Une radio, un pendentif et une tablette de chocolat. de TheMizuHanta

Route 207: 13h49

- On fait une pause!
"- Encore?"
- Désolé…

Je me laissais tomber sur l'herbe verte après avoir posé doucement le sac sur le sol. J'avais les jambes en coton, ces heures de marche avec un bagage comme celui là étaient beaucoup plus difficiles que je croyais. J'avais beaucoup perdu en condition physique depuis ces quelques semaines. Je me souvenais que je n'avais pas travaillé mes capacités depuis qu'Anna avait évolué, c'était mal joué de ma part. Mais mon physique n'était pas la seule chose qui faisait défaut, ma capacité à prévoir s'était elle aussi émoussée depuis le temps.
J'avais pris le plus grand sac à dos possible, et je l'avais remplit de manière précise pour être sûr d'être efficace. J'avais posé au fond des affaires de rechanges, vêtements de pluie et autre pour que je puisse poser le sac au sol sans abîmer le reste, ça constituait 10% du volume total. J'ai ensuite remplit 20% de matériel d'entraînement, pour qu'Anna puisse s'échauffer avant un combat ou encore qu'elle reste en condition. J'y ajoute après 30% de médicaments, bandages, et autre outils permettant de soigner toutes sortes de blessures. Les 30 derniers pourcents, ceux au sommet de mon bagage, c'était de la nourriture, principalement en boîte de conserve pour les longs trajets sans rencontre avec des humains. J'avais essayé de mettre tout ça en équilibre histoire que je ne penche pas d'un côté ou de l'autre, et j'avais réussit ce défi. Le problème, c'est que le tout était horriblement lourd, et la paresse dont j'avais fait preuve ces derniers mois n'aidait pas vraiment.
Anna quand à elle s'assit calmement en tailleur, et attendait patiemment que le temps passe. Elle me regardait d'un visage un peu triste, comme si elle avait pitié de moi. Elle avait aussi l'air pensive, je le voyais sur son visage qu'elle voulait savoir quelque chose. Je n'allais pas la faire attendre encore plus, je lui demandais de suite :

- Ça ne va pas Anna?
"- Hein?" fit elle, surprise que ce soit moi qui ait parlé en premier.
- On dirait qu'il y a des choses qui te dérangent.
"- Ah… Je voulais… Savoir un truc."
- Vas y, je ne vais pas t'empêcher de t'exprimer.
"- C'était… A propos d'hier."

J'avais vu juste, elle pensait à cet évènement en particulier. C'était hier que, pour la dernière fois j'espère, Cynthia nous faisait face. Nous avions appris des informations qui pourraient nous être utile. Le problème sera de savoir comment s'en servir, car retrouver quelqu'un dont la seule chose quel l'on connaît est son nom et le fait qu'il soit sortit d'un hôpital psychiatrique ne sera pas facile. Il faudra donc traiter cet indice avec des pincettes, au risque de perdre la piste.
Mais le problème n'était pas à propos de ça, j'en étais sûrement la source. Mon interlocutrice regardait timidement le sol, en train de chercher un moyen pour formuler ses mots. J'avais l'impression qu'elle ne voulait pas me faire de la peine, et je comprenais parfaitement ses intentions. Mais il fallait aller droit au but :

- Si tu as un problème, dis le sans te retenir.
"- Est ce que… Tu te souviens d'hier ?"
- Comment ça ?
"- Quand tu avais fini de questionner Cynthia, tu te rappelles de ce qu'il s'est passé ?"
- Je me suis retourné, je m'étais décidé à repartir sur la route avec toi. Je me souviens aussi qu'elle s'est mise à crier qu'elle n'allait pas nous laisser partir, un truc dans le genre.
"- Et ensuite ?" continua ma Lucario, extrêmement attentive aux moindres mots que je sortais de ma bouche.
-Je m'étais retourné… Puis après…

C'est vrai ça… Il s'était passé quoi ensuite ? Je n'en avais pas la moindre idée de ce que j'avais fait après cet évènement. Je me concentrais du mieux que je pouvais, mais le seul souvenir qui me restait ensuite était flou. Je me rappelais que je continuais à marcher, avec un mal de tête insoutenable et une chaleur étouffante. Mon Pokémon n'était pas à mes côtés, il mit un peu de temps à arriver à ma hauteur. Pendant le trajet que nous avions parcouru dans la journée, elle me regardait étrangement, comme si je venais d'éventrer quelqu'un. Dès que nos yeux se croisaient, elle me fuyait du regard, elle avait l'air terrifiée, elle avait peur de moi. Je n'essayais pas de comprendre pourquoi, j'avais trop mal au crâne pour m'en occuper. Mais je pensais que maintenant était le moment pour en parler, alors je décidai de tout lui dire, sans rien lui cacher :

- Je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé ensuite… J'ai eu l'impression d'avoir perdu connaissance après qu'elle nous ai appelé. Je me suis réveillé pendant que je marchais, avec de gros maux de tête et tu as mis du temps à me rejoindre.
"- D'accord…" lâcha t elle d'un air pensif.
- Est ce que la suite a un rapport ?
"- De quoi ?"
- Le fait que tu avais peur de moi, que tu me fuyais presque tout le temps, que tu aies l'air soucieuse de mon état aujourd'hui, est-ce que ça a un rapport avec ce qu'il s'était passé hier ?
"- Je… Oui."
- Dans ce cas… Tu peux me dire ce qu'il s'est passé ?

