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Une radio, un pendentif et une tablette de chocolat. de TheMizuHanta



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» Auteur : TheMizuHanta - Voir le profil
» Créé le 24/05/2014 à 13:08
» Dernière mise à jour le 17/10/2014 à 20:40

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Chapitre 15: L'épreuve de la volonté.
Appartement de Rode : 7h23

- Bon. Aujourd'hui... C'est important... Tu prêt Rode ?
- T'inquiètes, tout se passera comme sur des roulettes. On dirait que t'es plus stressée que moi !

Rode m'avait répondu sur le ton de la plaisanterie, pourtant cela ne me faisait pas vraiment rire. Mon maître allait passer une journée entière dans une salle de classe. Il allait passer l'examen de fin d'année, ce qui allait mettre un terme à sa scolarité commune. Depuis longtemps, il révise sans cesse ses cours pendant tous ses temps en dehors de l'école, ce test devait vraiment lui tenir à cœur. Il commençait à préparer son sac à bandoulière avant de partir. Il y glissa plusieurs piles de feuilles, remplit sa trousse de stylos, crayons et autre. Il vérifia l'heure une nouvelle fois sur sa montre, il m'adressa un beau sourire et annonça :

- Cette fois, on le prendra ce bus !

Je lui rendais son sourire, le voir heureux me rassurait, même si j'appréhendais un peu ce trajet, il s'était seulement passé deux semaines depuis que Rode est sortit de son coma. Il avait continué ses révisions en faisant abstraction de mes demandes pour qu'il se repose tout le temps. Il me disait tout le temps « Les révisions restent une priorité, il faut que je ne perde pas mon rythme ». Il prit aussi plusieurs moments dans la journée pour m'apprendre à parler avec une syntaxe correcte. Il avait accepté le fait que je parlais comme les humains, j'avais peur qu'il m'abandonne quand il avait découvert cette faculté. Il m'avait dit que je l'avais accepté le jour où il m'avait raconté qui il était vraiment, il n'avait donc pas le droit de me laisser seule.
Non seulement il s'était acharné à rester éveillé longtemps pendant sa convalescence, mais maintenant, il avait décidé de participer à l'examen avec ses blessures. Il portait encore des bandages à la tête, un plâtre au bras gauche et un autre à la jambe droite. Il y avait encore beaucoup des bandes sous ses vêtements. Il avait besoin d'une béquille pour avancer, et aujourd'hui allait être sa première sortie depuis maintenant un mois. On s'était régulièrement entraîné en faisant de nombreux allers retours dans l'appartement, Rode voulait faire toujours plus loin. Je ne voulais pas qu'il risque de se blesser encore plus si il lui arrivait quelque chose pendant le voyage, même si il se passait en bus. Il remarqua rapidement mon visage légèrement anxieux, il laissa tomber son sourire joyeux et me demanda :

- On dirait que tu es vraiment réticente pour ma sortie... Je me trompe Anna ?
- Non... Je ne veux pas... Qu'il t'arrive ... Quoi que ce suis...
- On dit « soit », « quoi que ce soit ».

Il avait maintenant prit l'habitude de me corriger dès que je prononçais une faute. J'essayais de me répéter plusieurs fois dans ma tête le terme correct, me concentrais à le retenir puis le regardais une nouvelle fois. Il me regardait d'un air curieux, il pensait sûrement que j'allais toujours être d'accords avec lui, que j'allais le suivre sans jamais donner mon avis. Je sentais quelque chose venant de lui, un son qui était particulier, je me concentrais pour la décrypter, j'en avais maintenant l'habitude :

- "Pourquoi tu ne m'as rien dis depuis tout ce temps ? Tu n'as plus confiance en moi ? "

Ce que je venais d'entendre n'étaient pas de simples paroles, il s'agissait des pensées de mon maître. En plus d'apprendre à parler la langue humaine, il m'entraînait souvent à capter ses pensées. Il me disait que cette faculté pourrait me servir, que j'étais unique. J'arrivais aisément à comprendre ce que Rode ne disait pas, mais les intentions des autres personnes étaient plus difficiles à déchiffrer. Je n'arrive pas à entendre par exemple ce que dit le cœur de Jeanne sans avoir parlé avec elle pendant une vingtaine de minutes au moins. J'essaye tous les jours d'améliorer mes compétences, car elles serviront sûrement un jour, elles permettront peut être d'accomplir la quête de mon maître.
Sur le moment, j'avais l'impression de trahir Rode, j'aurais dû lui en parler depuis qu'il révise après son réveil. Le voir ainsi à essayer de surmonter la douleur était trop pour moi, je n'arrivais pas à accepter qu'il sorte dehors, pas maintenant. Je ne voulais tout de même pas qu'il continue à avoir de telles pensées, je devais rapidement lui répondre :

- Ce n'est pas vrai, j'ai toujours cru en toi... C'est que... J'ai peur pour... que tu ai mal.
- C'est la première fois que tu alignes parfaitement une phrase, c'est super Anna !

