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Une radio, un pendentif et une tablette de chocolat. de TheMizuHanta



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» Auteur : TheMizuHanta - Voir le profil
» Créé le 04/04/2014 à 18:04
» Dernière mise à jour le 17/10/2014 à 20:18

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Chapitre 12: [Flashback 1]: (Partie 2/2) Le prix de la vie.
Salle inconnue : ??:??

- Enfin réveillé ? J'aurais pas dû autant forcer la dose...

Où est ce que j'étais ? Ma tête me faisait horriblement mal. J'ouvrais les yeux mais il faisait toujours aussi noir que quand je les fermais. Mes membres étaient lourds et j'avais du mal à respirer. Il faisait humide et ça sentait le renfermé, j'essayais tout de même d'avaler une goulée d'oxygène. Une fois que mes yeux s'étaient un peu habitués à la lumière, j'essayais de voir où est ce que j'étais. La salle avait l'air d'être carrée, avec des murs qui faisaient environ trois mètres de long. Il y avait quelque chose au centre, un meuble, une table avec quelque chose derrière. Je remarquais qu'à ma gauche se trouvait une forme humaine, la personne se tenait debout. Elle marchait lentement vers moi. J'entendais ses chaussures claquer bruyamment sur le sol de béton, je sentais qu'il allait m'arriver quelque chose, j'avais peur. Une fois que la personne s'était assez approchée de moi, elle s'accroupit et me fixa. Je sentais son souffle froid, court et régulier sur mon visage. Il me dit d'une voix grave et inquiétante :

- Ce serait dommage qu'il ne se réveille avant toi, tu aurais tout raté...

Réveillé avant qui ? Raté quoi ? Où est ce que je suis ? Qui est cette personne ? Que me veut elle ? Où est mon père ? Un million de questions de ce genre fusaient de partout dans ma tête. Toutes étaient sans réponse, tout ce que j'avais, c'était une salle noire, une odeur qui pue le renfermé et un homme qui me fait énormément peur. A ce moment là, je vis quelque chose bouger devant moi. La chose qui était derrière la table se mit à gesticuler. Je n'arrivais toujours pas à voir de quoi il s'agissait, il faisait encore trop noir. L'homme qui se trouvait à coté de moi se mit à rire doucement, pas un rire réconfortant, mais un ricanement qui met sacrément mal à l'aise. J'étais terrorisé au point où je ne pouvais rien dire. L'homme qui était à côté de moi s'approcha du milieu du mur qui était à ma gauche et appuya sur un interrupteur.
Un flash de lumière m'aveugla, je me couvris les yeux avec mes mains pour que je m'habitue lentement à la nouvelle source de lumière. Une fois que je pouvais enlever mes mains, je pouvais enfin voir ce à quoi je devais m'attendre. Je reconnaissais l'homme qui était à ma gauche, il était en train de regarder devant lui, un léger sourire se dessinait sur son visage. On pouvait deviner qu'il ne mangeait pas à sa faim, les os faciaux ressortaient. Il avait un grand nez pointu ainsi qu'un menton droit. Des cheveux blonds tombaient en dessous de ses omoplates. Je reconnaissais à son visage l'homme qui avait mit à terre John et qui m'a endormit. Il y avait une seule différence, ses yeux. Il n'avait plus ses pupilles teintées de la couleur de la glace, elles étaient devenues rouges.
Dans son expression se sentait un drôle de sentiment, que je n'arrivais pas à définir. Il se mordillait doucement la lèvre supérieure, comme si il était prit d'une excitation irrésistible. On sentait qu'il n'avait qu'une envie, qu'il ne se calmerait pas tant qu'elle n'était pas satisfaite.

- Nous y voilà... Le grand homme adoré de tout Sinnoh...

