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La Vie en Couleur : Les Nuances de Rouge et de Noir. de Gein William



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» Auteur : Gein William - Voir le profil
» Créé le 13/12/2013 à 19:27
» Dernière mise à jour le 13/12/2013 à 19:27

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Chapitre 2 : Les collines pourpres
Chapitre 2 : Les collines pourpres.

J'ai toujours vécue au même endroit. Je n'ai jamais vraiment appréciée le fait de voyager. Ce qui fait que j'ai rencontré peu de pokémons au final. En réalité, je suis la seule à vivre dans ce petit paradis perdu. Ce qui fait de moi, je le pense, quelqu'un de solitaire, je pense. Je pense que c'est l'un des défauts de mon choix de vie. Je suis seule, peut être même incroyablement seule. C'est triste mais c'est comme ça. Mais je ne me leurre pas non plus. ça a ses bon côtés, tout de même. Personne ne me dicte ce que j'ai à faire, personne pour me fixer des limites, à qui je dois rendre des comptes. Alors, je suis seule, oui. Mais pour mon plus grand bien. Et ça, personne ne pourra ne me le retirer. Jamais. Je choisirai de moi-même quand partir.

Mon nom est Hill et je suis une Absol. Libre et forte. Je vis dans ce lieu : des collines, qui au lever et au coucher du soleil se teintent d'un violet pur qui leur ont valus le surnom de Collines pourpres. C'est un très bel endroit, principalement composé de plateau et de ravins. Le sol, en pleine journée, lorsque le soleil est à son Zénith, est d'un carmin magnifique dont je n'arriverais pas à me lasser. Au fond des ravins, cachés des étrangers, à l'ombre, se trouve des rivières et de petites zones où poussent des arbres, à l'abri du soleil qui brûle tout à la surface. Là-dessous, la température est idéale et le climat créé donne l'image que certains ne pourraient voir qu'en rêve. Et cet endroit est seul mien. Quand j'y suis, je me sens comme privilégiée, comme si j'avais de la chance. Je crois que beaucoup tuerais pour cette place. Cachée aux yeux de tous, avec air frais et eau à quasi volonté. Et bien sûr à la surface, la chasse quand la nécessité de la viande se fait ressentir.

Pourtant, je ne suis pas quelqu'un d'exceptionnel. Loin de là. Je ne suis qu'une Absol et malgré les particularités qui font de nous des pokémons peu appréciés, je reste normale. J'ai une fourrure blanche et une peau noire de laque. Je n'ai pas de difformité physique, pas de capacités surnaturelle ou surpuissante, même si je suis très forte ; j'ai juste trouvé cette place avant tout le monde. Et j'en suis bien heureuse.

C'est vraiment un très bel endroit. Et je fais en sorte que l'on ne m'y déloge pas. En général, pour ceux qui ne font qu'observer la surface, ça ne pose pas de problème. Cependant, pour ceux qui sont un peu trop fouineur, il me faut bien souvent faire preuve de la force. Ayant plutôt affaire à des groupes, dont la légitimité prétendue, de par leur nombre, surclassait mes besoins et ma présence à cet endroit. En tout cas, jusqu'à ce que je leur botte l'arrière-train et que je les sorte moi-même de la zone, où jusqu'à m'en faire un repas. Il faut bien vivre non ? Et effrayer un peu ceux qui seraient vraiment trop farouches. Je ne me sens pour autant pas en mission. Pour qui que ce soit, ou pour moi-même. J'aime ce lieu et je fais en sorte d'y rester. Un point c'est tout.

En tout cas ce matin-là, tout allait pour le mieux. L'air était ni trop lourd ni trop frais. Agréable en somme. Comme souvent dans la région le soleil brillait fortement et ce dès l'aube. J'ai pour habitude de dormir à un endroit très précis. Sous un arbre, au fin fond d'un ravin, à l'ombre et près d'un cours d'eau dont la musique était vraiment agréable en tout temps. Et surtout au coucher comme au lever. Je suis quelqu'un qui rêve beaucoup. D'endroits magnifiques, de situations les plus fantastiques, les plus irréelles, les plus oniriques. En tout cas, c'est ainsi que je les vois. Dans tous les cas, ça me permet de vivre à d'autres endroits, tout en restant là où je suis. C'est à la fois grisant et génial. Même si ce n'est qu'un rêve. De toute manière, de tels endroits ne pourraient apparaître qu'en rêve.

