Chapitre 7 : Des ombres à la lumière
On ma remercié pour avoir sauvé les Pokémon que la Team Galaxie avaient volés, offert une bicyclette, encore remercié. J'ai subis le tout de l'extérieur. Je dois continuer mais la douleur ne s'apaisera pas d'ici aujourd'hui. Je suis sortie, comme absente de cette réalité qui me semble si fausse puis me suis soudainement réveillée. Elle est arrivée. Visage grave, son expression n'enlevait pourtant rien à sa beauté. Cynthia.
-J'ai appris pour ta Nosferapti…
Douleur. Cette parole fait mal mais elle est bien vraie.
-Je voudrais que tu t'occupes de cet œuf si ce n'est pas trop te demander, j'ai confiance en tes qualités de dresseuse.
Elle me tend un œuf blanc à pois verts, je ne sais pas trop comment réagir. Je ne me sens pas capable d'élever un bébé Pokémon en plus de mon équipe actuelle. Elever pour tuer ou être tuer, je ne m'en sens vraiment pas capable.
-Je me fiche que tu t'en occupes ou non, fait Cynthia comme si elle avait lue dans mes pensées. Dis-toi juste que quand une âme s'en va, une autre apparaît. Prend cet œuf, s'il te plaît.
J'accepte, récupère l'œuf qui disparaît presque immédiatement d'entre mes mains pour rejoindre le pc. Doudou a prit la place de Scara. Je ne l'ai pas oubliée mais une équipe de cinq Pokémon n'aidera pas pour la suite du voyage. De plus, il a l'air de savoir, de comprendre mes émotions et rien que pour ça je lui trouve quelque chose de particulier. Il était présent pendant ma chute et c'est en partie grâce à lui que je suis revenue. Il mérite le mieux cette place à mes côtés. Cynthia est déjà repartie, je n'ai pas fait attention à ce qu'elle a dit si elle l'a fait. Tant pis. Je dois m'en aller à présent. Rester ici ne me servira à rien. Ils sont tous prêt. J'ai entraînée tout le monde très durement ces derniers jours. Ils sont prêts à continuer.
-Baudrive ?
Doudou me regarde, tout le monde me regarde. Athéna, Leaf, Ouragan… Leurs yeux me posent la même question. Eux sont prêts à continuer et moi, est-ce que je le suis ? Oui. Je le suis.
Je suis aller jusqu'au Mont Couronné par la route 211 où j'ai capturée une Meditikka que j'ai nommée Sagesse mais la suite du chemin n'est qu'un cul de sac. Je suis donc retournée à Vestigion et est dégainée ma bicyclette pour passer la piste cyclable. A l'entrée, un scientifique m'aborde : c'est le père de Louka. Ça me fait bizarre de le voir. Il me dit que le Professeur a appris par l'intermédiaire d'un homme de la Police International pour la mort de Scara. Il me tend un collier noir semblable à une lanière de cuir où est incrusté une pierre : le Multi Exp. Il dit que le Professeur espère qu'avec ça mes Pokémon deviendront forts plus rapidement et qu'ils ne mourront plus. Je remercie le scientifique d'un signe de tête –je ne me sens pas encore capable de parler- et repars pour entrer sur la piste. Il y a plein de dresseurs sur cette route et le premier qui m'accoste pour un combat me fait sursauter. J'ai peur. Tout le long du combat que je gagne pourtant facilement j'ai peur. Peur de perdre encore quelqu'un alors que je sais au fond de moi que ça arrivera à un moment donner. J'ai tellement peur que j'en oublie de félicité Athéna qui s'approche de moi en attendant mes félicitations.
-Ma ? Machoc ?
-Oh, pardon Athéna, je souffle. Bravo pour ton combat. Tu n'as presque plus peur de te battre maintenant, c'est très bien, tu peux être fière de toi.
Athéna est heureuse et me sourie. Un sourire chaleureux. Doux. Plein de vie. Ça me fait comme une grande claque qui me ramène totalement sur Terre. D'autres Pokémon mourront parce que ça fait partit de mon aventure, d'autre Pokémon mourront avec moi mais quand ce sera le cas, je saurais que j'ai fais tout ce qu'il m'était possible de faire pour les protéger. Sourire. Le premier depuis la mort de Scara. Une éternité ! Le reste des combats se passe plus facilement. J'ai eu plus d'une frayeur. Mon équipe, malgré l'entraînement qu'elle a subit, est rapidement fatiguée face aux combats à répétition que chacun doit faire. Heureusement, la piste s'arrête et je peux enfin descendre de vélo, les jambes flageolantes dû au manque d'exercice de ses derniers jours. Je me retrouve sur la route que j'ai vue depuis la piste cyclable et respire un grand bol d'air frais qui vient piquer mes poumons de centaines d'aiguillons glacés.