Intrigué, je tournais la tête vers le centre de la pièce, afin de voir que contemplait donc ce malade. Mon cœur rata un battement, des frissons me parcouraient le corps tout entier. Je voyais un corps humain, plutôt large dans le sens musclé. Il avait la tête dans ses bras, mais on pouvait voir ses cheveux marron un poil longs. Il était vêtu d'un sweat gris clair, c'est à ce moment là que je compris qu'il ne pouvait s'agir que d'une seule personne dans ce monde. Sur ce bureau, assit sur une chaise derrière, se trouvait mon père. Je voyais que son corps n'était pas inerte, ses épaules tremblaient, ses omoplates montaient et descendaient doucement et régulièrement, il respirait. John était encore vivant, cette nouvelle me soulageait, j'arrêtais de trembler. Sa tête se mit à bouger légèrement, à droite, puis à gauche. Il releva lentement la tête, je voyais ses yeux verts s'ouvrir tout doucement. Il avait l'air complètement dans les vapes, le produit que lui avait donné celui qui nous a mit ici devait être un puissant anesthésiant.
Mon père essayait de se mettre droit sur sa chaise, il prenait donc appui une première fois sur ses mains. Elles se dérobèrent sous son torse développé. Il recommença, et réussit à caller son dos sur le dossier de la chaise sur laquelle il était assit. Je voyais qu'il essayait d'ouvrir ses yeux, malheureusement, ça avait l'air sacrément dur. Je voyais ses paupières trembler, l'effort devait être difficile pour lui. Une fois qu'il était capable de voir où il était, il se retournait, gesticulait. Un tintement métallique se faisait entendre, je remarquais que son poignet gauche était dans un bracelet de fer, relié par une chaîne d'argent au sol. De la peur se lisait clairement sur son visage, il remarqua vite l'homme qui était à côté de moi. Il lança de suite sans attendre :

- Qui êtes vous ? Où m'avez vous emmené ?!
- Tout ceci n'a pas d'importance, dans cette pièce, il n'y a que moi qui peux poser des questions...
- Vous me voulez quoi ?!
- Tsss... Tu n'es pas trop du genre à vite comprendre, de toutes façon, tu ne l'a jamais été...
- Quoi ?!

Moi non plus je n'arrivais pas à comprendre. Si j'avais bien écouté, cette personne s'agissait donc de quelqu'un que mon père connaissait. Je regardais l'inconnu une nouvelle fois, je ne voyais que son profil, mais j'essayais tout de même d'essayer de me rappeler si j'ai déjà vu ce visage. Après une intense recherche dans ma jeune mémoire, je tirais la conclusion que je n'avais jamais vu cet homme. Plus je réfléchissais, moins j'arrivais à comprendre. Mes pensées furent rapidement coupées, les deux hommes avaient reprit leur entrevue :

- Je ne sais pas ce que vous me voulez, mais vous risquez de...
- Arrête donc de me tutoyer, tu sais très bien qui je suis...
- Quoi ? Attendez... Ça n'est pas possible...
- Tu y arrives enfin, tu te souviens de moi John ?
- Tu devrais être mort !

Je ne comprenais plus rien du tout. Cet homme connaît mon père ? John le connaissait il y a longtemps ? Cette homme qui nous a mit ici est sensé être mort ? Ce dernier avait un sourire jusqu'aux lèvres, il devait aimer le fait qu'il soit reconnu par mon père. Ma tête me faisait horriblement mal, j'étais terrifié, je ne comprenais rien, et je me sentais horriblement impuissant. Je me sentais tel une babiole inutile qui n'attirait que la poussière dans un coin où personne ne regarde. Je voulais témoigner ma présence à papa, histoire de le rassurer. Mais je n'arrivais à rien, je n'arrivais plus à bouger, je n'arrivais pas à parler. Je tremblais encore, j'entendais encore cet horrible cliquetis de chaîne qui m'entrave dans ce coin où personne ne regarde. Je me calfeutrais alors de plus en plus dans ce coin, je voulais que personne ne me trouve, je ne voulais déranger plus personne. L'homme qui était d'après John revenu d'entre les morts prit la parole :

- Tu m'as laissé pour mort, nuance...
- Je n'aurais pas dû partir comme ça, je savais que ça n'allait pas être aussi simple...

