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Nous serons les meilleurs dresseurs ... de Naerth



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» Auteur : Naerth - Voir le profil
» Créé le 15/11/2014 à 13:50
» Dernière mise à jour le 15/11/2014 à 15:50

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#2 - Un territoire disputé !
Le soleil commence à décliner dans le ciel. Taï a réussi à trouver un coin tranquille en amont de la rivière qui coule près de Bourg-en-ciel, son village natal. Il l'a quitté ce matin pour devenir dresseur Pokémon, sans penser que cela arriverait si tôt. Son frère, malade du cœur, n'aurait jamais dû pouvoir voyager seul. Finalement, le médecin qui le suivait s'est rendu compte que c'était en fait le meilleur moyen pour qu'il reste en bonne santé. Akaï est donc allé au Bourg-Palette avec le professeur Chen afin de recevoir son premier Pokémon. Taï a commencé son voyage plus tôt car il possède déjà un compagnon de route : Elekid. Reçu à l'état d'œuf par son frère, c'est un peu grâce à lui que les deux garçons vont bientôt devenir rivaux. Pour le moment, la bestiole quitte l'épaule de son dresseur, où il aime se poser, pour glisser à terre. Il prend le petit seau dans le sac de Taï et le rempli d'eau. Pendant ce temps, le jeune homme ramasse du bois et allume un feu grâce aux allumettes qu'il a prises. Il pense aux dernières journées qu'il a passé en contemplant les flammes qui dansent dans l'obscurité naissante. Il n'a pas vu de Pokémon sauvage aujourd'hui, ce qui le déçoit un peu. D'après ce que lui racontait Akaï, il est difficile de les éviter. C'est d'ailleurs une des raisons qui fait de dresseur une activité dangereuse. On peut être attaqué à n'importe quel moment. Taï ne s'attendait pas à voir un ribambelle de Pokémon rares, mais un petit Rattata, est-ce vraiment trop demandé ?


-Déjà minuit ? s'étonne Taï en regardant sa montre. On ferait mieux de dormir.


Elekid acquiesce et se faufile dans le sac de couchage où son dresseur est déjà installé. Celui-ci verse un peu d'eau sur son feu de camp et commence sa première nuit à la belle étoile. Le lendemain matin, très tôt, alors qu'il y a encore de la rosée sur la montre de Taï, accrochée à l'une des lanières de son sac, le jeune garçon se fait désagréablement réveillé. Il ressent des douleurs ponctuelles au visage. Il ouvre un œil. À côté de lui, un Piafabec lui donne quelques coups de bec de temps en temps.


-Ah ! Mais ça fait mal ! Elekid ! Attaque-le !


De l'autre côté, le Pokémon foudre se tourne dans le sac couchage, sans avoir l'air décidé à se lever.


-C'est comme ça que tu récompenses toute l'attention que je t'ai portée ? Tu roupilles pendant que je me fais agresser.


Malgré ses paroles, l'oiseau s'est arrêté de le picorer. Il le regarde avec inquiétude.


-Qu'est-ce qu'il y a ? Tu t'en veux ?


Taï le caresse doucement. Le Piafabec se laisse faire, sans changer d'attitude.


-C'est bizarre. Je croyais que les Piafabec étaient du genre hostiles. Tu es plutôt gentil.


Il sort son Pokédex afin d'en savoir plus.

« Piafabec. Type normal/vol. Forme de base. Pokémon minoiseau. Ses petites ailes ne lui permettent pas de voler très haut ni très longtemps. Cependant, il sait se déplacer rapidement. Il picore ses proies avec son bec. »

Taï consulte d'autres pages avant de conclure :


-C'est bien ça, pourtant.


Soudain, une nuée de Pokémon de la même espèce que son réveille-matin surgissent du ciel. Ils se posent un peu partout sur la plaine. Le bruit des battements d'ailes réveille enfin Elekid. Il regarde son dresseur, intrigué.


-Je... je ne sais pas ce qui se passe...

-Piaaaf !


