Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

La Vie en Couleur : Les Nuances de Rouge et de Noir. de Gein William



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Gein William - Voir le profil
» Créé le 13/12/2013 à 19:29
» Dernière mise à jour le 13/12/2013 à 19:29

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 3 : Vive la vie...
Chapitre 3 : Vive la vie...

Ils étaient face à face. Deux Absols. L'un était rouge, comme le sang de ceux dont il avait vu la mort. L'autre était noire, comme le futur qu'elle voyait dans les yeux de son congénère. Noir comme ses doutes. Fallait-il croire ce qu'annonçait la venu du sanglant ? Ou fallait-il l'ignorer en ignorant toutes ses légendes. C'était un risque à prendre. Et elle ne savait pas. L'autre de son côté était surpris. Pour la première fois depuis sa naissance, il rencontrait un autre pokémon comme lui. Surtout quelqu'un de si différend de lui. Aussi loin qu'il se souvienne, en dehors de sa mère, il n'avait jamais vu d'Absol. La seule image qu'il avait d'eux c'était lui-même. Et il se savait différend. Et pour la première fois, il parut intéressé, curieux d'en apprendre plus. Presque à en oublier pourquoi il était là.

Landon et Hill s'étaient rencontrés pour la première fois.

- Vous savez pourquoi je suis là, j'imagine ? Demanda le premier, pour ouvrir un dialogue avec sa semblable.

S'il voulait ainsi lui parler c'était pour en apprendre plus sur son espèce. Sur les autres qui lui ressemblaient et ainsi, enfin, parler de lui-même. Pourtant, malgré tout il ne pouvait ignorer ce pourquoi il était présent. La première chose à dire qui lui vint donc à l'esprit fut cette demande. Il fallait ouvrir un dialogue et ainsi, tisser des liens. C'était un chemin dangereux à prendre, mais il le savait. Malgré ce fait, la curiosité avait pris le dessus. Il avait pris le risque.

Hill ne répondit pas. Oui elle savait. Mais lui répondre serait l'admettre. Et ça, elle ne le voulait pas. Ce serait tourner le dos en ce quoi elle a toujours cru, c'est-à-dire que toutes ces choses, qui étaient des légendes à ses yeux n'existaient pas. Elle ne croyait pas et elle n'avait jamais cru à cette idée de rôle donné à tout un chacun. Ce n'est pas parcqu'un Absol rouge comme le sang de tous les pokémons qu'elle avait tués pour se nourrir se présentait que tout aller changer. Et surtout, même si elle doutait, elle ne voulait pas mourir. Elle ne voulait pas qu'on lui impose la mort. Aussi douce ou horrible qu'elle puisse être.

- à mon moindre avis, il vous reste encore une bonne journée et demie avant que vous ne mourriez. Vous avez de la famille, des amis ?

était-elle seule ? Comme lui, ou avait-elle quelqu'un avec qui vivre, qui l'attendait quelque part ? C'était la première question que se posait le pokémon. Au final, sa solitude était elle commune a bon nombre d'Absol, ou était-il une exception ? Elle avait l'air d'avoir un style de vie très différent du sien. Elle avait de nombreuses cicatrices visibles, même sous la fourrure blanche qui était caractéristique à leur espèce, là où lui, n'avait rien. Elle avait dû se battre un bon nombre de fois pour que de telles traces soient si apparentes.

- Je suis seul... répondit-elle enfin.

Cela... Cela elle pouvait lui dire. Pour la première fois elle rencontrait un Absol. Malheureusement pour elle, il lui apportait une hypothétique mort, dont elle ne pouvait vérifier l'existence. Elle ne pouvait voir le futur après tout... Mais lui parler, sans parler de son rôle, qu'il semblait se donner semblait possible. Au moins, elle se sentirait moins seule désormais. Elle avait quelqu'un à qui elle pouvait parler. Ne serait-ce qu'un peu. à ce moment même, elle était un peu perdue. Elle ne savait plus comment considérer son congénère un peu particulier.

Landon lui de son côté souriait. Elle lui avait répondu. C'était bête comme raison mais c'était ainsi. Surtout après l'absence de considération qu'avait eu sa première question. De plus, il sut qu'il n'était pas seul dans son cas et qu'au moins elle, était seule. La solitude semblait donc à ses yeux aussi naturel chez les Absols que son rôle. C'était l'un des prix à payer au final. Et puis, le fait qu'elle allait mourir lui revint en tête. Il ne fallait pas s'accrocher malgré tout. Même si les questions pleuvaient dans sa tête. Il ne devait surtout pas s'attacher. De toute manière, ça n'allait pas durer.

- Et qu'est ce qui vous dit que je vais mourir d'abord ?

Ce fut la réponse de Hill à ce qui se passait de son côté. Pas de certitude, pas d'affirmation comme « je ne vais pas mourir » ou « je déciderai de quand je mourrai » mais, une question. Une simple question. Comme pour mal cacher son incertitude. Plutôt que de ne rien dire, faire face. La réponse ne lui plairait sûrement pas. Mais elle voulait se donner un peu de contenance face à cet Absol sûrement beaucoup plus différent d'elle que ce que pouvait montrer l'apparence. Il fallait agir comme elle l'avait toujours fait. De façon agressive. Le naturel reprendrait sûrement le dessus et elle oublierait le reste. Pour un temps peut être.

- C'est le rôle que l'on m'a attribué, je rencontre toujours des pokémons qui vont mourir. Ce don m'a été attribué par Arceus. Ainsi, tu vas mourir.

- Un rôle ? Arceus ? Connerie...

La réaction ne s'était pas fait attendre. Elle avait même été immédiate. Au final, elle était repartie et redevenu ce qu'elle était la journée d'avant. Ses doutes avaient été balayé en un instant. Il avait le don, si ce n'est de la mettre hors d'elle, de l'énerver. Elle avait en face de lui le genre de pokémon qu'elle appréciait le moins du monde. Ceux fermés et limités à la prétendu fonction donnée par une prétendue puissance divine. Elle s'était toujours battu contre ça. Elle avait toujours combattu ceux qui la renvoyaient à son prétendu rôle et elle n'avait jamais rien fait en ce sens.

Landon lui de son côté semblait assez surpris de la réaction de sa congénère. Beaucoup avait douté, beaucoup s'était mis en colère. Mais aucun pour cette raison là. ça le surprenait d'autant plus que pour lui, son espèce tout entière était des agents d'Arceus. De plusieurs façons, mais pour lui il en était ainsi. Comment pouvait-elle rejeter ce pourquoi elle était née ? Ceci attisa encore plus sa curiosité. Cependant, maintenant le dialogue semblait beaucoup plus compliqué. Elle n'avait pas l'air très enjoué. Quoique... c'était normal après tout. Elle allait mourir... Même si visiblement elle avait l'air en colère pour autre chose. Évidemment.