Quoi ? Je... N'ai pas rêvé ? C'est... Papa... Qui... Lui... Pourquoi ? Comment ? Je commençais à comprendre, petit à petit, qui était cet homme. Même si je ne le voulais pas, mon esprit rassemblait une à une chacune des paroles qui ont été énoncées lors de cette conversation et j'en tirais une conclusion. Il s'agissait d'un homme étrange, qui est lié à mon père... Et John, l'a laissé pour mort... Il pensait que c'était trop simple... Est ce que ? J'étais contre mon esprit, mais il me forçait à tirer une conclusion des plus vraisemblables. John m'avait apprit à réfléchir, j'arrivais déjà à mon âge à trouver la réponse de nombreux problèmes. Plus mon esprit travaillait contre ma volonté, plus la réponse à ma question de la relation entre ces deux personnes devenait vraisemblable. Encore une fois sans que je le veuille, ma voix lança un simple mot :

- Papa ?
- Qui est là ?! Rode ! C'est toi ?

Mon père tourna sa tête vers la source du bruit qui l'avait appelé. Il me trouva rapidement, ses yeux étaient grands ouverts, comme sa bouche. Une petite larme perlait sur le côté de son œil droit. Il me demanda immédiatement :

- Rode ! Es ce que tu vas bien ?
- J'ai peur papa...
- Tout va bien se passer, ne t'inquiètes pas... Qu'es ce que tu lui as fait Baptiste ?!
- Ne t'inquiètes pas, il n'a rien eu, je l'ai juste endormis au chloroforme...

Alors comme ça, cet homme se nommait Baptiste ? Sans le savoir, ce nom se grava dans le plus profond de la mémoire et de mon être. Maintenant que je savais comment cet homme s'appelait, j'en avais encore plus peur. Au fil du temps qui passait, je connaissais de plus en plus l'homme qui nous a mit dans cet endroit lugubre. Malgré mes craintes, le fait de voir mon père me faisait du bien. En particulier ses yeux, ils étaient d'un vert banal, mais ils avaient la propriété de d'apaiser les tensions. Lorsque je voyais ses yeux, j'étais tranquille, je me sentais en sécurité au milieu de son regard apaisant. Mon père se mit doucement à sourire, je ne sais pas pourquoi, mais ce sourire m'effaçait mes dernières peurs. Je me sentais courageux maintenant, son visage m'avait donné des forces. Malheureusement, ces dernières s'en allèrent quelques secondes plus tard. L'homme qui nous avait amené ici se mit à taper dans ses mains plusieurs fois et lentement. Il resta sur place et lança doucement.

- Bon, ces retrouvailles sont émouvantes, mais je n'ai pas fait tout ça pour te revoir.
- Que comptes tu faire ?
- Encore une question... Tu ne peux pas dire autre chose ?

Cette fois, mon père s'était tût, il continuait de le fixer, il voulait lui montrer qu'il n'avait pas peur. Mais de là où j'étais, ses genoux sautillaient, je savais qu'il était tout sauf serein. Je me recroquevillais et m'enfonçais au maximum au fond de mon coin, j'étais terrorisé à nouveau. Mes mains tremblaient, j'entendais encore une fois un doux mais froid son de cliquetis métallique, c'est en regardant ma main droite que je voyais qu'elle était entravée par un bracelet en plomb. Je n'arrivais pas à le retirer, il était plus petit que mon poing, je n'arrivais pas à le faire glisser pour l'enlever. Plus je tirais fort, et plus mon pouce droit me faisait mal. Etait ce à cause de mon pouce que je ne pouvais retirer ce bracelet qui m'entravait ? J'entendais encore les chaussures de l'homme inconnu claquer sur le sol, chaque bruit me faisait sursauter. Je sentais mon cœur battre de plus en plus fort. Il se dirigea vers le côté gauche, il y avait au sol un petit sac à dos, trop petit pour contenir beaucoup d'objets. Il y enfonça lentement sa main dedans, il remuait doucement, il prenait son temps. Une fois qu'il avait prit ce qu'il lui fallait, il se tourna lentement vers mon père. Je n'arrivais pas à voir ce qu'il y avait dans sa main, il l'avait prit de sa main gauche et je ne voyais que son profil droit. Il continuait de faire claquer ses semelles sur le parterre de béton. Une fois qu'il était au niveau de la table, il posa ses poings dessus, dominant totalement mon père. Il lâcha l'objet devant John. Cela avait la forme d'un « L » et cela avait la couleur de la pièce de dix Pokédollard que j'avais eu pour mon anniversaire. Il y avait ce qu'il ressemblait à une poignée en bois sombre sur l'une des extrémités. Je remarquais aussi qu'il y avait une sorte de petit interrupteur dans l'angle de cet objet. Elle brillait tellement qu'un peu de lumière s'était reflété sur mon œil, ce qui me dérangea un peu sur le coup. Lorsqu'il tomba sur la table, l'objet fit un gros bruit sourd, l'objet devait être sacrément lourd.

