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On se rappelera des pokemons [one-shot] de Willilaurent



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» Auteur : Willilaurent - Voir le profil
» Créé le 23/08/2014 à 19:17
» Dernière mise à jour le 29/08/2014 à 21:46

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Les rouages de la clé du temps [one-shot]
Il fallait qu'elle se concentre intensément. Martin devait être convaincu de l'existence de Pikachu.
Cynthia prit une profonde inspiration. Sa voix devint celle du temps.

-Il était une fois un monde différent du nôtre. Des hommes l'habitaient, mais ces hommes étaient différents car ils n'étaient pas entourés d'animaux inférieurs mais d'animaux intelligents aux capacités formidables. Des créatures magiques, qui maîtrisait une ou deux des 17 forces fondamentales : l'eau, la feu, l'électricité, l'eau, l'air, la terre, l'acier, la ténébreuse, la psychique, la spectrale, la combat, la glace, l'insecte, la poison, la dragon, la roche, la fée et enfin la normale qui habitaient aussi l'homme.

Les hommes et les pokemons vivaient en harmonie bien que les relations commencèrent à se détériorer lorsque des hommes réduisirent en esclavage des pokemons et les utilisèrent pour accomplir leurs propres dessins : c'étaient les prémices de l'âge d'argent.
L'équilibre de jadis était assuré par des légendaires, des pokemons dépassant par leur puissance les autres, qui veillait à maintenir le fragile lien qui s'amoindrissait au fil des siècles. Car la technologie arriva et pour la première fois il y eu des hommes qui n'était pas au contact des pokemons. C'est ce qui marqua la cassure entre l'âge d'argent et l'âge de bronze.

A l'opposé, il existait une entente parfaite entre des êtres exceptionnels et leur pokemon. Ces dresseurs entrèrent dans la légende. Ils portaient le titre de maître pokemon.
Parmi tous les légendaires, il y en avait un qui recherchait à recouvrer sa puissance primordiale en retrouvant deux parties de son être qui s'étaient détachées de lui.
Grâce à un support technologique extrêmement sophistiqué, il y parvint et sa force brute dépassa alors celle d'Arcéus qui se faisait appelé le Dieu des pokemons. Un dieu aimant et généreux quoique tourmenté. Arcéus savait qu'il ne pourrait pas sortir vainqueur de l'affrontement terrible pour le trône. Il plaça alors tout son espoir dans un homme, 'un dresseur ultime' qui l'avait sauvé jadis.

Vaincu par Kyurem qui récupéra toutes les plaques de vie,contrôlant les 17 forces primordiales, il transféra sa conscience pure, c'est-à-dire tout son savoir, sa sagesse, sa perception des chose, sa connaissance du passé dans la CLÉ DU POUVOIR qu'il confia aux soins du dresseur élu.
Kyurem disposa d'un tel pouvoir qu'ils détruisit un à un les légendaires qui s'opposèrent à lui et extermina les gardiens, dresseurs élus qui garantissaient l'équilibre entre hommes et pokemons.

Mais Kyurem n'était pas le détenteur légitime des plaques et ne savait sans servir pleinement. Je détiens les preuves de tout ce que j'avance, il y a 200 000 ans un monde existait en Antarctique, aujourd'hui recouvert par une couche de glace de centaine de kilomètre d'épaisseur et c'est l'œuvre de Kyurem, le dragon de glace. Son pouvoir lui permit en effet de changer le monde et de le façonner selon sa propre conception des choses car les plaques lui donnait ce pouvoir démiurgique.

-Permettez que j'interrompe sur le champ ses élucubrations, vous parliez de 18 forces dans votre histoire. Pourtant il n'y a que 17 plaques, vous devez corriger le scénario si vous voulez que ça fasse crédible.
-Mr Weissman, je constate que rien ne vous échappe. Vous confirmez mes soupçons. Comme vous le signalez justement, il n'y a que 17 des 18 forces enfermées dans les plaques de vie d'Arcéus. La 18éme, la force normale sert de glu. Sans elle, les plaques n'ont aucune cohésion et leur pouvoir échappa donc à Kyurem.
-Je suppose qu'Arcéus a aussi eu le temps de transférer cette force dans la clé, fit le sceptique.
-Oui et non, Arcéus a été créé par Kyurem dans la force normale à l'état pure.
-Encore des drames de famille.
-Kyurem prit alors soin de ravager ce monde crée par sa création. Il détruisit à petit feu tous les pokemons, mais pas les hommes ! Les hommes étaient au goût de Kyurem, il les trouvait fascinants. S'alliant avec des groupes terroristes, il plongea tout le continent dans le chaos. Presque toutes les traces de pokemon ont disparu.
-Presque ? Vous avez des preuves de ce que vous avancez ? fit-il soudain intéressé.
-Voici des os de Lokhlass. Examinez les.
-Effectivement, je n'ai jamais rien vu de tel. Mais ça ne confirme pas votre théorie. Il peut juste s'agir d'une nouvelle espèce, dit-il incertain.
-Le génie de Kyurem est d'avoir subtilement diffusé dans l'esprit des dresseurs que les pokemons constituaient une menace.
-S'il pouvait lancer des éclairs, déclencher des blizzards, c'est compréhensible.
-Les derniers humains que je protégeais étaient les derniers hommes libres, je les ai instruits au savoir antique. Une partie d'entre eux a prospéré sur le continent, l'Atlantide.
-Quelle histoire palpitante, et vu que c'est il y a 12 000 ans que des archéologues affirment que des civilisations ont subitement prospéré, vous alliez dire que c'est là que ces atlantes auraient fui le continent.
-C'est exact, en plus, vous êtes amateur d'Archéologie ! Kyurem s'est amusé à déplacer le continent vers le sud, pour qu'il soit recouvert par les glaces. Aujourd'hui, ce continent est devenu l'Antarctique.
-Admettons que je sois assez fou pour croire à votre histoire, en quoi est-ce que je peux vous être utile ?

On sentait bien que Cynthia avait atteint les limites de sa patience, après tout, ce pauvre Weissman croyait qu'on lui faisait une farce.

-Pour quelqu'un qui n'est au courant de rien, vous jouez mal à la comédie.
-Pardon, répondit-il mal à l'aise.
-Votre attitude vous trahit, je suis au courant sur le projet ULTRA. On est collègue.

Martin Weissman bondit de sa chaise et la dévisagea, le regard calculateur. Sa voix tremblait légèrement.
-Ils vous envoient n'est-ce pas ? Eh bien, c'est non. Comme il y a 20 ans, je ne reviendrai pas sur ma décision.
-Je travaille à mon propre compte maintenant. Je me suis aussi rendu compte que cette société n'était pas fréquentable. Maintenant, je collabore avec le ministre de la recherche et du développement, je suis votre contact la-bas, vous avez été choisi pour mener les recherches nanotechnologies sur une fourrure étrange retrouvé sur la terre Adélie il y a 20 ans, je continue ?
-Je ne sais pas si je peux vous faire confiance. L'affaire avait été étouffé et j'ai du démissionner. Ces Os inconnus que j'avais trouvés en Antarctique chamboulaient tout. Ce que vous dîtes, ça rajoute une couche supplémentaire. Je ne suis pas victime d'un canular ?
- Vous êtes l'homme qui a le plus d'aura en lui qu'il m'ait été donner de croiser au cours des derniers 200 000 ans Martin ! Vous me faîtes tellement penser à deux vieilles connaissances. L'une d'entre elles s'appelaient Illian.
-Illian ? Ça me dit quelque chose. L'aura. Qu'est-ce que c'est ?
-C'est le lien entre l'homme et le pokemon. Et vous en avez beaucoup. Vous n'avez jamais vécu des phénomènes inexplicables ?
-Peut-être bien comme en ce moment.
-Votre sang doit être issu des derniers atlante. Vous deviez très certainement être un dresseur d'exception qui a gardé cet attachement aux pokemons au-delà de cette vie. C'est possible, non ?

Ses deux yeux gris aciers le transperçaient comme des rayons X. Diable, elle lui rappelaient quelqu'un ! Martin trouva son histoire un peu moins farfelu.
Et s'il l'avait connu dans une autre vie ? Illian, ça lui disait quelque chose.

-Oui. Je sais à qui vous me faîtes penser maintenant. Shalkia Rafia. Une femme que je croise dans mes rêves. Vous avez le même regard. Je crois que je perds la raison.
-Reconnaissez-vous ceci, c'est un dessin que vous avez dessiné quand vous étiez gosse.

En effet, vu les traits et la façon dont l'enfant devait tenir son crayon de la main gauche, Martin reconnut son dessin.

-Cambriolé le domicile de ma mère ?
-Elle m'a laissé entrer, c'est beaucoup plus respectable.
-Vous la connaissez d'où ?
-Perspicace.
-Maman n'ouvre jamais aux étrangers.
-Je suis une vieille connaissance. Regardez cette photo en noir et blanc et la date : 1890. Vous me trouvez ? Je suis à gauche de votre arrière grand-mère.
-Ses vêtements sont étranges, remarqua Martin. Rien de fin de siècle.
-Manteau Atlante. Une vieille antiquité. La première de la famille que j'ai rencontré s'appelait Tania, son taux d'aura était tellement élevé que je compris qu'un jour, elle deviendrait le premier dresseur depuis 100 000 ans, sa petite-fille Marie est devenu la première Reine des Atlantes, royaume prospère pendant 50 000 ans.
-Le lien entre pokemon et homme était déjà mort ?
-En phase terminal, parmi les atlantes, ceux qu'on appelait les gardiens, une centaine de personne, étaient les derniers dresseurs.
-Alors, le dessin que je tiens entre mes mains- ses yeux se posèrent sur la souris électrique qu'il avait dessiné dans sa petite enfance- ce dessin, c'est un pokemon.
-Un Pikachu si vous voulez son nom.
-Pikachu ? C'est étrange mais ce nom éveille quelque chose en moi, je ne saurais quoi dire.

Martin, perdu dans ses pensées, contempla longtemps le dessin. Ses dossiers et son rapport qu'ils devaient finir pour le lendemain étaient complétement oubliés.
-Cynthia, ce n'est pas la première fois qu'on se voit. Je suis convaincu maintenant.
-Dans une autre vie, tu t'appelais Shorgan. Le tutoiement devint naturel.
-Ça ne me dit rien.
-Si ton nom commun ne te dit rien, c'est normal, ce genre de futilités ne dépasse pas une vie, en revanche, le nom propre, celui que tu t'étais choisi devrait plus te parler : Red.
-Nous étions amis il y a 100 000 ans ?
-Oui, en très bon terme.
-Les échantillons que j'avais fourni à ULTRA, tu veux les récupérer ?
-Oui, je sais comment les faire venir à nous. Accompagne-moi en Antarctique. Tu n'as plus rien à faire ici.
La pile de travail entassé sur son bureau lui sembla horrible.
Sa journée avait pourtant bien débuté.

DÉBUT DU FLASH-BACK

Le jour se levait lentement sur la Silicone Valley et la température grimpa en quelques minutes faisait suer à grosse perle Martin Weissman.
C'est avec soulagement qu'il atteignit le CNRS climatisé.
Effectuant son rituel quotidien, café, saluer sa secrétaire, regarder ses mails, il s'attendait à une journée comme les autres.
Ingénieux, même très doué dans son domaine, la nanotechnologie, diplômé de Harvard, il avait été nommé à 35 ans directeur de son département.

Il avait néanmoins gardé une fraîcheur et une simplicité qui contrastait avec bon nombre de ses collègues. Modeste, humble, certes, mais sérieux, déterminé et meneur d'équipe quand la situation l'imposait.
Il y a 5 ans, quelques années après avoir brillé en tant que directeur de recherche, il s'était jeté sur l'occasion de travailler directement au service de l'État, en marge des grandes firmes multinationales.
Côtoyant régulièrement des agents secrets ou des grands pontes, il était devenu quelqu'un d'important et doutait que la vie lui réserve encore quelque chose d'intense, de sensationnel.
Il escomptait tout de même recevoir un jour le prix Nobel de physique, mais la concurrence des Japonais dans son domaine de nanotechnologie ne le laissait pas présager.

En fait, Mr. Weissman se fichait pas mal des titres, pour lui seul la reconnaissance du travail accompli comptait, qu'elle passe pour une consécration ou non.

Parcourant ses centaines de mail de la veille avec détachement, il remarqua alors la lettre officielle que des broutilles malvenues avait cachées.

« URGENT » en lettre capitale rouge.
L'administration se referait à lui pour toutes sortes de problèmes et ses imprécations n'y faisait rien : il détestait la paperasserie, seul la science comptait.

La lettre venait de France.

« Encore un collègue qui a besoin d'aide ou qui fait le baise-main pour obtenir des fonds », pensa-t-il avec rage.
Cet état d'âme se dissipa aussitôt qu'il lut les premières lignes :
« Du directeur du département des relations humaines au professeur Weissman, directeur du département des nanotechnologies.
OBJET : demande d'affectation du prix Nobel de physique de 2013 pour collaboration interétatiques et transfert de donné. ».
C'est avec une attention accrue qu'il poursuivit sa lecture de la lettre.

Il fut déçu de la banalité dans la suite. Le discours était tellement officiel.
Puis un fait le frappa, le peu d'information sur le prix Nobel qui, mis à part dans l'Objet, n'était pas mentionné dans la suite.

Sa curiosité piquée au vif, il envoya un simple courriel qui répondait favorablement à la demande d'affectation.

Puis les priorités du jour reprirent leurs droits et il n'y pensa plus que dans un coin de sa tête.

Jeudi, il parvint à créer un mouvement cohérent de ses nanorobots à l'aide de capteur implantés sur les quatre points cardinaux des robots.
La première phase était une réussite, le chercheur avait mis au point une coopération artificielle sophistiquée qui ferait verdir de jalousie ses confrères du monde entier !

Tout euphorique qu'il était dans ses mouvements là, il ne perdit aucun instant de son précieux temps et couru en toute hâte vers le bureau de son supérieure hiérarchique, le directeur général de la Silicone Valley, poste qui lui reviendrait avec une forte probabilité au départ à la retraite de son aîné.

Avec une consternation très comique, il vit que le bureau était vide.
Maintenant qu'il y réfléchissant, il n'entendait pas le bruit habituel des touches d'ordinateurs.

Les employées semblaient avoir désertés leur poste ce qui était hautement troublant.
La seule chose qui pouvait sortir la Silicon Valley de son orbite stationnaire, c'était l'arrivée d'un notable Américain et ces dernières années également l'entrée fracassante d'un chinois.
Maudissant sa propre négligence, il se rappela qu'il avait lui-même convenu de la date d'arrivée du prix Nobel deux semaines plus tôt.

Une telle cohue régnait dans le hall principal que Martin Weissman en resta un instant bouche bée.
S'était-il passé un drame, une bombe peut-être, il n'était pas à l'abri.
Mais les bribes de conversations qu'il glana était juste tendues sous le coup de l'agitation générale.

-Que se passe-t-il ici ? rouspéta-t-il en élevant la voix pour se faire entendre.
Un de ses collègues proche de la retraite lui cria en retour :
-Le prix Nobel est arrivé.
-Et alors, pourquoi le tapage ?
-Il faut l'avoir vu pour comprendre !

Sur ces mots, le visage de son collègue se peignit d'une expression de ravissement.
Cela conforta Martin dans sa certitude que la femme devait être surnaturelle pour avoir envoûté son cadet réputé homosexuel, qu'aucune beauté féminine ne parvenait à émouvoir.

Luttant pour arriver au centre de la masse compacte, il vit finalement la cause de tout ce remue-ménage.

La femme irradiait littéralement et ne subjuguait pas que les hommes.
La première remarque que le scientifique pouvait formuler, c'était qu'une aura mystique l'enveloppait, un voile magique qui faisait exploser les certitudes des personnes dont elle croisait le regard.
Car ses yeux, ses yeux était pareils à deux océans gris sans fond ou le monde aurait pu ce noyé.
Son visage fin et gracieux, encadré d'une chevelure blonde soyeuse, soignée et décontractée à la fois, lui donnait l'air d'une nymphe solaire, sortie tout droit d'un autre temps.
A ses côtés, on entrait dans une autre sphère.
La déesse le transperça de son regard et un sourire qui le fit fondre naquit sur ses lèvres exquises.
D'une démarche ondoyante, au rythme du temps, l'apparition s'approcha et cette fois, la clameur des gens apaisée, Martin comprit le sens de ses paroles.

-Vous êtes bien le professeur Weissman, n'est-ce pas ?
-Euh. Comment ? Ah oui, c'est bien moi. Excusez ma fatigue. Je suis un peu surchargé en ce moment. J'avais oublié que vous arriviez aujourd'hui.
La femme ne s'en formalisa pas.
Derrière la bonhomie affichée se cristallisait une vielle présence, si vieille qu'elle semblait reposer sur le monde.
Lui, le grand scientifique était dépassé.
-Ravi de vous rencontrer enfin, on m'a tellement loué vos talents que je n'ai eu de cesse de vous rencontrer.

Martin sentit ses joues devenirs cramoisies et le sang lui monter à la tête. Sa voix étant réconfortante.

-Vous avez fait bon voyage ? articula-t-il péniblement.
-La première classe est toujours plaisante.
-Très bien, je vous prie de me suivre par ici, oui donc vous vouliez me voir de toute urgence ? Nous pouvons discuter dans mon bureau.
Il lui indiqua un siège confortable qu'elle accepta avec plaisir tout en déclinant le café qu'il lui proposait. Elle commanda du thé au Jasmin qu'elle recracha dans sa tasse le trouvant immonde, avant de reporter son attention sur lui.
Elle ne sortit aucun dossier.

-Je peux commencer ?
-Vous avez toute mon attention madame.

FIN DU FLASH-BACK

Martin émergea enfin de ses pensées. Cynthia attendait patiemment sa réponse.
-C'est d'accord.
-Parfait. C'est décidé. Content de te retrouver Illian.
-Je préfère Martin. Cette clé qui pend à ton cou, elle aussi m'est familière. C'est la clé d'Arcéus, n'est-ce pas ? Je peux lui parler ?

Elle lui tendit la clé puis sortit prendre l'air. Des souvenirs lui revenaient.
-Illian je suis content de t'avoir retrouvé ! Hurla-t-elle au ciel.

Il la retrouva à la fermeture des bureaux.

-J'ai démissionné ! dit-il joyeusement. Tu avais raison pour Arcéus, il est tourmenté. Il m'a promis que je deviendrais un dresseur. Il y a encore des pokemons ?
-Tu verras en temps voulu. Je te propose de t'inviter en ville boire un thé au jasmin parce que celui que tu m'as offert était épouvantable. Le prochain bateau pour l'Antarctique n'est pas avant 18 jours.
-Je veux en savoir plus. Je t'écoute.



ANTARCTIQUE, IL Y A 100 000 ANS.


Au coucher du soleil, les Hexagels sonnèrent la charge et détruisirent tout sur leur passage.
Les quelques rares paysans qui possédaient des armes avaient beau tiré encore et encore, rien n'y faisait, sans pokemon, ces hommes étaient sans défense contre d'autres pokemons.
Les hommes d'alors chassaient plutôt les pokemons comme des animaux, les craignaient. Ils ne les comprenaient plus.
Une seule femme, la doyenne du village, combattait avec deux pokemons, un Mentali et un Noctali.


- 'Balle-ombre' ! 'Psyko' !

L'attaque double projeta quelques Hexagels au tapis.
Une dizaine les visèrent avec des 'laser-glaces'.

-Mentali 'Abri', Noctali, tiens-toi prêt !


Le bouclier se dissipa et Noctali lança 'Ultralaser' : une dizaine des pokemons glace tomba KO.
-Bande de Crétin ! 'onde folie' est renvoyé par le talent 'garde magik' de Mentali, les provoqua-t-elle.
Les villageois reprirent confiance et les criblèrent de balle d'acier, sûrs de leur victoire.
Ce fut Mentali qui sonna l'alarme.

