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» Auteur : Red-Moon - Voir le profil
» Créé le 12/07/2014 à 18:02
» Dernière mise à jour le 12/07/2014 à 18:02

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Chapitre 1 : Deux ans plus tard
Pour tout décor, une pièce sombre, uniquement éclairée par une timide ampoule, suspendue au plafond. La couleur de quelques graffitis, ornant les murs sales, apportaient une faible chaleur à la scène. Au milieu, deux hommes face à face. L'un était maigre, vêtu d'une chemise aussi grise qu'il aurait pu se confondre avec de la cendre. L'autre homme était un peu plus gros, une moustache grise tombait tristement sur ses bas-joues, il semblait en bien meilleure santé. À sa droite, il un petit bouton d'alarme. Les deux se regardèrent un instant, puis le gros prit la parole :

- Dites moi, d'où vous vient cette aversion profonde pour les pokémon ?
- Je n'ai rien à dire, je vous le répète.
- Il doit bien y avoir quelque chose. Vous avez commis tant de crimes, au sein de la Team Plasma.
- Je n'ai jamais rejoint l'organisation pour servir les projets de ce, soit disant, Seigneur ! Lui, il voulait un bel avenir pour les pokémon, en les séparant des dresseurs. Moi, je ne souhaite que leur souffrance !

L'homme bien portant ordonna au maigre de se rasseoir et de se calmer. L'autre repris sa place, mais ses poings étaient toujours serrés. Dans ses yeux de loup semblait percer une lueur de rage, puis, elle fit place à un regard vide.

- Au moins, nous avions un point commun avec N. Nous voulions la liberté et aujourd'hui, je la veux plus que tout. Est-ce bien juste d'enfermer un homme de la sorte ? N'ais-je pas déjà payé mes actions ? Répondez moi !
- Il faut vous calmer, dit le gros d'une voix calme. Asseyez vous, monsieur.

Mais l'homme maigre restait debout, les poings toujours serrés. Tout à coup, il sauta sur le docteur et feignit de l'étrangler.

- Ouvrez moi la porte ! Je veux sortir !

Le docteur avançait le bras vers le bouton d'alarme, mais le prisonnier l'en empêcha, d'une poigne redoutable. Il enfonça son autre main dans une poche de la blouse blanche et en sortit une petite clé. Comme une tornade, il ouvrit la porte de la pièce et s'enfuit. Le temps de se relever, confus, le docteur pressa le bouton d'alarme. Une sonnerie stridente retentit dans tout le bâtiment.

Les portes se fermaient, une à une, mais le prisonnier se faufila à chaque fois. Il assena, malgré le manque de nourriture et la fatigue, de puissants coups de pied aux gardes qu'il croisait. L'homme avançait dans les couloirs, sans vraiment savoir où aller, lorsqu'au détour d'un croisement, où il fut piégé. Six gardes se trouvaient autour de lui. Comment faire ? En levant la tête, il aperçut un conduit de ventilation. Il rassembla toute son énergie et sauta. Le prisonnier retira la lourde grille à la hâte. Elle assomma trois gardes en tombant sur le sol mais le reste des hommes se lancèrent à sa poursuite, à travers les conduits.

- Il ne faut pas qu'il s'échappe !

Les sens du prisonnier s'éveillèrent. Il posa son regard sur le moindre carrefour, sur la moindre grille qui lui permettrait de semer ses assaillants. Les cris des hommes se rapprochèrent, il fallait faire vite. Il y avait une grille à proximité. Il s'en saisit et sauta sans même réfléchir, mais il était déjà trop tard. Les gardes l'avaient aperçu et ils se dirigeaient vers la pièce. Bondissant à leur tour, ils atterrirent dans un endroit particulièrement sombre.
Leurs yeux s'habituèrent peu à peu à leur environnement. Ils distinguaient à présent une multitude de boutons et d'écrans. Au fond, de hauts tubes étaient positionnés verticalement. Ils étaient vides, mais du liquide coulait encore de leur socle. Le carrelage, déjà fendu, se brisait sous les pas des gardes. C'est alors qu'ils reconnurent le symbole, dessiné sur une machine. Ils s'arrêtèrent et l'un d'eux dit :

- Ça alors, nous sommes dans l'ancien laboratoire !
- De quoi parles-tu ? Questionna un second garde.
- Il a raison, ajouta le troisième. Tu n'étais pas encore là, à l'époque, mais ce laboratoire est aussi vieux qu'Arceus ! À l'époque, je crois qu'on y pratiquait des expériences sur des Métamorph.
- Quel était le but de ces expériences ?
- Personne ne l'a jamais su. L'accès était strictement interdit, et on raconte qu'on faisait subir des traitements peu recommandables aux intrus. Je me souviens avoir entendu des cris horribles.
- Ce laboratoire n'est plus en service depuis longtemps, repris le premier garde. La pièce a été condamnée.
- Et, dit le second garde, quelqu'un ne pourrait-il pas venir cambrioler les recherches ?
- Quelles recherches ? Tout a disparu depuis longtemps ! Les papiers ont été brûlés, et les membres de la Team Plasma sont tous enfermés ici !
- Ah, bien, bien, fit le second garde.
- C'est pas tout ça, intervint le premier garde, mais on a un prisonnier à retrouver ! Il est sûrement caché ici.
- Oui ! Enchaînaient les deux autres.
- Gobou, à toi de jouer ! Lança le deuxième garde.