Quelle vie pouvait-elle bien mener ? Lui sa raison de vivre était simple. Accomplir sa fonction. Mais elle ? Comment faisait-elle pour aller contre sa nature même d'Absol ? Suivait-elle, malgré ce en quoi elle, elle croyait, son instinct ? Se démenait-elle, résistait-elle ? Ou autre chose d'autre encore ? Il était vraiment intrigué et plus cela allait plus ce sentiment se renforçait. C'était vraiment nouveau pour lui. Quelque chose qu'il expérimentait dans nature même de Pokémon. Plus que celle qu'il définissait comme celle de son espèce dans tous les cas.

Lui en comparaison devait être vraiment différent d'elle. Comment pouvait-elle bien le voir ? Pour lui, elle n'était qu'une source d'information et bientôt un antagonisme qui emplissait sa tête d'un nombre de question conséquent. Mais elle ? Sûrement ne voyait elle quelqu'un d'opposé, un antagonisme à sa propre existence. Et donc un ennemi potentiel. Quelqu'un à combattre, au moins sur le terrain des idées. Voir physiquement. Sa prudence lui dicta donc, malgré tout de se retirer pour un temps et de se cacher. Pour attendre un peu. Le soleil était maintenant bien levé et haut dans le ciel. Il observa rapidement les alentours avant d'observer les ravins en contrebas. C'était l'idéal pour aller se cacher. Et se reposer un peu. Même s'il se doutait qu'il allait devoir semer sa semblable. Il s'élança donc.

- Eh ! Où tu vas ? S'écria Hill alors que Landon descendait à pleine vitesse la colline pour se retrouver au niveau des ravins, juste au-dessus de l'endroit où elle vivait. Elle n'en avait pas fini avec lui, surtout après le court échange qu'ils avaient eu, mais si en plus il venait pour s'approprier l'endroit, il fallait en venir aux mains au plus vite.

Après tout, il avait beau être le premier Absol qu'elle avait rencontré depuis trop longtemps, elle restait chez elle. Lui venait tout juste d'arriver, elle, était installée là depuis longtemps. C'était l'endroit où elle vivait. Pas le sien ! Si les choses se seraient passés autrement, peut être qu'elle l'aurait accepté, toléré ici. Il n'y aurait plus de solitude, plus de moments seuls et ennuyeux à vivre. En tout cas sûrement pour un temps. Mais dans les faits, ce n'était pas à l'ordre du jour.

Sur le coup elle était vraiment en colère. Elle se laissait plus ou moins emporter pour oublier toutes ses pensées qu'elle avait eues quelques minutes auparavant. Ces choses trop lourdes pour elle qu'elle ne supportait pas. Trop de doutes. Trop d'inquiétude... Ainsi il fallait remplacer, combler la place qu'ils prenaient par autre chose. Ici sa colère. Ce qui convenait très bien vu qu'elle ne pensait plus qu'à ça. Même si ces idées négatives reviendraient à l'assaut peu de temps plus tard. C'était toujours ça de gagné. C'était une échappatoire face à ce quoi elle était confrontée. Un destin inévitable qu'on lui montrait.

Enfin, il fallait quand même le suivre. Il ne fallait pas le laisser agir à sa guise. ça n'allait pas être bien compliqué. Il ne semblait pas très rapide malgré une agilité assez remarquable. En tout cas pas assez pour utiliser Hâte. Elle pouvait donc le coller le plus possible. Elle ne savait pas comment il allait réagir, dans tous les cas, C'est ainsi que cela allait se passer. Au pire, ils allaient se battre, mais sûre de sa force, elle ne le craignait pas particulièrement. Même si les rouges, comme il en était un, avaient la réputation d'apporter la mort. Elle s'élança donc à son tour. à pleine vitesse. La différence était alors peu discutable. Qu'il soit à son maximum ou pas, elle serait sur lui en moins de deux.

- Où est-ce que tu vas comme ça ? Demanda Hill.

- Je cherche juste un endroit où me poser et dormir et passer le temps.

- Tu es ici à l'endroit où je vis, ne crois pas que je vais te laisser faire comme tu le veux.

- Et donc ? Fit l'Absol rouge en stoppant sa course et en se retournant pour faire face à sa congénère une nouvelle fois.

- Donc tu ne fais pas comme tu veux !

- quelle importance ? Je n'ai pas l'intention de rester de toute manière... Mais si tu insistes, guide moi et trouve moi un endroit pour me reposer.

- Va te faire voir ailleurs... Débrouille toi. Je n'ai pas envie d'aider quelqu'un comme toi.
- Donc je fais comme je veux...

- Mais si quelque chose ne me plaît pas, je te sors d'ici. Mort s'il le faut.

- ça me va.

Ainsi, le mâle repris sa course. Laissant la femelle le regarder partir devant. Pour le moment, elle ne bougerait pas d'ici. Elle ne savait plus trop où elle en était et elle avait besoin de reprendre ses esprits. Pour le pire sûrement. Elle s'était emportée volontairement pour ne pas penser. Ce qu'elle tentait de faire semblait, pour Hill, dangereux. Mais c'était quelque chose à faire. Seulement, alors, elle allait pouvoir aviser. Il lui fallait du calme. Absolu si possible. Et avec la présence du rouge dans les environs ce n'était pas simple. Le fait qu'il s'éloigne était une bonne chose.

Elle n'aimait franchement pas à ce qu'il traîne là où elle vivait. Pas qu'il était dangereux ou envahissant, mais sa personnalité, sa façon de penser, de vivre la mettait hors d'elle. C'était comme rencontrer l'exact opposé de ce qu'elle était. Il était ce qu'elle détestait. La chose qu'on lui renvoyait régulièrement, comme ce fut le cas la veille, au visage sans que jamais elle n'ait rien demandé. Il était l'incarnation du pokémon qui suivait sa fonction, le fameux rôle que l'on recevait à la naissance et dont elle, avait décidé de ne pas suivre. Elle s'était retrouvée, physiquement en face de ce contre quoi elle luttait face aux autres. Elle revendiquait sa liberté. Lui niait la sienne propre en se soumettant à cette règle. Elle ne le comprenait pas.

Elle s'était retrouvée face au parfait étranger. Celui qui appartenait à un monde totalement différend du sien. Avec des coutumes, des règles de vies très différentes de la sienne. Voir même complètement opposé. L'étranger qui n'avait aucun point commun avec elle. C'était la première fois que c'était si remarquable pour elle. Elle n'avait presque jamais entretenu de conversation de ce genre avec un inconnu. Souvent, cela entretenait un futur conflit contre un adversaire. Ou ça le concluait. Là, rien de tout ça. Il semblait comme curieux. Il posait des questions sur sa vie. La façon dont elle, vivait sa vie. Après tout, elle aussi devait être une étrangère à ses yeux.

Elle se demandait alors, comment il faisait à chaque fois. à chaque rencontre, à chaque fois qu'il venait pour annoncer la mort d'un pokémon. S'intéressait-il toujours de cette manière à la vie de sa victime ? Était-ce là sa raison de croire et d'agir comme on lui dictait ? Par simple curiosité morbide ? Ou y-avait-il autre chose ? Quelque chose de plus complexe, de plus profond pour donner raison à ce pokémon ? à ses actions ? Après tout, elle n'avait pas cherché à le comprendre. Pour lui, justifier ces actes par le simple fait d'Arceus n'était peut-être qu'une partie de la réponse et qu'autre chose l'animait. Ou alors elle cherchait simplement trop loin et c'était vraiment cette seule raison, idiote, qui le poussait à agir. Tout compte fait, il fallait agir de même et lui demander directement. Lui aurait la réponse. Pas elle.

