Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

De feu et de glace [Première version] de Lacrima



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Lacrima - Voir le profil
» Créé le 16/11/2014 à 00:00
» Dernière mise à jour le 01/12/2014 à 10:51

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Epilogue
Lorsque Max ouvrit les yeux, il se trouvait debout au milieu de l'Atlantide. La cité de marbre blanc et d'ivoire n'avait rien perdu de sa splendeur d'antan, et un léger souffle de vent agitait ses mèches couleur de sang.

« Enfin réveillé ? » l'interpella une voix.

Il se retourna pour faire face à Arthur en personne, assis nonchalamment sur une colonne brisée. Il jouait avec un petit morceau de tissus brodé de rose que Max ne connaissait que trop bien et son coeur fit un bond.

« - Où as-tu eu ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où sont les autres ?
- Du calme. Tu peux être fier de toi, ils sont tous en vie. Où tu es un génie, où tu es complètement fou. »

Max se souvint avoir touché l'orbe bleu dans un geste désespéré. Il se souvint de son éclat azur, de la douleur qu'elle lui avait procuré. Et pendant une fraction de seconde, avant de plonger dans les ténèbres, il avait vu le monde à travers les yeux de Groudon.
Au dessus de leur tête, un long dragon émeraude ondulait paisiblement dans les cieux.

« - C'est Rayquaza. Tu as réussi à le faire venir.
- Oui... je crois que oui.
- Tu sais, je crois qu'on a étés un peu idiots tous les deux. Moi de croire que tu voulais me mettre des bâtons dans les roues, et toi de m'avoir autant contrarié.
- C'est un peu gonflé de ta part.
- Je sais. Mais il faut dire que tout se serait passé autrement si je n'avais pas touché cet orbe. J'étais à deux doigts de retrouver le type qui m'a sauvé la vie.
- Comment ? »

Ne comprenant pas très bien où le brun voulait en venir, il haussa un sourcil curieux. Arthur reprit, un sourire paisible sur les lèvres.

« - J'ai été un fils, un petit fils et un frère exécrable. Mais pour une fois que j'allais vraiment faire quelque chose de bien, j'ai encore tout fait capoter.
- Je ne suis pas sûr de comprendre.
- Tiens, fit Arthur en lui jetant le torchon au visage. Le doudou de ta sœur. Tu me l'as dit dans le bateau, ce matin.
- Oui mais... il était déchiré, dit-il simplement.
- Je n'ai pas non plus compris pourquoi je l'avais sur moi, ni pourquoi les deux morceaux étaient réunis comme si de rien n'était. Mais si tu veux bien, je vais te raconter une petite histoire. »

Attendant une réponse qui ne vint pas, il prit une longue inspiration et se laissa glisser au sol.

« C'est l'histoire d'un adolescent un peu idiot. Il en avait assez de servir de puching ball à son frustré de père tous les soirs, alors il est parti. Avec trois billets, une thermos et une boîte de biscuits. Il a pris un billet pour le Lokhlass et s'est installé en deuxième classe. Au fond à droite, près de la fenêtre. Tous les passagers le regardaient de travers ; le gosse n'arrêtait pas de jeter des regards par dessus son épaule, complètement parano. C'est quand il a commencé à s'endormir que les choses se sont gâtées. »

Max écoutait attentivement, sans un bruit.

«  Le capitaine à demandé aux passagers d'évacuer, mais il a été piétiné par la foule et s'est retrouvé allongé par terre, à l'autre bout des escaliers. Le ferry penchait dangereusement et l'eau allait entrer par les hublots d'une minute à l'autre. Il a cru que sa dernière heure était arrivée et tout espoir l'avait quitté. »
« C'est alors qu'un homme et son fils sont arrivés. Le vieux est allé le chercher jusqu'au fond du couloir, et le petit les a hissés jusqu'aux escaliers avec une lance à incendie. Ils se sont crus sauvés mais, quand ils sont arrivés sur le pont, ils ont été séparés.
Le gosse a coulé, mais un Carvanha l'a pris en pitié et l'a sauvé, ainsi qu'une autre des victimes.
C'était une toute petite fille, qui dormait paisiblement en serrant un morceau de torchon déchiré contre elle. »

Le roux baissa lentement les yeux vers le morceau de tissus qu'il serrait dans ses mains, et le plia en deux pour masquer la moitié du prénom.

« Emi... » dit-il simplement.

Un éclair de tristesse passa dans les yeux d'Arthur.

« C'est comme ça qu'il l'a appelée. Ils ont dérivé tous les deux en direction de Pacifiville, où une vielle les a élevés comme ses propres enfants. Mais au fond d'elle, Emi a toujours su qu'il restait quelqu'un sur la terre ferme pour elle. »

Il marqua un silence un peu gêné et s'étira longuement.

« La suite, tu la connais. »

Max acquiesça en silence, peinant à digérer la nouvelle. Alors sa sœur était en vie ? Emi était sa sœur !
Un sourire radieux se dessina sur son visage et il leva les yeux vers le brun.

« - Finalement, Sumishi avait raison. L'Atlantide donne bien une seconde chance aux victimes des naufrages.
- Pas pour toutes. Tu devrais rentrer, maintenant. Je crois qu'on t'attend. »

Le roux fronça les sourcils.

« - Et toi ?
- Moi ? Eh bien... »

Le pirate lui servit son plus beau sourire et plongea ses mains dans ses poches.

« Il y a un endroit où je devrais déjà être depuis longtemps. »

Alors qu'il prononçait ces mots, les colonnes de marbres et l'ombre du dragon commencèrent à se dissiper en une brume blanche, et les paupières de Max se fermèrent d'elle-mêmes.

Lorsqu'il les rouvrit, ce fut pour se retrouver nez à nez avec le visage inquiet de Sumishi.

«  Ça y est, tu es réveillé ? »

Le roux acquiesça difficilement, balayant la pièce du regard. Le bip-bip incessant des machines et les tuyaux translucides qui recouvraient ses bras ne trompaient pas, il était à l'hôpital.

« - Qu'est-ce qui est arrivé à notre découverte ?
- Arf. Engloutie, dit simplement Sumishi. Mais elle avait rien de magique, de toute façon.
- Pas sûr... » dit-il alors que le visage inquiet d'Emi apparut dans son champ de vision.

A leurs côtés, Kevin et Courtney examinaient avec attention les appareils sur lesquels il était branché. Il tourna ses yeux charbon vers l'adolescente aux splendides anneaux argentés qui serrait un chiffon contre son coeur.

« - Emi, tu voudras bien qu'on parle un moment ? Seuls à seuls ?
- Bien sûr ! acquiesça-t-elle, un peu surprise.
- Et Max, ta thèse ? fit la chercheuse. La date butoir était aujourd'hui...
- Je ne la mérite pas. J'en ferais bien une autre, si tu acceptes de me donner un coup de main. »

Sumishi eut un petit rire mais Max fit la moue, se souvenant soudain de quelque chose.

«  Et Arthur ? »

Le visage des deux jeunes femmes s'assombrit soudain et Emi posa sur ses genoux le morceau de tissus qu'elle tripotait nerveusement.
Max reconnut immédiatement le bandana de son rival, et leva les yeux vers elle.

«  C'est tout ce qu'on a retrouvé de lui. »

Le roux leur servit un sourire fatigué, mais paisible.

« Ne vous en faites pas. L'Atlantide donne une seconde chance aux victimes de naufrages. »