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Blue Rhapsody - 1. Awakening de BlueBreon



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» Auteur : BlueBreon - Voir le profil
» Créé le 17/07/2014 à 21:30
» Dernière mise à jour le 25/12/2014 à 19:29

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Le SS Marianne voguait à sa vitesse de croisière sur l'océan immense, en direction de Hoenn.

Installé dans un des confortables sièges rembourrés alignés sur le pont, Arno lisait une brochure qui vantait les belles provinces de la région, leurs spécialités culinaires et les lieux à ne pas manquer. De temps en temps, il levait les yeux du dépliant pour contempler la mer qui défilait à mesure que le navire progressait, ou pour vérifier que Sebii, qui se dandinait avec excitation devant la rambarde de la proue, n'était pas passé par dessus bord pendant qu'il avait le dos tourné.

Le garçon rajusta son bonnet pour éviter que les puissants embruns que soulevait le Marianne ne l'emportent, et jeta le prospectus dans son bac d'origine.

Il n'était pas si enthousiaste que son ami à l'idée de faire ce voyage à Hoenn. Cela évoquait en lui des souvenirs dont il aurait préféré qu'ils restent enfouis à tout jamais par le temps. Mais la « mission » que lui avait confié le professeur Bibacier lui donnait la meilleure motivation possible, et lui faisait rapidement oublier ses tourments.

Après avoir quitté le laboratoire, Arno et Sebii avaient pris un bateau à Safremer, séparée de Bourg-Jais par la Route 301, afin de rejoindre Marescale, la plus grande ville portuaire et capitale de Wénora. Ils étaient alors montés à bord du SS Marianne, qui faisait la fierté du complexe portuaire et permettait de rallier les autres régions.

Ils se dirigeaient maintenant vers Bourg-en-Vol, où ils devaient retrouver un certain professeur Séko, un collègue du professeur Bibacier qui l'avait prévenu de leur arrivée. Il devait, entre autres, leur donner des conseils avant que ne débute leur voyage – le professeur n'avait pas jugé utile de leur donner plus de précisions, en se justifiant d'un « Vous verrez bien sur place ! » ...

— Tu crois qu'il est comment, le professeur Séko ?

La voix de Sebii, qui venait de s'affaler dans un siège juste à côté de lui, tira Arno de ses questionnements.

— Le professeur Bibacier m'a dit que s'il pouvait se tenir debout, il le dépasserait d'une bonne tête, répondit-il immédiatement en se souvenant d'une conversation qu'il avait eu avec celui-ci.

Son ami le regarda un instant avec des yeux ronds, et Arno sentit ses joues s'empourprer ; distrait qu'il était, il venait tout juste de penser à voix haute !
Sebii étouffa un fou-rire.

— Je voulais dire : est-ce que tu crois qu'il est sympa ?
— C-Comment veux-tu que je le sache ? fit Arno, honteux. Mais si le professeur nous envoie le voir, c'est qu'il ne doit pas être une mauvaise personne ...
— Hmmm ...

Sebii plongea son regard dans le ciel.

— Fourbe comme il est, j'en serais pas si sûr.

Puis, sautant sur l'occasion, il enchaîna d'une voix neutre :

— Ça ira ? À Hoenn.
— ... ... Bien sûr que ça ira.

Arno s'enfouit dans le col de son pull et laissa son regard se perdre dans le lointain.

Dans un peu plus d'une heure, ils atteindraient leur destination.




Arno fut brusquement réveillé par Sebii en début de soirée. Bercé par les vagues, il avait fini par s'endormir dans son siège. Le SS Marianne avait atteint sa destination et s'était amarré dans le port de Bourg-en-Vol.
En descendant du bateau, le garçon observa d'un œil réprobateur celui qui venait de le secouer comme un prunier.

— Tu aurais pu te montrer un peu moins violent. Une simple tape sur l'épaule aurait suffit, tu sais ? lui fit-il remarquer.
— Désolé, mais il se fait tard et je préférerais qu'on voie le professeur aujourd'hui.