Cependant, plus elle y pensait, plus elle se rendait compte que même elle finalement croyait à toutes ses histoires... D'Arceus, d'Absol rouge annonçant une mort prochaine et de toutes ces légendes qu'elle avait reniées. Mais de son point de vue, on la forçait à croire. On lui avait raconté toutes ses histoires. Sa mère, elle croyait beaucoup en ce genre de choses. Par réaction et rébellion, elle avait tout rejeté. Malgré tout, on ne pouvait ignorer la présence d'un fait qui aurait la possibilité d'annoncer sa propre mort. Même si elle ne le pouvait vérifier. Elle ne le pouvait le faire en veillant comme la nuit dernière, elle ne pouvait lutter contre ça. Il fallait juste attendre et voir...

Landon lui était tout aussi troublé. Il ne savait pas trop quoi penser de cette rencontre. à plusieurs niveaux d'ailleurs. D'une part, par rapport à lui-même... Aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais autant discuté, si l'on pouvait appeler ça comme ça, avec un autre pokémon. Semblable ou pas. En réalité, le fait que ce soit une Absol et la première qu'il rencontrait, hors de sa propre mère, l'influençait. Il savait quelques choses générales sur les Absols, par sa propre génitrice qui lui avait appris l'art de vivre, l'instinct de survie et quelques choses que l'on raconte a de jeunes pokémons comme les contes, les légendes qui sont transmises. La sienne en fit partie d'ailleurs. Et ainsi il eut connaissance des coutumes de son espèce. Mais tout cela restait très général au final. En dehors de lui-même et de sa mère, il n'avait jamais observé la vie d'Absol de l'extérieur. Ici, il en avait l'occasion. Même si tout cela sonnait comme une piètre excuse à ses yeux. Surtout qu'elle semblait avoir une vie si différente de la sienne. Comme si tout ce qu'on lui avait appris n'avait été que mensonges. Où était la vérité au final ? Dans ce le seul fait autre que le sien ? Où dans ce qu'on lui avait raconté ? Ou autre part ?

Au final elle semblait avoir une vie tout à fait différente de ce que lui avait pu expérimenter. Même si certains faits les rapprochaient et semblait, pour lui, indissociable du fait des Absols. Autant pour lui, vagabond qu'il était, que pour elle, la sédentaire. Dans l'instant présent, il n'avait pas cette impression. Il n'était pas réellement seul même si Hill n'était pas vraiment là. Il était sur son territoire, donc elle était partout à la fois, sa présence semblait évidente. Pourtant, il n'avait jamais ressenti cela auparavant. Que ce soit sur le territoire du Rhinastoc, ou sur celui de n'importe quel pokémon. Elle était vraiment particulière. Et elle amenait des choses que longtemps et qu'il aurait forcément renié, par simple conscience du fait que s'attacher était inutile. Ici, il devait en apprendre plus, s'intéresser, tout en restant éloigné du moindre sentiment d'attachement qui pointerait le bout de son museau et qui serait fort regrettable.

Théoriquement, même pour Landon ça semblait difficile. C'était absolument paradoxal. Il fallait à la fois se rapprocher pour observer le détail de la vie, tout en s'en éloignant pour s'en détacher. Absol, tout pokémon dans sa mission ne pouvait pas se couper en deux. Pour lui c'était l'expression imagé de ce qui se passait pour lui. Il fallait aller dans les deux sens en même temps, ou un faire un choix. Au fond, il en faisait déjà un. Mais s'il avait vraiment à en faire un entre se rapprocher de la future morte ou s'éloigner au risque de perdre des informations sur la vie de ses congénères, il ne pouvait choisir que la seconde option. Prendre la première reviendrait à tenter d'effectuer ce paradoxe. On en revenait alors au premier choix, comme une boucle infinie.

Tout cela le dépaysait vraiment beaucoup. Lui qui d'habitude passait son temps à voyager, se nourrir, dormir et voir les autres mourir. Voilà que maintenant il voyait son quotidien chamboulé. Il avait trouvé mieux comme activité que dormir pour le coup. C'était vraiment mémorable à ses yeux. Il brisait une monotonie et tout changeait. Le surgissement de cette congénère condamnée le menait à voir plus de choses. Sûrement que la tombe de cette dernière garderait son nom pour de nombreux jours, semaines, voir peut être même années. Une tombe vive et colorée de son originalité.

Qu'est ce qui se serait passé s'ils ne s'étaient pas rencontrés dans de telles circonstances ? Si elle n'allait finalement pas mourir ? Quel rapport aurait-il eu avec elle ? Se seraient-ils mieux entendu si l'approche de s'était pas faite dans cette situation ? Tant de questions qu'il ne se posait jamais. Qui n'arrivait pas à son esprit et qui, cette fois-ci prenait toute l'aisance qu'elles souhaitaient. Ce n'était pas vraiment utile, pas vraiment dans le cadre de sa mission, de son rôle, bien au contraire et cela n'allait sûrement pas l'aider, surtout s'il s'attachait vraiment, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. C'était comme ça. Et sûrement pas autrement. Pour la première fois il semblait prendre du plaisir, personnellement à faire ce qu'il faisait.

Toutefois, malgré ses questions, ses doutes et de toutes ses pensées qu'il avait pour la première fois, il devait tout de même se trouver un endroit pour dormir. C'était en tout cas ce qu'il était censé faire. Il devait bien se cacher, pour non seulement rester bien caché d'elle, mais surtout pour être au calme. C'était toujours plus agréable. S'en était d'ailleurs devenu une habitude. Comme avec la famille du Rhinastoc, il était toujours plus prudent de rester à l'abri et éloigné des dangers. Même si elle était l'une de ses congénères, c'était une sûreté sur laquelle il ne cracherait pas. L'endroit en lui-même regorgeait de petits recoins, de petites caches et d'autres endroits où il pourrait passer la nuit. Cependant, aucun d'entre eux ne semblait le satisfaire. Trop près du centre de la zone, à découvert, à la lumière ou vraiment trop petit pour lui... Autant de raisons qui le poussèrent à continuer sa recherche.

Et le temps passait. Lentement, dans sa course folle et inexorable. Le soleil se mit alors à se coucher. La journée entière s'était écoulée. Et ni l'un ni l'autre n'avait fait quelque chose d'important de cette journée.

Hill de son côté se posait de plus en plus de questions et semblait bien trop préoccupé par la suite des événements pour se soucier le moins du monde de son repas ni de sa ronde habituelle. En réalité, après avoir laissé Landon, cet Absol rouge, elle s'en était retourné observer les collines pourpres toute la journée. Observant d'abord le rouge qui constituait le sable du paysage, puis la transformation des couleurs avec ce magnifique crépuscule qu'elle connaissait depuis maintenant des lustres. Tout change, tous les jours le soleil se lève et se couche mais c'est à chaque fois différend, car chaque journée est différente d'une autre. Et celle-ci avec son goût si particulier n'échappait pas à la règle. Et elle de son côté voyageait mentalement au fin fond de sa pensée. Elle cherchait vainement des réponses à ses questions et quelque chose alors, se passait en elle.