Si je devais décrire ces scènes et les endroits où je rêve, ce serait d'espèces de plaines aux ciels faits des couleurs les plus étonnantes ! Vert, rouge, violet... Jusqu'à l'impression que ce que l'on voit est indescriptible, comme si je ne pouvais raconter et exprimer avec mes propres mots ce que je voyais. Des arbres difformes, aux couleurs et aux senteurs chatoyantes et agréable comme en plein été. Et en dessous de ça, le sol qui était tantôt plat, tantôt montagneux, tantôt similaire aux collines pourpres, tantôt complètement différend et changeant. Au fond, pourquoi voyager puisque nos rêves le font pour nous ? Et surtout, pourquoi voir des endroits qui se ressemblent tous les uns des autres lorsqu'on peut se retrouver confronter à l'inconnu total ?

Ainsi je rêvais souvent. Et le réveille, le retour à la réalité ne me semblait que d'autant plus agréable. Alors, je continuais à rêver. à penser à ce qui m'attendait dans la journée. À vrai dire, durant cette mâtiné, le calme était presque trop présent. Rien ne s'était passé depuis quelques jours déjà et l'ennui pointait le bout de son nez. C'était peut-être un autre désavantage de la vie seule. La solitude. Lorsque je la ressentais, ce n'était jamais agréable, même si je n'ignorais pas les contreparties. C'était irrémédiable en quelque sorte.

Je ne suis pas superstitieuse, loin le là. Je ne crois ni en ce genre de choses, ni en la destiné. C'est ridicule. Comme si l'on ne pouvait choisir ce que l'on décidait de faire. On a le choix ! On a toujours le choix. Même si bien souvent on se retrouve coincé entre le fait de fuir ou se battre. Personnellement, c'est cette seconde option que je choisis. Pour défendre l'endroit où je vis et ma propre vie. Ceux qui croient sont des lâches incapables d'assumer leurs propres choix, leur propres vies et la remettent dans les mains d'une force que l'on ne connaît pas et qui ne dépend que de notre foi. Rien de bien concret. Moi je sentais les choses. Mais c'est tout à fait différend d'une croyance. Je connais cet endroit, je sais ce qui s'y passe. Il y a toujours du monde de passage à la surface. Des pokémons en migration, d'autres qui cherchent un logis. Mais là, rien et ce depuis plusieurs jours. Ce n'était que des suppositions. Il allait bientôt s'avérer que je n'y pensais pas pour rien.

Ma première activité du matin était en général d'aller me désaltérer. Rien de plus agréable, à mon humble avis. Se lever, boire et vaquer à ses occupations quotidiennes. En l'occurrence, me concernant c'était principalement me nourrir et veiller sur les collines, en surveillant via des rondes que j'effectuais. Ainsi, une fois avoir bu l'eau cristalline de la rivière, je me mis à la recherche de ce qui me servirait de repas pour ce matin. En réalité, je n'avais guère l'embarras du choix. Ce n'était pas la saison des baies, malheureusement. Et les quelques racines comestibles étaient trop peu nourrissantes. Il me fallait donc me mettre en chasse.

La chasse, ce n'était jamais très compliqué. Il fallait attendre près de la surface, presque au pied des collines, sur les plateaux au bord des ravins et attendre. Ces derniers jours, il me fallait attendre une, voir deux heures. Même si la plupart du temps il m'en fallait moins. Ce qui me donnait un peu plus le sentiment que quelque chose n'allait pas dans la région. Aujourd'hui aussi, tout semblait se dérouler comme les quelques jours précédents. Ce n'était pas très inquiétant, c'était surtout gênant, rien que pour le fait d'attendre. On me forçait à attendre et ça je n'aimais pas. Dans les faits, chasser comme je le fais, c'est simple mais long. Il y a toujours un petit pokémon en transit entre deux régions présent pour me servir de casse-croûte. Aujourd'hui ne faisait pas exception. Il fallait rester concentrée, immobile et aiguiser ses sens. La vue pour voir la cible quand elle apparaîtra et réagir à temps et l'ouïe, pour l'entendre arriver et se préparer.