Arno blâma silencieusement l'impatience de son ami, même si ce dernier n'avait pas tout à fait tort ; le crépuscule commençait déjà de grignoter le ciel, et si les Centres Pokémon de Hoenn et de Wénora suivaient des horaires similaires, celui de Bourg-en-Vol n'allait sans doute pas tarder à fermer. Il était mieux, Arno le savait, qu'ils préviennent au moins le professeur Séko de leur arrivée – quitte à revenir le lendemain, et à subir encore une fois l'impatience de Sebii.

— D'ailleurs, nota Sebii, je ne comprends pas comment tu fais pour t'endormir comme ça. Un coup d'œil, tu es réveillé, et pouf ! L'instant d'après, tu roupilles. Un vrai chat !
— Va savoir. Peut-être parce que, contrairement à toi, je ne m'excite pas dans tous les sens à longueur de journée ?
— Rooh ... râla Sebii, n'appréciant guère qu'on lui rappelle son caractère agité.

Arno ne se posa pas plus de questions : après tout, il avait toujours eu le sommeil facile. Peu importe la situation, il réussissait toujours à s'endormir n'importe où et dans n'importe quelle position. Il avait d'ailleurs une fâcheuse tendance à somnoler au mauvais moment, ce qui lui avait déjà causé des soucis ; néanmoins, il faisait attention maintenant, et puis ce sommeil de chat avait ses avantages.

Les deux adolescents se mirent en route pour le laboratoire du professeur Séko. Ne connaissant pas les lieux, ils se perdirent plusieurs fois, et n'arrivèrent en vue du bâtiment que lorsque la nuit vint à tomber. Ils avaient eu la bonne idée – un peu tardivement – de demander leur chemin à des passants, qui leur avaient alors indiqué la rue. Arno ne manqua pas d'essuyer une nouvelle fois les plaintes d'un Sebii lassé d'avoir dû faire le tour de la ville.

— Le voilà enfin ! s'exaspéra ce dernier.
— J'espère qu'il y ait encore quelqu'un à l'intérieur ...
— Il y a intérêt ! Je compte bien camper ici jusqu'au matin si c'est pas le cas !

Sebii ne se donna même pas la peine de frapper et empoigna la porte. Celle-ci s'entre-ouvrit sans problème, flanquant un sourire sur le visage du garçon qui ouvrit la porte d'un grand geste.

À peine l'eût-il ouverte qu'une ombre se jeta sur eux !
Arno reconnut immédiatement le Pokémon qui bondissait sur eux.

— Un Medhyéna ! avertit-il Sebii avec un mouvement de recul.

Mais son acolyte avait déjà la main sur la Pokéball d'Archimède, son fidèle Hoothoot, qu'il s'empressa d'appeler entre eux et le petit loup au pelage gris, dont la gueule grande ouverte découvrait une mâchoire garnie de canines pointues.

— Hypnose !!

L'attaque lancée à seulement quelques centimètres de Medhyéna fit mouche, et l'envoya s'endormir dans l'herbe fraîche. Sebii s'empara promptement d'une Pokéball vide dans son sac à dos et la lança sur la Pokémon endormi, qui se laissa capturer sans faire d'histoires. La balle de métal émit un petit *clic* et une gerbe d'étoiles, signalant que la capture avait bel et bien abouti.

Le dresseur serra un poing victorieux.

— Yeees !! Tu as vu ça ? Si ça, c'était pas du travail de pro !
— Oui, oui ...

Arno était un peu préoccupé.
Que faisait donc un Medhyèna enragé dans ce laboratoire ? Quelque-chose avait dû mal tourner, à coup sûr, pour qu'une telle bête se retrouve ainsi en liberté ...

Comme pour répondre à sa question, un homme vêtu d'une blouse blanche les rejoignit devant la porte, visiblement essoufflé.

— Huff, huff ... ... Ouf ... Ah, vous l'avez eu ! Merci beaucoup ...

Il avait le visage carré, encadré par des cheveux bruns et une courte barbe. Avec son t-shirt, son bermuda et ses sandales, il donnait plutôt l'air d'être d'un explorateur, ce que sa blouse déchirée n'arrangeait pas.
Arno ne l'avait vu que deux ou trois fois dans des ouvrages scientifiques, en photo, mais il fit rapidement le lien et reconnut l'homme qui se tenait devant eux, mains sur les genoux, essayant de retrouver son souffle.

