One's feeling de imple

New Lavandia était une ville gigantesque, et Martin se sentait de plus en plus petit à mesure qu'il s'enfonçait au milieu des buildings, escorté par Michael. Il voyait sur les murs des affiches montrant des sphères rouges « pokéball, la révolution est en marche …» mais n'eut pas le temps d'en lire plus, Michael s'était déjà engagé dans une petite ruelle, l'obligeant à presser le pas pour ne pas le perdre de vue.
-Voilà, on est arrivé chez moi ! lança joyeusement Michael en montant une petite tour argentée logée entre plusieurs gratte-ciels. J'habite dans le laboratoire pour le moment. Si tu veux passer la nuit ici, il n'y a pas de soucis, l'équipe sera contente de discuter avec toi. En plus il y a un membre qui doit aller au site météore, au nord du mont Chimnée, tu pourras partir avec lui. Il y a plein de pokémons dangereux le long du volcan, tu seras sûrement plus en sécurité comme ça.
Il était vraiment reconnaissant d'avoir rencontré Michael, il avait été une bonne compagnie sur la route 110 et même arrivé à New Lavandia, il continuait à lui proposer son aide. Il accepta avec joie de passer une nuit dans son laboratoire puis parti avec ses pokémons visiter un peu la ville.

Michael lui avait dit de faire attention à ne pas se perdre, et Martin ne tarda pas à savoir pourquoi. La ville était remplie, avec des véhicules alimentés par l'électricité de pokémons électriques qui passaient entre les passants. On voyait sur des murs des corniches avec des magneti, voltorbe, et d'autres pokémons électriques qui envoyaient en continue des attaques éclair. Cette constante libération d'énergie semblait les épuiser, ce qui ne dérangeait apparemment pas les passants, indifférents à l'état des pokémons. Certaines personnes regardaient azurill et mysdibule avec des expressions apeurées « c'est dangereux ! Pourquoi il ne les enferme pas ?! ». Il ne comprenait pas trop leur expression. D'autres personnes avaient des pokémons qui tenaient les colis ou encore s'en servaient de moyen de transport. Il fut vite abordé par un vendeur à la sauvette qui essaya de lui vendre des antidotes, mais Martin avait tout ce qu'il lui fallait et refusa gentiment.
Il fut attiré cependant par un rassemblement autour d'une estrade où un homme faisait une démonstration. Il y avait une affiche avec « pokéball, la ball qui changera votre vie ! » qui l'incita à aller voir de plus près. Il réussit à se frayer un chemin parmi la foule et pu voir un peu mieux ce qu'il se passait sur la scène : un homme se tenait au centre, vêtu d'un costume brillant blanc, un balle rouge dans sa main. Il balança la balle en l'air et dans un éclair elle laissa sortir un rondoudou, sous les applaudissements de la foule visiblement impressionnée.
-Mais ce n'est pas tout mesdames et messieurs, cette balle marche aussi avec des pokémons plus gros.
Il lança la pokéball sur le rondoudou qui disparut immédiatement dedans, devant un publique admiratif, puis sortit une autre balle similaire. Il la jeta et un tropius apparu à son tour. Un « waw » traversa la foule qui applaudit de plus belle devant la performance.
-Les pokéballs permettent de capturer des pokémons sauvages et de les apprivoiser, récita le présentateur. Vous pourrez ensuite les transporter avec vous sans aucune difficulté et ne les appeler qu'en cas de besoin. Vous pouvez en acheter dès aujourd'hui sur ce stand, ajouta-t-il en pointant une table juste à côté de la scène.
Le publique se précipita immédiatement vers le stand, tandis que Martin profita de la cohue pour s'éloigner discrètement. Une pokéball… des pokémons servant d'énergie pour la ville… cette ville le répugnait. Ils traitaient uniquement les pokémons comme des outils ! Capturer des pokémons sauvages pour en faire des esclaves en ville ? Comment Michael avait-il pu participer à un tel projet ? On ne doit pas enfermer ainsi les pokémons, les arracher à leur milieu naturel contre leur grès ou les forcer à se mettre au service des humains ! Il était fatigué de cette ville et voulait partir, mais il avait promit à Michael qu'il resterait dormir chez lui. Il se dirigea donc vers le laboratoire.
Toutes les rues se ressemblant, il se perdit vite et mit un moment avant de retrouver le chemin étroit menant au laboratoire. Il s'était à peine aventuré dedans qu'un dynavolt déboula dans l'allée et commençait à foncer vers lui. Immédiatement la peur le paralysa. Ses pokémons voulurent le protéger en se mettant devant lui, ce qui provoqua un déclic.
-Nooon ! se cria-t-il en se jetant sur Azurill et Mysdibule qui étaient prêts à se battre contre le dynavolt.
Une silhouette courait derrière le pokémon électrique et en voyant la scène, ordonna à celui-ci de s'arrêter. Elle se précipita ensuite sur le jeune homme recroquevillé sur ses pokémons, tremblant de tout son corps.
-Hé, ça va ? lui demanda-t-elle, visiblement inquiète pour le jeune homme. C'est mon dynavolt qui vous a fait peur ?
Le garçon ne répondait pas et continuait à trembler. Le dynavolt s'approcha un peu de Martin qui fit un mouvement de recul, encore plus apeuré qu'avant. La silhouette sortit sa pokéball, et rappela son pokémon. Le bruit de la pokéball activée interpela Martin qui leva la tête. Le pokémon avait disparu et il se retrouvait seul à serrer très fort ses deux compagnons, avec en face de lui une jeune fille. Elle devait avoir entre 18 et 20 ans, avec des longs cheveux d'un blond très clair nués en couettes, des beaux yeux orangés, une sorte de jupe portefeuille ainsi qu'une grande chemise. Elle avait des écorchures et de la terre, un peu partout. Elle le regardait visiblement inquiète et désolée pour lui.
-J'ai rappelé mon dynavolt, c'était ce qui vous faisait peur, non ? Ça va mieux, vous avez besoin de mon aide pour vous lever ?
La peur lui avait raidi les muscles. Il avait un mal fou à écarter ses bras de ses pokémons qui commençaient à étouffer et ne pouvait pas se relever. Il fallut attendre quelques longues secondes pendant lesquelles la jeune fille attendait avec inquiétude avant qu'il se soit assez détendu pour relâcher lentement l'étreinte sur Azurill et Mysdibule qui se dégagèrent et se mirent à le dévisager, soucieux de l'état de leur dresseur. Il essaya de se lever mais ses jambes, entre trop tétanisées, refusaient de le porter. La fille s'empressa alors de l'aider. Il était un peu honteux de ce qui s'était passé et de sa faiblesse actuelle. Il lui adressa un léger « merci » tandis qu'elle le maintenait debout.
-Vous êtes Martin, c'est cela ? interrogea la fille. Michael m'avait dit qu'il avait rencontré un garçon accompagné d'un azurill et d'un mysdibule sur la route 110.
-Oui, c'est ça. Vous êtes une collègue de Michael ?
-Oui, je m'appelle Séléné ! On travaille dans le même laboratoire. On m'a demandé d'aller vous chercher. Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé. Comment se fait-il que vous ayez peur de dynavolt ? Vous ne semblez pas avoir peur des pokémons pourtant, alors pourquoi ?…
Il ne lui répondit pas. Il avait retrouvé un peu de force et pu tenir debout tout seul, il se dégagea donc et commençait à faire quelques pas en direction du laboratoire. Séléné avait été un peu trop indiscrète, mais ne fut pas gênée pour autant. Se reprenant vite, elle lui prit la main et l'entraina vite vers le laboratoire, au point où il faillit tomber, encore affaiblit.
-Allez, viens ! je devais venir te chercher car le repas va être prêt ! si on traine trop, on va manger froid !