Landon lui voyageait mais d'une autre manière. D'une façon plus classique dirait-on. Mêle si lui aussi doutait, se posait des questions et cherchait au plus profond de son être, des réponses. Mais lui était dans les sous-sols de l'endroit. Là où la verdure régnait et où s'écoulait la rivière qui donnait vie à l'endroit. Pour lui c'était totalement labyrinthique et donc assez dangereux. Il lui fallait vraiment cet endroit pour dormir. Surtout que le crépuscule menaçait de lui couper toute lumière et de rendre impossible toute aventure dans la zone, au risque de ne pas pouvoir retrouver son chemin, voir de trouver une place tout court. Il avait une heure tout au plus et pour lui, ce coucher de soleil ressemblait à une menace quasi divine. Il n'aurait pas refusé un peu d'aide de sa congénère, même s'il ignorait toujours son nom. Mais l'altercation qu'ils avaient eue ce matin-là n'arrangeait pas les choses. Et pourtant il pensait encore à elle et quelque chose alors, se passait en lui.

Cependant, juste à temps, alors que le soleil lui coupait les derniers rayons encore présent. Il trouva ce qui lui semblait convenir. ça ressemblait vulgairement à un terrier, tout ce qu'il y a de plus classique et qu'un pokémon un peu fouilleur aurait pu faire. Il était caché sous une pierre qui semblait cacher du soleil l'emplacement et la taille était idéale. Le tout étant tout de même assez profond. C'était mine de rien un endroit assez agréable pour dormir. Même si le confort n'avait jamais été son critère de sélection premier. En réalité, tout l'endroit semblait très agréable à vivre, il y avait de quoi vivre, de l'eau, des coins d'ombre et de soleil, sûrement des petits pokémon qui passent au loin, des racines et plus couramment des végétaux pour subsister à ses besoins les plus simples. Il semblait comprendre pourquoi elle vivait ici et pourquoi elle était sédentaire. Lui n'avait jamais vécu avec ce genre d'endroit. Il vagabondait là où son instinct le guidait, annonçant les morts et les tourments de souffrances qui allaient bien souvent avec celles-ci. Demain, avant que tout ne se termine, il devait prendre de son temps pour lui poser des questions. Il en était ainsi, qu'importe ce qui se passerait par la suite.

Hill de son côté était redescendue, elle était, sans avoir été active, fatiguée comme après une longue journée. Elle tenta de garder un peu de contenance avant d'aller, à son tour, dormir. Elle ne savait pas où il était parti. En réalité cela importait peu pour elle car elle pourrait le retrouver les yeux fermés, rien qu'à l'odeur inhabituelle qu'il dégagerait. Ce n'était pas urgent, elle avait tout son temps à ce niveau. Ce qui important dans l'instant c'était de se reposer. Pour mieux appréhender le lendemain. La journée avait été assez tourmentée comme ça. Elle n'allait pas non plus s'imposer une nuit de questions qui l'affaibliraient un peu plus. Cette fois-ci elle préférait la retraite dans ses rêves plutôt que se battre. Elle sentait qu'elle ne pouvait pas gagner une bataille de cet ordre. Spirituelle. Elle devait l'emporter sur lui, pas sur ses questions à elle. Au final elle se trompait d'ennemi.

Il fallait maintenant redescendre. La nuit, noire commençait à réellement tomber et malgré sa bonne vision les plateaux déjà dans l'ombre devenait complètement invisibles et illimités. Sans réelle fin ou commencement. C'était un risque à prendre. Une fois en bas où la lune et les étoiles se reflètent dans la rivière, ses déplacements seront alors plus faciles. Mais pour le moment il fallait rester prudent. Et ne pas faire une chute qui pourrait alors lui être malencontreusement mortelle. Elle ne se sentait alors pas vraiment à l'aise. Était-ce le danger réel qui lui donnait cette impression ou l'arrivée de l'intrus avait un tel effet sur son comportement et ses pensées ? Encore une autre question dont elle n'avait pas encore la réponse. Et c'était là aussi une raison de plus pour aller dormir. Et donc de se dépêcher. Sans faire de folie.

Une fois en bas. Au pied de l'arbre dont elle avait pour habitude de dormir, elle décida de se désaltérer à la rivière. Elle était restée toute la journée au soleil au sommet des collines et la soif l'ennuyait depuis déjà un temps. Rien de bien dangereux cette fois, juste un petit ennui qu'il fallait abattre froidement. Un obstacle à franchir dans sa vie. Un de plus, ni le premier ni le dernier. Il fallait juste boire un peu. Hill observait ses actes et les choses avec énormément d'attention, comme si tout avait changé. Du simple fait de boire à l'endroit même, elle voyait tout sous une nouvelle perspective. Ce qui semblait assez inquiétant à ses yeux et surtout angoissant. Elle ne se sentait plus vraiment chez elle. Car elle-même se sentait différente.

Toujours était-il qu'il fallait dormir. Le plus possible. Le mieux possible...

Elle était couchée, dans la position dans laquelle elle dormait d'habitude. Habitude qui aujourd'hui n'avait pas lieu d'être. Tout allait de travers. À raison ? À tord ? Elle n'en savait rien. Est-ce que cela venait d'elle, ou de la présence de l'intrus sur son territoire ? Rien à faire. Elle n'arrivait pas à dormir. Elle ne se sentait pas en sécurité à même chez elle. Il fallait faire quelque chose. Mais il fallait aussi surtout dormir le plus possible. Elle se sentait à la fois complètement déchirée, coupée en deux entre ce qu'elle pensait et la réalité. Plus encore, elle était perdue. Elle ne savait plus quoi penser. Toujours partagée entre certaines choses dont elle ne voulait pas faire face et ce à quoi elle s'était toujours attachée à penser.

Et puis elle se leva. Mécaniquement. La nuit était noire. Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'elle avait pris place à l'endroit habituel. Quelques minutes ? Plusieurs heures ? Elle n'en savait rien. Le temps n'avait plus grand sens pour elle. Il n'y avait plus de repère temporel. La nuit lui coupait tous ses repères physiques. Elle était dans l'inconnu dans une place qu'elle connaissait sur le bout des doigts. Hill se mit alors à errer. Un peu partout, sans but, sans pensée particulière, sans rien. Sans réponse, pas de sommeil possible. Sans repos, pas moyen 'avoir l'énergie pour trouver ses réponses. Elle était en lutte contre elle-même et contre le monde, ce à quoi elle faisait face. Tout n'avait fait qu'empirer.

Et puis elle tomba, quelques temps plus tard, sur Landon qui dormait. Tranquillement. Paisiblement. Elle ne le voyait pas très bien, mais sa fourrure blanche caractéristique des Absols le trahissait. Tout semblait aller bien pour lui. Presque trop. Et pourtant, s'il n'était pas là, ce serait elle qui dormirait avec ce sourire apaisé. Calme. Pour elle ce n'était pas juste. Pourquoi devait-elle souffrir alors c'était lui la cause de tous ses problèmes ?

