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Une radio, un pendentif et une tablette de chocolat. de TheMizuHanta



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» Auteur : TheMizuHanta - Voir le profil
» Créé le 28/06/2014 à 14:12
» Dernière mise à jour le 17/10/2014 à 20:48

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Chapitre 17: Une erreur fatale.
Clairière : 14h58

- C'est bon Anna, t'en as fait largement assez. T'es vraiment forte maintenant!

J'étais face à elle, au beau milieu de la clairière où j'entraînais ma Lucario. J'avais continué à utiliser l'exercice de poids aux diverses articulations pour un entraînement de puissance pure. Maintenant, elle pouvait porter sur elle trente kilos aux épaules ainsi qu'aux jambes, elle était donc capable de se battre avec 60 kilos sur elle. Je l'entendais à peine respirer plus fort que d'habitude, et la sueur était loin d'être abondante. Je me dirigeais rapidement vers mon sac pour lui donner de l'eau ainsi que quelques baies afin de profiter de quelques glucides. Elle me remercia chaudement avant de vider une bouteille d'un litre d'une traite ainsi qu'avoir avalé trois baies Oran tout rond. Pendant ce temps, je lui épongeais doucement le front ainsi que le dos pour éviter l'humidité. J'avais plus l'impression que c'était le soleil de plomb au dessus de nos têtes qui la faisait suer, et non mon entraînement. Ce soleil de 24 juin cognait vraiment fort, je me sentais presque fautif de la faire travailler dans de pareilles conditions. Elle me coupa directement dans mes pensées, comme à son habitude :

- C'est moi qui a choisi entraîner aujourd'hui. Pas ta faute.
- Je t'ai déjà demandé de ne pas fouiller dans mon esprit Anna, c'est un peu énervant.
- Pardon Rode... S'excusa t elle en baissant les yeux, l'air vraiment désolé.
- C'est pas grave, de toute façons, tu ne peux pas y faire grand chose...

D'après les livres que j'avais trouvé à propos de son espèce, une légende dit qu'un Lucario restera toujours aux côtés de son maître, de la vie à la mort. Il sera son complément, ne feront qu'un une fois ensemble. J'en avais conclu que même contre sa volonté, elle entendra presque toujours mes pensées. Il faudra donc y faire avec, j'espère que j'arriverais à barricader mon esprit un jour, ça pourrait être utile.
Je proposais ensuite à mon Pokémon de se reposer sous l'arbre central de ce grand espace. L'ombre que propose ce grand chêne permettra à Anna de ne pas risquer une insolation, il ne devait rien lui arriver. Une petite musique calme se jouait en fond, ma radio reçue à Noël était en marche. Je l'utilisais très souvent, c'était presque devenu une habitude de l'allumer. Elle doit se porter dans les meilleures conditions possible, tout simplement car cela devait se passer ainsi. Pour que mon objectif se réalise, mon plan doit se dérouler sans accrocs. Il fallait prendre en compte tellement de variables, prévoir des chiffres qui risquaient d'être faussés au moindre détail. J'étais confiant et en même temps redoutait de la fiabilité de mes prévisions, j'avais envie de tout revoir à chaque fois. Je ne savais même pas si la première étape allait être franchie, et elle était indispensable. Je n'arrivais plus à savoir à quoi je devais penser, et Anna m'en tira rapidement :

- Quelque chose va pas ? Tu... Es préoccupé...
- Hein ? Ah... Non, tout va bien, tu n'as pas à t'en faire.
- Et si tu ouvrais la lettre ? Toi pas touché depuis matin...

J'avais rapidement comprit de quoi elle voulait parler, je jetais machinalement un regard vers mon sac posé à côté d'elle. Le petit coin de l'enveloppe dépassait de la poche avant. Ce circulaire officiel venait de l'académie de Sinnoh, il y avait dedans un message précis, ou plutôt deux issues possible.
Soit à l'intérieur il s'y trouvait un diplôme certifiant ma réussite à l'examen commun. Il y aura à l'intérieur mes notes à chaque épreuve, la mention ainsi qu'une carte dresseur étudiant pour pouvoir faire mon voyage initiatique. Soit il y le deuxième cas, où dans cette enveloppe se tiendra une invitation, celle réunissant les 50 lauréats ayant obtenu le plus grand résultat. Il fallait à tout prix que je rentre dans cette deuxième catégorie, celle des meilleurs. Celui qui aura gagné le meilleur pourcentage de réussite aura le droit à une entrevue avec le célèbre professeur Sorbier, un Pokédex de sa main ainsi qu'une prime de 200 000Pokédollard. Je devais avoir tout ceci pour espérer passer à l'étape suivante.
Sans que je ne le remarque, j'avais déjà ce bout de papier entre les mains. Elle avait une masse étrangement conséquente, était ce dû à la pression ? Probablement. Je n'arrivais pas à ordonner à mes doigts d'ouvrir ce fichu truc que je tenais entre mes doigts. L'enveloppe tremblait, non, tout mon corps tremblait de l'intérieur, j'avais trop peur. J'avais trop peur qu'il y ait à l'intérieur seulement les résultats. J'avais peur que tout ce que j'avais fait durant cette année ait servi à rien, toutes ces journées entières à réviser, apprendre, faire des exercices, lire, écrire, appliquer. C'était trop dur, je n'arrivais pas à soutenir ce poids qui me tordait les entrailles, c'était insoutenable. Je serrais les dents, c'était tout ce que je pouvais faire, passer pour un lâche devant ma Pokémon. Je me sentais minable à cet instant. Elle me regardait d'un air interrogatif avec ses beaux yeux de velours, elle ne comprenait pas ce qu'il m'arrivait. Tout ce qui l'importait, c'était mon état, mes pensées, elle pensait toujours à moi avant elle. Elle avait toujours ce visage bienveillant, angélique, innocent. Elle me demanda, avec un peu de crainte dans sa voix :

