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Fureur et Flammes de Momomolo



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Informations

» Auteur : Momomolo - Voir le profil
» Créé le 28/07/2014 à 18:58
» Dernière mise à jour le 22/08/2014 à 21:47

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5. Ombre
Argus sortait lentement du buisson, écartant nonchalamment les branches enflammées comme si il s'agissait de brindilles. Kerwan ne put s'empêcher de reculer de deux pas lorsque l'immense créature s'approcha de lui. L'Arbok bondit alors à une vitesse ahurissante, ne laissant aucune chance à Kerwan d'esquiver. Un prodigieux coup de queue projeta le Malosse sur le dos, ravivant ses blessures de la veille. Il se releva tant bien que mal, puis nota avec stupéfaction que la peau d'Argus s'était fendue à l'endroit du choc. Pourtant, il ne semblait pas en souffrir, au contraire. Avant que Kerwan ne puisse réfléchir plus, Argus utilisa Crocs éclair et Kerwan ne put que se jeter sur le côté, heurtant violemment une pierre qui vola un peu plus loin. Kerwan remarqua que la peau d'Argus s'arrachait par lambeaux sous son ventre, là où il se trainait. Il comprit soudain: le serpent muait. Un jet d'Acide le frappa soudain au flanc, coupant net ses réflexions et le forçant à se laisser tomber par terre. En désespoir de cause, il lança Flammèche en direction du serpent, qui ne remarqua la petite boule de feu que lorsqu'elle le frappa à la base de la tête. Très rapidement, la fine couche de peau morte qui entourait le corps du serpent s'enflamma, et Argus se contorsionna dans la poussière, aveuglé par la douleur. La blessure de Kerwan saignait abondamment, et il se dit que s'il n'arrivait pas à maîtriser son adversaire immédiatement, il ne pourrait plus le faire. Puisant dans ses dernières ressources, il bondit sur Argus, la gueule grande ouverte. Le Arbok cessa de se tortiller. Les crocs incandescents du Malosse s'étaient arrêtés à un millimètre de sa gorge.

« J'ai...gagné, articula Kerwan entre deux halètements »

Un vertige le prit, le faisant tituber, il se laissa tomber sur le flanc, et la douleur de sa blessure se réveilla, achevant de plonger le monde dans les ombres.




Fiddirk courrait à une allure folle dans la forêt, zigzagant entre les arbres, brisant les quelques branches qui se mettaient en travers de son chemin. Il savait qu'Elle allait être furieuse. Il avait échouer à sa mission, il n'avait pas ramener le Malosse. Elle allait le tuer. Cette pensée le fit tressaillir, et il augmenta encore son allure. Il se rappelait amèrement du jour où il l'avait rencontré, Elle qui paraissait si frêle, si fragile... Il l'avait combattu. Ou plutôt avait tenté de la combattre. Il avait volé plusieurs fois sans parvenir à lui porter un seul coup. Elle avait joué avec lui, et seul une intervention du Maître lui avait permit d'avoir la vie sauve. Il L'avait mise dans la balle violette, et même Elle n'avait rien pu faire. Soudain, Fiddirk se sentit tomber. Il atterrit face contre terre, à moitié sonné. Il se releva en secouant la tête, afin de recouvrir ses esprits. Il leva les yeux et s'aperçut qu'il était tombé dans un trou d'environ six mètres de profondeur, dont les côté et le sol étaient couverts d'une toile blanchâtre.

« Piège » eut-il le temps de penser avant que trois énormes Migalos ne se laisse tomber sur lui. Chacun d'eux fut accueillit par un Poing-Karaté qui ne leurs laissa aucune chance. Le Machopeur continua de leur donner quelques coups jusqu'à ce qu'il fut certain que ses assaillants étaient bien morts. Il fut tenté de ramener avec lui une dépouille afin de justifier son retard, mais il se rendit vite compte que cela ne ferait qu'attiser Sa fureur. Il sortit d'un saut du piège, et reprit sa course effrénée.