Une minute... Puis dix minutes... puis une heure plus tard... Le temps commençait à se faire long. Le tout était de rester bien concentrée et ne pas tomber de fatigue, ce qui serait rageant, surtout après une bonne nuit de sommeil. Il ne fallait pas se laisser distraire. Ni par ses pensées ni par ce qui arrivait autour de nous. Aller à l'essentiel. Heureusement, enfin, un petit pokémon, tout à fait à ma portée se fit entendre. Des pas légers, rapides, mais pas précipité. Seul, vraisemblablement, à moins qu'ils ne soient bipèdes et deux. Je me tendis, me préparant à attaquer, sans même avoir vu ma proie, la faim agissant comme raison de me précipiter sur elle.

C'était un Zigzaton. qui courrait comme il l'avait toujours fait. De façon complètement incohérente. Malheureusement, pour lui, il n'était pas très rapide par rapport à moi et au moment où son ombre apparu sur la façade opposée du ravin où je me trouvais, me donnant sa position précisément, je me jetai sur lui. ça n'avait jamais été un pokémon ni très intelligent, ni très rapide et il n'en fallut que peu pour que je puisse arrêter sa course avant d'engager la mise à mort qui l'attendait.

La méthode était quasiment toujours la même. J'arrêtais les mouvements de la cible par une simple tranche-nuit qui lacérait les pattes et mettre à terre sans plus de réflexion. Enfin, le corps à corps était exigé pour achever le travail. Qui se faisait à coup de morsure. Ici, le pauvre Zigzaton n'en menait pas beaucoup plus large que les autres. Il se débattait, comme tous. Mais ça ne suffisait pas. Loin de là. J'étais plus grande, plus forte que lui. Il devait riposter. Ce qu'il ne trouva pas le temps de faire. Une fois au contact, il fallait frapper fort et là où il mourrai le plus vite. Pour ne pas que je me fatigue inutilement. Il fallait donc procéder à coup de Morsure, dans la jugulaire du pokémon. Un coup... Deux coups... puis trois... Encore et encore et encore... Il fallait déchirer la chair, les veines et répandre le sang du pokémon sur le sol. Enfin, la vie le quittait. Plus de respiration. Le sang qui s'arrête de couler. Et simplement la fin des mouvements désordonné du pokémon.

Il fallait maintenant transporter le pokémon. Plus bas où je serais en sécurité pour dépouiller la carcasse et m'en repaître. Et pour ça, il n'y avait qu'une seule solution : il me fallait la transporter à l'aide de mes mâchoires. Un Zigzaton, malgré le fait que ce n'était pas un pokémon de grande envergure, pesait tout de même son poids. Même si pour moi, qui était entraînée et habituée à ce genre d'exercice, ce n'était pas réellement un problème. Il fallait juste appliquer la méthode.
Je descendis donc le gibier, en le soulevant tout d'abord et en faisant attention à ne pas trop le traîner au sol. Il fallait en tout et pour tout, descendre la dizaine de mètres, en sautant de plateau en plateau. Une fois en bas. Retourner près de la rivière où je m'étais établi ; je commençai à dépecer le pokémon afin d'y retirer les morceaux de viandes, afin d'enfin me nourrir comme je me le devais. Je n'étais pas une fin gourmet. Je n'avais pas un sens du goût très développé et pour moi, de la viande, qu'importe le pokémon, restait de la viande. Que ce soit du Zigzaton, du Roocool ou du Miradar. Ce n'était ni plus ni moins agréable, ni plus facile ou difficile à manger.