- Le jeu va pouvoir commencer...
- Que comptes tu faire avec ça ?!
- Mauvaise question, et en plus tu ne devrais pas pouvoir en poser normalement...

Cet homme récemment nommé Baptiste mit sa main gauche dans la poche de son pantalon marron clair. Il y fouilla encore une fois très lentement le contenu, comme si il y avait toute une pièce remplie d'objets à l'intérieur. Il retira lentement celui qu'il cherchait depuis tant de temps.
Il s'agissait d'un petit morceau, cela ressemblait à du métal. Il avait une forme cylindrique mais le sommet était rond. Il le lâcha au dessus de la table comme pour la première pièce de métal. Elle rebondit plusieurs fois sur le meuble, puis se mit à rouler doucement, du moins, c'est ce que j'imaginais. Etant donné que je restais recroquevillé en position assise dans ce coin de pièce, je ne pouvais pas voir ce qu'il se passait sur cette table. Mon père regarda le petit bout de métal rouler de droite à gauche. Sur son visage se dessinait de plus en plus une expression de terreur. Je n'arrêtais pas de me demander pourquoi mon père en avait aussi peur. Je voulais pouvoir l'aider, mais j'étais forcé à rester dans mon coin, forcé à rester inutile, ou pire, une arme pour ce taré nommé Baptiste. Ce dernier prit lentement le bout de métal, sortit un cylindre de la grande pièce métallique, y plaça le morceau et remit le réservoir dans l'objet initial. Il tira lentement une petite pièce placée à l'arrière de l'outil de fer. Il le posa lentement sur la table et fixa mon père de ses yeux à la couleur du sang :

- La dernière fois, tu as tenté de me tuer... Es tu prêt à le faire une deuxième fois ?
- Que fait mon fils dans cette histoire ? Il n'a pas à être là...
- Il a un rôle qui donne toute son importance à ce jeu...
- Que veux tu de lui, sale fumier...
- Tu n'as le droit d'utiliser qu'une seule balle, celle qui est dans le barillet de ce revolver. Tu peux utiliser cette unique balle pour me tuer, mais tu ne sortiras jamais de cette pièce, et ton enfant subira le même sort. Il ne vous reste plus que vous deux, et le choix te revient. Tu peux utiliser ce tir contre toi, et alors tu sauveras ton fils. Ou alors tu peux décider de tuer Rode afin de pouvoir vivre ta vie avec ta femme comme avant, avant le jour où ce petit est né...
- Comment as tu pu devenir ce genre de monstre...
- Je te donne une chance... N'as tu jamais rêvé de retrouver ta vie d'avant ? Celle où tu étais un dresseur respecté, traverser la région avec ton équipe et vivre au jour le jour ? Cette envie constante d'aventure était ta seule façon de vivre, et tout ça a été réduit en cendres en un jour. Un 24 décembre pour être précis, le jour de naissance du petit Rode Ward, te forçant à mener une vie de père de famille, t'empêchant d'aller plus loin que le supermarché pour acheter à manger pour ta femme et ton gosse. Ne me dis pas qu'en regardant l'horizon, tu n'as jamais voulu aller là où le soleil se couchait ? Aller là où des paysages, des méthodes de vies ainsi que des Pokémon différents étaient présents ? Tu as toujours mené une vie où la liberté n'était que le seul mot d'ordre. Tu as maintenant la possibilité de retrouver tout ça, il ne te suffit de faire qu'une seule chose, et tu sais laquelle...

