendant pas à ce que Nelly lui pose une telle question, surtout une question de plus de trois mots.

– Euh, hésita t-il, si j'aime bien, mon Arkéapti se nomme Curry même !
– C'est moche.
– ... argh... ce n'était pas là peine de le dire aussi franchement. Surtout venant de toi, ça fais un peu mal...

Nelly pencha la tête.

– Je dis toujours ce que je pense. C'est ...

Elle marqua un temps d'arrêt avant de continuer en détournant les yeux.

– ... plus «  vraie ».

Sofian plissa des yeux, pas sûr de comprendre et de savoir s'il fallait continuer sur ce terrain là où pas. Finalement, il décida de changer de sujet.

– Tu as semé un beau grabuge aujourd'hui.
– Ah ?
– Oui, tu es devenu une légende urbaine... la terrible Faucheuse du lycée de Mérouville !
– C'est pas bien ?
– .... tu poses de drôle questions ... euh... ce n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler de «  bien » , mais ce n'est pas « mauvais » non plus. Je suppose.
– C'est compliqué.
– C'est toi qui te compliques les choses-là...
– Non, c'est ton explication qui est compliquée.
– ..... «  elle cherche la bagarre ? »

Petit blanc dans la discussion, Nelly se désintéressa du brun et se mit à regarder les nuages. Sofian posa son dos contre le mur à côté de la porte, et laissa quelques secondes passer.

– ... tu ne devrais pas être ici.
– Hm.
– Sur ce toit je veux dire, c'est une zone hors-limite. Jugée trop dangereuse à cause des rambardes trop minces.
– Hm.
– ... tu m'écoutes ?
– Hm.

Légèrement agacé par le comportement de son interlocutrice, Sofian leva un œil vers elle. Elle était toujours en train d'observer les nébuleuses, sans bouger.

– ... tu aimes le ciel ? essaya le brun à tout hasard.
– Oui.
– ... « C'est possible d'avoir une réponse de plus de trois lettres ?  Histoire de continuer la conversation...»
– Il est magnifique.
– Ah ? «  Oh ! Je ne m'attendais pas à ce qu'elle continue ! »
– Oui. Le ciel change à chaque seconde, mais il reste le « ciel ».
– Mmmh... Effectivement... «  ... je suis censé répondre quoi là ? » ...
– Rien n'est plus expressif que le ciel, il ne peut rien nous cacher, jusque dans les moindres détails. Il ne peut pas nous mentir.
– ...

Nelly baissa les yeux, l'air maussade.

– Je... je n'aime pas mentir.
– ...
– C'est horrible de garder un secret. Ça nous ronge de l'intérieur. Ça nous piège indéfiniment.
– ... «  Argh, je ne sais pas quoi dire... elle a tellement l'air dans un monde différent ! »
– J'aime être ici.
– Ah ? «  Sofian, professionnel des réponses pourries, à votre service ! »
– Oui, tout à l'heure, vous étiez amusants tous les deux.
– Tout à l'heure ? Tu ... tu parles de ... moi et .... Camélia ?
– Oui. Vous étiez honnêtes, simples et sincère. Vous vous entendez bien.
– Mmh... peut-être... je ne suis pas vraiment un expert en relation...
– Quand tu me parles, tu te retiens.
– ...
– Tu ne dis pas tout ce que tu penses, tu ne veux pas me blesser. Je suis sûre que tu penses à plein de choses quand tu me réponds.
– ... «  Mais c'est qu'elle a raison en plus ! »
– Je ne t'en veux pas.
– .... .... m... merci ?
– Parce que tu es amusant.
– ... ravi d'être un clown de service, pfff !
– Tu viens de dire exactement ce que tu pensais, cette fois.
– ...
– Tu t'adaptes vite, tu as compris que j'aimais la sincérité, alors tu as décidé de prendre moins de gants.

Sofian serra les dents.

«  Elle lit en moi comme dans un livre ouvert, alors qu'elle, elle reste le même point d'interrogation dans mon esprit ! »

Nelly sourit.

– Tu es facile à comprendre.
– ... je ne sais pas vraiment comment le prendre..., grommela le brun.
– Ça te blesse ?
– Pas à ce point, quand même.
– La vérité fait toujours un peu mal. Les meilleures comme les pires.

Sofian acquiesça. Il se souvint du jour où il avait surpris une discussion de ses parents. Une discussion où il avait appris qu'ils ne l'aimaient pas. Même s'il s'en doutait, l'entendre aussi clairement l'avait détruit. Il avait passé plusieurs jours enfermé dans sa chambre, ne voulant voir personne. Et il y serait resté des mois si son ventre n'avait pas porté plainte au bout de cinq jours. Le pire dans tout ça, s'était que ses parents n'avaient jamais su pourquoi il s'était renfermé sur lui-même. Ils avaient mis tout cela sur le compte de la crise d'adolescence. Même si Sofian n'avait que 8 ans.
À y réfléchir, Sofian aurait préféré vivre dans le doute. Avant, il avait toujours un espoir, «  peut-être que finalement, ils m'aiment. ». Mais depuis ce jour, la moindre espérance avait été anéanti.

Le brun soupira longuement, méditant sur son passé. Nelly était de nouveau en train de fixer le ciel, immobile. Sofian ne rajouta rien, premièrement parce qu'il ne savait pas vraiment quoi dire, et deuxièmement, son esprit oscillait entre la silhouette picturale de l'observatrice céleste et le souvenir de son ancienne dépression.

Finalement, Sofian et Nelly retournèrent à la salle de club juste avant la sonnerie de 14h30. Camélia arriva par la suite, toujours aussi furax. Elle voulut délivrer un grand sermon à l'étrangère, mais le manque de réaction de cette dernière l'avait poussée à abréger. Lassée, la présidente abandonna et retourna à la salle de conseil des élèves. Nelly partit peu après, annonçant qu'elle avait quelque chose à faire. Du coup, Sofian resta à se tourner les pouces le reste de la journée dans sa salle de club. Seul.