Une fois bien repu, je devais déplacer la carcasse pour ne pas attirer tous les rapaces et charognards qui serait attiré par l'odeur du cadavre bientôt desséché là où je vivais. Pour cela, je remontais à nouveau le cadavre à la surface et je le mettais bien en vue au sommet des collines pourpres afin que les Vostourno et les Vaututrices puissent s'en repaître aisément sans qu'elles ne soient attirées plus bas, où je me trouvais. Dans les faits, c'était moins compliqué que de descendre le corps, bien entendu. Ôté d'une grande partie de son contenu, il était bien plus léger. J'étais moi-même un peu plus lourde, ironiquement.

Une fois la tâche accomplis, j'entrepris de faire ma ronde des lieux habituels. Et d'essayer de découvrir des endroits qui m'avaient échappé depuis toutes ces années et qui feraient de bonnes cachette ou qui serait intéressant à explorer. Il m'était arrivée de découvrir des zones comme ça... Même si c'était il y a longtemps. Il y a tout de même quelques années de cela. Aujourd'hui, ce genre de choses se faisait plus rare. C'était normal après tout, je commençais à bien connaître l'endroit après tout ce temps. Il serait d'ailleurs plutôt étonnant que je découvre quelque chose aujourd'hui. J'avais probablement fait le tour du coin depuis un bout de temps. Même s'il était toujours intéressant de redécouvrir certains endroits oubliés. De plus, tout cela me permettait de vérifier que rien d'anormal ne se passait.

Cependant, durant ma tournée, une violente secousse m'alerta tout de suite. Elle n'avait rien de naturelle. Elle était sourde et longue. Comme si on creusait le sol à proximité en quantité suffisante pour que cela ait des conséquences sur la typographie. Puis d'un seul coup, tout s'arrêta. Comme si « ça » avait arrêté de creuser et comme si « ça » avait sorti la tête dehors. Peu de temps après, une ou deux minutes plus tard, alors que j'eus entrepris la recherche de la cause de ces tremblements ; de nouvelles secousses apparurent. Cette fois, cela ressemblait plus à des pas effectués par un groupe de pokémons qui pesaient un poids assez conséquent pour faire trembler la terre sur plusieurs dizaines de mètres. Dans tous les cas, ils étaient tout proches d'ici.

Très vite, je compris qui était à l'origine de tout ce raffut. Se déplaçait ainsi à l'entrée du ravin, une famille de Minotaupes et de Rototaupes. En les voyant arriver, avec leur allure pataude et lourde comme seul les pokémons roches ou acier en était capable ; il paraissait à mes yeux ridicules, c'était tout sauf élégant de se mouvoir de cette manière. Malgré tout, c'était le genre d'adversaire auquel j'étais habituée à affronter. Surtout dans cette région où de nombreux pokémon de ce type passaient. Et ils n'étaient d'ailleurs pas les premiers à trouver cet endroit. J'avais pu rencontrer toute une palette de pokémons différends. Des pacifiques, comme cette famille de Taupiqueurs dont j'avais le souvenir que j'avais laissé exceptionnellement se désaltérer et repartir. Ces derniers étant seulement de passage. Mais c'était surtout des groupes moins aptes à la discussion comme ces Grolems qui réclamaient les collines comme leur nouveau territoire qui passaient par ici. Ils souhaitaient agrandir le leur, qui se trouvait à l'orée. On peut rencontrer de tout, même si certains ne sont pas forcément aidés pour être autre chose que ce que leur nature leur dicte de faire. C'est-à-dire être des grosses
brutes épaisses.

Toujours est-il que je devais engager, si ce n'est le combat, un début de communication avec les arrivants. Et les détourner de cet endroit. J'étais chez moi. Ils n'allaient pas m'en déloger. Pour cela, il fallait très vite fixer et montrer à qui appartenait cet endroit. J'allais donc être menaçante et donner le ton. Pour cela, une simple coupe-psycho comme coup de semonce remplirait cet office. Je lançai donc mon attaque au pied de mes futurs adversaires, qui ne se doutait, sûrement pas encore de ma présence. Comme prévu, la lame psychique arriva au pied du meneur de la troupe et stoppa leur avancé.