Malgré tout, il était là. Ce n'était pas vraiment une présence rassurante, car source de tous les problèmes qu'elle avait, mais ça restait une présence pour elle qui avait toujours été seule. Elle s'effondra alors à ses côtés. Sans aucune délicatesse. Sans faire attention à lui. Plus par fatigue que par réelle volonté au fond.

- Qu'est-ce que ... ? se demanda alors Landon qui fut subitement réveillé.

- Ferme-là. Ne me parle pas. répondit d'une voix sombre sa congénère avant qu'il ne cherche à se rendormir.

Mine de rien, sa présence était agréable. Comme quelque chose de doux et chaud près de soi. Elle avait l'impression de vivre pour la première fois. Comme si une coquille s'était fendue et qu'une agréable chaleur se dégageait de son propre corps. Et dans le même temps, elle réalisait quelque chose de bien plus grave. Elle allait mourir. Cette option qu'elle connaissait, mais qu'elle refusait faisait maintenant partie d'elle. Aujourd'hui elle était vivante et maintenant, un jour, demain ou dans 1000 ans, ce sera son tour, quoi qu'il en coûte. Elle connaissait bien la notion de mort. Elle la côtoyait tous les jours, au quotidien, à chaque fois qu'elle tuait. Pourtant, c'était quelque chose qui n'avait jamais fait partie d'elle. Cette chose était extérieure à elle. Elle connaissait la mort comme elle savait comment se nourrir. La différence était qu'aujourd'hui, elle comprenait la mort et en faisait une partie d'elle-même comme quelque chose qui allait arriver. Elle se mit alors à pleurer. Silencieusement, comme pour cacher sa honte à son semblable. Des larmes pour exprimer ce qu'elle ressentait comme une défaite face à ses opinions. Elle qui avait toujours refusé la mort, faisait face à la fragilité de sa propre vie et au fait qu'elle soit elle-même mortelle.


Landon ne savait pas réellement quoi penser de ce qui se passait. C'était vraiment dérangeant pour lui. Il était vraiment pensif sur le coup. C'était vraiment quelque chose auquel il ne s'attendait surtout pas. Beaucoup avaient pleurés. Beaucoup étaient angoissés, mais aucun n'était allé le chercher pour être auprès de lui et ressentir un tant soit peu une présence, rassurante ou pas. En général les autres avaient peur de lui et s'en éloignaient. Ici, ce n'était pas vraiment l'inverse. Il ne comprenait pas trop pourquoi tout se passait comme ça. Plus tout cela allait, plus la nouveauté se découvrait devant ses yeux, sans avoir l'impression d'y être pour quelque chose.

Sa présence en elle-même le dérangeait. Lui qui avait toujours été seul, qui avait souvent dormit dans le froid. Le voilà maintenant en présence d'un être qui dégageait une chaleur comme lui-même le faisait. Mais sur le coup, c'était vraiment trop. Étouffant. Oppressant même pour lui qui n'avait presque jamais touché personne. De vivant dans tous les cas. Sur l'instant, il avait même l'impression d'être punis pour sa présence. Même si ce n'était pas une punition classique, ou voulu ; mais une punition qui le touchait dans sa base et dans ce qu'il ne voulait surtout pas, au fond.
Et la nuit passa. Hill pu s'endormir, malgré ses larmes et son angoisse nouvelle qui se révélait en elle. Elle n'était pas vraiment plus rassuré qu'il y a quelques heures. Loin de là, mais elle savait où elle allait. Même si la réponse qu'elle avait trouvée était des plus pessimistes. Malgré ça, c'était mieux que rien pour elle.

Landon de son côté avait eu beaucoup plus de mal à bien terminer sa nuit. Presque en opposition à sa semblable. Il passa une grande partie de sa nuit à somnoler et à se poser des questions concernant lui-même, mais aussi sur la boule de fourrure blanche qui avait attiré son attention il y a de cela presque une journée auparavant et dont il ressentit une curiosité dont il n'arrivait pas à décrire. Au final, il finit lui aussi par s'endormir, légèrement, une petite heure alors avant le lever du soleil.
La première à se réveiller alors fut Hill. Pour la première fois depuis longtemps elle n'avait pas rêvé durant son sommeil. En tout cas, c'était l'impression qu'elle avait. Son sommeil avait été très léger. Peut être trop pour permettre une telle chose qui pourtant la veille lui semblait aussi naturel que respirer ou vivre. C'était vraiment étrange... Tout semblait complètement décalé par rapport à son quotidien. Il fallait maintenant se rattraper un petit peu. Surtout que le sommeil avait permis de se calmer un petit peu et que l'angoisse en elle-même avait presque disparu. Même si son ombre planait en fond. En cet instant, Hill se sentait alors un peu plus sûre d'elle. Il fallait donc reprendre la vie comme avant et cela commençait toujours par se désaltérer comme elle l'avait fait hier et comme il en était chaque matin, ou presque.

Elle fut bientôt rejointe par Landon, qui lui n'avait que pour seul objectif, en cette matinée, de discuter avec elle et en apprendre plus sur sa vie. Surtout que pour lui, le temps pressait et qu'il avait l'impression que pour elle, les choses ne changeaient pas vraiment, surtout ce matin. Pas principe, comme c'était lui qui voulait poser des questions, c'était à lui de prendre l'initiative. Cependant, au moment où sa semblable le repéra, ce fut cette dernière qui se dirigea vers lui et qui lui adressa la parole. D'une façon assez autoritaire :

- Si tu poses la moindre question sur cette nuit... commença Hill, je t'égorge sans sommation.

- D'ac...cord. hésita le congénère qui pour le coup ne comprenait pas vraiment le sens de cet ordre. Même si cela était peu important et qu'il avait des interrogations plus importantes à résoudre.
Personnellement, continua-t-il, si j'ai une question, ce serait sur ta vie en elle-même. J'aimerai en connaître un peu plus sur toi.

- Pourquoi ça ?

- Parce que de tous ceux dont j'ai annoncé la mort, tu es la première de mes semblables.

Hill marqua une pause. Encore cette affaire de mort. Elle n'y avait pas encore repensée depuis cette nuit et elle se sentait plus en aise maintenant qu'elle avait pris un peu de recul sur le sujet. À quoi bon le croire au fond ? Si elle avait à mourir, elle n'avait alors qu'à se battre en retour comme elle l'avait toujours fait. Que ce soit la mort où n'importe quoi d'autre, il fallait toujours rester aux aguets. Elle était présente partout et même si elle avait elle-même tué de nombreuses fois, un jour peut être elle pouvait perdre. Ainsi, cette chose nouvelle était apparue en elle. L'option de la défaite qu'elle avait toujours niée. Ce n'était pas forcément souhaitable pour elle, elle voulait choisir sa mort, mais c'était un compromis qu'elle n'appréciait peut être pas vraiment, mais qui lui permettait de garder ce calme qu'elle avait acquis cette nuit par rapport à la veille.

- « annoncé la mort » ? tu ne te prends pas pour rien toi.