Je regardais mon père, il avait attentivement écouté tout ce qu'avait dit cet homme. Il avait sa tête baissée vers le sol, je ne voyais pas l'expression de son visage. Ses deux poings étaient sur la table, il les serrait de plus en plus fort. Je savais qu'avant, c'était probablement l'un des plus grands dresseurs que la région ait connue. J'étais tellement admiratif et fier d'être son fils. Je savais aussi que c'était parce que j'étais né qu'il a arrêté du tout au tout sa carrière. Mais je que je n'avais pas pensé, c'était qu'a cause de moi, il a arrêté tout ce qu'il aimait. C'était à cause de moi qu'il avait troqué son espace presque infini en un petit appartement en banlieue. C'était à cause de moi qu'il était maintenant réduit à rester tous les jours dans une salle d'entraînement pour pouvoir gagner un morceau de revenu. Des larmes commençaient à rouler sur mes joues, non pas parce que j'avais peur, mais car je me sentais fautif de la vie qu'il a dû renier. J'essayais de cacher le fait que cela me rendait tellement triste, je ne voulais pas qu'il s'énerve de plus en plus.
Il avait maintenant prit l'arme dans sa main droite, elle tremblait énormément. Je le savais car le revolver faisait un bruit de cliquetis insupportable. Il levait sa main lentement, il tendait son bras vers moi. Je compris à ce moment là ce qu'il allait faire, pointer le canon vers moi, appuyer sur la détente et ce sera la fin de l'histoire pour moi. Je ne sais pas ce qu'il m'arriverait, cela me faisait horriblement peur, j'en étais terrifié. La chaîne qui retient mon poignet n'arrête pas de faire ce bruit insoutenable, je tremble de tout mon corps.
Papa m'avait dit un jour que lorsque l'on meurt, on s'en va dans un monde où l'on doit être jugé. On serait dans un tribunal où Arceus, le créateur, déciderait si on doit aller au paradis ou en enfer, en fonction de la vie que l'on a mené. Je me disais à ce moment là avec fatalité que ce sera dur pour le Pokémon Alpha de décider de mon sort. Je n'avais que six ans, je n'ais pas eu le temps de vivre une vie assez longue pour savoir si j'avais le droit d'aller où que ce soit. J'espérais juste à ce moment là que mon père vive ensuite une vie heureuse. Qu'il retrouve ses joies du voyage qu'il faisait avec ses Pokémon.
Il releva doucement la tête, je voyais maintenant son visage. Il gardait une expression neutre, mais ses joues baignaient dans les larmes qu'il laissait. Il n'arrivait pas à appuyer sur la détente. Après être resté le bras tendu vers moi, il se mit à sourire et essayait de me rassurer :

- Si je faisais ça, que dirait donc Jeanne ?
- Papa...
- C'est vrai, j'ai arrêté de faire ce que j'aimais le plus au monde lorsque tu es venu au monde. Il est aussi vrai que j'envie énormément ma vie d'avant, mais il est hors de question qu'il t'arrive quoi que ce soit...
- Que comptes tu faire alors, John ?
- J'ai vécu une grande aventure, alors pourquoi est ce que mon fils n'aurait pas le droit de vivre la même chose ?
- Papa !

J'étais terrifié, mon père avait maintenant changé de cible, il avait collé le canon de l'arme sur sa tempe droite. Il a maintenant les yeux fermés, Baptiste avait l'air surpris. Il demanda à mon père, avec une pointe de colère dans ses mots :

- Que fais tu ? Est ce ta véritable décision ? Comptes tu abandonner ta femme ainsi ?
- Comment voudrais tu que je la regarde en face si j'avais utilisé cette arme sur mon fils ? Il n'a jamais été fautif de quoi que ce soit, c'est un garçon intelligent, travailleur. Il a surtout une capacité hors du commun...
- Laquelle ?
- Il aime les Pokémon. Depuis le premier jour qu'il en a vu un, il s'est toujours débrouillé pour s'occuper au mieux de celui qu'il rencontre. Même avec mon équipe qui n'écoute que moi, il arrive à se faire respecter et surtout aimer. Il a toujours voulu être un dresseur hors du commun, cela fait partie de mon devoir de père de l'aider à progresser dans cette voie.
- Il n'oubliera pas ce que tu auras fait ce jour... En es tu conscient ?
- Je le sais... Je suis désolé Rode, mais tu vas devoir porter un lourd fardeau pendant longtemps... J'aurais aimé être un meilleur père, que l'on fasse plus de choses ensemble...
- Papa... Fais pas ça... On va trouver...
- Maintenant écoute moi bien... Lorsque tout ceci sera fini, tu devras faire tout ce que je te demanderais. En premier, lorsque tu auras mes Pokémon devant toi, tu leur donneras leur Pokéball et tu diras distinctement « Le contrat est rompu ». En second, comme je ne serais plus là, tu deviendras l'homme de la maison. Il faudra que tu t'occupes de la maison ainsi que de Jeanne, comme je l'ai fait auparavant. Enfin, la dernière... Lorsque tu seras assez grand, lorsque tu auras ton premier Pokémon, tu partiras avec lui en voyage. Je veux que tu traverses toute la région, et si tu aimes le rude travail de dresseur, tu passeras au niveau professionnel et du pourras voyager dans d'autres régions. Tu te construiras une équipe invincible, je sais que tu en seras capable.
- Papa...