L'un des volatiles se pose sur le sac de couchage de Taï. Il le regarde avec curiosité. Le garçon lève la main en guise de salutation, mais l'oiseau se remet à hurler de plus belle. Celui-ci a déjà l'air plus farouche. Le premier Piafabec s'interpose et tente de calmer son congénère.


-Nous sommes sur leur territoire, je crois.


C'est alors qu'un violente douleur dans le bras se fait sentir. Un Roucool a pris la place du réveil vivant et n'a pas hésité à pincer la peau de Taï. Il consulte à nouveau son Pokédex.

« Roucool. Type normal/vol. Forme de base. Pokémon minoiseau Il n'aime pas se battre. Il préfère projeter du sable en brassant l'air avec ses ailes. On en trouve beaucoup en forêt. Il possède un excellent sens de l'orientation. »


-Donc, il y a un Piafabec docile et un Roucool brutal. Mon voyage commence bien.


Tout à coup, le mauvais Piafabec sur les jambes de Taï tourne son agressivité vers le Roucool. Les deux Pokémon se mettent à piailler de plus belle. C'est alors que le jeune homme remarque que plusieurs Roucool sont également arrivés. Les cris de tous ces oiseaux commencent à devenir insupportable. Taï se précipite pour prendre ses affaires et s'éloigner.


-Mais qu'est-ce qui leur prend ? demande-t-il une fois hors de portée des coups de becs.


Il se rend compte que le premier Piafabec l'a suivi. C'est le seul qui reste silencieux. Il a l'air épuisé.


-Quel dommage que je ne parle pas le langage des Pokémon. Tu pourrais m'en dire plus.


Elekid se met alors à discuter avec le Piafabec. La batterie vivante se sert ensuite d'un bâton pour tenter d'expliquer la situation à son dresseur avec des dessins.


-Les Piafabec et les Roucool se battent. Jusque là, j'avais compris. Mais pourquoi ? C'est quoi ce carré ? Ah non, une maison. Ils vivent tous dans une maison.


Elekid frappe son dresseur. Ce n'est pas du tout ça.


-Aïe ! D'accord, ils sont sauvages. Leur territoire, alors ? C'est ça. Ils battent pour leur territoire. Les deux camps considèrent cet endroit comme leur territoire !


Finalement, Taï a tout compris. De plus, Piafabec ajoute, à sa façon, qu'il est fatigué de tous ces combats inutiles. Apparemment, beaucoup d'oiseaux ne peuvent plus voler, dans les deux camps. D'autres ont des plumes tordues ou arrachées. Un petit nuage de sable arrive jusqu'à Taï. Les volailles sont passées aux gestes. Le garçon commence à saisir ce que lui voulait le Piafabec. Il essayait de l'éloigner avant que la bagarre ne débute. Taï recule encore de quelques pas et range ses affaires. Il prépare un petit-déjeuner pour lui et Elekid. L'autre Pokémon regarde tristement deux oiseaux ennemis se disputer pour un caillou.


-Tu veux manger avec nous ? demande Taï. Je peux te faire un truc rapidement. Ou alors j'ai des boîtes.


Le Piafabec siffle joyeusement. Il s'agit sûrement de son premier repas calme depuis longtemps. Il accepte sans problème le contenu d'une conserve et gobe chaque morceau avec des yeux rieurs.


-Il faudrait quand même faire quelque chose. Il y a largement assez de place pour vous tous. Ce serait génial si vous formiez qu'un seul et même groupe.


Piafabec approuve, mais il ne peut rien faire.


-Elekid ! Nous allons les calmer. Un par un s'il le faut.


Il refuse. Pour lui, le nombre d'ennemis est trop grand. De plus, s'il s'attaque à l'un d'eux, tout son groupe se jettera sur lui tandis que l'autre camp pensera qu'il le soutient.


-Allez ! Essaye de lancer ta capacité éclair sur plusieurs d'entre eux, on sait jamais.