- Va pas ? Tu problèmes ?
- Non c'est bon Anna... J'ai juste un peu peur de ce qu'il y a à l'intérieur.
- Pourquoi ? Tu vas avoir examen, mention très bien, tout bien.
- Oui, mais j'ai peur que ce n'est pas assez...
- Tu veux moi ouvrir ?
- Hein ?
- Ferme les yeux...

Je faisais ce qu'elle me demandait sans que je ne proteste. Je l'entendais se lever doucement, elle se tenait à quelques centimètres de moi. Je sentais ensuite l'enveloppe glisser entre mes doigts, que comptait elle en faire ? Je compris rapidement ses intentions quand je reconnus le bruit du papier qui se déchirait doucement. Elle comptait lire les résultats à ma place, elle avait sentit que je ne m'en sentais pas capable de le faire par moi même. Elle était tellement soucieuse de mon bien être, elle était comme un ange, pure. Elle était prête à me protéger de tout ce qui pouvait me faire du mal, même la peur de l'échec. Elle se mit à déplier le papier, prit un instant pour le lire dans sa tête, puis commença à me réciter le contenu.

- Monsieur Ward Rode, étudiant du lycée municipal d'Unionpolis. J'ai le plaisir de vous annan... Annoncer que vous êtes coridial... Cordialement invité à assister à la cérémonie de lauréat expten... Extemp...
- Exemplaire, c'est comme ça que ça se dit Anna.

J'avais maintenant ouvert les yeux, un grand sourire s'affichait sur mes lèvres. J'avais comprit que j'étais reçu à la cérémonie tant convoitée. Je faisais partie des cinquante plus prestigieux étudiants de la région, il va falloir être le meilleur. Anna s'était arrêtée de lire la feuille remplie de mots difficiles à lire. Elle me regardait avec un petit sourire, je sentais au fond de moi qu'elle était folle de joie, comment le savais je ? Aucune idée. Elle se jeta dans mes bras, elle me serrait fort dans les siens, en faisant attention à ce qu'elle ne me blesse pas, même si j'étais complètement guéri des évènements du mois dernier. Elle ne disait rien, elle ne faisait que rire doucement, je faisais de même, j'étais tellement ridicule il y a quelques instants. Elle avait l'air tellement rassurée de m'entendre aller mieux. Elle se penchait pour coller son oreille contre ma poitrine, elle avait cette habitude d'écouter mon cœur battre quand j'étais heureux. Elle avait maintenant la même taille que moi, c'est à dire à peu près un mètre et soixante quinze centimètres de haut.
Je m'asseyais doucement, le dos contre le tronc, tout en laissant la tête de ma Pokémon sur ma poitrine. Combien de temps resterais je ainsi ? Je ne sais pas, et de toutes façon, ce ne sera qu'un détail. Aujourd'hui était une trop belle journée pour que l'on fasse attention au temps qui passe. Je resterais ainsi, avec Anna dans mes bras, encore un moment si il le faut.

Clairière : 16h26

- Bon... Les affaires sont prêtes, il va falloir penser à rentrer, Jeanne va finir par chier une brique sinon.

J'avais rangé tout le matériel d'entraînement dans mon sac. Il n'y avait encore que la radio qui tournait toujours. Cette dernière marche avec des piles qui sont rechargeable via un petit panneau solaire au sommet de l'outil, c'était vraiment pratique. J'y avais rajouté une petite ficelle de façon à ce que je puisse l'attacher autour du cou ou sur mon sac, afin que j'ai les mains toujours libres. J'allais la prendre quand le programme musical s'arrêta pour une information capitale :

- Nous interrompons votre séquence pour annoncer un nouveau flash info : Le tueur en série connu sous le nom de la Lame Infinie a encore sévi. Nous avons retrouvé un cadavre dans la forêt de Vestigion, un symbole le représentant était sur sa jambe. Nous avons retrouvé une seconde personne en vie à ses côtés, elle est encore en état de choc mais son état présage un bon avenir. Nous vous rendons l'antenne, en nous excusant de la gêne occasionnée.

