Katyusha de Lady_Waka

« -Comment ça, quelque chose d'étrange ? »

Katyusha, la chef de char, observait Nonna, les jambes tremblantes, la tête en dehors de la tourelle.

« Nonna, qu'est-ce qui se passe encore ?
-Là, cette chose... elle est si... étrange !
-Mais qu'est-ce que c'est ?!
-On dirait une grosse araignée, avec... de gros champignons... sur le dos...
-... Nonna, rentre à l'intérieur et calme-toi, je m'en occupe... »

Katyusha, en sa qualité de commandante du char, fit rentrer Nonna à l'intérieur, et sortit la tête de la tourelle. Elle était petite, et finalement, elle dût sortir du char pour pouvoir voir correctement autour.

« ... Mais bon sang... Qu'est-ce que c'est que cette chose ?
-Je vous l'avais dit, capitaine ! »

La créature regardait Katyusha, perchée sur la tourelle, d'un air surpris, en poussant des « Paras, Paras ! »

« Je ne sais pas si cette chose est dangereuse, mais je n'ai pas envie d'essayer... Anna, démarre le moteur, on se barre de là ! »

Tandis que le char se mit à rouler, Katyusha restait sur la tourelle, à observer les alentours. Les créatures étranges étaient de plus en plus nombreuses autours de l'IS-2, malgré sa vitesse. Finalement, après avoir gravi les bords de la cuvette, le char se retrouva dans un bois relativement dense.

« Capitaine, on va par où ?
-J'en sais rien moi ! Va au sud-est, sait-on jamais... »

Le char mit le cap au sud-est, sans faire peu de cas de la nature : Il n'avait aucun mal à déraciner les arbres plutôt que de les contourner, et le faisait volontiers pour aller plus vite. Les créatures qui peuplaient les environs, différentes de celles de la cuvette, semblaient terrifiées par le puissant véhicule. Finalement, après environ trois heures en forêt, le tank entra dans une plaine paisible, où un village semblait se distinguer à l'horizon. Les alentours étaient peuplés d'un être ressemblant grandement aux vaches que l'équipage du char avait connues, bien que leur pelage soit d'une rose assez déroutant. Ils poussaient, eux aussi, des cris sans aucune signification pour l'homme.

Cet endroit était en tout cas assez ennuyant : Il n'y avait que des créatures de ce genre, broutant à perte de vue, et seul le village qui semblait exister au loin venait briser la monotonie du paysage. Finalement, après une heure de voyage des plus ennuyeux, le tank arriva dans ce qui était un village. Mais contrairement à ce que son équipage espérait, il n'était pas peuplé d'humains. Les créatures le peuplant étaient debout sur le bord de ce qui servait de route, les yeux rivés sur l'engin, la bouche bée, ne disant rien. Quand soudain, l'un d'eux lâcha :

« Mais qu'est-ce que c'est que cette chose ? »

Katyusha réagit alors au quart de tour.

« Anna, arrête le tank, ils semblent parler notre langue ! »

Une fois le char arrêté, le reste de l'équipage sortit par la trappe de la tourelle. Il était constitué de quatre filles.

Katyusha, la commandante, était petite et blonde, portant un uniforme militaire et un chapeau chaud, très utilise lors des hivers russes, un médaille accrochée à la veste. . Nonna, la tireuse, était plutôt grande, elle aussi habillée d'un uniforme, comme tout le reste de l'équipage. Elle avait les cheveux noirs, le visage ferme, et semblait plus sérieuse que n'importe qui ne pourrait l'être. Anna, la conductrice, était d'un taille normale, les cheveux bruns ni trop courts ni trop longs, les yeux bleus. Anastasia, la chargeuse, était plus petite qu'Anna, mais contrairement à ce que son ure mission pouvait faire penser, elle ne paraissait pas très forte. Ses cheveux étaient châtains et tressés, les yeux verts, et elle portait des gangs blancs.

Katyusha toisait les habitants du village d'un air méprisant et méfiant à la fois. Perchée sur son IS-2, elle imposait le respect, mais on était visiblement plus surpris par son espèce que par son air.

La foule devenait de plus en plus bruyante, retrouvant malgré la surprise sa capacité de parler. Mais quand un être semblant se fraya un chemin au milieu de la foule, elle retrouva son calme.