Il avait lancé ceci avec un grand sourire, je ne sais pas si c'est une légère moquerie ou pour me rassurer, mais j'avais l'impression sur l'instant qu'il en était heureux. Le voir ainsi faisait envoler mes soucis, et à me voir, mon dresseur en avait l'air rassuré.
Il essaya de poser son sac à bandoulière sur la seule épaule qu'il avait de valide, la droite, mais manqua de chuter. J'ai réagis alors au quart de tour, je m'étais immédiatement placée sous lui afin qu'il ne tombe pas et je fis attention à ne pas toucher les parties encore endommagées. Il masqua difficilement un rictus de douleur et me remercia. Je l'ai ensuite aidé à s'asseoir sur la chaise où était posé le sac. Il ne devait plus bouger sur le moment, au risque d'avoir encore plus mal. Il prit un visage déconcerté, il croisa les bras et marmonna :

- C'est pas vrai... Si je peux pas porter mon sac, je vais faire comment ?
- N'y vas pas... Ce sera mieux... Plus sûr pour toi.
- A moins que... Tu pourrais porter mon sac Anna ?

Je le fixais d'un regard surpris, il voulait que je porte son sac pour aller à cet examen alors que je lui demande de ne pas y aller ? A croire qu'il voulait me faire encore plus peur. Je refusais catégoriquement de la tête, je ne voulais pas le voir souffrir encore plus. Au départ, il avait décidé d'y aller tout seul, mais cet évènement avait l'air de ne pas avoir été prévu. Si je refuse, il ne pourra donc pas aller au lycée, et tout ira pour le mieux.
Malheureusement, mon maître n'avait pas l'air d'être du tout du même avis. Le sourire qu'il avait avant s'était volatilisé, il avait maintenant un visage beaucoup plus sérieux. Il me fixait avec ses yeux verts, mais ils n'avaient pas cette couleur rassurante, ils étaient légèrement plus foncés. J'avais peur qu'ils deviennent marron, voir rouge, mais cela n'avait pas l'air d'arriver. C'était une couleur plus sérieuse, qui ne donnait pas l'impression d'être simple, mon maître n'avait pas l'air de prendre cette épreuve scolaire à la légère. Il m'expliqua calmement, avec une voix posée :

- Anna... Je sais que tu n'as pas envie que je risque de rouvrir mes blessures, je m'excuse pour les peurs que je t'inflige... Mais il faut absolument que je participe à cet examen. Je ne peux pas te dire pour l'instant la raison, mais il ne faut surtout pas que je sois absent. Je dois le faire, tout simplement parce qu'il s'agit d'une étape à franchir, mais si je ne la passe pas, je risque de ne pas arriver à ce que je dois faire...
- Mais... Si on dit que... Toi peux pas aller... Tu peux refaire... Moi raison ?
- Oui, je peux, en expliquant mon cas, passer une épreuve de rattrapage. Mais le problème, c'est que si je le fais, tout tombe à l'eau. Je dois absolument participer à cette épreuve, cela en va de mon avenir, de notre avenir. Je t'en supplie Anna, aide moi...

Cette fois, ses yeux étaient redevenus ceux qui me rassuraient. Il avait abandonné son visage sérieux pour avoir un aspect suppliant. Il n'y avait plus que moi pour l'aider, et j'avais refusé. J'avais pensé à mes peurs avant ses priorités. Je m'étais promise de l'aider à accomplir son rêve, et maintenant je le retiens en arrière. Notre monde ensemble ne commencera que lorsque la justice sera faite, seulement quand celui qui a transformé sa vie en enfer sera en prison. Je n'avais pensé qu'à moi, en pensant que c'était pour Rode, j'étais égoïste, cela me dégoutait. J'avais envie de partir loin, loin de la vue de mon maître, je ne peux plus supporter la vue que Rode avait sur moi. Ce dernier était en train de se relever, il avait mal, je le sentais. Je l'aidais immédiatement à se mettre debout, puis lui demandais, apeurée :

- Pourquoi toi fais ça ? Tu vas mal...
- Je sais pas pourquoi... Mais tu souffres, j'ai l'impression que c'est à cause de moi.
- Mais... Non non, pas toi faute. Moi pas mal.
- Anna... Tu pleures...

