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Assassins de Poivressel ! Assassins de la plus belle ! de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 04/11/2014 à 06:47
» Dernière mise à jour le 04/11/2014 à 06:47

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Retour à Poivressel
« Harley est le nouveau Top-Coordinateur ! Il remporte le trophée du Grand-Festival ! »

Le public avait applaudit de toutes ses mains, dans un tonnerre d'enthousiasme, dans un brouhaha croissant. Ces applaudissements, ces cris, ces félicitations furent pour Harley la consécration de sa victoire. Quand il fermait les yeux, en face de lui, se dressait l'immense trophée qui scintillait de mille feux. Il le prenait dans ses bras et le soulevait pour montrer à tous son nouveau rang : celui des vainqueurs !

Le sifflement robuste du bateau qui l'emmenait vers Poivressel le tira de sa douce rêverie. Il s'inquiéta alors une seconde pour son trophée : où était-il ? Avait-il rêvé cette victoire méritée et si longuement désirée ? En s'approchant de sa cabine située sur le pont du navire, il aperçut à travers l'unique hublot que son trophée était bien là, à côté de son lit. Une envie le prit d'enlacer son trésor et de le montrer à tous les passagers, rien que pour frimer. Il voulait que tous fussent jaloux de son incroyable talent de coordinateur Pokémon.

Soudain il se retourna, sûr d'entendre son prénom à travers le silence apaisant des flots. Pourtant personne n'était sur le pont, tous les passagers étant partis faire une sieste car on arriverait tard, d'après le capitaine. Harley, lui, n'avait pas sommeil. Il s'appuya sur une des rambarde du navire et se remit à rêvasser ; un piaillement de mouette le fit sursauter. Il souleva son cher chapeau vert vif pour regarder un couple de Goélises, chantonnant dans les nuages, leur mutuelle passion. Le mâle jeta un cri strident qui ressemblait étrangement à un appel ; le jeune Top-Coordinateur l'écoutait et crut entendre une seconde fois son prénom. Les Pokémon mouettes survolèrent chacun leur tour le pont du bateau en décrivant des cercles réguliers. C'était une manœuvre pour faire comprendre aux voyageurs qu'ils les guideraient jusqu'à la terre ferme. Au cri de ces oiseaux, un passager fit irruption sur le pont pour voir ce qu'il se passait. Harley le reconnut tout de suite pour avoir déjà parlé avec lui au cours du voyage ; ils s'étaient même liés d'amitié.

« Beladonis ! appela le Top-Coordinateur.
- Tiens, c'est vous Harley. Vous êtes encore sur le pont ?
- Je rêvassais quand ce couple de Goélises m'a réveillé. Regardez le spectacle qu'ils nous offrent. »

Harley dirigea un doigt vers le ciel et les Goélises qui dansaient toujours. Il expliqua à son ami que cette danse, certes gracieuse, était en dessous de la danse que son Cacturne-chéri avait fait au Grand-Festival. Quel show !

Mais Beladonis n'écoutait déjà plus le coordinateur ; il fixait l'horizon d'où il apercevait la belle ville de Poivressel. Harley se mit aussi à contempler le magnifique panorama qu'offrait la ville portuaire ; on apercevait d'abord les mâts et les voiles qui flottaient encore sur les navires fraîchement accostés. Puis le soleil venait s'éteindre sur les toitures colorées de la ville. L'astre solaire était piqué çà et là par des tours naissantes qui poussaient de la terre ; les reflets chauds projetés par le soleil réfléchissaient les sommets métallisés de ces monstres en acier.
Harley s'interrogeait : d'où pouvait venir toutes ces tours et ses immeubles qui gâchaient le doux souvenir qu'il gardait de sa ville natale ? Pourtant il voyait se dessiner les quartiers tranquilles de sa jeunesse : ici, on lui avait donné son premier Pokémon ; là il s'était endormi en rêvant de son premier amour et aussi de sa vengeance contre la petite fille qui lui avait mangé son sushi-Octillery. Maintenant il connaissait la coupable et ne lui en voulait plus. Il tourna la tête vers sa droite et le phare apparaissait, splendide, dans le soir tombant ; il éclairait la route de sa clarté lunaire et montrait aux voyageurs ses rondeurs voluptueuses et ses lignes pures. Le ciel, à présent, était teinté de couleurs orangées qui incendiaient le soleil rougeoyant ; les Goélises avaient ralentit leurs danses et commençaient à s'échapper à travers les trouées nuageuses. Les ombres des oiseaux perçaient la clarté du ciel, qui peu à peu s'éteignait pour laisser place à la nuit dominatrice.
Le capitaine, réveillé de sa petite sieste hebdomadaire, annonça aux passagers qu'il accosterait sur la plage de Poivressel, pour changer un peu de ses habitudes.

