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Crépuscule de Samiki



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» Auteur : Samiki - Voir le profil
» Créé le 29/07/2014 à 13:43
» Dernière mise à jour le 25/08/2014 à 19:11

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002-Point de non-retour
-Sol ! Abssol !
Le majestueux Pokémon blanc à la tête noire s'arrêta dans un dérapage rapide et maîtrisé. Son poil terne plein de poussière, ébouriffé et ses pattes fatiguées tremblaient légèrement mais il se devait de l'accompagner jusqu'au bout. Tel était sa mission depuis la Cérémonie.
Ses yeux brillaient de détermination ; rien ne l'empêcherait de réussir cette fois.

Une jeune femme de dix-huit ans, cheveux trainant derrière elle tel la crinière d'une Némelios, la face rouge sous l'effort et visiblement effrayée, arriva en courant dans la clairière et rejoignit Absol, essoufflée.
-J'en... j'en peux plus... Attends-moi Absol, s'il te plaît...
Elle posa ses deux mains sur un rocher et baissa sa tête vers le sol.
-Ab...soupira le Pokémon.

Le Pokémon ténèbres fit quelques pas en tournant en rond autour de la roche, sur les nerfs. Il ne cessait de fixer les alentours et dressait l'oreille comme une proie traquée, prêt à détaler à tout moment. Mais ce n'était pas lui qu'il devait sauver en cas de danger... Sa mission passait avant lui. Ses yeux se détachèrent des buissons pour se poser sur la jeune fille.
Ils ne pouvaient pas se permettre de faire une pause. Pas maintenant ! Il fallait à tout prix qu'ils sortent de cette forêt et qu'ils franchissent la montagne proche au plus vite. Le Pokémon et la fille qui venait de s'effondrer sur une pierre de mousse parmi les hautes herbes savaient que leur objectif était un port. Prendre un bateau qui leur permettrait de voguer vers une nouvelle région afin d'empêcher une grande catastrophe de se produire. Absol se dit que la situation était plutôt cocasse ; il était lui-même un Pokémon annonciateur de catastrophe.
Le Pokémon se demanda quel genre de marin serait assez fou ou assez soûl pour laisser monter deux voyageurs clandestins et sans papiers sur un bateau en route pour une région qui leur était pour le moment parfaitement égale.
Mais... Une fois que cette région-ci serait définitivement hors de portée et qu'ils seraient en route, ils se reposeraient. Absol se promit qu'il ferait tout pour se rapprocher de sa compagne et qu'il lui laisserait le temps de comprendre qu'il était son allié. Pas seulement un individu qui accomplissait son devoir. Elle avait besoin d'un ami et il voulait que ce soit lui. Tout se calmerait pour un court instant. Peu importe ce qui arriverait.
Cependant, le plus dur était devant eux.

-Sol... ronchonna la bête en grattant nerveusement la terre.
Un caillou vînt se coincer entres ses griffes. Il décida de s'allonger un instant : lui aussi devait se reposer. Il contrôla sa respiration et se força à se détendre. Il était trop dur, avec elle comme avec lui-même.
Ces pensées pessimistes et nerveuses rendaient Absol grincheux. Il soupira et ferma les yeux. Une période de sa vie lui revint en mémoire : sa nourrice, une vieille Absol aveugle et à demi-sourde qui s'occupait de lui depuis sa naissance, le surnommait Groknius lorsqu'il devenait nerveux et se sentait oppressé. Il n'aimait pas qu'on l'appelle comme ça mais... venant de la part de cette femelle qu'il considérait comme sa mère, tout passait. Mais elle était morte alors qu'il sortait tout juste de l'enfance. De vieillesse. Elle avait fait son temps. Cet événement le rendit faible, renfermé et triste. On l'évitait et on le haïssait. Très vite, ce surnom était devenu populaire et utilisé autour de lui. Les plus vieux s'amusaient de ce surnom, les jeunes, ses rivaux, utilisaient ce sobriquet pour le mettre hors-de-lui. Absol n'écoutait pas. Seul la vieille Absol avait le droit de prononcer ces huit lettres. Mais elle n'était plus.