-Hey, Ice !
C'est Louka.
-Ça faisait un petit moment depuis Féli-Cité. Comment ce passe ton voyage ?
Face à son sourire si franc, j'ai une soudaine envie de pleurer et j'éclate en sanglots sans raisons.
-Hey, Ice…
Louka s'approche, me prend le coude en me fixant avec inquiétude, je le serre contre moi. Ses larmes sont des larmes positives, des larmes de deuil. Enfin, je peux laisser partir Scara de mon esprit. Je pleure un peu puis finalement m'arrête et change d'émotion. La gêne vient remplacer la tristesse et je relâche mon étreinte.
-Désolée…
Louka me retient par le poignet. Les deux orbes de ténèbres me fixent intensément.
-Tu veux parler un peu ?
Il n'aurait pas dû demander. Je l'accable du récit de mes dernières aventures. Mes deux Badges, la traversée de la forêt avec Sara, mon combat contre la Team Galaxie aux éoliennes puis à Vestigion, la mort de Scara…
-Je sais ce que ça fait de perdre un Pokémon, je comprends ce que tu dois ressentir en se moment.
-Comment ça ? Il y a eu un problème avec Cristal ou Bidou ?
Louka s'empresse de me rassurer face à l'inquiétude soudaine que je porte à ses deux Pokémon.
-Non, non, ne t'en fait pas, ils vont tout les deux très bien. Ça date d'avant ça.
J'hoche la tête. Il ne semble pas vouloir parler de ce sujet, je n'insiste pas plus.
-Comment tu fais ça ? je lui demande soudain.
Il reste sans comprendre. Les deux feu follets qui virevoltent dans son regard m'interrogent.
-Tu le sais n'est-ce pas ? Que j'ai déjà perdu un Pokémon avant d'avoir Leaf.
Il hoche la tête, ne voit pas où je veux en venir.
-Comment tu fais pour ne pas être comme les autres ? Pour ne pas avoir le même regard chargé de pitié et de je ne sais quoi d'autre ?
-Parce que je sais ce que ça fait de perdre un Pokémon, Ice. Parce que j'ai vécu la même chose que toi.
Je reste sans voix, interloquée. Comment ça « la même chose que moi » ?
-Je suis comme toi, Ice. Un survivant, un revenu des enfers, un silencieux. Peut importe comment tu appel ça.
Silence. Profond silence. Silence compréhensif. Silence commun. Silence.
-Tu veux en parler ?
Il fait non de la tête.
-Pas aujourd'hui, pas comme ça. Ce n'est pas le moment ni pour toi, ni pour moi.
-D'accord…
Il sait donc. Il connaît mes silences, mes regards, mes pensées. Il est comme moi. Je ne l'aurais jamais cru.
-Tiens, dit Louka, je voulais t'offrir quelque chose au départ. Donne moi ta Pokémontre.
Je lui tend l'objet qu'il bidouille un peu avant de me la rendre.
-Je t'ai installé un radar à objet, ça te servira pour trouver les objets cachés sur les routes.
-Merci.
Silence. Il n'y a pas besoin de parole.
-Tu comptes continuer ? demande-t-il finalement.
J'hoche la tête.
-Je ne m'arrêterais pas tant que j'aurais des compagnons à mes côtés.
Foudre choisit se moment pour pousser mon bras du museau pour réclamer une caresse. Je lui gratte le haut du crâne et elle se met à ronronner.
-Tu es en bonne compagnie alors je peux faire confiance à tes Pokémon pour prendre soin de toi.
Je me sens gênée, détourne le regard, puis lance un sourire.
-Oui, tu peux leur faire confiance pour ça.
