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Legendary Bonds de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 14/01/2015 à 21:52
» Dernière mise à jour le 04/03/2015 à 13:23

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Chapitre 4 : Un autre visage.
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Dimanche 19 janvier
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– Hum, ça ne va pas en dirait.
– Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
– Bloody Mary. Tu détestes ça d'habitude, et de manière général, tu ne supportes pas ce qui est à base de vodka.
– ... faut croire que j'aime souffrir.
– Il s'est passé quelque chose ?

Sofian Aaken leva la tête, dépité. Le barman, un blondinet du nom de Thomas Raibolt, soupira.

– Je présume que oui...
– Ces derniers temps, commença le brun, la solitude me pèse de plus en plus...
– Ah ?
– Oui, mon appartement est vide, il y pue la solitude et la moisissure, c'est à peine si j'ouvre les fenêtres, c'est une coquille vide, fermé, hermétique, noire.
– C'est la première fois que je vois t'en plaindre en deux ans...
– ... bah faut croire que j'en ai marre. D'être tout seul, dans mon coin...
– Il s'est forcément passé quelque chose, au lycée peut-être ?

Sofian s'apprêtait à dire quelque chose, mais se rétracta au dernier moment.

– Si proche de la révélation, souffla Thomas.
– ... mmh, tu vas te moquer de moi.
– Voyons Sof', me suis-je déjà moqué de tes malheurs un jour ?
– ... je déteste quand tu m'appelles comme ça. Et oui, tu tiens même un registre – renommé les malheurs de Sofi[an] – de mes pires mésaventures et tu m'envoies un exemplaire à chacun de mes anniversaires, histoire que je me rappelle ma combien ma vie est pitoyable.
– Haha ! Tu t'en souviens bien !
– Comment oublier...

Sofian but une gorgée de sa boisson et fit la grimace.

– Bordel ! Je déteste ça !
– ... arrête d'en boire alors.
– Hmm...

Thomas s'éloigna un moment et parti servir quelques clients, il revint vers son ami dix minutes plus tard. Sofian n'avait plus touché à son Bloody Mary.

– Tu n'es pas venu cette semaine, souffla le blond.
– J'avais autre chose à faire.
– Réponse évasive, comme tu en as l'art.
– N'est-ce pas.

Thomas sourit.

– Tu m'as manqué, le service était beaucoup plus difficile sans toi.
– Tu parles, tu es suffisamment doué et passionné pour tenir ce bar seul, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
– Non, je suis sincère, je me suis inquiété.
– ... merci, je suppose.
– Mais de rien. Ah et comme tu n'es pas venu bosser, tu ne seras pas payé, évidement.
– Vous être trop bon, chef.

Petit blanc. Thomas brisa la glace une nouvelle fois.

– Il est arrivé quelque chose au lycée, c'est ça ?

Sofian soupira.

– Une fille ? tenta malicieusement le blond.
– .... presque, céda finalement le brun.
– Oh ?
– Cette semaine...
– Cette semaine ? insista Thomas avec un petit sourire en coin.
– ... arrête de me regarder comme ça, tu me files la nausée...
– Haha, excuse-moi, excuse-moi. Continue, je t'en pris.
– ... mouais. Tu te souviens du club que tu m'avais conseillé de créer ?
– Oh ? Le fameux Super-Club de recherche Ultra-paranormal ?
– Nom à chier au passage.
– Tu l'aimais bien pourtant...
– ... je devais vraiment être bourré à ce moment.
– Tu parles, c'était moi qui l'était.
– ... ah oui, c'est vrai.

Thomas soupira.

– Bref, revenons au sujet...
– Ah oui, le club donc. Il est créé depuis mercredi.
– Oh , sérieusement ? Tu aurais pu me donner un petit coup de fil, on aurait fêté ça ! Après 71 échecs...
– ... il s'est passé plein de chose entre-temps...
– Ohoh. Voilà qui m'intéresse.
– J'ai eu un incident avec une délinquante, je me suis fait massacrer... mais passons, ce n'est pas le sujet principal...
– Ooooh...
– ... essaie au moins de ne pas avoir l'air aussi déçu. Enfin, dès le lendemain, j'ai réussi à recruter une membre.
– Une ? Et dès le lendemain ? Tu es plus rapide que ce que je pensais.
– ... silence. Elle est plutôt marrante, un peu trop à fond sur ces principes, mais plutôt marrante.
– Mmmh...
– Et puis, on est passé la journée suivante à espionner une délinquante, celle de mon incident.
– Mmmh...
– C'était... étrangement rafraîchissant. Je ne sais pas vraiment comment décrire ça, c'est un peu nouveau. C'est comme si... j'avais un réchaud avec moi. Comment dire, j'avais l'impression de vivre comme ma vie normale, mais avec un plus.
– Je vois. Tu grandis, Sof'.
– ... tu as le même âge que moi, Thom'.
– Haha ! Plus sérieusement, je te félicite Sofian.
– ... tu te moques encore  ?
– Non, tu viens de découvrir ce que l'on appelle... la chaleur humaine.
– ... mon Pokédex ne reconnaît pas ce Pokémon.
– Tu m'étonnes. Tu as toujours vécu dans le froid de la solitude. Sans véritable ami, famille distante...ta recrue doit être la seule personne que tu n'as vraiment côtoyé plus d'une journée.
– ... tu es mon ami toi aussi, et depuis très longtemps.
– ... Ce n'est pas la même chose. Je suis un enfant né dans la rue, j'ai autant de chaleur en moi qu'un Hexagel. Non, j'exagère. ...... Hexagel, exagère, tu as compris ?
– ...... va mourir.
– Haha !
– Bref. Alors, des conseils ? Je devrais arrêter de la voir tu crois ? Arrêter cette histoire de club, et tout.
– Si tu veux retourner dans ta solitude, c'est ce qu'il faut faire.
– ......
– Mais tu ne le peux plus, n'est-ce pas ?
– ......
– C'est pour ça que ton appartement te déprimes maintenant. Une fois que tu as goûté à la chaleur humaine, tu ne peux plus t'en passer.
– C'est donc ça...

Thomas esquissa un sourire.

– Décidément Sof', tu es très fort pour analyser les autres, mais t'analyser toi-même, c'est une autre histoire.
– Tous les super-héros ont leur point faible.
– Et modeste avec ça.
– N'est-ce pas.
– Sinon, ta recrue, elle est comment ?
– Comment ?
– Physiquement, elle est jolie ? Élégante ? Petite ? Grande ?
– ... je n'ai jamais fait attention.
– Ah, oui. J'avais oublié que je parlais à Sofian Aaken. L'homme le plus niais du monde et qui ignore encore comment on fait des enfants...
– ... bah ils sont fabriqués au service maternité des hôpitaux, non ?!

Thomas haussa un sourcil, mais son ami semblait tout à fait sérieux.

– ........... si tu veux. Aller, saoule-toi, tu me déprimes.

Sofian soupira et but une nouvelle gorgée de son Bloody Mary.

– Bouaaaargh ! Qui est le con qui a inventé ça, sérieusement ?!
– Tu aimes vraiment te faire du mal, ça commence à me faire peur. Ça te mine tellement d'avoir l'opportunité de sortir de ta solitude ?
– ... je sais pas, c'est tellement différent, je n'ai pas l'habitude. .... sinon, tu n'as pas de clients à servir, toi ?
– Oh, c'est plutôt calme en ce moment. Le gros du samedi soir n'est pas encore arrivé. Pour en revenir à toi, je vois ce que tu veux dire, la peur de l'inconnue et compagnie.
– Voilà.
– Pourtant, c'est une étape obligée, tu seras forcé de te sociabiliser un jour.
– Sauf si je reste dans mon trou toute ma vie.
– Tu me déprimes.
– Je le prends comme un compliment.
– C'en était pas un.
– Je sais.

Sofian sourit. Il aimait bien ce genre de petits enchaînement de répliques sans prise de tête. Ça le détendait.

– Continue ton club, Sof'. C'est une occasion en or pour toi, autant pour ta passion que ton développement social.
– Si le club survit jusque-là.
– Un autre problème ?
– Je dois réunir deux autres membres pour mercredi prochain.
– Ah oui quand même. On est samedi, et j'imagine que tu abandonnes les recherches le Week-End.
– Tu imagines bien.
– Il ne reste que lundi, mardi et la date limite donc. Difficile. Surtout pour toi.
– Tu l'as dit...
– Tu as des personnes en vue ?
– ... pas vraiment.
– ... hé, tu as vraiment envie de le faire vivre, ce club ?
– Oui, oui, j'te jure. Même que j'ai explosé de joie quand j'ai vu l'acceptation.
– Oh.
– C'est de ta faute, rien que d'être ici me tempère. J'ai l'impression de ne plus être la même personne.
– Désolé de ne pas être de très bonne compagnie.
– Tu es excusé.
– Merci.
– De rien.

