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Nous serons les meilleurs dresseurs ... de Naerth



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» Auteur : Naerth - Voir le profil
» Créé le 15/11/2014 à 15:26
» Dernière mise à jour le 15/11/2014 à 15:54

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#18 - Le concours. Courage, Magicarpe !
Taï et Johanna continuent leur route en direction de Carmin-sur-mer, en compagnie d'Azula. Cette dernière, qui avait paru faible à Lavanville après avoir perdu son Carapuce, s'est révélé être, en fait, une personne déterminée. La capture d'un Ronflex particulièrement ennuyeux en a été la preuve. Le jeune dresseur a rapidement compris qu'elle sera une rivale sérieuse. Par contre, quelque chose d'autre lui a échappé, contrairement à Johanna qui ne cesse de soupirer à chaque fois que Taï laisse filer les indices au-dessus de sa tête. Azula semble fortement attirée par Akaï. Malheureusement, aucun des trois adolescents ne sait où il se trouve, si ce n'est dans la région. Peut-être va-t-il à Carmin-sur-mer, comme son frère, ou bien à Parmanie, comme son admiratrice secrète, ou autre part. Toujours est-il qu'Azula fait des efforts énormes pour paraître sympathique envers Taï. Mais le dresseur refuse obstinément de prendre contact avec son aîné dans les centres Pokémon. De toute façon, pour le moment, ils traversent une série de ponton.


-C'est super. On peut voir quelques Pokémon dans la mer, s'émerveille le garçon.

-Ne te penche pas trop, conseille Johanna, toujours plus mature que son ami.

-Ce n'est pas si grave, assure Azula, placée à côté de lui. Dans le pire des cas, on fera sécher tes vêtements.

-Mais je ne compte pas tomber !


Soudain, Pikachu saute sur son dos afin de le bousculer. Taï plonge malgré lui la tête la première. Il ressort, trempé et grelottant.


-Heureusement que j'avais posé mon sac.

-Et que les pokéballs résistent à l'eau, complète la brune.

-Mais ma montre est foutue.

-Je t'avais prévenu, nargue la blonde.

-C'est ton Pikachu qui m'a poussé !

-Je t'avais dit de faire attention. Retournons sur la terre ferme. Il y a quelques arbres, on va y étendre un fil.


Elle se retourne et ne voit donc pas Taï lui tirer la langue. Finalement, le rat jaune reste très espiègle. Le jeune homme pensait que les liens entre lui et Elekid lui permettrait d'aider Johanna à se rapprocher du Pokémon électrique, mais cette farce démontre à quel point son plan est compromis. Il se retrouve donc forcé d'enfiler un sous-vêtement sec et de rester ainsi en attendant que sa tenue ne soit plus mouillée. Pendant qu'il boude, les filles préparent le repas. C'est alors que Taï aperçoit un homme en train de planter un panneau, près des pontons. Comme il ne veut pas qu'on le voit en caleçon, il prend des jumelles dans son sac et tente de voir ce qu'il y a d'écrit.


-« Concours de pêche », lit-il. « Demain aura lieu le concours annuel du Club de Pêche de Carmin-sur-mer. Participation gratuite. Collation offerte. Prêt de canne possible. Les Pokémon attrapés devront tous être relâchés. Venez nombreux. »

-Qu'est-ce que tu dis ?

-Il y a une compétition demain.

-On va pouvoir combattre ? s'intéresse Azula.

-Non, c'est de la pêche, précise le le jeune garçon.

-On pourrait y participer quand même, propose Johanna. Après tout, la patience, les réflexes, et la vivacité font partis des qualités importantes pour un dresseur.

-Pourquoi pas. À une condition. Pikachu restera loin de moi.