Avant même que la musique ne reprenne, j'avais laissé tomber mon sac à dos. J'avais déjà sortit mon carnet ainsi qu'un crayon pour recopier les informations encore fraîches dans ma mémoire. Tout pouvait m'être utile, que ce soit le lieu, la victime ou encore l'endroit où la marque a été appliquée. Une fois que tout avait été recopié avec soin, je tournais la tête vers Anna. Elle regardait tristement le sol, l'air désolée. J'essayais rapidement de la consoler :

- Tu n'y peux rien Anna, tu sais comme moi qui a fait ça...
- Oui mais... On sait même pas... Qui est mort.
- On verra ça à la télé ce soir, la police laissera forcément fuiter des infos.
- Pourquoi tu fais tout ça Rode ?
- Quoi ?
- A chaque fois que un mort arrive... Tu notes tous dans ce cahier... Pourquoi ?

Elle me fixait d'un air déterminé, elle ne me lâchera pas tant qu'elle n'aura pas eu ce qu'elle voudrait. J'avais vite compris, de toutes façon, il fallait qu'elle sache un jour ou un autre, autant que ça soit le plus vite possible. Je demandais à ma Pokémon de s'asseoir, elle s'exécuta immédiatement. Je pris une profonde inspiration, j'allais lui expliquer un bon nombre de choses, et jouer la franchise ne sera pas facile :

- Bon... Tu as apprit il y a plus d'un mois ce que j'ai vécu, n'est ce pas ?
- Oui... Je m'en souviens parfaitement.
- Et bien... Depuis que je suis sortis de l'hôpital où j'étais soigné, ma nouvelle vie commença. On a dû vendre la salle d'entraînement, et j'ai dû moi même relâcher les Pokémon de mon père.
- Tu as fait ça comment ?
- Dans les dernières volontés de mon père, il avait demandé à ce que je donne les Pokéball à ses compagnons respectifs et que je leur dise que « le contrat était rompu ». A leur regard, ils avaient directement comprit ce qu'il s'était passé. La Charmina s'agenouilla pour prier, la Shaofouine fondit en larmes dans les bras du Coatox, le Collossinge n'arrivait pas à le croire, il s'est énervé pour une énième fois. Ce qui me surprit le plus, c'était les deux derniers, le Simiabraz ainsi que l'Hariyama. Ils regardèrent leur réceptacle dans leur main longuement, sans rien dire. Tout à coup, ils l'écrasèrent dans leur main et s'en allèrent chacun de leur côté. Les autres avaient décidé de garder leur Pokéball, soit comme souvenir ou pour être avec un nouveau dresseur. Ils étaient finalement tous partis, il n'y avait plus rien qui appartenait à mon père à ce moment là.
- Et ensuite ?
- Des rumeurs se sont mit à se répandre. Beaucoup ont dit que c'est moi qui ai tué mon père alors que je n'avais que six ans. Personne ne croyait à ce que j'avais dis, tout le monde disait que je n'étais qu'un menteur. J'avais décidé de ne plus écouter personne, et c'est ainsi que tout le monde s'était éloigné de moi, sauf ma mère, ainsi que le Professeur Nikolaï qui avait détecté mes capacités de réflexion. Comme personne ne venait me voir ou me parlait, j'avais énormément de temps pour être seul. C'est à ce moment là que tout a commencé.
- Qu'est ce qui a commencé ?
- J'avais rapidement comprit que c'était la faute de cet assassin si j'avais une vie comme celle ci. Et comme tu le vois, même après plus de onze ans, les sois disantes forces de l'ordre n'arrivent pas à le coincer. Il passe toujours à travers les grosses mailles de leur filet. J'avais compris depuis bien longtemps qu'une seule personne serait capable de le retrouver, le seul qui ait survécu à ses folies meurtrières. J'ai donc élaboré une stratégie qui pourrait finir par une nouvelle rencontre avec lui.
- Mais... Tu...

Elle me regardait avec les yeux grands ouverts et la gueule entrouverte. Elle avait l'air de ne pas me comprendre, elle pensait sûrement que j'allais rester dans mon propre cocon. Elle avait l'air même attristée, j'avais même l'impression qu'elle me prenait pour un fou, je la comprenais parfaitement. De toutes façons, j'étais condamné à vivre, à suivre un sentier que personne n'a jamais suivit.
Je sortis de mon sac à dos une feuille de papier et je pris le crayon qui me servait pour mon carnet que je portais toujours sur moi. Je me mis à faire plusieurs dessins pour l'aider à comprendre, même si je savais pertinemment qu'elle me comprendrait.
Si on devait placer notre situation dans un jeu d'échec, je serais le roi et Anna la reine. On devra parcourir la région dans un voyage initiatique sous l'excuse de la tradition. Mais mes ambitions allaient beaucoup plus loin. Je vais devoir comme pour l'examen final sortir du lot. Il faudra frapper fort pour ensuite profiter d'une popularité gargantuesque, de cette façon, j'aurais probablement la possibilité de m'exprimer envers la région entière. En croisant les doigts, cet homme nommé Baptiste remarquera sûrement mon ascension, il saura immédiatement qui est le petit Rode Ward. Il ne peut pas oublier la première victime de ses méfaits, le petit garçon qu'il a abandonné devant son propre père mort. Il saura que je suis le porteur de la marque, de son propre sceau. C'est à ce moment là que la traque commencera, je sais qu'il voudra jouer avec moi. Je sais pertinemment qu'il a un plaisir à gagner sur toute la longueur, il fera tout pour me devancer. Il me laissera forcément des indices pour que je le poursuive. Je le sais car dans ce sens, et sûrement uniquement celui ci, je lui ressemble, j'ai horreur de perdre. Il faudra que je l'étale devant une défaite complète, qu'il comprenne par lui même que je suis bien au dessus de lui, c'est ainsi que j'aurais ma vengeance, que mon père puisse reposer en paix. Je pris un instant pour regarder Anna, elle fixait le papier remplit de crayonnages. Elle avait presque le regard vide, j'avais l'impression qu'elle était perdue. Je ne pouvais pas me permettre de la laisser ainsi :