Absol avait été élevé en milieu montagnard, isolé des hommes et de leurs compagnons de route. Il n'avait jamais connu sa mère, disparue, seul son père qui voyageait beaucoup. Cet Absol était le second du chef et son devoir était de parcourir le monde afin d'alerter les individus de toute espèce en cas de catastrophe. Groknius –ce surnom nous permettra de le différencier des autres Absol- fut recueilli bébé par la vieille Absol au caractère fougueux comme la braise. Elle lui avait appris à se battre, à chasser et à vivre seul vite. Elle le poussait toujours plus loin, elle voulait qu'il apprenne à surmonter ses faiblesses et à dépasser ses limites. Groknius se devait de succéder à l'alpha puisque celui-ci n'avait pas d'héritier, pas de femelle alpha et son conseiller parcourait le monde. Le chef de la Montagne Grise, Garingo, était vieux et son pouvoir autoritaire créait parfois des mécontentements, voire des batailles violentes. La vieille femelle encourageait Groknius à se mettre en avant mais le jeune mâle n'osait pas affronter l'alpha. Plus d'expérience, plus de force, de stratégie, de ruse et le respect des autres imposé par un règne de terreur. Il n'en avait pas assez dans le ventre.
Pourtant, une tâche de la plus haute importance lui avait été confiée à son plus grand étonnement. Il se doutait que l'alpha voulait l'éloigner pour éviter la concurrence mais il ne dit rien et se contenta d'accepter. Guider une jeune femme parfaitement inconnue à travers le monde afin de mettre fin à une catastrophe qui secouerait le monde et en changerait peut-être même la configuration deviendrait son but. Cette même personne qui se tenait devant lui à présent.

Il observa la jeune femme qui reprenait son souffle, main contre son cœur, bouche ouverte et les yeux exorbités. Elle semblait terrorisée mais cela faisait tant d'années qu'elle souffrait que cette douleur devait lui paraître minime.

Cette jeune fille blonde se prénommait Morgane. Son seul compagnon était Absol, avec qui elle s'était liée d'amitié secrètement depuis quelques semaines maintenant, tout prêt d'une cascade mais le sujet n'était pas la pour l'instant. Ses grands yeux gris reflétaient la peur et elle ne souhaitait que de pouvoir s'enfuir loin d'ici. Elle était fine et élancée, de petite taille, avec de jolis cheveux lisses qui lui tombaient en cascade le long des épaules. Morgane était une très belle femme mais elle restait seule, isolée des hommes comme des Pokémon. Traitée comme une sorcière dans son village natal, la jeune fille fuyait tout ce qu'elle connaissait simplement parce qu'un étrange Pokémon –l'Absol en l'occurrence- lui conseillait de le faire. Conseil qu'elle avait suivi aveuglément. Après tout Absol était le premier véritable ami qu'elle se faisait. Elle ne pouvait s'imaginer une trahison de sa part : ce serait trop horrible.

Le Pokémon à corne se demanda, alors qu'il reprenait sa surveillance excessive, comment ils franchiraient une montagne. Ils devaient éviter les semblables de Morgane. Pourtant passer par un sentier dessiné par les hommes était sans doute le moyen le plus rapide d'atteindre leur but. Mais après tout, s'il fallait qu'il la porte –et c'était sûrement ce qu'ils feraient-, il n'hésiterait pas une seconde. Elle était légère et lui svelte et rapide. Sa vie de montagnard l'aiderait à bondir par-dessus la caillasse sans soucis. Son seul problème restait l'atterrissage. Chaque bond se solderait par un choc brutal à l'arrivée et Absol n'était pas sûr que Morgane en supporte une centaine : même lui avait mal à la tête après tant de rebonds lorsqu'il s'entraînait dans sa montagne natale.
Absol se releva et alla trouver des baies bleutées dans un buisson qu'il grignota puis en rapporta quelques unes à Morgane qui les rejeta amèrement. Absol soupira puis s'assit dans l'herbe et observa deux Papillusion en train d'aider leurs petits chenapans de Chenipan à faire leur cocon de futur Chrysacier.
Ce fut à ce moment qu'il entendit un bruissement dans les fourrés. Aussitôt sur ses pattes, il courut vers Morgane, tira sur sa veste de toutes ses forces pour lui dire de se relever.

