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Nous serons les meilleurs dresseurs ... de Naerth



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» Auteur : Naerth - Voir le profil
» Créé le 15/11/2014 à 18:08
» Dernière mise à jour le 15/11/2014 à 18:08

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#26 - L'école de Police. Le plus mauvais des élèves !
Taï et Johanna s'éloignent peu à peu de Safrania. Le dresseur y a tenté, sans succès, d'y décrocher son quatrième badge. Il avait déjà décidé, avant de défier Morgane, la championne, de quitter la ville juste après. Ils se rendent donc maintenant à Céladopole, où Taï espère gagner cette fois-ci. Le bon côté, c'est qu'il a rencontré Aldo, dans le dojo de Safrania. Celui-ci l'a aidé à apprendre puissance cachée à Abra. Bien qu'il ne le contrôle pas, il possède au moins une technique offensive maintenant. De plus, Johanna connaît le passé de son ami, et surtout le lien qui l'unit à Elekid et son grand frère, Akaï. Elle aimerait qu'il en soit de même pour elle et Pikachu. Le rongeur électrique, bien que moins désagréable envers sa maîtresse, reste encore assez distant. Pour le moment, le Pokémon marche en arrière, par rapport aux deux humains.


-Peut-être qu'avec de la bonne nourriture, déclare Taï, tu pourrais l'appâter.

-J'aimerais bien, mais je ne suis pas une excellente cuisinière. Il mange ce que je lui donne, mais sans appétit.

-Ou alors, il faudrait aller dans un centre de dressage.

-C'est quoi, ça ?

-C'est un établissement où des professionnels apprennent à des Pokémon au caractère difficile à obéir à leur dresseur. Les pensions font parfois appel à eux, et vice-versa. Il y en a peu, et ça coûte cher, mais en y restant au moins un mois, il devrait y avoir des progrès.

-Un mois ? Payant ? Non merci. Je préfère me contenter de la méthode naturelle.


En continuant leur chemin, ils passent près d'un immense mur. Il fait en réalité le tour d'un établissement gigantesque, avec un terrain tout aussi large. Un portail permet d'y entrer, mais il est gardé par deux hommes en tenue de policiers. Taï et Johanna n'y font pas plus attention, mais ils aperçoivent un troisième adulte, tenant un jeune garçon par le col, suivi par un Caninos.

« Caninos. Type feu. Forme de base. Pokémon chiot. Un Pokémon loyal et très protecteur. Il aboie dès qu'il sent son dresseur en danger et n'hésite pas à attaquer les intrus pénétrant son territoire. »

L'adolescent a l'air embarrassé. Les deux voyageurs commencent à se poser beaucoup de questions.


-Heu... bonjour monsieur, ose Johanna.

-Bonjour. Vous avez un problème ?

-On se demandait juste ce qu'était cet endroit et ce qu'il se passait.

-Oh, il s'agit de l'école de Police de Kanto. On y forme les personnes et les Pokémon destinés à servir dans les forces de l'ordre. Cet élève, justement, a laissé s'échapper le Caninos qui lui a été attribué.

-Votre école a l'air d'être très bien surveillée, pourtant.

-Oh, on contrôle les entrées et les sorties, mais rien de plus. N'importe qui peut passer par dessus ou sous un mur. Mais il n'y a rien à voler, ici.

-On a quand même quelques effets personnels, précise l'élève.

-Je ne t'ai pas donné l'autorisation de parler ! Une fois les portes passées, tu iras directement reboucher le trou creusé par ton Caninos. Ensuite, tu le laveras. Tu seras privé de repas, ce soir. De plus, tes actions seront signalées à tes parents, puisque tu es encore mineur.

-Non ! Infligez-moi toutes les punitions que vous voulez, mais ne dîtes rien à mon père.


Son supérieur affiche un sourire sadique. Il sait comment faire pression sur les jeunes dont il est responsable.


-Si ça vous intéresse, vous pouvez passer quelques jours en notre compagnie. Ceux qui hésitent à s'inscrire sont autorisés à passer une semaine dans notre école pour voir ce que ça fait. Vous réussirez peut-être à prouver à ce cancre que ce n'est pas si difficile.


Taï et Johanna se regardent. La carrière policière ne les a jamais intéressé. Toutefois, cela pourrait leur être utile.


-Est-ce qu'on devra s'occuper de Caninos, nous aussi ? Ou alors, on peut prendre un de nos Pokémon ?

-L'un de vos Pokémon serait mieux.