- Je suis désolé, j'aurais dû t'en parler depuis longtemps. Je n'aurais jamais dû te cacher tout ceci alors que tu y es directement impliquée. J'espère qu'un jour tu...
- Je suis importante ?
- Quoi ?
- Je... Je suis indispensable dans tout... Ce que tu veux faire ?
- Oui, tu es celle qui me permettra de le retrouver. Tu es la clé de voûte de tout ce qui va arriver dans un futur très proche.
- Je... J'ai moi aussi... Caché quelque chose à toi.
- Ah bon ? Tu veux en parler ?
- A mon anniversaire... J'ai fait une promesse. Je veux te protéger.
- Ah bon ? C'est très gentil de ta part, ça me fait plaisir de voir que tu tiens autant à moi.
- Non... Je veux pas dire ça. J'ai un rêve, je veux un monde... Avec toi et moi. Et pour que tu sois avec moi... Il faut que cet homme disparaisse. Je resterais toujours à tes côtés, pour que notre monde existe un jour. Je me battrais jusqu'à ma mort, pour que nous puissions vivre dans ce monde ensemble si il le faut. C'est mon rêve le plus cher.
- Anna...

Elle avait perdu son regard vide, je sentais au fond de ses iris pourpres qu'elle ne plaisanterait jamais sur ce genre de choses. Elle me fixait avec l'air le plus sérieux que je n'ai jamais vu, et encore moins venant d'elle. Son regard dévia ensuite vers le sol, elle avait l'air carrément gênée maintenant, moi aussi sur le coup. Jamais je n'ai imaginé qu'elle pensait ça de moi, pas à une telle ampleur. Ce qui me choque le plus, c'est qu'elle soit allée au terme « jusqu'à la mort », c'était limite exagéré à mon goût. Elle devait avoir entendu ces pensées, car elle s'était enfouit le visage entre ses mains, elle avait maintenant honte. Elle tremblait, elle était terrifiée, ces émotions se répandaient dans mon corps, probablement à travers son aura. Elle souffrait, elle avait encore mal alors qu'elle venait de m'avouer ce qu'elle a toujours hésité à me dire. Ce n'est pas à elle d'endurer toutes ces souffrances, alors que j'avais failli la rabaisser à un simple outil dans mon plan. Je me sentais tellement stupide à ce moment là, et elle était en train de pleurer, encore une fois par ma faute. Il fallait que je fasse quelque chose.
Sans qu'elle ait le temps de réagir ou de faire quoi que ce soir, je collais sa tête contre mon torse. Elle s'était arrêtée de sangloter immédiatement, je sentais énormément de surprise dans son âme. Je caressais ses joues de façon à ce que ses larmes s'effacent, qu'elles ne reviennent plus jamais. Elle me demanda, avec sa voix coupée entre les sanglots et la surprise :

- Tu quoi fais ?
- Ca ne se voit pas ? Je m'occupe de toi.
- Pourquoi ?
- Parce que tu as mal, et que c'est de ma faute.
- Non Rode... Pas ta faute...
- Si, j'ai été vraiment con sur ce coup là... Maintenant respire calmement, je suis avec toi.
- Pas ta faute...
- Tu as toujours été là pour moi, et je ne l'avais jamais remarqué. Je ne me ferais plus avoir de cette façon. Je sais maintenant à quel point tu tiens à moi, je te promets qu'on vivra un jour dans le monde de tes rêves, il deviendra une réalité. Je ferais tout pour que ton rêve se réalise, parce que je suis ton dresseur, et que tu es mon Pokémon.
- Pas ta faute...