— Professeur Séko ? s'avança-t-il.
— Ah ... Et vous deux, vous devez être ... Arno ... et Sebii ...

Le professeur Séko, haletant, indiqua tour à tour les jeunes garçons.

— C'est ça, confirma Arno.
— On dirait que vous filez un mauvais coton.
— Ah, ça ... Tu peux le dire, mon garçon. Décidément, je n'ai pas la cote avec les Medhyéna. Je venais de capturer celui-là pour mes recherches, et au moment de la faire sortir, le bougre n'a plus daigné m'écouter !
— C'est ... C'était le vôtre ??

Sebii déglutit avec un air confus. Après tout, le vol de Pokémon était considéré comme un crime grave. Et quand bien même les accidents arrivaient, les dresseurs étaient méfiants et voyaient les « vols accidentels » d'un très mauvais œil.

— Oh, ne t'en fais pas ! le rassura Séko avec un geste de la main. Les Medhyéna courent pratiquement les rues, ici. Tu peux bien le garder. Peut-être que toi, il voudra bien t'obéir ...

Rasséréné, Sebii considéra un moment son nouveau compagnon, qui dormait dans sa nouvelle Pokéball, et se dit que de toute façon, avec la facilité qu'il avait eu à le capturer, ce petit Medhyéna ne lui poserait pas de problème.

— Mais c'est qu'il fait déjà nuit, ma parole ! s'écria soudainement le professeur. J'ai intérêt à rentrer vite fait, ou ma femme va me passer un savon.

Visiblement, le professeur Séko n'avait pas vu le temps passer dans son laboratoire.
Parti pour aller ranger son lieu de travail – sans dessus dessous après l'incident avec Medhyéna – il se retourna vers les deux garçons.

— Pourquoi ne viendriez-vous pas manger chez nous, ce soir ? A cette heure, le centre Pokémon est fermé depuis un moment. Vous pouvez également passer la nuit, si vous ne voulez pas dormir à la belle étoile.
— Ah ? On ... on ne voudrait pas s'imposer.
— Le professeur Bibacier disait que vous aviez des choses à nous dire !

Arno regarda Sebii avec un léger dépit. Est-ce qu'il pouvait faire preuve d'un peu de politesse, au moins ? D'ailleurs, il était sans doute plus préoccupé par les informations du professeur Séko que par le fait qu'ils risquaient de se retrouver sans toit pour la nuit ...

— Oui, c'est vrai. Nous aurons tout le temps d'en discuter dans la soirée. Et puis, cela nous ferait plaisir. Avec ma fille qui vagabonde dans la nature depuis des mois, on n'a pas souvent l'occasion d'avoir du monde à la maison !

Arno et Sebii finirent par accepter l'invitation du professeur.
Ils se retrouvèrent quelque temps plus tard chez ce dernier, assis à la table de la salle à manger.

Sebii passa la majeure partie du repas dans une conversation animée avec Séko. Ce dernier, spécialiste des habitats et des modes de vie des Pokémon sauvages, passait en revue les environnements multiples coexistant à Hoenn ; Sebii buvait ses paroles, s'extasiant sur le nombre impressionnant de Pokémon qui n'attendaient qu'à être capturés.

L'épouse du professeur et Arno, un peu à l'écart de la conversation, dégustaient le délicieux repas que la charmante dame avait concocté. Au retour de son mari, cette dernière avait accueilli les garçons avec une extrême gentillesse, et avait mis les petits plats dans les grands pour faire plaisir à leurs jeunes invités.

Les yeux rivés sur une copieuse assiette de rôti au miel et de patates douces, Arno écoutait discrètement les propos de Séko, ne perdant pas une miette de ce qu'il racontait. L'adolescent avait lu un exemplaire d' « Éthologie des Pokémon : Multiplicité des modes de vie » écrit par le professeur – pouvoir entendre l'auteur-même de ce bel ouvrage palabrer sur la vie des Pokémon dans leur état naturel était une sorte de privilège !

— Pour en venir au fond de l'affaire, dit finalement le professeur, j'aimerais vous confier des Pokémon.

Un coup de tonnerre n'aurait pas fait plus d'effet à ce moment de la conversation.
Arno leva brusquement les yeux de son assiette, et Sebii en oublia carrément la sienne, qui était encore à moitié pleine.

