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Emanation de Kitsuninu



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Informations

» Auteur : Kitsuninu - Voir le profil
» Créé le 21/06/2014 à 22:19
» Dernière mise à jour le 22/06/2014 à 23:06

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Chapitre 5 : Il existe un monde...
Complètement prise au dépourvu par la question de l'adolescent, Loreleï ne put rien répondre.

Tous ces événements la dépassaient. D'abord, elle se faisait attaquer par un œuf lumineux pourvu d'yeux, ensuite, elle se découvrait un don, et pour finir, un garçon (très bizarre, qui plus est) démontait totalement ses acquis fondamentaux et tout ce qui s'ensuivait.
La jeune fille ouvrit la bouche, comme pour répondre quelque chose au « Zorua », puisqu'il se qualifiait ainsi, mais aucun son ne s'échappa de ses lèvres. Elle n'arrivait plus à réfléchir.
Avec un gémissement d'énervement, elle se prit la tête entre les mains et serra les dents. Elle ne voulait plus penser à tout ça. C'était vrai, quoi, il y avait de quoi être mis en asile avec toutes ces choses !

Le Zorua serra doucement le bras de l'adolescente.

« Suis-moi. Il faut y aller, maintenant. C'est urgent... Tu sauras tout en route. »

L'intéressée se dégagea brusquement de l'étreinte du jeune garçon et lui lança un regard d'un rouge malsain. Le Zorua parut un tantinet intimidé et recula de quelques pas.

« Laisse-moi tranquille. Tu ne comprends pas... J'ai besoin de réfléchir ! Est-ce que tu te rends compte seulement de ce que ça représente, pour moi, toutes ces nouveautés ? Je ne m'y retrouve plus ! Moi, je voulais seulement continuer à vivre plus ou moins tranquillement ici. Je n'ai jamais demandé toutes ces absurdités ! Jamais, tu m'entends ? JAMAIS ! »

Au bord des larmes, le cerveau engourdi par la colère, Loreleï sortit en coup de vent du réfectoire et disparut à toute vitesse dans les couloirs de l'orphelinat. Selaven en resta coi.

*
* *

Loreleï courait. C'était tout ce dont elle se souciait.
Elle ne voulait plus réfléchir à tout ça. C'était trop... beaucoup trop...
Alors que sa course interminable, ponctuée par quelques larmes de rage, la menait elle ne savait où, elle s'arrêta soudain et pensa à quelque chose. Les Pokémon du jardinier... ils la comprendraient, elle. Elle pourrait chercher un peu de réconfort auprès d'eux. Et oublier pendant quelques instants ce maudit Selaven et son histoire à dormir debout...

La jeune fille se précipita donc vers le hall d'entrée du manoir, seule issue vers le parc. Essuyant ses pleurs d'un revers de la main, elle s'empara de sa veste chaude, qui se trouvait accrochée comme celles des autres orphelins à une longue série de porte-manteaux, et s'engouffra dans l'immense jardin de Kellington.
Il tombait des cordes, ce jour-là.

« Pas un temps à mettre un Caninos dehors. » songea distraitement l'adolescente.

Se protégeant du mieux qu'elle pouvait avec le haut de sa veste – car, faute de capuche ou de parapluie, elle était forcée de se couvrir ainsi -, Loreleï se dirigea du mieux qu'elle pouvait vers la cabane du jardinier. Elle peinait à avancer dans les sentiers boueux du parc et manquait de s'enliser un peu plus à chaque pas, mais elle finit par arriver devant la masure du vieux bonhomme.
Alors que la pluie avait déjà entreprit de la tremper de la tête aux pieds, la faisant grelotter de toutes parts, elle toqua discrètement à la porte de l'abri et entra, en prenant bien soin de s'essuyer les pieds au passage.
Ce furent Charmillon et Nénupiot qui l'accueillirent, tous heureux de revoir leur vieille compagne de jeu. Loreleï les caressa en souriant d'un air préoccupé. En effet, un pli soucieux barrait son front depuis que Selaven, le prétendu Zorua, lui avait débité son histoire invraisemblable sans la ménager. Enfin, il attendrait bien quelques heures, celui-là. Lui et son ramassis de bêtises n'apparaissaient pas dans ses priorités.
La jeune fille souffla. Pourtant, malgré tout... elle avait le désagréable sentiment que l'adolescent lui racontait la vérité. Elle allait en venir à détester cette fichue intuition...

L'adolescente avait remarqué que le jardinier ne se trouvait pas dans sa masure. Au fond, cela ne l'intriguait pas vraiment : il était souvent chargé d'aller acheter de nouveaux plants au marché pour remplacer ceux qui étaient morts durant une intempérie, par exemple. La jeune fille se prit à sourire. Il risquait d'avoir du travail, cette fois-ci...

Tentant d'oublier la tempête qui faisait rage dehors et Selaven et son histoire, elle se saisit d'une couverture et se blottit contre ses compagnons de jeu de toujours. Malgré les hurlements du vent dehors, elle finit par s'endormir, bercée par le tintement régulier d'une pendule...

*
* *

Un SHasseur de l'Armée Soul Hybrids* fit irruption dans la salle de commandement et se mit au garde-à-vous.

« Nous avons des nouvelles de la taupe, mon commandant. »

Après quelques secondes, l'intéressé se détourna de son tableau de commandes et toisa son sous-fifre avec satisfaction.

- L'agent Z a donc accompli une partie de sa mission... malgré lui ?
- Oui, mon commandant. Il a regagné la meute des Infiltrés et nous livre de précieuses informations grâce aux micro-caméras fixées sur sa rétine lors de sa récente capture. Bien entendu, il ne se rappelle absolument pas de ce que nous lui avons fait.
- Bien, bien... A-t-il réussi à passer la protection des Psy ?
- Avec brio. La protection qui entoure l'orphelinat semble laisser passer les Infiltrés, même équipés comme Z.
- Excellent travail... Vous pouvez vous retirer.

L'officier s'exécuta et quitta la salle, laissant son supérieur seul. Celui-ci se repositionna confortablement sur son siège et se mit à penser à ce conflit qui divisait la région en deux. Il soupira. Que de vies gâchées pour rien...

Tenez, les Infiltrés, par exemple. Les partisans de l'Union Humaine de Lutte contre les Monstres ne pouvait-elle pas les laisser vivre leur vie en paix ? Après tout, ces pauvres bougres d'hybrides n'y pouvaient rien, si le « virus » les avait infectés. Le plus utile serait de les enfermer, le temps qu'ils apprennent d'eux-mêmes à contrôler leur soif de violence et de combat, exacerbée par leur métamorphose. Mais bien entendu, le gouverneur jugeait que cela demandait trop de moyens, que c'était trop coûteux...
Et pourtant. Une fois ceci fait, les nouveaux hybrides pourraient rejoindre les anciens, ceux d'origine, et commencer leur nouvelle vie... une fois le portail de Célébi franchi. Les gijinkas originels, qui vivaient dans une dimension et un temps parallèle au leur ne manqueraient pas de leur faire bon accueil...

L'officier humain se secoua. Il pensait trop. À quoi cela servait-il de ressasser tout cela ? De toute manière, personne n'y pouvait rien. Le gouverneur gouverne, les citoyens lui obéissent comme des pions sur un échiquier. Depuis la déclaration de la guerre inter-espèces, seule régnait la loi de la survie. Et pour survivre, il fallait vaincre...