Le lendemain matin, après une nuit de camping, ils vont donc tous les trois près du panneau. Un petit stand y a été installé. On leur fait remplir quelques papiers, puis on leur remet un numéro de participant, ainsi qu'une canne à pêche chacun et des filetballs. Ils ont l'autorisation d'emprunter un bateau, mais les adolescents préfèrent aller s'asseoir à un coin libre sur un ponton. Par sécurité, Johanna a laissé Pikachu dans sa pokéball. Pas seulement pour Taï, mais pour elle aussi. Sa souris électrique pourrait faire fuir les Pokémon exprès pour la faire perdre. Les trois dresseurs lancent donc le bout de leur ligne dans l'eau puis attendent. Les minutes passent lentement, très lentement. Elles deviennent des heures interminables. Soudain, Taï sent un poids au bout de son hameçon. Il tire de toutes ses forces jusqu'à extirper sa prise hors de l'eau. Azula ne peut se retenir d'éclater de rire. Il s'agit d'un chaussure trouée.


-Avec ça, je suis sûr d'avoir le premier prix, plaisante le garçon.


Il va la mettre directement à la poubelle, sans se presser, puis revient à sa place. Il est presque midi quand la brune se lève. Elle se rend à l'accueil du concours. Une fois de retour, elle fait sortir son Carapuce.


-Qu'est-ce que tu fais ?

-Je me suis renseigné. On a le droit de se faire aider par nos Pokémon, à condition qu'ils ne fassent rien quand ça mord.

-Et donc ?

-Carapuce va aller dans l'eau pour attirer des proies vers nous.


La tortue plonge alors dans la mer. Il faut quand même attendre une demi-heure avant que le fil d'Azula ne se tende. Elle agrippe fermement sa canne puis tire du mieux qu'elle peut. Un Ptitard surgit à la surface. Taï sort rapidement son Pokédex.

« Ptitard. Type eau. Forme de base. Pokémon têtard. Il peine à tenir sur ses jambes. Il préfère donc nager que marcher. La spirale sur son ventre est en fait une partie de ses organes internes, visible à cause de sa fine peau. »

La dresseuse prend une des filetballs et la lance. Le Pokémon aquatique y entre sans problème, mais la boule bleue tombe dans l'eau. Heureusement, Carapuce la récupère et confirme la capture.


-Je m'en conterais. J'ai trop mal aux bras pour essayer d'avoir autre chose.

-Tu restes, quand même ?

-Bien sûr. Où veux-tu que j'aille ? Je vais vous aider, si besoin. Carapuce aussi.


Un autre long moment d'attente prend place. C'est au tour de Johanna d'avoir quelque chose. Azula l'aide à remonter sa ligne pour finalement pêcher un Tentacool.

« Tentacool. Type eau/poison. Forme de base. Pokémon mollusque. Son corps est presque entièrement composé d'eau. Il nage en eau peu profonde et n'hésite pas à blesser les pêcheurs qu'il croise avec des piqûres toxiques. »

La blonde prend peur en entendant ça et le laisse tomber sur le sol en bois. Tentacool gigote pour retourner dans l'eau. Johanna saisit une filetball et la lance. Finalement, elle parvient à le capturer.


-Qu'est-ce qui vaut le plus de points ? demande-t-elle.

-Entre un Ptitard et un Tentacool ? Aucune idée. Mais comme les Ptitard vivent en eau douce, je penche plutôt pour ma prise.


Il ne reste donc que Taï, puisqu'il a jeté la chaussure sauvage. Le soleil commence à décliner. Le concours sera bientôt fini. Carapuce revient sur les pontons. Il n'arrive plus à repousser les Pokémon jusqu'ici et se fatigue donc inutilement. Azula le laisse se reposer dans sa pokéball, en scrutant le courant marin. Le ciel se teinte d'orange quand le dresseur a enfin une touche. Il la remonte sans difficulté. Il lance la sphère bleue, qui ne remue qu'une fois avant de briller.

« Magicarpe. Type eau. Forme de base. Pokémon poisson. Le Pokémon réputé le plus faible. Il ne fait que nager et sauter de temps en temps hors de l'eau, faisant de lui une proie facile pour les prédateurs volants. »


-Il ne peut pas être si mauvais que ça...

-Oh que si. C'est rare les Magicarpe qui savent faire autre chose que trempette.

-Je suis sûre que tu aurais eu plus de points avec ta chaussure, déclare Johanna. Après tout, tu as nettoyé la mer.