Nous n'arrivons pas à nous quitter. Alors je le propose de m'accompagner sur la route natale d'Athéna. Il accepte et reste avec moi pendant que la Machoc retrouve des connaissances à elle. Finalement, lui reste sur la route tandis que je remonte la pente glissante avec mon vélo. Nous échangeons un dernier regard. Puis Louka me fait un signe de la main et se retourne vers Charbourg. Je retourne sur le chemin et attrape un nouveau compagnon sur la route 206 : un Scorplane nommé Batman puis continue sur la route 207. Nous battons des dresseurs, encore. Puis entrons dans une partie du Mont Couronné. J'utilise un Repousse pour pouvoir attraper un Pokémon plus avantageux dans cette montagne plus tard et passe le chemin rapidement. Alors que devant moi la lumière s'échappe de la sortie, l'homme du Lac Vérité s'avance vers moi. Arriver à ma hauteur, il s'arrête et fixe un point dans la roche. Je suis son regard mais ne trouve rien. Il murmure entre ses lèvres, absent :
-…Dans un monde nouveau… Un monde où seul le temps s'écoulait et l'espace s'étendait… Le conflit n'aurait jamais dû exister.
Il s'ébroue puis son regard d'acier vient glacer tous les muscles de mon corps.
-Si le conflit c'est répandu c'est parce que l'esprit humain et faible et imparfait… Il met ce monde en péril et je trouve cette situation tout à fait déplorable…
Il me fixe, semblant attendre une quelconque réaction de ma part. Quand il voit que celle-ci n'arrive pas, il m'écarte du chemin de la main et disparaît dans la direction que je viens de prendre. Un frisson d'effroi parcours ma colonne et refroidit tout mon épiderme.
-Machoc ?
Mes Pokémon me fixent avec inquiétude et interrogation. Je leur renvoie un sourire.
-Ça va, ne vous en faite pas. Sortons vite d'ici.
La route après le Mont Couronné est faite de passerelle de bois reliant des pans du Mont Couronné les uns aux autres. Je bats les quelques montagnards et les karatékas présents et me retrouve dans un autre paysage. Du pan de montagne où je me trouve, la ville s'étant face à moi derrière une rangée d'arbres et un passage herbeux. Dans ce passage qui porte le nom de route 208 un type étrange m'offre ce qu'il nomme une clé de voûte. Sans avoir le temps de prononcer un mot, il me met l'objet en main et disparaît. Je hausse les épaules en fixant la pierre étrange et triangulaire dans mes mains et la range dans mon sac parmis tout mon bazar. A peine plus loin je capture une Tarsal que je surnomme Mysterie puis entre dans Unionpolis. Bruit. Foule. Lumière. Odeur. Je me retrouve encore une fois en territoire hostile. Avec un pincement prononcé au cœur, je repense à Scara et son aversion à la foule et au bruit, elle aurait détesté Unionpolis. Je pousse un soupir et me retrouve subitement sur les fesses, un Pokémon au pelage doux comme du coton sur les jambes. La bestiole aux grandes oreilles penche la tête sur le côté en me fixant de ses yeux noirs.
-Laporeille ? Lapo ?
-Euh… Salut.
-Seigneur Arceus, mon trésor !
Froufrou. Rose. Dégoût certain. Habillée comme à l'ère précédente, une jeune femme aux longs cheveux châtains accourt vers moi et attrape le Laporeille. Elle le serre dan ses bras avec moult surnoms sucrés et en le secouant comme un prunier.
-Oh, merci, merci, fait la jeune dame en me prenant les deux mains. Si tu n'avais pas arrêté mon Laporeille chéri, qui sait où il serait partit.
Elle fait rentrer le Pokémon dans sa Pokéball.
-Je suis Karine, une juge du concours Pokémon de cette ville. Passe à la salle dès que tu auras un moment, je voudrais te remercier pour avoir arrêter mon lapinou d'amour.
Je fais un tour de la ville. Encore trop grande. Encore horrible. Un labyrinthe délirant qui met mes nerfs à vif. Je me perds une fois, deux fois et dois finalement demander de l'aide à Ouragan pour retrouver le centre et finis par me diriger vers le bâtiment le plus grand se trouvant sur la place : l'arène du concours Pokémon. J'entre, fais la grimace tandis que mes yeux enregistrent toutes les teintes de rose possible que la pièce contient et me fige. Effroi. Colère. Mélange. Destruction. Elle est là, avec Karine. Elle est là et elle me fixe. D'un regard de pitié, d'un regard larmoyant. Dégoût. Immédiat. Elle s'approche. Je reste figée.