Je n'arrivais plus à parler, mes larmes et mes sautes de respiration m'en empêchaient. Il allait partir comme ça ? Le plus grand dresseur de la région, voir du monde ? Il allait mourir à cause d'un homme qu'il a presque tué ? C'était pas possible, il est trop fort, il va trouver une solution. On va sortir ensemble et ce Baptiste sera envoyé en prison. La justice ne peut que triompher, papa me l'a toujours dit, elle ne peut pas plier de cette façon. Le doigt de mon père pressait de plus en plus la gâchette de l'arme. Le percuteur reculait lentement, mon père allait vraiment tirer. Avant que cet enfer ne commence, mon père me lança, avec un sourire et en me regardant avec ses yeux verts rassurants, trempés de larmes :

- Quand tu seras grand et que les poils pousseront sur ton menton, il faudra vite que tu apprennes à te raser. Maman déteste les barbus...

Lorsque ces mots furent prononcés, le percuteur revint à sa place dans une grande vitesse. L'arme s'illumina et fit un bruit d'explosion intense. Je me couvrais les oreilles et fermais les yeux, je ne voulais pas voir ce qu'il se passait. Je me mis doucement à ouvrir les yeux ainsi qu'enlever les mains de mes oreilles. Je voyais Baptiste, la tête baissée. Ses épaules sautillaient, il ricanait. Il leva ensuite brusquement la tête et riait aux éclats. Son rire me terrifiait, je ne savait pas où était mon père, je le cherchais du regard. Je le trouvais, au sol, il était de dos par rapport à moi. Une flaque de liquide rouge s'étendait sous mon père allongé. Je l'appelais pour essayer de le réveiller, mais cela ne servait à rien, Baptiste m'expliqua, une larme à l'œil à force de rire :

- Ca ne sert à rien de l'appeler petit... Ton père est partit dans l'au delà. T'es tout seul maintenant !

Ce malade se remit à rire de plus belle. Il se mit à dire des choses que je n'arrivais plus à comprendre. Je n'essayais plus de comprendre quoi que ce soit. Je m'étais levé, je voulais aller voir mon père. Cette chaîne dans l'anneau qui retenait mon poignet me rendait aussi impuissant que je ne l'étais avant. J'essayais de tirer de plus en plus fort, mais mon pouce m'empêchait de retirer ma main de l'anneau autour de mon poignet, toujours à cause de ce pouce. L'homme qui était la cause de cet enfer me regardait me débattre, ça le faisait rire. Ma peur devenait de la colère, j'étais en colère contre cet homme qui avait tué mon père. Baptiste se retourna vers son sac qui se situait dans un coin de cette pièce, il en sortit un couteau. Ce couteau était énorme, la lame devait faire plus de quinze centimètres de long. Je croyais au début qu'il allait me tuer avec, mais je m'en fichais, ma vie ne valait plus rien à ce moment là. Je n'étais plus qu'un gosse emprisonné à cause d'une vulgaire chaîne en argent, tout ça parce que j'étais faible.
Contre mes attentes, il ne fit pas du tout attention à moi, il se dirigea vers le corps de John. Il continuait de sourire de toutes ses dents, il avait l'air d'en vouloir encore, ses yeux restaient toujours rouges. Il dit doucement au corps de mon père, comme si il était réveillé:

- Alors? Ca fait quoi? Tu croyais que t'en avais fini avec moi? Je ne suis pas comme toi... Je n'ai jamais compté que sur moi même... Regarde maintenant à quoi es ce que tu ressembles, à cause de ton rejeton.
- Laissez le tranquille!!!