- C'est le rôle que l'on m'a donné, je suis né avec cette capacité. Je ne m'en cache pas et le rôle que l'on donne aux Absols rouge est connu de tous. Enfin... J'imagine.

- Je sais, je sais. Mais je trouve que c'est une façon bien pompeuse de présenter la chose. Qu'est ce qui me dit que c'est bien vrai ? Que tu n'es pas juste là pour me faire peur et me prendre mon territoire ? Peut être que tu ne joues qu'avec ta particularité et la légende qui tourne autour pour faire peurs aux crédules.

- C'est odieux de présenter les choses comme ça.

- Peut être, mais je ne te crois pas. Tant que je n'en aurai eu la preuve, je ne peux que difficilement accepter ce fait.

- Pourtant, tu es une Absol non ? Tu dois connaître cet instinct qui devrait te guider. Ton propre rôle à toi, il existe non ?

- Justement il n'a jamais eu de sens pour moi. J'ai presque toujours vécu ici, je me suis enraciné ici et je pense que c'est loin d'être une zone dévasté en permanence. Je n'ai jamais annoncé la moindre catastrophe. Ma mère peut être, souvent et régulièrement. Moi jamais. Je ne suis peut-être jamais née avec cet « instinct » comme tu dis.

Voilà qui était vraiment surprenant pour le mâle. Lui qui voulait des éléments concrets concernant la vie de ses semblables, voilà qu'il tombait sur un cas qui semblait être marginal au plus haut point. À la fois extrêmement dérangeant et intriguant. Ce n'était pas ce qu'il voulait, mais il était tombé sur encore plus rare.

- Mais tu vas bien mourir un jour non ?

- Oui. Je l'admets. Je vais mourir un jour. Aujourd'hui et jusqu'à ce que j'admette le contraire, je suis vivante. Je n'aurai pas forcément le choix concernant l'heure et l'endroit, mais ce n'est pas à l'ordre du jour. Je suis libre, je peux faire mes propres choix et je ne suis pas encastré dans ce rôle que tu possèdes.

- Je suis peut-être lié à ce rôle mais...

Était-ce vraiment son choix ? La notion d'appréciation de ce qu'il faisait ne s'était jamais vraiment posé pour lui. Il avait accepté ce qu'il était, ni plus ni moins. De la même manière que pour elle, la question du rôle ne s'était pas posé, cela avait été aussi son cas, de manière complètement symétrique à sa congénère. Elle l'avait naturellement rejeté. Il l'avait naturellement accepté. Puisque c'était comme ça.

- Mais quoi ? Repris la femelle.

- Non rien... Laisse tomber.

- Sinon tes questions ? Je pensais que tu voulais en savoir plus sur moi ?

- Sur les Absols en eux-mêmes. Pas spécialement sur toi. Je voulais voir comment vivait un autre Absol que moi-même. Mais je n'en vois plus l'intérêt depuis que je sais que tu es marginale par rapports aux autres. Ce n'est... plus si important que ça...

- Comme tu veux.


Hill lui tourna le dos alors. Landon semblait en avoir finit avec elle. Et il y avait surtout d'autres choses à faire. Malgré tout, la vie devait continuer. Ce n'est pas parce qu'il était là et que sa présence impliquait d'autres faits qu'il fallait que tout s'arrête. Continuer à vivre. Comme d'habitude. Voilà sa réponse. Rien ne supposait qu'elle allait mourir, donc elle devait agir comme d'habitude. Ni plus, ni moins. Et cela passait par un bon repas à prendre dès maintenant. La faim commençait vraiment à se faire ressentir. Il fallait quelque chose de vraiment copieux pour aujourd'hui. Elle n'avait donc qu'à se placer là où elle le faisait d'habitude puis se mettre à attendre.

Elle était positionnée. À l'endroit habituel. À peu près au même moment que tous les jours. Peut être à une heure près ? Ce n'était pas si grave que ça. Elle devait se concentrer et attendre. Penser à autre chose pourrait lui faire rater une occasion. Une occasion qui était bien souvent en or, étant donné que ces dernières se faisaient de plus en plus rare sur le moment. Elle devait se vider la tête de ce qu'il se passait en ce moment et imaginer, à la limite, son futur repas. Cela allait être long et dur. Surtout avec les événements récents qui ne l'aidait pas. Malgré tout, il fallait li reparler. Elle ne voulait pas de lui sur son territoire. Il le savait sûrement. Mais ce qu'il fallait surtout faire pour ça c'était le pousser à s'en aller. Pourtant. Le moment n'était pas à ça.

En réalité, rien ne se passait. Cela faisait beaucoup plus de temps que d'habitude qu'elle attendait. Beaucoup trop même. Quelque chose n'allait définitivement pas. Probablement pas lié aux Minotaupes de l'avant-veille. Quelque chose de plus important, peut être de plus fort et de plus dangereux encore. Aujourd'hui peut être, il n'y aurait rien à manger. Et voilà qui était fâcheux... Il lui fallait maintenant bouger, marcher un peu, de toute manière elle ne trouverait rien pour l'instant. Il fallait aller un peu à la surface pour une fois, au niveau des crevasses. Les habitudes allaient changer malgré tout et malgré surtout la bonne volonté de l'Absol qui n'y pouvait plus rien et qui se retrouvait quelque peu piégé.

Landon lui de son côté était parti là où il avait passé la nuit. Il n'avait pas grand-chose d'autre à faire de toute manière. Il n'avait jamais fait autre chose. Il n'avait pas vraiment faim, pas vraiment de besoin à assouvir. Surtout que la discussion précédente l'avait bien refroidit. Il fallait attendre qu'elle meurt. Comme avec n'importe quelle autre qu'il avait pu ou qu'il allait rencontrer. Il aurait dû se limiter ça cela dès le début au final. Les choses étaient bien comme elles étaient. Au final, voilà quel était le prix à payer pour s'intéresser aux autres : c'était tout changer. Passer d'une situation qui était stable à une autre très inconfortable et dangereuse. La veille il était sur de ce qu'il savait, maintenant il se posait des questions et remettait tout en question. Il n'avait pas à le faire de base. Et voilà par la présence d'une Absol, une simple congénère, qui fragilisait la force en laquelle il croyait.

Pourtant, il voulait encore lui parler. Par pur esprit de contradiction se disait-il en son fort intérieur. Il n'avait pas à le faire, il savait que ça ne lui apporterait rien de bons, mais il voulait continuer là où il s'était arrêté il y a peu. Pour la seule et unique raison que cela avait déjà été commencé mine de rien. Il était déjà trop tard. Perdu pour perdu, il fallait finir son travail de renseignement, même s'il cherchait à ne pas s'attacher, à garder une certaine distance par rapport à cette dernière. Malgré tout il ne pouvait pas s'en empêcher. Puisqu'il la connaissait, même superficiellement, même dans de brèves détails, ou choses qu'il avait vu. Il le savait et faisait maintenant partie comme le reste de lui-même, de son histoire. Et le voilà qui se retournait dans le terrier improvisé. Dans tous les sens, comme pour trouver le sommeil alors qu'il avait mieux à faire. Il savait. Il n'avait qu'à agir maintenant.

