One's feeling de imple

Les jours qui suivirent la conversation entre Martin et ses parents passèrent très vite. Il commençait à préparer ses affaires sous les conseils de sa mère. Finalement son 16ème anniversaire passa, et, le lendemain, il était prêt à partir.

-Tu feras attention sur la route, hein ? et n'oublie pas, en cas de soucis tu peux compter sur tes pokémons, lança sa mère, toute émue par le départ imminent de son fils.
-Ne t'inquiète pas maman, je ferai attention, je te le promets, répondit Martin.
-Mysdibule, je compte sur toi pour prendre soin de lui insistait le père en regardant le pokémon qui acquiesça légèrement.
-Merci, papa, maman, et à bientôt, criait Martin tandis qu'il s'éloignait de la maison.

À mesure qu'il avançait, il voyait sa maison et ses parents devenir de plus en plus petit jusqu'à totalement disparaître de son champ de vision. Il eut un petit pincement au cœur à l'idée de les quitter. Il leva les yeux vers la fumée menaçante que crachait le mont Chimnée et sa détermination s'en trouva renforcée. Il devait aller au sommet de ce mont !
Il s'enfonçait ainsi petit à petit dans les hautes herbes de la route 110. Il fut vite attaqué par des gloupti. Voulant protéger ses pokémons, il les combattait seul, essayant des attaques charges. Il fut touché par quelques détritus lancés par ses ennemis qui le blessèrent un peu et finirent par l'empoisonner. Sans l'aide de ses pokémons, il finit cependant à battre ses ennemis et repartit d'une démarche boitante, affaibli par son combat.

Il avançait de plus en plus dans les hautes herbes, mais sentait ses forces le quitter à chaque pas. Il continuait cependant à battre les pokémons sauvages qui se mettaient sur la route, les faisant fuir à coups d'imitations d'attaques béliers. Azurill et mysdibule le regardaient faire, tristes, voulant l'aider mais n'osant le faire de peur de fâcher leur dresseur. Le poison le dévorait petit à petit, drainant ses forces. Il n'osait pas prendre d'antidote, ses réserves étaient limitées et il ne savait pas s'il en aurait assez pour traverser la route. Cependant il dû vite s'arrêter, visiblement fiévreux et à bout de forces. Il ne pouvait pas tenir plus longtemps, il devait se résigner à prendre un antidote. Il se laissa tomber contre un rocher et tendis une main tremblante vers son sac. Sa vision était floue à présent, et il espérait ne pas avoir attendu trop longtemps. Que diraient ses parents s'ils apprenaient que leur fils était mort à quelques centaines de mètres de chez eux, empoisonné, sans avoir eu le temps de prendre un antidote pourtant à portée de main ? Sa vision commençait à être troublée maintenant. Il avait du mal à tendre la main pour prendre le flacon. Une patte le lui tendit. Martin leva la tête et vit mysdibule, l'antidote à la main, l'air sérieux. Il prit la bouteille d'un geste dépourvu de force en lui murmurant un « merci » et but le flacon. Il ne sentit pas de différence sur le moment, et dû prendre un peu de repos le long du rocher. Ce n'était pas raisonnable dans un endroit rempli de pokémons sauvages, mais il n'avait pas le choix, il n'aurait sûrement plus la force de se lever et marcher. Il sentait petit à petit les forces lui revenir à mesure que l'antidote faisait effet.

Il n'avait pas encore récupéré qu'un énorme gloupti apparu. Encore faible mais déterminé à combattre à la place de ses pokémons, il se releva. Malgré la sensation que ses jambes ne le portaient pas, il leva les poings d'un air résolu à combattre à la place de ses pokémons. Sa vision était encore trouble, mais il avait l'impression que le gloupti était bizarre, trop grand, et d'une forme étrange. Il fut surprit et baissa sa garde lorsque le pokémon se mit à parler :
-Tiens, que faites-vous sur cette route ? C'est dangereux avec tous ces pokémons. Et vous semblez bien pâle, ça va ?
-… oui répondit Martin d'un air pâteux. Mais qui êtes-vous ?