Sofian finit son verre en une grosse gorgée. Il faillit en vomir.

– Euuurrk... bon, cette bouillie infâme mise de côté, je m'encrasse là.
– Je me disais le même chose. Alors, tu es venu m'aider ou torturer ton estomac ?
– Je n'ai rien à faire...
– Pas envie de retourner dans ton appartement solitaire, n'est-ce pas ?
– ... je déteste quand tu dis tout haut ce que je veux nier.
– C'est mon job. Aller, viens, je te sors un tablier...

***

3h00.
Sofian rentra dans son appartement, épuisé. Dès qu'il ouvrit la porte, l'odeur rance le fit grimacer.

– ... je devrais ouvrir les fenêtres.

Le brun s'exécuta, un courant nocturne s'empara de son petit refuge.

– La chaleur humaine, hein...

Sofian s'encastra dans son canapé, le bras droit cachant son visage. L'adolescent était en pleine réflexion. Tout le monde finira seul. Au dernier moment, lorsque l'âme quitte le corps, personne ne nous accompagnera. C'était là le destin de chaque être : mourir, seul. À quoi bon tisser des liens pendant ce que l'on appelait la " vie " ? Après tout, qu'une personne eût dix, vingt, quarante voir-même cinquante amis, ne changerait rien au fait qu'elle mourra seule. La chaleur humaine n'était qu'une illusion, un mensonge, qui nous fait croire à une unité factice, qui nous fait juste oublier notre solitude, jusqu'au tout dernier moment.

– .....

Mais alors, tout en sachant le revers de la médaille, pourquoi est-ce que Sofian voulait à se point retrouver cette " chaleur " ? Pourquoi ne pouvait t-il plus supporter l'air solitaire de sa vie ? Lui-même ne le savais pas.
« Une fois que tu as goûté à la chaleur humaine, tu ne peux plus t'en passer. » avait dit Thomas.
Au fond, c'était ça. «  La chaleur » était une drogue, l'illusion qu'elle procurait est si merveilleuse qu'on veut la garder pour toujours. Une fois l'effet passé, une fois retourné à son pathétique état de larve solitaire, on tente par tous les moyens de retrouver ces sensations. Et la boucle continuait ainsi, jusqu'à la mort solitaire.

– Je crois... que je vais continuer le club. Il a raison cet enfoiré...

Ce club crée à l'improviste, sans membre, si récemment, et pourtant qui avait déjà chamboulé sa vie.
Sofian pensa une dernière fois à Camélia Rozelia. Après le plan " espionnage " de vendredi, elle était rentrée au lycée, assurant ces fonctions de présidente du conseil des élèves. Avant de partir, elle avait fait part de sa volonté de faire tomber Ilyana Manyula.
Sofian eut un petit pincement au niveau du buste.
Avait-il peur pour elle ? Pourquoi devait-il ressentir une émotion tel que la crainte envers une autre personne ? Ce n'était pas lui, ça ne le concernerait pas.
Et pourtant...
Il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter. Était-ce donc ça, le pouvoir de la sociabilisation ?

***

– Yo !
– Oya, je ne t'attendais pas aussi tôt.

Dimanche, 10h00 du matin.
Sofian entra au Thunderbolt, le bar de son cher ami d'enfance. L'établissement était quasiment vide.

– On a passé une petite nuit à ce que je vois ?
– Tu parles. J'ai cauchemardé qu'un horrible blondinet difforme me faisait la morale où que j'aille.
– Oh, voilà qui est étonnant.
– Faut que j'oublie ça, file-moi un Applesky.
– La pomme... fruit défendu. Il y aurait-il une symbolique cachée ?
– La ferme.
– Ce sera retenue sur ta paye.
– C'est là qu'on reconnaît les vrais potes.
– De rien.
– Ce n'était pas un compliment.
– Je sais.

Thomas prépara rapidement le cocktail et le servit à son ami. Sofian soupira.

– Pourquoi j'arrive à parler aussi simplement avec toi et pas avec les autres ?
– On est peut-être .... lié par le destin.
– ... je n'aime pas la manière dont tu le dis.
– Sinon, changea Thomas de sujet, tu vas passer toute la journée ici ?
– C'était mon but.
– Travail ?
– Faut bien, le loyer ne se paye pas tout seul.
– Je comprends. Je vais chercher le tablier...