Il n'avait qu'à la trouver. Elle était là sa nouvelle difficulté. Voilà une vingtaine de minutes qu'ils s'étaient séparés mais elle avait disparu. Sûrement ne la trouverait-il pas. Il allait falloir la pister, un petit peu. Sûrement était-elle partie chercher à manger. Comment la trouver ? Il allait attendre, pour un premier temps, là où ils avaient discuté quelques minutes auparavant. Pour un temps. Si elle ne se montrait pas, alors irait-il chercher de lui-même. Il se posa alors contre un arbre. Mais elle n'arriva pas. Pas du tout même. Pas un mouvement, pas un bruit. Juste celui du vent qui était ce matin-là violent et du sable qu'il transportait du haut des collines et des ravins jusqu'ici.

Et puis il eut un soubresaut. Il oubliait quelque chose au fond de lui. Un sentiment, un instinct qui lui disait où elle se trouvait. C'était tout au fond de lui et pendant un temps il l'avait oublié. Durant cette attente il l'avait ignoré. Bêtement. Mais voilà que cela refaisait surface. Etant donné que le temps pressait et qu'elle allait bientôt mourir. Il le pressentait alors. Il se laissa alors guider. Il sortie de la zone et s'éloigna de là où il avait pu la voir habituellement. Il l'aperçut alors, au loin, au fin fond d'un ravin, marchand. Les parois, contrairement à l'endroit où elle dormait d'habitude était plat et offrait aucune possibilité de sortie, surtout que la hauteur du ravin laissait présager d'un danger de mort si quelqu'un tombait. Ici, elle était au fond et en parfaite santé. Et sans danger. Il avait encore un peu de temps. Il l'a rejoignit alors. Se laissant voir à cette dernière. Il n'avait plus qu'à lui adresser la parole. Ou tout du moins essayer.

- Je me répète peut-être mais c'est... vraiment un bel endroit. commença Landon en direction de sa congénère. C'est vraiment un endroit très particulier... J'ai vu beaucoup d'endroit, mais il est vraiment particulier. Unique.

Il ne savait plus vraiment comment ouvrir le dialogue après la dernière joute. Comment reprendre ? Comment s'adresser à ce mur auquel il avait l'impression de faire face. Il se sentait piégé. D'une part il n'avait pas à lui parler, choses qu'il faisait d'habitude et qui expliquait à ses yeux pourquoi il n'arrivait pas à l'aborder. C'était mille fois plus complexe que n'importe quelle chose qu'il devait faire d'habitude. Échapper à ceux qui lui en voulait ? Survivre seul sans l'aide de personne et sans logis ? Au final ce n'était rien par rapport à s'adresser à quelqu'un quand on ne le faisait presque jamais. Certes, tous ses exemples impliquaient sa survie. Mais c'était son quotidien. Là, en cet instant il faisait face à un acte exceptionnel à ses yeux et parmi les premiers de son existence. C'était assez comique à ses yeux au final, un espèce de décalage cynique.

- Plus je t'entends parler, plus je me dis que tu veux me faire peur pour prendre ce bel endroit comme tu dis. Lui répondit Hill qui visiblement allait elle aussi vers la conversation.

- Je n'ai pas l'intention de rester de toute manière.

- Je veux bien voir ça.

- Je doute que ce soit vraiment possible. En tout cas, littéralement.

- Parce que selon toi, j'imagine que je vais mourir d'ici peu ?

- Voilà.

- Je vais te le dire clairement : je ne saurais quoi croire que quand j'y ferais face. Je ne sais pas. Tu me l'annonce, comme ça, on me l'a déjà raconté, mais je n'en ai jamais eu la preuve. Quoi croire ? Que c'est la vérité ? Que ce ne sont que des légendes ? Je n'en ai pas la réponse. Dans tous les cas tu dois partir.

- Même si tu meurs ?

- Oui. Même après ma mort, je souhaite, même si ce n'est que précaire ; que cet endroit reste miens. Le plus longtemps possible. Après, admettons que tu aies raison. Après ma mort tu vas repartir.

- Bien sûr.

- Tiens, j'ai une question, quelque chose qui m'intéresse à ton propos. Vu que tu t'es intéressé à moi, je peux bien te rendre la pareille j'imagine. Alors : Quel est ton rapport avec les autres ? Suis-je la seule avec qui tu n'aurais eu ne serait-ce un ersatz de conversation ?
Elle avait compris. En tout cas pour Landon s'était tout comme. Il n'avait presque jamais, en réalité, juste quelques mots voir aucun à l'encontre des futurs morts et de leur famille. sa présence bien souvent suffisait. Enfin, il n'avait pas grand-chose à perdre au final à répondre.

- Pour tout te dire, tu es la première avec qui j'entretiens vraiment une conversation si c'est ce que tu veux savoir. Et cela plus par curiosité que pour autre autre chose.

- En gros tu n'as jamais eu aucune considération pour ceux que tu as rencontré.

- Non ce n'est pas ça ! tenta de se défendre Landon. C'est juste que pour moi, dans le cadre de mon rôle je n'ai jamais cherché à m'impliquer. Le moins possible.

- Ce qui est parfaitement ridicule.

- Pardon ?

- Tu es un Absol, que tu sois rouge ou pas ça ne change rien. Que tu aies un rôle ou pas non plus. Tu es un Pokémon comme tous ceux que tu as rencontré, avec une histoire, une vie et des sentiments, des idées, une opinion. Vouloir tout mettre de côté c'est impossible.

- Pourtant, j'y suis bien parvenu jusqu'à hier.

- Ce que j'ai du mal à croire. Soit tu es un tueur insensible, soit tu me mens.

- Je ne suis pas un tueur. Je ne m'en suis jamais pris à personne, dont je devais annoncer la mort.

- Et pourtant tu les regardes mourir sans rien faire ?

- Oui.

- Ben pour moi c'est du pareil au même. Tu vois les autres mourir, tu prétends savoir ce qu'il risque d'arriver et tu ne fais rien. Tu es tout aussi responsable dans leur disparition.

- Il n'y a pas à lutter contre le destin. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'y mettre maintenant.

- Le destin hein ? Donc selon toi le mien est de périr et le tiens de survivre ?

- Dans l'immédiat, oui.

- Et si on inversait les rôles ? Lança alors Hill sur un ton de défi avant de se jeter sur son congénère et de le projeter au sol.

La voilà qu'elle était sur lui. C'était une position fort inconfortable pour le mâle qui n'avait pas vraiment l'habitude d'être sur le dos, bloqué par les pattes de sa semblable qui le maîtrisaient totalement. Elle était vraiment puissante mine de rien. En tout cas, par rapport à lui. Il n'essayait même pas de se débattre tant il sentait, par l'appuie qu'Hill possedait que ses chances de lui échapper étaient ridicule. Il n'avait alors qu'à attendre et espérer que tout se passe bien pour lui et qu'elle n'avait pas une idée trop tordue derrière la tête.