Voyant clairement que son maître n'abandonnera pas, Elekid décide d'obéir. Il repère un couple d'oiseaux en plein affrontement et utilise son attaque. Il parvient à toucher les deux cibles, qui maintenant, regardent, avec des yeux mauvais, dans la même direction. Ils se mettent à crier et foncent vers leur ennemi commun. Elekid lance un autre éclair pendant que le gentil Piafabec stoppe la course de son semblable d'un coup de bec.


-Finalement, si tu as du mal à les mettre K.O., on devrait changer de tactique.


Pendant que Taï, assit dans l'herbe, réfléchit à un nouveau plan, le soleil se déplace dans le ciel. Les ombres des arbres les plus proches commencent à se réduire, jusqu'à bientôt disparaître. C'est quand elles ne sont plus visibles que, tout à coup, tous les Roucool se rangent d'un côté et les Piafabec de l'autre.


-Mais que font-ils?


L'oiseau docile explique rapidement ce qu'il se passe à Elekid qui se remet à dessiner du mieux qu'il peut.


-Tous les Pokémon se regroupent... et vont charger ? Ils foncent tous dans le tas ? Ils sont fous à ce point... Maintenant, ça va trop loin.


Il se lève et se met à courir en plein milieu de la zone libre. Les piafs commencent à pousser des cris stridents afin de manifester leur mécontentement.


-Calmez-vous, enfin ! Vous êtes vraiment aussi stupides ? D'un côté comme de l'autre, vous avez tous subit des pertes. Des Pokémon blessés, mutilés, rendus incapables de se déplacer. Il faut que vous cessiez. Attaquez-moi si ça vous chante, mais arrêtez cette guerre inutile.


Les sifflements redoublent d'intensité. Ils pensent chacun défendre leur territoire. Stopper les affrontements serait déclarer forfait.


-Je ne vous demande pas d'abandonner cet endroit. Juste de ne plus vous battre. Est-ce que vous avez remarquez que l'espace que vous occupez en vous chamaillant ne représente même le quart de la surface de cette plaine ? Vous avez largement la place de vivre tous ensembles. Il y a assez de nourriture et d'eau pour tous.


Malheureusement, son beau discours se révèle inefficace. Tous les acteurs de ce conflit décollent et commencent à charger droit devant eux, avec Taï toujours au milieu. Elekid tente d'en freiner quelques uns en les attaquant, mais rien n'y fait. C'est alors que le Piafabec, qui refusait de se battre jusqu'ici, utilise reflet. Une dizaine de fausses copies surgissent autour de l'humain en hurlant, de le laisser tranquille sûrement. Peu importe, les autres Pokémon vol fondent en un même point. Les imitations s'évaporent, tandis que l'original reçoit presque tous les coups.


-STOOOP !


La voix de Taï se fait plus forte que tous les cris et les bruissements d'ailes. Tous se posent à terre. Le Piafabec pacifique est étalé sur le sol. Ses blessures sont graves. Taï le prend le plus délicatement possible dans ses bras.


-Vous avez vu ce que vous avez fait ? hurle-t-il. Est-ce que vous êtes vraiment prêt à tuer, même l'un de vos semblables, pour deux ou trois brins d'herbes ? Vous devriez avoir honte ! Peu importe que vous soyez des Pokémon, vous pouvez quand même vous rendre compte des sacrifices inutiles que vous faîtes ?


Il s'éloigne d'un pas pressé, des larmes coulant sur ses joues. Certaines tombent sur le corps inanimé, mais vivant, du pauvre être mutilé. Taï s'empresse de sortir le nécessaire pour les premiers soins. Des bandages, des calmants, des baies. Elekid s'occupe de broyer les fruits en poudre afin de faciliter leur ingestion au Piafabec. Sans ouvrir les yeux, ce dernier avale, tant bien que mal, tout ce que lui donne Taï. Plusieurs heures passent. Le soleil se couche. Les oiseaux sont partis, mais ils reviendront sûrement demain. Taï prépare un lit de fortune, constitué d'une nappe et d'un grand drap, pour que Piafabec puisse dormir confortablement. Il va ensuite se coucher à son tour, bien qu'il ait du mal à trouver le sommeil.