Il leva difficilement la main pour la frotter sur ma joue. Sans que je le remarque, des larmes s'échappaient de mes yeux. Sans que je le remarque, je n'arrivais pas à supporter ma culpabilité. Je gardais mon maître dans mes bras, il était maintenant si faible. Il arrivait à peine à tenir debout, c'est à moi de l'empêcher de tomber. Ma mémoire me faisait défiler les différents moments avec lui. Je me souviens des instants où il me protégeait, me rendait plus forte, partageait tout avec moi. Il a fait tellement pour que je devienne ce que je suis aujourd'hui, et il a maintenant besoin de moi. Je dois maintenant l'aider à avancer, pour qu'il obtienne ce dont il a besoin. De toutes façons lui dois tout, ma force, mes connaissances, ma vie. Je reposais doucement ma tête contre son épaule droite, en faisant attention à ce qu'il n'ait pas mal. Il posa sa main droite en haut de mon dos, je ne pleurais plus, j'étais bien. Avec une voix encore tremblante, je lui implorais :

- Pardonne moi... Pardonne moi Rode...
- Je n'ai pas à te pardonner, je te remercie Anna. Merci.

Rues D'Unionpolis : 7h42

Nous sommes dans le bus qui roulait lentement vers sa destination, le lycée dans lequel mon maître va passer son examen. J'avais son sac sur l'épaule pendant que lui se reposait sur une place qu'une jeune fille lui avait gentiment cédé. Il était essoufflé, faire une distance conséquente avec des plâtres et béquilles était difficile. Il profitait du moment de voyage pour manger une pomme, il la mangeait en entier car il n'avait pas de couteau. Jeanne avait mit dans ses affaires un petit sac plastique avec un repas pour nous deux, il n'aura pas le temps de rentrer à la maison pour manger et la cafétéria ne proposera pas de plats. Il en avait sortit la pomme et la croqua à pleines dents. Il me regarda puis me demanda en s'excusant :

- Je suis désolé Anna, je t'ai oublié. Tu en veux un peu ?
" -Non non... Je n'ai pas faim, merci. "

Je ne lui avais pas répondu en parlant mais en lui faisant écouter mes pensées, je pouvais faire cela. Cette faculté arriva au cours de nos entraînements réguliers, je pouvais l'entendre et il pouvait m'écouter. Nous avons travaillé longtemps cette capacité car je ne pouvais pas parler au milieu d'une foule, ce n'était pas du tout discret. De cette façon, je pouvais communiquer avec mon maître en toute sécurité, sans que cela ne nous mette tous les deux en danger. Rode continua à manger son fruit tout en regardant le trottoir défiler à travers la fenêtre. J'aperçus à un moment la boutique de fleurs « Les plantes de Floraville », celle où mon maître va tous les ans acheter un bouquet pour son père. Rode avait tourné la tête à ce moment là pour croquer un morceau dans sa pomme presque finie, je ne sais pas si il a fait exprès ou non. Il regarda une nouvelle fois l'heure sur sa montre, il releva la tête et m'annonça, avec un visage inquiet :

- Merde... On sera trop juste pour faire ce que j'avais prévu !
" -De quoi tu parles Rode ? Il nous reste vingt minutes pour arriver, et nous sommes bientôt à destination. "
" -Je voulais d'abords passer chez le prof Nikolaï, si on n'y va pas, tu pourra pas rester dans le lycée. Il faut d'abords passer par chez lui pour avoir une autorisation pour que tu puisses rester dans le couloir... Fait chier ! "

Mon maître tapa rageusement du pied gauche qui n'avait pas de plâtre sur le sol du bus. Quelques têtes se tournèrent vers lui par surprise, il n'y faisait pas attention. Il resta silencieux pendant un moment, son regard défilait de droite à gauche, ou de gauche à droite. Ses lèvres remuaient rapidement, il était en train de réfléchir, il a le visage des moments où il essaye de trouver une solution à un problème complexe. Tout à coup, son visage s'illumina, puis s'assombrit à nouveau, je voulais savoir à quoi il pensait :