- Et bien, qu'avons-nous là ? fit le Minotaupe qui était en première ligne et qui était, de loin, le plus impressionnant de tous.
- Vous êtes ici sur mon territoire. répondis-je à mon interlocuteur qui n'avait pas l'air des plus aimables.

- Et bien je réclame l'entièreté de ce territoire, pour moi et ma famille. Que vous voyez ici présent.

- Comprenez bien que je sois obligée de refuser. C'est l'endroit où je vis et je n'ai pas l'intention de partir. Ni de partager cet endroit.

- Nous n'avions pas non plus l'intention de partager un territoire avec un pokémon maudit comme un Absol.

Je n'étais pas ignorante de la considération que nous, les Absols avions vis-à-vis des autres pokémon. Ma propre mère me l'avait enseignée. Nous sommes, selon les légendes, des pokémons qui n'apportent jamais rien de bons. Nous sommes synonymes de catastrophes sur le point de se dérouler. Et, pour les plus rares d'entre nous, les rouges apportent la mort. Personnellement, je ne crois pas à ce rôle, si on peut appeler ça comme ça, que l'on nous aurait confié. Je ne ressens pas le besoin d'être présent pour annoncer toutes ses horreurs. Je suis bien où je suis, loin de tout ça. Je décide de ce que j'ai envie de faire. Ce n'est pas une supposé puissance divine qui me la dictera. Mais je pouvais comprendre que certains ne m'acceptent pas comme je suis. C'est-à-dire, comme une Absol et donc comme une menace.

- J'imagine qu'il est donc impossible de discuter ?

- Je le crois, oui.

Commençait alors le combat. Entre moi et le groupe. Pour l'instant, il ne se passait rien. C'était surtout une phase d'observation, jusqu'à ce que l'un d'entre nous fasse le premier mouvement. En face de moi se trouvait des Minotaupes, soit des pokémons contre lequel je n'étais ni avantagée, ni désavantagée. Cependant, un groupe de Minotaupe représentait une force globale plus que conséquente. Même si une partie de la petite dizaine, ne semblait pas apte pour le combat. Je pouvais donc, par simple estimation, réduire de moitié le nombre réel d'adversaire et me concentrer sur les combattants. Malgré tout, restait le problème du nombre qui était tout de même handicapant dans ma situation. Il me fallait donc ruser. J'en avais les moyens. Ce n'allait pas être très compliqué.

Tout d'abord, il me fallait user de reflet. En abuser même. L'objectif ici était de limiter les attaques que je pouvais recevoir de plein fouet à un nombre très limité. En tout cas, qui m'était supportable. Et pour ça j'allais me servir du terrain... Ils furent les premiers à agirent. En groupe et de façon synchrone ils se jetèrent sur moi en utilisant leur attaque tunnelier. Il était évident que je devais l'esquiver, cependant, le groupe de ce que j'avais désigné comme les combattants s'étaient élancés sans me laisser le moindre espace face à moi. Je n'avais comme seule option le fait de reculer droit vers la rivière. En réalité je m'y jetai complètement. Les quatre pattes au beau milieu du cour d'eau. Cela eut pour effet de créer un véritable rideau aquatique entre eux et moi. C'est à ce moment précis qu'il fallait activer reflet et profiter des effets de lumières créés par l'eau et démultiplier l'efficacité de mes illusions.

Les Minotaupes s'étaient immobilisés après leur attaque, qui leur demandait beaucoup par rapport à la vitesse d'exécution et à leurs capacités réels. C'était vraiment de lents pokémons. Même si leur stratégie semblait avoir été réfléchie, travaillée et sûrement pratiqué. Cette fois, ça s'était soldé par un échec doublé par le fait que maintenant je n'étais plus seul. Une vingtaine d'Absol, tous irréel m'accompagnant. Le rapport de force s'était complètement renversé et j'avais l'avantage de la vitesse et virtuellement celui du nombre. J'allais donc contre-attaquer.

