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Nous serons les meilleurs dresseurs ... de Naerth



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» Auteur : Naerth - Voir le profil
» Créé le 15/11/2014 à 15:14
» Dernière mise à jour le 15/11/2014 à 15:53

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#11 - Le voleur de nourriture !
Taï et Johanna font route vers Azuria. Ils sont sortis du Mont Sélénite, où la jeune fille a capturé une Mélofée. Ce Pokémon l'apprécie beaucoup, ce qui change la blonde de son Pikachu récalcitrant. Elle espère surtout que grâce à elle, cela incitera la souris électrique à lui donner une chance. En attendant, il suit les deux enfants sans s'éloigner et discute avec Elekid quand ce dernier est lui aussi à l'air libre. Pour le moment, le petit groupe arrive dans un village qui rappelle celui d'où vient Taï. Ils trouvent facilement le centre Pokémon, tenu par une vieille dame qui ne reçoit visiblement que peu de visites.


-Oh, bonjour, mes chéris. Je vais prendre soin de vos Pokémon. Si vous voulez manger, il faudra attendre un petit peu. Je vous préparerai ce que vous voudrez.

-Merci, madame.


Ainsi, Taï et Johanna confient leurs créatures et vont faire un tour dans le village. Ils trouvent un marché sur une petite place. Ils en profitent pour acheter quelques produits frais, histoire de changer des conserves. Ils arrivent devant un étal avec un homme déprimé.


-Faut pas faire la tête, monsieur, lance Taï. Vous vendez bien, il ne reste plus grand chose.

-Oh non, justement... j'ai été volé...


Autour, les habitants et les autres commerçants affichent une mine triste. Cela ne semble pas être une première fois.


-Voler ? Comment ça ?

-On ne sait pas trop. La nuit, ou très tôt le matin lorsqu'on commence à exposer, de la nourriture disparaît.

-Si ça ne touchait que quelques vendeurs, encore, ça irait, ajoute un passant. Ils ont largement de quoi nourrir tout le village. Mais ils sont tous touchés, ainsi que les villageois et ceux qui viennent d'ailleurs.

-C'est vrai. L'autre jour, un camion est venu livrer la supérette. Une bonne partie de son chargement a disparu. Il a eu le temps d'apercevoir un Pokémon s'enfuir avec un carton de chocolat, mais il a rapidement disparu.

-Ce serait un Pokémon sauvage ? demande Johanna.

-Aucune idée. Nous n'avons aucun problème à céder quelques victuailles aux Pokémon dans la nature, donc ils n'auraient pas de raison. S'il est dressé, nous ne voyons pas à qui il appartiendrait.


Le ton commence à monter. Les habitants préfèrent ne pas en parler, mais quand ils commencent, ils relâchent toute leur frustration. Taï et son amie finissent leurs achats avant de retourner au centre Pokémon. Leurs compagnons vont très bien et l'infirmière leur a tous préparé un pot-au-feu. Ils se régalent et n'hésitent pas à en reprendre.


-Votre Pikachu est très gentil, dit la vieille dame.

-Vraiment ? s'étonne Johanna. Pourquoi ne m'écoute-il pas, alors ?

-Il est possible qu'il n'aime pas combattre.

-Si vraiment ce n'est que ça, il n'y a aucun problème, je ne le ferais jamais combattre. Mais dès que je l'ai eu, il m'a détesté. Quand je veux jouer, le laver, ou même pour aller dormir, il fait tout pour me contrarier.

-Depuis qu'on voyage, je ne le trouve pas si désobéissant, commente Taï. Il ne m'apprécie pas particulièrement, mais il ne me regarde pas méchamment.

-Il s'entend bien avec Elekid. En fait, la première fois que tu l'as rencontré, il t'a vite fait confiance. Je me demande surtout ce que j'ai fait de mal.

-Son ancien dresseur lui manque peut-être, déclare sagement la femme âgée. Parfois, tout ce dont une relation a besoin, c'est de temps. Cela peut mettre plusieurs années. Il ne faut pas que tu désespères. Traite-le comme s'il t'aimait, et ça viendra tout seul.


