Un bouleversement dans ma vie
Ma famille je l'adore, papa maman sont si gentils avec moi : ils me laissent tranquille et ça c'est pas donné à tout le monde.
J'ai des amis dont leur parents n'arrêtent pas de leur dire de s'occuper de leur futur : si ils vont être dresseur, éleveur, coordinateur, scientifique...bref quelle voie ils vont choisir.
Alors que moi, c'est la routine, ils me fichent la paix et ça me convient.
Je sais qu'à mon âge je devrais peut-être m'inquiéter sur mon avenir mais bon j'ai pas trop la tête à ça.
Dans ma famille il y a Paul, c'est mon grand frère, il a 19 ans et a choisi d'être dresseur.
Il se débrouille pas mal, il est revenu à la maison après avoir rapporté les trois premiers badges de Kanto.
Il est sympa avec moi sauf qu'il n'arrête pas de me questionner sur mon avenir ...
Alors moi, je lui répond que je ne sais pas...c'est vrai quoi ! Je n'en sais rien, lui il me dit de prendre une voie de dresseur ou tout ce qui tourne autour des pokemon ...mais moi je n'aime pas élever des pokemon, j'aime bien les voir mais de loin.
Tout le monde me demande pourquoi, je leur répond que je me débrouille très bien sans eux.
J'avais déjà essayé d'enseigner une attaque à un pokemon, c'était un carapuce et je lui avais demandé de lancer une attaque bulle d'eau. Résultat, je ne vous dis pas où on atterrit les bulles ...
C'était décidé, à partir de ce jour, je n'en voulais pas et mon choix était définitif !
Mon frère, lui, a trois pokemon, dont je ne me souviens même plus les noms.
En ce moment même, ils étaient dans un centre de repos.
Mes amis ont un pokemon chacun mais je ne les envie pas.
A la maison on en a trois de compagnie qui appartiennent à mes parents : un M.Mime qui s'occupe des tâches ménagères, un Caninos qui appartient à mon père et un Goupix qui appartient à ma mère.
Je les adore mais si on me proposait d'en prendre un, ce serait un non catégorique.
Il y a quelques jours de cela, la team Rocket avait réclamé des avances financières à chaque grande agglomération de Kanto pour pouvoir poursuivre une recherche scientifique dont j'ignorais le but.
Jadielle avait refusé la demande, je ne sais pas si d'autres villes l'ont fait mais en tout cas demander de l'argent comme ça était assez louche.
On entendit plus parler de cette affaire heureusement.
Un samedi alors que moi et mon frère préparâmes une salade avec M.Mime pour faire la surprise aux parents, un «boum» retentit.
Le sol trembla, la maison trembla, tout tremblait. Mon frère et moi terrifiés, allâmes se réfugier au sous-sol, suivit de M.Mime quand plusieurs « boum » retentirent à nouveau.
Je voulais prévenir papa maman mais Paul me rattrapa par le col.
Pris de peur, je m'évanouie laissant place à des images floues.
Quelques temps après, je sentis une douleur sur ma joue. C'était mon frère qui me tapotait la tête pour que je me réveille.
- Aïe ! Criais-je.
- C'est catastrophique, on entendait plusieurs choses qui tombaient, dit Paul excité. Je n'ose pas aller voir en haut.
Je ne savais pas quoi dire, tout ce que je savais c'était que je tremblais à un point que je commençais à avoir froid.
Mon frère monta les escaliers, hésita puis il ouvrit la porte. Je me rapprochai à mon tour, suivit de Mr.Mime qui restait silencieux.
Arrivé au rez-de-chaussée, on pouvait apercevoir le bazar dans tous ses états : un fauteuil était complètement retourné, le piano était recouvert de poussière, chaque chose était renversée ou retournée.
Je suivais mon frère avec distance en regardant le désastre quand en marchant, je reconnus le lit de papa maman.
- Paul, Paul ! criais-je. Regarde !
Paul arriva, il s'approcha du meuble. Je vis sur ses joues une goutte qui glissa sur sa peau.
- Pourquoi pleures-tu ? lui demandai-je.
Il renifla puis me répondit.
- Papa Maman...ils,ils...ils étaient dans ce lit !
Je regardai au dessus de moi et en effet le plafond avait croulé, le ciel était visible.