Le lendemain matin, c'est Elekid qui réveille le garçon. Il a du mal à se lever, mais il sort de son sac de couchage. Il va voir le Piafabec. Celui-ci ouvre les yeux. Il pousse un petit sifflement de satisfaction. Il va mieux mais a toujours besoin de repos. Un bruit d'ailes assourdissant s'élève. Les oiseaux sont de retour. Taï les regarde. Ils posent, mais d'une manière différente de la veille. Ils s'éparpillent tous, sans faire de distinctions entre les Roucool ou les Piafabec, et ne se disputent pas. Certains semblent même se saluer poliment.


-Mais... qu'est-ce que...


Quelques volatiles atterrissent devant le dresseur. Ils déposent quelques baies, des feuilles, de l'herbe, ou des cailloux. D'autres apportent même de l'eau dans leur bec.


-Vous avez fait la paix ?


Ils acquiescent. Ils ont enfin compris le message que Taï s'efforce de leur faire passer. Désormais, ils vont vivre ensemble, sans heurt, et parfois même avec de l'entraide.


-C'est super. Hé, tu as entendu ? demande-t-il au Piafabec convalescent. Ils arrêtent de se battre. C'est... horrible qu'ils aient dû te voir dans cet état pour en arriver là, mais ils l'ont fait. C'est grâce à toi, dans un sens. Ils vont même tous t'aider à te rétablir. Je pensais t'emmener avec moi à un centre Pokémon, mais ce ne serait peut-être pas la peine.


En entendant ces derniers mots, Piafabec détourne le regarde. Il s'enfonce dans son lit sans regarder Taï.


-J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? s'inquiète-t-il.


Aucune réaction de la part du Pokémon normal. Elekid ne comprend pas trop non plus. Taï continue tout de même à lui donner des soins, au moins jusqu'à ce qu'il puisse se déplacer seul. Il reste donc camper là un jour de plus. Le matin suivant, c'est justement Piafabec qui le réveille, de la même façon que lors de leur première rencontre.


-Tu... tu vas bien ?


Piafabec confirme d'un mouvement de tête. Il a encore du mal pour s'envoler, mais il est capable de faire quelques pas. Les autres oiseaux viennent le féliciter. Taï est heureux. Il peut maintenant partir l'esprit tranquille. Il ne remarque pas l'air triste dans les yeux de son protégé. Le jeune homme quitte donc son campement en début de matinée, suivi par Elekid. Il continue de remonter le cours d'eau, tout en en s'éloignant petit à petit pour s'approcher d'Argenta. C'est un peu avant le déjeuner qu'il entend un petit cri. Il se retourne et voit un Piafabec, tentant de courir avec difficulté et battant des ailes pour s'envoler.


-Mais... arrête, tu n'es pas encore en état !


Pourtant, le Pokémon oiseau parvient à décoller. Il plane à environ un mètre au dessus du sol pour atterrir dans les bras de Taï.


-Tu ne voulais pas rester là-bas ?


Piafabec se blottit contre lui. C'est clair et net, il veut voyager avec son protecteur.


-Si tu insistes autant, je ne peux pas refuser. C'est d'accord !


Taï saisit une de ses pokéballs vides et touche son nouvel ami avec. La boule s'ouvre pendant que l'oiseau est enveloppé d'une lumière rouge. Finalement, la sphère l'absorbe, puis se referme. Elle clignote, tremble, pour enfin s'arrêter. On entend une voix s'élever du Pokédex.

« Capture confirmée. Piafabec. Sexe : mâle. Talent : regard vif. Empêche la précision de baisser et de repérer l'ennemi lorsqu'il augmente son esquive. Attaques connues : picpic, reflet, furie, coud'boue. »

Taï montre la pokéball à Elekid.


-Tu as vu ? J'ai capturé mon premier Pokémon. C'est notre premier compagnon.


Le Pokémon électrique sourit. Lui aussi est très content d'avoir un nouvel ami. Ainsi, Taï se dépêche de rejoindre le centre Pokémon le plus proche. Une fois remis sur pied, Piafabec sera sûrement un allié important lors de ses futurs combats.