— Le jeune Bibacier m'a assuré que vous aviez du potentiel, et il serait intéressant de voir comment ces Pokémon se développeront à vos côtés.

Joignant le geste à la parole, le professeur présenta deux Pokéball aux garçons – ce qui lui valut un regard noir de la part de sa femme, qui aurait préféré que les objets maculés de terre et de poussière ne se promènent pas au-dessus de sa table.

Arno fronça les sourcils, interloqué.

Sebii avait effectivement beaucoup de potentiel en tant que dresseur de Pokémon. Il ne comptait plus le nombre d'adversaires que son ami avait battu à plate couture à Wénora, lors de compétitions junior, et avec Archimède pour seul allié de bataille ! Personne chez eux ne doutait de ses capacités.
Mais lui ? Certes, il ne se débrouillait pas trop mal en combat, et faisait de son mieux pour élever Moonlight, mais il n'aurait jamais eu la prétention de penser qu'il possédait un quelconque « talent » pour le dressage, contrairement à d'autres.
Après tout, n'était-ce pas une des raisons pour lesquelles qu'il avait préféré au dressage les études aux côtés du professeur Bibacier ?

À côté de lui, Sebii regardait avec des yeux pétillants la Pokéball que venait de lui remettre le professeur Séko. Arno observa l'objet du coin de l'œil, et reconnut à travers la coque crasseuse de la balle la forme distinctive d'un Gobou ; l'autre Pokéball contenait un Poussifeu.

— Vous voulez nous donner des Pokémon aussi rares ?!

Arno ne put cacher sa surprise. Il reçut pour seule réponse un silence interrogateur. Dérouté par le manque de méfiance du professeur, il ne put s'empêcher de renchérir :

— Deux dresseurs viennent vous voir et vous leur donnez un Gobou et un Poussifeu, sans même rien savoir sur eux ?
— Le professeur Bibacier me vous a fortement recommandé, répondit seulement Séko.
— Le professeur Bibacier n'est pas une autorité que l'on doit croire au pied de la lettre ! protesta le garçon avec véhémence.

Arno sentit sur lui les regards de madame Séko, qui ne saisissait pas vraiment la raison de son emportement, et de Sebii, qui suivait la scène d'un œil amusé. Le professeur Séko rétorqua avec calme :

— Bibacier est intelligent, et extrêmement perceptif pour son âge ! Il sait cerner les gens mieux que quiconque ; j'ai eu l'occasion de m'en rendre compte moi-même. C'est un homme digne de confiance, et je le prends sur parole lorsqu'il affirme qu'il croit en vos capacités.

L'adolescent se rendait bien compte que le professeur avait parlé en toute franchise. Aussi, lorsque celui-ci lui tendit de nouveau la Pokéball de Poussifeu avec insistance, il ne parvint pas à opposer de nouvel argument, et accepta le Pokémon sans plus de questions.

En son for intérieur, il savait que le professeur Bibacier s'était trompé : il n'avait pas de « potentiel » ou de « talent » pour le dressage, et ce Poussifeu aurait dû revenir à un dresseur plus compétent. Il se promit d'éclaircir ce point avec lui plus tard.

Le garçon adressa un regard à Sebii, qui lui renvoya un soupir tout en haussant les épaules. Puis il se dépêcha de finir son assiette, alors que madame Séko apportait le dessert.




Après le repas, Arno passa de longues minutes assis sur son matelas.
Les Séko avaient proposé aux garçons de dormir dans la chambre de leur fille, inoccupée depuis plusieurs mois – tout en leur interdisant toute fouille intempestive. Madame Séko avait eu la gentillesse de sortir un futon afin que les deux amis puissent dormir confortablement.

Pendant que Sebii, au rez de chaussée, jouait aux échecs avec le professeur Séko – le seul jeu auquel il perdait la majeure partie du temps – Arno s'affairait à entrer quelques informations personnelles dans l'Indexon.

Apparemment, l'appareil tenait plus du journal de bord ultra-sophistiqué que d'une encyclopédie ; chaque nouvelle entrée ajoutée à la main était signée numériquement, datée et archivée dans la section appropriée. L'Indexon comprenait par défaut les sections « Index Pokémon » et « Localités », mais il semblait possible de les renommer, voire d'en créer de nouvelles.

