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Dream (One-Shot) de Dagyne



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Informations

» Auteur : Dagyne - Voir le profil
» Créé le 14/08/2014 à 09:42
» Dernière mise à jour le 14/08/2014 à 16:59

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Tristesse d'un Pokémon
Alors que la pluie tombait en averse, moi, j'étais assise dans l'herbe. Herbe verte du printemps ensoleillé. Du printemps ensoleillé qui se préparait à un bel été. Bel été haut en couleurs pour les autres. Haut en couleurs pour les autres mais noir pour moi. Noir pour moi comme toutes les autres saisons. Toutes les autres saisons depuis ma naissance à aujourd'hui.

J'entendis des pas et des cris. Mais personne ne s'arrêtait devant moi. J'étais seule sous la pluie à attendre un peu d'attention de la part des autres.

Le soleil revint quelques heures plus tard. Mais il fallut attendre un moment pour que la pluie et l'humidité s'en aillent. Alors j'attendis de sentir une herbe sèche sous mes pattes avant de repartir à travers les rues de la ville. Je la connaissait bien maintenant, la ville. Je connais toutes les rues. Je n'avais que ça à faire de mes journées, apprendre touts les chemins qui arpentaient la ville. Je savais où était le marché. Marché bruyant les dimanches mais calme les lundis. Et aujourd'hui, nous étions un lundi.

Je marchais tranquillement sur la place du marché. Et je sût que j'étais arrivée près de la fontaine quand je sentis des gouttes tomber sur mon museau et les carreaux froids sous mes pattes. Je me rapprochai et sautai sur le rebord. Je m'assis et regardai les passants.

Une voix me cria de partir et de ne jamais revenir. Soit. Je me levai et quittai la fontaine. Je reviendrais dans un petit moment, quand il fera trop noir et trop froid pour que les autres ne sortent dehors.

Le soir venu, je sentis que l'air était lourd. La lune et les étoiles étaient cachées par d'épais nuage. Et comme je l'ai entendu de la bouche des autres, il se mit à pleuvoir. L'eau habituellement calme de la fontaine fut troublée. Toujours assise sur le rebord, je laissai un vent froid percuter ma peau couverte de plaies.

Soudain, j'entendis le grondement sourd de l'orage et la pluie s'intensifia. Mais je restai là, plantée comme un piquet. Après tout, je ne risquais rien ici. Tout le monde était chez lui et tout allait bien dans le meilleur des mondes.

C'est alors que je sentis un petit cailloux percuter la peau de mon cou. Je me retournai et essayai de renifler qui se trouvait là. Mais l'averse m'empêcher de distinguer d'où venait le projectile.


« Pourquoi tu restes là ? Tu veux crever ?

-...

-Bah tant mieux. Meurs sale monstre. »


À l'intonation de la voix et aux sons qui sortaient, je pût deviner que c'était une petite fille qui avait parlé. Et j'entendis aussi des bruits de pas s'éloigner. Mais ce qui m'affligea le plus, c'était ce qu'elle m'avait dit. Personne n'aura donc de reconnaissance pour moi ? Ce n'est pas parce que je suis moi qu'il faut me laisser seule dans mon coin. C'est parce que je ne suis pas parfaite ? Parce que je suis aveugle ? Où bien alors de type Dragon ? Ce n'est pas parce que vous ne m'aimez pas que je dois mourir. Ayez un peu de respect pour les autres et pour la vie d'autrui, merci.

Je descendis du rebord de la fontaine et allai me réfugier sous un arrêt de bus. Peut-être qu'un jour, je serais acceptée. Mon Dieu, si vous avez de la pitié pour moi, faîtes quelque chose. Aidez-moi à traverser tout ça. Avant que la mort ne m'emporte, j'aimerais me sentir accepter, rien qu'une fois. Une fois, une seule.


Le lendemain, je me réveillai parce qu'on me donnait des coups.


« Va-t-en de là ! Ceux comme toi ne prennent pas le bus ! »


Décidément, je ne suis tranquille nul part. À chaque fois, il faut qu'on me rejette. Mais qu'ai-je fais bon sang de bonsoir ! Donnez-moi une bonne raison ! Juste parce que je ne suis pas celle que vous voulez que je sois ?

Je partis donc, en laissant ces abrutis dans leur délire. Mais peut-être que, pour avoir de la reconnaissance, il fallait que je meure. Si ça se trouve, les autres penseront ''elle n'était pas si bête, elle a compris que pour qu'on l'aime un peu, il fallait qu'elle s'en aille''.

Je secouai la tête. C'était absurde. Même morte personne ne m'aimera jamais. À croire que même les dieux étaient contre moi. Et dans quelques années, tout le monde m'aura oublier. Mais peut-être que je me transformerais en fantôme et que je ne pourrais jamais rejoindre le Paradis.