" -Tu as trouvé une solution ? "
" -J'en ai trouvé une... Mais ça ne sera pas possible... "
" -Je peux le faire ! Donne moi ton idée "
" -Je pensais que tu irais toute seule chez le prof, je te donnerais un papier demandant une autorisation. Comme ça, il comprendrait et je pourrais commencer l'examen tranquillement. "
" -Où est le problème ? Je peux le faire. "
" -On a deux soucis... De un, je pense que tu ne te souviens plus où se trouve la salle du professeur, mais le pire est le deuxième cas... Et si un pion te trouve dans le couloir ? "

Après m'avoir annoncé ce deuxième problème, il avait relevé la tête vers moi. A la vue de son visage, cela risquait d'être vraiment grave. Au même moment s'arrêta le bus, une voix enregistrée annonça le nom de l'arrêt « Lycée public d'Unionpolis ». Rode poussa un juron, je l'aidais à le relever et à sortir rapidement du véhicule qui allait partir vers sa destination. Nous étions enfin arrivé devant le bâtiment scolaire où mon maître allait devoir passer une journée entière à faire de nombreux tests portant sur de nombreuses matières différentes. Il restait moins de dix minutes à mon dresseur pour rentrer dans la salle d'épreuve, il fallait se dépêcher. Je me plaçais sous son épaule droite et le soulevais légèrement pour qu'il aille plus vite. Je sentais au plus profond de moi qu'il souffrait énormément, je lui demandais à travers mon âme son pardon. Arriver à l'heure pour son épreuve allait relever du miracle, mais il devait y participer à tout prix. Il fallait qu'il réussisse son examen, tout ceci faisait partie de son plan. Si il y arrive, j'aurais une chance de vivre dans le monde que je rêve d'avoir, être seule avec mon dresseur, lui qui m'a tout donné.

Salle 207 : 7h58

- Dépêchez vous ! Vous allez finir par ne plus être accepté... Mais que faites vous dans cet accoutrement ?!

Nous étions arrivé devant la salle où mon maître allait effectuer son examen écrit. Tous les regards étaient tournés vers nous deux, voir quelqu'un dans de nombreux plâtres leur devait être inimaginable. Tous ceux là ne savaient pas ce qu'avait enduré Rode, tout ce qu'il avait fait pour moi. Même la surveillante qui était en train de distribuer les copies s'était arrêtée dans son activité pour nous regarder d'un air éberlué. Toute cette attention commençait à me mettre mal à l'aise, toutes ces têtes tournées vers moi me font penser aux entrées en classe lors de l'année entière. J'avais l'impression d'être un monstre aux yeux de tous, comme si ils attendaient que je fasse un tour pour faire un spectacle. Cette impression renaissait au plus profond de moi en ce moment même, et j'avais peur que tout le monde le ressente. Il était dit dans les livres que mon espèce pouvait faire sentir ses émotions à tous les êtres vivant à des kilomètres à la ronde. Je ne voulais pas qu'ils sachent que j'avais peur d'eux, je ne voulais pas qu'ils s'en prennent aussi à Rode, comme l'avait fait Jack. Ce dernier avait ressentit ma crainte, il avait décidé d'attirer l'attention vers lui :

- Je suis désolé madame, mais avec mon état, j'ai fait de mon mieux pour arriver à l'heure. C'est pas pratique de traverser la ville entière là dedans.
- Heu... Oui je comprends, répondit la surveillante un peu surprise, mais vous auriez pu participer à une épreuve après les vacance aussi.
- Oui, j'aurais pu... Mais je préfère passer en même temps que tout le monde. Faites comme si je n'étais pas là...

Mon maître s'éloigna doucement de moi, il se mit à marcher en titubant vers la dernière place disponible dans la salle d'épreuve. Il sortit sa convocation, une pièce d'identité ainsi que son matériel pour remplir l'examen. La surveillante lui passa une copie, puis retourna à son bureau, devant le tableau noir où étaient écrit les heures de début et de fin d'épreuve. Le contrôle allait finir quatre heures plus tard, à 12h01. Une fois à sa place, la vigile scolaire posa son regard sur moi. Elle me fixa d'un air étrange, j'étais toujours plantée debout, à côté de la porte d'entrée de la salle de classe. J'avais totalement oublié ce que je devais faire, la surveillante me demanda interloquée :

- On peut savoir ce que vous faite ? Vous restez ici ou pas ?
- Ne vous inquiétez pas, c'est mon aide soignante, elle m'a aidé pour arriver ici. Elle va rester dans le couloir et ne pas faire de bruit, en attendant la fin de l'épreuve.