Taï le garde quand même. Le concours se termine dans dix minutes, il ne pourra rien attraper de plus. Les trois pêcheurs amateurs se rendent donc devant les juges pour présenter leurs exploits. Comme prévu, le garçon arrive à la dernière place. Johanna se dresse vers le milieu du classement et gagne une canne à pêche. Quant à Azula, elle atteint la cinquième place et remporte la même chose que son amie, plus un lot d'hameçon et un abonnement de six mois au Club de Pêche de Carmin-sur-mer. Le grand vainqueur a pêché un Ptitard lui aussi, mais chromatique. Il est temps maintenant que tout le monde relâche sa prise. Azula reste au bord de l'eau, alors que Johanna lance la balle le plus loin possible. Quant à Taï, il fait apparaître le Magicarpe dans ses bras pour le poser doucement dans l'eau. Le poisson lance un regard triste, mais s'en va. Ou au moins, il essaye. Il nage avec difficulté et semble apeuré pour l'océan.


-On est obligé de les renvoyer en mer ? demande Taï à l'un des juges.

-Pas vraiment. Vous pouvez les capturer vous-même, après.


Le dresseur n'hésite pas et envoie une pokéball sur le Pokémon, qui y reste sans problème.


-Tu veux vraiment le garder ? s'étonne Johanna.

-Non. Je veux uniquement l'entraîner.

-Comment ça ? questionne Azula, intriguée.

-Ah, je ne te l'ai pas dit. Mes parents tiennent une pension et j'y travaillait un peu. Et quand je vois ce Magicarpe, faible, qui ne connaît qu'une attaque inutile, et qui est terrifié par le simple fait de nager, je ne peux pas l'ignorer. Je vais l'élever jusqu'à ce qu'il sache se débrouiller seul.

-Tu te rends compte que ça peut prendre des années ?

-Alors, dans ce cas, je le garderais.


Il regarde la sphère bicolore contenant son protégé. Tous les poissons rêvent de nager le plus librement possible, tout comme Akaï voulait voyager le plus loin possible. Si sa maladie n'a pas pu l'empêcher de réaliser son rêve, alors ce n'est pas un manque de force qui retiendra ce Magicarpe sur le rivage. Le matin suivant, Taï se lève tôt. Il fait sortir le Pokémon eau et lui parle :


-J'ai consulté mon Pokédex. Bon, déjà, tu ne peux apprendre aucune C.T. Mais je peux t'enseigner naturellement d'autres attaques. Si tu en connais une seule d'entre elles, je suis sûr que tu réussiras à vaincre ta peur et tu nageras comme tu l'entends !


Magicarpe réagit joyeusement. Apparemment, le jeune garçon avait raison à propos de sa théorie de la veille.


-L'attaque la plus simple, c'est charge. Il suffit de foncer sur sa cible et de la percuter. Mais pas trop fort non plus, pour ne pas te blesser toi-même. Donc, la première étape, c'est de te faire nager suffisamment vite. Tu es prêt ?


Le poisson semble d'accord. L'entraînement commence alors. Magicarpe se déplace facilement dans l'eau, mais il reste lent. Taï l'encourage et bouge beaucoup également, peut-être plus que son élève. Johanna et Azula se réveillent deux heures plus tard. Le dresseur a déjà bien transpiré.


-Alors, tout va bien ?

-On peut dire ça. Pour le moment, il doit juste nager en ligne droite le plus rapidement possible. Il a déjà gagné deux secondes sur son temps précédent.

-Une petite pause vous ferait du bien, je crois, suggère Azula.


Taï accepte. Il reste sur le ponton et prend son petit-déjeuner avec Magicarpe. Les filles s'occupent de ses autres Pokémon. Ceux-ci n'ont pas l'air de se sentir délaissé. Au contraire, ils semblent impatient de subir un entraînement aussi intense, un jour. Après ce repas, Taï passe à autre chose. Cette fois-ci, Magicarpe doit nager le plus vite possible, mais en slalomant entre les piliers en bois. Pendant ce temps, Azula forme ses propres Pokémon avec l'aide de Johanna. Les créatures du garçon continue d'observer les progrès du poisson. Ils se joignent même à leur dresseur pour l'encourager. Cette partie dure jusqu'à midi où une nouvelle pause déjeuner à lieu.