-Tant mieux. J'ai quelques soucis à me faire obéir de mon Pikachu. Je veux surtout me rapprocher de lui.

-Ne vous inquiétez pas, les instructeurs seront suffisamment sévères pour que vous restiez gentils avec vos compagnons.


Toujours en traînant son élève par le col, le surveillant les fait entrer. Taï et Johanna doivent remplir quelques papiers et présenter les Pokémon qui participeront à ce stage avec eux. Bien sûr, la blonde choisit Pikachu et le brun, Elekid. Ils reçoivent ensuite des uniformes bleus foncés. Ils peuvent garder leurs sacs, mais ils doivent éviter au maximum de faire sortir leurs autres compagnons. On vérifie ensuite les lits inoccupés.


-Tiens, quel hasard surprenant. Vous serez dans le même dortoir que l'élève Victor, celui que vous avez vu dehors. Il y aura aussi un second élève, Jean.

-On dois dormir dans la même chambre ? s'étonne Johanna.

-En effet, pourquoi ?

-Et bien, des garçons et des filles, ensembles...

-Ici, nous ne faisons pas de distinctions. Les règles sont les mêmes pour tout le monde. Et croyez moi, réunir uniquement les garçons d'un côté et les filles de l'autre n'empêche pas les problèmes.


L'adolescente n'est pas vraiment rassurée, mais elle n'a pas le choix. Après tout, seule une tente la sépare de Taï quand ils passent la nuit dehors, ce ne devrait pas être si terrible. Il faut juste espérer que Pikachu accepte de partager le lit avec elle. Les nouveaux venus vont donc dans leur chambre. Il n'y a personne pour le moment. Ils déballent leurs affaires, puis patientent qu'on les appelle pour le dîner. Entre temps, un jeune homme entre dans la pièce, suivi d'un Caninos. Il a les cheveux courts, noirs, et les yeux marrons. Il porte son uniforme bleu clair, un peu serré par rapport à sa corpulence.


-Ah, c'est vous les pensionnaires d'une semaine ? Je suis Jean, on m'a prévenu. Il paraît que vous êtes justes des dresseurs, qu'est-ce que vous venez faire ici ?

-C'est surtout moi, répond Johanna. Je possède un Pikachu qui refuse de m'écouter. J'aimerais qu'on se rapproche, au moins suffisamment pour qu'il accepte de m'obéir en combat.

-Je ne sais pas si c'est le meilleur endroit pour ça, mais bon. C'est votre choix, après tout.


Il grimpe dans lit, qui se trouve au-dessus du seul qui reste vide actuellement. Son Caninos monte avec lui et se blottit à ses pieds. Peu de temps après, le dénommé Victor arrive à son tour. Ses cheveux blonds, presque rasés, ainsi que son visage juvénile, sont couverts de terre. Il porte son Pokémon dans ses bras. Ils vont tous les deux dans la salle de bain, au fond de la chambre. Il ferme le porte, puis on entend de l'eau couler. Le garçon doit profiter d'être obligé de laver son Caninos pour faire de même.


-Quand même, son instructeur est dur.

-C'est la règle ici, répond Jean. Nous sommes responsables de nos Pokémon. Si Caninos fait une bêtise, c'est comme si nous lui avions demandé de la faire. Mais c'est vrai que c'est injuste pour Victor. Il est arrivé il y a moins d'un mois et son Caninos est du genre fou-fou. Victor est plus un élève modèle, dans le sens où il travaille énormément pour avoir les meilleures notes possibles, et il suit les règles à la lettre. Mais ce qu'on nous demande de faire est très physique, alors que lui est plus mental. S'il avait continué dans une école classique, je suis sûr qu'il serait premier de la classe. Mais là, il est bon dernier.


L'appel pour le dîner s'élève des hauts-parleurs, présents dans les couloirs et toutes les chambres. Jean, Taï et Johanna sortent, avec leurs créatures. Victor étant privé de repas, c'est inutile de l'attendre. Les deux visiteurs suivent l'élève, qui les mène dans un réfectoire où des cantinières leur servent une substance étrange et à l'odeur suspecte.


-Je croyais qu'on ne voyait ça que dans les films, dit Taï en grimaçant.


