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Emanation de Kitsuninu



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Informations

» Auteur : Kitsuninu - Voir le profil
» Créé le 31/05/2014 à 16:36
» Dernière mise à jour le 31/05/2014 à 20:52

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Prologue
Tic... tac... tic... tac...

Cela faisait maintenant deux heures que la jeune fille s'était mise à déambuler dans la chambre, visiblement inquiète. Elle effectuait de petites marches nerveuses dans toute la longueur de la pièce, les bras croisés derrière le dos, la tête penchée vers le sol. Son front était barré d'un pli soucieux.
Contre le mur droit de la petite chambre se trouvait un lit simple, mais d'apparence confortable. Il était surmonté d'une sorte de vieille moustiquaire trouée. À côté de ce lit, on pouvait voir une petite table de chevet moderne, sur laquelle trônaient une lampe et quelques vieilles photos. La pièce était également meublée d'une petite armoire kalosienne couplée à un bureau en bois clair, et se trouvait accolée à une petite salle de bain.
La lumière diffusée à travers les rideaux qui voilaient un petit fenestrou tamisait le tout d'une ambiance pour le moins étrange.

Soudain, la jeune fille se laissa tomber sur le lit avec un soupir fatigué. Elle avait passé une quasi-nuit blanche à redouter l'arrivée du matin... qui rimait avec rentrée des classes. Non pas qu'elle eût quoi que ce soit à reprocher à l'enseignement de son établissement, au contraire... mais avec elle, chaque nouvelle année était une catastrophe.

« Elle a le mauvais œil ! » avait lancé un des surveillants un jour où elle s'était encore faite remarquer.

Car non, cette fille n'était pas comme les autres camarades de son âge : elle avait la réputation de déclencher des catastrophes partout où elle passait. Cette malédiction lui pourrissait la vie...
Tout-à-coup, une sonnerie retentit dans le vestibule qui jouxtait la chambre de l'adolescente. Celle-ci laissa échapper un bâillement sonore, puis se dirigea vers la salle de bains en se frottant les yeux. Elle se campa devant le miroir et commença à s'inspecter de haut en bas.
La jeune fille possédait un visage extrêmement symétrique ; son nez légèrement à la retroussette était encadré de deux yeux d'un bleu profond et d'une bouche fine sans cesse agitée d'un léger tic. Ses longs cils noirs contrastaient avec la taille de ses pommettes, assez peu marquées. Une épaisse chevelure châtain clair coupée en carré encadrait le tout d'une petite note enfantine.

C'était un matin où elle se trouvait jolie.

À cette pensée, la couleur de ses yeux vira à l'orange vaseux. Avec un soupir exaspéré (durant lequel la couleur de ses yeux se modifia encore), l'adolescente passa un rapide coup de gant de toilette sur son visage anguleux et, d'un petit geste énervé, posa sur son nez une paire de lunettes de soleil. Enfin, elle entreprit de se brosser les cheveux et descendit au réfectoire pour attendre la répartition des classes.

*
* *


« Eh bien, miss Kermennec, encore en retard ? »

L'adolescente, qui venait de faire grincer la porte alors qu'elle avait tout fait pour entrer le plus discrètement possible, se fit un facepalm mental (et pas seulement à cause des lunettes).
Comme chaque année, elle courba l'échine et rejoignit le troupeau d'élèves en se confondant en excuses. Elle évita soigneusement les regards tantôt méprisants, tantôt craintifs des autres orphelins. Car oui, l'établissement dans lequel elle logeait n'était pas une simple école : c'était l'orphelinat le plus prisé de la région – en même temps, c'était aussi le seul.
L'orpheline se redressa et se mit correctement en rang avec les autres élèves, debout devant le proviseur. D'un regard sévère, celui-ci toisa un instant le groupe, puis claqua des doigts. Deux professeurs apparurent. L'un distribua leur emploi du temps à chacun des élèves – ils étaient environ une centaine, tous rangés selon les classes qu'ils avaient l'année précédente -, tandis que l'autre affichait la répartition des classes sur le grand panneau d'affichage qui ornait le hall. Une fois ceci fait, ils s'installèrent derrière le proviseur.

Alors que ce dernier leur rappelait les règles de bonne conduite au sein de l'établissement, les orphelins faisaient passer chacun des emplois du temps. Le voisin de la jeune fille grimaça lorsqu'il aperçut le nom inscrit sur le feuillet qu'il devait livrer : Loreleï Kermennec. Cette dernière le lui arracha des mains, détournant soigneusement son regard de l'idiot qui lui faisait office de voisin. Elle jeta un coup d'œil en coin à l'emploi du temps du garçon : il se retrouvait en troisième D. Loreleï inspecta son propre papier, mais la classe n'était pas indiquée.

« Je suis sûrement dans une autre troisième ! » songea-t-elle avec soulagement.

Le sermon du proviseur étant terminé, tous les élèves dont la classe n'était pas indiquée se précipitèrent vers le panneau d'affichage.
Loreleï se fit pousser, pincer, huer, mais parvint finalement au panneau les lunettes sur le nez. Elle regarda rapidement la ligne des « K » : sa classe allait être la troisième... C ! Elle l'avait échappé belle !
Avant de se faire emporter par le raz-de-marée des orphelins, elle eut le temps d'apercevoir le nom de leur professeur principal. Elle eut un petit tic nerveux à la commissure des lèvres lorsqu'elle vit qu'il ne s'agissait ni plus ni moins du proviseur...

*
* *


La première récréation de la journée touchait à sa fin. Loreleï, qui avait passé tout son temps libre à se morfondre dans sa chambre, se mit à arpenter les couloirs sombres de l'orphelinat en quête de la salle 28. Lunettes de soleil obligeaient, elle ne s'éloignait jamais d'un mur, de crainte de perdre ses repères. Au bout d'un certain temps, la jeune fille arriva à un croisement. Elle pesta intérieurement : pourquoi fallait-il que les troisièmes aient cours dans la labyrinthique aile droite du collège ?!
Rendue aveugle par ses lunettes, l'adolescente ne pouvait pas voir les indications de direction qui formaient tout un parcours sur les murs des corridors. Et par mesure de prudence, elle ne pouvait se résoudre à ôter les verres fumés...

Un peu angoissée, elle décida donc de laisser faire son sens de l'orientation quasi-absent et lâcha le mur. Raide comme un piquet, Loreleï avançait à l'aveuglette, bras tendus vers l'avant. Pendant qu'elle progressait, une pensée ne cessait de la turlupiner : et si elle arrivait en retard ? Et si, comme elle avait cru le comprendre, le cours qu'elle risquait de manquer était celui où chaque élève recevait un Pokémon ? Et s'il n'y en avait plus lorsqu'elle arriverait... si jamais elle retrouvait son chemin ?...
Au fil de ses pensées, la jeune fille avait progressivement relâché son attention. C'est ainsi qu'elle heurta un objet visiblement très lourd et que, sous l'effet du choc, elle fut projetée en arrière, faisant tomber la chose et ses lunettes par la même occasion.

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NDA : On commence tout doux avec les premiers chapitres, je me suis mise au défi de faire progresser l'histoire lentement. Mais après... Eh eh. :>