Il fallait que je sache pourquoi elle avait si peur de moi. Comment est-ce que je pouvais éloigner quelqu'un qui tiens autant à moi ? Malgré tout ce que nous avions vécu ensembles ? Je voulais comprendre ce qu'il s'était passé durant cet intervalle de quelques secondes, minutes ou même d'une heure. Anna hésita pendant un long moment, elle avait l'air tiraillée, elle n'arrivait pas à prendre partit. Ça m'énervait de ne pas savoir ce qu'elle avait en tête, juste parce que je suis un être humain, c'était rageant. Elle finit par choisir une réponse, elle me regarda avec des yeux tristes et murmura avec sa propre voix :

- Peux pas… Dire…
- Mais pourquoi Anna ? Tu voulais savoir ce dont je me souvenais, aide moi à m'en rapeller s'il te plaît!
- J'y… Arrive pas… Pardon Rode…
- Pourquoi tu ne veux pas en parler… Tu as peur ?
- Oui… Tu faisais peur… Très peur…

Elle baissa légèrement la tête, une larme coulait sur sa joue, elle était terrifiée par ce que je lui avais fait. Mais comment pouvais-je l'aider si je ne me souvenais même pas de ce qu'il s'était passé ? Pourquoi est ce que je ne comprenais rien de ce qu'il se passait autour de moi ? Pourquoi est ce que je faisais pleurer tous ceux qui sont autour de moi ?

- Je suis désolé.
- Quoi ?
- Si je t'ai fait peur, si tu pleures à cause de moi… Ça ne peut être que de ma faute.
- Non… Pas ta faute…
- Je veux te protéger… Et voilà ce qui arrive, tu es terrifiée de quelque chose dont je ne me souviens même pas. Ce que je peux être chiant.
- C'est pas… Vrai…
- Et pourtant, pourquoi est ce que tu restes avec moi?
- Quoi?
- Je veux dire… Je t'ai déjà fait souffrir de nombreuses fois pour ma bêtise. Tu as toutes les raisons de partir loin de moi pour être en sécurité.
- Tu sais… Pourquoi je veux être avec toi.
- C'est justement pour ça que je fais de mon mieux. Il va falloir que nous fassions ensembleS le maximum pour le retrouver. C'est tout ce qu'il faut garder en tête, c'est notre priorité numéro un. Tu comprends?
- Oui… Désolée…
- Tu n'as pas à t'excuser, on trouvera une solution à ce problème quand le temps nous en donnera une.

Du temps, c'est ce qu'il me fallait. C'était pour l'instant la seul argument que j'avais trouvé pour qu'elle ne pense plus à ça. Il fallait que je l'éloigne de ce sujet, comme ça elle n'aura plus peur avant un moment. Tant que je ne trouve pas ce qui est la source de ses craintes, on ne pourra pas avancer. Je sentais que mes jambes reprirent leur force. Je pris mon sac à dos et commençais à me relever. Anna me suivit immédiatement, elle était déjà en pleine forme. J'essayais de la rassurer une dernière fois, histoire de chasser au mieux les mauvaises idées qui tourmentaient son esprit :

-Bon… On est bon, je vais beaucoup mieux après cette pose, je suis désolé de te faire autant attendre.
"- Si tu veux, je peux porter le sac pour toi."
- Non c'est bon.
"- Mais pourquoi ?"
- Parce que c'est au dresseur d'être responsable des affaires, et un homme ne fait pas porter un sac aussi lourd à une jolie et jeune demoiselle.
"- C'est un peu misogyne ce que tu dis là…" remarqua t elle d'un ton un peu lassé.
- C'est pas du sexisme, ça s'appelle de la galanterie. Et puis c'est qui qui t'as apprit ça ?
"- Jeanne."

Elle est sérieuse ma mère à apprendre des termes comme ça à mon Pokémon ? J'espère qu'elle ne lui a pas apprit d'autres trucs dans le genre, sinon je vais faire comment après ? Sans que je ne comprenne pourquoi, je me mis tout de même à rigoler, probablement du ridicule de la situation, Anna fit de même, ça me rassurait de la voir rire. Après avoir réfléchit un peu, je sortis un dernier argument histoire qu'elle ne se sente pas obligée de m'aider :

-Et puis si jamais un dresseur arrive de nul part, je n'aurais plus le droit de refuser un combat. Tu ne dois donc pas te fatiguer aussi bêtement en portant quelque chose d'aussi lourd. Tu comprends ?
"- Oui… Pardon."
- Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est rien. Je remarque tout de même ton envie de m'aider et je t'en remercie.