La Pokeball fit un petit « tac » en rebondissant sur le sol. L'ombre blanche de Gobou se matérialisa, puis le pokémon apparut.

- Sers toi de ton flair, Gobou. Il faut retrouver cet homme !

Le prisonnier était caché derrière l'un des tubes vides. L'histoire de ce laboratoire ne lui avait fait ni chaud ni froid. Son cœur battait la chamade. Il se promit de ne jamais retourner en cellule et se repliait d'avantage sur lui-même. Ses mains et ses pieds baignaient dans le liquide, cela le dégoûta, il fit son possible pour ne pas vomir.

Gobou flairait toujours. Soudain, il se rapprocha dangereusement du prisonnier. L'homme s'efforçait d'être le plus discret possible, mais le pokémon s'approchait encore. Il avait toujours détesté ces petites bestioles et il n'accepterait pas que l'une d'entre elle gâche ses chances d'accéder à la liberté. À quelques centimètres de lui, n'y tenant plus, le prisonnier aspergea Gobou de liquide en lui ordonnant de s'en aller. La peur atteint son paroxysme. Il pensait être découvert, mais le Pokemon changea de direction. Les gardes, pensant qu'il n'y avait plus rien à voir, reprirent le chemin du conduit d'aération. Ils chercheraient ce détenu toute la journée, s'il le fallait.

Au départ des gardes, le prisonnier s'assis et poussa un grand soupir de soulagement. Il resterait ici, le temps que les hommes finissent leur ronde dans les conduits, puis, il regagnerait l'extérieur par ce même labyrinthe. Un sentiment de joie l'envahit. Après deux années enfermé, il serait enfin libre. Au fond de lui, il était impatient de reprendre ses activités contre les pokémon. Il avait été arrêté lors d'une mission, au sein de la désormais ex Team Plasma, dont il était devenu un membre éminent. Depuis le jour de son enfermement, il ne cessait de penser à la vie extérieure et il se demandait, parfois, si le Seigneur N pensait encore à lui.

Le prisonnier n'avait pas bougé. Le laboratoire était vide à présent et les bruits des gardes ne se faisaient plus entendre, dans le conduit de ventilation. Pourtant, l'homme demeurait immobile, assis, replié comme un fœtus, dans ce liquide immonde. Il se décida enfin à poursuivre son évasion. Il voulut se lever, mais découvrit que son corps ne répondait plus. En vain, il tentait d'agiter ses bras. La panique l'envahit.
- Reste calme, se dit-il pour lui-même, reste calme.
Il pensa un instant être cloué au sol. Que le liquide agisse comme de la colle était bien probable, mais il rejeta l'idée d'être coincé pour toujours dans ce trou sombre et abandonné. Il agitait tout son corps, frénétiquement, se débattant encore et encore.
- Ce n'est pas possible !
L'homme ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il avait de plus en plus de difficulté à contrôler ses mouvements. Les notions du temps et de l'espace s'évaporèrent. Le noir total eut bientôt raison de lui.

À son réveil, le prisonnier se sentait différent. Le manque de sommeil, accumulé pendant deux années, avait, semble-t-il, disparu. Combien de temps avait-il dormi ? Quelle heure était-il maintenant ? Il vagabondait dans les brumes de son esprit lorsque, soudain, une vision s'imposait à lui avec la violence d'un éclair. L'évasion ! Il se rappela de ce qu'il s'était passé avant qu'il ne s'endorme. Son corps lui répondait de nouveau. Cependant, il ne reconnut aucune de ses facultés. Sa vue était, semble-t-il, la même. Ses membres, par contre, étaient devenus plus petits. À la place des mains lui avaient poussé des pattes. Lorsqu'il touchait ses joues, il se rendit compte que son visage, lui aussi, avait changé. L'anxiété fut plus forte, mais il n'eut pas le temps de ce poser de questions. Il fallait fuit, et vite. Le prisonnier fit quelques pas afin de s'habituer à son nouveau corps. Une fois sa raison pleinement recouvrée, il sauta de caisses en caisses, puis dans le conduit de ventilation.
Devenu plus petit, il lui était à présent aisé de se déplacer dans cet espace réduit. Bientôt, il reconnut la douceur de l'air frais. Il accélérait le pas, esquissant un sourire. Placé sur la grille, seul et dernier obstacle à sa libération, le prisonnier tournais la tête et pensait une dernière fois à l'endroit où il avait payé pour ses crimes. Plus rien ne l'arrêterait désormais. Il chargea contre la grille qu'il n'eut aucun mal à faire tomber. Les herbes hautes, en contrebas, amortirent la chute et le métal ne fit quasiment aucun bruit. Le prisonnier atterrit dans la cour extérieure du bâtiment.
Profitant de sa petite taille, il se faufilait dans les herbes, s'arrêtant au passage des gardes. Son cœur battait fort tant il fut proche de la liberté. Cependant, il se figea lorsque retentirent les sonneries stridentes et que sortirent tous les gardes. Manifestement, son absence avait été remarquée. Une patrouille passait :
- Il n'ira pas bien loin, nous le rattraperons !
Le prisonnier crut un instant que son cœur l'empêcherait d'avancer. Il progressait tant bien que mal, toujours caché dans l'herbe. En creusant un tunnel, il pénétra enfin à l'extérieur des barbelés. Il couru tant que ses petites jambes lui en donnaient les moyens. Plus jamais il ne reverrait cet endroit, plus jamais !