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Nous serons les meilleurs dresseurs ... de Naerth



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» Auteur : Naerth - Voir le profil
» Créé le 07/01/2015 à 13:35
» Dernière mise à jour le 07/01/2015 à 13:35

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#41 - [SPECIAL] Parc Safari, le pokemon Mew !
« Un jour, je serai le meilleur dresseur. »

Cette phrase, de nombreux enfants l'ont répétées des dizaines, voire des centaines de fois, alors qu'ils débutaient leur voyage. Ces globe-trotters en herbe ont tous un point commun. Ils vivent dans le monde des Pokémon. Des créatures dotées de pouvoirs fabuleux ! Certains se contentent d'en faire des animaux de compagnie, tandis que d'autres les mettent au centre de leur vie. Les dresseurs en font partie. De nombreuses compétitions existent pour satisfaire leurs envies de combattre. L'une des plus prestigieuse est la Ligue Pokémon. Un nom très simple pour désigner un système mis en place dans chaque région qui se clôture par un tournoi annuel permettant de récompenser le meilleur dresseur. Tous ceux qui rêvent de gloire visent ce sommet.


Parmi tous ces jeunes, avec une tête remplie de rêves, se trouve Taï. Lui n'est pas spécialement attiré par la renommé ou la force. Son principal but est d'être proche de ses Pokémon et d'aider les autres. Si le dressage est devenu l'un de ses centres d'intérêts, c'est à cause de son grand frère : Akaï. Celui-ci a quatre ans de plus que Taï et a étudié dans l'école Pokémon de leur village, Bourg-en-ciel. À neuf ans tout juste, il était déjà prêt pour quitter le domicile familial, qui fait également office de pension Pokémon. Malheureusement, le destin peut être parfois cruel. On lui a diagnostiqué une maladie du cœur, lui empêchant des efforts ou des émotions trop intenses. Cependant, le destin peut être parfois déjoué. À quinze ans, grâce à un concours de circonstances inattendus et à l'initiative de Taï, Akaï a pu être déclaré apte pour voyager et il a ainsi pu commencer sa carrière de dresseur. Son petit frère, d'ailleurs, en a profité pour également se lancer dans cette aventure. Du haut de ses onze ans, il est parti seul. Enfin, pas tout à fait. Son Elekid, né d'un œuf offert par Akaï, le suit sans hésiter. Taï croisent de temps en temps son aîné, ainsi que ses rivaux. Ils s'affrontent pour savoir qui est le plus fort, tout en gardant du respect pour chacun. Il a été rapidement rejoint par Johanna. Elle aussi désire atteindre un haut niveau dans les combats Pokémon. Seulement, elle a échangé son premier compagnon contre un Pikachu désobéissant. Elle voyage aux côtés du jeune homme pour se lier à la souris électrique et ainsi commencer sa propre collection de badges. Ces emblèmes sont nécessaires pour participer au tournoi de la Ligue Pokémon d'une région. Il en faut huit minimum pour s'y inscrire.



Actuellement, Taï possède quatre badges de la région de Kanto. Il est donc à la moitié du chemin. Avec son amie et leurs créatures, il se dirige vers Parmanie, ville où se situe la prochaine arène. La route est assez longue, mais heureusement, il ne leur reste pas beaucoup de chemin à faire. Leur progression va cependant être retardé.


-Qu'est-ce que c'est que ça ? demande Taï.


Un immense clôture se dresse sur le chemin. Derrière, on peut voir une immense plaine sauvage.


-C'est encore une propriété privée ?

-C'est immense, commente Johanna. Mais je sais où me renseigner, moi.


Elle sort son guide régional, appartenant à l'origine à Taï, mais il ne pense jamais à le lire. Pendant que la blonde feuillette les pages, le jeune homme tente de repérer un quelconque indice, tout en empêchant Pikachu d'essayer d'entrer.


-Oh ! C'est le Parc Safari !

-Le quoi ?


Johanna frappe son compagnon de voyage avec le livre, puis reprend sa lecture :


-Comment peux-tu te prétendre dresseur et ignorer ce qu'est le Parc Safari ? C'est une immense réserve naturelle de Pokémon. On y trouve des espèces rares, parfois introuvables autre part dans la région.

-On peut les observer alors ?

-Mieux que ça. On a le droit d'en capturer quelques uns. Il est également possible d'avoir un guide.

-Très peu pour moi, se vante Taï. Je peux parcourir cet endroit en long, en large, et en travers, sans problème.

-Dit celui qui se perd dans n'importe quelle ville de taille moyenne.

-Justement. Les villes sont de véritables labyrinthes, alors que dans ce genre d'endroit, on peut marcher dans toutes les directions et aller tout droit sans être gêner. Ou presque. Je peux m'y retrouver là-dedans.