J'étais enfin en forme pour reprendre la route, nous étions partis pour naviguer dans l'inconnu. Nous avions hier campé pour dormir à l'entrée de la grotte qui appartenait au Mont Couronné. Je savais que la maîtresse de ligue avait vidé la route 208 pour notre entrevue, nous pouvions donc nous reposer dans cet endroit sans risquer une visite involontaire. La traversée de la grotte se fit sans gros problèmes, nous avons rencontré peu de Pokémon sauvages et aucun ne nous a attaqué. Elle était tout de même assez longue, ça nous avait prit toute la matinée pour s'en sortir, et le retour du soleil sur nos visages était plus qu'agréable. C'était maintenant que nous allions vraiment débuter le voyage, que j'allais marcher sur les traces de mon père, pour savoir ce que l'on ressentait réellement lors d'un voyage initiatique.

Route 207: 15h29

- Hey toi !

Ça faisait un moment que je n'avais pas entendu une voix humaine. Celle ci était masculine, dans un ton grave mais pas trop. Sa source venait du côté droit, je jetais donc un rapide coup d'oeil pour voir à quoi ressemblait celui qui m'appelait.
Mes estimations auditives n'étaient pas mauvaises, il s'agissait d'un jeune homme, probablement la vingtaine. Il avait un teint légèrement bronzé et ses lunettes de soleil confirmaient le fait que nous soyons en Juillet, ou c'était juste pour le style. Il fallait remarquer aussi qu'il avait l'air plutôt grand, du genre à frôler les deux mètres de haut. Il avait plaqué ses cheveux blonds comme le blé en arrière, ils brillaient tellement que je sentais à des kilomètres les bonbonnes de laque qu'il utilisait par dizaines. Il portait une chemise entrouverte au torse et un pantalon rouge plutôt serré. J'avais l'air d'un pauvre touriste à côté de lui, pas seulement à cause des vêtements, mais aussi car ce mec était entouré d'une dizaines de filles. Elles étaient toutes jeunes, ce mec devait être une "star" ou un truc dans le genre. Elles avaient toutes l'air de se coller à lui, quatre sous chaque bras, comme si elles ne sentaient pas le parfum qu'il portait en masse.
Il s'adressait bien à moi, car son visage était tourné vers moi. Je ne voyais pas ses yeux à cause de ses lunettes, mais il penchait légèrement la tête en arrière et son sourire me faisaient comprendre qu'il me regardait de haut. J'imagine qu'il ne fallait pas lui chercher des problèmes, ce serait débile d'avoir des soucis dès le deuxième jour de notre voyage. Je me dirigeais alors calmement vers lui, sans le quitter des yeux. Anna me suivit sans rien dire, elle aussi elle le fixait, ainsi que la petite foule qui était là pour lui. Une fois que j'étais arrivé à sa hauteur, je lui demandais, avec le ton le plus naturel du monde :

- Oui ?
- Tu sembles perdu gamin, on peut t'aider ?
- Tout va bien, je sais quel chemin prendre si vous m'avez appelé juste pour ça, pas besoin de vous occuper de moi.
- Tout doux petiot… Commence pas à t'énerver, on vient tout juste de commencer à discuter ! répliqua le colosse avec un plus grand sourire.
- Je ne m'énerve pas, et je ne veux pas vous embêter non plus. Si ça ne dérange personne, j'ai encore de la route à faire, et malheureusement, je n'ai pas énormément de temps pour les discussions.
- Ouaip… Ça me dérange carrément que tu partes. grogna la mec, en penchant un peu la tête en avant. Je crois que j'ai déjà vu ta tête quelque part…
- Ça m'étonnerait, je viens de la banlieue d'Unionpolis, et pour l'instant j'ai pas fait grand chose.
- Ah si ! Le petit génie !

Et merde… C'est comme ça qu'on m'a appelé dans la presse après le fiasco de la remise de prix ? J'ai rien d'un génie, j'ai juste bossé pendant que les autres jouaient dehors. Mais apparemment, essayer de le contredire sur ce point sera totalement inefficace. La seule solution que j'avais pour le moment était de laisser couler, en espérant ensuite avoir une occasion pour que l'on se barre.