Tania se désintéressa de la bataille qui tournait à l'avantage des hommes et observa l'horizon. Son sang se glaça. Au loin, une forme gigantesque se dessinait. Toujours présage de mort.

Les hommes, serviles et corrompus, l'adulait comme un dieu parce qu'ils le craignaient et tous connaissaient la loi.
Un dresseur était puni de mort.
Tania se savait découverte après une existence pleines de secrets.
Elle pensa fortement à Cynthia.

DÉBUT DU FLASH-BACK

La flèche se planta droit dans le cœur du Démolosse.
Aucune goutte de sang n'en jaillit. Le chien n'était pas ordinaire, c'était une bête ennemie de l'homme, un pokemon !
-Sale clébard ! Attaquez-vous à quelqu'un de votre taille ! Hurla son grand-père.

D'un signe bref, les Démolosses convergèrent vers lui et d'un simple lance-flamme l'obligèrent à lâcher son vieux fusil de chasse.

-Tania, sauve-toi !

Retenant ses larmes alors que son grand-père se faisait déchiqueter par la meute, la jeune fille prit ses jambes à son cou.

Derrière elle, les Démolosse se mirent en mouvement et lui emboîtèrent le pas.
Un jet incandescent de flamme lui lécha l'épaule qui explosa dans une cascade rouge.

Sa blessure ralentissait ses mouvements dans la forêt épaisse d'Empoigne ; sentant ses forces la quitter, elle dégaina sa courte épée et frappa le chef de la meute qui avait bondi sur elle.
Elle para ses griffes et poussa un cri de désespoir.

Bien que son coup aurait tranché en deux n'importe quel homme, le pokemon, pourtant fait de chair et d'os ne sembla pas affecté.

Parfaitement synchronisés, les Démolosses ne lui laissaient aucune chance.
Croisant le regard du plus grand des chiens, elle y lut une haine farouche, un désir de détruire l'homme, elle en fut bouleversé, il y avait plus que de la bestialité dans ce regard, se pouvait-il qu'un pokemon soit plus qu'un animal ?
On lui avait toujours dit que Arcéus avait crée ces monstres pour faire souffrir les hommes, mais le pokemon en face d'elle n'était pas un monstre, c'était un être qui se vengeait !

Tombant à genou, les crocs du chien démon allait se refermer sur sa gorge.

Un cri lui perça les tympans.

Étonnée d'être en vie, elle tata son cou ensanglanté, il s'en était fallu de peu !

Les Démolosses étaient en proie à une véritable panique, toute cohésion de groupe perdu, il fixait de leur regard de prédateur deux fentes d'un super prédateur : un Carchacrok !

Que faisait un Carchacrok en plein milieu d'une forêt, mystère ?

Un avertissement de plus fit comprendre à la meute que la fille serait son dîner.

Les toutous partis, Tania toisa la bête féroce qui leva sa mais griffu vers sa gorge.
Mais la douleur ne vint pas.
Le Carchacrok tâtait sa blessure et avait arrêté le flot avec sa salive régénératrice.
Avant de sombrer dans l'inconscience, elle vit une femme blonde à la silhouette floue qui courait vers elle.


-Tania, Tania, ma petite fille, réveille-toi.

Lentement, elle revint à elle.

-Tu nous a fait tellement peur, tiens boit ça.

Le remède de sa grand-mère lui fit du bien.
Puis tout lui revint en mémoire alors qu'elle remarquait la fille bonde de ses rêves au pied de son chevet.

-Alors, jeune fille, tu vas mieux ? Cela fait deux jours que tu reposais inconsciente.
-Heureusement que vous étiez là, par Kyurem, ces satanées pokemons ont bien failli la dévorer.

Puis un détail refit surface.
Pointant son index fébrilement, ses premiers mots furent :

-C'est un soldat d'élite de Kyurem, elle possède un Carchacrok !

Un long silence s'abattit dans le salon. Les membres de sa famille s'observèrent, intrigués.
-Tania, intervint son frère l'air inquiet, pourquoi un soldat sauverait-il une paysanne d'Unys ?
-Je vous dis qu'elle avait un Carchacrok, fit-elle le ton accusateur.
-Allons, allons, tout va bien, elle doit être à bout, nota sa mère.
-Tania, excuse-toi ! Sa grand-mère semblait choquée.
-Mme Lyra, votre petite-fille doit se reposer, je n'ai jamais eu de pokemon, soyez tranquille.
-Tu vois, sinon elle aurait déjà rasé le village, remarqua son frère.

Tania avait perdu cette bataille, mais elle ne lâcherait pas cette affaire.

Après trois jours de sommeil supplémentaire, elle fut entièrement remise sur pied.
Profitant du soleil généreux, elle goûta à nouveau à la vie et sortit avec l'envie d'aller faire un tour quand elle la vit.

-Alors, requinquée.
-Vous !!
-Tutoie-moi, j'ai l'impression d'être ta grand-mère.
-C'était un tueur, ce Carchacrok, j'en suis sûr, c'est un des leurs qui a détruit le village en bas de la vallée, vous êtes une espionne.
-Calme-toi tout de suite !

Sa colère avait été balayée en un instant, la voix dégageait tellement d'autorité, de discipline et de sauvagerie à la fois, qu'elle en fut sidérée.

-Je deviens folle alors.
-Commence par maîtriser tes émotions sinon tu risques de te faire du mal.
-Je m'en fiche, ma vie est pourrie, j'ai perdu mon père, le bon Weissman, comme l'appelait les gens du village, et mon oncle, il y a trois jours mon grand-père, et puis d'ailleurs, dans quoi vous êtes habillés, une robe d'enterrement ?

L'autre éclata de rire.

-Quel mauvais caractère vous avez à cette époque. Tania, connais-tu les pokemons ?
-Vous me prenez pour qui, une idiote ?
-Alors, que sais-tu d'eux ?
-Je... Je ne sais pas. Pourquoi je devrais m'intéresser à des êtres qui ne font que le mal.
-Ils demeurent des êtres comme tu l'as justement remarqué.
-Ce sont des monstres sanguinaires qu'il faut exterminer !
-Alors pourquoi un Carchacrok t'a-t-il sauvé la vie ?
-Donc vous êtes bien un soldat, je le savais !
-« Il y avait plus que de la bestialité dans ce regard, se pouvait-il qu'un pokemon soit plus qu'un animal ? », ce sont bien tes pensées, n'est-ce pas ?
-Comment, comment pouvez-vous, peux-tu savoir, corrigea-t-elle.

La femme en robe noire tripota un instant la clé doré accroché eà son cou.
-Ce n'est pas le moment, le soir tombe, il faut que nous partions, j'ai quelque chose à te montrer.
-Ce n'est pas un piège ?
-Non, ta grand-mère sait que tu es avec moi.
-Pourquoi semble-t-elle vous connaître ?
-Bravo ! Je savais que tu étais perspicace, sûrement un héritage de ta grand-mère, elle aussi elle posait sans cesse des questions.
-Si vous vous connaissez depuis longtemps, comment ça se fait que t'as pas l'air d'avoir plus de trente ans.
-Oh, je vieillis très mal et grâce aux crèmes de beauté de Kyurem ! Je plaisante !
-Qui me dit que tu ne mens pas ?
-Écoute attentivement, Tatiana ou Tania si tu préfères, je suis un dresseur de pokemon, pas un 'dompteur pokemon', je voyage avec des pokemons, non pas comme maître mais comme ami.
-Comment un homme peut-il réussir un tel exploit ?
-Parce que c'était au départ notre destinée commune, mais les choses ont bien changés en 100 000 ans.
-Moi en tout cas, j'en serais incapable.
-Avec un Démolosse peut-être ... mais je vais te tester avec ça. Elle sortit de ses affaires un gros œuf blanchâtre auréolé de cercle vert qui s'entrecroisaient.
-C'est n'est tout de même pas un pokemon qui est là dedans ?
-Si c'est un œuf d'Evoli, il est sur le point d'éclore. Bienvenue, Tania dans mon monde, celui des dresseurs !

FIN DU FLASH-BACK de TANIA

Le vent glacé qui s'échappaient de ses naseaux suffit à décourager les hommes qui battirent en retraite.
Tania ne bougea pas, décidé à leur faire gagner du temps.

-Où est Cynthia ? Sa voix était un râle.
-Fiche le camp de ces terres, sale monstre des neiges !
-Tu ne me révéleras rien ?
-Rien ! Quitte ces terres, sale...

Le froid devint insupportable pour la doyenne qui tomba au sol.
-Grand-mère, non !
Sa petite fille se tenait à une trentaine de mètre, se débattant dans les bras de son père.
-Fuis ma petite, fuis ! Menta, Nocta, protégez-la !

C'est tout ce qu'elle parvint à ajouter : elle fut réduite en un tas de cendre par un souffle ardent de flamme.
Kyurem poussa un rugissement. La petite fille avait elle aussi l'aura. Il devait la détruire aussi.

Noctali prit la petite fille sur son dos et s'élança avec son père dans les bois, Kyurem sur les talons.

Kyurem poussa un cri de frustration quand il heurta la barrière psychique de Mentali.
Cette excitation, celle du tueur fou s'empara de lui, une rage meurtrière contrôlée.

-Comment oses-tu misérable insecte résister aux maîtres des hommes et des pokemons. Prépare toi à mourir !
Mentali évita sa griffe ombre, mais tomba au sol. La vue des restes carbonisés de Tania lui redonna du courage. Son joyau s'illumina.
Elle envoya une décharge psychique sur une des pattes de Kyurem qui trébucha et en profita pour se régénérer avec l'attaque 'synthèse'.
Le dragon était déjà debout et s'était aussi guéri.
Il devait la finir maintenant sinon il perdrait la trace de la fille dans les bois touffus sous le contrôle des hommes rebelles.
Mentali mit dans son attaque 'voile miroir' toute la puissance dont elle était capable et renvoya son attaque 'draco-météor' droit sur lui.
Puis elle s'effondra au sol et ne bougea plus. Son joyau à sa tête ne brillait plus.

Kyurem mit quelques instants à revenir à lui, il tata de sa patte le corps sans vie de Mentali et la dévora.
D'abord, il devait digérer et reprendre des forces. Il avait sous-estimé le pouvoir du pokemon entraîné par un dresseur. Il ne ferait pas la même erreur avec Noctali.
Donnant l'ordre de recherche par voie télépathique à son armée de Hexagels, il sentit à nouveau l'excitation d'un chasseur qui traque ses proies.

S'enfonçant profondément au creux de la montagne, rallié par les quelques villageois ayant survécu, Noctali guidait la troupe dans un environnement qu'il connaissait comme sa poche.
Sa chaleur corporelle réconfortait la petite sur son dos.

Soudain au tournant d'un angle, ils se heurtèrent à un Ursaring.
Il poussa un cri sauvage qui résonna à des kilomètres à la ronde.

-Cette bête sauvage va nous faire repérer, Noctali, prend ma fille et emmène-là chez mon frère, le capitaine de Rochegarde. Elle y sera en sécurité jusqu'à ce que Cynthia arrive.

Nocatli opina simplement et détala comme un coyote.
-Marie, surtout, ne le lâche pas !

Elle ferma les yeux, sachant que le cauchemar était bien réel.
Noctali arriva dans le campement des rebelles dans la montagne après avoir couru toute la nuit sans prendre le temps de s'occuper à refermer ses plaies.
Elle s'effondra devant la porte métallique et s'enveloppa d'un halo de lumière violette. Marie enlaça Noctali lui susurrant des mots de remerciements.

Méfiants envers les pokemons, les Rochegardiens ne voulaient pas de l'animal. Marie poussa de tels hurlements qu'ils les laissèrent entrer. Elle porta Nocta sur son dos jusqu'à l'infirmerie.

Marie pleurait chaque jour, mais elle commençait à nouveau se nourrir et à jouer avec d'autres enfants.

-Bientôt, il faudra que tu nous quittes, fils-de- la-lune, les autres hommes te craignent trop et n'hésiteront pas à s 'en prendre à toi, lâcha le capitaine de la garde, l'oncle de Marie.
Noctali partageait ses craintes.
-Les anciens textes le disait, mais plus personne ne voulait y croire, que des hommes et des pokemons aient pu vivre un jour, dans un autre temps, un temps de paix, en harmonie... mais c'était avant que ce cornet glacé prenne le pouvoir ! Tu aimes Marie, n'est-ce pas ?
De toute évidence, Noctali la considérait comme une petite Evoli qu'elle défendrait jusqu'au bout.
Un garde, le visage décomposé les avait rejoint.

-Monsieur, Kyurem est à nos portes ! Nous repoussions les Hexagels puis il a surgi de nulle part et a balayé nos portes. J'ai donné l'ordre d'évacuer.
-Noctali, dis à ma nièce que je l'aime. Rejoint la colline qui se dresse au nord, c'est la-bas tu rejoindras Cynthia et l'armée rebelle. Bonne chance !



Ils étaient enfin arrivé sur un plateau montagneux, à la frontière du territoire de Kyurem, bientôt la bataille finale entre les rebelles et les forces de Kyurem commencerait.
Noctali observa les alentours : jamais les rebelles ne l'emporteraient avec le maigre armement qu'ils possédaient. Il faudra un miracle...il y avait Cynthia.

Kyurem n'a que quelques milliers d'Hexagels, il est soutenu par 300 000 hommes et par quelques pokemons opportunistes. Les rebelles ont beau être plus d'un million de tête en face, ils savent que même un milliard d'homme ne suffit pas.
A l'aube, il ne restera plus un seul rebelle.
Pour Kyurem, c'est juste un moyen pour que Cynthia apparaisse et qu'elle lui livre la clé. Il deviendra alors réellement un dieu et sera à nouveau le Dragon du chaos, celui de l'origine.

Grâce au pouvoir de l'aura, il détecte la présence de la petite fille sur la colline au Nord.
Marie pousse un hurlement alors que des stalactites tranchantes s'abattent sur elle.
Noctali les bloque toute avec 'abri'.
Le soleil choisit ce moment pour se lever. Derrière Marie, un vortex noir s'ouvre et une femme en émerge. Elle se positionne devant elle, ses bras fouettent l'air dissipant le froid ravageur.

Kyurem écarquille les yeux de terreur, elle a fini par maîtriser l'aura d'Arcéus. Comment un humain peut-il réussir cet exploit ?
Cynthia le fixe immobile de ses deux yeux en acier.
-Te voilà, Kyurem après toute ces années, tu pensais avoir gagné. Tu pensais que tu avais anéanti les dresseurs. Crains la colère d'Arcéus !
Il sent les plaques vouloir retourner vers leur propriétaire légitime, les pokemons légendaires qu'il a absorbé qui reprennent doucement vie en lui.
La nature s'éveille enfin, l'aura maléfique cesse de tourmenter le cœur des rebelles.
Galvanisés par l'arrivé de leur Leader, ils reprennent du terrain.

Partout les mêmes cris s'élèvent :
-Arcéus ! Cynthia !

La lumière qui s'échappe de la clé converge vers Kyurem.

Le hurlement de douleur de Kyurem sonna la débâcle de son armée.
Cynthia allait réussir quand un vortex enveloppa Kyurem, engloutissant, le dragon du chaos qui disparu indemne.

FIN DE L'HISTOIRE DE CYNTHIA

Cette nuit là, Martin dormit profondément.

DÉBUT DU RÊVE DE MARTIN

Shalkia Rafa aimait déambuler dans le palais à une heure avancée, lorsque les couloirs étaient vides de monde. A part quelques gardes faisant leur ronde, elle ne croisait jamais quelqu'un.
Parfois, il arrivait qu'un garde s'approche trop près d'elle, mais son assurance naturelle et son répondant parvenait à bout des velléités masculines.
Garder le cristal en sécurité était pourtant essentiel, si Kuyrem mettait la main dessus, le royaume de l'Atlantide, dernier refuge des hommes en Antarctique serait perdu.
Elle commençait tous les matins à 6H00, il lui restait donc une heure en cette belle matinée de juin.
Devant la terrasse de l'aile nord se tenait le capitaine, en fonction depuis un mois, Isaac Liorne, comme à son habitude.
C'était un soldat, un homme peu rompu aux usages de la cour, mais qui était derrière son masque de rudesse un grand homme. Shalkia l'aimait beaucoup.
-Alors, capitaine, les nouvelles ?
Liorne se gratta la barbe, signe qu'il était épuisé.
-Rien, pas une agression cette nuit, il y a juste eu un vol de pain signalé dans le quartier minier et un gosse de 12 ans en a pour un mois de prison avec sursis. Je vous le dis, où vas le monde ?
-Si jeune ! s'étonna Shalkia.
-La misère est un mal aux multiples têtes, vous lui en coupez une que deux têtes repoussent aussitôt ! cracha le soldat dans sa barbe.
-Tous ses jeunes s'en avenir.
- Je les aurais bien pris dans ma légion ma petite dame, mais une armée, ça coûte cher à entretenir.
-Du côté des marches du Sud ?
-Même pas un Hexagel à l'horizon, ça fait trop longtemps que j'en ai plus vu. A mon avis, ça cache quelque chose. C'est pas tout, ça me fait plaisir de discuter, mais faut que je fasse mon rapport.
-Je me fis à votre jugement, capitaine, au fait, comment va Illian ?
Le capitaine qui s'apprêtait à partir s'arrêta sourire aux lèvres.

-Moustique ? Il va bien, il finit de nettoyer les écuries et il ferre les chevaux depuis hier soir.
-Il faudra que je lui ramène quelque chose à boire et à manger, le petit doit être épuisé.
-Vous faîtes pas de souci, j'ai vu beaucoup de jeune gars des rues enrôlés dans l'armée qui s'effondraient à la fin, mais Illian, il est pas comme les autres, c'est qu'il est plus costaud qu'il n'y paraît le petit. Et il est pas débile non plus. S'il avait reçu de l'éducation comme les fils de la cour, il aurait pu étudier. Mais soldat, c'est mieux que voleur de bourse.
Le capitaine la laissa seul. Shalkia sortit et prit pied sur le promontoire d'où l'on pouvait admirer l'océan pacifique qui déversait un doux courant d'air chaud faisant léviter ses cheveux blonds.
Comme par magie, le soleil décida de se dévoiler à cet instant, colorant l'eau d'une teinte pourpre.
C'est cela qu'elle appréciait, les plaisirs simples de la vie qui vous libéraient des contraintes quotidiennes. En ce moment, à l'abri des regards, elle se sentait redevenir Cynthia.
Son regard portait loin à l'horizon. Elle savait comme tous les atlantes qu'au-delà de l'horizon, on trouvait le monde des non-pokemons. Elle aurait été curieuse de voir à quoi ressemblaient ces hommes.
Ils devaient certainement se sentir parfois seuls.
Privilège de fréquenter la crème de la société, Shalkia était souvent en contact avec des pokemons. Elle appréciait autant leur compagnie que celle des hommes.
Elle avait essayé de glisser discrètement à l'oreille de la Reine que les quartiers défavorisés bénéficieraient de la proximité avec ses êtres des temps reculés, mais la Reine lui avait rétorqué que c'était une main-d'œuvre précieuse et que leur tâche étaient uniquement d'assurer la sécurité du royaume.

Les enfants de mineur ne voyaient des pokemons que pendant la fête nationale, qui commémorait la destruction de l'empire de Kyurem il y a 40 000 ans.
La Reine demeurait populaire, malgré sa politique économique peu fructueuse, le développement piétinait, les quartiers populaires grossissaient par le flux massif d'immigration. Elle était divinisée par le peuple, légitimée par le sang de la première reine Marie qui coulait dans ses veines. Personne n'osait la contredire en publique..