« Ah ! la plage de Poivressel... murmura Harley encore rêveur.
- Vous êtes du coin ? interrogea Beladonis.
- C'est ma ville natale, là où j'ai grandi. Et vous ?
- Je suis de Lavandia. »

On voyait déjà le sable fin qui s'envolait sous le vent tiède de la nuit qui tombait. Quelques nageurs s'étaient attardés sur le rivage ; des pêcheurs rangeaient leur matériel et s'apprêtaient à partir ; des mères et leurs enfants nettoyaient leurs serviettes de plage tandis que leurs Pokémon jouaient encore dans l'eau douce. Les cloches de la ville sonnèrent sept heures du soir ; la mélodie entraînante s'évaporait au milieu des habitants qui désertaient la plage. Cette musique rappela à Harley beaucoup de souvenirs : toutes ces journées passées au bord de l'eau, à jouer avec Cacnéa et Remoraid !
Le capitaine, venait d'annoncer qu'on pouvait descendre du bateau, il avait accosté. Harley se précipita dans sa cabine, prit son sac avec ses Pokéball et son trophée qu'il serrait étroitement contre sa poitrine. Ce n'était donc pas un rêve, ce trophée était bien à lui, il lui appartenait ! Il émergeait d'un rêve qui l'avait bercé depuis sa plus tendre enfance.

En descendant du navire par l'étroit ponton en bois, il salua Beladonis. Le voyage avait duré quatre jours et il ne les avaient pas sentis passer. Tous les matins, il avait rejoint le policier dans la salle commune et là, pendant des heures, ils papotaient, ils argumentaient et échangeaient leurs points de vues, leurs idées sur les concours, sur les malfaiteurs, sur les Pokémon. Parfois Harley allait se coucher tard dans la nuit, après avoir longuement discuté avec Beladonis.

« Prenez soin de vous, Harley. Si vous voulez me rendre visite, je n'habite pas loin du casino de Lavandia.
- D'accord, avec grand plaisir. Dès que j'aurai un moment de libre, j'irai vous voir. Cacturne, viens dire au revoir à notre ami. »

Le Pokémon ne se fit pas prier deux fois ; sorti de sa Pokéball, le Pokémon épouvantail fit une petite révérence à l'agent de police. Celui-ci s'éloigna en direction de Poivressel pour rejoindre Lavandia ; Harley, lui, préférait rester un peu sur la plage maintenant abandonnée. Il fit quelques pas et s'installa à une table pour boire un Soda Cool, spécialité de la maison. Il déposa délicatement son trophée sur la table et fixa d'un œil attendri son Pokémon, son fidèle ami de toujours.
A présent qu'il était rentré chez lui, qu'allait-il faire ? Il ne le savait pas et il avait horreur de ne pas connaître son avenir immédiat, cela le stressait. De plus, rester chez lui, comme un retraité, cela ne lui plaisait pas non plus. Il voulait de l'aventure, du voyage, des combats encore et encore ! Mais que faire après avoir obtenu le titre qu'il désirait tant, celui de Top-Coordinateur ?
Il but une gorgée de Soda Cool ; il se mit à fixer le bateau qui s'en allait lentement vers d'autres aventures, au milieu des mers. Il eut envie de monter à son bord. Pourtant, il était très heureux de revenir dans sa ville natale, il allait reprendre ses habitudes, revoir les gens qu'il aimait et sa famille.

Les bulles de son soda remontaient à la surface de son verre comme ses souvenirs qui émergeaient tout à coup, en pensant aux siens ; sa mère, très bonne cuisinière qui lui avait enseigné l'art des biscuits ; son père, commerçant au marché de Poivressel , et sa jeune sœur qui le suivait partout étant jeune. Tout ces moments s'accumulaient dans la tête du Top-Coordinateur. Maintenant, il revoyait sa rencontre avec son fidèle Cacnéa, et Jacques, l'ami pêcheur de son père qui lui avait offert son Remoraid, devenu Octillery à présent. Puis il se remémora tout son parcours, toutes ses villes arpentées et tous ces gens rencontrés ; certains étaient devenus ses amis, d'autres ses rivaux. Il pensait à Flora, son ennemie jurée, sa rivale de toujours, sans vraiment la détester. Il aimait bien avoir des compétiteurs de son niveau, de son envergure. Savoir qu'il les avaient dépassé lui étalait du baume sur le cœur ; il pourrait enfin regarder Flora en face et lui dire qu'il est le meilleur et même, pourquoi pas la défier dans un combat Pokémon, ce serait amusant et intéressant. Au moins, il disputerait un vrai combat avec une vraie coordinatrice, pas comme au Grand-Festival... Cela avait été presque trop facile. Bizarrement il traitait Flora avec respect, légitimité et estime parce que finalement elle n'était pas si mauvaise.