- Génie génie… J'ai apprit mes leçons, rien d'autre.
- Hé mais il fait beaucoup plus petit qu'à la télé ! remarqua une blonde sous le bras droit du gus.
- Et il avait l'air totalement défoncé… Ça a l'air d'aller mieux en tout cas. continua la brune sous son bras gauche.
- Félicitations pour ton résultat mec.
- Merci beaucoup, mais je dois y aller maintenant.
- Hep attends… On a toujours pas fini de causer… On dirait que tu m'apprécies pas.
- Ce n'est pas que je n'apprécie pas votre compagnie, mais je l'ai déjà dit, j'ai encore de la route à faire.
- T'as un joli Pokémon ici…
- Vous parlez de mon Lucario ? Merci beaucoup, on a beaucoup travaillé pour qu'on en arrive là.
- Et tu as déjà fait un combat ? demanda monsieur bien coiffé.
- Oui, plusieurs.
- Je parle de combat entre dresseurs…

Merde, pourquoi je n'avais pas vu ça ?! C'était gros comme une maison ! Ce mec voulait juste faire un duel contre moi, et apparemment ça avait un rapport avec la remise de prix d'il y a deux semaines. Il y avait une pointe de défi dans sa voix, il était vraiment décidé à mener un combat. Je savais parfaitement que je ne pouvais pas fuir, je n'en avais plus le droit.

- Vous voulez faire un combat contre un simple étudiant ? Vous savez, je n'ai pas encore l'expérience pour atteindre vos attentes…
- C'est pas ce que t'avais dit lors de ton discours… "Il suffirait que l'on vive ta vie et on te respectera"... Tu sais que dans notre milieu, on appelle ça une provocation ?
- Je ne m'adressais pas aux dresseurs, mais aux étudiants qui étaient dans la salle.
- C'est un peu tard pour t'excuser… railla le grand mec, avec un ton plus sérieux.
- Je ne vous ai rien demandé ! Rien ne m'oblige à…
"- C'est bon Rode, je vais le faire."

Hein ? Quoi ? Qu'est ce que je venais d'entendre ? Une main se posa sur mon épaule, je tournais la tête vers la source du son que je venais de ressentir. C'était Anna, elle fixait mon interlocuteur d'un regard déterminé, voir énervé. Elle avait l'air de ne pas apprécier du tout celui qui nous faisait face. Elle me fit comprendre ce qu'elle ressentait :

"- Cet homme est un escroc, il te veut du mal. Il veut se faire bien voir par ces femmes, il leur jette de la poudre aux yeux."
"- C'est pas une raison pour accepter le combat ! On ne sait même pas si tu as bien récupéré !" protestais je par la pensée, en sachant qu'elle m'entendait parfaitement.
"- Personne n'a le droit de te faire du mal, je veux te montrer que je suis forte moi aussi."
"- Anna…"

Pourquoi est ce que je me sentais submergé par une imposante détermination? C'est en regardant ses yeux de velours s'enflammer que je trouvais la réponse. Je compris que je ne pouvais pas l'arrêter, elle m'en voudrait. Mais j'ai peur. J'ai peur qu'il lui arrive la même chose qu'il y a deux semaines. J'ai peur que je ne sois pas au niveau, encore une fois. Elle court un énorme risque, et je ne sais pas si je supporterais une nouvelle défaite. J'ai tellement peur.
Je sentais qu'elle appuyait un peu plus fort sur mon épaule, elle avait sentit ma peur. Comme si elle avait comprit, une chaleur agréable se rependait dans mon corps. Une sensation de bien être, le fait de se sentir en sécurité quoi qu'il arrive. Je tournais une nouvelle fois mon regard vers elle. Nos regards se croisèrent, je pouvais admirer ses pupilles pourpres encore une fois, elle avait le visage serein. Un petit sourire s'échappait de ses lèvres, elle avait confiance en moi, après tout ce qui s'était passé. Elle a toujours cru en moi, quoi qu'il arrive, même après les plus dures choses que je lui ai fait subir. Elle voulait me le prouver encore une fois aujourd'hui, et je me permettais encore de douter… J'avais enfin comprit ses intentions, j'arrivais enfin à comprendre son coeur, à déchiffrer son aura. Je me sentais en osmose avec elle, nous étions synchronisés.
Je n'avais plus peur, j'avais enfin la confiance qui me manquait. Je me retournais vers le bonhomme qui nous faisait face. Mon regard avait changé, je ne voulais plus fuir, j'étais prêt pour le duel, il avait l'air surprit par la modification de mon expression. Je me lançais alors, avec toute le courage que j'avais dans mon coeur :

- Très bien, on va le faire ce combat !