Lorsque la reine pénétra dans la salle des audiences à 8 H 00 précise, la cohue se tut comme si elle avait été frappée d'un sortilège de mutisme. Elle s'assit pleine de majesté sur son fauteuil de marbre et fit signe que l'on pouvait faire entrer les premiers plaignants.
Le litige était sérieux. Le paysan portait plainte contre le Démolosse de son voisin, qui avait ravagé sa basse-cour, lui coûtant toutes ses poules.
La reine se concerta un instant avec ses conseillers.
-Dis-moi, dresseur, est-ce toi qui as dompté ce Démolosse ? l'interrogea-t-elle en désignant le chien aux cornes de Cerbère qui se tenait apeuré à ses pieds.
-Non, bégaya l'homme mal à l'aise, 'Flafi' était à mon grand-père, d'habitude, c'est un gentil pokemon, mais ça faisait une semaine qu'il n'avait rien eu à manger, nous ne sommes pas riche, son instinct a repris le dessus.
-C'est une bête féroce, répliqua le paysan, il avait déjà une fois ravagé ma basse-cours, les pertes ont été énormes. J'ai une famille ànourir moi.
-Cet individu vous a-t-il remboursé les dégâts ? intervint un conseiller.
-Non, j'exige que réparation soit faite, je dois payer des impôts demain. Je ne pouvais plus atteindre au risque que ma femme et mes deux filles, on nous fiche dehors.
-Demande retenue, accepta la Reine, Juge Auffrac, la loi 3809 du code des pokemons a été bafouée.
-Tout a fait, admit l'homme en toge noir qui ressemblait à s'y méprendre à un corbeau, le pokemon a sans aucun doute récidivé, preuve en est que son dresseur n'est plus en mesure de le maîtriser. En conséquence, il devra selon ladite loi effectuer une peine d'intérêt général d'un mois qui pourra être commutée en peine avec sursis. Un casier sera ouvert à son nom. Votre brevet d'aptitude de dompteur de pokemon vous sera retiré et rendu le cas échéant après réparation à celui ici présent qui a subi le préjudice.
-Et Flafi ? S'inquiéta le dresseur.
-Il sera exécuté dans l'arène aux prochains jeux.
Le verdict du juge terrassa le dresseur.
-Pitié, supplia-t-il, Flafi est un gentil pokemon.
-La loi est sans appel, elle est dure,mais c'est la loi, acheva le juge.
-Que le pokemon soit retiré à son dresseur, ordonna la Reine selon le protocole officiel. Aldabor Rabe, vous êtes destitué de votre brevet de dresseur et la sentence promulguée précédemment sera appliquée à la lettre.

Elle semblait désolée car les dresseurs devenaient rares.
Le chien fut retiré à la garde du dresseur et conduit vers les donjons.
-Le prochain plaignant, appela le juge Auffrac de sa voix de ténor.

Une dizaine de garde firent leur entrée, conduits par le capitaine Liorne en personne qui s'inclina, imités par ses hommes ;
-Capitaine, que signifie ceci ? s'étonna le juge d'un regard noir.
-Désolé de vous interrompre, mais on a capturé un Carchacrok sauvage près des marécages. Il pouvait représenter une menace pour la population, je me suis dit que je ferais bien de vous l'amenez ici.
-Vous avez bien fait capitaine Liorne, le gratifia la Reine, notre hôte est-il maîtrisé ?
-On lui a administré une bonne dose de spore.
-Il pourrait servira dans les prochains jeux, proposa le juge. Qu'en dîtes-vous, Illvar ?
Le maître de l'arène sortit des rangs des conseillers et s'inclina.
-Je suis honoré des deux dons, le peuple appréciera.
-Penses-tu être capable de dompter un Carchacrok sauvage ? le pressa la Reine, le regard las.
-Sauf votre respect ma dame, aucun pokemon ne m'a résisté jusqu'à aujourd'hui.
-Très bien, voilà qui est conclut, vous et vos hommes pouvez disposés Capitaine.

Le soir la nouvelle s'était répandu dans toute la citée qu'un Carchacrok avait été capturé.
Toutes les 10 000 places de l'arène avaient été réservées.
Ce soir, dans la salle des officiers, le capitaine était au centre de l'attention.
-Comment tu l'as capturé, Liorne ? lui demanda avidement son commandant.
-Un coup de chance, il s'était pris dans un de nos pièges.
-Pas très malignes ses bestioles, ricana son commandant. Dommage qu'il soit déjà adulte, j'aurais bien eu besoin d'un Carmache dans mon régiment. Mon dernier Carchacrok est mort il y a 2 ans dans un blizzard dans une campagne contre des Hexagels.
-Oui, m'en souviens, se remémora Liorne, c'est quand j'étais encore caporal dans ma petite bourgade près du lac des Echappées. C'est un des paysans je crois qui avait retrouvé le corps du Carchacrok.
-Ah voilà la fraîcheur qui arrive.
Les serveuses apportait enfin leur dîner, soupe aux lentilles, rien d'extraordinaire ce soir.
Parmi leur allé-venu, Liorne mit quelques temps à trouver Shalkia.
-Alors, lui demanda-t-elle discrètement. C'est vrai ce qu'on raconte.
-Ouais, Liorne a coincé un Carchacrok, j'ai hâte de voir ça pendant les jeux, se réjouit le commandant.
-Je ne parlais pas de ça, le réduisit Shalkia au silence, le Démolosse va être exécuté.
-Non, je ne crois pas, d'habitude, on le fait participer aux jeux, l'informa Liorne.
-Mais qu'il est con l'autre, le nargua son commandant, à la fin, ça finit toujours pareille. J'ai parié 200 noirgrumes que ce serait Carchacrok qui en finirait avec le chien.
-Mais où sont-ils en ce moment ?
La curiosité de la serveuse n'échappa pas au commandant.
-Top secret, ma petite dame, mais pour tes jolis yeux, je peux te le révéler, le chien est dans le donjon et il est enragé. On a essayé avec Liorne et Illvar de le nourrir mais il ne laisse personne s'approcher. Il n'arrête pas de glapir. Je pense que si on n'arrive pas à lui faire avaler quelque chose avant les jeux, il se fera écrasé dès les premiers combats.
-Pauvre bête, se désola Liorne, petit dans ma tanière, on avait un Démolosse qui appartenait à feu mon grand-oncle.
-Allons, c'est qu'un Démolosse quoi, le secoua son commandant.
-Un démolosse peut devenir très puissant s'il méga-évolue, le contredit Shalkia.
-T'en sait des choses petites souris, s'étonna Liorne. Mais vu que toutes les gemmes de méga-évolutions sont dans le trésor d'la Reine, le clebs n'aura aucune chance contre un type dragon sol.
Son service achevée à 17H00, Shalkia se rendit dans les écuries pour y retrouver Illian.
Elle-même n'avait pas eu d'enfants, elle considérait le gamin comme son petit protégé.
A l'intérieur, elle ne le trouva pas dans la première étable, elle se mit donc à scruter les environs.
Une forme surgit alors d'un tas de paille et elle se retrouva par terre, le gamin debout riant d'une voix claire, mi-enfant, mi-adolescent.

-Illian, le gronda-t-elle, tu m'as fichu une de ses trouilles.
-Désolé Sha, je t'ai vu entrer par la fenêtre, c'était trop tentant.
-Par Arcéus ! Tu es couvert de sueur, tu dois être épuisé. Viens mon garçon, je t'ai apporté du pain, de l'eau et du chocolat.
-J'ai sué parce que j'étais impatient de pouvoir te ficher la trouille ! affirma le garçon la voix enrouée.
-Tu dis n'importe quoi, en plus, t'as pas coupé tes ongles.

Elle sortit un pan de linge blanc d'une dame de la cour et lui essuya son visage.
Celui-ci rougit de plaisir.
-Mais c'est pas le linge d'une Nobliote ? la transperça-t-il .
-Eh bien, la dame devra attendre que je lui lave une nouvelle fois son linge, de toute façon elle en a des dizaines comme ça, soupira Shalkia.
-Sha va avoir des problèmes ! chantonna-t-il gaiement.
-Petit farceur, dis-moi, j'espère que tu as repos demain.
-Ouais, j'ai même vacances jusqu'aux prochains jeux, dit-il le ton amère.
-Tu n'es pas content d'avoir des vacances ?
-J'aime pas entendre le cri des pokemons qui meurt, avoua-t-il. Dis-moi qui ça va être cette fois.
-D'après les rumeurs un Carchacrok et un Démolosse, dit-elle en détournant la tête pour ne pas se trahir.
Le garçon trembla comme une feuille. Shalkia aurait voulu le prendre dans ses bras pour le consoler.
Elle savait ce qui le tourmentait. Illian était chargé de nourrir les pokemons du donjon. L'imaginer seul au fond d'une cellule dans l'obscurité et l'humidité en train de nourrir des pokemons terrifiants lui fit froid dans le dos.
-Bon, si c'est un Démolosse enragé, peut-être qu'on le tuera avant demain, espéra-t-il.
-Illian, ne dis plus jamais ça ! Si ce pokemon est méchant, ce n'est pas de sa faute.
-Mais je préfère ne pas finir comme repas.
-Un pokemon sait faire la différence entre un poulet et un homme. Ce pokemon n'a rien fait de mal. Il a juste manger chez un voisin et il le paye très cher. Il a été séparé de son dresseur, il doit se sentir seul dans sa cage. J'ai entendu dire qu'il ne mangeait plus rien. Pauvre bête, elle est condamnée à périr dans l'arène.
-S'il a pas faim alors tout va bien ! se réjouit le garçon en reprenant des couleurs.
-Illian, viens approche-toi, j'ai quelque chose à te dire – elle se mit à sa hauteur- le chien a une chance de s'en sortir, s'il est vainqueur trois fois à la suite, il sera peut-être intégré dans l'armée si un maître veut de lui. Mais, faible comme il est, on ne peut rien faire.
-J'aimerais un jour devenir dresseur dans l'armée ! rougit le garçon, je m'y connais en pokemon, j'entends toujours quand Liorne en parle.
-Ce vieux bougre ? s'étonna Shalkia. Moi, je suis sûr que tu deviendras dresseur à la cour, s'amusa Shalkia. Elle lui ébouriffa ses cheveux châtains.
-Je pense pas, Sha, avoua l'enfant honteusement, j'ai pas assez d'argent et j'ai jamais été à l'école.
-La chance, bonhomme ne tombe pas du ciel, il faut que tu ailles au bout de tes convictions et tu y arriveras.
-Waouh, cette phrase est vraiment de toi, elle est presque spirituelle.
-Allons, petit coquin, je te laisse finir ton travail et profite de tes vacances.

-Ça oui, je vais en profiter, songea Illian en regardant par la fenêtre.
Au loin se découpait le donjon du palais, tour grise et lugubre qui tranchait avec la magnificence du château. Illian ne savait pas si son imagination lui jouait des tours mais il aurait juré avoir entendu le hurlement d'un chien qui déchirait le calme apparent de la ville.


FIN DU RÊVE DE MARTIN

Le lendemain, il passa sa journée à feuilleter des vieux parchemins issus du livre des origines.

EXTRAITS DU LIVRE DES ORIGINES

Au commencement, selon les théories actuelles, l'univers naît du big bang.

L'univers est composé des particules élémentaires connues de tous : proton, neutron, électron...

Cependant, outre les particules matérielles, l'intégrité de l'univers est assurée par 17 forces : normale, acier, combat, dragon, eau ,électrique, feu, glace, insecte, plante, poison, psy, roche, sol, spectre, ténèbre, vol et fée.

Ces 17 forces correspondront plus tard aux 17 types.

L'association des atomes en molécule sera à l'origine des planètes et de l'homme.

Cependant, alors que l'homme baigne dans la force normale, les pokemons existent grâce aux différentes forces combinées.

A l'origine, les forces étaient concentrées en amas compacts.
Elle étaient dispersées dans tout l'univers.

La force dominante, la force glace, empêchait la vie d'émerger.

La première rencontre entre deux de ces forces se fit cependant grâce à l'aura.

Au centre de notre galaxie, la force dragon rencontra celle de la glace, créant un trou noir qui stabilisa notre système solaire.

La force dragon était une puissance à l'état pure, au pouvoir encore brut.
Surtout, grâce à l'aura, elle se maria à la glace omniprésente.

L'amas fait de ces deux forces grandit et évolua au fil du temps sous l'action de la gravitation.
Un dragon de glace en émergea : le dragon du chaos.

Ce n'était pas tout à fait un pokemon au sens moderne du terme, c'était davantage une entité informe et inachevée, car elle continuait d'absorber des flux d'autres forces pour se maintenir en vie.

La créature évolua : la force normale lui avait apporté l'envie de survivre, la force combat, acier et roche lui conférèrent une résistance à toute épreuve, la forcé psy, spectre et ténèbre, le sentiment, la ruse et la réflexion.
La force vol, sol et insecte, éveillèrent en elle l'envie d'explorer, de créer et d'engendrer.
La puissance de cette créature était telle qu'elle pouvait créer à sa guise d'autres créatures sortit de son imagination car elle communiquait avec les forces élémentaires et en tirait toutes ses facultés de création.
Enfin, la force fée maintint son équilibre interne.


La naissance du dragon du chaos relevait du miracle.
Le vénérable dragon devait sans cesse se maintenir en vie, n'étant pas suffisamment stable pour prétendre à l'immortalité.
Le dragon décida de créer la plus parfaite des créatures jusque là, une œuvre titanesque.
Afin de lui assurer la stabilité, le dragon créa seize plaques de vie qu'il maria autour d'une force vive : la force normale, la plus simple, mais la plus stable d'entre toutes.
Deux autres créatures, Xernéas et Yveltas seraient son Ying et son Yong.

Ainsi naquit Arcéus.

Pour forger les plaques, il fallut puiser pendant des millénaires dans les forces.
Aussi, les amas disparaissait au fur et à mesure que les pouvoirs des plaques augmentaient.

Quand le dragon du chaos atteint la limite de ses capacités, il se retira à des millions d'années lumières, vers des contrées où subsistaient encore de l'énergie.

Arcéus grandit dans un univers stable, où planètes et galaxies étaient déjà formées.
L'équilibre des plaques offrait à Arcéus la plus grande sagesse, la longévité, la puissance, la majesté : tous les ingrédient d'une divinité en devenir.

Cependant, sa solitude était extrême.
Les premiers millions d'années furent consacrées à étudier l'univers.
Quand la soif de connaissance vint à se tarir, l'envie de sortir d'une solitude morbide ne le quitta plus.

L'étincelle de la création allait illuminer la planète bleue.

Le règne d'Arcéus fut glorieux.

Alors que la vie n'avait pas encore émergée sur Terre, le dieu utilisa la puissance des plaques afin de créer trois compagnons.

Arcéus était capable de maîtriser une partie de l'essence des forces fondamentales et puisa dans la source du dragon, la seule force qui pouvait résister à la force glace. Il lui associa une force complémentaire : l'eau, l'acier et la force normale.
Ainsi naquirent Palkia, Dialga et Giratina.
Arcéus donna à chacun d'entre eux un don que lui-même possédait.

Il créa alors trois dimensions, celle du temps et de l'espace, qui entrecoupent la réalité et le monde inversé, chargé de soutenir énergétiquement notre monde.
Notre monde se refroidit davantage, les forces dispersées dans la nature pouvaient alors fusionner avec plus de probabilité.

Arcéus, qui n'avait jamais connu l'amour parental, prit soin des trois premiers gardiens comme un père.
Il les aimait plus que tout, surtout le benjamin. Giratina fut déclaré héritier d'Arcéus. Il reçut même le titre de porteur de lumière.
Lorsque les trois grandirent, alors que la force d'Arcéus commençaient à décliner, chaque dragon se forgea sa propre personnalité.
Bien que l'on puisse affirmer que les trois gardiens sont des extensions d'Arcéus, ils sont capables de créer leur propre énergie, leur père les ayant doté d'un métabolisme primitif qui s'inspirait des premières traces de vie de l'univers.

Vint enfin ce jour où Arcéus annonça qu'il allait élire domicile sur une planète particulière : la planète bleue.
Cette nouvelle était surprenante : pendant les 100 million d'année de sa vie, Arcéus avait été un vagabond.
-J'ai choisi cette planète car j'ai vu que sa destiné serait grande.
-Pourquoi cette planète ? interrogeait Giratina.
-Père, projettes-tu d'y élire résidence ? demandait Palkia.
-Quels seront nos rôles ? anticipait Dialga, voyant un avenir lumineux.
-Vos pouvoirs sont grands, mais vous manquez d'expérience, leur rétorqua leur père.

Pour une fois, ses deux consciences, Xernéas et Yveltas tombaient d'accord. Elles voulaient rencontrer Zygarde, gardien du moment de la Terre.

-Pourquoi cette planète réussit-elle à maintenir la vie ? Toutes les planètes jusqu'alors n'était jamais arrivé à une telle évolution ? s'interrogeait Giratina. Son père devait le savoir. Il avait toujours réponse à tout.
-Cette planète montre combien la vie est précieuse et belle, de même nature que nous-mêmes, miraculeuse, philosopha Dialga.
-Nos pouvoirs n'avait aucune raison d'être, nous venons de leur en trouver une, opina Dialga.
-Si vous vous unissez à moi, continua Arcéus, nous pourrons protéger cette planète de la destruction et permettre l'épanouissement de la vie.
Ce serment signe l'acte de naissance de la Terre.

Au sol, Zygarde les attendait.
-Qui es-tu ? l'apostropha Arcéus.
-La dernière des créatures du dragon originel. J'ai un marché à te proposer. Laisse-moi te libérer de Xernéas et Yveltas. Mes forces diminuent. Je lirai mon aura à celle de tes deux consciences. Sinon, ce sera la fin de l'aura. Je t'ai guidé jusqu'à cette planète dans ce but.
-Père, n'accepte pas, cela risque de déséquilibrer ton psychisme. Ton équilibre est plus précieux que la survie de l'aura, fit remarquer Giratina.
-Je puis offrir le pouvoir de l'aura à tes enfants pour qu'ils garantissent ton équilibre. J'ai fait apparaître la vie. Continue mon œuvre, je reprendrai des forces progressivement puis un jour je te rendrai tes deux consciences.
-J'accepte dans ces conditions.

Xernéas et Yveltas se séparèrent d'Arcéus et partirent avec Zygarde sans laisser de trace.

Arcéus agit sur l'évolution des formes de vie primitive et créa ainsi la première espèce de pokemon : un Mew.
Ce pokemon n'est donc pas le dieu des pokemons, mais il n'en demeure pas moins l'essence primitive.
Les Mews cohabitaient avec les autres formes de vie : poissons, reptiles...

Les capacités extraordinaires des Mews venaient avec l'expérience.
Ils se reproduisaient, mangeaient, dormaient, bref ils avaient les mêmes besoin que les autres animaux.
Leur support génétique, l'ADN terrestre, fut copié rigoureusement par Arcéus.

Arcéus souhaitait de cette façon fortifier la vie.
A ses enfants, il offrait le spectacle de voir ses créatures évoluer au fil du temps.
(c'est que ses enfants n'évoluaient guère)

Il façonna la Terre, tel un forgeron, avec les conseils, ça et là de sa progéniture.
Les Océans et les continents furent soumis à un stricte équilibre.
L'équilibre fut garanti par deux nouvelles créatures, de puissance comparable à celle des dragons, Kyogre et Groudon.

Mais un jour, une dispute de territoire éclata entre les deux gardien du bas-monde : s'en suivit une crise tristement célèbre jusqu'à nos jours.

Furieux, Arcéus créa une troisième entité, capable de rivaliser avec les deux titans : Rayquaza, chargé de surveiller sans relâche les deux indisciplinés du haut des cimes du ciel et le dragon s'avéra très doué en la matière.
Sans l'aura pour le guider, il manifesta une certaine tendance à la violence.

La sélection naturelle était à l'œuvre : Les Mews évoluèrent.
Les premiers Mews, très sensibles à des concentrations élevées d'une des forces primordiales, obtinrent bientôt des types, parfois des double-types.
Les pokemons peuplèrent l'ensemble de la Terre, conquérant les anciennes niches écologiques des espèces les précédant.

