Menace de l'ombre
Je m'appelle Joshua Korra, j'habite Vezillères, un petit village montagnard, mais nous, on l'appelle Blizzardville.
Mes parents, Catherine et Michel font parti de la CIA. C'est un métier dangereux, mais moi je trouve ça sympa. Papa ne parle pas de son travail, mais maman est une vraie pipelette !
Il n'y a pas grand-chose à Blizzardville ; mes parents ont quitté Volucité il y a dix ans pour revenir à leur racine campagnarde. Et pour se rapprocher de Manu Chen, le 3ème garçon du célèbre professeur qui a pris sa retraite.
C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis de bonne humeur aujourd'hui, Manu va me donner quelques pokeballs et mon starter, la bonne vieille sourie électrique : Pikachu.
Comme ça j'aurai déjà un premier point commun avec mon idole Red.
Volucité, il y a dix ans : son combat contre Cynthia restera gravé à jamais dans ma mémoire. C'est mon premier souvenir d'enfance.
J'ai tout qui est prêt, ma mère m'a tout préparé. Je n'ai plus qu'à attendre quelques minutes et je pourrais...
DING DONG !
Tiens ? Qui sonne à la porte ? Le prof Chen peut-être !
Je sors en courant mais il n'y a personne sur le perron de la porte.
Apparemment un enfant m'a joué un tour.
En rentrant cependant, je découvre un bout de papier qui n'était pas là il y a une minute.
C'est le prof qui me demande de quitter la maison et de le retrouver sur le champ au petit point d'eau à une centaine de mètre du village où se trouve son labo.
J'espère qu'il me donnera mon pokemon en pleine nature, ce serait tellement mieux que dans son laboratoire poussiéreux. Ce que j'avais dis il y a quelques jours à mon père avait été entendu.
Un soleil brillant qui éclaire ma route, la neige qui crisse sous mes pas me détend. Je me calme en respirant profondément.
Le jour d'adoubement était sacré, il fallait que je sois plein de sérénité.
Manu m'attendait sur les bords du lac. Il était de dos et ce ne fut que lorsqu'il se retourna que je vis des larmes dans ses yeux.
Il me vit alors et ne put soutenir mon regard.
Je compris son état quand je vis le laboratoire. Quelqu'un avait forcé l'enceinte. Les débris de la porte étaient éparpillés partout et des fragments flottaient dans l'eau.
A l'intérieur, le spectacle me laissait muer.
Toutes les pokeballs avait été volées. Des pokemons que des dresseurs confiants avaient stockés ici.
J'avais comme tous les enfants du village aidé Manu à prendre soin des pokemons. Ils allaient me manquer.
Puis soudain une pensée m'assaillit.
- Et pika, demandais-je ?
- Disparu avec les autres.
La police fut alertée et mes parents arrivèrent les premiers sur les lieux. Mon père soucieux de l'état du prof et ma mère protectrice à mon égard.
J'étais révolté. On avait volé mon pokemon, le jour où j'allais partir à l'aventure avec lui. Ces voleurs n'avait-ils pas d'âme ?
J'aurais pu fulminer toute la journée mais l'inquiétude que je lisais dans les regards échangés par mes parents laissait présager que quelque chose de plus grave encore allait arriver.
Je ne me trompais pas.
Au milieu de la nuit, je fus réveillé par des cris et des explosions.
Je me précipitais à ma fenêtre. Je pus distinguer avec netteté de la fumée qui se dégageait du laboratoire du professeur.
En regardant vers le parc je vis des gens étrangement accoutrés qui assistait à une scène d'une violence inédite.
Avec horreur, je vis mes parents maîtrisés par des individus qui les enfermèrent dans un fourgon blindé sous les cris indignés de leurs amis et de leurs voisins.
Mais les villageois ne purent rien faire. Ils étaient maintenus en respect par une vingtaine de ces fourbes et par leur pokemon.