Route 207: 15h37

Nous avions rapidement trouvé un terrain propice pour notre premier combat extra muros. J'aidais mon Pokémon à s'échauffer correctement, c'était la seule chose que je pouvais faire actuellement. J'essayais d'évacuer mon stress du mieux que je pouvais, et j'espérais que ça marche. J'avais mes mains dans les mitaines d'entraînement, et Anna se contentait de frapper comme je lui demandais. Elle avait décidé pour le moment de garder ses bracelets, chacuns à 10 kilos. Ses coups étaient plutôt lourds et elle gardait une vitesse acceptable. Une fois qu'elle se sentait prête, elle détacha ses accessoires. Elle se tourna vers notre adversaire, qui gardait les bras croisés, fatigué d'attendre. Je me mis à le prévenir, afin qu'il arrête de tirer une tronche blasée :

- C'est bon, on est prêt.
- Tu sais… On ne fait pas attendre quelqu'un pour un combat.
- Désolé, mais je débute, vous comprenez ?
- Bon… On parie combien? demanda Mr muscle.
- Quoi?
- Tu donnes combien pour le vainqueur ? Je te fais une fleur, je paierais le double.
- Ah… Je commence alors avec 5 000 Pokédollard si ça ne vous dérange pas.
- Et bien… T'es plutôt friqué comme gosse… remarqua le mec, surprit du prix que je misais.
- Le prix de l'effort comme on dit. Donc la prime de victoire sera de quinze mille ?
- Je tiens toujours mes promesses… 15 000 Pokédollard pour un combat en un contre un !
- Mais monsieur Devis ! appela l'une des brunes qui était mise sur le côté pour le combat, pourquoi faire un combat contre un jeune qui vient tout juste de commencer ? Il a l'air tout faible !
- Voyez vous mesdemoiselles, il faut bien apprendre aux enfants comment marche le monde des dresseurs. Il faut bien qu'ils commencent quelque part, je suis un peu un professeur pour eux.
- Comme vous êtes bienveillant monsieur Devis ! encouragea une blonde.
- Merci beaucoup, vous me flattez ! répliqua l'homme bronzé, en riant un bon coup.

Ces cruches gobaient tout ce qu'il leur jetait à la tronche. Anna leur jeta un regard à moitié sceptique et avec tout de même une touche de pitié. Je ressentais un peu la même chose pour elles, peut être qu'elles n'avaient pas le choix, ou qu'elles étaient forcées de se coller à lui. Mon adversaire finit enfin par se tourner vers moi. Il avait retiré ses lunettes de soleil, il avait des yeux d'une couleur grise. Il avait dans son autre main une Pokéball, le combat allait enfin commencer. Je sentais mon coeur battre de plus en plus fort, je n'entendais plus le vent souffler autour de moi. Mes intestins se tordaient entre eux, mes poings se serraient à faire craquer les phalanges. Mon premier combat contre un dresseur, après cet accident, allait débuter dans quelques secondes. Il fallait que je respire, que je me calme. Je ne voulais pas encore une fois passer pour un faible, pas devant elle. Je sentais qu'elle aussi avait un peu d'appréhension, mais elle semblait beaucoup mieux le prendre que moi. Je me mis alors à l'encourager par la pensée, en espérant que tout se passera bien :

"- Courage Anna, on va y arriver."
"- Je crois en toi, tout se passera bien." me répondit elle presque immédiatement.
- C'est parti ma jolie, tu combats aujourd'hui Milobellus !

Un Milobellus ? Il partait fort ce mec, j'en avait beaucoup lu à propos de cette espèce. Ce Pokémon frôlait presque la légende, il était très difficile de le trouver à l'état sauvage, car il s'enveloppait dans une large brume dès qu'il se sentait en danger. Ses écailles au bout de la queue avait des vertus médicinales qu'il utilise dès qu'il trouve un être vivant en danger. C'était aussi une créature pleine de grâce, symbole de la beauté et de la féminité.
De la grâce, c'est tout ce qu'avait celui là, et dans le mauvais sens du terme. Il avait l'air plutôt gras, avec des yeux ternes et épuisés. Il ne devait pas énormément travailler ses conditions physiques, ce n'était pas très beau à voir. Je remarquais tout de même qu'il avait une mâchoire imposante, il devait utiliser des attaques de type laser ou morsure, il faudra faire attention. J'essayais de profiter des quelques secondes de répit pour établir une stratégie. Mr Devis avait l'air de faire de même… A moitié. Il avait l'air de se dire que le combat était gagné d'avance, il se permettait même de discuter avant de lancer un assaut :

- Comme tu es débutant, je vais te laisser l'honneur de commencer l'offensive. Est ce que tu sais au moins comment…
- Enchaîne Mach Punch puis Poing Eclair dans le menton !