-Je te fais confiance, soupire Johanna en rangeant son livre.


Elle ferme son sac à dos et ouvre la marche pour se rendre à l'entrée. Ils arrivent rapidement devant un grand bâtiment dont la devanture ne laisse aucun doute sur la nature de ce lieu. Les deux enfants y entrent. Ils se retrouvent dans un petit hall abritant de nombreuses portes, dont une, vitrée, mène à l'intérieur du parc. Mais avant d'y accéder, il faut passer devant un point de contrôle. Tout d'abord, Taï et Johanna vont au bureau d'accueil pour se renseigner :


-Bonjour, dit le garçon. Nous aimerions participer au Safari.


Derrière le comptoir, une femme dans la quarantaine, plutôt maigre, leur donne une brochure et leur explique :


-Nous avons différentes formules. Sur cette page, elles sont présentées de la moins cher à la plus onéreuse. Les pages suivantes détaillent chaque formule. Peu importe celle que vous choisissez, il est interdit d'attaquer les Pokémon de la réserve avec les vôtres. Vous avez toutefois le droit de vous défendre. De plus, le nombre de safariball qui vous sont fournies est identique.

-On va prendre la formule la plus basique, décide Taï. Juste des safariballs et pour le reste, on se débrouillera nous-même.

-C'est quoi, cet encart ? demande Johanna. « Capturez le mystérieux Pokémon du Parc ! »

-Oh ça, c'est une animation si vous aimez les challenges. Il existe un Pokémon, dans ce parc, extrêmement rare. Il est encore plus difficile à trouver qu'un Leveinard. Si vous découvrez son identité et que vous en capturez un, vous recevrez un prix.

-C'est quoi, le prix ?

-Pour le savoir, il faut le remporter.

-Capturer un Pokémon est déjà une belle récompense, pour moi, déclare Taï. On peut y aller, maintenant ?

-D'accord. Excuse-moi de vouloir m'informer et m'instruire.


Son ami comprend l'allusion, pour une fois, et se contente de hausser les épaules. Ils arrivent au point de contrôle. Des gardiens vérifient les Pokémon qu'ils ont déjà sur eux puis accrochent un petit boîtier à leur ceinture. Il s'agit d'un appareil permettant de les localiser et de repérer s'ils envoient une bête en combat. Ainsi, ils peuvent réagir rapidement pour empêcher tout débordement. Au bout d'une dizaine de minutes, Taï et Johanna pénètrent enfin dans le Parc Safari.


-Tout de même, relance la blonde, tu n'es pas curieux ? Un Pokémon rare.

-Bien sûr que si. Je serais ravi de le voir. Mais de là à le capturer, pas vraiment. S'il est si rare, autant le laisser vivre en liberté, non ?


Johanna ne dit rien, mais reste pensive. L'endroit est une immense plaine, semblable à une savane, recouverte d'herbes sèches, d'arbres exotiques, et de quelques points d'eau, plus ou moins grands. Les deux voyageurs se promènent donc au milieu de tout cela, à la recherche d'un Pokémon qui pourrait les intéresser. Normalement, leur temps n'est pas limité, mais ils préféreraient rentrer avant la nuit. Au cas où, ils notent approximativement les emplacements de divers abris. Ce sont de grandes cabanes mises en place pour se reposer ou demander de l'aide. Le soleil commence à décliner dans le ciel alors qu'ils n'ont rencontré aucun Pokémon attirant suffisamment leur attention.


-Finalement, on va devoir dormir dans le coin, fait remarquer Johanna.

-Si j'avais su, j'aurais essayé avec le Paras de tout à l'heure.

-C'est pas si grave. Dans le pire des cas, on trouvera peut-être un abri avec des gens qui pourront nous donner des conseils.

-Espérons. Je n'ai pas envie d'être venu ici pour rien.


Ils repèrent le cabanon le plus proche et s'y rendent. À l'intérieur, il n'y a qu'un homme en tenue d'exploration, le chapeau posé sur la table, retourné, endormi sur un tas de feuille. Ses cheveux courts et son bouc au menton sont grisonnants. Son visage est carré, si l'on excepte ses oreilles décollées. Le stylo qu'il tient dans la main laisse penser qu'il s'est assoupi sans le vouloir. Taï et Johanna referment la porte et s'installent discrètement, pour ne pas le réveiller. La maisonnette n'est constituée que de deux pièces. Une salle de bain se trouve sur la droite, avec une douche et des toilettes. L'aménagement de la pièce principale est assez simple. Trois paires de lits superposées sont plaquées contre le mur du fond. Sur la gauche, on a installé une plaque de cuisson ainsi qu'un évier, à côté d'un petit frigo. Enfin, au milieu trônent deux tables entourés de trois chaises chacune. Les deux enfants posent leurs affaires sur les lits de droites, en haut pour Johanna et en bas pour Taï. Pikachu préfère s'installer sur ceux d'à côté. Ensuite, la blonde décide de préparer le dîner, pendant que le garçon jette un coup d'œil aux papiers de l'adulte inconscient.