Pour Harley, il était tant de quitter la plage ; le ciel s'assombrissait de plus en plus et un léger courant d'air le faisait frissonner. Au moment de partir, il fut interpellé par une voix féminine. C'était la serveuse qui s'interrogeait sur la provenance du trophée, cela l'intriguait. Harley, heureux qu'on remarque son imposante récompense , répondit avec ravissement aux interrogations hâtives de la jeune fille. Comment ! Elle ne connaissait pas le nouveau membre de l'élite, le nouveau Top-Coordinateur ? Son nom serait prononcé sur toutes les bouches !

« Vous êtes habillé pour un carnaval ? demanda la jeune femme en nettoyant la table.
- C'est mon style, s'il ne vous plaît pas, c'est pareil, répondit Harley, vexé. »

Il s'apprêtait à quitter la plage quand la serveuse le rattrapa et lui tendit son trophée.

« Vous alliez l'oublier.
- Merci, répliqua séchemment le Top-Coordinateur en arrachant des mains sa coupe dorée.
- Excusez-moi si je vous ai blessé... Puis-je savoir comment vous vous appelez ?
- Harley.
- Harley !! »

Elle avait poussé un tel cri d'étonnement qu'elle fit reculer le coordinateur. Elle se précipita à l'intérieur du bar de la plage et revint essoufflée avec dans les mains un carnet et un stylo. Elle les lui tendit en souriant. Harley signa la page vierge, gonflé d'orgueil. Son premier autographe ! Les fans allaient suivre, c'était sûr !

« Vous êtes une célébrité ici, à Poivressel, expliqua la servante en serrant son carnet contre sa poitrine.
- En effet, j'ai grandi ici et tout le monde me connaît ; surtout que personne ne me ressemble.
- Ca c'est sûr ! renchérit-elle en rigolant grossièrement. »

La serveuse le quitta en le remerciant de sa gentillesse. En marchant sur le sable frais, le coordinateur laissait des traces qui lui rappelaient ses jeux d'enfance quand il devait suivre un parcours de pas, laissé sur le sable pour trouver un trésor. Cacturne laissait de grosses empreintes profondes et s'en vantait. La plage débouchait directement sur la ville et son port ; de là où il se trouvait, Harley apercevait les lumières grimpantes des grues inactives. Il monta les quelques marches reliant le coin de sable et le sol bétonné de la ville et resta quelques instants devant le phare, à sa droite. Celui-ci avait subi quelques travaux avant son départ car il tombait en ruine. La ville s'était battue pour rendre honneur et dignité à ce monument mythique. Il penchait un peu en avant, comme pour aller au devant des visiteurs et les saluer de sa lumière rassurante ; la cabine supérieure était inhabitée et l'on pouvait y monter quand on le souhaitait. Harley préférait rester en bas, à contempler le phare de toute sa hauteur. Cacturne était en vrai méditation : la lumière tournoyait comme dans un spectacle. Il la trouvait magnifique. Des paillettes dorées descendaient vers l'eau écumeuse et faisaient transparaître ses profondeurs avec ses Pokémon et sa végétation aquatique. Des Tentacool dormaient ensemble, accrochés à l'aide de leurs tentacules ; des Loupio nageaient en cadence et illuminaient les vagues qui s'écrasaient sur des rochers.

Ce paysage faisait qu'Harley adorait cette ville ; non pas seulement parce qu'il avait grandi ici même mais aussi parce que nulle part ailleurs la mer était aussi gracieuse et apaisante.
A côté du phare reposaient quelques voiliers qui s'endormaient avec le bercement de la mer. En levant la tête, Harley voyait les voiles se gonfler de manière régulière, comme si elles respiraient. Des étoiles pointaient leurs lumières au dessus de la mer. Il n'en avait pas vu depuis longtemps ; les grandes villes et leurs immeubles interminables gâchaient la vue du ciel. Malheureusement des grues et des bâtiments commençaient à pousser sur le sol si calme de Poivressel et cela l'inquiétait.

En pivotant à gauche, le jeune homme découvrit le marché vidé de ses marchandises, de ses commerçants, de ses clients. Il avait lieu le Mercredi et le Dimanche ; heureusement, on était Mardi, demain il pourrait s'y rendre pour humer la bonne odeur du poisson frais. Il traversa les halles désertes pour arriver en face du Fan Club Pokémon dont il n'avait jamais fait partie. Cette bâtisse ne servait qu'à faire l'orgueil du propriétaire de la ville : Mr.Veutout. Sur une affiche où figurait un Pikachu et un Rondoudou qui chantaient en cœur était inscrite cette phrase symbolique : "FAN CLUB POKEMON : POUR TOUS LES FANS DE POKEMON !".