Anna non plus ne voulait pas perdre son temps. Elle se jeta immédiatement vers son opposant, avec une vitesse plus que normale. Le Pokémon Tendre avait lui aussi l'air surprit qu'elle soit arrivée à sa hauteur en moins de deux secondes. La Lucario commença avec un rapide et puissant uppercut du poing gauche en dessous de la mâchoire, je sentais la puissance de son coup alors que j'étais à plus de cinq mètres de la scène. Le serpent aquatique fut soulevé sur le coup, il ne pouvait rien faire sur le moment. Anna continua en lui assénant un crochet du droit en plein dans la gueule, avec la puissance du tonnerre dans la main. Les deux coups étaient partis dans un intervalle inférieur à une seconde, j'ai eu beaucoup de mal à décrire le mouvement malgré ma concentration. Le Milobellus s'écrasa comme une mouche contre le sol, avec la tête à moitié enfoncée dans la terre.
Le combat était déjà terminé ? Il n'aura fallu que deux attaques pour gagner ? Moins de trois secondes pour accéder à la victoire ? J'avais du mal à y croire, et apparemment c'était la même chose pour Devis ainsi que ses pompom girls. Mon Pokémon se mit à regarder ses poings, ne comprenant pas d'où venait cette force. Est ce que c'était le résultat de tout ce travail? J'avais comprit en un instant le point faible de ce Pokémon avec mon apprentissage d'une semaine sans dormir. Elle avait toujours fait le travail que je lui demandais, sans même broncher ou se plaindre. Nous avions passé ensemble deux fois un moment où l'on croyait que tout était fini. Nous avions traversé tous les deux des gouffres insurmontables, est ce que c'était le résultat d'un an de travail ?
Toutes mes craintes s'étaient envolées d'un seul coup. Anna ne courait aucun risque, j'étais tellement rassuré de savoir qu'elle pouvait se protéger contre un adversaire. Nous avions tellement peiné pour nous améliorer, c'était tellement bon de savoir que tout ceci n'était pas en vain. Je m'approchais rapidement de mon Pokémon, j'étais fou de joie, elle était elle aussi si heureuse de ce résultat. Elle était tellement rassurée, après tout ce qui nous était arrivé. Toutes les mauvaises choses étaient derrières nous, nous étions vraiment prêt pour ce voyage, plus personne ne nous arrêtera. Nous arriverons enfin à notre...

- Défonce ce Pokémon Scorvol !
- Hein ?

J'avais à peine le temps de tourner la tête pour voir qu'il envoya une seconde Pokéball. Un Pokémon violet, paré de grandes ailes noires en sortit. Il avait de grands yeux jaunes et des crochets imposants à la place des mains. Du liquide violet suintait de sa queue, c'était à tout les coups du poison. Je savais qu'il était capable de poursuivre une proie pendant des jours sans se fatiguer, en se laissant tout simplement porter par les vents en attendant patiemment que le poison qu'il lui avait inoculé faisait effet. Mais pourquoi ce mec avait sortit un second adversaire, ce n'est pas ce qui avait été dit !

- Qu'est ce que vous foutez ?! On avait conclu que c'était un 1vs1 ! Vous n'aviez jamais parlé d'envoyer un autre Pokémon !
- Quoi? Tu vas te plaindre? Je te présente le monde impitoyable des dresseurs ! Seul le résultat compte, les moyens utilisés n'ont aucune importance ! Et puis j'ai doublé la mise, donc j'ai le droit d'agir comme bon me semble !
- Ce n'est pas un comportement digne d'un homme! Arrêtez immédiatement ce combat ou…
"- Ne t'en fais pas Rode, je peux continuer."
- Quoi?

Qu'est ce qu'avait Anna aujourd'hui ? Ça ne ressemblait plus à de la motivation, mais de l'abus de confiance. Ce mec trichait clairement, qui nous dit qu'il n'en sortira pas un troisième, voir un quatrième? On ne sait pas comment continuera le combat, et si il traîne en longueur on sera trop désavantagé. On risque de perdre, voir même pire, qu'elle se blesse. Il faut arrêter le combat, je dois essayer de calmer ce mec. Il se mettait à rire comme un gros balourd, avec des yeux de timbré, ça ne sera pas facile de raisonner ce gars.

"- Ça ne marchera pas Rode, tu le sais parfaitement."
"- On peut pas continuer le combat comme ça, c'est inégal !" répliquais je en tentant de raisonner mon Lucario.
"- Pourquoi tu ne crois pas en moi ?"
"- C'est pas une question de confiance… Je ne veux pas qu'il t'arrive encore quoi que ce soit…" répondis je, en ressentant de plus en plus de tristesse, me rappelant de ce qu'il lui était arrivé à son dernier combat.
"- Alors crois en moi."
"- Quoi?"
"- Si tu as confiance en moi, je gagnerais, sinon ce sera fini."