Maintenant il voyait un peu mieux et remarqua un garçon d'à peu près son âge, les cheveux noirs, courts, rasés sur les côtés, avec un costume de gloupti. Ses yeux bruns foncés l'observaient d'un air interrogateur, intrigué par cette rencontre.
-Je suis Michael expliqua le garçon, j'habite à New Lavandia mais je viens ici pour chercher des idées et du matériel. Et toi, que fais-tu là ? Tu t'es fait attaquer par des pokémons ? Pourquoi tu es blessé ? Pourquoi ton azurill et mysdibule n'ont rien ?
-Je m'appelle Martin. Je viens de Poivressel et je voyage pour aller au mont Chimnée. On a été attaqués par des pokémons sur la route.
-Et tes pokémons ne t'ont pas défendu ? on croirait que tu as combattu tout seul.
Martin regardait Michael et n'osa pas répondre immédiatement. Tout le monde se moquait de lui à Poivressel et lui disait qu'il était bête de vouloir se prendre pour un pokémon. Il était sûr que ce garçon réagirait de la même manière, mais il ne voulait pas mentir pour autant, alors il répliqua
- Non, c'est moi qui ait combattu ces pokémons, je… je ne veux pas laisser mes pokémons combattre et se faire blesser.
Il fixa Michael avec un ton de défi. Mais à sa grande surprise celui-ci ne rigolait pas, il continuait juste à le regarder d'un air interrogateur, comme s'il avait en face de lui un pokémon étrange.
-Ce n'est pas commun ça, et même un peu dangereux vu tes blessures… commença Michael, mais il se doutait à la tête de Martin qu'on l'avait déjà bien assez embêté pour ça. Je vais bientôt rentrer chez moi à New Lavandia, c'est sur ta route pour aller au Mont Chimnée, tu veux m'accompagner ?
Martin acquiesça silencieusement. Ce garçon n'avait pas l'air très méchant, et c'était mieux de voyager à plusieurs. Ils reprirent donc la route ensemble, les deux pokémons les suivant silencieusement.

Le voyage se passait sans qu'ils ne croisent le moindre pokémon sauvage, et Martin trouvait ça bizarre. Il commençait à se demander si c'était à cause du costume bizarre de Michael. Ce dernier semblait deviner ce à quoi pensait son compagnon, puisqu'il expliqua :
-J'ai pulvérisé du repousse autour de moi pour qu'on ne rencontre pas de pokémons sauvages. Je n'en ai aucun pour me défendre, c'est le seul moyen que j'ai pour ne pas me faire attaquer quand je vais vadrouiller sur la route 110. Le déguisement sert comme mesure de sécurité si le repousse ne marche pas. Je suis ingénieur ajouta-t-il, anticipant le regard questionneur de Martin. Je voudrai construire une maison des pièges sur cette route, donc je cherche un endroit pour la construire, du matériel pour le faire et des idées de pièges à installer. En dehors de ça je travaille aussi à New Lavandia sur quelques projets secrets. Tu as entendu parler de la pokéball ? elle va bientôt être commercialisée. Je fais parti des ingénieurs qui l'ont mise au point.
Martin n'avait pas encore entendu parler de cette invention, Poivressel n'était pas calé en nouvelles technologies. Il savait cependant que, si son village rassemblait des produits du monde entier, New Lavandia quant à elle était sûrement la ville la plus évoluée du monde. Tous les meilleurs ingénieurs se rassemblaient dans la ville. La pokéball devait être une incroyable invention de plus. Il commençait à avoir envie d'en voir plus sur cette ville futuriste tandis que, une fois lancé, on n'arrêtait plus Michael qui continuait à parler d'inventions et d'idées pour sa maison des pièges. C'était vraiment un gentil garçon qui semblait connaitre plein de choses, et Martin se sentit chanceux d'avoir eu la chance de voyager avec lui.

-et voilà, on est arrivé ! lança joyeusement Michael
Il fut arraché de ses pensées et ne put empêcher un sifflement admiratif en observant la ville qui se dressait devant lui. Elle était immense, toute blanche et argent, avec d'énormes tours reliées entre elles par des ponts, des grandes roues et plein de tuyaux. C'était vraiment différent de son village de pêcheurs songea-t-il. Il voyait au pied de la ville s'élever le mont Chimnée.
Il était proche maintenant, très proche de son but !