Johanna ne dit rien. Elle se contente de bouger la tête. Elle en vient quand même à se dire, parfois, qu'elle devrait commencer son voyage juste sans Pikachu. Maintenant qu'elle a Mélofée, c'est l'occasion. Mais il est tard. Ils vont tous se coucher. Elle y repensera plus tard, un autre jour. Malheureusement, la jeune fille a du mal à penser à autre chose. Elle ne cesse de remuer dans son lit. Finalement, elle en sort. L'horloge dans sa chambre indique trois heures du matin. Dans la couchette au dessus de la sienne se trouve Pikachu. Il dort profondément. Mélofée est avec lui, mais à l'autre bout. Elle ouvre un œil. Elle sent que sa dresseuse est troublée.


-Excuse-moi de t'avoir réveillé, murmure cette dernière. Tu peux te rendormir, je vais sortir quelques minutes.


Johanna ouvre la porte. Mélofée descend de son lit et la suit. Elles vont donc toutes les deux en cuisine. La blonde, en pyjama bleu foncé, boit un verre d'eau. Son Pokémon ne veut rien, sauf rester auprès d'elle. Elles se rendent ensuite dans la salle à manger. Une longue table, où elles ont mangé il y a quelques heures, trône au milieu de la pièce. Au fond, un canapé fait face à une télévision.


-Quitte à ne pas fermer l'œil de la nuit, autant s'informer. Il doit bien y avoir un journal de nuit. Peut-être qu'ils ont parlé de la Team Shadow. Il faudra que je pense à dire à Taï d'en discuter avec la police à la prochaine ville.


Elle s'installe confortablement dans le divan, puis Mélofée vient s'asseoir sur ses genoux. Avec la télécommande, Johanna zappe, mais elle ne tombe que sur des films en noir et blanc ou des programmes littéraires. Elle opte finalement pour un vieux navet d'épouvante. Une demi-heure plus tard, Mélofée se redresse se subitement. Elle descend du sofa pour grimper sur le rebord d'une fenêtre.


-Je ne marche jamais dans ce genre de blague, fait remarquer Johanna.


Mais le Pokémon fée ne cherche pas à lui faire peur. Elle insiste pour que l'adolescente vienne également jeter un œil. Celle-ci se lève alors. Dans la rue, des ombres se déplacent. Elles ne sont pas grandes, mais longues. Elles glissent sur le sol en ondulant.


-Ce sont sûrement ces pilleurs. S'il y en a autant et en bande, il s'agit sûrement d'un troupeau sauvage.


Elle retourne dans sa chambre pour chercher une lampe de poche et enfiler ses chaussures, ainsi qu'une veste. Elle sort ensuite du centre Pokémon avec Mélofée, sans remarquer que Pikachu l'observe par la fenêtre. Les ombres ont disparu. Johanna va donc dans d'autres rues. Elle se rend jusqu'à la place du marché, déserte.


-On arrive trop tard ? Ils sont déjà repartis.


Un cri aigu s'élève. Johanna se retourne. Mélofée, à terre, se relève lentement. Elle vient de se faire attaquer.


-Tu vas bien ? s'inquiète sa dresseuse. Ces marques... tu as été empoisonnée.


Une forme noire grandit devant elles. Johanna braque sa lumière dessus. C'est bien un Pokémon, long, violet, avec de grands yeux jaunes.


-Vite ! Lance voix enjôleuse !


Mélofée s'exécute, mais son adversaire ne réagit pas. Il fait siffler sa langue.


-Mince, il doit être résistant aux attaques de type fée. Sers-toi de berceuse alors.


Mélofée endort donc la menaçante créature. Mais la tranquillité est de courte durée. Les congénères du Pokémon sauvage s'amènent à leur tour. Il fait trop sombre pour savoir combien ils sont. Johanna commence à paniquer. Elle ne trouve pas de passage pour s'enfuir. L'une des bêtes se jette alors sur elle. Soudain, un éclair surgit de nulle part et grille l'agresseur de la jeune fille. Pikachu arrive en courant. Il utilise vive-attaque rejoindre sa dresseuse rapidement.


-Tu ne dors pas ?


Le rat jaune ne répond pas. Il lance chargeur avant d'électrocuter plusieurs des Pokémon sauvages et ainsi, créer une chemin pour s'enfuir. Johanna ne se fait pas prier et part en courant, Mélofée dans les bras et Pikachu, derrière, qui les protège. Ils rentrent tous les trois au centre Pokémon et réveillent Taï.


-Mais... maman... ils n'ont pas faim, gémit-il.

-J'ai l'âge d'être ta mère ?

-Quoi ? Johanna ? Il est quatre heures... que se passe-t-il ?

-Mélofée est blessée. Et je sais qui sont les voleurs.


Le jeune homme sort en vitesse de son lit. Il donne quelques baies pêcha à Mélofée, pour la guérir du poison, pendant que l'adolescente va chercher l'infirmière. Le lendemain matin, le Pokémon fée va bien mieux. Les enfants se rendent alors au marché. Les commerçant n'ont pas encore déballé leurs affaires. Ils sont tous autour d'une cage.


-Un problème ?

-On pense avoir attrapé ces chapardeurs.

-Oui, ce sont eux ! s'exclame Johanna.


Les gens la regarde d'un air intrigué. Pendant qu'elle raconte son aventure nocturne, Taï vérifie l'identité de ces Pokémon.

« Abo. Type poison. Forme de base. Pokémon serpent. Petit, sa morsure n'est pas venimeuse, mais reste douloureuse. Son corps s'allonge en vieillissant. Il s'enroule autour des arbres ou sur lui-même pour dormir. »

L'un des deux Abo s'agite dans sa boîte grillagée, tandis que l'autre, encore sous le choc de l'éclair reçu, est immobile.


-Les autres ont dû s'échapper en les laissant là, conclue la blonde.

-Alors, c'est grâce à vous qu'on a pu les attraper.

-Sauf qu'il en reste plus, précise un habitant.


Des murmures s'élèvent. Maintenant qu'ils savent qui sont les coupables, les villageois veulent prendre les mesures nécessaires. Mais Taï ne semble pas d'accord avec les autres :


-Attendez. Vous ne vous demandez pas pourquoi ils font ça ?

-Ce sont des Pokémon sauvages. Ils ont juste faim. On doit juste leur faire comprendre que c'est notre territoire, ici.

-Mais les vols sont récents !

-Et alors ?

-Ces Abo sont grands, explique Taï. D'après Johanna, ils font tous au moins cette taille. Ce sont tous des adultes. C'est étrange qu'aucun de leur petit ne les accompagne.

-Quelle importance ? On doit juste les empêcher de revenir.

-Non, il a raison.


La vieille dame du centre Pokémon les rejoint.


-En général, les Abo se contentent de fruits ou d'œufs qu'ils trouvent. Ils ne cherchent pas leur nourriture. Par contre, ils se déplacent ensemble, aussi bien les adultes que les petits. Je pense qu'il se passe quelque chose d'anormal. Le mieux serait de relâcher ceux-là pour qu'ils nous conduisent à leur nid.