Elle avait toujours cette détermination dans les yeux, c'était du tout ou rien et elle voulait y aller sans aucune hésitation. Comment pouvais je continuer de protester ? Je n'avais plus aucun argument, je n'avais plus aucun moyen de la convaincre d'arrêter. Je ne pouvais plus que la suivre. Très bien, je te fais confiance Anna. Tu es la seule à pouvoir gagner ce combat, je ne m'en remet à toi. Vas y de toutes tes forces, je vais essayer de t'accompagner du mieux que je peux.
Elle s'avança calmement vers son adversaire, en le fixant avec l'air le plus sérieux qu'elle a fait depuis qu'elle est toute petite. Elle n'avait que de la détermination dans son âme, et moi de la confiance. Je sais tout ce dont elle est capable, j'ai fait de mon mieux pour qu'elle apprenne à se battre. Il ne restait plus qu'à attendre qu'elle revienne, avec un doux sourire qui me dira qu'elle a gagné. Devis s'était arrêté de rire, il se mit alors à me provoquer:

- Tu crois que tu vas pouvoir gagner ?! Pauvre petit… Tu ferais mieux de rentrer à la maison, ta mère t'attends sagement !
- Si jamais je reviens maintenant après avoir perdu contre vous, je serais déshérité.
- Et maintenant tu joues les comiques ?! Mais ça ne te servira pas à t'en tirer comme ça ! Scorvol ! Guillotine !
- Tu sais ce qu'il te reste à faire Anna !

Guillotine ? Ce gars est vraiment sérieux ? Cette attaque avait la caractéristique de mettre n'importe quel Pokémon K.O. Mais elle avait aussi une très forte probabilité pour blesser gravement, voir tuer sur le coup. C'était le genre d'attaques interdites par la ligue officielle, elles étaient utilisées pour les combats clandestins, une sorte de botte secrète. C'était donc pour ça qu'il n'avait aucune notion des règles, c'était tuer ou être tué.
Mais mon Pokémon était entraîné, et ne voulait perdre sous aucun prétexte. Ma Lucario n'eut aucun mal à éviter la tentative de décapitation du Pokémon Scorpicroc. Elle contra chaque attaque portée avec les pinces de son opposant par des coups de poing en plein dans le visage. L'échange de coups dura un long moment. Plus le temps défila, plus les coups portés par le Scorvol étaient lents et imprécis. Il commençait à être sonné, et il n'avait pas le droit à la moindre seconde de répit.
Il arriva un moment où le scorpion planeur s'arrêta de taper dans le vide. Ses yeux livides faisaient comprendre qu'il n'allait pas plus tenir le coup. Ses bras tombèrent le long de son corps. Son dresseur qui perdait petit à petit son calme s'énerva:

- Qu'est ce que tu fous ?! Attaque !
- C'est fini, vous avez perdu, ne me forcez pas à finir le combat. tentais je de raisonner une dernière fois ce malade.
- Ferme ta gueule ! aboya le gars, perdant tout contrôle de sois même.
- Dans ce cas… Poing Glace, à pleine puissance !

Elle n'hésita pas une seule seconde. Elle arma rapidement son droit, qui se gelait à vue d'oeil. Une fois qu'elle se sentait prête, elle lança son attaque sans aucune retenue. Le coup arriva entre les deux yeux vides de son adversaire, qui s'écroula sur le coup, incapable de tenir debout. Mais je savais que le combat ne serait pas terminé, je jetais un rapide coup d'oeil à son dresseur. J'avais vu juste, il commençait déjà à fouiller ses poches, il allait sortir un autre Pokémon. Je me mis à courir le plus vite que je pouvais vers lui, avant qu'il ne puisse envoyer cette fichue capsule. Je le plaquais au sol avec toute la force que j'avais, il tomba aussi vite que ses deux derniers compagnons. Je n'allais pas le laisser s'en tirer comme ça, je me mis à la hauteur de son visage et lui ferma sa gueule à coups de poings. Je l'empoignais par le col avec la main gauche et le frappais avec le poing droit. Je le tabassais sans m'arrêter, il ne méritait que des blessures, ce pourri qui trompe n'importe qui et qui ne respecte aucun principe. Je sentais que la peau au niveau de mes phalanges s'ouvrait, mais je n'en avais que faire, je frappais sans m'arrêter. Je finis par me faire arrêter par mon Pokémon, j'essayais de me dégager de sa prise, je n'avais pas encore finit avec cette ordure. Elle essayait de me calmer, du mieux qu'elle pouvait:

"- Calme toi Rode, c'est fini. Tu n'as plus à t'en occuper !"
- Cet enfoiré doit payer !
"- C'est fait. Maintenant arrête toi je t'en supplie."