Elle continuait à me répéter la même chose, mais elle n'était plus triste du tout. Elle était maintenant apaisée, elle écoutait attentivement les battements de mon cœur. Je sais que maintenant elle allait pour le mieux, ça me rassurait et elle aussi apparemment. Je sentais son cœur battre plus lentement ainsi que sa respiration s'adoucir. Elle était maintenant parfaitement calme. Elle décolla doucement sa tête de mon torse, elle sécha d'elle même la perle qui sortait du coin de l'œil avec le revers de la main. Elle était maintenant souriante, et je la sentais confiante. Je me levais avec elle et pris mon sac, il était maintenant temps de rentrer.
Quand j'y pense, cela fait un moment qu'Anna ne s'est pas battue face à un Pokémon sauvage, c'était avant qu'elle n'évolue. Ma curiosité dans cette matière était intarissable, l'envie de voir ses capacités actuelles me démangeait. Je me mettais à réfléchir, je me remémorais la faune disponible sur la route 208. Avec énormément de chance, Anna pourrait combattre un Scarinho, il risque d'être extrêmement coriace, mais j'avais une vrai confiance en ma Pokémon. Je sentais qu'elle n'avait pas gravi qu'un échelon dans sa progression. Il faudra alors chercher maintenant, trouver un Pokémon de cette rareté n'est pas aisé. Alors que nous n'avions pas encore quitté l'ombre de l'arbre qui se plaçait au centre de notre clairière, ma partenaire me coupa dans mes pensées :

- Je... Ne sais pas si je peux me battre...
- Comment ça ? Tu as maintenant des capacités physiques bien au dessus de ta pré-évolution. Et avant, tu arrivais à vaincre n'importe qui avec brio !
- Je sais... Mais je sais pas...
- Hein ? Mais tu me sors quoi Anna ?
- J'ai... Un mauvais pressentiment...
- Tu n'as pas à avoir peur... Personnellement, je crois que tu as maintenant le niveau des Pokémon de mon père. Tu as des capacités hors du commun et je suis là pour t'aider sur le plan tactique.
- Oui... Mais...
- Anna... Je sais ce que je dis, et je le pense sincèrement. Tu es extrêmement forte, et je suis sûr que le premier qu'on croise nous donnera une victoire, tu as ma parole.
- Ah oui ? Une victoire ?
- Hein ?

Ce n'était pas moi qui avait parlé, ni Anna, et la voix venait de derrière moi. Je me retournais immédiatement, quelqu'un était avec nous.
C'était à première vue, ou plutôt c'était une femme, je le devinais avec sa longue et douce chevelure blonde qui recouvrait un de ses yeux. Son visage fin ainsi que son air angélique me donnait l'impression qu'elle devait avoir environ une vingtaine d'années. Elle portait un long manteau noir, comme son pantalon ainsi que son haut, qui s'arrêtait en dessous des genoux. Elle avait aussi un drôle d'accessoire autour du cou, qui ressemblait à de la fourrure noire, à croire que c'est sa couleur préférée. Elle me regardait fixement avec ses yeux noisette, en me lançant un regard malicieux. Elle avait l'air de s'intéresser à moi voir même un peu trop. Je n'avais pas envie de rester ici longtemps, alors je lançais tout en me dirigeant vers la sortie :

- Excusez moi de vous déranger, si vous souhaitez utiliser l'endroit, nous nous en allons.
- Je n'avais aucune envie de venir ici en particulier. Alors c'est ici que tu entraînes ton Pokémon ? Intéressant...
- Euh... Excusez moi de mon impolitesse, mais puis je savoir qui vous êtes ?
- Je suis une simple dresseuse, comme les autres. Je m'intéresse à quelqu'un en particulier, c'est tout.
- Pourquoi me suivre ? Je n'ai rien fait de mal à ce que je sache.
- Oh je le sais, je n'ai aucune raison de t'empêcher de passer, je voulais juste te proposer quelque chose.
- Ah bon ? De la part d'une inconnue qui me connaît apparemment, c'est étrange. Quelle est votre proposition ?
- Cela te dis de faire un combat ? Ici et maintenant ?

Je m'étais arrêté sur le coup. Elle était sérieuse ? Elle voulait vraiment organiser un combat ? Je n'ai qu'Anna, et elle n'a combattu à ce jour que des Pokémon sauvages. D'un autre côté, elle savait que je vais souvent ici, elle me connaît donc sûrement. Elle doit savoir tout ceci, elle me proposera probablement un combat en un contre un. Je voulais tout de même vérifier si elle voulait vraiment se battre contre moi :

- Je suis désolé, mais je n'ai pas du tout d'argent. Si vous gagnez, cela ne servira à rien, vous repartirez avec les poches aussi vide qu'en arrivant.
- L'argent ne m'intéresse pas, je veux juste faire un combat, et c'est face à toi que je veux le faire.
"- Rode... "
- Oui ?
"- Je... Elle ne m'inspire pas confiance. "

Je me retournais ver ma Pokémon qui m'avait contacté par la pensée. Elle me regardait avec un regard qui indiquait cruellement son inquiétude et sa méfiance à l'égard de cette femme énigmatique. C'est vrai qu'elle était étrange, mais elle n'était sûrement pas du genre à attaquer les gens comme ça. De plus, elle était l'occasion parfaite pour tester les capacités d'Anna. Je ne voulais même plus penser aux Scarhino, cette idée s'était consumée instantanément dans mon esprit. Je voulais maintenant vraiment faire un combat contre elle, l'envie était irrésistible.