Les marchands se regardent. Ce plan leur déplaît beaucoup. Les Pokémon sauvages risquent de comprendre cela comme un abandon. Cependant, l'infirmière s'y connaît en Pokémon et habituellement, le village traite bien les bêtes sauvages qui viennent se restaurer ici. Ils acceptent alors d'en libérer un seul, mais personne ne désire le suivre. Taï se porte alors volontaire. Piafabec pourra tout surveiller du ciel et Elekid aidera au sol. Mélofée veut participer également, ce qui fait que Johanna rejoint son ami. Ne voulant pas se retrouver seul, Pikachu prêtera main forte, lui aussi. On laisse donc sortir un des Abo, celui qui n'est pas K.O., puis les enfants et leurs Pokémon le suivent discrètement. Ils retournent ainsi dans la montagne. Le serpent rampe rapidement. Il se met soudainement à siffler. Ses semblables le rejoignent petit à petit. Ils glissent tous dans la même direction. Lorsqu'ils s'arrêtent, ils se trouvent au bord d'une falaise. Taï s'approche. Les Pokémon poison l'observent, sans bouger. Le dresseur regarde en contrebas. Il s'agit en fait d'un immense trou, dont les pentes sont dangereusement raides. Au fond, on distingue d'autres Abo, qui ont l'air plus jeunes. Ils tentent de remonter sans cesse, ni succès. Les adultes, en haut, commencent à faire une chaîne pour les rejoindre et les aider, mais rapidement, leur poids risque de les faire tous tomber.


-J'ai compris ! s'exclame Taï. Mais oui, c'est évident, maintenant. Je savais que vous n'étiez pas si mauvais.

-De quoi ? demande Johanna qui le rejoint.

-Regarde, là.

-Oh les pauvres...

-Va chercher les habitants du village et explique-leur. Ils comprendront que pour arrêter de se faire voler, ils doivent les aider. Il faudra sûrement des cordes et des cages.

-Compris, dit la jeune fille qui repart le plus vite possible.


Le temps passe lentement. Piafabec tente d'en remonter, un par un, mais il peine à soulever le plus léger. Il préfère renoncer et attendre les villageois. Ils arrivent enfin, après plusieurs longues heures, à bord de gros véhicules. Ils amènent, comme prévu, des cordes, des cages, mais aussi des paniers, des treuils et un monte-charge de fortune. Certains d'entre eux descendent doucement dans le trou. Ils se mettent tous au travail pour faire sortir tous les Abo. Dans les camionnettes, on les installe dans des draps et on leur donne des soins ainsi qu'à manger. Les serpents adultes sifflent joyeusement. D'après les conclusions de la vieille dame du centre Pokémon, ils ne savaient pas comment expliquer la situation aux humains. Ils ont donc choisis d'apporter le plus de nourriture possible, en espérant que quelqu'un, un jour, remarque cette crevasse.


-Mais, pourquoi ne sont-ils pas venu en plein jour, et en masse ? Une agitation inhabituelle comme ça, les gens auraient compris que quelque chose d'anormal se passe.

-Ils n'y ont tout simplement pas pensé. De plus, ils ne se sont jamais approché du village. Peut-être craignaient-ils de créer un quiproquo. Mais tout se finit bien. Le village prendra soin d'eux et les nourrira tous, petits et adultes, comme tous les autres Pokémon sauvages.


On ramène donc les Abo en voiture. Taï et Johanna rentre au village à pied. Sur la route, ils discutent.


-Au fait, signale Taï, Pikachu t'a protégé, hier soir.

-Oui, c'est vrai. J'ai oublié de te remercier !


Devant, la souris tourne la tête. Il s'en passe volontiers.


-Au moins, ça montre qu'il tient un peu à toi.


Pikachu se retourne et commence à crier. Les paroles du jeune homme lui déplaisent. Évidemment, ni Taï, ni Johanna ne comprennent ce qu'il dit pour se justifier. Mais cela n'empêche pas la blonde de répondre :


-Merci, quand même. Sans toi, je ne sais pas ce qu'il se serait passé.

-Je me demande pourquoi ils t'ont attaquée. Après tout, ils ne voulaient de mal à personne.

-Ils avaient peur, sûrement.


Johanna regarde Pikachu. Est-ce qu'il aurait peur d'elle ? Pourtant, elle ne lui a jamais fait de mal. Au contraire, c'est le Pokémon électrique qui l'a souvent mordue. Quoique, cela fait longtemps qu'il ne l'a pas blessée. Il se serait un peu rassuré ? Cependant, il se méfie toujours autant de sa dresseuse. La vieille dame a sûrement raison. Seul le temps, aussi long soit-il, permettra de les rapprocher.