L'ennui avec les reflets c'est qu'ils n'agissent pas d'eux-mêmes. Ils ne font que suivre mes mouvements au centimètre près. Mais ce sont des reflets, je ne peux pas réellement en faire grand-chose d'autre... Je me jetai donc sur mes adversaires en cherchant à les encercler, une partie de mes reflets me suivants et d'autres contournèrent par l'autre côté, de façon complètement parallèle à ce que je faisais. Ainsi, en peu de temps, la chose était faite. La riposte ne se fit pas attendre et les coups de griffe acier pleuvaient sans ne faire mouche que dans les reflets qui se firent transpercer, déformer avant de reprendre leur forme originale. Je me mis alors en mouvement, commençant à tourner autour d'eux à l'aide d'une hâte. Mes adversaires suivaient de plus en plus difficilement le mouvement et lorsque je vis l'un de mes adversaires complètement perdu je brisai mon reflet disparaissant de la vue total du groupe, perturbé par cette soudaine disparition et je frappai dans le dos, le plus violemment possible avec une tranche-nuit qui infligea une blessure critique dans le dos de mon adversaire. Ce dernier s'effondra, purement et simplement. Pas encore achevé et mit KO mais bel est bien atteint par l'attaque.

Le résultat d'une telle attaque et de ses conséquences sur un pokémon de cette taille se résumait à ma situation de pokémon solitaire qui défendait un paradis perdu. J'avais affronté, quotidiennement, pléthore de pokémons différents. Des forts, des plus faibles. J'avais atteint un potentiel et un niveau exceptionnellement rare. Dans tous les cas, je m'estimais plus forte que la moyenne. Et surtout, dans cette situation, en un contre un, j'étais supérieure à n'importe lequel d'entre eux. Et ça devait être très certainement le cas sur le sujet de la force pure en tant que tel. Ce qui donnait le résultat suivant : moi-même étant en pleine forme contre l'un d'entre eux qui était gravement atteint et les autres qui
étaient troublés par la situation.

Maintenant il était juste question de reprendre de la distance avant que je ne puisse me prendre une attaque, ce qui était d'autant plus simple qu'ils étaient sonnés par l'effet spectaculaire, je dois l'admettre, de mon attaque. Je profitai donc de ma hâte encore active pour prendre quelques mètres de distance et éviter la pluie de griffe acier qui fondait sur moi. Un temps mort se plaça donc dans le combat.

- Je ne me répéterai pas une troisième fois. Quittez ce lieu où je me ferais un plaisir d'achever le membre de votre famille si mal en point. Je ne lui laisserai aucune chance de survie. lançai-je à mes adversaires qui ne tremblaient pas réellement, mais qui doutait dans cette situation.

- Tu es bien bavarde et arrogante. Nous n'avons pas besoin de tes conseils. Soit, nous repartons, nous te laissons cette terre. Mais nous le faisons pour protéger un membre de notre famille.

- Faites ce que vous voulez, je me fiche de savoir pourquoi. Tant que vous partez d'ici, ça me convient.

- Certes, mais n'oublie jamais ceci : tu n'auras jamais personne pour te protéger lorsque tu seras menacé.

- Et alors ? Je n'en ai pas besoin. Tant que je ne suis pas menacée et que je serais une menace pour les autres je ne craindrais rien.

- Et un jour la roue tournera et ce jour-là sera ta fin. Tu le sais.

- Ce jour n'arrivera pas. Je déciderai de ma propre mort.

- Si c'est ce que tu crois.

Le groupe, après avoir soutenu le blessé s'en retourna et fit demi tour et reparti par les galeries qu'ils avaient creusées. Les rebouchant par la suite, créant à nouveaux des secousses violentes qui se firent entendre pendant plusieurs minutes. C'était une bonne chose de faite et qui cette fois, n'avait pas traînée. Ici, le combat avait été très court. Cependant, certains avaient pu durer plusieurs heures et m'avaient entraînés jusqu'au crépuscule, voir une partie de la nuit tant les combats ressemblaient à une guerre de position, l'un attendant très patiemment le faux mouvement de l'autre. Dans ces moments-là, ça ressemblait beaucoup à la chasse. Attendre et frapper quand il le faut et que l'occasion se présente. Et bien évidemment, être récompensé par la suite. Par la satisfaction d'un bon repas, ou par une victoire méritée.