Pour une bonne part, la crise Kyogre/Groudon permit l'épanouissement des pokemons et causa la disparition des non-pokemons.

Gérer l'ensemble de ses créatures qui ne cessaient de proliférer, comme satisfaire leur désir aussi devint compliqué.

Le 'bienfaiteur', comme l'appelaient les pokemons, lâcha un peu du lest.
Il créa par vagues successives le panthéon des légendaires afin d'ordonner la marche du monde.

Darkrai et Cressalia pour puni ou récompensé les pokemons durant leur sommeil.
Regigigas, soutenu par ses trois Golems, surveillant des terres.
Manaphy, chargé de la surveillance des mers, aidé en cela par les phiones qu'il avait engendrés.
Les trois chiens afin de contrôler les éléments au sol, les trois oiseaux les éléments depuis le cieux ou bien Latios et Latias pour développer la conscience de soi chez les pokemons.
Les trois génies pour la fertilité des terres, les trois mousquetaires comme troupe d'intervention d'urgence.

Afin de surveiller la fragile paix entre les trois oiseaux aussi incontrôlables que leur éléments, Arcéus créa Lugia et Ho-ho, l'un pour la nuit et gardien de la lune qui agirait sur les marées, l'autre annonciateur du soleil levant.

Dernière création remontant à la nuit des temps, Jirachi reçut le don d'exaucer tous les mille ans le vœu le plus cher des pokemons.

Dernier présent d'Arcéus avant qu'il n'entre dans un sommeil profond.
La tâche de parachever le travail échut à Giratina.
L'être de lumière, excellent diplomate, remplit sa tâche convenablement, surveillant ses deux frères agités en pleine crise d'adolescence.
Il fit appel à un Célébi qui répara les joyaux entaillés des deux frères, qui en remerciement lui transmirent le pouvoir de voyager dans le temps.

Lorsque Arcéus, reposé sortit de sa retraite, Giratina avait pris goût au pouvoir et le sentiment d'orgueil empoisonnait son esprit autrefois si lumineux.
Pour combler le désir de son enfant préféré, Arcéus, créa une troisième dimension, un royaume pour récompenser Giratina.

Une catastrophe allait cependant tout changer.
L'oiseau de la destruction, Yveltas, échappa au contrôle de Zygarde et attisa à nouveau la colère de Groudon et Kyogre, activant leur primo-résurgence, première forme de méga-évolution ou évolution par l'aura.
Se disputant des territoires, ils provoquèrent des tremblements de terre, des intempéries, des sécheresses, décimant les pokemons préhistoriques et dissipant des quantités d'énergie énormes qui furent absorbées par les fossiles permettant leur retour à la vie des milliers d'années plus tard dans des laboratoires.
Les trois dragon originels, profondément affectés de par l'aura qui les liait au monde, se réfugièrent chacun dans leur monde.

Le dernier Mew perdit le compagnon qu'il lui restait, emporté par des coulées de boue.
Unique survivant de son espèce, Mew supplia Arcéus de s'éveiller de son sommeil millénaire, il supplia l'intervention des trois dragons affaiblis.

Rayquaza, le seul qui aurait pu mettre un terme au conflit, disparut mystérieusement. La responsabilité de Zygarde ne put jamais être établi. Une certitude demeure, Xernéas le libéra de sa prison de diamant grâce à un Strassie, qui deviendrait plus tard Diancie.
Jirachi qui jusque là avait ignoré la requête du Mew, comprit qu'il y avait urgence.
Il le dota de l'attaque 'vœu soin'.
Mew se sacrifia afin que Rayquaza retrouve toute son énergie.

Lors de son réveil, Arcéus conscient de la faiblesse de ses enfants, les dota chacun d'une orbe qui augmenta leur puissance.

Arcéus, prudent, considéra que ses légendaires pouvait être une menace.
Il reprit les choses en main. Désormais, les légendaires vivraient comme des simples pokemons.
La tâche de régenter le monde revenait à lui et à ses trois enfants.
Ensemble, ils unirent leur force afin de créer le cristal de méga-évolution pour libérer les pokemons de la tutelle des légendaires.

Arcéus, le 'bienfaiteur' prenait des allures de dictateur pour Darkraï.
Il corrompit l'esprit de Giratina lui promettant la puissance des plaques de vie. Les légendaires l'appuieraient, les pokemons sur terre se rangeraient aussi de son côté.
Ces derniers rendaient Arcéus responsable des malheurs qui les accablaient.
Il était responsable pour avoir crée Kyogre et Groudon.
Quant à Zygarde, il promettait de forger une pierre de Méga-évolution à l'intention de Giratina.
- Je ne peux pas rendre les aura de Xernéas et Yveltas à ton père, se justifiait-il. Comprends-moi, la terre peut se passer d'Arcéus mais pas de moi ! L'aura est indispensable. Grâce à elle, j'entrevois une grande destinée, une nouvelle espèce supérieure aux pokemons vient d'apparaître, elle est appelé à garantir l'équilibre du monde. Tu n'es pas éternel et tu ne pourras pas veiller pour toujours sur les pokemons. Laisse l'homme s'en charger !

Pris entre deux étaux, influencé par le désir de vengeance de Darkraï, il se résigna à trahir son père, pensant que le monde entier voulait qu'il soit renversé.
Progressivement, Giratina s'enfonça dans les ténèbres et céda à la violence. Son aura sous le contrôle de Darkraï.
Giratina avait la patience du dragon. Il voulait écarter son père mais ne pouvait le tuer, il l'aimait trop au fond de lui-même.

Pendant ce temps, Arcéus vaquait à ses occupations habituelles.
Les volcans continuaient de menacer la vie, forgé dans l'acier et dans le feu, Heatran se chargea de contenir la fureur émanant des entrailles de la terre.

Touché par l'extraordinaire courage et sacrifice de Mew, Arcéus ressuscita son aura et en fit la divinité de l'apaisement.
Compatissant, Arcéus fit pousser l'arbre de vie afin de relier l'âme de chacun des pokemons à celle de Mew pour calmer sa solitude.

L'ordre pokemon, bien établi, était sur le point de vaciller. Homo sapiens venait d'apparaître.

FIN DU PARCHEMIN

Les jours suivants, Martin avait lu toute l'oeuvre.
Il avait beaucoup de question.
-Cynthia. D'abord, raconte-moi ta vie, j'ai l'impression de te connaître sans savoir qui tu es.
-Accroche-toi alors parce nos histoires sont liées.

DEBUT DE L'HISTOIRE DE CYNTHIA

-Casse-brique !

Une nouvelle fois, la barre de fer tomba au sol, fendue en deux.

-Bravo, du premier coup, le gratifia Cynthia, un cri victorieux de son Carchacrok résonna en écho.
La deuxième barre plus épaisse tomba également au sol.

-C'est très bien, tu as fait du bon travail, nous aurons notre chance à la ligue, plus que 4 mois...

Il restait cependant encore beaucoup de point à perfectionner, notamment la double faiblesse de Carchacrok face à la glace.

Si l'Altaria du champion d'arène avait possédé une attaque comme laser glace, elle aurait à coup sûr perdu le combat, elle avait du se résoudre à l'évidence, les consignes des champions d'arène était de laisser passer d'une manière ou d'une autre les candidats au-dessus de la barre d'admissibilité, quoique évidemment haute pour l'arène la plus difficile, mais prouvant que son adversaire ne s'était pas donné à fond.

Décidée à ne pas sombré dans la prétention qui fragiliserait le lien entre elle et ses Pokémons, elle avait dégonflé les germes de son arrogance.

Le lien.

Depuis son expédition aux ruines la semaine derrière, elle vivait dans un autre monde aux multiples possibilités,
beaucoup plus riche qu'avant.

Parmi toutes les révélations, la plus incroyable avait été celle de la reconnaissance de ces Pokémons comme individu, au caractère propre.

La deuxième avait été qu'à chaque rencontre entre deux dresseur, c'était avant tout un lien qui était créé, un lien qui devait faire profiter ses Pokémons, mais surtout qu'elle aurait à savoir utilisé pour mûrir et perfectionner sa technique.

Appelant son Togekiss, elle l'entraîna à maitriser les attaques 'aurasphère', 'vitesse extrême' et 'déflagration,' panel d'attaque complètement nouveau pour l'oiseau, mais travail nécessaire vu les combats qui ferait bientôt rage.
Après une heure d'entraînement, elle passa à l'exercice qu'elle chérissait, confronter ses propres Pokémons.
-Lucario, battle dance !

Son Lucario, toujours en quête d'affrontement se mit en position de combat naturellement.
-Bien, commenta-t-elle, le travail consiste à faire durer le combat en parant les mouvements de l'autre, aucun n'aura l'avantage cette fois, 'déflagration' contre 'lame de roc', ça promet !
C'est parti !

Lucario qui vu son peu de statistique défensive privilégiait les mouvements rapides, débuta comme d'habitude par 'vitesse extrême' qui prenait toujours au dépourvu son adversaire .
Togekiss utilisa également 'vitesse extrême' pour contrer.

Lucario, de nature impassiblese se montra peu impressionné et répliqua avec 'aurasphère', droit sur Togekiss.

La particularité de cette attaque est qu'elle touchait toujours sauf si elle était contrée.

Togekiss eut la bonne réaction escomptée par Cynthia et répliqua par la même attaque.
Les deux boules d'énergie se heurtèrent dans un fracas assourdissant dégageant de la fumée qui couvrit le terrain de combat.

-Maintenant, les choses sérieuses commencent ! les stimula-t-elle

Jusque là, tout s'était déroulé comme la dernière fois, mais le moment clé dans les combats était toujours lorsque le brouillard se dissipait.
Cependant, les deux Pokémons maniaient l'aura, qui développait leur sens, aussi aucun n'avait pu utiliser ce moment à son profit. Ils ne pouvaient pas compter sur un effet de surprise.
Lucario, légèrement plus rapide amorça d'une détente un saut d'une dizaine de mètre et arriva à la hauteur de Togekiss.

Son attaque 'lame de roc' se dirigea en vrombissant vers Togekiss ; celui-ci sachant qu'il ne pourrait éviter à temps contra avec 'lame d'air' et fracassa les lames de roc les unes après les autres.

Quelques 'lames d'air' touchèrent Lucario qui battit en retraite.
Un des rochers toucha Togekiss, sans faire trop de dégâts.
Lucario envoya promptement une nouvelle attaque lame de roc que Togekiss esquiva avec grâce.

La barrière de roche derrère lui, il envoya l'attaque 'déflagration' qui percuta Lucario.
Lucario canalisa sa souffrance dans l'aura pour l'apaiser-technique que Cynthia avait appris une fois n'est pas coutume de sa grand-mère - et se dégageant des flammes entama son mouvement favori, close-combat sur Togekiss qui apparemment fut pris au dépourvu et perdit sa concentration.
-Reprend-toi, intervint Cynthia, lame d'air !

Une seul lame d'air lui donna le temps de se dégager, alors que son corps brillait de plus en plus d'une lueur bleue.
-Fonce ! l'encouragea-t-elle.
Filant comme un boulet de canon sur son adversaire, il dévia les rochers qui se fracassaient contre lui.
Le choc projeta Lucario au loin et Togekiss tomba au sol, quelques plumes arrachées par les rochers.
-Match nul ! déclara Cynthia. Voici des baies oran !
Comme d'habitude,elle répéta que l'essentiel était de garder la tête haute après une défaite ou profil bat après une victoire.
Togekiss et Lucario, ne l'écoutèrent même pas et plongèrent dans le ruisseau derrière elle, la laissant trempé.
-Il reste du travail, commenta-t-elle.
Le soleil commençait déjà à disparaître derrière l'horizon.
Elle sonna le départ.
Marcher ainsi en solitaire dans ses forêts d'altitude, surplombées de sommets enneigés rendait Cynthia rêveuse.
Il lui arrivait parfois de s'imaginer découvrir les secrets de l'univers ou encore mieux de rencontrer des légendaires, non pas pour les capturer -cela la révulsait- mais pour les admirer, juste les contempler.
D'ailleurs petite fille, elle avait toujours refusé de capturer les Pokémons et détestait la collection de pokeballs de son père, maître de la ligue.

Au loin, au-dessus d'elle un éclair zébra le ciel et vint percuter la montagne.

Un gros blocs de pierre se détacha de la paroi et roula droit vers son Carchacrok.
Sans une once d'hésitation elle percuta son Carchacrok pour qu'ils ne finissent pas écrasé.

Le bloc changea alors brusquement de trajectoire les suivant et fonça droit sur Cynthia, elle ferma les yeux attendant le pire.

Mais ce ne fut pas un bloc qui l'écrasa mais une montagne de pierre qui s'abattit sur elle, le casse-brique de Carchacrok ayant miraculeusement brisé le rocher.

Entaillé à toutes les endroits de son corps par des cailloux qui lui avaient coupé déchiré la peau, elle poussa un juron alors que doucement elle se vidait de son sang.

Alors qu'elle cherchait desespéré ses bandages dans son sac, ses yeux doucement se voilèrent et elle sombra dans l'inconscience en percevant à peine la plainte que poussait son Carchacrok.

Où suis-je ?

Elle aurait pu être morte, mais sa chair était bien là et surtout, elle percevait toujours les plaintes de ses Pokémons.

Soudain, elle aperçut au loin une forme qui dirigeait vers elle.
Une forme rose, Mew.
Elle voulut parler, mais l'émotion la força au silence.

- Mon rêve s'est-il accompli ?
La voix cristalline dans sa tête la fit sursauter : « va aux ruines alpha », la voix lui répéta se faisant plus dure « Va aux ruines alpha, parle au cœur D'Arcéus, va au ruine Alpha avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'il ne meurt, montre lui la lumière des hommes car c'est toi l'être élu par la prophétie, l'être qui ranimera la lumière que fut Arcéus, la lumière qu'il vous a transmis. Ton aura et la sienne ne doivent faire qu'un. Arcéus a besoin de retrouver une conscience. Guide-le.

Avant que Cynthia ne puisse esquisser un geste le sol se déroba soudain sous ses pieds et elle bascula dans le vide.

Lentement, elle ouvrit les yeux, elle était là allonger à terre, entouré de ses six Pokémons.
La première, Milobellus, signala qu'elle bougeait.

Les autres s'approchèrent, mais ils furent stoppé par Carchacrok qui leur intima de laisser de la place pour qu'elle puisse respirer.
- Carchacrok, la voix avait été faible.
Lentement, son pokemon, son premier compagnon s'approcha les yeux larmoyants.

Se redressant avec son aide, elle remarqua alors les larmes dans chacun des yeux de ses Pokémons.
Ils avait du la croire morte.

- Tout va bien, leur répéta-t-elle, séchez vos larmes, personne ne mourra aujourd'hui.
Elle remarqua la tache de sang béante qui gisait derrière elle.

S'observant, elle fut étonner de constater que son corps n'avait aucune cicatrice.
- Était-ce un rêve ? Demanda-t-elle néanmoins, espérant entendre la voix de Mew.

Son Carchacrok pointa quelque chose autour de son cou qu'elle n'avait jusqu'alors pas remarquée.
Une perle.

Impossible de reconnaître le matériau dans lequel elle avait été fabriquée et pourtant Cynthia avait des connaissances étendues en géologie.

La perle commença à s'illuminer sous le regard ébahi des Pokémons qui reconnurent l'essence divine de l'objet, la réconfortant.
La perle s'arrêta de briller.

Se retournant pleine de détermination, elle planta ses yeux gris aciers pleins de vie retrouvée dans ceux de ses Pokémons.
-Mes amis, nous changeons de destination, cap vers le Sud en direction les ruines Alpha !

Un voyage de quelques jours suffit.

- Bonjour, pour les ruines alpha, c'est quelle direction ?

Shorgan Kami tourna son regard vers la jeune fille qui venait de lui parler, immédiatement sa curiosité piquée.
Il n'était pas rare que des dresseurs cherchent des réponses aux ruines, mais quelque chose chez cette fille là sonnait éminemment différent.
Déjà la gravité de sa voix, ses yeux gris acier qui dégageait la même détermination que les grands champions.
La jeune fille ne savait comment interpréter le silence d'une viel homme.

-Les ruines alpha- il sortit une carte patinée par l'usage- se trouvent sur le plus haut sommet des environs, on dit que c'est à son sommet que Arcéus grava les runes qui permettrait de ressusciter les trois dragons légendaires - le vieux dresseur prenait toujours son plaisir à conter ses vieilles légendes – on dit que seuls le dresseur parfait...
-Que seul le dresseur parfait pourrait activer l'une de ces runes si l'un des dragons venaient à disparaître pour maintenir l'équilibre du monde, acheva Cynthia le dévisageant avec pénétration.

Après un instant de silence, elle poursuivit poliment :
- Vous semblez en connaître sur la question.
- Je pourrais retournez le compliment, dit-il d'un ton enjoué qui lui ôtait quelques rides, je suppose que vous avez aussi lu le livre des origines, un peu passé de mode, étonné que vous l'ayez lu. Etes la première que je croise depuis longtemps qui en connaissent même le nom.

Le vieil homme semblait maintenant rayonner de joie au grand daim de Cynthia qui aura voulu que la conversation s'achève, mais une voix à l'intérieure d'elle lui soufflait que l'homme pourrait lui apprendre quelque chose.

-Oui, continua-t-il soudain pensif, si j'ai bonne mémoire, la dernière fois que j'ai croisé une personne qui connaissait le livre doit remonter à trente ans, je me souviens comme si c'était hier, je vois encore le visage de ce jeune garçon aux yeux gris, aux cheveux châtains, il m'avait fasciné dès le premier coup d'œil, il ne tenait sur place tout tremblant, impatient qu'il devait être de découvrir les ruines.

Se grattant la barbe, il poursuivit :
-Quand je vous ai vu, j'ai eu l'impression de voir sa fille.

Soudain attentive, Cynthia reprit la parole :
-Savez-vous ce qu'il est devenu ?
- Oh oui, une semaine plus tard, je l'ai croisé alors qu'il quittait la région. Son zèle s'en était allé. Il faisait triste à voir, il marchait comme un zombie.
- Que lui est-il arrivé ? ne pu s'empêcher de demander Cynthia.
- J'imagine, dit brusquement le vieil homme le ton grave, qu'il imaginait qu'il serait élu.
-Élu de quoi ? dit-elle dans un murmure.
-Il pensait pouvoir activer les runes comme des milliers d'autres avant lui. Et pourtant... - l'homme lui fit un signe de la main et elle s'approcha de lui et tendit son oreille – cela ne la pas empêché quelque mois plus tard de gagner la ligue de Sinnoh ! Je suis impatient de voir comment tu redescendras du pic, les ruines alpha quoiqu'il en soit, toujours constituent une belle expérience, parole de vieil homme !

Le sentier était relativement bien tracé et filait vers la montagne.
De temps en temps, on pouvait croiser des pokemons, ce qui était impossible en pleine journée car les routes étaient alors relativement empruntées.

Savourant le spectacle de la nature, son calme et sa solitude retrouvée, elle atteignit sans incident le petit hameau de Langlade en milieu d'après-midi, se méfiant étrangement de rocs qui pouvaient écrasé les randonneurs.

Langlade abritait autrefois une grande colonie de pionniers. Les colonsavaient été alléchés par les gisements des mines de cuivre et d'or qui abondaient dans la région.

C'était sous les coups de pioche d'un mineur que les ruines alpha avaient été redécouvertes, ouvrant la voie aux archéologues.
Puis la mine fut épuisée et ce fut le temps du tourisme.

Le village se dépeupla rapidement, les chambres d'hôte fermèrent car vint le temps de l'exode rural qui promettait aux habitants de meilleures conditions de vie que ce que la montagne pouvait leur offrir.