"- Rode... Il faut s'en aller... "

Pourquoi s'en aller ? On a l'occasion parfaite ! Il fallait que ça se fasse ici et maintenant.

"- S'il te plaît Rode... "

Ne t'en fais pas Anna, de toutes façons, si il t'arrive quoi que ce soit, je pourrais toujours abandonner le combat. Tu sais que je suis avec toi, tu n'as rien à craindre, je serais toujours là pour t'épauler. Je te promets que tu vas gagner, ensemble, nous sommes invincible.

"- Je... D'accords... Je te fais confiance. "

Elle me regarda timidement, elle avait tout de même un petit sourire, elle ne me mentait pas. Je sentais en elle tout de même de la crainte, elle avait peur et c'est normal. Je pris ses pattes dans mes mains, elle en fut surprise sur le coup. Je serrais fort ses mains, et je la regardais avec un doux regard. Je savais qu'elle avait peur, et la seule chose que je pouvais faire pour lui redonner confiance en elle était ceci. Je sentais que ça marchait déjà, elle se sentait plus apaisée et confiante. Elle avait l'air même presque motivée. Je me mis tout de même à fouiller dans mon sac, je sortis une potion sous forme de crème. J'en étalais un peu au niveau des épaules et des hanches, mon entraînement de la journée portait sur ces parties, autant ne pas ignorer les risques de fatigue.
Anna me remercia et s'avança un peu face à notre adversaire. Je la sentais prête, elle attendait maintenant son opposant avec sérieux. Je lançais à la provocatrice du combat, avec un air déterminé :

- On est prêt. On est bien d'accords pour un 1 vs 1, n'est ce pas ?
- Bien évidemment, je n'allais pas me mettre à utiliser une position de supériorité d'une manière illégale. Tu vas comprendre la cruelle erreur que tu as commise...

L'erreur que j'ai commise ? Au point d'être cruelle ? Essayait elle de me déconcentrer ? En tout cas, elle le faisait très bien, mais il me fallait bien plus pour me déstabiliser. Elle sortit lentement une des six Pokéball qu'elle portait autour de la ceinture. Elle la regarda longuement, comme si il y avait une tâche ou un trou dessus. Elle la lança ensuite, sans grandes convictions.
Quelle fut la surprise que je vis quel Pokémon elle avait décidé d'envoyer au combat. Il s'agissait d'un Lucario qui posa gracieusement ses pieds sur le sol. Il fit quelques mouvements amples, je pus en profiter pour le regarder un peu plus en détails. Je ne pouvais conclure qu'une chose, on était dans la merde. Il était doté de membres extrêmement bien développés, on remarquait aussi qu'il devait faire à peu près une tête de plus qu'Anna. A voir son visage, on sentait qu'il avait aussi acquis une grande expérience de tous les opposants qu'il a dû vaincre. Mais je restais tout de même positif, il avait beau avoir l'air sacrément balaise, ses gros muscles allaient l'empêcher d'être vif. Sur la vitesse, Anna pourra mener la danse, probablement le point le plus important dans un combat.
Comme je connais déjà les faiblesses de ma Lucario, il était évident que celui d'en face avait les mêmes points faibles. Je pris un instant pour imaginer un début de stratégie, puis donna un premier ordre pour lancer l'offensive :

- Commence par un échange simple, on va voir ce qu'il vaut !

Anna s'avança immédiatement vers l'adversaire. Elle mit les deux poings au niveau des yeux, une garde sommaire de boxe connue sous le nom de « Peek a boo » qui permettait aussi d'attaquer rapidement. Elle enchaîna plusieurs gauches tranchantes pour vérifier les capacités de celui d'en face. Il arrivait à se pencher sur le côté assez rapidement pour que les poings d'Anna ne dérangent pas. Il restait les bras le long du corps, il ne faisait qu'attendre, patienter calmement que sa dresseuse donne un ordre. Cette dernière était bras croisés, l'air détendue, comme si elle ne dirigeait pas son Pokémon actuellement. Cette observation m'énervait, si il faut son attention, autant commencer maintenant :

- Poing de Feu ! Au niveau des côtes !