Je n'allais pas essayer de m'assurer qu'ils allaient tenter de se jouer de moi et de contourner la zone pour tenter de prendre possession des lieux dans mon dos. Pour eux, c'était synonyme d'un autre combat qui semblait, avec leur blessé, mal parti d'emblée. Cependant, je devais me méfier. Rien ne disait, malgré leur manque de discrétion, qu'ils attendent la tombée de la nuit pour tenter un assaut surprise et prendre ainsi l'avantage sur moi. Ils n'étaient pas des plus silencieux, mais c'était une idée qu'ils pouvaient avoir. Et cela signifiait pour moi une nuit de veille afin de m'assurer que dans l'immédiat, il ne se passerait rien de louche.

Je n'aimais pas vraiment veiller. Puisque d'une part je me force à le faire et que j'ai bien envie de dormir et de l'autre, parce que justement j'aime les rêves que je vois lorsque je dors. Pour moi c'est comme si quelqu'un d'autre me forçait à le faire. Et c'était le cas ! de la faute de ce groupe de Minotaupes je devais veiller. Par simple assurance. Je pouvais dormir, mais c'était prendre de trop gros risque. Et je ne compte pas sur ma chance pour me sortir de là. Un pari, s'il peut être gagné, c'est surtout un pari qui peut être perdu. J'aurai beau avoir tous les sentiments et les raisons de croire qu'ils ne reviendraient pas de sitôt ; on n'était jamais trop prudent.

Pour l'heure, je devais retourner à ma ronde. La journée n'était pas terminée, elle était même loin d'être terminé. Il fallait bien s'occuper tout ce temps. Je reprenais donc ma tournée comme elle se devait, c'est-à-dire là où je l'avais arrêtée. Bizarrement, avec les événements qui venaient de se dérouler, je me doutais que je n'allais rien découvrir d'extraordinaire. J'en avais déjà eu bien assez pour la journée. En tout cas je voyais ça comme ça.

Passé ma petite visite quotidienne qui, comme prévu, avait été ennuyante et sans nouveauté, comme d'habitude. La nuit commençait à tomber et ; toujours rassasiée de mon repas de ce matin qui avait été copieux, je décidai de me limiter à quelques racines qui traînaient par-ci par là. Ce n'était pas ce qui était de plus nourrissant ni de meilleur mais c'était plus simple et moins ennuyeux à chercher. Mais encore une fois, mon manque de goût me laissait me nourrir de n'importe quoi. Et de toute manière, même si je ne comptais pas dormir, j'allais veiller une partie de la nuit et sûrement attendre que rien ne se passe.

Une fois mon bref repas terminé, je décidai, pour me poser tranquillement, d'aller m'installer à l'air frais au sommet des collines, ne serait-ce que pour observer le coucher de soleil. De toute manière si les Minotaupes devaient revenir je les sentirais arriver même de là-bas. C'était un paysage que j'appréciais particulièrement et qui avait pour mérite d'être l'un des plus magnifiques, même parmi mes rêves et de donner son nom à cet endroit. Les Collines pourpres. Dont le nom venait du fait que le soleil couchant et levant, avec le ciel d'une couleur tout à fait unique, associé au sable rouge carmin créait, au sommet de la zone une coloration violette au sol. Un violet pur et agréable. Calme et détendu. Comme s'il nous enveloppait.