Le froid, l'altitude avait eu raison du tourisme de masse et seuls demeuraient le centre Pokemon et un complexe, sorte de grand refuge, pour abriter les dresseurs passionnés de monuments historiques
De l'ancien village ne subsistaient que quelques bicoques, entretenues par les descendants des villageois de naguère.

L'atmosphère mystérieuse qui flottait dans le village, un peu morbide, plut tout de suite à Cynthia. Au moins, elle serait tranquille pour mener à bien ce pour quoi elle se trouvait ici.

Par réflexe, elle emmena d'abord ses pokemon au centre du village pour qu'il puisse se rassasier.

Lorsque les portes du centre pokemons s'ouvrirent, elle constata d'abord avec un brin de surprise le peu de monde en ces lieux.
Tout au plus, il devait y avoir une vingtaine de dresseur.
-La renommé ne fait pas tout.

Se dirigeant vers l'une des deux infirmières, probablement les seules du coin, elle porta son regard sur l'homme qui la fixait d'elle depuis qu'elle été entrée.
Avec surprise, elle reconnut Shorgan Kami.
Il semblait satisfait du petit effet.

- Content de vous revoir, le salua-t-elle, comment êtes-vous arriver jusqu'ici ?
Avec un sourire malicieux, il sortit une pokeball et un Abra en sortit.
-Avec lui, dit-il, le 'téléport' d'abra est toujours utile quand on a de vieilles jambes.
La lueur de compréhension dans le regard de Cynthia confirma l'homme dans ces certitudes, aussi il ne lui laissa pas le temps de parler.
-Je suis certain, que tu allais me dire que le 'téléport' d'Abra ne permet de se rendre que dans un endroit déjà visité préalablement, ce qui signifie en d'autre termes que j'ai marché jusqu'ici quand j'étais jeune, bien sûr j'aurais tout aussi bien pu prendre mon hélicoptère, mais c'est tellement moins classe.
Amusée, Cynthia lui rétorqua :
-Vous êtes plein de surprise, Shorgan-san. Accepterez-vous de partager un repas avec moi et mes amis.
- J'accepterais bien sûr de voir tes pokemons, Shirona-san.

Le repas fut délicieux, confirmant la supériorité culinaire de Kanto sur Sinnoh.
-C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je suis resté dans ma région d'origine, commentais Shorgan en sirotant un thé au jasmin, je ne supporte pas la cuisine épicée de Sinnoh.
- Vous êtres né ici ?
- Oh non, en fait, je viens de Bourg-palette, un petit village complètement pommé, aussi perdu que ce trou, dit-il en levant son verre et en buvant d'un train son contenu, une liqueur à la framboise puis remplissant à nouveau son verre de thé au jasmin et commandant la même liqueur pour Cynthia, malgré les protestations de cette dernière.
-Tutu tut, pas de chichi aujourd'hui, jeune dame, il faut faire la fête pour réussir dans sa quête.
- Que savez-vous de ma quête ? dit-elle ne parvenant pas à masquer une certaine méfiance.
- Allons, Shirona-San, tout le monde poursuit sa quête, n'est-ce pas ? Ses yeux pétillants de sagesse.
- Il me semblait que vous alliez porter un toast, Shorgan-san ?
- Tout à fait, s'anima-t-il examinant les pokemons de Cynthia qui mangeait à leurs côtés. Je propose de porter un toast sur vos magnifiques pokemons, de vraies perles, aussi somptueuses que celle que vous portez autour du cou.
La main de Cynthia se crispa et en portant le toast, son verre éclata.

Ses pokemons, s'étaient arrêtés de manger, observant Shorgan avec suspicion.
Celui-ci ne feignit pas d'avoir remarqué la réaction que ces paroles avaient provoquées.

Il continuait à se goiffrer paisiblement, se régalant de sa salade gourmande au lait d'Ecreumeuh.
Se forçant à ne rien laisser transparettre de son trouble, Cynthia reprit innocemment :
- Que savez-vous sur cette perle ? Elle vaut chère. Vous comptiez l'acheter. C'est un souvenir de famille. Elle n'est pas à vendre. Shorgan, lorsque vous avez vu la perle, vos yeux se sont illuminés. Qu'est-ce qui vous tracasse ?
- Cet éclat dans mes yeux traduit le fait que cette perle est d'origine divine.
- Que savez-vous, parlez ! ordonna-t- elle intransigeante.
- Décidément, on ne pas berner tous les jeunes. Bien, pas de mystère. J'ai lu le livre des origines.
- Quel rapport ? rétorqua-t-elle ses yeux gris acier le scrutant. Je vous ai dit l'autre jour que je connais parfaitement le livre, à vous de me répondre.

Souriant, le vieillard découvrit ses dents parfaitement blanches.
- Il faut avoir lu la partie qui traite des perles des gardiens, au chapitre 120, mon préféré.
- Je ne sais pas comment..., puis soupirant elle remarqua : vous êtes plein de surprise.
- C'est la deuxième fois qu'on me fait cette remarque en 24 heures, je vais rougir.
- C'est étrange, poursuivit Cythia, hier matin je croise un vieillard, puis j'apprend qu'il est conteur, puis qu'il doit être un ancien dresseur, maintenant j'apprends qu'il connaît l'existence obscure de la partie ignorée du publique. Il serait temps de faire tomber le masque.
- Chaque chose en son temps. D'abord, je finis de boire ce délicieux thé

Soudain se levant, elle lui dit :
- J'ai assez perdu de temps, c'était un plaisir de discuter avec vous, mais je dois partir maintenant. Si vous ne me révélez rien...
- Je n'avais pas fini, protesta Shorgan, un peu grisé par les verres de liqueur.

Cynthia s'éloignait vers la sortie après avoir payé dans la précipitation la
-Madame a oublié sa monnaie avant de partir, remarqua-t-elle.
D'un bond souple, le vieillard sortit dans la précipitation une pokeball et appelait un Abra.
-Monsieur ne veut pas que je l'accompagne jusqu'à la sortie, la marche est très dangereuse pour les personnes âgées, proposa-t-elle le plus gentiment du monde.

La grimace marquée de fureur qu'il lui jetta la fit fuir comme un Dodrio de course.

Soupirant, Il sortit au bruit de sa canne puis disparut d'un coup comme par magie avec son Abra devant l'entrée.

La colère de s'être fait berner ne quitta pas Cynthia. Elle était à présent résignée à ne plus se laisser détourner de son objectif.
Presque en courant, elle avait déjà franchi les premiers temples et elle était à présent sur le point de pénétrer l'enceinte des ruines alpha quand soudain la même voix rauque, fatiguée, mais tranchante s'éleva derrière elle.
- STOP !! Lui intima-t-il.
- Vous n'abandonnerez donc jamais, se lamenta-t-elle.
- On est fait dans le même moule.

Ses phrases piquantes l'agaçait à force. Ce vieillard la provoquait.
La voix de Shorgan s'éleva dans son dos.
-Je te propose un marché, commença-t-il espérant capter son attention.
-Ma pierre n'est pas à vendre !
-Je te propose un combat pokemon !

L'étonnement de Cynthia ne fut pas mince.
-Le marché est le suivant, si tu gagnes, tu n'entendras plus parler de moi et je te laisserai tranquille.
-Et si je perds ?
-Tu devras écouter ce que j'ai voulu te dire jusqu'au bout comme une personne respectacle.
Ce fut avec un sourire carnassier qu'elle déclara :
-Là ça m'intéresse, je n'y vois que des avantages, un contre un ?
-Tu sembles bien sûr de ta victoire, fit- il remarquer faisant craquer ses articulations, posant sa canne au sol.
Ne lui répondant pas, elle sortit une de ses pokeballs et appela Roserade.
-Nous vous attendons !
Son Roserade reflétait l'esprit combatif de son dresseur.
Shorgan s'anima soudain.
-A toi, mon ami !
Il ne lança aucune pokeball.
Cynthia se demanda un instant si tout cela n'était pas une grosse plaisanterie.
Un bruit se fit entendre.
Ce devait être un petit pokemon, agile et furtif, déduisit Cynthia.
Bientôt, les contours de la silhouette se firent plus nette, un Pikachu apparu.
- Un Pikachu ! S'étonna Cynthia. Les Pikachus n'étaient pas connu pour leur grande puissance, même si beaucoup de dresseur en possédaient, aucun grand dresseur n'en possédait dans son équipe car trop facilement battu par une attaque séisme.
Même sa vitesse était ternie par celle d'un pokemon comme Munja ou Lucario et les attaques électriques ne seraient pas très efficaces face à un type plante.

Mauvais choix à coup sûr, mais qui collait à Shorgan.

Elle l'avertit pour une question de forme de changer de pokemon.
Shorganse tourna vers son Pikachu.
-Pikachu ?
La souris électrique répondit avec une ardeur combative qui fit changer les positions de Cynthia.
-Red ! Shirona Kami, vous êts Red.
-Sans blague ! Pouffa-t-il.
Finalement, le match promettait d'être un grand combat.

FIN DE L'HISTOIRE DE CYNTHIA.

-Et finalement, je me suis bien battu ?
-Tu m'as laissé gagné ! Mentit-elle.
-Vraiment ? J'étais un crétin.
-Demain Martin, nous embarquons. Prêt ?
-Je suis sûr que ULTRA sait déjà où nous allons. C'est sûrement un piège, tu ne crois pas ?
-C'est sans aucun doute, un piège. Allons nous coucher, j'ai sommeil.


DEBUT DU REVE DE MARTIN

Shorgan était dans un état de grande faiblesse.
Cynthia n'avait pas tardé à s'en apercevoir et il avait du lui révéler son cancer en phase terminale.
Jusque là, il avait tenu bon.
L'état d'Arcéus s'était encore aggravé et cela empirait plus vite qu'il ne l'avait prédit.

Maudite clé !
Elle drainait son énergie vitale, jour après jour, sans l'énergie que lui fournissait les légendaires à travers sa perle de gardien, il serait mort depuis de longues années.
Mais sa volonté bientôt céderait.
Seul les soins que lui prodiguait ses pokemons le réconfortaient.

Cela faisait maintenant deux mois maintenant que Cynthia avait rencontré Shorgan.
Une solide amitié s'était tissé entre eux, une relation de mentor et disciple, mais où l'élève surpassait souvent le maître.

Même dans sa faiblesse cependant, Shorgan insistait pour se battre malgré les protestations de Cynthia.

Après tout, Cynthia le savait bien, Red en avait toujours fait qu'à sa tête, une vrai tête de mule qui ne s'était pas dégonflée avec l'âge.

Finalement, après un combat qui se finit par une attaque cardiaque, elle finit par le convaincre d'arrêter leur entraînement physique.

-Nous nous concentrerons sur ton mental et celui de tes pokemons - riposta Shorgan toujours très conciliant - pour l'entraînement, je connais un jeune dresseur, Marc. Il vient d'être décoré champion de Hoen. La coupe de la ligue était il y deux semaines. Marc a aimablement accepté de venir se joindre à nous. La coupe de la ligue de Sinnoh commence dans un mois et tu as intérêts à gagner jeune fille après tout le mal que je me donne pour toi !
-Je savais que tu écoutais mes conseils. Un thé au jasmin ?

Cynthia pouvait certifier que Marc était un adversaire redoutable, plein de ressource. Il la testait sans cesse, augmentant la difficulté d'un cran tous les jours pour cerner ses limites.
A un de ses entraînement intransigeant, elle avait perdu son sang froid. Elle voulut tordre le cou à Marc alors que son Carchacrok tombait KO, foudroyé par une attaque combinée : 'blizzard' de Wailord et 'laser glace' de Milobellus.

- C'était pour augmenter sa résistance au froid ! s'était justifié Marc échangeant un clin d'œil avec Shorgan qui pouffa de rire.

Un soir, Shorgan les avait quitté se sentant las.
Les deux jeunes étaient seuls, chauffés après l'entrainement.
Ils se trouvaient au sommet d'une montagne. Le vent doux de juin soufflait sur une prairie de verdure. Cynhtia, les cheveux ballotés par le vent dont la couleur éclataient au soleil couchant fit rougir Marc de plaisir.
- Tu sais Cynthia, je n'avais jamais encore rencontré quelqu'un comme toi.
- C'est vrai que je suis unique ! Au fait merci pour la glace à la fraise, vanille, framboise, melon d'aujourd'hui, c'était exactement comme je l'aime.
- Je ne parle pas des glaces, s'indigna Marc, sérieusement Cynthia, es-tu aveugle, ne ressens-tu pas pour moi la même chose ?
- Et pour le thé au jasmin ! acheva-t-elle.
- Cynthia, je t'aime du fond du cœur, veux-tu mépouser ?
- Marc, s'affola-t-elle, arrêtes de plaisanter !
- Cynthia, tu es belle, intelligente et la vie est devant toi, explosa-t-il, je n'avais jamais partagé autant de chose avec quelqu'un auparavant et à part Shorgan, tu es la seule personne qui comprend les pokemons aussi bien que moi.
Ses lèvres se rapprochèrent, mais gentiment elle le repoussa.
- Tu es un champion extraordinaire, Marc, mais c'est non, mon cœur est pris ailleurs.
- Et qui est cet heureux prince que je dois vaincre.
- Tout et personne, cette histoire de gardien, la disparition de mon père, la coupe qui approche et Shorgan.
- Shorgan ! Tu plaisantes ! S'offusqua-t-il. J'ai quand même plus de charme qu'un...
- Ce n'est pas dans ce sens-là, protesta-t-elle, j'aime Shorgan comme un mentor.
-Je suis aussi ton mentor ! Je t'ai donné plus de cours que lui !
-Je veux qu'une chose soit clair Marc, appuya-t-elle en se levant, si Shorgan avait eu mon âge alors je n'aurais pas hésité. Il ressent la même chose, nous sommes des âmes sœurs sur beaucoup de point.
-La vie est cruelle, le temps vous sépare Cynthia ! Alors que je suis là ! Avoue que tu l'aimes, que tu adores Red ! Le dresseur des légendes à côté de qui je ne suis rien.
-Arrêtes Marc ! Le supplia-t-elle.
-De toute façon, il n'en a plus pour longtemps.
Elle le gifla. Il l'a regardé sifflé. Aucune femme ne l'avait jamais touché de la sorte. Il tussota gêné.
-Désolé, je raconte n'importe quoi.
- Tu es pour moi un ami, répéta-t-elle.
- Un ami, un simple ami. Cela a un goût amer dans la bouche.
- Oui, mais pas n'importe quel ami, mon meilleur ami.



De loin, Shorgan-san, les observait derrière un taillis, un sourire triste sur ses vieilles lèvres ripées.
Ils ressentaient les choses exactement de la même façon.

La nuit tomba lorsque les deux amis atteignirent le chalet.
Shorgan alors qu'il était en proie à des accès de fièvre et de douleur.
Vers minuit, il commença à cracher le sang.

- Ca suffit, il faut le transporter à l'hôpital, scanda Cynthia.
- Non, supplia Shorgan, il ne faut pas, ce doit être ainsi, je dois tenir jusqu'au bout.
- Qu'est-ce qu'on fait alors, on ne va pas rester sans rien faire ?
- Je vais chercher l'infirmière Joëlle au village et je reviens, tiens bon jusque là, décida Cynthia se précipitant hors du chalet affrontant la pluie battante.

Quelques dizaines de minutes plus tard, elle était de retour.
Le diagnostic de l'infirmière était alarmant, les jours du patient étaient comptés, la tumeur devait avoir gagné l'aorte pulmonaire.

Malgré les protestations du patient, il fut évacué vers l'hôpital le plus proche par hélicoptère au petit matin.
Le diagnostic fut confirmé par ses analyses de sang, elles indiquaient que le patient aurait du mourir depuis des années. Shorgan fut malgré lui un véritable cas médical qui attira bien des médecin qui n'avait jamais vu cela, pas même dans les livres.

Mais après deux jours, l'irascible vieillard avait exigé de sortir de l'hôpital pour passer ses derniers jours chez lui, ce à quoi avait du s'incliner les médecins, ne pouvant plus rien pour lui, même s'ils auraient aimer l'étudier encore quelque temps.
-Je suis Red, putain. Laissez-moi mourir avec mes pokemons !

Les jours suivant semblaieent être une éternité.
Une ennième fois, Pikachu avait envoyé une faible charge électrique destiné à faire fonctionner son cœur.
- Pikachu, mon ami, il faut que tu me laisses partir, tu dois prendre soin de ce qui reste, n'ai pas pitié des morts, mais des vivants.
Les yeux injectés de larme, Pikachu s'était enfuit et on ne le vit plus de la journée.

Un soir, alors que Marc s'était absenté, Cynthia seule au pied du lit de Shorgan, s'affairait à lui faire avaler une soupe aux légumes qu'il recrachait pratiquement intégralement à chaque cuillière.

- Enfant, je détestais les brocolis, plaisanta Shorgan affichant une bonne humeur.
- Shorgan, tu es incorrigible, arrêtes de parler, tu perds tes forces.
- Qu'importe, ma vie arrive à son terme, alors autant resté fidèle à ses principes jusqu'au bout. Cynthia, écoutes bien ce que je vais te dire, dans ce genre de situation, l'homme est seul et souvent tu serras seule, mais tu devras toujours te battre en n'oubliant jamais de vivre. Vivre la vie est sans doute la chose la plus difficile qui soit.
- Je ne t'oublierai jamais, Shorgan-san.
- Je regrette Cynthia, que tu ne m'ais pas connu dans mes jeunes années, j'aurais pu mieux te guider et nous aurions pu partagé tant de chose.
- Je ne pense pas. Tu devais être une tête brûlée. C'est mieux ainsi.
- Les légendaires m'ont apparemment pris en pitié. Pour me remercier des services accompli, Jirachi a eu la gentillesse d'exaucer exceptionnelement mon deuxième voeux.
- Shorgan, que se passe-t-il ?
Une douce lumière commençait à envelopper le corps de Shorgan.

Doucement, les yeux de Shorgan semblèrent retrouver un éclat disparu.
Ses vieux cheveux blancs se teintèrent d'une couleur noire parfaite, ses rides disparurent, sa peau retrouva de sa vitalité.

Cynthia était abasourdie, tétanisé, c'était impossible.

Devant elle était à présent allongé un jeune adolescent du même âge qu'elle et qui lui renvoyait un sourire lumineux.

Lorsqu'il parla, ce fut d'une voix incomparable, tant il s'en dégageait de fraîcheur, de fougue, et son corps était très musclé, tout en étant fin et allongé.
Elle sentit son corps traversé d'une grande charge électrique et se sentit fondre.

- Pendant deux heures, tu verras devant toi un reflet du passé, ce que j'ai pu être.
- Shorgan, c'est bien toi ?
- En ce moment, ce n'est pas Shorgan qui parle, mais Red.
- Pas possible. Tu es exactement comme dans mes rêves.

Cynthia se rapprocha de lui et le prit dans ses bras comme pour s'assurer que c'était bien réel.
Puis, comme mue par l'instinct ses lèvres se rapprochèrent de celle de Red.
Le garçon semblait lui aussi traverser par ce désir, mais il la repoussa.

- Cynthia, mon corps est celui d'un jeune homme, mon esprit demeure celui d'une vielle bourrique.

Elle eut envie d'hurler son désespoir, comment pouvait-on lui infliger ça, elle allait perdre Shorgan, elle allait devoir aussi endurer la perte de Red.
Ce dernier lut sa détresse.

- Considère ceci comme une occasion de te souvenir aussi de Red. Profite du privilège qui nous est accordé. Nous n'avons que deux heures.
- Et ensuite ?

Elle se contenta du son de sa voix alors qu'il lui racontait pour la première fois ses secrets, son enfance, ses peurs, comme un amant pourrait le faire.
Elle écouta tendrement le son de sa voix, apprécia la caresse de sa main.

Deux heures plus tard, le charme fut rompu.
La main qu'elle tenait fermement se rida et perdit de sa force.
Ils procédèrent à son enterrement à huit clos, loin du monde, comme il l'avait souhaité, au pied de son pic rocheux favori.