-C'est malpoli, tu sais ? murmure Johanna.

-Son corps en cache les trois quarts, répond Taï sur le même ton, et son écriture est illisible.

-Ce n'est pas une raison !

-Je crois qu'il cherche un Pokémon...

-Sûrement le rarissime qui donne droit à la mystérieuse récompense.


Elle sort des assiettes en carton et des couverts en plastique et met la table. Taï détourne les yeux et s'assoit. C'est alors qu'il se cogne le genou sur l'un des pieds de table. En plus du bruit provoqué par la chute de sa chaise, il ne peut s'empêcher de crier sous la douleur. L'inconnu se réveille en sursaut en hurlant :


-Ne vous moquez pas ! Il existe !


La jeune fille s'empresse de sortir une trousse de soin, qu'elle pose à côté de Taï en lui faisant comprendre qu'il doit se débrouiller pour un si petit bobo, et s'excuse auprès du troisième hôte :


-Je suis désolée. J'espère qu'on ne vous dérange pas.

-Quoi ? Je ne suis pas à.... Oh oui, je me souviens. Vous ne me dérangez pas. C'est un lieu public, après tout. En plus, je m'étais interdit de dormir avant que la nuit tombe et... la nuit est déjà tombée ?

-Oui. C'est pour ça qu'on est là.

-C'est pour ça que j'ai si faim, dit-il en se tenant le ventre.


Il se penche sous la table pour en sortir un sac à dos. Il y prend un paquet de gâteaux secs entamés qu'il commence à mâchouiller.


-Vous allez vraiment manger ça ? s'inquiète Taï.

-Oui, pourquoi ? Je ne vais quand même pas vous piquer votre nourriture.

-Ils sont périmés depuis six mois...

-Quoi ? Déjà ? Je me disais qu'ils étaient amer...

-Vous pouvez vous servir, rassure Johanna. Ce sera notre manière de nous excuser de vous avoir réveillé.


L'homme accepte. Ils mangent donc tous les trois et en profitent pour se présenter :


-Je m'appelle Lucien. Cela fait plusieurs années que je cherche un Pokémon dont l'existence est fortement remise en question. La majorité des gens dit qu'il a disparu, et d'autres pensent qu'il n'a jamais vécu sur cette planète. Je refuse d'y croire et je veux le trouver.

-Comment s'appelle-t-il ?

-J'ai oublié... C'est noté quelque part sur cette feuille... ou alors une autre page. Mais ce n'est pas important.

-Un peu, quand même.

-Je m'en souviendrai quand je le verrai. Bref, d'après mes recherches, il vivrait ici, dans le Parc Safari.

-Ce serait lui, le Pokémon de leur jeu ?

-Possible. Cela expliquerait pourquoi on entend peu parler d'un quelconque gagnant, dit Lucien. Pour le moment, personne n'a vu de créatures étranges. J'ai donc dû ratisser tout cet espace ! Il me reste encore toute ces zones.


Il déplie une carte, à côté de toute sa paperasse. Elle représente le Parc Safari. Une grande partie est maladroitement repassé au marqueur noir.


-Peu de gens vont dans cet endroit, explique-t-il en montrant du doigt la zone de sa carte non raturée. C'est une jungle épaisse. Les Pokémon y sont plus féroces. C'est l'endroit idéal pour s'y cacher.

-Pourquoi ne pas y être allé directement ?

-J'ai commencé par les parties les plus faciles à explorer. Le reste est si dense qu'il faudra que j'y passe plusieurs fois pour être sûr qu'il n'y a rien.

-On peut vous aider ! s'exclame Taï.


Johanna enfouie son visage dans ses mains. Elle sentait venir cette phrase à des kilomètres. Cela ne la dérange pas de crapahuter pour chercher un Pokémon, mais au compte d'un inconnu, elle considère qu'il s'agit d'une perte de temps.


-Vous feriez ça ? J'accepte avec joie ! Mais il faudra rester groupé. Je n'ai aucune image de lui et je ne sais pas dessiner, donc ce n'est pas sûr que vous le reconnaissiez. Ce que je peux vous dire, c'est que son pelage est dans les teintes roses.


Ils finissent de manger, puis vont se coucher. Pikachu regarde d'un mauvais œil Lucien, mais les dresseurs ne s'y attardent pas. Dans la nuit, alors que l'adulte ronfle profondément, Johanna murmure tout de même :


-Il est bizarre, ce type.

-Comment ça ?