L'un d'eux se rapprocha de ma maison et je l'entendis hurler aux gens du village :
- Voici ce que nous laisserons de ce monde, des ruines.
Un nidoking apparut à ses côtés.
Un sentiment de terreur me remplit à ma tour lorsque je sentis que la maison commençait à trembler. Une première fissure apparut.
Sans perdre un instant, je me réfugiais au ré-de-chaussé alors que ma maison s'effondrait.
In extremis, je parvenais à trouver refuge sous la table en bois massif.
Puis tout fut noir.
Je revenais à moi avec une douleur effroyable au niveau de mon genou gauche. Il avait été sacrement amoché par un grosse tuile qui aurait pu le briser vu sa taille, j'avais eu de la chance.
J'arrivais à me relever péniblement et regardais autour de moi.
Où étais-je ?
Sous terre déjà, tout était silencieux, il faisait sombre et sous la poussière des gravats qui recouvraient tout, c'était atroce.
On eût dit que je fus tombé dans une faille très profonde sous terre.
Je devais chercher une issue.
Mes problèmes commencèrent lorsque j'arrivais à une intersection.
Je vis avec surprise un petit verre qui se tortillait de douleur : un parasect était en position de force et s'apprêter à le dévorer après lui avoir injecté un puissant venin.
- Laisse le tranquille, sale bête.
Je ne comprends pas pourquoi, mais en voyant un homme qui vient au secours d'un pokemon, le pokemon agressif bât en retraite, surtout s'il est de petite taille.
Avec soulagement, je pris le petit chenipan entre mes mains et je le trouvai immédiatement attachant.
- Bon, tu a du tombé avec moi, tu étais peut-être dans mon jardin. Maintenant tu cherches aussi la sortie. Dis cheni, tu ne pourrais pas me filer un coup de main en me faisant un bandage à mon genou gauche, parce que sinon, je ne crois pas que je réussirais à sortir de ce merdier.
Chenipan le comprit très bien et il sécréta un très bon pansement.
Je hissais mon infirmier sur mon épaule. Je dois dire que j'appréciais ses petites caresses de reconnaissance. Sans lui, je n'aurais pas réussi à arriver au bout de la galerie.
Je vis avec un soulagement béni de la lumière.
J'allais quitter cette grotte et je bénissais Arcéus quand soudain, je percutais un voile doré qui était sorti de nulle part.
- Quoi encore ? hurlais-je.
- Chenipan !!!
- Oui, tu as raison, c'est injuste, aujourd'hui est une journée atroce, mes parents ont été enlevés et j'ai perdu pour toujours pika.
- Cheni ???
- Oui, ça aurait du être mon premier pokemon.
Chenipan sauta à terre et me dévisagea furieusement.
- Tu veux dire que c'est toi mon premier pokemon ?
Il acquiesça avec dignité.
- Un chenipan, tu sais tu m'as bien aidé, mais t'as même pas 395 de base de stat en papilusion, je deviendrais jamais un top dresseur avec toi. T'es trop nul de base !
Chenipan répondit à l'affront par sa surpuissante attaque sécrétion et en massacrant ma coupe de cheveux.
- Ca va pas bien ! J'ai payé une fortune pour ma coupe style Red !
Puis je le regardais et éclatait du rire bref.
- T'as un sacré caractère, j'aime ça ! Et en plus tes sécrétions m'ont bien aidé. Si tu veux, je peux te capturer dès que j'aurai trouvé une pokeball.
Le voile se désintégra soudain laissant un courant d'air frais me caresser le visage.
Un objet rouge roula jusqu'à mes pieds. C'était une Event ball, la pokeball réservée aux grandes commémorations.
Je me grattais la tête en songeant que tout était peut-être une bonne plaisanterie.
La présence de chenipan me fit ramener les pieds sur terre.
Dehors, je reconnus le coin. C'est en marchant prudemment que je regagnais Blizzardville avec mon nouvel alliée confortablement logé dans ma poche sans qu'une tempête de neige ne souffle.