Ses pokemons le pleurèrent beaucoup et ils décidèrent tous de retourner à l'état sauvage, de finir leur jour parmi leur semblable à une exception près.

Le Pikachu de Red.

Inconsolable, dévasté, Pikachu, le premier compagnon de Red suivrait son dresseur dans sa tombe, elle le sentait.

Le soir venu. Un immense orage frappa la montagne et on entendit au loin la sirène d'alarme du village.

Des éclairs frappaient la montagne de partout.
Certains frappaient Pikachu.

- Il est fou, il va se détruire, il faut l'arrêter, hurlait Marc pour couvrir le bruit de la tempête.
- Non, avait hurlé Cynthia, laisse-le. Pikachu, fais bon voyage, mon ami.

Une dernière fois, pikachu le visage noyé de larme laissa échapper des rafales de fatal-foudre qui percèrent la roche comme du papier, puis vidé de toute son électricité, il tituba jusqu'à la pierre tombale de Red et arrivé, il s'effondra mort.
Sur son visage était figé un sourire.

Le rêve de pikachu de finir ses jours avec son compagnon s'était lui aussi réaliser.

FIN DU REVE DE MARTIN

Cynthia et Martin avait embarqué à bord du paquebot.
Ils mettraient encore une semaine à rejoindre les côtes quand ils furent démasqués par les agents d'ULTRA.

- Mr.Razgam, cela faisait longtemps.
- Shalkia Rafia ! Pour une surprise ! Je suis moi-même surpris de vous voir à bord de ce paquebot pour l'Antarctique. Son ton était d'une miévrie écoeurante. Qu'est-ce que vous manigancez ?
- Je pourrais vous retourner la question.
-Si vous me présentiez plutôt votre petit ami ? Encore un Atlante ?

Martin Weissman avait tiqué. Que savait cette personne ?
- Je suis...
- Son nom ne vous concerne pas, Laurent Razgam, je vous conseille de ne pas outrepassez vos prérogatives, un accord est un accord, le menaça Cynthia.
-Je suis là pour m'en assurer, il ne faudrait pas que vous alliez récupérer une de vos précieuses antiquités sans que la CIA soit au courant.
-Vous parlez d'ULTRA ? La branche pourrie, rétorqua-t-elle.

Martin reconnaissait le directeur du pôle recherche de la CIA pour avoir déjà collaboré avec lui il y a quelques années, il espérait que l'autre n'ait pas la même mémoire.
Ses espoirs furent réduits à néant alors que le docteur Razgam regardait son visage avec circonspection, avant d'afficher une moue incrédule.
- Vous êtes ce bon vieux Weissman n'est-ce pas ?

Sa voix triomphale retentit comme une sentence à mort.
Cynthia s'interposa brusquement entre les deux hommes qui se faisaient face.
- Quelle douce vengeance, elle est un plat qui se mange froid comme on dit, alors Cynthia, on est d'accord, pas de coup foireux !
Tournant ses talons, il disparut rapidement dans l'ombre du navire.
Martin n'en revenait pas.
- Comment connais-tu ce type ? Par pitié, ne me dis pas que ceux à qui tu avais fourni les fossiles, les os de pokemon, c'était la CIA ou services spéciaux les plus paranoïaques du monde, tu étais tombé sur la...

Elle venait d'appliquer un doigt sur sa bouche, le regard brillant d'une lueur mauvaise, ce qui le calma d'un coup.
- J'ai des choses importantes à te révéler.
- Tout de suite ?
- On se retrouve dans ma cabine.

Plus tard, confortablement installés dans un fauteuil moelleux, Martin lui en fit la remarque.
- Que savent-ils sur toi ?
- Ils savent que je suis un voyageur du temps ! A part ça, il n'y a pas de quoi s'alarmer !

Martin ne semblait pas être du même avis.
- Si la CIA est au courant, alors ça signifie...
- Oui, l'état américain l'est aussi et je n'ai pas pu empêcher que l'information soit diffusée parmi les grandes puissances.
- Les grandes puissances ? Ça fait du monde.
- Seulement ceux du G7. Mais si nous pouvions en venir à ce qui nous intéresse et oublier mes erreurs, ce serait agréable.
- Je t'écoute.

Cynthia passa la main dans ses cheveux, signe qu'elle se concentrait.
- Il y a fort longtemps, Jirachi exauça un vœux que tu avais formulé.
- J'ai fais un vœux moi !
- Pas celui d'être le maître du monde, Jirachi ne l'aurait pas exaucé. En reconnaissance d'un travail que tu avais accompli pour Manaphy, Darkraï libéra le génie des vœux de son sommeil millénaire.

La clé au cou de Cynthia commença alors à briller intensément preant forme.
- C'est moi le jeune type en casquette. Hum, j'avais la classe ! Le rouge me va bien en fait.
- Red, enfin toi, vous preniez beaucoup de risque. Pikachu était confronté au danger.

Martin remarqua la petite souris électrique de couleur jaune tout droit sortie de ses rêves d'enfant.
La voix du jeune Red résonna solennellement.
-Je souhaite que Pikachu ne meurt jamais avant que ma dernière heure ne soit venue.

Un mince filet rouge s'échappa de Jirachi et lia Red et Pikachu. La vision éclata dans un BANG en partant en fumée.
Martin voulut parler mais se ravisa, trop de chose se bousculaient dans sa tête.
Cynthia en profita :
-Ça doit s'en doute te faire quelque chose là, dit-elle en touchant son cœur, je sais ce que tu ressens, la douleur, la séparation, la perte de ceux qu'on aime, c'est ce genre de sentiment qui font l'homme.
Martin plongea son regard dans le sien. Elle le comprenait mieux que quiconque alors que pour lui, c'était une étrangère.
Néanmoins, la lueur dans les yeux de Cynthia s'éteignit rapidement.
-Mais sache Martin que ce qui fait la valeur d'un dresseur de pokemon, c'est tout autre chose que ce trait de l'humanité !
-Et qu'est-ce que c'est alors ?
-Tu comprendras en temps voulu. Bien poursuivons, ensuite tu meurs...
-T'as vraiment une façon de présenter les choses.
-Pikachu est tombé dans une profonde dépression et n'a pas su se relever.
-Tu veux dire ?
- Ton plus grand désir avait été qu'il vive même si tu meurs. Ta mort l'a pourtant anénati.
-Qu'est-ce que je dois en tirer ?
Ecoute-moi jusqu'au bout comme quelqu'un de respectacle !

Cynthia prend un air de scientifique qui le fit glousser de rire .
-Chaque pokemon électrique possède un organe producteur d'électricité, un générateur en quelque sorte, la particularité chez pikachu est qu'il peut utiliser l'organe d'un autre Pikachu, admettons accidentellement tué, ce qui ajoute les deux énergies doublant l'attaque et l'attaque spéciale de pikachu. Communément dans le langage populaire, les dresseurs appelaient ça une balle lumière. Or cet objet recèle de l'essence de Pikachu.
- Une sorte de relique ?
- Exactement, tant que cette relique existe, une partie de Pikachu continue à vivre à l'intérieur.
- Mais elle finit par s'autodégrader avec le temps je suppose.
- Excellente intuition, rien n'est permanent, sauf peut-être Kyurem s'il s'emparait de la clé.
- Trêve de plaisanterie. Et donc ?

Cynthia prit son sac noir et fouilla un instant son contenu, aux bruits divers du bric à brac qu'il contenait, Martin en conclut qu'il y régnait un désordre.
Finalement, Cynthia mit la main sur ce qu'elle cherchait et sortit l'objet vivement du sac.

Aussitôt, Martin devint éperdu d'admiration pour le trésor devant ses yeux.
Un gros œuf doré ressemblant à une énorme opale se tenait dans sa paume, irradiant de beauté, aux reflets chatoyants.
Martin n'en croyait pas ses yeux.

- Une balle lumière ?
- Pas n'importe laquelle, Martin, c'est celle du pikachu de Red ! Ton Pikachu !

Le soir était rapidement tombé.
La conversation en était restait là, mais Martin appréciait cela à sa juste valeur. Elle le ménageait.
C'était trop d'un coup et « trop d'information tue l'information » lui avait soufflé Cynthia à l'oreille avant de le laisser seul à ruminer dans sa cabine.

Il la retrouva au dîner le soir.
L'estomac rempli, un peu de repos et des rires échangés le détendirent.
Vers la fin de la soirée, il se crispa en voyant le type qui rentrait par les portes battantes.

- Ne fait pas attention à ses manières, mais dit moi plutôt d'où tu connais cette homme.
- J'ai collaboré avec Mr.Chekrish au sujet des peaux « mystérieuses que tu avais envoyé, j'étais alors son associé et lui mon supérieur hiérarchique, il s'est attribué tout le mérite de mes recherches.
- La blessure est toujours là donc la vengeance dont parlait Reizman n'était pas la sienne, déduisit-elle en le voyant serrer les dents. Tu le hais ?
- C'est du passé, depuis j'ai réussi ma carrière brillamment, c'était du à ma naïveté de jeunesse. Après ça, il a été promu à La CIA en tant que directeur de recherche.
- Donc Laurent Reizman est son successeur, c'est pour ça qu'il était au courant.
- Je vois que tu éprouves autant de sympathie pour lui que j'en éprouve pour Chekrish.
- Ils étaient de mèche, pesta Cynthia, maintenant je sais d'où viennent les fuites.
- Peut-être que ce fourbe parlait aussi de ta vengeance.

Il fut étonné devant le regard soudain sévère de Cynthia.

- Martin, je suis un dresseur pokemon et maître de la ligue, j'ai abandonné ce genre de faiblesse depuis pas mal de temps.
- Le fait que tu sois aussi vieille qu'un fossile l'explique aussi.
- C'est vrai, admit-elle.
- Je peux m'asseoir.
- Mr.Reizman, quel plaisir de vous voir, de quoi s'agit-il cette fois, vous me soupçonnez d'étudier les ours polaires.
Le sourire de Cynthia était carnassier.

- Arrêtons la comédie – il s'assit précipitamment, l'air nerveux.
- Docteur Reizman, je peux témoigner que Cynthia est tout le temps resté avec moi, et rien ne s'est passé.
- Rien ne s'est passé, dit le-dit docteur d'une voix onctueuse, les flammes dansants dans les yeux, si vous collaborez avec elle, Martin, vous partagerez les conséquences. Ne jouer pas la comédie !

Les tables aux alentours cessèrent leur bavardage et écoutèrent attentivement, après tout les passagers s'ennuyaient à mourir.

- Nous vous avez mis sur écoute, poursuivit le docteur, mais d'une voix plus calme, se contrôlant.
- Que voulez-vous dire ? demanda Martin, en alerte.
- Ça veux dire ,Docteur Weissman, que vous avez une demi-heure pour me donner cette ampoule jaune.

Martin guetta la réaction de Cynthia qui ne bronchait pas. Martin ne pouvait pas lire ses pensées mais il comprit qu'elle cherchait à gagner du temps.
Un clin d'œil de Cynthia lui confirma ses soupçons. Aussi poursuivit-il sur ton désinvolte.

- Ah euh, fort bien, et, pourquoi pas là tout de suite.
- Pour avoir une demi-centaine de témoins qu'il faudrait muselé ou déclarer pour fou, vous me prenez pour qui ? Vous avez une demi-heure ! Mes hommes sont prêts à intervenir.
- Vous êtes armés !
- Oui, Martin, et mes hommes n'hésiteront pas à tirer.

Le docteur s'apprêtait à se lever mais il fut retenu par Martin qui lui tirait la manche gauche.
- Mr. Reizman, au nom de quelles charges l'arrêteriez-vous ?
- Elle représente Mr.Weissman le plus grand danger pour notre monde, vous voulez qu'elle reveille un dragon de glace, ah, je vois, vous n'y aviez pas encore réfléchi, oui Martin, et imaginez qu'elle réssucite Arcéus alors qu'elle le contrôle avec la clé, qui pourrait l'arrêter ? Toutes nos armes ne pourrait rien faire contre elle. Vous voyez qu'il faut l'abattre, alors choisissez bien votre camp.

Il regardait maintenant intensément Martin espérant qu'il lui donne raison.
- Vous êtes fou, un fanatique, lui rétorqua Martin avec une force dans la voix qui ne lui était pas habituelle, elle est la seule qui puisse faire barrage à Kyurem, sinon notre monde serait déjà sous sa coupe.
- Vous le regretterez, Martin, un jour vous me supplierez.

Sous cette ultime menace, le docteur se leva et disparut précipitamment.
Il retrouva Cheisrish sur le pont du navire à l'abri des curieux qui à cet heure étaient aux restaurants.

- Alors, l'interrogea celui-ci de sa voix rauque.
- Rien, il restera l'homme de Cynthia jusqu'au bout.

L'autre poussa un rire sombre, dépourvu d'état d'âme à donner la chaire de poule.

- Quel dommage, Martin – il parlait à la nuit – tu aurais pu nous aider dans nos recherches, mon vieil associé.

De son côté, Cynthia avait couru par la porte de derrière jusqu'à la chambre et avant de le quitter, elle avait ajouté à Martin :
- Cache-toi sur le pont, c'est là qu'ils attendent des renforts, c'est donc là qu'il te chercheront le moins.
- Cynthia, pourquoi moi, pourquoi tout cela doit m'arriver, c'est le destin ? Suis-je maudit à être différent à chaque réincarnation des autres hommes.
- Martin – sa voix était tellement empreinte de douceur que Martin retrouvait un peu de ses forces- si tu n'as jamais perdu ta part de dresseur, ce n'est pas ta faute, c'est à cause de Pikachu. Martin, si ton cœur s'est arrêté avant la mort de pikachu, ton cerveau est mort quelques minutes après.
- Je comprends pourquoi j'ai toujours gardé un souvenir de cette vie , tant que la balle lumière existe, Red, enfin moi, ne peut pas disparaître !
- A toi de retrouver la voie vers Pikachu.
- Tu veux dire qu'il peut revenir.
- N'avais-je pas dit qu'une part de Pikachu était toujours vivante, Martin, c'est l'amour de Pikachu qui t'a permis de garder un lien avec les pokemons et c'est ton amour qui peut le faire revenir. Pikachu est en réalité mort avant ton esprit; le vœu de Jirachi a continué lors de tes vies suivantes, vous liant jusqu'à vos retrouvailles.

Une vague de tristesse l'envahit alors, la submergeant.
- Martin, la première chose que j'ai réussi à faire avec la clé après des milliers d'années d'essai, ce fut d'entrer en contact avec Pikachu, j'étais à l'abri dans le mont inversé, mais j'étais prisonnière. J'ai cherché à maîtriser la clé et je n'y arrivais pas. Pendant ce temps, je voyais de l'extérieur sans pouvoir agir comment le monde que je chérissais disparaissait par l'œuvre de Kyurem. J'ai vu le lien entre les hommes et les pokemons se rétrécir, avant de se couper. Pendant 100 000 ans, j'ai essayé. Et un jour...

Cynthia était tombé dans ses bras et Martin rouge de confusion parvint à articuler.
- Et un jour...
- La clé qui était éteinte depuis des millénaires retrouva de sa lumière, ce qui annonçait la naissance d'un dresseur !
Un homme ou une femme qui pouvait devenir un dresseur...
Giratina, le gardien du monde inversé, m'en libéra par un vortex et je découvris la famille de Tania, que plus tard j'entrainais et formais. Sa lignée, que des dresseurs, se perpétua jusqu'il y a 30 000 ans, date à laquelle Kyurem écrasa le royaume des atlantes que la famille de Tania avait dirigé et qu'elle avait rendu prospère. Je parvins à sauver deux Loklas, les derniers pokemons vivants de ce monde jadis et j'allais en Écosse, loin de Kyurem. Le soi-disant monstre de Loch ness était le dernier. Il est mort de vieillesse il y a 1500 ans.
- Cynthia, il faut que tu y ailles, le temps presse.
- Une dernière chose – il avait du mal à la regarder droit dans ses yeux sans fonds- tu dois savoir, j'avais perdu espoir, les réincarnations de Marc, de Blue, de Goyah et tant d'autres, que de maîtres ont perdu ce lien, trop de réincarnations sont passées par là, toi seul tu as fais renaître l'espoir, 300 000 ans que j'attends de te retrouver.

Martin avait aussi la gorge serré par l'émotion.
Longtemps, il serra Cynthia dans ses bras avant qu'elle ne le quitte. Tout était confus.


Doucement, silencieusement, il guetta un instant d'inattention des hommes de main de Chekrish et se plaça derrière l'une des nombreuses bâches.
L'air était froid, une bise continue soufflait ne lui laissant aucun répit.
Mais ça lui faisait plus de bien que de mal au fond. Il réfléchissait.
Le temps passait et il se demandait à quoi jouait Cynthia. Ça faisait déjà bientôt 20 minutes. La demi-heure était passée.
Il entendit alors des hommes qui s'approchaient.
Mais d'où venaient-ils ?

Son regard se perdit en mer. Elle était calme et sa vue portait loin par un temps de ciel pourpre.
Ce bruit, c'était un hélicoptère qui approchait, pas de doute et une demi-douzaine de petites embarcations avaient accosté.
Des soldats sans aucun doute était en train de prendre possession du navire, c'était pour elle qu'ils venaient !

Des cris fusèrent et des ordres furent donnés, simples et efficaces : retrouver la fille et la neutraliser en cas de résistance. Les soldats se dispersèrent. Bientôt il ne resta sur le pont que les deux docteurs et leur trois gardes du corps, armes à la main.

- Martin risque de nous compliquer la tâche, pesta Reizman.
- Ne t'inquiète pas Laurent, il faut en informer Kyurem.
- Là maintenant ?
- Fais-le.

De l'endroit où il s'était caché, Martin pouvait tout voir.
Baissant sa manche droite, Laurent Reizman essuya une perle de sueur de son front et l'appliqua sur la rune qui était tracé sur son poignet gauche. Celle-ci s'illumina.

-Je parie que la CIA aimerait bien être au courant des activités de certains de ses pairs, je devrais mettre une de mes connaissances au courant de l'affaire. » réfléchit Martin à toute vitesse.
La nuit tomba soudainement et le sommeil le gagna inexorablement bien qu'il ne dormit qu'à moitié.

Un petit coup sur la tête le réveilla vers 6 h00 du matin à l'aube.
Il sursauta.

- Bien dormi, j'espère.

Laurent Reizman venait de s'adresser à lui sur le même ton que pour parler de la pluie et du beau temps.
Martin jugea rapidement que la situation lui échappait. Il était cerné par une dizaine de soldats.
Ils le saisirent avec brusquerie mais sans effusion de violence, pour le moment.

- Vous saviez que j'étais là ? Demanda-t-il.
Devant l'absence de réaction, il tourna son regard pour observer les alentours. Une camera. Deux caméra. Ainsi ils l'avait laissé tassé derrière une bâche dans l'espoir qu'il soit rejoint par Cynthia. Il aurait servi d'appât. Maintenant qu'il y réfléchissait, cela devait aussi lui avoir fait gagné du temps.
Qu'attendait donc Cynthia ?

Il fut trainé par deux hommes jusqu'à l'arrière du pont où il fut présenté à un officier qui discutait l'instant d'avant avec Chekrish.

- Ah, c'est vous le numéro deux que recherche toutes les puissances, où est celle qui se nomme Cynthia ? Répondez moi et le juge sera clément.
- Vous n'avez aucun droit à me traitez en tant que criminel.

L'homme ne s'en formalisa pas et sortit un papier officiel qu'il déplia méticuleusement.

- J 'ai un mandat d'arrêt à votre encontre. Un autre pour Cynthia. Tout est légal, Mr. Weissman.
- Dans le cas ici présent, je ne parlais pas de légalité mais de légitimité, répliqua Martin lui faisant face. On vous a payé combien pour ne pas poser de question ?
- Sergent, enfermez-le dans les appartements du capitaine du navire en attendant mieux et sous bonne garde. La femme ne doit pas être très loin, elle n'a pas pu quitter le navire.