-Le Professeur m'a appris pour ton Nosferapti… Je suis désolée pour toi, ma chérie.
Elle veut me prendre dans ses bras. Mouvement de recul. Qu'est-ce qu'elle essaie de me faire croire en faisant son numéro de la mère conciliante devant tout le monde ?
-C'était une femelle et elle s'appelait Scara. Qu'est-ce que tu fais ici maman ?
Son expression reste interdite, je l'ai blessée par ma froideur. Tant mieux.
-Mais… je suis venue pour…
-Pour faire celle qui comprend, celle qui partage la douleur de son enfant. Tu ne connais même pas le sexe du Pokémon que je viens de perdre, tu… Tu n'as jamais été cette femme maman, inutile de te forcer.
Maintenant elle est choquée. Comme si elle ne comprenait pas pourquoi il y avait tant de violence et de rage dans chacun de mes mots. Elle sait pourquoi. Elle le sait. Elle se souvient des silences, des brimades, des colères qu'elle me mettait sur le dos alors que j'étais perdue dans un océan de sang et de mort. Elle s'en souvient très bien.
-Je n'ai pas besoin de fausse compassion, j'en ai déjà eu assez c'est deux dernières années.
Bam ! La gifle part et frappe violemment. Lâcheté. Encore. Cette gifle est le seul moyen qu'elle à trouver pour fuir la vérité. Sourire. Mauvais. Triste.
-Encore une fois, j'avais raison…
C'est tout. Je tourne le dos à la foule, à ma mère, et ressors du complexe. J'ai raison, elle ne veut pas voir la vérité. Elle ne veut pas accepter cette partie de moi. Elle ne veut pas, je ne peux rien y faire. Je m'enfonce dans une rue et finis par m'asseoir à même le sol. J'ai mal. Au cœur et à la joue. Je respire profondément et enfonce ma tête entre mes bras. J'ai raison. Terriblement raison.
-Mélo ?
Tous mes compagnons me fixe avec inquiétude, ils ont tous suivit la scène, ils savent eux aussi. Maestro s'approche et pose une lame sur ma jambe, ses yeux reflètent les tumultes de la rivière et cherchent à décrire ce qui passe dans mes yeux.
-Melokrik ?
Je caresse la tête du Pokémon Insecte avec un petit sourire.
-Désolée Maestro…
-Mélo ?
Il ne comprend pas. Athéna et Foudre s'approchent à leur tour puis Leaf, Ouragan et Doudou. Je caresse la tête de certains, les serrent tour à tour dans mes bras. Ils seront toujours là pour me protéger et moi je serais toujours là pour les protéger. Ces Pokémon sont ma véritable famille.
-Tout va good for you ?
Je relève la tête. Une des femmes présentent à la salle de concours vient de me poser la question. Elle brille de paillettes et porte une robe de haute couture violette.
-Oui, ça va, désolée pour la scène de tout à l'heure.
-Oh, no, ce n'est pas de problème. Elle jette un regard circulaire à mes Pokémon. You être dresseur ?
J'hoche la tête à l'affirmative.
-Enchantée, me être Kiméra, very good Championne of Unionpolis. Toi avoir l'air fort, je t'attend with impatience à l'arène.
Un sourire. Le défi a pris la place de la peine dans mon cœur.
-Ne vous en faite pas, j'arrive tout de suite.
Sourire. Compréhensif. Kiméra me tend une lampe torche.
-You avoir besoin de ça dans my arène. Good luck dresseur.
J'ai laissée la nuit reposer complètement toute mon équipe et à présent, nous sommes prêt à nous battre, nos batteries rechargées au maximum. L'arène est totalement plongée dans l'obscurité. J'active ma lampe torche qui ne projette qu'une fine ligne de lumière peinant à éclairée plus loin que mes pieds et avance un peu. Frôlement. Froid. Peur. Je sursaute et me retourne violemment en braquant le faisceau de ma lampe sur Ouragan. L'oiseau, ébloui et déstabiliser, pousse un cri perçant et atterrit la tête la première sur le sol.
-Etou ! gronde-t-il à mon attention dès qu'il se retrouve sur ses deux pattes. Etourvol !
-Désolée, Ouragan, je ne voulais pas que tu te fasses mal. Je m'agenouille. Tu vas bien ?
Je frôle les plumes d'une de ses ailes quand il la retire violemment en poussant un petit cri. Je n'insiste pas et me redresse, quelque peu déconcertée tout de même par sa réaction. Je braque à nouveau le pinceau de lumière devant moi. Il fait noir, terriblement noir.
-Luxio !
Foudre s'avance à la limite du pinceau et illumine sa fourrure d'électricité bleue. La lumière se fait immédiatement plus lointaine et j'arrive enfin à discerner les murs fait de sculptures de Pokémon aux yeux flamboyants et les fameuses plaques symbolisées. Au-dessus de ma tête et partout autour de nous flottent des Pokémon de type Ténèbres et Spectre. Doudou tente une approche des Pokémon flottant mais se fait bousculer par un Fantominus et est rejeté vers moi.
-Baudrive ! crie-t-il à l'intention du Pokémon.
Le Fantominus prend un visage menaçant et attaque. Réflexe. Rapide. Je fais rentrer Doudou dans sa Pokéball tandis que Foudre vient infliger une violente Morsure au Pokémon. Le Fantominus, fait uniquement de gaz, se disperse immédiatement dans l'air et ne réapparaît plus. Sans nous laissez le temps de souffler, c'est un Baudrive deux fois plus gros que Doudou qui s'élance à présent vers Foudre dont la fourrure rayonnante annonce un déluge d'éclairs. Le Pokémon en forme de ballon se fait griller en moins d'un instant mais résiste tout du moins à l'attaque. Son corps tout gonflé se relâche soudainement et envoie une volée de boules noires sur Foudre. La Luxio, laissant de côté sa douleur au moment de l'impact avec les boules, frappe une nouvelle fois le Pokémon de ses éclairs et, cette fois-ci, le fait s'écraser sur le sol. Respiration. Calme. Foudre s'approche du corps inerte quand celui-ci se met soudainement à luire.
-Foudre, écarte-toi, j'hurle en reconnaissant la capacité spéciale du Pokémon.
Boum ! Trop tard. Une explosion énorme vient illuminer la pièce un instant avant que tout ne retourne sombrement dans les ténèbres. Je frappe sur ma lampe torche plusieurs fois pour qu'elle cesse de grésiller et la braque vers l'endroit où se trouvaient le Baudrive et Foudre. La Luxio est recroquevillée sur elle-même, son corps dégoulinant de sang et ses poils charbonneux dressés et roussis sur son dos. Du Baudrive, il ne reste plus qu'une tâche grise sur le sol noir de suie. Je soigne longuement Foudre qui n'a survécue que de très peu et lui laisse le temps qu'il faut pour qu'elle redonne une allure propre à sa fourrure. Je regarde autour de nous, il n'y a rien. Pas de dresseur visible, pas de vie, rien. Juste le noir. Un frisson de suprême peur fait trembler tout mon corps quelques instants avant que je ne me décide à relâcher Doudou. Le Baudrive, tremblant comme une feuille, ne s'avise plus d'essayer de jouer avec les autres Pokémon lévitant au-dessus de nos têtes. Il s'approche de Foudre, échange quelques « Baudrive » avec elle puis s'accroche à mon bras pour ne plus le lâcher. Nous avançons jusqu'à trouver la plaque bleue où se dessine un carré puis trouvons la porte correspondante dans le labyrinthe sombre et terrifiant que forme l'arène. Au moment de poser la main sur la poignée, un nouveau Pokémon nous tombe dessus. Foudre, réagissant au quart de tour, esquive la charge d'un Feuforêve et l'attrape dans un mouvement fluide par son collier de perles roses.
-Forêve ! s'étrangle le Pokémon.
L'une des perles de son collier se met à luire étrangement à l'appel de son propriétaire et se détache du reste du bijou. Foudre, intriguée par la lumière, se désintéresse subitement du Pokémon et suit la lumière virevoltante en essayant de jouer avec. J'essaie de ramener son attention au combat mais elle reste obnubilée par la perle lumineuse. Même quand l'air, annonciateur d'une attaque de type Psy, se met à vibrer autour d'elle, elle reste fermement concentrée sur la perle. Je décide finalement de l'échanger contre Leaf qui ne fait qu'une bouchée du Pokémon qui finalement s'enfuit en disparaissant dans l'air. La seconde pièce est semblable en tout point à la première et j'ai à peine le temps de refermer la porte qu'un nouveau Fantominus me saute dessus. Après une bonne frayeur, la Morsure de Foudre renvoie le Pokémon à l'état vaporeux et me permet de trouver la seconde plaque : une étoile cette fois-ci. Au fil du chemin, les Pokémon Spectre et Ténèbres ne cessent de se jeter sur nous. Heureusement, Leaf et Foudre assurent notre sécurité à grand renfort de Morsure et, petit à petit, nous nous frayons un chemin face aux Pokémon terrifiants. Un Baudrive explose tout près de Foudre une nouvelle fois mais, ce coup-ci, Leaf se met en travers de l'explosion pour la protéger grâce à sa carapace. Plus loin et après plusieurs portes, je trouve enfin celle avec une marque d'étoile. Devant se trouve le seul et unique dresseur rencontrer depuis le début du labyrinthe. Sans un bruit, il envoie deux Fantominus. Foudre et Leaf sont déjà prêt à infliger leurs terribles Morsure. L'un des Fantominus s'approche de Leaf en le fixant et en émettant un son étrange. L'instant d'après, Leaf c'est endormit. Alors que Foudre réduit difficilement et avec pas mal de dégât l'autre Fantominus à néant, j'échange Athéna contre le Boskara. A elles deux, le deuxième Fantominus rejoint son collègue dans les ténèbres. Le dresseur envoie alors un Spectrum, langue pendante et fasse rieuse au combat. Face au manque d'énergie de Foudre, je laisse un instant la Machoc seule face au Pokémon pour soigner sa partenaire d'une Super Potion. Athéna est déjà prête, le poing armé, elle s'élance sur le Pokémon pour le frapper entre les yeux et c'est là qu'elle ressent la douleur. Puissante. Transperçante. Destructrice. Mortelle. Dans le noir, elle n'a pas vu l'orbe sombre que le Spectrum a jeté sur elle. Athéna tombe. Athéna sombre. Elle n'a plus peur, enfin. Elle n'en a plus besoin à présent. Cette peur qui lui permettait de faire face à la mort, elle n'en à plus besoin parce qu'à présent elle se meurt. Elle meurt dans l'ombre, comme Scara, et dans les ténèbres soudain elle aperçois la petite chauve souris : lumière au milieu des ténèbres, lueur qui la soulève et l'emporte. A présent elle va veiller sur tout le monde d'en haut, elle à finit d'avoir peur, pour toujours. Je la voie tomber, ne peux plus bouger. Athéna reste immobile, comme le temps qui c'est soudainement arrêter. Le Spectrum s'approche, renifle le corps d'Athéna, tourne autour. Il finit par me regarder, des larmes silencieuses coulent sur ses joues comme sur les miennes. J'ai fais tout mon possible pour lui éviter cette fin, mais ce n'était pas assez, encore une fois. Je serre les poings. Le Spectrum me fixe et finit par se transpercer le crâne d'un coup de griffe avant de disparaître. Une vie pour une vie. C'est sa manière à lui de me dire pardon. Je m'approche du corps de la Machoc sans vie, regarde. Sa peau est pâle, pâle comme la mort et ses yeux d'un orange sublime sont maintenant recouverts d'un voile blanc, le voile de la mort. Je m'agenouille, prend le petit corps dans mes bras. Malgré le fait qu'elle soit morte, Athéna est légère comme une plume. Je la regarde, lui ferme les yeux. Elle semble si petite entre mes bras, si faible, si incapable de survivre dans cette arène. Suis-je une bonne dresseuse ? Il semble clair que la Machoc n'était pas assez entraîner pour cette arène et pourtant… Je secoue la tête, chasse mes démons d'un coup de vent divin. Je ne peux pas me permettre de la pleurer tout de suite. Il faut d'abord terminer cette arène pour que son sacrifice ne soit pas vain. Je me relève, son corps dans les bras, et passe devant le dresseur sans un mot, sans un regard. J'ouvre la porte et la lumière blanche et soudaine ne m'éblouit pas. Kiméra est là, campée sur ses hanches, elle m'attend.
-Oh… fait-elle en accrochant son regard sur le petit corps dans mes bras. I'm sorry. Je vois que my arène a été fatale for your Pokémon…
-Finissons-en, je réplique en serrant ledit corps contre moi, j'ai un Pokémon à enterrer et à pleurer.
Elle hoche gravement la tête.
-Je comprend, let's go donc.
Une Skelenox apparaît de nulle part et fixe Leaf de ses orbites vides et sanglantes. Le Boskara, détruit par la mort d'Athéna, fonce sur le fantôme avec une rapidité surprenante. Il mort le masque d'os violemment et en craque un morceau qui tombe sur le sol. La Skelenox, effrayée, recule sans pouvoir attaquer. Leaf recommence à mordre, violemment, et le reste du masque part en charpie dans un nuage de poudre d'os. La Skelenox sans visage part se cacher derrière Kiméra et disparaît dans une Pokéball.
-Good Pokémon, commente la Championne, je vais devoir envoyer mon meilleur élément tout de suite dans ce cas.
Un Pokémon violet fait de voiles apparaît face à Leaf. La Mort en personne. Froideur. Présence insaisissable. Peur immortelle. Les yeux du Magirêve fixent leur future victime avec froideur, trois perles d'un rouge sanguin ornant les voiles de l'apparition. Leaf pousse une sorte de meuglement de défi et s'élance sur le Pokémon mortuaire de toute sa masse. Mélodie lancinante. Requiem de la mort. Tango du diable. Une perle de sang cristallisée se met en mouvement sur ce rythme des enfers et attire Leaf comme un papillon vers la lumière. Sauf que la lumière n'est qu'un feu couvant près à brûler vif les ailes de la pauvre créature. J'essaie de ramener Leaf à la raison, de le ramener sur le combat en l'appelant et en le suppliant. Au fin fond de sa contemplation morbide, il m'entend et ne se laisse pas emporter par les flammes. Avec une rapidité insoupçonnable pour un tel Pokémon, il mord violemment les voiles traînants du Magirêve. Le Pokémon mortuaire pousse un long et étrange cri, comme une mauvaise note sortie des cordes d'un violon et lance une Ball'Ombre : la même attaque qui a tuer Athéna. Leaf se campe sur ses pattes et résiste courageusement à l'assaut des ombres.
La lumière brille, quelque part loin d'ici.
Il frappe de nouveau avec la rage et la colère provoquées par la mort de sa camarade et mord dans la chair et les voiles de toutes ses forces.
La lumière brille au fin fond de mon esprit.
Coup Critique. Le Magirêve pousse un nouveau cri lancinant et disparaît dans une dernière arabesque de voiles. Je fais revenir Leaf, épuisé par ses deux combats et envoie Foudre à sa place. Un Spectrum apparaît sournoisement derrière la Luxio et tend haut sa patte en préparation pour une attaque.
La lumière est là, tout au fond de moi.
Les oreilles de Foudre frémissent et elle se retourne en un éclair pour frapper sa cible. Le coup fait si mal qu'il déchire une partie du visage du Pokémon Spectre. Celui-ci réussi quand même son coup de griffe et ouvre trois longues cicatrices sur le dos de la Luxio qui éclaboussent instantanément le sol de son sang. Coup Critique. Foudre s'ébroue, faisant gicler les gouttes sur les murs de briques blanches et crache violemment. Kiméra profite du moment pour asperger une Super Potion sur le Pokémon Spectre qui retrouve toute son énergie.
C'est elle qui brillera et repoussera...
Foudre s'élance, saute sur le corps gazeux du Pokémon, frappe une fois, deux fois, trois fois. Fatalement. Le Pokémon disparaît dans une traînée de poudre violette et scintillante. J'ai gagnée. A peine le Pokémon a-t-il disparut que les larmes coulent sur mon visage. Je peux pleurer Athéna et lui offrir une tombe digne d'elle. Seulement à ce moment-là, je me rends compte d'un chose, un chose essentielle. Je n'ai pas récitée ma promesse avant d'entrer dans l'arène. Avec des sanglots dans la voix, je récite la formule finale : nous étions six à entrer, nous ne sommes que cinq à ressortir…
Les ombres à tout jamais…
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Note de l'auteur:
Mon dieu, maintenant Athéna... Deux mortes en deux chapitre ! (Inutile de crier que je suis nulle). Encore une fois, j'ai absolument rien pu faire. Une Ball'Ombre et c'était finie d'elle... Et dire que j'avais la trouille à cause du Magirêve de Kiméra...
J'ai vraiment oubliée de penser à dire ma phrase et à l'écrire au début du chapitre ! Signe du destin ? Qui sait...
Encore merci de suivre cette fanfic' et de me laisser des commentaires, je vous dit à la semaine prochaine pour le prochain chapitre !