-Il n'a aucune balise sur lui. Ils n'ont pas pu le laisser entrer comme ça.

-Peut-être que si, suggère Taï à voix basse. Il n'a aucune pokéball non plus. Il ne peut ni faire sortir de Pokémon, ni en capturer. S'il ne fait que fouiller, ce n'est pas vraiment utile.

-Et s'il se fait attaquer ? Ou s'il se perd ? Et il y a des croquis étranges sur ses feuilles.

-C'est un scientifique, répond-il en baillant. Ils travaillent souvent avec des machines compliquées. Quand il aura trouvé ce Pokémon inconnu, il devra déterminer son type, son espèce. Des trucs comme ça.


Taï ferme les yeux, bien décidé à dormir lui aussi. Johanna continue de réfléchir, mais elle se perd dans ses pensées et s'endort à son tour. Le lendemain matin, les trois occupants de l'abri se lèvent à l'aube. Ils devraient arriver rapidement à la zone qui les intéresse, mais l'explorer prendra sûrement plusieurs jours. La jeune fille reste méfiante à l'égard de Lucien, bien qu'il semble rempli de bonnes intentions. Il fait traverser la savane aux enfants pendant une heure, jusqu'à arriver à l'orée d'une épaisse jungle. Le scientifique sort une machette, mais préfère s'en servir pour pousser certains obstacles plutôt que de trancher les végétaux qui grandissent de manière chaotique. Taï garde ses sens en alerte pour repérer un quelconque Pokémon. Il fait sortir Elekid pour l'aider. Grâce à sa petite taille, il peut plus facilement se faufiler dans d'étroits passages. Pikachu marche à ses côtés. Soudain, la blonde s'arrête.


-Que se passe-t-il ? demande son ami.

-J'ai entendu un grognement.

-Tu es sûre ? L'atmosphère est oppressante et on ne distingue pas grand chose.

-Peu importe, dit Lucien. Si vous avez le moindre doute, il faut en profiter pour fouiller encore plus minutieusement la zone.


C'est alors que Pikachu surgit de sous une plante aux immenses feuille, complètement terrorisé. Il se jette dans les bras de sa dresseuse et refuse d'en descendre. Elekid le suit juste après, en faisant un vol plané, pour atterrir aux pieds de Taï.


-Il ne s'est pas fait ça tout seul, commente-il. Tu avais raison, il y a quelque chose.


Un Pokémon sort de la pénombre. En voyant l'énorme paire de cornes qui orne sa tête, la souris électrique se cache les yeux.

« Scarabrute Type insecte. Forme de base. Pokémon Scarabée. Il se sert de ses cornes comme d'une pince. S'il ne parvient pas à trancher une proie en deux, il la projette au loin. »

Il lance un regard furieux aux deux créatures jaunes. Apparemment, ils se sont affrontés, car Scarabrute possède quelques blessures. Elekid se relève. Il n'en a pas fini avec lui. Il s'élance et utilise poing éclair. Scarabrute se sert d'armure pour réduire les dégâts, puis réplique avec yama arashi. Il met K.O. son adversaire sur le coup. Juste après, une aura rouge l'enveloppe pendant cinq secondes, faisant gonfler ses muscles.


-J'ai pas tout compris, avoue Taï.

-Yama arashi est une attaque qui inflige toujours un coup critique, explique Lucien. De plus, il me semble que le talent de ce Scarabrute est impudence. Quand il met un Pokémon hors combat, sa puissance augmente.

-Alors, il vient d'améliorer sa force de frappe et peut ignorer les augmentations de défense ? s'exclame Johanna.

-Je vous avais dit que les bêtes présentes ici étaient redoutables.


Taï regarde le Pokémon insecte. Il fait claquer ses pinces. Il est clairement d'une nature violente, solitaire, et impulsive. On pourrait croire qu'il veut juste chasser des intrus de son territoire, mais c'est faux. Il cherche clairement la confrontation.


-Puisque c'est comme ça, je vais t'apprendre les bonnes manières.


Le dresseur fait revenir Elekid, pour le remplacer par Salamèche. Deux têtes brûlées face à face. Scarabrute n'hésite pas à charger en premier, cornes en avant. Le reptile saute sur son dos pour esquiver et lui assène un coup de griffe acier. L'insecte se retourne et parvient à utiliser force poigne. Salamèche reçoit d'importants dommages. Elle ne se décourage pas et réplique avec lance-flammes. C'est au tour de Scarabrute de recevoir des dégâts considérables. Cependant, il tient vaillamment. Il se sert de plaie croix. Salamèche se protège avec ténacité. Encore un coup et il devra abandonner.


-Il est vraiment redoutable, observe Taï. Si j'avais eu un Pokémon comme lui face à Morgane, je suis sûr que j'aurais pu abattre son Aéromite.