Jean va s'asseoir avec ses amis, qui laissent une place aux deux jeunes. Toutefois, ils ne se sentent pas immédiatement intégrés. Les écoliers discutent entre eux de leur journée et donc, de leur performance, d'autres camarades, des rumeurs, des événements qui arrivent. Taï et Johanna mangent donc leur mixture en silence, en partageant avec Elekid et Pikachu, Leur assiette terminée, ils retournent dans leur chambre, en laissant Jean derrière. Dans la pièce, Victor est allongé sur son lit, le visage enfoui dans son oreiller et les mains sur son ventre hurlant sa détresse. Son Caninos court et saute partout. Il n'est pas fatigué, ni gêné par la faim, et veut encore jouer.


-Tu vas bien ? demande Taï.

-J'ai mal... mais ça va.

-On a un peu entendu parler de toi, avoue Johanna. Pourquoi as-tu voulu t'inscrire ici ?

-Je voulais pas. C'est mon père, qui a servi dans la Police pendant un moment, qui a insisté. C'était un bon policier, mais lors d'un braquage, il a été blessé et depuis, il a une jambe paralysée. Il a pris sa retraite anticipée, tout en continuant à vanter les mérites de son métier à la maison. Il n'arrêtait pas de répéter qu'il serait fier de voir un de ses enfants suivre la même carrière. Comme je suis fils unique, je n'avais pas vraiment le choix.

-Bien sûr que si ! Ce n'est pas à tes parents de décider ce que tu veux faire plus tard.

-J'aurais voulu devenir dentiste. Mais mon père trouve que tous les médecins sont des charlatans qui font semblant de nous soigner, pour en fait nous rendre encore plus malade et revenir plus tard. En fait, c'est surtout pour lui faire plaisir que j'essaye de devenir policier.

-C'est n'importe quoi, répond la blonde.

-Non, au contraire, rétorque Taï. Je le comprends. Tu aimes beaucoup ton père, et tu veux qu'il soit fier de toi.

-C'est ça...

-Alors je vais t'aider ! Même si je ne reste qu'une semaine, je ferai tout pour te permettre d'obtenir de meilleures notes. On va travailler ensemble. Après l'entraînement que j'ai reçu d'Aldo, ce ne devrait pas être si difficile, ici.

-Tu n'as fait que dormir.

-J'ai médité ! C'est beaucoup plus dur que ça en avait l'air.


Victor sourit. Même si Johanna est contre cette idée, elle aidera également. L'apprenti a donc deux amis qui le soutiennent. En plus, Caninos semble fortement apprécier la jeune fille. Peut-être réussira-t-elle à le garder calme. Le lendemain, les premiers exercices commencent pour les deux nouveaux pensionnaires. Ils doivent d'abord passer par le parcours du combattant. C'est pour cela que le ciel a décidé, qu'aujourd'hui, il pleuvrait. Ainsi, tous les élèves se traîneront dans la boue avant de prendre le petit-déjeuner. Pour les Pokémon, c'est tranquille. Même ceux éduqués par des humains depuis qu'ils sont sortis de l'œuf passent sans problème grâce à leur instinct et leurs réflexes. Cependant, ils doivent rester près de leur maître, ce qui est déjà une énorme difficulté pour Victor. Caninos ne l'attend pas. Pikachu et Elekid interviennent alors et parviennent à le convaincre d'y aller doucement. Pendant ce temps, Taï et Johanna poussent ou tirent leur ami, suivant la portion du parcours, pour qu'il parvienne à faire un meilleur temps que d'habitude. Malheureusement, les professeurs interdisent l'entraide, sauf entre un humain et son Pokémon uniquement. Comme ils sont surveillés, il est difficile de faire ça discrètement. Cependant, les encouragements sont autorisés. Taï et Johanna ne se gênent pas pour en lancer le plus possible. Tous les élèves ont ensuite quartier libre, le temps de se nettoyer et de manger, jusqu'aux entraînements qui suivent. Le dresseur ne cache pas qu'il s'est trompé. C'est beaucoup plus dur que ce qu'il a vécu avec Aldo. Avant midi, il n'a jamais autant désiré de toute sa vie s'asseoir en tailleur sous une cascade. Au déjeuner, c'est la même purée vert foncé qu'hier soir qui est servie.


-Je me demande ce qu'ils mettent dedans.

-Des légumes, répond Victor, des protéines, et des céréales. Le goût est désagréable, mais c'est très nourrissant. C'est plein de vitamines, de fibres... et d'autres choses bonnes pour la santé.


Même s'ils lui font confiance, ni Taï, ni Johanna ne termine leur repas, de peur d'être malade. Les activités de l'après-midi conviennent mieux à ces voyageurs, même si cela se discute pour la jeune fille. Il s'agit de combats Pokémon ou de simulations d'interventions. Le dresseur parvient à se retrouver en face de Victor. Cela devrait être utile pour voir s'il est vraiment un cas désespéré ou non.


