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Katyusha de Lady_Waka



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» Auteur : Lady_Waka - Voir le profil
» Créé le 24/12/2014 à 13:13
» Dernière mise à jour le 02/01/2015 à 00:20

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Tu peux fuir, mais pas te cacher...
Prusse Orientale, Novembre 1944

Depuis déjà trois ans, deux des plus grandes puissances du monde s'affrontaient dans un duel à mort, dans l'est de l'Europe. D'un côté le Troisième Reich, empire fasciste étendant sa domination à tout l'ouest du continent, et de l'autre l'Union Soviétique, titan communiste aux ressources semblant inépuisables.

Après avoir écrasé l'Union Soviétique à plusieurs reprises en 1941 et 1942, l'Allemagne ne subissait plus que de terribles revers, et était à l'agonie en cette année de 1944. D'un côté, les forces américaines et britanniques le grignotaient dans les airs et sur la terre à l'ouest, de l'autre, l'Armée rouge avançait à toute vitesse vers Berlin, infligeant de terribles pertes à l'empire allemand. Chose inédite depuis le début de la guerre, les forces soviétiques avaient pénétré le territoire du Reich en lui-même, faisant s'écrouler le dernier symbole d'invulnérabilité du « Reich de mille ans ».

Mais malgré les terribles défaites qui se multipliaient, et la fin qui se profilait, les unités allemandes continuaient à résister avec l'énergie du désespoir, infligeant un prix humain terrible à l'avancée allemande.

En ce petit matin de Novembre 1944, un char lourd soviétique IS-2 se mouvait dans la pénombre, en tentant de passer inaperçu. Probablement séparé de son unité, il tentait par-dessus tout de rester invisible : malgré la puissance du véhicule, un char isolé est un char détruit.

Pourtant, l'IS-2 est clairement un des meilleurs véhicules de l'époque. Son canon de 122mm est le plus puissant monté sur un char, et le tank peut se targuer d'un très bon blindage, sa vitesse était en outre tout à fait respectable. La fiabilité du moteur était aussi excellente, mais même avec toutes ces qualités, il ne peut affronter un groupe de chars Tigres, Panther ou même Panzer IV, courants dans l'armée allemande. Et l'équipage du char soviétique avait raison de se méfier, car un petit véhicule caché dans un bois l'observait. C'était un char de reconnaissance allemand, qui devait déjà être en train de transmettre les coordonnées de l'IS-2 à une unité de chars lourds allemands. Mais l'équipage du char soviétique, sur ses gardes, avait remarqué le pauvre Panzer.

« -Chef, j'ai un char en visuel.
-Hum... tu reconnais le modèle ?
-Un petit Panzer II. Ses armes ne peuvent rien contre nous, mais il pourrait donner notre position à l'ennemi.
-Eh bien, détruisons-le ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait, l'imposante tourelle du mastodonte soviétique se mit à tourner, et après quelques secondes, s'immobilisa et tira un coup. Il n'en a suffi que d'un seul pour que le petit char allemand explose, ne laissant qu'un châssis calciné.

« On l'a eu Nonna, maintenant il faut se barrer d'ici. Les Panther ne doivent plus être loin. »
Le tank soviétique changea alors de cap, se dirigeant vers des collines repérées au loin, à la vitesse de 40KM/H. Du bois où il était caché à l'objectif, il devait bien y avoir dix kilomètres, et il n'y avait plus qu'à prier pour ne pas être repéré et intercepté d'ici là. Le terrain était dégagé sur presque toute la longueur, boueux par endroits, de la neige formant une fiche couche à d'autres. Un terrain parfait pour des tirs à longue distance.

Le chemin fut épuisant à parcourir, rien que la peur des chars allemands pouvant en faire craquer plus d'un. Les quatre membres d'équipage du char tenaient bon, malgré l'angoisse et le manque de confort de l'IS-2.

En chemin, l'équipage put apercevoir quelques impacts sur la terre, et il était évident qu'on leur tirait dessus. Mais le char restait impossible à toucher, la distance sans doute.

Au bout de quelques dizaines de minutes, le tank arriva au pied dans collines. Il y avait, dans l'une d'elles, une entrée de grotte. L'IS-2 s'apprêtait à reprendre son chemin quand tout d'un coup, plusieurs Panzer V Panther surgirent des environ, tirant à volonté sur le mastodonte soviétique. Le premier réflexe de la conductrice fut d'entrer dans la grotte, tandis la tourelle, tournée vers l'arrière, permettait toujours au canon de tirer. Les chars allemands ne suivirent pas le soviétique dans la grotte, et la suite des événements aurait pu leur donner raison, vu que l'entrée s'effondra. Le char soviétique, pris entre un mur d'un côté et l'inconnu de l'autre, n'eut d'autre choix que d'avancer dans un noir presque total. De temps à autre, le chef de char faisait lâcher une rafale de balles traçantes par la mitrailleuse, pour voir le chemin à suivre. La grotte n'était qu'une grande ligne droite jusqu'à un point où elle se ramifiait. Le conducteur lâcha alors :

« Par où on va, chef ?
-Je crois voir de la lumière par ici... allons-y. »

Le tank s'enfonçait dans la grotte, et comme l'avait dit la chef de char, il y avait de la lumière, mais pas celle qu'on escomptait : Le sol était parsemé de petites fissures rouges, signe qu'il y avait de la roche en fusion en dessous.

«Vous êtes sûr que c'est le chemin ? ...
-Bah, on s'est engagé, on ne va pas faire demi-tour maintenant. Je ne sais même pas si le char pourrait le faire, vu le peu de largeur de la grotte. »

Finalement, la profondeur semblait diminuer : plus on avançait, plus les fissures étaient rares, et les murs perdaient leur teinte marron foncé pour en prendre un beige. Finalement, l'équipage trouva une sortie au réseau de cavernes, qui le menait au fond d'une sorte de grande cuvette rocheuse.

C'est alors que les quatre membres de l'équipage firent leur première rencontre avec une nouvelle sorte de créature.

« Katyusha, à ton avis, je devrais armer le canon ?
-Laisse Nonna, je doute que les allemands soient allés jusqu'ici. »

Nonna, la tireuse, sortit la tête de la tourelle pour vérifier qu'il n'y avait rien de dangereux dans les alentours. Au moment où elle ouvrit la trappe, elle et les trois autres membres de l'équipage se mirent à tousser pendant quelques secondes.

" -Qu'est-ce c'était, Nonna ?
-Je n'en ai aucune idée, mais... il y a quelque chose... d'étrange... à côté des chenilles..."