-Attends Absol... Pas mainte... rouspéta-t-elle.
-Absol !!! rugit-il pour toute réponse.
-D'accord, d'accord je me lève.
La jeune Morgane se releva et considéra le Pokémon. Elle n'entendait rien et elle était épuisée. Tout ce qu'elle voulait, c'était un peu de repos, de quoi manger et boire et se sentir en sécurité.
-Par où Absol ? s'enquit-elle malgré tout.
Le Pokémon désigna un attroupement de Joliflor du bout de sa corne en grognant. Morgane s'empressa de se diriger vers les Pokémon et passa derrière le groupe afin de se cacher, suivi du Pokémon blanc. Mais celui-ci lui intima d'avancer plus profondément.
-Aïe ! Mais dans quoi tu m'entraînes ?
Elle grimaça : se faire griffer par des branches et trébucher sur des racines et des cailloux n'étaient pas un hobby qu'elle affectionnait. Elle préférait se cacher des autres, c'était vrai mais cela ne signifiait pas qu'elle devait se transformer en arbre ou être recouverte de boue. Morgane grommelait à chacun de ses pas ce qui ne fit que rendre Absol plus impatient et agacé.

Il plissa les yeux. Un grognement. Il redressa la tête. Un aboiement. Il renifla le sol. Ils étaient sur leur piste. Et ils étaient nombreux. Une meute de Malosse guidée par leur chef canin. Absol n'aimait pas les Démolosse. C'était des Pokémon violents et sanguinaires, souvent au même titre que leur maître. Il en savait quelque chose, pour avoir gardé le souvenir d'un combat contre l'une de ces bêtes féroces. Le Démolosse était un alpha et il défendait son territoire. Le combat s'était engagé. Absol avait vaincu le chien des enfers mais la cicatrice sur son épaule lui rappellerait toujours la douleur des flammes grignotant sa peau de manière permanente.
-Sol ! cria-t-il en direction de Morgane.
A présent, il devait la protéger elle ! Morgane entendait les hurlements à présent et tentait de se frayer un chemin parmi les branchages et la verdure pour assurer son avenir.
Mais les deux compagnons avançaient à la vitesse de Chartor plein de rhumatismes et ce n'était malheureusement pas le cas des Médor chasseurs de fillettes blondes en dangers.
-Sol...

Morgane s'enlisait dans la boue et avait l'impression que la forêt entière tentait de la ralentir, se moquant délibérément d'elle, de sa situation et de ce qu'Absol prétendait être sa mission. Mission qui consistait en sauver le monde. Pas de panique.
-Ah ! cria-t-elle en tombant dans un buisson épineux.
Absol vint à sa rescousse. Elle n'était pas bien, c'était évident. Mais il se devait de la pousser, encore et toujours, vers l'avant, tout comme l'avait fait la vieille Absol pour lui. La jeune femme se dégagea à quatre pattes de la végétation qui la maintenait prisonnière. Elle avait des épines et des feuilles parsemées dans ses cheveux et son si joli visage étaient taché de sang.
-Saloperies... elle grogna en se remettant à courir en boitillant.
Après quelques minutes d'intenses réflexions sous formes de mots très peu raffinés pour une jeune fille de son âge, et de courses de Sapereau boiteurs, les deux compères débouchèrent dans une clairière, le souffle court.
Le majestueux Pokémon observa sa fourrure ensanglanté et grogna. Ce n'était pas fini, la meute enragée était toujours la et n'attendait que de leur sauter à la gorge, la bave au menton. Mais Morgane le savait elle aussi et ne s'arrêta pas malgré son épuisement visible et l'accueillant environnement de cette clairière.