Dans chaque coin de rue régnaient deux lampadaires, gardiens de la tranquillité citoyenne. En traversant les rues abandonnées, Harley redécouvrait les quartiers avec une sorte d'intimité étroite, dûe au silence. Il était sans doute le seul habitant debout à cette heure tardive.

Brusquement il entendit des battements d'ailes effrayés : des Cornèbres habitués à la solitude que leur offrait la nuit, fuyaient les inconnus se baladant seuls dans les rues. Cacturne s'amusait à les pourchasser sans réussir à les rattraper ; il s'arrêta en apercevant le musée océanographique de la ville. Deux lampadaires étaient plantés devant l'entrée pour éclairer la façade bleu marine de l'édifice. Harley rejoignit son Pokémon en frissonnant. Il se faisait tard, il devait rentrer chez lui, sa famille l'attendait. Il avait hâte ! Il se mit à courir en direction de sa maison, s'accrochant à son trophée par peur de l'égarer.

Il reconnut sa demeure tout de suite à sa façade blanche immaculée et ses volets vert kaki. D'ailleurs ceux-ci étaient tous fermés sauf ceux de sa chambre. On pouvait voir des rayons lumineux franchir la barrière des volets et s'étaler sur la pelouse de la maison. Il ouvrit le petit portail en bois avec un pincement au cœur ; après tant d'années, revenir ici lui faisait monter les larmes aux yeux. Il remarqua que la pelouse venait d'être fraîchement tondue ; toutes les pommes venaient d'être récoltés de leurs arbres fruitiers.

Harley toqua trois coups. Il entendit les pas précipités et reconnut ceux de sa sœur mais ce fut son père qui lui ouvrit la porte. Ils s'embrassèrent maladroitement : le trophée prenait trop de place dans les mains du jeune Top-Coordinateur. Harley déposa sa coupe sur la table du salon ; il sentit presque immédiatement une étreinte qui le tirait en arrière. Sa sœur de neuf ans le serra tellement fort qu'il crut étouffer mais il ne voulait pas la vexer en le lui disant.

« Tu m'as trop manqué grand frère ! Je t'ai vu à la télé au Grand-Festival, t'as été génial ! s'exclama-t-elle, une fois l'embrassade terminée.
- Merci Angélique, toi aussi tu m'a manquée comme papa et maman. »

Sa mère justement, venait d'arriver du jardin et n'avait pas entendu la sonnette ; elle fut plus que surprise de voir son fils. Elle le serra fort contre son cœur et lui demanda de ses nouvelles : comment son voyage s'était passé, s'il était content de revenir à la maison, si ses Pokémon allaient bien.

« Je te les montrerai demain, ils doivent être fatigués du voyage.
- J'imagine que toi aussi. As-tu faim ? J'espère que tu as mangé correctement sur le bateau. J'ai préparé quelque chose à manger si tu veux. Mais que ton Cacturne est beau ! Il a grandi depuis la dernière fois ! Il est plus grand qu'à la télé ! Si tu savais comme je suis fière de toi !
- Oui, oui, maman. J'ai mangé sur le bateau, avant de débarquer. Je vais monter me coucher, j'ai un peu sommeil.
- Bien sûr. Ton père va te monter ton sac et ton trophée pendant que je ferai ton lit.
- C'est moi qui vais monter le trophée de grand frère ! s'écria Angélique, déjà en train de courir avec le trophée dans les bras en direction de la chambre de son frère. »

Harley eut juste le temps de voir que le salon n'avait pas changé depuis son départ, les meubles étaient les mêmes, aux mêmes places. En haut, tous s'affairaient. Angélique déposait et nettoyait la coupe de son frère, sa mère s'occupait de ses oreillers, son père rangeait son sac et posait ses Pokéball sur son bureau. Harley, soudain, lâcha une remarque qui jeta un froid dans l'ambiance si convivial.

« Il y a des travaux à Poivressel ? »

Les trois visages s'assombrirent simultanément, comme si un nuage avait soufflé sur leur gaieté. Harley remarquait bien le malaise qu'il venait d'installer dans sa chambre et parut vouloir s'en excuser. Il n'insista pas sur ce mystère qui lui serait sûrement expliqué en tant voulu.
Enfin, tous se séparèrent en s'embrassant, heureux de leurs retrouvailles. Harley, avant de fermer ses volets, resta quelques minutes à contempler Poivressel de sa fenêtre. Cette ville allait subir sa plus grande transformation.