C'est à cet instant que je me rendis compte que je ne les aurais plus près de moi.
Qu'ils ne seraient plus là pour me rassurer, pour me soutenir, pour m'apporter leurs connaissances et leur amour envers moi.
Je ne pouvais arrêter mes larmes, ce sentiment de désarroi et d'impuissance s'évadaient de mon corps.
Mon frère me prit dans ses bras et me serra contre lui, on était à présent seul.
Un homme frappa à la porte, ou plutôt ce qu'il en restait.
Paul s'essuya les yeux avec sa manche et alla ouvrir.
- Bonjour, dit le monsieur.
Mon frère répondit d'un hochement de tête.
- Je m'occupe de vérifier les états de chaque maison. Vu ce qu'il vient de se passer je dois faire une inspection, puis-je voir vos parents s'il vous plaît ?
- J'ai plus de parents, balbutia Paul. Ils sont...
Il leva la tête regardant le ciel dégagé comme si il ne pouvait pas prononcer un mot précis.
- Ils sont morts lors du bombardement ?
- Oui ...
- Bon, dit l'homme, suivez-moi, je vais vous emmener à la mairie.
Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes à la mairie.
C'est le maire de Jadielle en personne qui se chargea de nous.
- Et bien pour commencer, je suis sincèrement et profondément désolé pour ce qu'il vient de vous arriver, dit-il. Vous êtes maintenant orphelins, c'est le cas de le dire, j'appellerai votre famille pour leur demander si ils seront enterrés ou incinérés.
En parlant de famille, maintenant que vous êtes seuls, il vous faut un logement, alors où est-ce que vous avez des proches ?
Mon frère réfléchit et la manière dont le maire s'adressait à nous m'énervait de plus en plus.
Parler de nos parents comme de vulgaires dossier à classer...je lui aurais bien planter sa statuette en or massif du Zimbabwe là où je pensais !
- Hum ...nous avons une tante à Parmanie ...
- Voilà la solution !
- Mais ne nous la connaissons pas vraiment ...
- Allez donc la rejoindre, vous êtes sûrement sa seule famille encore en vie actuellement !
Non mais n'importe quoi celui-là ! Il ne connaissait rien de nous et ce dont il avait le plus envie était de se débarrasser au plus vite de notre cas pour fumer son vieux cigare périmé !
- Nous sommes obligés de partir maintenant ?
- Bien sûr, il n'y a pas de temps à perdre, allez chercher le maximum de choses utiles dans votre, euh ... maison, termina le maire dévorant du regard sa boîte de cigares faite de papyrus maliens séchés.
Une fois arrivé aux restes de notre maison je posai une question à Paul.
- On y va en voiture là-bas ?
- Certainement pas, on a pas d'argent, on a que nos pieds.
Moi qui voulais ne pas me fatiguer, loupé !
Paul vint vers moi. Il me montra deux pokéballs.
- Alors lequel tu prends ?
Je rêve ou quoi. Il me propose des pokemon et en plus ceux de papa maman !
- Non merci, répondis-je sèchement.
- Tu n'as pas le choix, il t'en faut un maintenant ! Il va t'être utile !
- Mais j'en veux pas de ces monstres, je sais pas comment on s'en sert !
- Allez ! me cria t-il.
Je n'avais pas le choix il fallait que j'en prenne un.
- Bon de toute façon je vois pas pourquoi je te demande, dit-il.
Il prit le Caninos et me laissa Goupix. Je rangeai la petite pokeball dans ma poche, ensuite chacun partit dans sa chambre. Je pris un sac à dos, mis des affaires dedans et repartis dans les ruines du salon.
Mon frère arriva chargé.
- J'ai trouvé deux sacs de couchage, as-tu pris le nécessaire ?
- Oui, quelques changes.
- Très bien, il est temps d'y aller alors, fit Paul en expirant.
Cela me faisait mal au coeur de quitter ma maison, toute mon enfance résidait ici et la quitter changerait à jamais ma vie.
Paul essayait de cacher ses émotions mais je savais qu'au fond de lui la tristesse l'emportait et je ne cachai pas que moi non plus, j'aurais du mal à oublier et j'en aurais toujours car ceci est inoubliable.