Il n'eut le temps de rien dire qu'ils étaient déjà arrivés au laboratoire. Elle entra énergiquement en annonçant simplement et d'un ton jovial « Je l'ai trouvé ! ».
Il s'assit silencieusement dans un coin, encore gêné par sa rencontre avec Séléné. Le repas fut assez bruyant, il y avait une demi-douzaine d'ingénieurs qui mangeaient avec eux, tous relativement jeunes et très optimistes. Ils le bombardaient de questions, la plupart trop indiscrètes pour qu'il réponde. Il était fatigué par sa journée et ces questions l'énervaient vite. Plus le temps avançait plus il était sec et direct dans ses réponses, mais cela ne semblait pas décourager ses interlocuteurs pour autant, à son grand désespoir.

Au fil des discussions il en apprit plus sur les projets des scientifiques. Ils en avaient plein, dont beaucoup assez farfelus comme améliorer les pokéballs, créer des machines pouvant soigner les pokémons ou des objets pour booster leur puissance. On lui avoua que Séléné partait le lendemain au site météore pour trouver ces derniers. Elle devait trouver des fragments de météores pour des recherches. Ils commencèrent à parler de légendes, de groudon et kyogre primales qui s'étaient battus il y a longtemps, plus gros sous cette forme que sous l'originale. Ils disaient que certains pokémons légendaires à travers le monde pouvaient ainsi changer de forme de manière transitoire. Les recherches avaient l'air compliqué, trop pour un simple pêcheur. Il finit par ne plus les écouter. Il n'était pas vraiment d'accord avec les innovations qu'ils faisaient si par leur faute on traitait les pokémons comme des esclaves ou des machines.
Lorsqu'ils eurent enfin finit, il put aller au lit se reposer un peu avant de repartir le lendemain avec Séléné. Exténué, il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir.