Thalis et la brèche spatio-temporelle de SUPERBLAIRO33

Je survolai Hoenn à l'aide de Latias, tel un chevalier médiéval, chevauchant son Galopa. Vifs, nous pourfendions le ciel, tellement rapidement que j'avais du mal à ouvrir les yeux et le vent m'étouffait presque. Je me tenais de toutes mes forces à mon ami qui avait l'air fier de pouvoir me transporter jusqu'à destination. Avec difficulté j'arrivai tout de même à contempler le paysage. Quelle splendide région tout de même. Ses forêts, son volcan et son désert, ses plages et ses îles plus ou moins grandes, ses villes et leurs habitants, de minuscules fourmis de là où je me trouvais. Je pu également apercevoir les décombres de mon village suite à l'attaque qu'elle avait subi. Et un peu plus loin d'ailleurs, avec grand étonnement et désarroi, je pu également constater la destruction de Nénucrique, une ville au bord du chenal 124. Sûrement encore cette maudite personne dont je m'étais promis de faire payer pour tous ses méfaits. Puis, toujours cette sombre faille violette, émanant des éclairs noirs, qui m'intriguait de plus en plus. Que cela faisait-il ici ? Qu'allait-il en advenir ? Tant de questions auxquelles j'aurais voulu avoir des réponses. Mais je ne pouvais perdre mon temps à ce sujet, peut-être m'en occuperais-je plus tard. Mon principal objectif était de me rendre au repère du malfaiteur. Et bientôt d'ailleurs, je pouvais voir au loin une île, ou plutôt une montagne sur laquelle se trouvait ancrée dans le sol ce qui pouvait ressembler à une tour. Plus je m'approchais et plus les détails devenaient visibles, il s'agissait bien d'une montagne où la verdure s'était installée et une cascade s'écoulait à une centaine de mètres de hauteur.

Lorsque que Latias se posa, je descendis et aussitôt je pu constater qu'une immense tour très moderne, qui remplaçant le bâtiment de la Ligue d'Hoenn, servait d'habitat à l'homme dont on ne connaissait pas le nom. Latias et moi nous approchâmes avec méfiance en constatant qu'un blindage faisant barrière à l'édifice nous barrait la route. Toujours plus proche de celui-ci, je pus conclure qu'il nous serait impossible de pénétrer dans le lieu sans introduire deux objets de forme rectangulaire dans le blindage. Alors voilà, c'était déjà fini ? Je ne pourrais m'aventurer plus loin et devrai me résigner à cela, abandonnant ma quête ? Il m'était impossible de renoncer alors que j'étais si proche du but. Soudain une voix familière m'interpella :

- Thalis ? C'est bien toi ?

Ces cheveux bruns, ce style mystérieux, ces yeux marron et ces petites taches de rousseur. Cet air de premier de la classe qui plaisait aux filles que j'avais tant envié, c'était bien lui. Colin, mon meilleur ami d'enfance, cela faisait bien dix ans que nous ne nous étions pas vu. A l'époque, il habitait à Bourg-en-vol où son grand père, le professeur Seko y étudiait les Pokémons. Mon père y avait également vécu étant plus jeune. Il m'amenait d'ailleurs régulièrement dans ce petit village perdu dans les bois, pour que Colin et moi puissions-nous voir, car il était trop dangereux de m'y aventurer seul. Il avait finalement fini par quitter le village avec son grand père suite au décès de ses parents pour habiter à Lavandia, une ville un peu plus au nord. Depuis ce jour nous avions perdu contact.
J'étais évidemment heureux de le voir à nouveau, mais par fierté ne le laissa pas paraître.

- Tu as beaucoup changé depuis tout ce temps ! Je vois même que tu as attrapé un Latias et ce n'est pas rien. Dit-il en laissant échapper une Pokéball de se main dont un Latios sortit. Je te présente Latios, il m'accompagne depuis maintenant un an.

Colin était gentil, mais nous nous chamaillions à longueur de temps. Il avait pour habitude de se mettre en valeur sans arrêt et d'être très fier de lui. Ceci dit, cela ne nous empêchait pas de nous entendre à merveille. Il en était de même pour Latias et Latios qui jouaient déjà ensemble.

- Eh oui, je ne suis plus un enfant maintenant, j'ai beaucoup progressé depuis l'école Pokémon. Mais tu as l'air d'avoir mûri toi aussi et…

Il me serra dans ses bras et ajouta qu'il était content de me revoir. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes et ça me toucha beaucoup. Mais je n'eus pas le temps de me laisser submerger par mes sentiments qu'il poursuivit :

- Mais qu'est-ce que tu fais ici ? C'est un lieu très dangereux, tu ne voudrais quand même pas perdre la vie ?
- Eh bien c'est une assez longue histoire en fait, par où commencer ?

S'en suivit un long discours où je lui racontais tout ce qui s'était passé, un commençant par ce jour-ci.

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C'était un jour ensoleillé sur Clementi-ville, ma mère gardait l'arène suite au départ précipité de mon père pour la Ligue Pokémon qui avait fait appel à lui. Je m'occupais donc de toutes les tâches ménagères de la maison et de tout ce qui s'en suit.
Je m'ennuyais vraiment beaucoup depuis déjà quelques temps, d'autant plus que tous les jeunes de la ville avaient pu quitter leur foyer dans le but d'obtenir les 8 badges d'Hoenn et se confronter à la Ligue. Ma mère, elle, m'avait formellement interdit de partir à l'aventure, car elle ne voulait pas que mes enfants ou ma future femme subissent ce qu'elle avait vécu avec mon père qui était très rarement à la maison avant de devenir le champion de la ville. Évidemment elle ne pouvait pas me couver éternellement et lorsqu'un ami partit sur un sentier voisin pour capturer son premier Pokémon, il m'invita à le rejoindre, excité par cette invitation je ne pu refuser, désobéissant aux ordres de mère m'interdisant d'avoir ne serait-ce qu'un contact avec les Pokémons. Alors que je m'éloignais du lac, laissant le linge que j'étais en train de laver à même le sol pour accompagner mon ami, ma mère était en train de se livrer à un combat d'arène.
Une fois éloigné du village, mon ami aperçu un Medhyena sautiller dans les herbes. Cet idiot le poursuivit et lui exigeant de l'attendre, évidemment, le Pokémon disparu et le petit garçon avait perdu tout espoir de le revoir. Il revint vers moi, puis tous les deux nous levâmes la tête vers le ciel qui s'était brusquement couvert, suite à la réception d'une première goutte sur notre tête. Bientôt se fut un déluge qui tomba et nous nous précipitâmes pour rentrer.

Nous nous séparâmes pour rentrer respectivement chez nous afin de nous abriter. Alors que je venais de fermer la porte de la maison, ma mère m'attendait déjà à l'entrée, assise sur une chaise, tapant du pied sur le sol ce qui traduisait son incommensurable impatiente.

- Thalis ! Je t'ai cherché partout ! Je me suis vraiment inquiétée ! Tu sais très bien que je ne veux pas que tu sortes du village. Encore moins sans me demander.
- Mais maman, j'ai 17 ans.
- Je me fous de ça ! Répondit-elle avec une once d'énervement.
- Tous les jeunes sont partis pour capturer leur Pokémons et moi je suis là, comme un idiot.
- Écoute, j'en ai marre de ton insolence, tu descends au sous-sol pour te calmer.

Ma mère était plutôt une femme stricte, mais au grand cœur. Elle s'inquiétait pour moi, et avait d'autant plus peur car mon père n'était pas à la maison pour me gérer.
Suite à cela, elle m'enferma dans le sous-sol pour me calmer. Quelle idée tout de même.
Alors que je faisais les cents pas en attendant qu'elle se décide à m'ouvrir, une première explosion retentit, puis je pris un tabouret qui trainait afin de pouvoir voir à la fenêtre du sous-sol. La visibilité était plutôt mauvaise, mais je pu tout de même constater avec effarement que la maison du garçon avec qui j'étais parti quelques instants auparavant, avait été totalement détruite. Il n'en restait que des décombres de bois et de béton sous un feu destructeur. Puis, un homme masqué vêtu d'une cape et d'un masque dissimulant son identité vint se poser sur le sol.
Derrière lui, un immense Pokémon vert, il s'agissait du légendaire Rayquaza !
Suite aux ordres que semblait lui avoir donné l'homme mystérieux, il lança un canon chargé, extrêmement puissant, ressemblant à un Ultralaser, décimant deux autres maisons habitées. C'était atroce, il mettait tout à feu et à sang. Il fallait absolument que quelqu'un l'arrête, quand soudain la silhouette d'une femme apparut.
J'entrevus par la fenêtre que cette femme en question était ma mère, qui visiblement, avait décidé de s'opposer à ce monstre. Dès lors, je me jetai sur la porte et donnai de violents coups afin d'enfoncer celle-ci, en vain. Impuissant, je ne pouvais qu'assister au combat qui allait démarrer. Elle envoya directement tous ses plus puissants Pokémons, Monaflemit et Kaimorse. Ses vaillants Pokémons se donnèrent corps et âme, luttant avec un courage sans pareil contre la force sans limite du Rayquaza. Tentant avec leurs plus puissantes attaques de mettre l'ennemie au tapis. Kaimorse tira un redoutable Laser-Glace afin de congeler le Rayquaza. Et Monaflemit, de son corps robuste percuta de toutes ses forces l'ennemie. Mais tous ces efforts n'étaient d'aucune utilité, le Rayquaza n'avait aucune égratignure. Alors qu'il se préparait à lancer une autre attaque Ultralaser, les Pokémons de maman faisaient de même, et les attaques fusionnèrent formant une énorme boule lumineuse qui finissait par exploser, projetant ma mère et ses Pokémons contre notre maison. Ils étaient tous inaptes à poursuivre le combat. Je pu entendre par la suite l'homme masqué dire à son Pokémon de poursuivre avec une attaque Colère. C'est alors que le Rayquaza devint d'un rouge éclatant, puis en un rien de temps, une explosion, bien plus puissante que toutes les précédentes retentit. Toute la ville fut rasée sur le coup. J'avais été épargné simplement car, par chance, je me trouvais au sous –sol. Je me suis réveillé un peu plus tard, la détonation avait tout de même été assez puissante pour remuer la terre, et les objets de la pièce m'étaient tombés dessus. Reprenant mes esprits, une petite brèche avait été formée sur le plafond, la lumière du jour inondait le sous-sol. De toutes mes forces, je parvins à me hisser hors de ce qui avait été ma prison.
Plus loin, ma mère gisait sur le sol, ensanglantée. Je m'approcha d'elle, et l'appela. Très affaiblie, au seuil de la mort, elle me lâcha d'une petite voix :

- Mon grand, mon enfant, il faut que tu sois courageux. Je ne m'en sortirai pas. Pardonne moi d'avoir été si entravante tout ce temps…
- Maman… Repris-je les larmes aux yeux.
- Sois fort mon Thalis, parcours le monde et retrouve Papa, raconte lui tout, il nous vengera nous, tout le village et moi. Capture des Pokémons, fais-toi des amis.

Sa voix était de plus en plus faible.

- Surtout ne perds pas espoir, tu iras loin, je sais que tu es quelqu'un de persévérant.
- Mais pourquoi ?! Pourquoi cet enfo*ré a-t-il fait cela ? Demandais-je plein de rage et de tristesse.
- Tu es assez grand maintenant, tu as le droit de savoir… Au sein de la ville, dans le musée, se trouvait une relique des plus prisées de ce monde. La relique antique de Groudon. Celle qui, une fois réunie avec le Pokémon, lui permettrait de récupérer sa force initiale tout en lui procurant une force inégalable. Et il l'a volé. Je ne sais pour quelle raison, mais il l'a dérobée. Il faut que papa la récupère, sans quoi d'atroces choses pourraient se produire. C'est pourquoi il faut que tu le retrouves, et que tu lui raconte tout.

Elle toussa une dernière fois, puis me glissa un dernier mot dans mes oreilles :

- Je t'aime mon fils.

J'étais perdu, je serrais dans mes bras le corps de ma défunte mère qui m'avait été enlevé. Ses Pokémons d'ailleurs se dissipèrent tous les deux. Ils moururent avec leur dresseur. Je hurlai de toutes mes forces, pleurant toutes les larmes de mon corps. Je n'avais plus rien. Tout le village avait été détruit, aucun survivant à cette attaque. Plus rien ne me retenait ici, je pris donc la route en me jurant de venger ma mère de l'infâme qui l'avait tué.

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- Puis, Latias me rejoint, me sauvant d'un Migalos et m'accompagna jusqu'à Merouville, où nous avons vaincu Roxanne qui nous avait conseillé de venir jusqu'ici pour trouver le repère de cet homme.
- Mes condoléances pour ta mère, pour tout ton village aussi… Ce doit être atroce à vivre, surtout quand on se retrouve seul par la suite. Il faut que tu sois fort Thalis. Je suis là. Pour moi aussi ça n'a pas été évident quand ils sont décédés, dit-il avec beaucoup d'émotion dans sa voix.
- Ne t'en fais pas Colin, tout va bien maintenant, et tout ira encore mieux quand l'homme dont on ne connaît pas le nom aura payé pour ce qu'il a fait. Et pour cela, je dois le rencontrer. Mon père était censé se trouver à la Ligue. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.
- Tu ne pourras le vaincre, lui et son Rayquaza sont inégalables. Pour ce qu'il en est de Brice, tu sais très bien qu'il doit s'en être sorti.
- Écoute Colin, que tu sois d'accord ou non je me vengerai et tu ne pourras pas m'en empêcher. Alors si tu ne veux pas m'aider, je ne te force pas, de toutes façons je ne veux même pas de ton aide, par contre n'espère pas me faire changer d'avis.
- Le gentil petit garçon que je connaissais a bien changé. Puis, tu as tout de même réussi à gagner contre Roxanne dès ton premier combat. C'est plutôt bien.
- Tu reconnaîtrais enfin mon potentiel ?
- Plus sérieusement, reprit-il, cet homme, il a reformé la team Aqua et Magma que ton père avait démantelée il y quelques années. Elles sont toutes les deux sous son ordre. Je ne sais quel est leur but, mais c'est très suspect, d'autant plus que depuis hier cette chose grossissante se trouve dans le ciel, ajouta-t-il en pointant de son doigt la brèche mystérieuse. Il y a de fortes chances que ce soit lié.
- Euh… Comment sais-tu tout ça ? Demandai-je avec étonnement.
- Disons que, comme j'habite à Lavandia, proche du Mont Chimney où se loge la repère dans la team Magma, j'ai pu m'y introduire et me faire passer pour l'un des leurs. A partir de là, j'ai pu recueillir quelques informations. Évidemment, comme j'étais affecté à un groupe de sous-fifres, je n'ai jamais pu me rendre au cœur du repère. Bref, là n'est pas le problème, ce sont sûrement eux qui sont en possession de la relique Antique de Groudon qui a été dérobée à ton village.
- Extraordinaire ! C'est génial, toujours aussi cool Colin !
- Sûrement. Mais passons, le soleil se couche. Que dirais-tu de dormir à la maison ? Nous pourrions partir dès demain pour récupérer la relique afin d'ouvrir ce barrage.
-Avec plaisir. Donc tu penses que la relique de Groudon permettrait d'ouvrir ce blindage ? Dans ce cas, il nous faudrait trouver la relique de Kyog… Mais tant que j'y pense, en survolant Hoenn j'ai pu apercevoir que Nénucrique avait été également ravagée. Cela doit sûrement avoir un lien. Ajoutai-je avec déduction.
- Nénucrique ? Exactement, c'est là où se trouvait la seconde relique, celle de Kyogre.
- Alors il cherche à réunir les reliques. Mais pourquoi ? Me questionnai-je.
- Nous verrons cela demain. Pour le moment que dis-tu de voir lequel de nos Pokémon vol est le plus rapide. Me proposa-t-il avec un air de rivalité.
- Je ne refuse jamais un défi, tu le sais bien !

Nous nous envolâmes tous les quatre à travers Hoenn avec une vitesse déconcertante. Nos Pokémons voulaient à tout prix prouver à leur maître respectif qui d'eux deux était le plus rapide. En quelques instants, virevoltant et tournoyant à travers les cieux, nous arrivâmes à proximité de Lavandia. Avec précipitation, suite à cette course acharnée, Latias et Latios se posèrent au même moment. Ce fut une égalité.
Il habitait une maison à côté de l'ancien casino qui servait désormais de laboratoire à son grand père. Lavandia est une charmante petite ville où la verdure est dominante. De l'herbe recouvrait la totalité de la ville, seul de petits sentiers se distinguaient afin de pratiquer le cyclisme, une aubaine pour Lavandia, réputée pour vendre les meilleurs vélos de la région.
Une fois rentrés, monsieur Seko nous attendait. Le repas était déjà prêt. Évidemment il me connaissait très bien et fut enchanté de me revoir. Il ajouta par ailleurs mon couvert et nous mangeâmes le repas tout en lui racontant mes mésaventures qu'il écouta avec beaucoup de compassion. Il ajouta de sa vieille voix :

- Tu as donc un Latias, tout comme Colin a son Latios. Sais-tu ce que cela signifie ?
- Euh non pas vraiment… Rétorquai-je avec insouciance.
- Latios et Latias sont des Pokémons extrêmement rares. Il n'en existe qu'un de chaque dans le monde. C'est pour cela que ces Pokémons fuient la plus part du temps les humains. Il est d'autant plus rare qu'un Latias choisisse son dresseur. J' ajouterais que ce sont deux Pokémons extrêmement sensibles aux qualités humaines, cela fait de toi quelqu'un d'unique Thalis. J'ai toujours su que toi et Colin étaient spéciaux comparés à tous ces enfants.

Je fus très étonné mais également très heureux de recevoir des compliments de l'ancien professeur Pokémon. Mais encore plus particulièrement d'être accompagné de Latias qui s'était endormi dans le salon. La conversation se poursuivit une dizaine de minutes. Puis, Colin et moi décidions d'aller nous coucher. De nouvelles aventures nous attendraient dès demain.