Les couleurs de la vie, la noirceur de l'âme
En un temps reculé, un peuple belliqueux, le peuple des Racaillou, vivait confiné sur la plus haute montagne qui sépare aujourd'hui Kanto et Johto, le Mont Argenté. Ils refusaient toute aide ou demande d'aide extérieure, et préféraient rester entre Racaillou. Leur chef, Grolem, disait que les peuples ne devaient pas se mélanger entre eux, rester purs, et que cela était valable autant pour les Pokémons que pour tous les êtres vivants de la planète.
Grolem étant plus fort, plus imposant que ses congénères, les soumettait tous à une pression. Certains marchaient avec lui de bon cœur, d'autres étaient forcés, de peur des représailles. Et d'autres encore subissaient agressions sur agressions, persécutions sur persécutions. Ceux là étaient ceux que Grolem considérait comme inférieurs par rapport au peuple des Racaillou, à cause de leur principale différence : Leur couleur. A la place du gris habituel des Racaillou, ceux ci étaient dorés. Ils n'en restaient pas moins des Racaillou. Pour remédier à ce « problème », disait Grolem, il envoyait régulièrement des troupes de Gravalanch inspecter les recoins de la montagne à la recherche de ces êtres différents. S'ils en trouvaient un, ils avaient ordre de l'enfermer au fin fond du mont, dans ce que les Racaillou appelaient l'enfer de la montagne. C'était une grande fosse remplie de lave dans laquelle une cage de roc avait été suspendue par les sous-fifres de Grolem. S'agiter était synonyme de fondre dans la lave et d'y entraîner avec soi d'autres Racaillou aussi innocents les uns que les autres. Des centaines de Racaillou à la peau d'or avaient été sacrifiés ainsi, à la plus grande joie de Grolem.
Dans leur malheur, les Racaillou n'auraient pu imaginer ce qu'il se produirait quelques mois après la prise de pouvoir de Grolem.
Les Humains vinrent avec un attirail important, à ce qu'ils ont laisser entendre, du matériel nucléaire, un matériel qu'ils auraient utilisé sur les Pokémons pendant la Grande Guerre, avant l'arrivée de Cobaltium, Terrakium et Viridium.
Une arme destructrice, et je prie Arceus que jamais vous ne rencontriez sa puissance mes enfants, car une telle rencontre est généralement synonyme de mort...
Les Humains attrapèrent avec des filets métalliques tous les Pokémons qui leur passaient sous la main, et abattirent ceux qui s'enfuyaient. Ce fut un massacre. Et c'est ce qui déclencha la Grande Guerre, en partie. Après les avoir tous capturés, ils les envoyèrent loin du Mont Argenté, à Unys, où ils devraient être enfermés dans une énorme prairie pour y être abattu plus tard. Les seuls qui ont eu un sort différent furent justement les Racaillou à la peau d'or. Les humains s'attachaient beaucoup à ce genre de métal, même s'il n'y avait qu'une petite couche. Mais ne vous méprenez pas, ils n'ont pas été épargnés pour autant. Leur sort fut bien plus douloureux. Les humains les jetèrent dans une fosse, et ce qui était entré sous forme de Racaillou ressortait sous forme de métal fondu. Métal qui se retrouvait sous forme de bijoux ensuite.
Ce que Grolem faisait subir à certains êtres de son espèce, les humains le faisaient aussi, et les monstres devinrent la proie de monstres beaucoup plus cruels. Je n'ai parlé me semble t-il que des Racaillou, mais Grolem ? Ce dernier fut laissé en vie, et relâché à la fin de la guerre. Son corps était présent. Son esprit s'était éteint à jamais. Et son cœur, qui avait jusque là été de pierre, avait cassé sa dure enveloppe pour fondre en lui. Malgré sa libération, il se laissa tomber à terre, et quitta la vie, il était pour lui impossible de réparer ce qu'il avait fait. Il s'était vu comme à travers un miroir, sur le visage des humains.
S'il y a un enseignement à tirer de cette histoire, c'est que la différence fait peur. Et les êtres capables de raisonner éliminent sans remords les différences, que l'être qui soit différent soit de la même espèce ou non. La forme, l'appartenance à une quelconque religion, la couleur. Autant de critères différents méprisés par la majorité. Mais la différence est bien la base de la vie. Ce qui est différent n'est pas forcément monstrueux ou anormal, un monde sans différences est un peu comme un tableau sans couleurs, il est morne et sans vie. Un monde comme cela n'a rien de parfait. La perfection est l'uniformité ne sont pas synonymes. Aucun modèle n'est prédéfini en ce qui concerne la vie. Chacun est différent, et c'est ce qui rend chaque être unique, et plein de vie.