Quelques minutes plus tard, brun et blond se trouvait derrière le comptoir. À rien faire. Faute de client.

– Ton bar est moisi, asséna Sofian.
– Que de tact. Tu blesses mon petit cœur.
– C'était le but. Enfin, j'imagine que 10 heures, c'était trop tôt.
– N'est-ce pas, mes habitués étaient dans un état lamentable hier soir – enfin ce matin plutôt – , ils prendront du temps avant de décuver, en espérant qu'ils arrivent chez eux sains et saufs.

Juste à ce moment précis, la porte du bar s'ouvrit, entraînant avec elle une belle petite clochette cristalline au tintement particulier.
Une grande et jeune femme, d'environ 19 ans, à la chevelure brune et assez courte, se dirigea vers le comptoir. Ce qui choqua le plus Sofian était ces yeux semi-ouverts et hyper-blasés.

– ... une habituée ? souffla le brun.

Thomas haussa un sourcil étonné, avant de se raviser.

– Ah oui, elle ne vient que les matins, normal que tu ne la connaisses pas.
– Hm.
– Nelly Strike, une vagabonde. Je ne saurais vraiment dire si c'est une habituée ou pas. De temps en temps, elle est fidèle au bar durant plusieurs semaines et de temps en temps, elle disparaît de la circulation pendant plusieurs mois avant de revenir comme si de rien n'était.
– Hm.

Nelly s'installa au comptoir, non loin des deux amis.

– Je te laisse t'en occuper.

Sofian tiqua.

– Moi ?
– Oui, on va mettre en pratique ce que l'on a dit hier. Tu vas te sociabiliser. Considère sa comme un entraînement.

Le brun jeta un coup d'œil vers l'incarnation même de la blasé-titude.

– ..... waaah, geignit-il. C'est niveau hardcore là.
– Faut toujours viser haut. Et ce bar est fait pour créer faire passer le courant entre les habitués, ce n'est pas pour rien que je l'ai appelé le «  Thunderbolt » !
– Tu l'as appelé comme ça parce que c'est la seule putain d'attaque de ton Elecsprint, que tu as traduit en anglais pour faire genre.
– Haha, on en reparlera, monsieur " J'ai un Pokémon Vol qui ne sait pas voler ".
– Je t'emmerde.
– Moi de même, allez, au boulot.
– Hm.
– Et prends tout ton temps, je m'occupe du reste de mon côté !
–...

Thomas s'éloigna, Sofian voulu le retenir plus longtemps mais malheureusement, d'autres clients arrivèrent. Le brun soupira et se dirigea vers la dénommée Nelly.

– Je vous sers quelque chose ?

La demoiselle brune leva le regard un bref instant.

– Bloody Mary.

«  .... ça commence bien, geignit Sofian. Et en plus c'est une chiure à préparer ce truc. »

À contrecœur, le brun saisit un verre à mélange et commença à préparer la mixture avec une étonnante dextérité.

– ... vous savez y faire.
– Je suis là pour ça.
– Hm.
– ... «  Compétence discussion : + 0 point d'xp !  Comment j'ai fais avec Camélia encore ? Oh, je l'ai harcelée 72 fois avec mon club, c'est vrai. »

Sofian versa le cocktail dans un verre type tumbler et le tendit vers la demoiselle.

– Votre boisson...
– Hm.
– ... «  communiquer, hein... » ... Vous venez souvent ici ?
– Oui.
– Ah.
– ...
– ... «  Okay... tentative ratée, y a pas à dire... qu'est-ce que je peux faire d'autre ... ?  et pourquoi je me mets autant la pression ? Rhaaaa, ce Thomas, il me mène par le bout du nez le salaud, je réagis juste comme il le veut ! Calme Sofian, calme, soit naturel. »

Le brun souffla péniblement. Une fois un peu plus serein, il observa Nelly du coin de l'œil. Même si la demoiselle était silencieuse, il fallait avouer qu'elle savait en imposer de part sa présence. Elle ne bougeait presque pas, telle une œuvre d'art. Classe, somptueuse, splendide. Le moindre de ses rares gestes étaient d'une finesse et élégance rare.

– ... oh.

Le regard de Sofian se fixa sur la main de sa cliente.

– ..... jolie cicatrice.

Nelly regarda brièvement sa main droite, une longue et mince ligne rougeâtre jurait avec sa délicate peau blanche.