Les deux sous-officier, des gars bien baraqués, le conduisirent à l'intérieur.
Entre deux tapis, le premier de ses gardiens ne remarqua pas le, le "nœud d'herbe ?" qui soudain était apparu sous ses pieds, il partit à la renverse. Le deuxième subit le même sort.
Profitant de cette aubaine, Martin fila vers là d'où il était venu et courut jusqu'au pont du navire.
Elle lui avait dit quelque chose comme : « Quand tu n'auras plus d'espoir, tu me retrouveras sur le pont ».
Le pont était en vue, les soldats l'avaient repéré et se rapprochaient de lui, l'encerclant de toutes parts. Bien s'il n'avait plus d'espoir, c'était maintenant le moment.

- Alors, je t'ai manqué. Martin sursauta ridiculement. Cynthia se tenait derrière lui, adossé à une bâche, visiblement amusée et nullement préoccupée par la situation.
- Pas un geste. Levez vos mains.
- Les mains derrière la tête.
- Stooop !

La voix de Cynthia avait claqué, porteuse de pleine de menace.

- Vous nous laissez quitter le navire et il ne vous arrivera rien.

Certains des hommes armés ricanèrent mais ils se raidirent sous les rappels à l'ordre de leur capitaine : la femme était dangereuse.

- Et moi je vous dis que vous avez dix secondes pour obtempérer sans faire de résistance, après mes soldats ont l'ordre de tirer. UN, DEUX, TROIS.
- Cynthia ??! s'alarma Martin.
- QUATRE,CINQ.
- Cynthia, fait quelque chose !
- SIX.
- Je lève mes mains sur la tête, s'écria Martin, mais personne ne l'écoutaient, tous avaient le regard braqué sur Cynthia.
- SEPT, HUIT, vous l'aurez voulu, s'écria l'officier.
- Stop, j'obtempère, je vous révèlerais tout, joua Cynthia.
- Alors par ici, les mains en l'air et donnez-moi la balle lumière !
- Je dis : LAME D'AIR ! Maintenant.
- TOGE !!!!

Un cri de volatile mélodieux s'abattit alors que jaillissait des dizaines de croissants d'air compact qui détruisirent toutes les armes braquées dans leur direction un instant plus tôt.

Martin était ébailli comme l'étaient d'ailleurs les militaires. C'était la première fois qu'il voyait un pokemon.
Des soldats surgirent de nulle et torpillèrent Togekiss qui d'un chassez-croisé virevoltant de 'Vitesse-extrême' évitait les projectiles et en bloqua avec 'rune protectrice'.

-Viens nous chercher, hurla Cynthia pour couvrir les bruits de panique qui résultaient de la confusion totale.
Quelques passagers avaient surement aussi aperçu Togekiss lorsqu'il piqua vers Cynthia qui se saisit de ses pattes avec une main tandis que de l'autre elle se saisissait du col de Martin.
De quelques battements d'ailes, L'oiseau des légendes redevenues réalités se plaça hors de portée des balles, attendit un instant pour que Cynthia aide Martin à se jucher sur son dos puis il fila en quelques battements d'ailes comme un trait d'azur vers l'horizon qui se colorait doucement.

-Droit vers l'Antarctique Togekiss.
- On n'est pas passé loin, souffla Martin.
- On est pas encore tiré d'affaire, le contredit Cynthia. Togekiss, réactive 'Rune protectrice', il fait froid là-haut.
-Qu'est-ce qu'on risque, ils ne peuvent plus nous atteindre, résonna Martin alors qu'une enveloppe bleutée les entouraient tous les trois les protégeant de l'air glacial.
-On est juste poursuivi par deux hélicoptères.
-Qu'est-ce que... Ahhhh !

Togekiss effectua des pirouettes aériennes, évitant les balles qu'on leur tiraient dessus.
Mais pour rapide qu'il soit, le pokemon ne pouvait pas éviter des tirs à la mitraillette calculés par un ordinateur super sophistiqué.

- Ils sont munis d'un système intelligent dernier cri, Togekiss va être toucher ! s'écria Martin.

Effectivement, un cri de douleur confirma sa crainte.
Mais là où il s'attendait à perdre de l'altitude et à voir un flot de sang jaillir il n'y avait rien.

- Pourquoi y a pas de sang ! Hurla-t-il pour couvrir le bruit des balles.
- C'est un pokemon, Martin, je t'avais déjà expliqué, ce n'est pas qu'un être de sang, c'est surtout un être fait d'une des 17 forces fondamentales.
- GRRRR, grommela-t-il.
Un être vivant de cette taille, un volatile,qui n'avait pas de sang, c'était assez délirant. Est-ce que le support génétique d'un pokemon était au moins l'ADN. Il voulut poser la question à Cynthia, maintenant baigné par la certitude qu'il était à l'abri.

- Pas le temps Martin ! Togekiss, file vers la gauche, 32°, plus que 1 km et nous serons aux bouts de nos peines. La clé au cou de Cynthia émit alors ce qui lui fit penser à des ondes radios.
- Tu communiques avec quelqu'un ?
- Giratina va nous ouvrir un portail. On ferait mieux de ne pas perdre de temps avant que Kyurem pointe le bout de son nez.
- Kyurem ici, là maintenant, est-ce que...
- Tant pis pour le matériel, demi-tour et 'Aurasphère' !

Deux boules d'énergie frappèrent les deux hélicoptères aussi précisément que calculées par le Cyber-ordinateur. Elles frappèrent l'hélice arrière mettant les deux appareils volant incapables de les poursuivirent.

- Il fallait les arrêtez, les dégâts des balles ne font pas plus de dommage que l'attaque 'balle-graine', mais au bout de centaines balles, ça devenait trop.
-Le portail, il est là-bas.
Martin montrait du doigt un vortex noir à une centaine de mètre d'eux.
Ils leur restaient moins d'une minute pour y parvenir.


Convulsivement, Cynthia posa la main à son cœur et Togekiss perdit en vitesse, gêné par le vent glacé qui brusquement s'était levé.

-Tu dois à tout pris tenir 'Rune protectrice', évite ses attaques !

Là, derrière un gros cumulus, apparu d'on ne sait où, Martin le vit ainsi que Cynthia le lui avait décrit, grand, effrayant, monstrueux, recouvert de glace. Kyurem les tenaient dans sa ligne de tirs.
Les stalactites furent éviter avec efficacité par Togekiss qui envoya une attaque déflagration qui ne fit aucun dégâts au dragon de glace.
Cynthia pendant tout ce temps formait le code dans sa tête, soulagée elle ouvrit les yeux alors que ce qu'elle avait imaginé se produisait. Togekiss apprit l'attaque « Zénith » et chassa la tempête de neige autour de lui. Seulement sur une centaine de mètre. Mais c'était suffisant, elle reprit de la vitesse, Kyurem sur les talons étouffant le soleil.

Un mur solide s'était matérialisé devant eux, le choc allait être épouvantable.
Cynthia à toute vitesse créa le code dans son esprit et une nouvelle fois, la lumière s'échappa de la clé, vint bercer Togekiss, ce qui remplaça 'Zénith' par 'Ruse'.
La barrière psychique explosa au contact de Togekiss et ne le ralentit même pas.
Kyurem, sachant qu'il n'attendrait sa proie que trop tard, lança « Draco-Météor ».

- Et maintenant le clou du spectacle !
Cynthia avait anticipé l'attaque et la clé avait une troisième fois terminée son œuvre.
Maintenant, 'Reflet' !

Des dizaines d'images de Togekiss furent réduites en cendres par les météores.
Togekiss n'en fit pas parti.

Kyurem poussa un cri de rage alors que les trois disparaissaient dans le vortex noir qui les engloutit avant de se refermer pour s'évanouir.

Togekiss à bout de souffle atterri violemment au sol. Martin fut projeté à terre et heurta une pierre.
Cynthia regarda autour d'elle. Giratina ne les avait pas encore rejoint.


Martin ouvrit l'œil, émergeant d'un profond sommeil sans rêve. Ses pensées étaient encore embouées, aussi pensait-il que la voix qui l'avait appelé devait être le fruit de son imagination.
En tout cas, ça ne pouvait avoir été Cynthia, celle-ci dormait si profondément, emmitouflée dans une épaisse couverture, que Martin comprit qu'elle aussi était à bout de forces.

Curieux, il toucha la clé et l'image d'Arcéus se dessina dans son esprit.
-C'est très bien, Martin, tu te montres digne de Illian, Shorgan et Red. Je veux te montrer un souvenir. Tu sauras quoi en faire.

DEBUT DU SOUVENIR

Le professeur Jade regardait les montagnes de vestige qui s'empilaient autour de lui, l'expression hagard. Avec l'air de quelqu'un à qui on vient d'offrir une montagne d'or.
Son assistante, Kalimore, ne put s'empêcher de lui faire remarquer que plus personne ne s'intéressait à l'histoire.
Bien sûr, c'était pour titiller le renommé professeur dont l'ultime motivation était de motiver les jeunes.
Et dans ce temple poussiéreux, Kalimore en était certaine, le prof. Jade allait enfin trouver de quoi le satisfaire pour quelque mois.

Néanmoins, elle gardait la tête froide alors que le professeur avait la sienne qui tombait des épaules.

- Personne ne garde le souvenir de ceux qui savait manier l'aura, ça sera difficile, commença-t-elle.
- Ma grand-mère avait des dons en la matière, répliqua-t-il.
- Elle était bien la dernière et la première depuis un siècle.

Kalimore s'apprêtait à lui poser la question à laquelle le professeur n'avait jamais répondu.
On avait du pourtant lui poser des centaines de fois la question.
D'après Lance, il y aurait même eu des pressions venues du gouvernement.

Le prof. l'observait étrangement. Elle s'empourpra.

- Je suis désolé. Reprenons. Vous disiez donc que ?
- Je n'ai rien dis, je me concentre.

Kalimore eu pendant un court instant l'impression que rien ne se passait. Sauf qu'elle connaissait bien le prof, ça faisait tout de même trois ans maintenant.
Alors qu'un instant auparavant, le professeur semblait aussi perdu qu'elle, il se dirigea brusquement vers l'autel et sortit une petite pierre d'un coffre à bijou.

- J'imagine que vous savez ce que c'est.
- Une Kangourexite ! reconnut-elle immédiatement.
- Très bien, vous apprenez vite. Voilà de quoi payez le mécène qui finance nos recherches. Ah voilà qui est mieux ! Admirez Kali cette superbe peinture murale qui a traversé le temps. Elle est fascinante, vous ne trouvez pas ?
- Si prof, mais celle-ci a déjà été étudiée.
- A un détail près, fit-il soudain songeur.

Il s'approcha du mur et l'éclaira grâce à une lampe-torche. La fresque représentait un homme de stature moyenne et un Lucario qui se touchaient les fronts.
Kalimore vit alors ce qui attirait son attention.
L'œil du Lucario s'était mis à briller comme une minuscule ampoule. Puis la lumière s'était déplacé à l'homme.
Pour Kalimore, cela confirmait ce qu'on savait déjà. Les Lucarios avait transmis le pouvoir de l'aura à l'homme.

Pour le prof. en revanche, une théorie nouvelle germait doucement dans son esprit.
Il ne pensait pas que Kalimore ait pu le voir sans le don que sa grand-mère lui avait légué. Lui avait aussi vu la lumière.
Sauf qu'elle partait de l'homme et non pas du pokemon !

FIN DU SOUVENIR

Songeur, Martin voulut réveiller Cynthia et lui faire part de sa découverte puis se ravisa. Elle avait passer des milliers d'années avec Arcéus. C'était fort probable qu'il ait partagé ce souvenir avec elle.

Cynthia avait beau avoir été élue pour protéger le dieu des pokemons en personne, elle n'en demeurait pas moins humaine, ce qui n'était pas mauvais en soi qu'en on regardait les fines courbes de sa taille.

Mais que lui arrivait-il ?
Il avait besoin de clarifier ses idées et surtout de solitude.
Balayant les environs de son regard scrutateur, il ne vit aucune trace de Giratina.
Ne sachant s'il pouvait s'aventurer où bon lui semblait, il marchait d'un pas léger craignant de tomber nez à nez avec l'horrible gardien des lieux.

Il ne savait pas où il allait. Ses pieds se mouvaient d'eux-mêmes, comme munis d'une volonté propre.
Il savait juste que s'il voulait retourner en arrière il se serait perdu dans les dédales interminables de ce monde qui défiaient son bon sens de chercheur.
Brusquement, le chemin débouchait sur un escalier taillé dans le marbre qui filait vers le ciel.
Son sens de la retenue si habituel fut soudain balayé par un sentiment nouveau : l'excitation, l'aventure, la soif de la découverte.
Il souffla de soulagement lorsqu'il posa le pied sur la première marche d'escalier et qu'aucun phénomène extraordinaire ne se produisit !

L'ascension ne lui prit inexplicablement que quelques minutes.
Ce qu'il découvrit au sommet le laissa sans voix.
Une vingtaine d'opale, d'une ressemblance frappante avec la balle lumière de Pikachu, reposait délicatement sur un établi en bois, irradiant de sobriété, savant contraste avec le trésor qui le recouvrait.
Mue par un besoin vital, Martin posa ses deux mains sur la plus petite, mais la plus belle à
son sens, la pierre rose.
Il avait vu juste, la même voix qu'il avait cru entendre à son réveil s'offrit à lui dans un langage flou, incompréhensible. Il la reconnut.

Un flot d'image surgissant d'un passé de légende le submergea alors.
Le ciel était dégagé. Il flottait dans les airs.
Autour de lui, les paysages aurait été magnifiques s'il n'y avait pas des cris qui déchiraient le ciel.

Au sol, une petite ville était en proie aux flammes. C'étaient une scène de guerre.
Des femmes et des enfants mourraient étouffés sous les décombres de maisons qui s'écroulaient alors que des hommes en uniforme blanc comme la glace ordonnaient à leurs pokemons de massacrer les hommes qui tentaient de leur faire barrage.
Martin assistait aux déluges de violence, impuissant.
Soudain, des hommes menés par une femme qui chevauchait un Arcanin terrassa les hommes en blancs avec une déflagration de feu.
Les Hexagels s'écroulèrent.
-On se replie, dit l'un des hommes, c'est une inspectrice Jenny !
L'inspectrice Jenny était une redoutable dresseuse, analysa Martin impressionné, le lien qu'elle avait avec son pokemon était palpable et fit rêver Martin.
L'inspecteur s'apprêtait à repartir à la charge mais elle s'écroula à terre, sonné par l'explosion d'une balle en ombre qui l'avait manqué de peu, de très très peu.
Elle voulut se mettre à couvert, mais déjà Kyurem envoyait une nouvelle balle ombre.
Martin pétrifiée, savait que la femme était condamnée.
Arcanin échappa au regard de Martin tant il fut rapide. La balle ombre le cueillit au niveau de la poitrine l'achevant sur le coup.
-Non, Arcanin !
Les officiers s'étaient retirés, laissant leur chef livrée à elle-même. Kyurem s'approcha d'elle, semblant savourer le moment. Sa voix était mille fois pire que le râle de Giratina :
-Enfin, la dernière de la famille des Jenny, j'ai pris un plaisir fou à détruire toutes tes sœurs, dommage que ce plaisir doive s'achever maintenant !
Mais Kyurem n'attaquait toujours pas. Il fixait le ciel sentant un danger. Son sixième sens de dragon lui intimait la prudence.
L'inspecteur Jenny était connu pour sa rapidité d'action. Elle se précipita vers son véhicule.
-Général Satoshi, Kyurem est ici.
-Combien d'homme vous voulez ? lui parvint la voix tendue du général.
-Autant que possible toute l'armée !
-Inspecteur Jenny, votre rapport que c'est-il passé ? Je ne vous entends plus !
-Ils sont arrivés.
-Mais de qui parlez-vous ?
-Les légendaires !
Martin l'avait aussi vu.
Une dizaine de pokemon s'était matérialisés au-dessus de la ville.
-Nous arrivons trop tard, se lamenta Latias.
-Latias avec Latios, vous vous occupez des humains, Sulfura, Cressalia et Darkraï, vous vous occupez des hommes en blancs et des pokemons corrompus, Rayquaza, les épéistes avec moi, hurla Mew.

Tous se mirent à l'ouvrage.
Kyurem piqua vers le ciel et enchaina des attaques griffes ombres et dracocharge que les légendaires évitaient.
- Ils essayent de gagner du temps , comprit Martin.
Kyurem toucha Mew et voulut l'achever mais il fut violemment percuter par toute la masse de Rayquaza.
Le dragon de glace semblait peu affecté et son laser glace blessa gravement l'autre dragon qui chuta vers le sol.
Son chute fut amortie par un doux filet d'eau.
Les deux pokemons qui venaient d'apparaître semblaient surpuissants.
Kyogre et Groudon lancèrent ultra-laser.
Kyurem contra le jet de puissance avec une attaque flamme croix.
Les attaques pleuvaient sur lui, l'obligeant à être sur la défensive et à frapper au hasard.
Il était maintenant cerné d'une trentaine de légendaire qui dansaient autour de lui. Dès que l'un d'entre eux était touché, il sortait de la ronde et était remplacé sur le champ.

Martin admirait leur courage et le symbole qu'ils incarnaient. Ecouter les récits fabuleux de Cynthia était une chose, voir les légendaires à l'ouvrage de visu en était une autre.
Cependant le nombre des combattants chutait inexorablement, une dizaine étaient déjà au sol, aux soins de Manaphy et Shaymin, qui multipliaient les attaques vibrasoins, ressoudant les os, refermant les blessures.
Une nouvelle fois, Martin entendit la voix de Mew, le message était télépathique.
-Dialga, Giratina,Palkia, nous ne tiendrons plus très longtemps ici, est-ce que les ruines alpha ont pu être transférées dans le monde inversé ?
-Oui, vous avez fini votre travail, rentrez maintenant.
-Non ! Il faut encore que tu transfères Xernéas.
-Vous êtes tout aussi important pour l'équilibre du monde ! Abandonne les hommes.
-Il y a des humains à sauver ici, il n'y aucun endroit où se cacher de toute façon.
-Mew, ne joue pas aux héros, le sermonna Giratina, il ne faut pas que Kyurem s'empare de vos pouvoirs !
-Nous prenons ce risque. Occupe-toi de transférer Kyogre et Groudon dans le monde inversé maintenant.

Martin sentit la tension montée d'un cran.
Seul quelques légendaires faisaient désormais face à Kyurem. Dans une minute Kyurem serait vainqueur.
Martin s'approcha toujours en apesanteur près du sol.
Son regard croisa celui de ce qu'il prit pour un petit lutin vert.
Au sol, Célébi ne pouvait le croire. Revigorer par un vibrasoin, il s'envola rejoindre Martin et l'observa. Les autres légendaires ne semblaient pas se rendre compte de sa présence.
L'homme et le pokemon s'observèrent quelque instant et quelque chose sembla circuler entre eux.
-La prophétie de Dialga se réalisera ! apprirent les légendaires par voix télépathique : c'était le moment !

L'air crépita d'énergie. Une gigantesque vague de puissance frappa Kyurem le blessant gravement, lui arrachant sa patte arrière gauche.