Concrètement le principe, pour l'Absol était très simple. Elle voulait lui faire admettre l'existence de sa propre mort et qu'elle pouvait survenir, non pas par avance et sur commande comme par l'apparition d'un signe, qu'elle vivait elle-même. Aller jusqu'à menacer sa vie si nécessaire, mais il fallait aller jusqu'au bout. Au moins cela avait pour mérite de la distraire, même si ce n'était ne serait-ce qu'un peu. C'était au final un jeu de torture comme il devait en exister depuis la création du monde. Faire du mal, être dangereux, sans tuer pour autant. En tout cas éviter.

Elle commença tout d'abord par ce qui n'était pas vital et qui allait simplifier l'immobilisation de Landon. Elle commença par griffer par de puissants coups les pattes du congénère qui encaissa tant bien que mal et malgré les grognements et la chaleur du sable qui l'étouffait. Trois belles entailles étaient alors apparu au niveau des cuisses du pokémon. Hill se mit alors à relâcher la pression sur les jambes, tout en continuant à battre son interlocuteur et à le rouer de coup de griffe jusqu'à lui faire admettre sa défaite.

Une minute s'écoula alors, puis dix... puis vingt. Et le petit manège avait continué. Les deux Absols avaient maintenant leur fourrure teinté de la même couleur que la peau du mâle au sol quoique ce dernier avait la fourrure dans un État bien plus piteux que la femelle qui semblait en bien meilleure santé malgré son souffle saccadé dû à l'épuisement après les attaques nombreuses et répétées. Il n'avait rien dit et avait encaissé sans broncher. À peine des grognements et des soupirs de douleur. Il n'était pourtant pas immortel. Même si les choses ne devaient pas traîner. Voilà maintenant trop longtemps qu'ils étaient non seulement à la surface, mais aussi éloignés de l'endroit où elle vivait d'habitude. Le moindre danger était maintenant décuplé. Il fallait frapper un grand coup. Hill opta pour le visage encore épargné et elle décida de frapper de telle sorte qu'il soit marqué pour de très nombreuses années. Elle leva la patte droite en l'air, se concentra et arma son bras...

Un hurlement se fit entendre alors. Ce n'était ni un cri de douleur, ni un cri de rage ou toute autre réaction offensive. Non, il était là pour signaler une présence. Ce hurlement était là pour montrer à tous ceux présent, que « ça » était présent et que « ça » n'était pas inoffensif. Le danger était maintenant ici bien réel. « Ça » cherchait probablement une cible et « ça » voulait très certainement s'en repaître. Le problème, pour les deux congénères était que ce cri n'était pas lointain. Il n'y avait ni écho ou réverbération du son. Juste le cri qui était derrière eux.. « ça » les suivait en réalité. Il fallait maintenant que « ça » passe à l'offensive.

Hill remarqua alors que durant la longue marche qu'ils avaient faits dans le canyon, ils s'étaient vraiment éloignés de la zone où elle vivait habituellement. Ici il n'y avait ni plateau pour retourner au sommet des collines ni zones plus en bas où ils pourraient se cacher. C'était un bête canyon comme il en existait partout. Elle se sentait alors piégée. Surtout qu'elle ne savait pas ce qui allait se trouver. Mais à la simple entente du cri elle savait que même pour elle, s'il fallait se battre, ce serait difficile. C'était un gros pokémon, un très gros. Sûrement deux fois voir trois fois sa taille. Et ils étaient la cible.

Elle avait tout juste relâché le corps de Landon, encore endoloris par les coups reçus auparavant. Lui aussi était concerné après coup. La menace en voulait à tous. Pas seulement eux deux, qui était sûrement les plus proches, mais à tous ceux qui seraient présent et à portée du monstre qui se rapprochait. En l'État, les choses venaient tout juste de prendre un tour beaucoup trop critique pour les deux.

- Il faut fuir. fit Hill à son congénère qui se relevait maladroitement, les membres légèrement engourdit.

- Je sais bien, mais où ?

-On ne peut aller qu'en arrière, ou faire face.

- Tu sais à ce à quoi nous avons affaire ? demanda Landon qui lui sans connaissance du terrain des pokémon présents régulièrement ne pouvait imaginer ce que cela pouvait être.

- Pas le moins du monde.

l'Absol n'était sûre que d'une chose. Ce n'était pas un Pokémon commun malgré sa dangerosité. Il était juste de passage dans la région, ou alors il venait tout juste de s'éveiller... Ou d'évoluer. Mais qu'est ce qui pouvait bien dormir sous ses montagnes ? D'aussi gros ? Il fallait voir. Il n'y avait que ça à faire, puis aviser. Elle ne pouvait évaluer exactement la menace qu'il y avait en face d'elle. Et donc savoir quoi faire. Peut être qu'il était possible de l'affronter, même avec cet idiot qu'elle avait elle-même blessé ?

Et puis le sol se mit à trembler, de plus en plus fort. Dans un même mouvement le vent se leva et une tempête de sable commença à leur fouetter les membres et en particulier Landon qui voyait ses blessures aggravées par le sable qui frottait sur ses plaies. Décidément tout jouait contre eux. À moins qu'il n'ait déjà avancé l'un de ses pions et révélé l'une de ses capacités. La tempête de sable allait être très ennuyante. C'était pour eux un véritable mur à passer. Peu de Pokémon pouvait la lever naturellement. Hill, comme Landon ne les connaissaient pas tous certains de réputations. Pourtant, un nom pour l'un comme pour l'autre était reconnu et synonyme de mort pour l'un comme pour l'autre.

Et le pire arriva alors. Ils purent observer, à travers la masse de poussière soulevée par les vents une carapace rocheuse verte comme trop peu de pokémon en possédait. Tyranocif. Ce Pokémon qui inspirait la peur partout où il passait et qui ravageait de sa puissance des zones entières et les vidait de ses Pokémon. Se nourrissant de tout ce qu'il pouvait trouver de comestible. Et les deux congénères étaient les prochains sur la liste. Il était alors sûrement le seul responsable de la perte de fréquentation des petits pokémons qui préféraient bêtement passer loin du Tyranocif et de la région ou qui lui servait de repas plutôt qu'à Hill. Le pokémon qu'ils avaient en face d'eux étaient bien plus grands que ceux habituels. De toute évidence il ne devait pas juste d'évoluer, mais semblait être l'un des plus puissants existants et l'un des plus effrayants. Mêmes des pokémon entraînés par des humains ne pouvaient en sortir indemne, à l'exception de quelques-uns, face à ce titan de roche.

- Il faut vraiment fuir ! hurla Hill.

- On ne peut rien faire ?

- Non, je n'ai pas d'attaques ou de moyen ne serait que pour le faire trembler. tenta-t-elle de se calmer, dans son début de panique.tu penses pouvoir tenir le rythme ?

- je vais essayer.

Ils tournèrent leur dos à la menace qui se rapprochait de plus en plus. Pas d'autres choix, pas d'autres alternatives. Cette fuite était alors désespérée. Fuir et ne pas se retourner. Car de toutes les manières, même s'ils faisaient face, le sable les empêchait de passer par le peu d'espace qu'offrait la corpulence géante du pokémon qui était vraiment des plus dangereux. Landon se rendit compte alors que 36 heures, plus ou moins c'étaient écoulés depuis sa première rencontre avec l'Absol.
Le soleil était alors haut dans le ciel.