Baptiste tourna sa tête vers moi, il me regardait avec un air de mépris. Il me fixait avec ses yeux couleur rouge sang, ce regard me paralysait de terreur. Quand il avait comprit ma crainte, il se mit à légèrement sourire. Il s'approcha doucement de moi, en faisant claquer ses chaussures contre le sol de béton, il faisait étirer le temps le plus possible. Chaque bruit de pas me faisait sursauter, ma colère était devenu de la terreur. Il s'accroupit devant moi, une clé dans la main. Il l'enfonça dans le bracelet de plomb qui m'emprisonnait dans ce coin et me chuchota:

- Cet homme s'est sacrifié pour que tu puisses continuer à vivre... Le test est maintenant fini et tu l'as passé avec brio.
- Vous avez tué mon père! Vous êtes un monstre!
- Ton papa chéri n'est pas ce que tu crois, il a failli me tuer un jour. Je voulais voir si il était prêt à le refaire une nouvelle fois.

Lorsque le bracelet s'ouvrit, je me suis jeté sur Baptiste. Le fait qu'il a parlé comme ça de mon père m'avait mit hors de moi. Ma terreur était devenue de la haine, de la haine contre cet homme qui a maintenant transformé ma vie en enfer. Je le frappais, mais ça n'avait pas l'air de faire quoi que ce soit, je me mis alors à lui griffer le visage. Il se mit enfin à réagir et m'attrapa par le cou, il me plaqua violement contre le mur. J'eu le souffle coupé sur le coup, mais ma haine était toujours intacte. J'essayais de le frapper de n'importe quelle manière, il fallait que je le batte. Il me fixa une nouvelle fois avec ses yeux, il étaient de couleur bleu ciel, semblant à de la glace. Je sentais qu'à ce moment là, mon corps ne réagissait plus du tout. Ces yeux m'avaient rendu immobile, mes bras tombèrent le long du corps, je ne pouvais plus que le fixer sans rien faire. Il me dit quelque chose d'étrange pendant qu'il me reposait au sol :

- Tes yeux... C'est tout ce que je voulais de toi, des pupilles spéciales... Tu vas bientôt pouvoir retourner à la maison voir ta mère. Il me reste juste une dernière chose à faire...

Il me fit pencher vers l'avant, comme j'étais à genoux, j'avais le visage contre le sol. Il déchira mon T-Shirt à l'arrière. Avant que je n'ai le temps de comprendre quoi que ce soit, quelque chose de froid rentra dans mon dos.
Une pointe froide et fine s'enfonça dans ma chair, la douleur était atroce, mais même sur le coup de la douleur, je ne criais pas. La terreur m'empêchait de faire quoi que ce soit, que me faisait il ? La lame de son couteau parcourait le long de mes omoplates, puis faisait demi tour. Il fit cette action plusieurs fois, la douleur était telle que je ne sentais plus rien.
Il se releva ensuite et se dirigea vers mon père, il se mit à genoux à côté de moi. Je restais au sol, je n'arrivais plus à bouger. Je commençais à tremper dans la flaque de mon propre sang qui s'étendait en dessous de moi. Je me recroquevillais sur moi même. La douleur, la terreur, la haine, la tristesse, toutes ces émotions traversaient mon cœur et mon esprit à ce moment là. Je regardais Baptiste, en train de faire je ne sais quoi sur mon père, a ce moment là, j'utilisais toutes mes forces pour me mettre sur mes pieds.
Je commençais en poussant avec mes mains, mes épaules me brûlaient. Une fois que j'étais sur mes genoux, je me jetais contre le mur pour prendre appui. La blessure que m'avait infligée cet enfoiré me faisait de plus en plus mal. Lorsque j'étais enfin debout, je marchais en titubant vers John. L'homme qui était la cause de tout ceci se leva et rangea son couteau dans son sac, je pus enfin voir, avec horreur, ce qu'il avait fait à mon père.
Ce monstre avait utilisé sa lame pour poser une marque sur le torse de John. Un grand signe « 8 » à l'horizontale était taillé dans la chair. Mon père avait les yeux fermés, un léger sourire aux lèvres, avec un énorme trou dans le crâne. Je reculais de quelques pas, face à l'immondice de cette scène. Ce monstre a charcuté mon père, lui qui était prêt à aider n'importe qui, même cet enfoiré qui traînait dans le froid. Je me retournais vers cet homme qui était la cause de tout ceci. Il s'était dirigé vers la porte en fer. Il l'ouvrit facilement en poussant avec la main gauche, se retourna vers moi et lança calmement :