-Ne me dis pas que tu comptes le capturer ?

-Si. Ne serait-ce que pour prouver qu'il a fallu qu'on se défende auprès des gardiens. J'ai ouvert des pokéballs, ils ne vont pas tarder.

-Oh, ne vous ne faîtes pas pour ça, rassure Lucien.


Personne ne relève cette phrase énigmatique. Salamèche utilise grimace. Baisser la vitesse de son ennemi peut lui permettre d'esquiver plus facilement. Malheureusement, Scarabrute est trop proche pour avoir besoin d'être rapide. Il inflige sa capacité yama arashi au Pokémon feu et le met K.O. à son tour.


-On ferait mieux de s'en aller, conseille Johanna. Il pourrait nous bouffer.

-Non. Ce n'est pas une question de survie, mais de volonté.


La blonde soupire sans retenue. Elle ne comprendra jamais ce désir d'être le plus têtu. Taï tente de réfléchir rapidement. Scarabrute a augmenté son attaque deux fois et possède de puissantes techniques. Il ne faut pas chercher à être plus fort que lui, mais plutôt plus malin. Il envoie alors Kadabra. Bien qu'il soit clairement désavantagé avec son type, il devrait pouvoir tenir tête à ce colosse de la jungle. Scarabrute se fiche complètement de l'identité de son opposant. Il fonce, pince en avant. Le Pokémon psy utilise alors téléport pour se mettre autre de portée. Il arrive dans un arbre et lance choc mental. L'insecte s'agite dans tous les sens. La confusion a dû s'emparer de lui. Taï projette alors une safariball, qui absorbe le Pokémon. La sphère remue violemment. Même dans la folie, Scarabrute lutte avec férocité. Subitement, la boule s'arrête de bouger. Un signal sonore et lumineux retentit. Le Pokédex réagit :

« Capture confirmée. Scarabrute. Sexe : mâle. Talent : impudence. Augmente l'attaque quand un ennemi est mis K.O. Attaques connues : plaie croix, armure, yama arashi, force poigne. »

Taï ramasse la sphère et dit :


-Il m'en aura donné, du mal.

-Vous êtes doué, commente Lucien. Je ne m'y connais pas vraiment en combats Pokémon, mais vous m'avez l'air capable.

-Capable de quoi ?

-Hé bien... capable de vous débrouiller... de vous battre.

-Bah oui. J'ai quand même quatre badges. Je suis loin d'être le meilleur, mais j'ai de la ressource.


Il fait revenir Kadabra dans sa propre pokéball. Il espère que le Pokémon mystérieux ne sera pas aussi hostile, sinon ils auront du mal à l'apprivoiser. Taï regarde aux alentours. Aucun gardien ne vient. Il se souvient alors des paroles prononcées par Lucien. Il s'apprête à lui demander ce que cela signifie quand il le devance :


-Bien, repartons. Si mes estimations sont justes, il faut aller au plus profond de cette forêt.


Il se remet à marcher, empêchant le garçon de lui parler. Taï garde cela pour lui, en pensant qu'après tout, Lucien a sûrement une autorisation spéciale. Les trois explorateurs poursuivent donc leur route, en empruntant des chemins de plus en plus sombres. Ils se voient obliger d'allumer leurs lampes de poche pour ne pas être aveuglé. Plusieurs heures passent, amenant les jeunes à se demander s'ils ne tournent pas en rond. Soudain, un rire sinistre s'élève des feuillages. Lucien sursaute et se cache derrière ceux qui l'accompagnent, en tremblant.


-Du calme. J'ai pu m'occuper du Scarabrute sans que vous ne réagissiez.

-Ce n'est pas pareil. Un son aussi aigu, c'est sûrement le fantôme d'une jeune fille morte ici et oubliée qui veut se venger !

-De quoi ?

-Ça n'arrive que dans les films d'horreur, rassure Johanna. Je dirais plutôt que c'est le cri d'un Pokémon.

-C'est quoi, un film d'horreur ?

-Tu n'as jamais été au cinéma ou regardé la télé ?

-Non, avoue Taï. J'étais occupé à la maison et mes parents m'ont toujours envoyé tôt au lit.

-Pour faire simple, un film d'horreur est une histoire jouée par des acteurs et censée effrayer les gens.

-Et des personnes regardent ça par plaisir ? Je suis plutôt content de n'en avoir jamais vu.

-Vous avez fini ? murmure Lucien. Pokémon ou fantôme, nous sommes en danger, actuellement.


Le rire se fait de nouveau entendre. Il semble plus proche, mais l'espace confiné crée un écho rendant difficile l'évaluation des distances à partir d'un son uniquement. Plusieurs bruissements s'élèvent alors. Droit devant le groupe, quelque chose fonce vers eux. Cette chose surgit des ténèbres en poussant un hurlement suraigu.