Rode avait immédiatement réagit, il a rapidement trouvé une excuse pour ma présence. Il me regarda fixement pendant un moment pour me faire comprendre que je ne devais pas rester ici. Je sortis alors rapidement de la salle et ferma la porte doucement. J'étais maintenant dans le couloir silencieux du lycée où Rode a passé la majorité de son apprentissage, sans lui. Être dans cet endroit sans mon dresseur était vraiment déstabilisant, je ne savais plus où donner de la tête. Je fermais les yeux quelques instants, il fallait que je me concentre. Je dois me rappeler des directives données par mon maître, je dois suivre les chemins qu'il m'a décrits.

Lycée d'Unionpolis : 8h08

Je dois tout d'abords prendre le couloir dans lequel je suis dans le sens inverse dans lequel nous étions allé pour arriver dans la bonne salle. Je remarque qu'à travers les fenêtres, le soleil brillait à son zénith, le temps est magnifique. Et si dans la salle où se trouvait Rode, il risquait de faire très chaud ? Je me reconcentrais sur mon objectif, il fallait que j'arrive au laboratoire du professeur Nikolaï. Au bout du couloir se trouve une cage d'escalier, je me trouve actuellement au deuxième étage. Je me répète les mots de Rode tout bas, afin de me rappeler le plus facilement possible :

- Le labo du prof se trouve au troisième... Etage. Je être deuxième... Moi dois donc monter d'un niveau seulement.

J'escalade lentement une marche après l'autre, ils grincent légèrement, ils sont fait dans un bois flotté usé au fil du temps. Pendant ma montée, je me souviens qu'il ne fallait surtout pas que je sois repérée par un surveillant qui patrouille dans les couloirs. Ils font régulièrement une ronde dans tout l'établissement, afin d'éviter différents types de triche, tel que la communication avec l'extérieur. Mais si ils me trouvent, je risque de me faire capturer, voir même être éloignée à jamais de mon maître. Il fallait donc que je fasse extrêmement attention à ce qui m'entoure. Une fois arrivée au bon étage, je prends la porte qui se trouve à ma gauche, il y a un hublot qui permet d'y voir le couloir qui y mène. Je vérifie si il n'y a personne, puis pousse doucement la planche de bois pour accéder au deuxième couloir emprunté. Je reste ici quelques instants, je ferme les yeux, stoppe ma respiration, tends attentivement l'oreille.
Aucun son, rien qui pouvait témoigner la présence de quelqu'un qui pouvait me mettre en danger. Je repris ma route en faisant attention à faire le moins de bruit possible. Je sentais la présence de nombreux élèves dans les salles de cours, eux aussi passaient leurs examens de fin d'année. Il ne fallait pas que ces derniers me remarquent, sinon un vigile arriverait et je me ferais avoir. A ma gauche se trouvent les portes amenant aux salles de classe et à droite les fenêtres qui laissent passer la lumière du soleil. Etant donné que je suis au troisième étage, si quelqu'un arrive, mon seul échappatoire sera l'autre côté du couloir, je serais dans une position dangereuse :

- Calme toi... Rien de mal arrivera...

Une fois que je serais arrivée au laboratoire, tout ira bien, il reste encore un petit bout chemin, tout sera réglé comme il le faut. Je suis maintenant au milieu du couloir, il me suffira ensuite de prendre l'une des deux portes que proposera la salle suivante. Je me remets à avancer tranquillement, doucement, quand un son sortit de nul part :

- Que faites vous ici ?! Vous n'avez pas le droit d'être là !

La voix rauque venait de derrière moi, je tournais la tête par reflexe pour savoir comment j'ai pu entendre une voix pareille. Je voyais le visage d'un homme, les cheveux poivre et sel, au regard strict et perçant. Ses yeux me donnaient l'impression de transpercer mon corps, je n'arrivais plus à bouger sur le moment. Le visage se voyait à travers le hublot que j'avais utilisé pour vérifier si le couloir était vide, et cette personne avait fait la même chose que moi. C'était un surveillant ? Rode avait donc vu juste, je venais de me faire repérer. Le vigile ouvrit brusquement la porte et se dirigea vers moi d'une marche rapide, il fallait que je m'échappe d'ici. Le seul endroit où je pouvais m'enfuir, c'était le chemin vers le laboratoire du professeur, mon objectif. Mes jambes reprirent leurs capacités habituelles, j'étais sortie de ma paralysie créée par la peur. Je me ruais vers la porte qui était à l'autre bout du couloir. J'entendais derrière moi le surveillant me crier dessus :

- Reviens ici immédiatement !