D'un sursaut de pouvoir psychique, il arrêta le flot de sang de sa patte gauche. Perdre une patte contre sa victoire contre les légendaires était une maigre compensation.
Il finirait par détruire la clé et aspirait les connaissances d'Arcéus sans lesquels le pouvoir des plaques, qu'il avait crées de ses propres mains il y a des milliards d'années, lui échapperaient pour l'éternité.
Il avait fusionné avec Yveltas, c'est ce qui comptait. Terminé les méga-évolutions.
Il avait remporté la victoire.
Il devait devenir éternel ! Lui qui avait été créé par les forces primitives, lui qui avait défiée l'entropie et le chaos de l'univers, qui avait lutté pour la survie de ses centaines de création, tous mourants les unes après les autres, sauf Arcéus, c'était lui qui finalement avait réussi à façonner les plaques de vie. Elles lui revenaient de droit ! Tout ce qu'Arcéus avait engendré lui appartenait ! Les pokemons et les hommes !
Ces derniers lui seraient utiles ! Ils amplifieraient ses propres pouvoirs grâce à la science, lui assurant la victoire !
Mais d'abord, il lui faudrait détruire leur lien avec les pokemons.

Des légendaires, ils ne restaient rien, rien d'autre que des petites orbes qui contiendraient leur souvenir et qui constitueraient une protection impénétrable contre Kyurem pour le monde inversé pour les millénaires à venir.


Les images, les bruits, tout s'évapora pour Martin qui réintégra son corps.
Il tomba à genou, comme l'inspecteur Jenny des milliers d'années avant lui, terrassée par la mort de son Arcanin, il pleura le sacrifice des légendaires, pleura tous les morts et surtout, il pleura ce monde qui avait été le sien et qui avaient réveillé des sentiments puissants profondément enfuis en lui ; ramenés à la vie d'abord par Cynthia, puis par cette vision.
Il réagit à peine lorsque la main de Cynthia se posa sur son épaule.
Se relevant, il lui prit l'autre main et la regarda pour la première fois.
-Cynthia, je te jure que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour contrer Kyurem, d'abord avec mes aptitudes, je travaillerais sur les méga-évolution de toutes mes forces. Mais ce n'est pas tout, si je veux avoir une chance de combattre Kyurem, il faut que je le comprenne. Je redeviendrai le dresseur que j'ai été, je sais que j'en suis capable ! Et à la fin, nous unirons nos forces et avec la clé, nous vaincrons Kyurem.

Les étoiles dansèrent dans les yeux de Cynthia, elle voulut parler mais elle fut interrompue par Giratina .
-Bien parlé Martin, je savais que quelques millénaires ne pouvait avoir eu raison de ta détermination. Je savais que ce qu'il te manquait, les orbes te le révélerait.
-Il est temps que je redevienne un dresseur.
La balle lumière s'activa soudain.
Les colonnes qui contenaient Xernéas, Kyogre et Groudon s'illuminèrent, de même que la clé.
D'abrod, un oeuf apparut, puis il éclot et un pichu en sortit. Il évolua aussitôt pour devenir un Pikachu.

-Pikachu ! Hurla Martin.
-Pikachuuuuu !

Un éclair le décoiffa.
Pikachu lui sauta dans les mains. Son regard était malicieux.
-Que tes éclairs me manquaient, mon vieil ami.
-Tu es prêt pour redevenir Red, le dresseur des légendes ?
-Tu vas d'abord t'entrainé contre moi, petit homme, lança Giratina.
-Aucun problème, répliqua-t-il, un légendaire qui ne s'est pas battu depuis des millénaires contre un dresseur qui ne s'est plus entraîné depuis deux vies passées, le combat est égal.
Mais avant ça, j'aimerais que Cynthia me raconte comment elle est devenue un dresseur. Red n'a jamais été mis au courant.
-Je crois que ce sera plus simple de demander à Arcéus, j'avais enfermé un souvenir dans la clé.

DÉBUT DU SOUVENIR

-Je voulais savoir comment tu allais. Tu ne m'as pas donné de nouvelles depuis deux jours.
-J'étais occupée.
-A quoi ? Tu es resté enfermé, coupé du monde extérieur, il faut que tu te reprennes, la ligue commence dans deux jours je te rappelle.
-Tu n'as qu'a participer à ma place.
-Arrêtes de divaguer, Cynthia, tu sais bien qu'on ne peut pas être maître de deux ligues.
-Parce que tu crois que tu serais capable de battre mon père.
-Moi, je lui mettrais la pâtée.
-Qui a dit qu'un maître de ligue devait être irréprochable et modeste.
-On verra si tu t'en sortiras mieux que moi quand tu auras gagné. Bon, trêve de plaisanterie, je suis sûr que tu n'as perdu ton temps.
-Non en effet – elle désigna d'un revers de main la liasse de papier, de vieux livres, de notices et de gravures qui jonchaient le sol.
-Ma parole, tu es encore moins ordonnée que moi !
-J'ai trouvé l'emplacement de ce trésor fabuleux grâce à une lettre que Shorgan m'a laissé.
-Ces vieux tas de mîtes : un trésor !
-Parfaitement, figure-toi que ce sont des vieux livres sur la botanique, « traité des plantes pour tonifier vos pokemons », sur l'anatomie des pokemons « les points faibles et forts des pokemons les plus courants », sur la cuisine « les plats préférés des pokemons », ou encore sur les soins « comment bichonner vos pokemons ? ».
-Qui aurait pu croire que ce vieux Shorgan était un intellectuel !
-Mais ce n'est pas tout, il y avait aussi ceci- elle désigna une petite boîte bleu- elle contient plusieurs ouvrages écrits par Shorgan lui-même et qui se penchent sur la stratégie et la tactique.
Les yeux de Marc s'illuminèrent de convoitise l'espace d'un instant.
-Oui ça donne envie n'est-ce pas ? Mais ne t'inquiètes pas, je te les prêtes quand tu veux !

Une bonne humeur un peu recouvrée, les deux amis discutèrent avec animation chassant les peines récentes de leur esprit.
Marc lui raconta quelques anecdotes assez amusantes sur ses débuts de dresseur et son enfance.
-A ton tour maintenant, il est temps pour toi aussi de te jeter à l'eau !
-Alors par où commencer, j'ai grandi à Célestia avec mon père et mes grands-parents.
Mon père s'est toujours beaucoup occupé de moi. Cependant ses activités de champion d'arène, puis de champion de la ligue le poussait à de longues absences. J'ai donc aussi été beaucoup entouré par mes grands-parents.
Mon grand-père, passionné de mythologie, d'archéologie et champion d'arène - c'était une arène de pokemon dragon – m'accompagnait souvent dans de longues randonnées et m'a transmis le goût de la découverte. Grâce à lui, j'ai contrairement à la plupart des jeunes enfants côtoyées très tôt le monde des pokemons et je suis vite devenu incollable sur le dujet
Ma grand-mère était réputée pour sa grande sagacité. Son goût de l'effort lui avait valu une réputation de femme libre et indépendante. Engagée en politique, elle s'est battue pour l'égalité entre les hommes et les femmes et elle a participé à la rédaction de la « déclaration universelle des droits des pokemons. ».
-Continue, j'ai l'impression que ça va beaucoup me plaire.
-A 10 ans, je devais avoir mon premier pokemon. Mais ne supportant pas d'enfermer un pokemon dans une pokeball, j'ai brisé le cœur de ma famille en refusant de devenir dresseur pour devenir éleveuse ou chercheur à la place. Mais un jour en rentrant du chemin de l'école, par un temps magnifique, je croisé un groupe de jeune dresseur qui maltraitait un petit Griknot. C'était épouvantable, le petit pokemon était sans défense et assailli par des dizaines de Rattatac de dresseurs qui le laceraient de leurs griffes. Le pire, c'était les passants qui détournaient la tête. J'ai voulu les raisonner, mais l'un d'eux m'a reconnu et a dit : « regardez, c'est la petite fille de la mamie des pokemons, profites bien du spectacle ». C'était vraiment lamentable et juste pour le plaisir de se déchaîner, d'éprouver sa force sur plus faible que soi. Renonçant à la méthode douce, je me suis battu seule contre dix garçons. L'un d'entre eux m'a cassé le nez, je me suis évanoui et ils m'ont tout simplement laissé à terre.
Je suis revenu à moi dans mon lit et j'ai eu droit à des sermonts de mon grand-père et des félicitations de la part de ma grand-mère.

Les jours passaient et je ne retrouvais toujours pas le petit Griknot.
Heureusement, c'est lui qui m'a trouvé quelques jours plus tard alors que les mêmes gamins s'en prenaient à moi, ils s'étaient fait prendre par l'agent Éric, le père de l'agent Jenny et avait passé un mauvais quart d'heure au commissariat. Ils voulaient naturellement se venger. Griknot était mahleureusement trop faible pour venir à bout des rattatacs, c'est alors qu'il a évolué en Carmache et leur a mis la raclée !

A partir de ce jour, grâce à Carmache, je suis devenu la personne la plus respectée de Célestia. Ma famille a tellement été fière qu'elle m'a offert un petit Evoli qui a évolué aujourd'hui en Givrali. Une journée plus tard, j'ai trouvé sur les berges d'un lac un petit poisson qui étaient assailli par des Piafabecs. Carmache les a facilement chassé, j'ai ainsi trouvé mon troisième pokemon par le force du destin, sans doute un des plus rare de tout Sinnoh, un poisson hideux, un Barpau, qui avait pratiquemment été décimé dans la région par la pêche.

Je n'ai pas compris pourquoi ma grand-mère était fasciné par l'horreur que j'avais trouvé, surtout j'étais intriguée quand elle m'a fait promettre de cacher son existence au restant du village parlant de son immense valeur et de ma chance extradinaire.
Mais, malgré la laideur du poisson, sa puanteur, sa stupidité, j'ai décidé de m'en occuper jour et nuit pour qu'il retrouve la forme. Les apparences comptent beaucoup quand on est jeune !

Finalement, il a décidé de me suivre. Mais, ça m'a posé très vite des problèmes.

Evoli notamment était très jaloux de l'attention que j'accordais à Barpau et le brutalisait. Jusqu'au jour où Barpau lui a sauvé la vie.
Souvent, cette tête de mule de renard échappait à ma surveillance et aller se promener en forêt.
Fin autômne, elle s'est laissé surprendre par la montée de hauts et est resté coincé aux feuillages d'un arbre emporté par une rivière.
Je suis parti à sa recherche et elle a été retrouvée par Barpau dont la seule aptitude était d'être suffisamment robuste pour remonter le courant tumultueux. Et là, tu devines sûrement ce qui a suivi, Evoli s'est pris d'affection pour Barpau !

Pendant quelques mois, je suis resté à Célestia pour entraîner mes pokemons. Des bandits sévissaient dans la région et j'ai ainsi libéré plusieurs pokemons au péril de ma vie.

Le lendemain, j'avais un œuf dans ma chambre.
Nul ne sait comment il s'était retrouvé sous mon lit, mais ce qui était sûr, c'était que je devais le garder, il en émanait une telle onde apaisante. Je suis devenu plus calme, plus réfléchie.

Je suis resté plus longtemps que prévu à Célestia pour m'occuper de l'œuf jusqu'au printemps où un Togepi en est sorti. Cela a rempli de joie le cœur de ma famille car les dresseurs choisis par un Togepi étaient promis à un grand avenir selon les légendes.

Pour mon père, c'était le signal que j'étais prête.

Mon voyage initiatique a alors débuté ; en forêt, je croisais souvent des pokemons avec lesquels je m'amusais et parfois, nous nous entraînions ensemble, mais je refusais d'en capturer. C'est en fait un Rozbouton qui m'a beaucoup apprécié qui s'est volontairement jeté dans une de mes pokeballs !
Quant à Riolu...
J'étais involontairement entré sur le territoire d'un Steelix qui a voulu corriger l'intruse.

Mon Carmache a été battu, son dracogriffe ne faisait aucun mal à la peau cuirassée d'un Steelix- c'est d'ailleurs pour cette raison que suite à cet événement, je lui ai appris l'attaque 'casse-brique'.

Les attaques forte-paume de Riolu ont fortement blessé Steelix. Je l'ai retrouvé quelques heurs plus tard au pied de la montagne et j'ai pansé les blessures du pokemon qui avait voulu me faire du mal.

Touché par ma compassion, Riolu a décidé de se joindre à mon équipe.

Un an après mon voyage, j'ai décidé de me confronter à la ligue pokemon. Mais il fallait d'abord avoir les badges.
Dans un premier temps, j'étais assez maladroite comme la plupart des dresseurs.
Ce sont mes pokemons qui m'ont porté et j'ai fini par leur rendre la pareille. Nous avons grandi ensemble et beaucoup progressé.

Ce n'était pas toujours simple. Certes, j'avais décroché le premier badge, mais ce fut grâce à Carmache puis au deuxième badge, j'ai échoué à la première tentative et c'est en faisant évolué Evoli en Givrali que j'ai vaincu le champion d'arène.

Au troisième badge, les choses se sont corsées. Le combat était un six contre six, mon Carmache devait être de niveau 29, Givrali de niveaux 24.
Mais Rozbouton et Barpau avaient à peine plus de puissance qu'un Magicarpe. Tu imagines Marc, de quoi j'aurais eu l'air avec l'attaque vol-vie de Rozbouton et l'attaque trempette de Barpau. Et encore dans le cas de Togepi, c'était encore pire : avec son attaque métronome, je ne pouvais pas élaboré de stratégie. Une fois, il a failli exploser.
J'ai alors beaucoup entrainé Riolu pour l'amener vers le niveau 20.
Mais les pokemons de mon adversaire étaient tous autour du niveau 30 – ce qui ne lui garantissait pas la victoire - et j'ai alors subi la plus belle humiliation de ma vie.

Ce jour-ci, j'ai été dure avec mes pokemons et je suis devenu moins conciliante, plus sèche.

Dans mon acharnement de puissance, je ne vis pas que mes pokemons souffraient. Je les aimais, mais j'étais aveuglé par la soif de puissance, je voulais absolument battre le champion.

Le champion se moquait de moi, un machiste, il n'a fait qu'empirer les choses en me conseillant de me débarrasser de mes pokemons, sauf de Carmache et de Givrali, car les autres étaient trop faibles.

Togepi attrapa une maladie mystérieuse et failli se laisser mourir. Rozbouton n'était pas dans un meilleur état et je ne te parle pas de la déception de Barpau qui avait rêvé d'un dresseur qui ne le rejetterait pas.

J'ai décidé de me battre à nouveau contre le champion. Mais le jour du combat, Togepi s'était enfui.

J'étais devenu la risée de l'arène, partout j'étais montré du doigt.

Je n'en avais cure, j'avais perdu Togepi et il devait être en danger.
Je commençais à boire du thé au jasmin pour noyer ma peine.
Pour une raison que j'ignore, Togepi est revenu de lui-même et m'a pardonné. J'ai mis du temps à ce qu'il reprenne confiance.
Je suis repartis à zéro.

Je travaillais plus dur que jamais avec mes pokemons, mais sans leur imposer mes décisions, j'ouvrais doucement mon cœur.

Après des mois d'efforts, des miracles se sont produits.

-Des miracles ?
-Oui, j'ai baptisé ça la nuit des miracles, c'était une belle nuit étoilé d'été, mes pokemons m'avait conduite au sommet d'une colline et j'eu droit à une surprise. Je ne parlais pas encore aux pokemons, mais j'ai vite compris ce qu'ils me disait : j'étais désormais prête et que donc eux le seraient aussi.

Rozbouton a évolué en Rosalia, Riolu en Lucario et Togepi en Togetic.
Quant à Barpau, il était encore trop tôt, l'évolution en Milobellus autrement que par une belle écaille pouvait mettre des dizaines d'années comme ne jamais venir. Je le savais bien, c'était une des évolutions qu n'était plus naturelle, seul les Barpau de dresseur d'exception évoluaient naturellement sans passer par des baies micles ou par un échange. Je me refusais obstinément à employer une de ces deux méthodes : je devais bien ça à Barpau après les tords que je lui avaient causés.

Déterminée, je suis réapparu après des mois d'absence à l'arène où l'on me ria en pleine figure.
Mais, les moqueries ont vite cessées quand mon Barpau a battu au premier match le Machopeur du champion d'arène.

-Comment as-tu réussi cet exploit avec un Barpau ?
-Grâce à sa capacité spéciale glissade, qui doublait sa vitesse sous la pluie.
- Je vois, j'ai utilisé la même méthode au début avec mon Barpau, tu as donc utilisé son seul point fort, sa vitesse.
- Oui, c'était beau à voir, le Machoc du champion n'avait pas l'habitude de ce type de combat. Il s'est épuisé avec des mouvements inutiles et quelques attaques charges de Barpau l'ont amoché et l'attaque fléau de Barpau boostée par ses propres blessures a achevé le premier combat.

Ensuite, tout s'est enchaîné admirablement, mes Pokemon ont à chaque fois vaincu et Caramache est finalement venu à bout du Charmina du champion.
Tout s'est enchaîné très vite et le temps semblait s'accélérer.

Un 7 ème pokemon s'est ajouté à mon équipe entre le 4ème et le 5ème badge, un Gastrodon féroce qui terrorisait des pokemons.
J'ai alors capturé pour la première un pokemon par la méthode traditionnelle. Mais je ne m'en suis pas plainte, l'attaque lame de roc et ocroupi de Garstrodon m'ont permis de décrocher mon 5ème badge.

Puis le jour de mes 14 ans, j'ai à nouveau subit une défaite contre le champion de la sixième arène.
Décidée à m'améliorer encore davantage, j'ai interrompu mon voyage initiatique et je suis rentré à Célestia pour étudier les pokemons et suivre les conseils de mon père.
-Et la ligue ?
-Ce n'était pas un problème, les badges étant valables trois ans, j'avais largement le temps de me perfectionner. Je m'étais dit que plutôt de participer à 10 000 ligues sans jamais gagner, je préférais largement prendre mon temps et gagner au premier essai. Le jour de mes 15 ans, je suis retournée à la sixième arène et suite à l'évolution de Rosalia en Roserade grâce à la pierre éclat, j'étais victorieuse.

Entre temps, je participais à beaucoup de tournois et de manifestations, ma soif de découverte me poussait aussi à prendre beaucoup de détour, mais ça m'a indéniablement permis de rencontrer un tas de gens.

Néanmoins, alors que mes compétences de dresseur s'accroissaient de jour en jour, ma connaissance de la nature humaine me faisait défaut. Je connaissais bien les pokemons, je ne pouvais pas en dire autant des dresseurs qui les dirigeaient.

Tu vas peut-être rire, mais j'ai pensé 7 mois dans un monastère pour apprendre à mieux me connaître, maîtriser mes émotions et à canaliser mon énergie !

D'autres surprises m'attendaient encore, au septième badge, la chose inouïe se produisit et Barpau évolua en Milobellus et remporta à lui seul trois combats.
Enfin il y a quatre mois, Carmache a lui aussi évolué, tout comme Togetic, et nous avons décroché le dernier badge. Peut-être que le jour de mes 17 ans, dans deux semaines exactement, je deviendrais maître de la ligue de Sinnoh !
-Je n'en doute pas, d'autant plus que tu as été entraîné en prime par le célèbre Red, le plus grand dresseur de tous les temps.
-Il me manque déjà, mais plus question de se lamenter. Merci Marc, merci de croire en moi, cette discussion m'a permis de remettre les choses en place et je crois que le moment est venu.
-Oh hé la future championne, redescends les pieds sur terre, comment comptes-tu te rendre à la ligue ? A dos de Carchacrok ! La fin des inscriptions est ce soir, dans quelques heures.
-Quoi ! Quelle idiote je suis ! Shorgan m'arracherait les cheveux !
-J'adore te voir dans un état de panique, c'est tellement rare chez toi, mais ne t'inquiètes pas, champion Marc a toujours la solution.
-Et alors cette solution ? fit-elle affichant une moue dubitative.

Marc siffla et l'air se tordit un instant. Comme par magie, un Abra apparut.

- Tu te souviens que cet Abra peut se téléporter aux endroits où Shorgan a déjà été de son vivant. Abra pourra te téléportera à la ligue de Sinnoh.
- Marc, je t'ai déjà dit que tu pouvais être géniale.
- Non, mais ça fait plaisir de l'entendre une fois.

FIN DU SOUVENIR