Elle ne voulait toujours pas me lâcher, elle serrait de plus en plus mes bras. Elle m'éloignait du corps de ce salaud afin d'éviter que je ne lui donne des coups de pieds. Je regardais ma cible, elle se roulait par terre, en se tenait le visage avec des mains pleines de sang. Il émettait des petits bruits, il avait l'air terrifié, mais je n'en avais rien à foutre de ses émotions. Petit à petit, je sentais qu'Anna essayait de me donner de sa chaleur, du mieux qu'elle pouvait. Elle continuait de me supplier de me calmer par la pensée, elle n'arrêtait toujours pas. Je finis à un moment à respirer profondément, comme si ça valait tous les calmants du monde. Je n'avais pas besoin de dire quoi que ce soit, elle me relâcha immédiatement après l'accalmie.
Une fois que ma rage était passée, je me dirigeais vers celui qui méritait encore un ou deux coups de talon dans les dents. Il me regardait avec des yeux terrifiés, il me suppliait de le laisser tranquille. Quelle ironie du sort, alors que c'était celui qui était censé mener la danse, le voilà maintenant au sol et complètement impuissant. Je m'accroupissais à côté de lui afin qu'il puisse m'entendre le mieux possible. Je n'avais pas envie de perdre encore plus de temps à cause de lui. Alors j'avais décidé d'aller droit au but:

- J'ai gagné, vous aller devoir payer.
- éfpèfe de malade ! tenta d'articuler le gus avec une dent cassée.
- Et ne pensez pas que je vais me contenter de 10 000 Pokédollard, je veux tout votre argent.
- Quoi ?!
- C'est le prix à payer quand on ne respecte pas les règles. Et puis dans le monde impitoyable des dresseurs, la loi du plus fort est la meilleure. Sortez votre portefeuille maintenant, ou je le cherche par moi même, et il se peut que je donne des coups sans faire exprès.

Il s'exécuta immédiatement, on dirait que la terreur est un excellent carburant pour que certains fasse ce qu'on leur dit. J'ouvris rapidement son accessoire pour commencer les recherches. Il y avait des cartes de crédits, des capotes ainsi qu'une pièce d'identité disant que son propriétaire se nommait Danny Kierce. Il avait donc donné un faux nom à ces jeunes filles, probablement pour utiliser ce qu'il y avait dans sa besace de cuir. Je finis par trouver un rouleau de billets, probablement sa prime pour ses combats clandestins. Je reposais le portefeuille sur son torse puis m'éloignais de ce mec. Je signalais à Anna que c'était bon, on pouvais partir. Mon regard s'arrêta sur les jeunes femmes, choquées de ce qu'elles venaient de voir. Je fis un détour vers elles, afin de les prévenir rapidement:

- Ce mec ne s'appelle pas "Mr Devis", son vrai nom est Danny Kierce. Je ne le connais pas mais si il vous a donné un autre nom, c'est qu'il est recherché. Alors je vous conseille sois de vous barrer vers la maison la plus proche, sois d'appeler les flics. Si vous choisissez la deuxième option, veuillez ne pas donner mon nom, ce serait gentil.

Il valait mieux ne pas rester ici longtemps, une fille sorti son téléphone de sa poche. Je décidais donc de partir maintenant avec mon Pokémon. Je commençais avec un train de marche rapide, mais je sentais que ce n'était pas encore possible pour moi avec ce que je portais sur le dos. Anna arriva en moins de quelques secondes à mes côtés et me proposa de prendre le sac. Pour une fois, vu le contexte, je me disais que c'était une bonne idée. Je lui laissais alors mon bagage, qu'elle plaça derrière son dos sans aucun soucis, je l'enviais presque.
Pendant que nous nous éloignons de la scène de la baston, je pensais à ce que me disais mon premier adversaire. C'est donc à ça que ressemble le monde des dresseurs. Personne ne sait qui va tomber sur qui, ou sur quoi. C'est impossible de prévoir ce qui nous arrivera dans notre périple, et ça donnait presque la chair de poule. Mais cette victoire avait quand même un effet bénéfique, je me sentais plus fort, plus confiant. C'était sûrement comme ça que mon père avait commencé son voyage initiatique, avec un combat qui avait finit par une victoire. Je m'approchais petit à petit de mon objectif, il fallait continuer sur cette lancée. La seconde étape de mon plan allait se lancer demain, ou dans deux jours, qui sait ? Peut être que nous aurons un autre adversaire à combattre. En tout cas, je l'attendais de pieds ferme, Anna et moi n'allions pas perdre, car je suis un dresseur, et elle est mon Pokémon.

"- Rode ?" demanda ma Lucario, avec un peu de gêne dans la voix.
- Qu'est ce qu'il y a ?
"- Ta main… Je crois qu'il faudrait la soigner non ?"

Je regardais mon poing droit pour comprendre de quoi elle voulait parler. J'avais totalement oublié ma main, je m'étais écorché la peau en frappant ce mec. Ça faisait carrément mal, alors que je ne sentais rien avant ! Mais le temps n'était pas aux petites blessures sans gravité, il fallait encore un peu s'éloigner de cet endroit avant que les flics n'arrivent. Je rassurai alors mon Pokémon en disant que ça allait, que je pouvais encore courir avec ça. Elle n'a pas à s'en soucier, il nous arrivera encore une tonne de choses à surmonter, et ce n'étais pas un peu de sang qui allait nous arrêter !