-AAAAAAAAAAAAH ! s'écrie Lucien.

-Il est trop mignon, s'exclame Johanna.

-Pardon ?


Lucien daigne regarder de plus près la terreur de cette jungle. Il s'agit d'un Pokémon rose, faisant moins de cinquante centimètres, avec une grande queue et un visage très enfantin. Il se met à rire, d'une manière agréable et joyeuse, en virevoltant autour de Taï et Johanna.


-Il veut jouer ? questionne le garçon.

-On dirait. En tout cas, il ne fait pas peur. Surtout à côté de cette grosse brute de Scarabrute.


Cela fait penser à Taï de vérifier l'identité de cette petite créature sur son Pokédex.

« Mew. Type psy. Forme de base. Pokémon nouveau. Son ADN contient tous les codes génétiques des Pokémon. Il peut apprendre toutes leurs capacités, ce qui laissent penser aux scientifiques qu'il est l'ancêtre des Pokémon. Pourtant son existence est remise en question malgré les témoignages de gens l'ayant vu. »

Les deux jeunes se retournent vers le scientifique, qui confirme :


-C'est... c'est lui. Le Pokémon que je cherche. Celui qui pourrait le premier être vivant de notre planète ! Enfin, si l'on excepte les Pokémon légendaires. Mais il est lui-même légendaire, aujourd'hui, alors qu'il y a des millions d'années, c'était le Pokémon le plus commun. Encore plus facile à trouver qu'un Rattata ou un Magicarpe.

-Pour un Pokémon remis en question, vous et le Pokédex savez beaucoup de choses.

-Ce ne sont que des théories, qui pourront être confirmée. Grâce à mon génie et à l'aide précieuse de la Team Shadow.


Taï manque de s'étrangler en tentant de parler. Il se met à tousser abondamment. Johanna et Mew lui tapote le dos pour qu'il reprenne sa respiration.


-Vous travaillez pour ces malfrats ?

-Ces malfrats ? Mais non, vous vous trompez. C'est une organisation scientifique, peu connue certes, mais avec beaucoup de moyens. Ils m'ont promis que si je trouvais et ramenais Mew, il m'offrirait un budget illimité, ainsi que l'assistance de leurs experts pour l'étudier.

-Le disséquer, oui ! Ou en faire une arme de guerre. S'ils trouvent le moyen de le faire se reproduire, et que son ADN contient effectivement le code génétique de tous les Pokémon, ils pourront créer des Pokémon artificiels et en faire une armée ! Ils pourraient même créer une nouvelle espèce supérieure aux autres.

-Voyons, c'est absurde. Comment appellerait-il cette espèce ? Mewdeux ?


Lucien s'esclaffe avant de reprendre son sérieux.


-De toute façon, je ne vous demande pas votre avis. Tout ce que je veux, c'est percer le secret de Mew. Si cela conduit à la destruction du monde, qu'il en soit ainsi !

-Nous ne vous laisserons pas faire.

-Ils m'avaient prévenu que je serais peut-être gêné par des enfants incapables de voir les miracles que la science peut créer. Heureusement, j'ai amené avec moi ce brouilleur de signal. Avec ça, les gérants du Parc Safari ne peuvent pas repérer l'ouverture d'une pokéball, ni aucune onde à proximité. Notamment, les ondes de ce perturbateur mental.


Il sort un boîtier étrange, muni d'un seul bouton.


-Avec ceci, tous les Pokémon sauvages des alentours vont vouloir vous dévorer. Évidemment, comme je serais à l'épicentre du signal, ils me laisseront tranquille si je menace de blesser Mew. Ils le protègent, voyez-vous.


Il active sa machine et de nombreux rugissements s'élèvent. Cette jungle est devenu encore plus hostile qu'avant. Avec les Pokémon affaiblis de Taï et le peu d'expérience de Johanna, ils risquent de ne pas pouvoir sortir d'ici vivant. Lucien sort ensuite de son sac deux plaques de métal, qu'il joint avec des barreaux, formant ainsi une cage, assez petite pour Mew.


-Rentre là-dedans, ordonne-t-il.


Mew prend peur et s'enfuit. Le scientifique corrompu se lance à sa poursuite, oubliant les deux autres.


-On ne peut pas le laisser faire, affirme Taï.

-Pour une fois, je suis d'accord avec toi. Il faut aider Mew, il a besoin d'aide.