-On va pouvoir passer aux choses sérieuses, je pense.

-Parce que c'était facile, jusque là ?

-Non, mais ce n'était qu'une préparation pour lui apprendre l'attaque charge dans les meilleures conditions.


Toutefois, il ne passe pas à la phase principale immédiatement. Lui-même exténué à force de crier et de bouger les bras, il profite d'une sieste réparatrice, tout comme Magicarpe. De nouveau en forme, ils repassent à l'action. Elekid, Piafabec et Salamèche accepte de servir de cible. Pour le moment, ils se tiennent immobile sur le plancher en bois. Magicarpe doit prendre de l'élan, foncer, puis sauter pour finalement frapper l'un des Pokémon désigné par Taï. Les débuts sont plutôt décevant. Le poisson parvient à foncer, mais sans sauter. Ou alors, il sort de l'eau, mais sans avancer. Il ne parvient pas à faire les deux en même temps. Pendant tout l'après-midi, il essaye, sans succès. Finalement, Taï arrête tout avant le début de la soirée. Magicarpe est à bout de force. Une bonne nuit de sommeil devrait lui être bénéfique. Le lendemain, Taï regarde le soleil se lever, rempli d'espoir. Malheureusement, Azula annonce :


-Je vais y aller. Il me reste encore pas mal de jours de marche avant d'arriver à Parmanie. Même si tu finis ton entraînement aujourd'hui, je dois partir maintenant si je veux y arriver assez tôt.

-On se reverra plus tard, alors.

-Oui, au Plateau Indigo, au pire.


Johanna et Taï saluent leur amie, qui les quitte, puis le dresseur reprend sa formation. Après un grand nombre d'essais, Magicarpe parvient finalement à bondir hors de l'eau en nageant rapidement. Il doit maintenant aller assez haut pour sauter par-dessus le ponton. Malgré sa force presque inexistante, on sent que le poisson fait des efforts. Il ne se voit plus comme une faible créature, mais comme un Pokémon qui a sa place dans ce monde hostile. Enfin, après plusieurs heures, il se sent décoller un peu plus à chaque tentative. Cependant, à la fin de la journée, il n'a toujours pas appris l'attaque charge. Il lui faudra donc au moins une autre séance.


-Ça commence quand même à faire long, commente Johanna le jour suivant.

-Si tu veux m'attendre à Carmin-sur-mer, tu peux. Je ne t'en voudrais pas.

-Non, je reste avec toi. C'est juste que tu pourrais rater la Ligue Pokémon, à force.

-Tant pis. Je ne veux pas à tout prix me battre. Ce que je veux, ce sont des moments intense comme ceux-là.


Il démarre ensuite l'entraînement du jour. À sa grande surprise, dès le premier essais, Magicarpe s'envole presque. Il atteint une hauteur de plusieurs mètres. Lorsqu'il retombe, il percute la cible choisie par Taï sans problème, puis retourne dans l'eau.


-Ce n'était pas charge, ça ! remarque la blonde.

-C'est vrai. Ça ressemblait plus à l'attaque rebond.


Le dresseur, dans le doute, vérifie avec son encyclopédie électronique. C'est bien ce qu'il pensait. Magicarpe maîtrise la capacité rebond à la place de charge.


-Ce n'est pas ce que j'avais prévu, mais c'est incroyable ! Nous sommes arrivés à notre but principal. Te donner assez de force et de confiance pour que tu puisses te défendre seul.


Magicarpe bondit de joie. Il regarde la mer. Il n'a plus peur, désormais.


-Alors, on va se quitter, déclare Taï. Mais je ne t'abandonne pas. On se reverra peut-être un jour. Peut-être qu'à ce moment-là, tu rejoindras mon équipe.


Le poisson acquiesce. Il est tout de même triste. Afin d'officialiser la chose, le jeune homme éclate la pokéball du Pokémon eau avec son pied.


-Tu es libre ! hurle-t-il.


Magicarpe s'éloigne, à vitesse modérée. Une fois au loin, il saute une dernière fois, avant de disparaître à l'horizon.