– Elle a une histoire particulière ?
– ... on peut dire ça.
– Oh. C'est secret ?
– Pas vraiment.
– ... vous voulez en parlez ?
– ... ça ne me dérange pas.
– ..... je vois. «  Je me sens comme un putain de pêcheur qui tente désespérément de remonter son poisson... »
– ...
– ... euh... «  c'est moi qui dois deviner c'est ça ? Rhooo... »... accident de cuisine ?
– Non.
– ... «  Failed, retry or quit ? »
– Dans un combat.
– ... oh ?
– Je participe souvent à des combats sauvages.
– Des combats sauvages !?

Sofian haussa la voix par inadvertance. Il avait déjà entendu parler de cette pratique, les combats sauvages étaient le nom que l'on donnait à des affrontements particulièrement violent, incluant Pokémon et dresseur. Un lieu regroupant des brutes en tout genre, bien loin du genre d'endroit où l'on espérerait rencontrer une femme aussi distinguée que Nelly.

«  Ilyana..., pensa inconsciemment Sofian. »
– Voilà qui est... surprenant, se calma le brun.
– Pas vraiment.
– Haha..., cette fois-ci, je ne peux être d'accord. J'ai du mal à imaginer pourquoi une femme telle que vous fait dans ces ..... combats !
– Je suis forte.
– Je n'en doute pas une seconde...

Les combats sauvages étaient d'une telle démesure que réussir à en sortir d'un seul en un seul morceau relevait presque de l'exploit. Inutile de dire que ces rencontres ultra-violentes étaient parfaitement illégales.

– ... tu as dû en voir de toutes les couleurs, souffla Sofian.
– J'ai l'habitude.
– ... ça fait longtemps que tu participes à ces combats ?
– Oui.
– Ça à au moins le mérite d'être clair...
– Hm.
– ... «  Bon, j'ai commencé à la tutoyer et elle n'a pas réagi. C'est bon signe... je suppose ? Même si je n'imaginais pas qu'elle ait une histoire aussi peu commune..., je devrais peut-être rester sur ce terrain là » ....... tu as quels genres de Pokémon ?
– Puissant.
– Évidement..., mais je veux dire, leur espèce ?
– Un Insécateur.
– Fort, agile, tranchant...
– Oui.
– ..... «  Pourquoi le Dimoret d'Ilyana me vient en mémoire ? » Personnellement, j'ai un Arkéapti qui ne sait pas voler. Il est relativement fort mais pas très agile...
– Oh.
– Ehm, oui.
– ...
– ... «  ne pas abandonner... » ... Si ce n'est pas indiscret... pourquoi participes-tu as ces combats ?
– .....

Nelly Strike but une petite gorgée de son Bloody Mary, avant de rester fixée sur son verre.

– ...... «  Euh.... m'envoie chier là ? Bon, c'est un peu l'impression que j'ai depuis le début de discussion, mais là clairement, elle m'a lancé un gros vent ! »
– ... c'est amusant.
– ... hein ? «  To, je réagis comme Camélia maintenant, c'est pas bon... euhh... attendez un instant, c'est ça, sa réponse à ma question ? Elle ne m'envoyait pas de vent, elle réfléchissait juste ? ... j'arrive tellement pas à la cerner ! »
– ... les combats sont amusants, répéta Nelly.
– Sans vouloir d'offenser, j'ai du mal à t'imaginer d'amuser...
– Je rie, parfois.
– Je payerais cher pour voir ça.
– Hm.

Nelly esquissa un micro-sourire, Sofian le prit pour une énorme victoire. Le brun osa continuer, ne voulant s'arrêter en si bon chemin.

– Il y a quelqu'un dans mon lycée qui conçoit les combats comme un moyen d'extérioriser sa violence.
– Oh ?
– Elle est extrêmement puissante... voir même invincible. Son style est si agressif, elle pourrait blesser et tuer sans aucun remord.
– Hm.
– Le plus étonnant c'est qu'elle attend toujours une provocation pour se défoulerr, elle ne lance jamais l'initiative. Elle attend une excuse pour agir.
– ...
– Elle dégage une telle aura d'animosité... pourtant, sans ça, elle serait presque mignonne avec ses friandises et sa petite taille.
– Peut-être... qu'elle n'est pas méchante.
– ... comment cela ? «  Waaah, elle m'a vraiment écouté ? »

Nelly fixa Sofian de ces yeux à demi-ouverts.