Kerwan revint lentement à lui. Il tenta de se relever, mais la plaie béante de sa côte l'en empêcha et lui arracha un cri. Il tourna lentement la tête, essayant de trouver ses compagnons, mais il s'aperçut qu'ils n'étaient pas là. Une vague de terreur chassa la fatigue et la douleur. Il réalisait doucement à quelle point la situation était dramatique pour lui. L'odeur du sang attirerait forcément des prédateurs, et, seul et blessé, il ne pourrait pas leurs tenir tête bien longtemps. Comme pour confirmer ses soupçons, il entendit soudain un bruit, non loin de là. Il se remit debout tant bien que mal, et se força à se concentrer sur ce qui s'approchait manifestement de lui. Il voulu se traîner vers un buisson pour se cacher, mais il réalisa que du sang coulait encore de sa blessure. Résigné, il se résolu à attendre ses adversaires. Deux silhouettes émergèrent soudain, et lorsque Kerwan reconnut Ambre, il se sentit si soulagé que des larmes lui piquèrent les yeux.

« Tiens, tu es réveillé, demanda Ambre ?
- Je viens juste de me lever.
- Tu devrais te rallonger. Tu saignes beaucoup !
- Oui, dit Kerwan en se recouchant précautionneusement. Où est Argus ?
- Il cherche une rivière. Il est un peu brûlé, mais ça va passer vite.
- Ah. Kerwan se sentait un peu coupable.
- Tiens, je t'ai ramené des plantes pour ta blessure.
- Merci. »

Kerwan mâcha les herbes longuement. Il se demandait si les suivre était vraiment une bonne idée. Seul, il pourrait aller plus vite, et peut-être semer définitivement Fiddirk. Pourtant, lorsqu'il avait dû partir, il avait senti son cœur se déchirer, comme si il était lié à eux d'une manière qu'il ne pouvait pas vraiment expliquer. Son regard se fixa sur Ambre, et il sut qu'il avait fait le bon choix. L'ourson s'assit sur l'herbe mouillée, en regardant fixement vers l'Ouest. Kerwan suivit son regard, et aperçut les derniers rayons rouges du soleil.

« Tu aimes les couchés de soleil ?
- Oui. Et un peu non, répondit Ambre.
- Comment ça ? Demanda Kerwan, , moitié amusé, moitié sérieux.
- Ben le coucher de soleil, il est là depuis toujours, et pour toujours. C'est rassurant, quand les choses ne changent pas, on sait ce qu'il va se passer.
- Alors pourquoi non ?
- Le soleil, il a dû en voir, des choses. Quand ma tribu est partie, quand mon ami Brun est mort... Il a tout vu, et il a rien fait. Peut-être qu'il se moque juste de nous. »

Kerwan le regarda, sidéré. Encore une fois, l'ourson se montrait très profond. Kerwan se posta à côté de lui, et ils observèrent longtemps la nuit qui s'installait, sans dire un mot.



À quelques kilomètres de là, Fiddirk atteignait enfin son but.

« Je suis...là, parvint t-il à articuler à bout de souffle.
- J'ai bien vu que tu étais là, crétin, lui répondit t-Elle !
- Je...désolé. Je n'ai pas pu le ramener. Le Machopeur se crispait, visiblement prêt à se prendre des coups.
- Comme si j'avais pensé que tu avait la moindre chance de réussir quoi que ce soit ! Tu es si faible et pathétique... À vrai dire, je suis même surprise que tu reviennes en vie !
- Il n'était pas seul.
- Comment ? Pour la première fois, Elle semblait porter un vague intérêt à Fiddirk.
- Il y avait aussi un Abo avec lui.
- Et c'est évident que contre un Abo minuscule, tu ne pouvais rien faire, hein ? »

Fiddirk ne répondit rien. Il semblait porter une vive attention au sol. Elle se redressa :

« Très bien, je m'en occupe. »