- Voici la sortie. La porte est ouverte, je la laisse ainsi pour que tu puisses sortir comme tu le souhaites. Tu peux encore rester avec ton cher père, lorsque tu quitteras cette pièce, l'extérieur sera au bout du couloir. Je te conseille de faire vite, la marque que tu as reçu risque de s'infecter. Sache que je n'ai pas fait tout ça pour rien, je t'ai appris quelque chose d'important. Sache que tout être vivant doit payer, il a une dette qui la suivra toujours, il s'agit du prix de la vie. Gardes ça en tête, je suis ici dans ce monde pour que cette taxe prenne tout son sens, et tu me comprendras tôt ou tard.

Il s'en alla comme ça. Il sortit de la pièce après son crime comme si de rien n'était. Il avait laissé un enfant de six ans à genoux devant son père, une balle dans la tête. C'est à ce moment là que ma tête devint vide. Pour une fois, j'avais arrêté de réfléchir. Ma tête ne servait plus à rien, je regardais bêtement autour de moi. Je ne savais même plus comment je m'appelais, ni qui était à mes genoux. Je compris à ce moment là que plus rien ne ressemblerait à ce que je voyais de mes propres yeux avant. C'est à ce moment là que je compris que la vie pouvait dépendre que de la plus petite chose au monde.

Sombre couloir : ??:??

Je marchais, sans aucun but, la main droite sur mon épaule opposée, vers la sortie de cet enfer. J'avais abandonné mon père, je n'arrivais pas à le traîner, il était trop lourd, ou j'étais trop faible. Ma blessure au dos me faisait horriblement mal, tout mon corps entier me faisait mal. Mon cœur menaçait d'exploser à chaque moment, ma tête devenait de plus en plus lourde, mes yeux étaient devenu sec à force de pleurer. J'avais lâchement abandonné mon père alors qu'il a donné sa vie pour moi. Le couloir était tellement long, les mur, le sol, les portes sur les cotés étaient exactement pareil que dans la pièce où tout est arrivé. Ce fût pendant ma marche qu'une idée se mit à germer dans ma tête.
Mon père est maintenant mort, mais pas pour moi, à cause de ce monstre. Il l'a forcé à se tuer, il a transformé ma vie en un enfer, il fallait qu'il paie. Je savais au moment où mon père avait appuyé sur la gâchette que a justice n'était rien du tout. Elle ne servirait à rien, cet homme ne se fera jamais attraper. Si personne ne pourra le faire, alors ça sera moi. Ce sera moi qui mettrais ce monstre à genoux, comme il l'a fait à mon père. Ce sera moi qui vaincrais le mal, personne d'autre n'est capable de le faire.
J'arrêtais à ce moment là de penser, mes forces me manquaient. J'arrivais au bout du tunnel, une vieille porte en bois entrouverte était au bout. Je la poussais avec les dernières forces qui me restaient, la lumière arriva sur mon visage. Je vis avec incrédulité que j'arrivais dans une rue, j'étais au milieu d'une ville. Je vis devant moi un grand homme, en uniforme de policier, de dos. Il regardait tranquillement la circulation, le gourdin à la main et en sifflotant. Un membre des forces de l'ordre était à quelques mètres de l'enfer, et il n'en avait rien à faire. Ma théorie se confirmait, jamais la justice de maintenant ne pourra arrêter cet homme, j'en serais le seul capable. J'avançais encore de quelques pas, l'air frais me donnait encore les forces de faire quelques pas. Je me jetais au dernier moment contre la jambe de l'officier. Ce dernier se retourna et me vit, les yeux grands ouverts. Il s'agenouilla et appela quelqu'un avec son téléphone portable, je n'entendais pas ce qu'il disait, mes yeux devenaient de plus en plus lourds. Allais je mourir maintenant, à cause de mes blessures ? Je priais pour que cela n'arrive pas, tout ceci n'avait que commencé, tout ceci ne pouvait pas finir comme ça.