Arno termina d'écrire une série de notes sur Medhyéna – le clapet inférieur de l'Indexon était doté d'un petit clavier alphanumérique très pratique – et l'enregistra. L'écran du clapet supérieur lui demanda s'il souhaitait ajouter l'estampille « Vu » à la note. Arno confirma, et la fiche fut tamponnée d'un petit sceau vert, avant d'être rangée dans la section « Index ».

Intrigué par les possibilités qui s'offraient à lui, le garçon parcourut le large menu d'aide – truffé de blagues de mauvaise qualité qu'il devait sans aucun doute au professeur Bibacier – afin d'en apprendre plus sur le système d'archivage.

En pleine lecture, il entendit la porte de la chambre s'ouvrir et Sebii se laisser tomber sur le lit derrière lui.

— Punaise, je m'attendais pas à ce qu'il soit aussi fort aux échecs ! Aaaaahnn !! Un de ces jours il faudra que tu m'apprennes à jouer correctement.
— Je t'ai déjà « appris » cinq fois ! lui rappela Arno. Fais-toi une raison, tu ne peux pas être bon dans tous les domaines, et les jeux de stratégie, ce n'est pas pour toi.
— Je suis un as de la stratégie ! C'est juste que ce jeu est trop lent. Moi, c'est dans le feu de l'action que mon génie s'exprime ...

Pour se changer les idées de cette défaite, il sortit de sa poche la Pokéball du Gobou qu'il avait reçu plus tôt, et la contempla en fredonnant une mélodie. Arno remarqua que, contrairement à lui, Sebii n'avait pas pris la peine de nettoyer sa Pokéball, qui était encore couverte de poussière. Le connaissant, la balle de métal ne risquait pas de briller de sitôt.

— Tu sais, tu devrais arrêter de te rabaisser, finit par dire son ami. Je pense que Séko a raison : si le professeur veut que tu t'occupes de ce Poussifeu, c'est qu'il croit que tu est capable de te battre.

Arno tourna la tête et observa le garçon blond, les sourcils froncés.

— Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ?

Ignorant sa contestation, Sebii se redressa et ajouta :

— De toute manière, on a fait un marché, tu te souviens ? Si à un moment nos objectifs divergent trop et que notre rythme de voyage en pâtit--
— On se sépare et on fait bande à part jusqu'à Éternara. Je n'ai pas oublié, c'est même moi qui te l'ai proposé ... ... ... ... Mais je vois ce que tu veux dire ; si je veux pouvoir me débrouiller, il faut que je me constitue une équipe de Pokémon moi aussi ...

Sebii avait raison sur ce point. Peu importe qu'il soit bon ou mauvais, Arno allait devoir s'entraîner s'il voulait remplir sa « mission » par ses propres moyens. Qui savait quels Pokémon ils allaient bien pouvoir croiser sur leur route ? Le moment venu, il devrait pouvoir se défendre d'un éventuel danger.
Et il ne comptait pas se reposer sur Sebii éternellement.

Le garçon blond sourit avec satisfaction.

— On pourra commencer à attraper des Pokémon sur le chemin pour Rosyères. Je suis sûr qu'on va y trouver des espèces super rares ! Au fait, on prend quelle route une fois arrivés là-bas, finalement ?
— Heu ... hésita Arno. En fait, j'ai déjà un itinéraire en tête, mais je dois encore vérifier quelques petites choses avant ... Bref, on verra ça demain, plutôt, éluda-t-il.
— Hm ? Hn.

Sebii céda assez facilement, à la grande surprise d'Arno, qui s'attendait à le voir bouder encore une fois en arguant qu'ils allaient perdre du temps à arrêter leur chemin de voyage. Au lieu de cela, il se mit à fouiller son sac frénétiquement, trop excité à l'idée d'enfin commencer le voyage pour venir se plaindre.
Arno, lui, sentait ses yeux se fermer d'eux-mêmes.

Après un long bâillement, il chercha quelques instants dans l'Indexon pour trouver la commande d'arrêt de l'appareil. Le menu coloré laissa place à un petit « bye bye » en lettres bleues, qui s'éteignirent doucement dans l'écran noir de nuit.


BR1-02.PARTNERS/fin