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Entre deux mondes de Xabab



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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 16/06/2014 à 13:32
» Dernière mise à jour le 17/06/2014 à 12:49

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Chapitre 3 : Paul
« Le défilé va commencer et tu n'es même pas prêt ? J'hallucine Paul ! On en parle depuis deux semaines, tu étais tout excité à l'idée de le voir et maintenant tu traînes des pieds ? Si je ne te connaissais pas je dirais que tu en pince pour quelqu'un.
– Mais tu me connais et tu sais parfaitement que cela ne fait pas partie de mes centres d'intérêt. J'aimerais d'ailleurs en dire autant de toi.
– Chacun excelle dans son domaine. Tu réfléchis et moi je sais agir. En revanche ton cerveau ne t'empêche aucunement d'être à l'heure. »

Paul soupira et enfila son béret sur sa tête, le seul vêtement qu'il lui manquait avant d'être prêt. Il toisa ensuite son ami Luc du regard avant de lâcher un sarcasme : « Tu vois, nous avons tout notre temps. »
Mais Luc ne l'entendait pas de cette oreille. Le petit garçon de douze ans, soit le même âge que son partenaire, sautillait sur place tant il n'en pouvait plus de patienter. La sortie de ce matin avait été prévue longtemps à l'avance et il ne manquerait l'entrée des soldats dans Illumis pour rien au monde ; encore moins pour une histoire de chapeau.

Une fois prêt Paul ne put résister quelques secondes de plus à l'agitation de son ami qu'il suivit au dehors. Les deux garçons se retrouvèrent ainsi rapidement dans la ruelle avant de gagner le boulevard noir de monde. Une masse de corps se pressait dans la même direction, se poussant à grands renforts d'épaules et mêlant chacun leur sueur à celle des autres. Les femmes tentaient de tenir leurs enfants par la main pour ne pas les perdre pendant que les hommes se pressaient pour arriver dans les premiers et avoir les meilleures places.

« Tout le monde s'est passé le mot on dirait, commenta Luc qui tentait difficilement de ne pas perdre son ami dans la foule.
– Ce n'est pas tous les jours que le colonel Richard revient en ville.
– Tu parles ! Tu ne connaissais même pas ce Richard il y a deux mois !
– Qui le connaissait ? »
Et encore une fois Paul avait raison. C'était souvent le cas avec lui et Luc était habitué depuis le temps qu'ils se côtoyaient, ou plutôt vivaient ensemble.

Luc était entré comme apprenti cordonnier à l'âge de huit chez le père de celui qui allait devenir son seul et meilleur ami. Les deux garçons ne se ressemblaient pourtant aucunement mais ils se complétaient à merveille.
Pourtant les deux complices ne se comprenaient pas toujours. Les travaux de Paul au sujet de l'exploitation du mana ne parlaient pas au second tout comme le premier se moquait bien des manières de réparer une vieille semelle. Et pourtant l'un savait comment aider l'autre quand il en avait besoin. La témérité de Luc ainsi que son esprit combatif avait souvent sortis son ami d'un mauvais pas.

Paul se retrouvait souvent en danger. Son air lunatique, son physique de gringalet et son côté posé ne l'aidait pas à se faire des amis. La racaille d'Illumis s'en prenait fréquemment à lui. Il avait tout de la victime idéale et les clans de gosses des rues avaient compris ce qu'il était : un enfant miraculeusement riche, intelligent mais peu débrouillard en combat ; encore moins en un contre cinq.
La première fois qu'il était rentré après s'être fait taper, seulement deux coups dans les jambes et un au menton car ses agresseurs ne l'avaient fait que par jalousie, Luc s'était immédiatement mit en colère. Malgré sa masse musculaire très importante pour un enfant de son âge, le garçon détestait tout ce qui touchait à la violence. Il avait tenu dès le lendemain à accompagner Paul à son école et à l'attendre dès sa sortie. Quelques bagarres avaient éclatés avec ce procédé, des affrontements dont Luc sortait constamment vainqueur.

En retour Paul aidait souvent son ami quand ce dernier avait un problème ou simplement pour lui rendre la pareil. Ainsi il lui avait appris à lire et à écrire, chose dont ses propres parents étaient tout bonnement incapables, lui avait enseigné les bases de la science et de l'histoire ainsi que ce qu'il avait entendu dire sur le dressage des pokemons. Mais à chaque fois qu'il entamait l'une de ses leçons cette dernière se terminait toujours par le même sujet : la PokeBall.
Pendant ces quelques années allant de l'acquisition de la première balle jusqu'à ce jour Paul n'avait jamais abandonné l'idée de trouver une solution à l'exploitation d'un mana rare et plus précieux jour après jour. C'était son objectif dans la vie, sa passion et son seul loisir. Il voulait décortiquer un maximum les balles qu'il achetait, les remonter avant même de fabriquer à l'âge de dix ans son propre prototype d'un niveau équivalent à ceux que rejetaient chaque jour les usines PokeBall.

Mais ce matin il n'était pas question de PokeBall, du moins pas directement, mais du retour en ville du colonel Richard. Ce dernier avait quitté Illumis quatre ans auparavant pour se rendre à Kanto en vue de négocier avec le roi un traité marchand. C'était sa mission de base et elle ne fut jamais accomplie.
Néanmoins il était aujourd'hui accueillit en héros.

« Dépêche, lança Luc en tirant son ami par le bras, on va louper le début du défilé. »
Et alors que les enfants courraient au milieu du boulevard, se faufilant entre les jambes des adultes pour se frayer un passage, les trompettes commencèrent à résonner au-dessus de leurs têtes. Une musique triomphante s'élevait dans l'air.
« Il est déjà là ! Grouille ! »

Les deux enfants se faufilèrent plus rapidement que jamais entre la foule de monde qui se pressait devant la porte ouest de la ville pour accueillir le colonel et ses hommes. Luc tirait son ami derrière lui, créant un passage pour Paul. Les gens étaient heureusement bien trop occupés par ce qu'il se passait devant eux pour se soucier des deux gamins qui se prenaient de l'avance. Pendant que tous se dressaient sur la pointe des pieds, les deux compères parvenaient enfin aux barrières qui séparaient la foule du défilé.
Et pour la première fois ils virent celui qui était devenu une légende en moins de deux mois : le colonel Richard.

Dressé sur un étalon blanc le colonel s'était paré de mille couleurs pour l'occasion. Un uniforme de marque lui avait été remis, celui que l'on ne conférait qu'à de rares occasions aux soldats ayant sauvés la patrie. Le dernier à l'avoir obtenu n'était autre que le meneur de la révolution qui avait changé le monde il y a déjà quelques années.
La moustache du colonel était taillée de la veille, finement pour qu'il soit encore plus distingué, et on n'aurait pu penser qu'il venait de passer quatre ans hors de Kalos. Son casque reluisait, sa peau semblait briller et sa prestance n'avait d'égale tout autour de lui. Il était l'homme le plus acclamé dans le pays et dans le reste du monde moderne.
Les trompettes qui sonnaient tout autour de lui clamaient ses louanges, les hommes criaient son nom et un héraut le glorifiait en une simple phrase : « Voici le colonel Edmond Richard, royal serviteur de la patrie, l'homme qui découvrit le Nouveau Monde et qui nous ouvrit la route vers ce pays dangereux mais riche qu'est l'Uros ! »