Si l'attaque touchait, la blessure pourrait atteindre profondément les os, et avec un peu de chance les poumons. La possibilité d'une brûlure était assez faible mais elle nous donnerait un avantage considérable. Mon Pokémon s'exécuta immédiatement, elle prépara son poing droit en arrière. Elle balança un crochet pour atteindre le côté du corps, elle avait parfaitement assimilé le geste que je lui ai appris. Sa main se mit à rougir, puis quelques braises firent enflammer le tout. Elle lança son attaque à pleine puissance, je voyais le mouvement parfaitement exécuté, ça fera mal. Du moins, si il avait fait mouche. Car sans qu'il n'ait l'air surprit, il recula légèrement et poussa le poignet d'Anna de façon à ce qu'elle se fasse entraîner dans son propre élan.
J'étais surpris, il était plus rapide que je ne l'imaginais. Il a réussit à dévier proprement un coup envoyé à toute vitesse comme si il poussait une porte, c'était limite insultant. Ma Lucario ne se laissa tout de même pas faire, elle décida par elle même de charger en même temps un Poing Eclair avec le gauche, alliant le feu et la foudre. J'ai réussis à la faire allier les deux éléments au bout de deux mois d'entraînement, quand elle était encore Riolu. La dresseuse inconnue remarqua la combinaison, elle se mit enfin à regarder sérieusement le combat. Anna se relança dans le duel, plus motivée que jamais. Mais l'autre était lui aussi vraiment bon, il continuait à se balancer de façon à ne jamais être touché. Je commençais à voir que l'adversaire commençait à prendre du retard sur les offensives d'Anna. Il finit par se prendre un Poing Eclair à l'épaule, ce n'était pas grand chose, mais il y avait un premier contact. La décharge se répandit dans le corps de l'adversaire, on le voyait à son expression faciale. Il était paralysé pendant au moins une seconde, il fallait en profiter. Il était en train de tomber en arrière et restait droit, il ne semblait pas pouvoir rester debout sur le moment. J'ordonnais donc en hurlant à plein poumons :

- Tu y es Anna ! Poing de Feu en pleine face !
- Mach Punch...

Elle avait enfin donné un ordre, mais elle avait l'air toujours aussi sereine alors que son Pokémon était en position d'infériorité inégalable. Ma Lucario était prête, elle lançait son poing enflammé. Je pouvais voir le mouvement au ralentit, c'était un direct. L'adversaire était en dessous d'elle, une droite plongeante utilisant tout le poids de son corps était l'un des coups de poing le plus puissant jamais égalé. Elle utilisait même la rotation des épaules pour augmenter la puissance de l'attaque. Le poing arrivait petit à petit vers le visage du Lucario adverse, il regardait la main arriver devant lui. L'écart se réduisait lentement, tout doucement, il ne restait que quelques centimètres, quelques millimètres, mais ce n'était pas assez.
Sans que je ne sache comment, l'adversaire balança son coup de poing accéléré immédiatement. Je ne vis que le mouvement des épaules pour le remarquer, le coup était si rapide que son poing était invisible. Un coup en plein dans le menton qui fit violement lever la tête d'Anna sur le moment. Elle resta ainsi une ou deux secondes, avant de reculer en chancelant. Un coup au menton provoque une grande agitation dans le crâne, et surtout au niveau du cerveau, qui donne pour effet une perte d'équilibre ou des jambes. Elle n'arrivait plus à trouver une position stable, et reculait avec une difficulté monstre. Elle gardait tout de même sa garde, elle se protégeait à tout prix. Je comprenais rapidement à quel point elle était dans la panade, je voulais aller l'aider :

- Anna !
- Trop tard... Elle est déjà perdue...

L'adversaire avait déjà eu le temps de récupérer de sa décharge. Il était de retour pour la contre attaque. Il commença avec trois puissants directs au ventre, Anna se plia de douleur face à la force des coups, elle baissa malheureusement ses mains. Le Lucario fit briller ses mains, ou plutôt elles se mirent à brûler d'un étrange feu bleu clair. Il entraîna ensuite mon Pokémon dans les airs sous l'effet d'un lourd Stratopercut. Elle retomba sur ses jambes, mais ne bougeait plus du tout. Elle avait la tête baissée, elle n'avait plus aucune réaction. L'adversaire lança une dernière attaque, celle qui a la puissance de remettre en doute toutes les convictions d'un dresseur. Il approcha ses mains tout juste à côté des oreilles d'Anna, les paumes vers elle. Une énorme onde de choc sortit de sa patte, j'avais compris qu'il avait utilisé Forte Paume, la première attaque d'Anna. Elle s'écroula sur le cou, sans émettre le moindre son. J'avais immédiatement comprit ce qui lui arrivait. Une onde de choc de cette intensité avait directement touché les tympans, si il ne les a pas déchiré. Et cet organe destiné à l'ouïe est aussi un outil permettant de donner un équilibre. Je savais aussi qu'une attaque de type combat était dévastateur sur ma Lucario, je savais qu'elle était dans un état critique.
Je m'étais jeté pour venir à ses côtés, je la remettais sur le dos pour faire un rapide diagnostic. Les organes à l'abdomen étaient gravement atteints, elle n'arrêtait pas de vomir du sang et il y en avait aussi qui coulait abondamment des oreilles. Son visage affichait une impression d'horreur, elle devait énormément souffrir. J'essayais de l'appeler de nombreuses fois par son nom, elle ne me répondait pas. Elle avait le regard qui allait n'importe où, elle était affolée. Je l'entendais par la pensée, elle était terrifiée :

"- Rode... J'entends plus... Rien du tout... Je dois...Faire quoi ?"»
- Je... Je sais pas Anna... Je... J'ai aucune idée... Je sais pas...