-Tu es prêt ? demande Taï.

-Quand tu veux, répond Victor.


C'est donc Elekid qui commence, avec météores. Caninos encaisse, puis se sert de flair. Il enchaîne avec morsure. Le Pokémon électrique réplique par un poing éclair qui blesse beaucoup le chien. À terre, il se relève pour lancer contre, qui gagne en puissance au fur et à mesure que son utilisateur reçoit des dégâts.


-Tu te débrouilles bien !

-Oui, tant qu'il ne fait pas roue de feu, aucun pro...


Il n'a pas le temps de finir sa phrase. Caninos prend ses paroles pour un ordre et se sert de roue de feu. Il se transforme en boule incandescente qui fonce sur Elekid, qui se retrouve à son tour au sol. Il se redresse, mais le Pokémon feu continue sa course. Taï l'esquive de peu, mais sur les autres terrains, Caninos provoque une sacrée agitation. Johanna le voit arrive près de Pikachu et crie :


-Ça suffit !


Caninos s'arrête. Il s'assoit et regarde la jeune fille, calmement.


-Wahou, s'exclame Victor qui le pourchassait. Il t'obéit au doigt à et à l'œil.

-Si seulement Pikachu faisait pareil...

-Encore toi ?! rugit l'un des surveillants. Tu te rends compte que je suis à bout de nerfs ? Tu as frappé plusieurs autres Pokémon ! Heureusement que la moitié d'entre eux avaient le talent torche, sinon tu les aurais tous blessés !

-Je suis désolé.

-J'en ai rien à faire de tes excuses ! Privé de dîner !


Le supérieur s'éloigne. Taï lance un regard gêné à Victor. C'est un peu de sa faute, dans un sens. Le reste de la semaine n'est pas très différent. Les activités sont tous les jours les mêmes, la même bouille immangeable est servie à tous les repas, et Caninos continue ses bêtises, une différente chaque jour. À chaque fois, Johanna parvient à le ramener à l'ordre, mais Victor se fait punir quand même.


-Vous savez quoi ? dit-il, lors de la dernière nuit des dresseurs dans l'école. C'est Johanna qui a raison depuis le début. M'inscrire ici était une mauvaise idée. Demain, je m'en vais d'ici. Si l'administration refuse, je violerai le règlement au point de me faire exclure. Mais je ne supporte plus cet endroit. Si je sors tôt, vous voulez bien que je vienne avec vous jusqu'à Céladopole ? J'y prendrais un bus pour rentrer chez moi.

-Heu... je veux bien, mais tu es en sûr ? s'inquiète Taï. Ton père va être déçu.

-Il ne devrait pas ! Je suis maintenant capable de faire mes propres choix et de les assumer.

-Tu as raison, encourage la jeune fille. Mais, que va-t-il arriver à Caninos ?

-Les diplômés le gardent, informe Jean. Pour ceux qui partent avant, comme ce n'est jamais arrivé, je pense que personne ne le sait.


Victor regarde son Pokémon. Il joue avec Pikachu, Elekid, et l'autre Caninos, dans son lit. Quoiqu'il se passe, il ne va pas l'abandonner dans la nature. Le lendemain, il se rend dans le bureau du Directeur, au lieu d'aller sur le parcours d'entraînement. Plusieurs professeurs et surveillants sont appelés. Ils discutent longtemps de cette situation, pour finalement accepter la démission du garçon. Par contre, il doit emmener Caninos avec lui. Victor se retrouve donc à l'extérieur de l'établissement, dans sa tenue de civil, en compagnie de Taï et Johanna.


-Je trouve que ça s'est bien passé, dit-il.

-Oui, mais j'espère que tu iras jusqu'au bout de tes études de dentiste, déclare le dresseur.

-Là-dessus, tu peux compter sur moi !

-Et sinon, pour Caninos ?

-Ah... je doute que mon père veuille de lui et je n'aurais pas le temps de m'en occuper. Si tu le prenais avec toi ?

-Pardon ? s'étonne Johanna.

-Il t'aime bien et t'obéit. En plus, il s'entend bien avec Pikachu. Peut-être qu'il t'aidera à l'apprivoiser.

-C'est possible... mais... si vraiment tu ne peux pas le garder, d'accord.


Victor lui donne donc la pokéball contenant le Pokémon feu. Les trois adolescents se mettent ensuite en route vers Céladopole.