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Le Noarfang couleur or, perché confortablement sur son arbre, fixa l'étrange couple en se disant qu'il mangerait bien un petit Aspicot lorsque la meute les rattraperait... d'un instant à l'autre. Il décolla donc dans le ciel pour trouver une proie en espérant que le spectacle ne serait pas fini.
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-Regarde Absol ! souffla Morgane, si on prend ce passage, on sera tranquille ! Il est trop bas et trop étroit pour laisser passer des Pokémon aussi imposants.
Absol pencha la tête et mesura mentalement la taille du passage. Il était jeune, vigoureux, énergique et mince, il passerait sans soucis. Ils n'auraient nul besoin de séparation.
Le regard fixé sur les arbres bas, la jeune femme reprit sa course, suivi d'Absol qui finit par la devancer pour s'assurer que rien ne les gênerait.
Morgane allait plonger en rampant dans le tunnel lorsqu'elle se sentit tirer vers le haut en arrière par une liane épaisse.
-AAAAAAH ! ABSOL ! s'époumona-t-elle.
La meute de chiens au pouvoir du piment déboulèrent dans la clairière et entourèrent leur prise du jour. Un grand steak de viande fraîche ; Démolosse se lécha les babines... et s'assit, attendant les instructions de son dresseur.

Un vieil homme au visage rougeaud, un petit nez vilain, des yeux de rats noirs et des cheveux gris tirés en arrière apparut. Il avait le visage carré, dur, comme taillé dans la pierre et était plutôt musclé ; il avait la carrure de quelqu'un qui s'impose et qui sait ce qu'il veut.
-C'est bon, Bulbizarre, prononça l'homme d'une voix claire et puissante, imposant le respect. Lâche-la.
-Bulb.
Elle tomba sur le sol avec un bruit sourd et gémit. Morgane sentait le sang suinter le long de son cou et sa vision était trouble.
L'homme fit quelques pas en direction de la fugitive puis se baissa avec difficulté, effort visible pour un homme dans la cinquantaine comme lui. Morgane se sentit saisie par les cheveux et poussa un cri de douleur lorsque l'homme tira pour la relever. L'onde de douleur se propagea dans tout son être, agissant comme un choc électrique sur elle, la réveillant brusquement. Elle tomba à genoux devant le vieil homme qui lui tenait désormais le bras avec force.
« Absol... à l'aide... »
Mais le Pokémon ne se montra pas. Tout ceci n'avait duré que quelques secondes et il ne parvenait pas à revenir sur ses pas, empêtré entre les branches qui le maintenaient prisonnier. Il ne pouvait que s'agiter en écoutant la scène. Rien de plus.
Morgane réussit à lever la tête vers l'homme, désormais entouré d'autres personnes qu'elle connaissait pour son plus grand malheur. Elle plongea ses yeux dans le regard du vieil homme et n'y lut ni compassion ni pitié. Seulement de la haine, de la rancœur et un soupçon de peur.
Sa lèvre inférieure tremblait légèrement lorsqu'il parla d'une voix bourrue et tremblante :
-Morgane... Sale sorcière... Dis à ton animal d'effacer ce brouillard ! Il attire les Cornèbre ! C'est de TA faute ! Arrange ça ! oronna-t-il en secouant son bras.
-Aïe ! Lâche-moi ! Lâche-moi !
-NON ! tonna l'homme. Obéis ! Obéis ou je laisse Démolosse te flamber comme une vulgaire proie !
Le Pokémon en question se lécha les babines et prépara son attaque. Il était évident qu'il s'agissait d'une bête autrefois maltraitée, dont le passé était sombre. Un passé de chasseur et de tueur. Ses yeux devinrent rouges comme de la braise et ses poumons s'emplirent d'un souffle chaud tandis qu'il se tendit.
-C'est pas moi ! Je ne le contrôle pas ! pleura la fille.
-Je compte jusqu'à trois... Un !
-Démooo !
Morgane baissa la tête. Cette discussion ne mènerait à rien. Après tout, elle se sentait si seule en ce moment. Elle se tût et attendit le châtiment que lui réservait Démolosse.
-DEUX !
Tous ses efforts étaient vains. Mais sa destinée était-elle peut-être rédigée ainsi... Peut-être qu'Absol s'était trompé... Peut-être était-elle réellement un monstre aux yeux des hommes. Une deuxième larme coula le long de sa joue éraflée. Elle aurait tant voulu... avoir des projets aussi...
-Trois! Vas-y Démolosse !
-Losse !
Le chien relâcha tous ses muscles et fit sortir tout droit de ses poumons une boule enflammée d'une chaleur capable de transformer une pizza surgelée en bouillie de fromage dégoulinante noire.