– Sentiment d'insécurité.
– ...
– ...
– ...
– ... «  Bon, je ne m'attendais pas à une longue tirade, mais tout de même... »

Le brun soupira.

– Que veux-tu dire par là ? tenta t-il follement.
– Peut-être... qu'elle a peur. Peur du monde qui l'entoure.
– Peur...
– Oui. Elle ne réagit que lorsqu'elle se sent agressé. Si elle ne se sent pas agressée, elle ne réagira pas.
– ... pas faux.
– Mais comme elle a peur, ses réactions sont disproportionnées.
– ... elle a la sensation d'être seule au monde, que le monde est son ennemi et que seule elle peut l'en protéger... c'est ce que tu veux dire ?
– ... en quelque sorte.
– Mmh... ça a du sens. «  Tout le monde est seul, les autres ne sont que les autres. On croit juste des mensonges tels que l'amitié ou la camaraderie afin de nier sa solitude... mais Ilyana n'acceptent pas ces mensonges, elle est condamnée à vivre sa solitude de plein fouet et d'en subir les conséquences... »

Alors que Sofian était perdu dans ces pensées, Nelly haussa un sourcil.

– ... ça ne va pas ?
– WAAAAAH  !! s'étonna brusquement le brun.
– ... ?
– Elle vient sérieusement de me poser une question là ?! ......... euuuh ... deux minutes, ne me dis pas que j'ai dit ce que je pensais à voix haute, hein ? Rhaaaa ! Non , je n'ai rien dit, rien dit du tout, temps mort ! Deux secondes, je reprends mon air cool et serein... inspiration, expiration... inspiration... expiration...

Sofian continua ses exercices respiratoires avant de poursuivre avec tout le calme de l'univers :

– Ça va, je réfléchissais juste.
– ...
– ...
– ...
– ...... j'ai niqué toute ma crédibilité, hein ?!

Nelly cligna plusieurs fois des yeux avant de pouffer.

– Un peu, oui ! Haha !

Non loin de là, Thomas Raibolt, qui observait tout du coin de l'œil depuis le début, tiqua.

«  Non ! Il l'a fait rire ?! Han, je l'avais sous-estimé le petit. »

Même Sofian, qui était persuadé d'avoir tout fait rater s'étonna franchement.


***

– Au revoir.
– A la prochaine !

Nelly sourit et sortit du Thunderbolt. Thomas s'approcha de Sofian.

– Eh bien joli cœur, comme ça on drague en service ? Pendant que le patron fait tout le boulot à côté ? Et on espère être payé en plus ? Quel culot !
– ... va chier. C'est toi qui m'a envoyé là. Et j'avais l'impression que tu m'aurais renvoyé vers elle si je tentais de m'échapper...
– Pas faux.
– Toi aussi, j'ai du mal à te comprendre.
– C'est pour ça qu'on est ami. Sinon, tu t'es bien débrouillé joli cœur, tu l'as même fait rire.
– ... c'est mon nouveau surnom ? Et je n'ai fait que parler de banalité...
– J'aimerais savoir ton secret, je n'ai jamais réussi à engager une conversation de plus de trois minutes avec elle. Je tente encore désespérément de battre ce record, j'en cauchemarde même le soir... Alors que toi, ça va faire quoi, une heure que tu papotes ?
– ... c'était pas facile.
– Mais tu as réussi. Alors, ça te fait quoi de t'ouvrir socialement ?
– Épuisant. J'ai une folle envie d'une corde et d'un tabouret, là, tout de suite.
– Haha ! Faut dire qu'elle n'est pas facile la petite.
– Je n'arrive toujours pas à la cerner...
– Ah ça, déjà que comprendre une femme c'est hardcore, mais Nelly Strike, ça relève du divin, et encore !
– Mais j'y arriverais un jour.
– Toi et ta manie de vouloir tout comprendre...
– La prochaine fois, je saurais à quoi m'en tenir.
– La prochaine fois ? Tu comptes revenir travailler dans la matinée ?
– Oh non, aujourd'hui s'était exceptionnel.
– Pourtant Nelly ne vient que le matin...
– Je sais.
– Alors pourqu...

Le blondinet plissa les yeux.

– Sofian Aaken, vous me cachez quelque chose !

En toute réponse, le brun sourit légèrement et répondit simplement.

– Si tu savais comment j'ai hâte de voir sa tête...
– ... hein ?