Ils se mettent à courir, à leur tour, en poursuivant le Pokémon psy et son harceleur. Malheureusement, comme ce dernier l'a prédit, les créatures sauvages traquent Taï et Johanna. La jeune fille demande à Pikachu de se servir de tunnel pour que lui, au moins, puisse rejoindre et protéger Mew. Malgré ses peurs et son aversion envers sa dresseuse, le rat jaune accepte. Il creuse rapidement un trou et disparaît. Maintenant, les deux humains sont à la merci de leurs prédateurs. Jamais les faibles Pokémon de Johanna, les blessées de Taï, et les peu encore en forme, ne pourront tenir face à une marée d'ennemis. Justement, un essaim d'Insécateur leur bloque subitement le chemin. C'est alors que l'une des pokéballs de Taï s'ouvre toute seule. Scarabrute est sorti de son propre chef. Il rugit alors que les autres insectes s'arrêtent. Les trois Pokémon semblent discuter.


-Qu'est-ce qu'ils se disent ?

-Les Pokémon d'ici protègent Mew, rappelle Johanna. Cela concerne également Scarabrute. Il doit leur expliquer toute l'histoire pour qu'ils nous laissent tranquille.

-Mais, avec son machin-truc mental, il les contrôle, non ?

-Tu dois apprendre à être plus attentif. Ils les met juste en colère. Très en colère. Si Scarabrute parvient à rediriger cette colère vers Lucien, Mew est sauvé !


Ce raisonnement tient la route. D'ailleurs, les Insécateur ont l'air moins belliqueux. Ils se dispersent, sûrement pour prévenir toute la jungle que Mew a des problèmes. Ensuite, Scarabrute guide son dresseur et son amie là où devraient se trouver Lucien et Mew. Plus loin, justement, l'explorateur a finalement réussi à mettre le Pokémon de type psy dans sa cage. Fier de lui, mais également exténué, il s'est allongé par terre, le sourire aux lèvres. Il se lève, sans lâcher son trophée, et tente de déterminer de quel côté se trouve la sortie la plus proche. Il n'a pas envie de passer une minute de plus dans cette océan de verdure à la chaleur étouffante. Il n'a pas fait un pas qu'un Pikachu surgit du sol. Tous deux surpris, le rat électrique réagit tout de même plus vite en lançant un éclair sur le bonhomme. À cause du choc, Lucien lâche la prison miniature. Pikachu essaye de l'ouvrir, en rongeant les barreaux ou en les frappant, mais rien n'y fait.


-Tu perds ton temps, déclare le scientifique, cette cage a été façonnée de sorte qu'elle soit pratiquement indestructible. Tu ne peux pas l'ouvrir par la force sans que ce qu'il y a l'intérieur ne subisse de choc non plus.


Mew fronce les sourcils et signale à Pikachu qu'il devrait s'éloigner. Avec ses pouvoirs psychiques, le Pokémon légendaire tente de faire éclater cette boîte de l'intérieur. Lucien s'en rend compte et donne un violent coup de pied pour déconcentrer la petite créature. Pikachu se jette alors sur lui pour faire gagner du temps à Mew. Taï et Johanna, légèrement devancés par Scarabrute, arrivent enfin. Le Pokémon insecte fonce, cornes en avant, sur Lucien qui ressent une horrible douleur dans le dos.


-Il faut casser la serrure, suggère Taï en voyant Mew enfermé.

-Quelle serrure ? Je n'en vois aucune.

-Quoi ? Mais comment a-t-il fait pour le mettre là-dedans ?

-Peu importe. On sait que c'est une cage en kit. Les barreaux doivent s'enlever facilement en forçant un peu.

-NON !


Lucien parvient à s'extirper de l'étreinte de Scarabrute pour se jeter sur les enfants et récupérer sa proie.


-Je ne vous laisserai jamais m'empêcher de découvrir l'origine de la vie. Les Pokémon, les Humains... nous venons tous de quelque part. Nous avons forcément un ancêtre commun. Si ce n'est pas Mew, alors c'est un autre Pokémon, lui-même ancêtre de Mew ! Je découvrirai qui il est, même si pour ça je dois commettre l'irréparable.


Un grognement se fait entendre. Plusieurs paires d'yeux s'illuminent dans l'obscurité. L'explorateur commence à trembler, mais il est si proche du but qu'il est prêt à affronter tous les fantômes de jeune fille, mortes et oubliées, venues se venger. Mais ce n'est pas à ce genre d'entité à qui il aura à faire. Beaucoup de Pokémon, des centaines, peut-être des milliers encore cachés dans les fourrés, s'approchent. Certains bondissent sur Lucien, qui tente de se débattre. Rien n'y fait, il se fait emporter dans les entrailles de la jungle.


-Ils vont le manger ?

-Non, répond Taï. Les Pokémon savent reconnaître de la viande empoisonnée.

-Et pour Mew ? La cage n'est toujours pas ouverte.