« Dégage ! Je ne veux plus te voir !

-Pars de cette ville ! »


Mais pourquoi tant de haine ?! Pourquoi me détestez-vous autant ? Dîtes-moi ! Je veux savoir ! Je suis née ici, pourquoi devrais-je partir ? Tiens, ça me rappelle que c'est l'anniversaire de ma mère aujourd'hui. Je me dirigeai donc vers sa demeure. En chemin, je cueillis quelques fleurs.

Une fois arrivée au cimetière destiné exclusivement pour les Pokémons, je croisai quelques gens qui priaient pour leurs défunts compagnons. Je partis vers la tombe de feu ma mère et déposai les fleurs. Maman, tu me manques... Sans toi à mes côtés, je ne suis plus rien. J'aimerais tellement pouvoir entendre ta voix si réconfortante. Ton dresseur, de passage dans cette ville, avait très mal supporter ta mort, mais il ne savait pas que j'existais. Et maintenant, il se balade sur les chemins. Il ne reviendra probablement jamais.

À midi, comme à mon habitude, je partis au marché pour voler de la nourriture. C'était le seul moyen pour me nourrir. Décidément, je hais presque ma vie.

Mais avant que je n'arrive, dans une petite ruelle sombre, je sentis qu'un petit garçon se faisait agresser par une bande de Pokémons sauvages. Même si personne ne m'aimait, je vins à son secours. Je me battis de toutes mes forces pour faire fuir les Pokémons. Et je ressorti du combat couvertes de blessures.

Le petit garçon, en remarquant qu'il n'entendait plus rien, leva les yeux. Et j'entendis son cri mêlé de surprise, de peur et de colère.


« Toi ! Je le savais ! Tu étais de mèche avec eux ! Tu en avais marre alors tu as décidée de te venger ! »


Mais non ! Qu'es-qu'il raconte ? Je suis venue l'aider !


« Papa ! Maman ! Elle a voulu me tuer ! Là ! Dans la petite ruelle ! »


J'entendis ces parents s'approcher. Et le père profita de ma petite taille pour me ruer de coups. Pourquoi ? Parce que j'ai sauvé son fils. Bah merci !


« T'as plus intérêt à faire du mal à mon fils, t'as bien compris ?! »


Ne vous inquiétez pas monsieur, votre fils ne me verra plus jamais. Au bout de quoi - cent coups ? - les parents du garçon partirent avec leur progéniture. Même en voulant aider je me fais taper et insulter. Pauvre de moi. Je tiens à peine debout.

Si je meurs jeune, j'aimerais mourir à côté de ma mère et de mes fleurs préférées. J'aimerais laisser mon corps à la dérive sur un long fleuve tranquille. J'aimerais voir un beau ciel bleu ou un coucher de soleil avant de fermer les yeux.

Je partis chez le fleuriste et lui volai des roses noires. Ensuite, je pris un couteau dans une maison et je marchai vers le cimetière. Là-bas, j'attendis le coucher du soleil.

Et il fut magnifique. On ne pouvait rêver mieux.

Je déposai les fleurs, me fit un petit nid, pris le couteau et le plantai dans mon cœur. Le couteau aiguisé d'une vie courte. The sharp knife of a short life.

Je levai les yeux au ciel pour la dernière fois. Enfin, pour le coucher de soleil, j'entendais juste les autres en parler. Pourquoi étais-je née aveugle ? C'est alors que je sentis quelques gouttes de mon propre sang couler sur mes pattes bleues. J'allai mourir lentement.

Je m'allongeai sur le lit de roses noires et attendit mon heure avec impatience. Et, soudain, je vis enfin quelque chose. Je pouvais voir les étoiles, la lune et les tombes. Je pouvais voir le monde qui m'entourait. Et je vis une pluie d'étoiles filantes. Des larmes perlèrent le long de mes yeux. J'étais tellement contente. Je ne pouvais espérer mieux pour mon départ. Car c'est à ce moment-là que je compris qu'enfin, j'étais morte.

Je mis donc fin à la vie d'une pauvre aveugle. Pauvre aveugle qui voulait juste des amis. Qui voulait juste des amis et qui était une Solochi. Personne ne m'a jamais aimée, mais j'ai toujours aimé les roses noires comme ma vie. Vie nulle et sans intérêt.

Quand je sentis mon âme s'envoler, je souris. J'allais enfin connaître le bonheur. Tout ça parce que je suis une Solochi et que les autres pensent que je suis quelqu'un que je ne suis pas. Mon dernier mot fut :

« Dream... »