Il ne fallait surtout pas que je me fasse attraper, il fallait que je le distance par n'importe quel moyen. Je poussais violement la porte à battant une fois arrivée au fond du corridor. J'étais maintenant dans une pièce carrée. A ma gauche se tenaient les escaliers qui permettaient de descendre uniquement, une porte était en face et la deuxième se tenait à droite. Il fallait que je prenne l'une d'entre elles pour entrer dans le bon couloir qui m'amènera à la salle où je dois me rendre. Je fis un premier pas pour aller ouvrir une des deux portes, et un détail me fit froid dans le dos.

- C'est... Où je dois... Partir... Non...

J'avais complètement oublié quel passage je devais emprunter pour arriver au professeur Nikolaï. Sur le coup de l'action, les instructions de mon maître s'étaient volatilisées de ma mémoire. J'essayais de me rappeler tout ce qu'il me disait, mais le blanc s'installa après le moment où je devais franchir le corridor dans tout le long. Mon esprit refusait de se remémorer la direction à prendre, la peur s'installa en moi. J'entendais le vigile arriver de plus en plus vite dans la même pièce que moi, il sera bientôt ici. Il fallait commencer par empêcher le surveillant de me rejoindre. Je me mis donc contre le passage, j'étais dans le sens d'ouverture de la porte, je peux donc la garder fermée plus facilement. Il était enfin arrivé à mon niveau, mais il était toujours du côté du couloir. Il essayait d'ouvrir la porte, mais je faisais de mon mieux pour la maintenir fermée. Il était fort, mais mon évolution m'avait donné une meilleur condition et constitution physique. Pendant que je faisais un duel de force avec l'homme qui criait de l'autre côté de la porte :

- Ouvrez ! Ouvrez cette porte immédiatement !

J'essayais de puiser dans mes souvenirs, je tentais tant bien que mal de me souvenir de quel côté je devais aller. Je n'arrivais pas à avoir la moindre idée de quelle porte prendre. Si ça continuait comme ça, avec les bruits faits par le surveillant, d'autres personnes vont bientôt venir, et peut être du même côté que le mien. Il fallait donc que je prenne une décision, maintenant. Devant, ou à droite ? Je pouvais aussi prendre les escaliers, afin d'échapper en premier lieux mon poursuivant, mais je risque de me perdre et quelqu'un est peut être déjà en route pour venir ici. Il fallait donc avancer, il fallait que je prenne mon courage à deux mains. Je pris une profonde inspiration, j'allais me lancer vers une direction au hasard. J'avais seulement une chance sur deux de prendre la bonne porte, cette faible probabilité me faisait encore peur. J'essayais de ne pas y penser, je fermais les yeux quelques instants, je me calmais pour ne pas échouer. Une fois que je me sentais confiante, tout se passa très vite.
J'abandonnais mon poste de protection au moment où le vigile s'était arrêté de pousser, cela me laissait un peu de temps de manœuvre. Je me suis mise à foncer sur une porte :

- Celle de devant !

Il n'y avait aucun moyen pour différencier les deux, et avancer en avant me semblait être la meilleure solution. Je posais ma patte contre la poignée quand une étrange sensation parcourra mon corps. Une sorte de faible décharge électrique m'empêchait de tourner la poignée. Cela ne venait pas de ce que je touchais, ça venait d'autre part. J'avais l'impression d'entendre quelque chose, un son que je n'avais jamais entendu. Tout était devenu noir et blanc sur le moment, le temps avait l'air de s'arrêter. Je me retournais, je voyais l'homme qui me poursuivait, en train d'ouvrir brusquement la porte, mais il ne bougeait pas. Il était complètement immobile, son visage énervé me donnait l'impression qu'il me criait quelque chose. Plus rien ne bougeait, sauf moi. Je ne comprenais rien de ce qui m'arrivait, l'espace et le temps s'étaient figés, comme ça. La voix que j'entendais de nul part commençait à être un peu plus claire. Elle était légèrement aiguë, celle d'une jeune fille, elle résonnait comme si elle était dans une salle entièrement vide. Je sentais que le son qui témoignait sa présence était à ma gauche, au niveau de la deuxième porte, celle que je n'allais pas prendre. Je tournais le regard vers mon estimation, pour enfin savoir ce qui m'empêchait de prendre la route de mon choix.