« C'est maître Barbicha !
-Laissez le passer ! »

Celui qui s'avançait ressemblait à un gros poisson chat qui se traînait lamentablement sur le sol. Pourtant, il semblait être très respecté, tous les autres ayant fait de de mieux pour le laisser passer.

« Ecoutez, jeunes gens... j'ignore ce qu'est cette chose qui vous appartient... mais vous feriez mieux de venir l'arrêter un peu plus loin... Ce serait mieux pour nous permettre de circuler, et je pense avoir des choses à vous dire... »

Les habitants furent très surpris par le pragmatisme de ce Barbicha, qui agissait comme si la situation était tout à fait normale et habituelle. Katyusha, ne connaissant rien des lieux, abandonna sa fougue habituelle et se laisse guider. La bourgade était très petite, et en une minute seulement, l'IS-2 pout s'arrêter à côté d'un petit plan d'eau où le Barbicha prenait place, paisiblement. Après avoir coupé le moteur, l'équipage du tank en sortit, faisant confiance à leur toute nouvelle connaissance pour se renseigner. Un petit chemin de pierre s'avançait dans l'eau, s'arrêtant sur une roche plus grosse, où l'on pouvait s'asseoir sans problème. Après s'être installée, Katyusha demanda aussitôt :

« Où sommes-nous ? Comment s'appelle ce pays ? Comment retourner en URSS ? »

Le Pokémon, bien plus calme, répondit sagement :

« Pour ainsi dire, je ne sais pays... je n'ai jamais entendu parler de l'URSS, et pourtant, je connais cette région par cœur... cela confirme ce que je pensais, en voyant que vous n'étiez pas un Pokémon : Vous venez d'un mon... »

Katyusha ne prit pas la peine d'écouter la suite pour poser une autre question.

« Pokémon ? Qu'est-ce que c'est ?
-C'est comme ça que l'on appelle tous les êtres qui peuplent ce monde. Ils ont des pouvoirs spéciaux liés à l'eau, les plantes, le feu, ect...
-... Ils ont l'air dangereux, vos « Pokémons », vous savez ?
-Ne vous inquiétez pas... Vu la puissance de votre machine, je ne pense qu'il n'y en ait qu'un ou deux capables d'être vraiment dangereux pour vous. Mais laissez-moi vous expliquer plus en détail... Je disais que vous veniez d'un monde extérieur à celui-ci. Je ne pense pas que vous êtes les premiers, mais je n'ai jamais remarqué de créatures autres qu'un Pokémon avant vous. Hors... Il y a une vieille légende qui dit que... si un être n'étant pas un Pokémon s'aventure dans cette région... Il passera une semaine à se transformer progressivement en Pokémon... »

Nonna eut cette fois-ci une réaction encore plus vive que Katyusha, perdant son légendaire sang-froid.

« COMMENT ? C'est... C'EST IMPOSSIBLE ! »

Katyusha, Anna et Anastasia étaient, elles, bouchent bée, trop surprise pour avoir une autre réaction.

Mais le vieux Pokémon fit de son mieux pour les rassurer :

« Ne vous inquiétez pas ! Selon cette même légende, si les étrangers reviennent dans leur région avant la fin de la semaine, ils redeviendraient ce qu'ils étaient avant !
-Eh bien... comment on sort de cette région ? Répondit Katyusha
-Désolé mesdemoiselles, mais je n'en ai aucune idée...
-Et si on trouve le moyen de quitter ce monde, après une semaine ?
-Vous resterez des Pokémons, et je ne pense pas que ce soit une excellente idée, si vous êtes les seuls de votre monde...
-Donc, on a une semaine, c'est tout ?
-Oui, c'est tout... d'ailleurs, votre transformation va s'étaler sur toute la semaine... vous devriez en voir les premiers signes demain... »

Katyusha se leva aussitôt, bientôt suivie des autres.

« Merci, monsieur... Barbicha, c'est ça ? Vos informations vont nous être utiles... Maintenant, on doit partir, il ne faut pas perdre de temps. »

Sur ces mots, l'équipage de l'IS-2 démarra son char, qui quitta rapidement le village, sous les regards de la foule et les derniers rayons du soleil couchant...