Le temps passait et je regardais à l'horizon. Mes pensées défilaient et j'attendais, à peine concentré sur ce qui se passait. En fait, je voulais veiller pour ma propre sécurité, mais je me retrouvais à complètement oublier la réalité et à me plonger dans mon propre monde. Je ne dormais pas, je ne rêvais pas. Mais je me posais toutes les questions du monde. Et je vins par finalement repenser à ce que m'avait dit le Minotaupe auparavant. J'étais vraiment seule. Plus j'y pensais et moins ça me faisait envie d'être seule. Pourtant, et c'est là où la solitude est traître. On ne peut exprimer ce qu'on ressent que dans l'instant même. Or, lorsqu'on en a la possibilité, on ne peut jamais l'exprimer. Soit l'on est seul et on ressent la solitude, soit on est avec quelqu'un et on ne ressent plus le besoin de la faire partager. C'est fourbe comme sentiment.

Ma solitude est-elle le prix à payer pour mon style de vie ? Les Absols n'ont jamais été appréciés. Et leur mort est plus que souhaitées par une grande partie des pokémons. Et moi, sans avoir rien fait, de naissance, sans n'avoir rien causée, de par mon appartenance, j'étais une paria dès le début. Au fond , j'avais choisi ce style de vie parce que je ne croyais pas et je ne cois pas en cette fonction, ce rôle qui nous serait attribué. Même si vraisemblablement, nos prédictions se sont souvent avérées justes, à la vue de l'assentiment que les autres ont pour nous. Parfois je ne sais pas si je dois y croire et m'y plier ou ignorer en bloc. Dans ces moments-là je me sens perdu.

Et la nuit passa. Lentement et je voyais le ciel se noircir, la couleur violette disparaître pour laisser place à une couleur sombre beaucoup plus naturelle. Les étoiles, la voie lactée et l'espace tout entier se trouvait au-dessus de moi. Immense au point d'en être quasi monstrueux. Comme si c'était un mirage de poussières et de lumières qui se jouait de nous. En dessous, mon monde, les collines pourpres, la surface et la partie tout en bas qui était tout à fait unique. Et entre les deux, il y avait moi. Qui m'ennuyait parce que j'étais seule. Puisque je veillais et parce que je ne savais plus en quoi je croyais. Pour un temps seulement. Le lendemain, lorsque le soleil se lève, que les collines redeviennent pourpres, que j'aurai faim et que j'aurai à m'occuper, alors les choses redeviendront ce qu'elles sont. Ce n'est qu'un moment de doute, où je broie du noir mais, qui n'est que temporaire au final. à l'aube, lorsque les choses reprennent leur cours normal je redeviens la Hill de tous les jours. Et pas la mélancolique veilleuse.

Et le petit matin se leva. Le soleil pointa le bout de son nez. Le ciel reprit des couleurs et les collines suivirent et se teintèrent des couleurs qui faisaient leur nom. Une nouvelle journée commençait. Rien ne s'était passé au final et même si j'avais veillé pour rien j'avais l'impression d'avoir passé la plus belle des nuits. Au final, en tout temps, le paysage restait magnifique.

Cependant, alors que le soleil se levait, dans son sillage, se dessinait une forme qui m'était étrangement familière et qui se rapprochait. Au loin, à l'horizon, apparaissait un Pokémon. Un Absol comme moi. Mais malgré la forme qui semblait absolument similaire à la mienne, ses couleurs semblaient différer. Comme si le soleil, de par son acte le rendait rougeoyant, comme une flamme. Cependant, plus il se rapprochait et moins le soleil faisait son effet et plus il semblait flamboyant à mes yeux. Puis, mon instinct, mes souvenirs et ce que j'avais appris et retenu de ma mère me permit de mettre un nom sur ce qui arrivait. J'avais maintenant en face de moi l'un de ceux que l'on appelait les « sanglants ». Soit les Absols qui apportaient avec eux la mort.

Je n'avais beau jamais avoir cru ce genre d'histoire, lorsqu'il se retrouva devant moi, je tremblais de tous mes membres comme si je m'étais retrouvé face à un adversaire que je ne savais que je ne pouvais battre. Comme si j'allais me débattre, tel mes propres proies faces aux crocs de la mort qui finirait, de toute façon par m'avoir. J'avais l'impression de faire face à ma propre fin.