Johanna a raison. Même Scarabrute, avec sa force incroyable, ne parvient pas à faire céder le métal. De plus, les enfants hésitent à demander de l'aide aux gardiens. Mew n'est sûrement par le Pokémon du jeu du Parc Safari, il vaut donc mieux garder son existence secrète pour le plus de monde possible. Mew se concentre alors. Une énergie psychique se dégage de lui. Soudain, un autre Mew apparaît. Un troisième, un quatrième, une dizaine de Mew se téléportent au même endroit. Ils se servent tous de leurs capacités mentales pour écarter les barreaux. Lorsque l'espace est suffisamment large pour faire passer le Mew captif, ils arrêtent et accueillent leur compagnon joyeusement.


-Je croyais qu'il était unique ? balbutie Taï.

-Ben... si on y réfléchit... qui dit « légende » dit « histoire ». Tout ce qu'on raconte sur les Pokémon légendaires n'est pas vrai. Par exemple, tu crois vraiment que c'est un Pokémon qui a créé l'univers ?

-Heu... non... pourquoi ? Il existe une légende là-dessus ?

-Oui. Ton manque de savoir me sidère, parfois. Tout ça pour dire que je doute fortement que les Pokémon légendaires soient tous uniques et possèdent tous des pouvoirs assez grands pour devenir des dieux.


Tous les Pokémon sauvages passent devant Taï et Johanna pour les remercier à leur manière. Apparemment, une petite colonie de Mew vit ici, cachée, protégée par les habitants du Parc Safari. Tous ne savent pas se téléporter, sinon celui chassé par Lucien aurait pu s'enfuir sans problème. Tous les Mew disparaissent, ainsi que les autres créatures. À l'exception de Pikachu, qui retourne auprès de ses humains, et de Scarabrute, qui accepte sa condition de Pokémon capturé. Celui-ci insiste d'ailleurs pour que Taï et Johanna le suivent. Ils sortent de la jungle, s'approchent d'une montagne, pénètrent une grotte, et arrive devant un lac dont l'eau étincelle.


-C'est magnifique.

-C'est vrai. Mais, pourquoi on est là ?


Soudain, un Pokémon sort sa tête de l'eau.


-Il est trop mignon ! s'exclame Johanna qui lance aussitôt une safariball.

-Hé, je n'ai même pas eu le temps de voir quel Pokémon c'était, se plaint Taï.

-Tu vérifieras quand je l'aurais eu.

-Et comment on fait pour savoir ? Les pokéballs ne flottent pas.


En effet, la sphère aux couleurs du Parc Safari a coulé à pic. Johanna plonge et remonte, en souriant.


-Je l'ai eu ! Quand tu regarderas quel Pokémon c'est, tu me liras ses caractéristiques.


Taï accepte dans un « Mmm » à peine perceptible.

« Minidraco. Type dragon. Forme de base. Pokémon dragon. Longtemps appelé « Pokémon mirage » à cause de sa rareté, de nombreuses colonies ont récemment été découvertes. Il mue très souvent, ce qui lui permet de grandir rapidement. »


-C'est une femelle, ajoute le dresseur. Son talent est mue. Il peut se servir de ligotage, groz'yeux, cage-éclair, et ouragan.

-Chouette. Tu prendras soin de lui, Pikachu ?


Surpris que sa maîtresse fasse attention à lui, il ne réagit pas au début. Ensuite, il accepte sans problème. Taï remarque que, depuis le tournoi de Céladopole, Pikachu n'ignore plus Johanna, même s'il reste légèrement distant. Maintenant, il est de temps de sortir du parc. Les deux voyageurs ont chacun capturé un Pokémon. Ils se présentent au point de contrôle, sans parler de leur aventure avec Mew, quand une musique entraînante retentit.


-Félicitations ! déclare l'hôtesse d'accueil à Johanna. Vous avez capturé le Pokémon mystérieux !

-Hein ? Vraiment ? C'était Minidraco ?

-Tout à fait. Concernant la récompense, il s'agit de deux tickets gratuits pour revenir au Parc Safari, ainsi qu'une Capsule Secrète.

-Une quoi ? demande Taï.

-Une Capsule Secrète, ou C.S., est semblable aux C.T., sauf que les C.S. peuvent s'utiliser à plusieurs fois.

-C'est super ! s'exclame-t-il. C'est quelle genre de C.S. ?

-Calme-toi, lui dit Johanna. C'est moi qui l'ai gagné. Je te laisserai peut-être t'en servir quand tu auras acquis plus de connaissances sur les Pokémon.


Taï se met à bouder, mais on leur révèle tout de même que la C.S. contient la technique surf. Quand on la remet à la jeune fille, son ami fait semblant de ne pas s'y intéresser, même si ses yeux sont inondés de curiosité. Ils repartent tous les deux, avec leurs compagnons de poche, en direction de Parmanie, là où attend le prochain badge de Taï.