Morgane releva la tête. Elle l'avait tant admiré par le passé. Pour sa force, ses récits et ses discours plein de vigueur, ses projets grandioses, ses combats et son amour pour les Pokémon. Mais depuis ce jour, il avait changé. Trop.
-Je t'aime... papa... murmura-t-elle en regardant l'homme face à elle.
Une étincelle sembla se rallumer dans le regard du père. Il était en train... de demander à un Pokémon de tuer... sa fille ? Il lâcha Morgane vivement, comme brûlé par le feu du chien des enfers.
-Attend démolosse ! hurla-t-il en se rendant compte de son crime.
Trop tard. L'attaque était déjà engagée. Morgane inspira et se coucha sur le sol, par pur réflexe, mais tout effort était inutile. Les flammes fusèrent vers le corps démantelé en quelques millièmes de secondes. Le père, aveuglé par sa peur, se cacha les yeux.
Puis il y eut un choc, une explosion. Et la poussière retomba. Morgane était toujours la, bien vivante. Elle regardait en l'air, toujours couché, se demandant si c'était fini. Mais non. Absol était la, juste devant, tremblant, mais vivant. Une attaque à l'aura noire venait de contrer les flammes.
-Sol...sol...sol... souffla le Pokémon.
-Absol ! s'étonna Morgane. Oh non !

Elle aida le Pokémon blessé et boitillant à se diriger vers le tunnel et ensemble ils prirent la fuite. Absol se souvint d'une phrase que son père lui avait dite alors qu'il revenait de voyage.
«N'abandonne jamais mon grand. Même lorsque tu crois que la mort vient te cueillir dans ses bras, n'abandonne pas. Défends tes convictions, crois en toi. Tu n'es pas ordinaire. Un jour, tu sauras. »
Alors Absol, aidé par sa compagne, se mit à ramper dans le couloir. Il coupa les ronces et prit bien garde à ce que la jeune fille le suive. Cinq minutes plus tard, ils couraient de nouveau, vers la lisière de la forêt.
Non, rien ne l'arrêterait cette fois.

La poussière était retombée au sol. Le père, quelques secondes plus tôt dévasté, était à présent furieux. Il sembla se reprendre. Son regard avait à nouveau perdu cette lueur et il poussa un cri de rage contre le Démolosse qui s'accroupit à ses pieds, soumis et malheureux que son ami crie. Lui non plus ne comprenait pas. Il n'avait pas voulu qu'il la tue alors qu'il l'avait bien demandé ? Démolosse ne comprenait plus. Son vieil ami de jeunesse n'était plus lui-même et c'en était terrifiant...
-Molosse... gémit-il.

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Lorsque le vieux et grincheux Noarfang revînt, la clairière était silencieuse. Les gens qui avaient pris la fillette en chasse étaient muets et observaient les réactions de l'homme au Démolosse. L'homme, le père, au regard fou, fixait le tunnel de verdure. Une aura de fureur et de colère se dégageait de lui. Noarfang en fut tout ébouriffé.
Il était bien heureux de ne pas avoir vu cette scène finalement. Il regarda sa prise : un Aspicot terrifié, très jeune et encore inexpérimenté. Pour la première fois depuis des années, le Pokémon relâcha sa prise.

Et l'Aspicot, prise du hibou d'or promis à la mort par becquetage, prit la fuite.