J'essayais de me retenir, de ne pas passer pour un faible, mais c'était trop dur. Je ne pouvais empêcher de retenir les larmes qui coulaient en abondance sur mes joues. C'était incroyable, inimaginable, je n'osais jamais y penser. Elle était dans mes bras, gravement blessée, par ma faute, et je n'ai aucune idée de quoi faire. Je n'ai aucune idée de quoi faire alors que je comptais à l'aide de mes capacités d'analyse retrouver un tueur en série. J'étais parfaitement inconscient, pire, inutile. Je ne savais toujours pas quoi faire, l'idée de la soigner me traversa l'esprit, mais je n'avais que de la potion en crème, cela n'aurait aucun effet. Trop de choses fusaient en même temps dans mon esprit, je n'avais pas entendu la dresseuse qui s'était approchée de moi par derrière, elle me lâcha froidement :

- Tu as perdu. Ta défaite a été cuisante.
- Fermez la espèce de malade ! Vous êtes au courant que vous auriez pu la tuer ?!
- Moi ? La tuer ?

Elle m'avait violement attrapé l'épaule pour me retourner. Je pus voir qu'elle me fixait avec un regard qui transperçait mon crâne. Elle avait des yeux d'un bleu glacial, elle avant abandonné les iris noisettes, comment faisait elle ça ? Je ne voyais que ses yeux, le reste du visage était caché par le contre jour provoqué par le soleil. Elle me lâcha froidement, avec un ton qui frôlait le mépris :

- Je te rappelle que c'est toi qui l'as envoyé au combat. C'est toi qui en est l'unique responsable, tu n'as même pas réfléchit au niveau que je pouvais avoir. C'est toi qui l'as tué, à vouloir la faire combattre à tout prix. Tu viens de commettre la pire erreur qu'un dresseur puisse faire, envoyer ses Pokémon au suicide aveuglément. Je sais ce que tu veux faire, pourquoi tu veux voyager, et je suis là pour te dire de ne plus y penser. Tu t'attaques à un objectif inaccessible, ton voyage ne sera synonyme que de blessure et désolation. Ce combat était un avant goût de ce que tu devras endurer. Je t'en conjures, abandonne tout espoir de le trouver, tu perdras ta vie et celle de ceux que tu aimes pour de la poussière. Tu n'y arriveras jamais, je peux te l'ass...
- Fermez votre gueule ! Dégagez de là !

Je soulevais Anna en faisant attention à ne pas plus la blesser. Elle était lourde, elle était devenue presque un poids mort, ses yeux étaient livides. Elle courait d'énormes risques, il fallait l'amener au plus vite dans un centre Pokémon. Je me mis à courir comme un dératé, j'oubliais mon sac ainsi que ma radio, tout ceci était au second plan. La santé, voir la vie d'Anna en dépendait. Je courais sans arrêt, mes poumons brûlaient, je ne faisais pas attention à ma respiration. Ma vue était constamment brouillée à cause de mes larmes abondantes, je n'arrivais pas à voir correctement devant moi. Je passais entre les arbres par pur instinct, par la seule volonté de ne pas vouloir blesser ma Pokémon en percutant un obstacle. Je traverse les nombreux lieux sans m'en soucier, j'étais arrivé sans le remarquer à Unionpolis. Je continuais de courir, toujours, sans m'arrêter, la vie d'Anna en dépendait.
Dès que je vis un bâtiment orné d'un toit rouge, je poussais violement la porte. Tous regards se tournaient vers moi, mais je n'en avais rien à faire. La seule personne qui m'intéressait, c'était une infirmière. Elle arriva sur le champ, avec les yeux grands ouverts, comme si c'était moi qui l'avais mise dans cet état. Je me suis mis à lui gueuler je ne sais quoi, ou je ne sais plus. Sûrement quelque chose à propos d'elle, qu'il fallait à tout prix la sauver. Plusieurs personnes arrivaient avec un brancard d'urgence, ils me prirent Anna des mains et l'emmenèrent immédiatement au bloc opératoire probablement.
Sans savoir le pourquoi du comment, j'avais l'impression d'avoir un trou dans le ventre. Une impression qui me pressait sur les épaules, une pression insupportable. Les effets secondaires de ma course folle revinrent, je n'arrivais plus à respirer. Ma tête me faisait horriblement mal, je luttais pour rester conscient. Apparemment, ma bonne volonté ne suffisait pas, je m'écroulais sur le sol carrelé du centre, sans ne pouvoir faire quoi que ce soit. C'est avec le visage contre le sol froid que ma vue se brouillait, mes paupières devenaient lourdes. Je sombrais, sans comprendre comment, dans un monde en dehors de celui du conscient. Je m'évanouis sur le coup, il fallait qu'Anna survive, qu'elle ne meurt pas. Je j'attendrais le temps qu'il faudra. Je prie de tout mon cœur pour qu'elle aille bien, car je suis un dresseur, et elle est mon Pokémon.