Renaissance (One-Shot) de Tarsaladdict

Une belle journée ensoleillée à priori. Pas dans les coeurs des visiteurs de ce cimetière. Des pleurs. Beaucoup. La mère bruyamment. Le professeur en silence. Les oncles ont les larmes aux yeux. Les tantes se mouchent. Le prêtre a l'air triste. Moi j'ai juste le regard vague, comme si je fixe quelque chose qui est ailleurs. Finalement, le cercueil est déposé au fond du trou qui est rebouché. Il y a beaucoup d'amis et de rivaux, des personnes qui sont importantes et d'autres non, mais en fait si, différemment.

Il marchait avec moi sur ses épaules. Il rendait visite à une de nos premières amies. Il est passé par la grotte. Notre première grotte. Il sifflotait et, sentant ma puissance, les autres se tenaient tranquilles, respectueux. Il sifflotait.

-Hé, gamin, dégage tout de suite !

-L'accès est privé maintenant !

-Je croyais que j'en avais fini avec vous...

La pluie commence à tomber et certains partent. Peu à peu, il ne reste plus que la mère, le professeur, et ceux qui nous ont longuement accompagnés. Le professeur part, puis ses meilleurs amis, puis, après plusieurs heures, la mère.

-Tu... Tu connais le chemin de la maison...

Car moi je reste. Je suis resté jusqu'au bout, toujours et toujours resté avec lui. Lui aussi est toujours resté avec moi. Quand j'étais malade, quand j'étais faible, quand je le refusais encore.

-En avant, Nosferalto !

-Vire-moi cet avorton, Rattatac !

-A l'attaque !

Et je m'élançais au combat. D'une attaque, je mettais les deux hors-course.

-Cette puissance... C'est effrayant...

-Il n'en a qu'un, on en a encore quatre au total, envoyons-les tous !

-Okay ! Nidorino, Farfuret !

-Dodrio, Ortide !

-Donne-t-en à coeur joie.

Et à nouveau, je les battais tous d'une attaque.

-S-sale gosse !

-On ne peut pas le laisser repartir, il va nous dénoncer !

-Ha, prend ça petit con !

Pan. Pan. Il n'a même pas pensé. Il s'est mis devant moi pour me protéger. Ils ont fuit, moi j'ai pleuré. J'appelais à l'aide, de toutes mes forces, et je restais à ses côtés. Un montagnard est arrivé derrière nous et est allé chercher du secours quand il a compris la situation. Mais il est mort dans l'ambulance. Et je suis mort avec lui je crois.

L'orage gronde. Cinq de mes équipiers sont venus, les meilleurs. Dracaufeu apporte des vêtements. Je creuse avec Tunnel et une fois le cercueil visible, Mentali l'ouvre. Alors, Tortank accentue la pluie et l'orage. Et je m'élance vers le ciel. Je charge très haut et lance Tonnerre dans les nuages. Je suis frappé par un éclair surpuissant. Je récupère toute sa puissance et lance un Fatal-Foudre droit sur lui. La première fois, je l'ai sauvé avec cette attaque quand j'y pense.

Je retombe. J'attends. Nous attendons tous, le souffle retenu. Soudain, on sent qu'il bouge. Mentali lève le cercueil et Florizarre le retient alors qu'il tombe. Ronflex s'approche pour l'aider à se maintenir. Mentali échange son costume mortuaire contre ses vêtements. Nous savons instinctivement qu'il a été affecté par son voyage au royaume des morts. Qu'il sera changé. Mais nous l'aimons et il vit. Son coeur bat, c'est le plus important. Je remarque que ses yeux sont rouges. L'étaient-ils avant ? Nos Pokéballs viennent s'attacher à sa ceinture et nous nous frottons contre lui.

-Les amis, j'ai un service à vous demander. Il faut qu'on démantèle définitivement la Team Rocket. Vous êtes avec moi ?

Nous lui répondons tous affirmativement. Il fait un léger sourire et nous rappelle tous, sauf moi et Dracaufeu. Il jette un coup d'oeil sur sa tombe. Il se demande peut-être si il peut la laisser ainsi saccagée.

-Dracaufeu, Vol.

Il monte sur son dos et je le rejoins, puis notre ami décolle. Il regarde Bourg-Palette une dernière fois.

-Après ça, nous disparaîtrons. Fini Sacha, maintenant...

Son regard se porte sur l'horizon.

-Appelez-moi Red.

Nous volons longuement, survolant ce qui a été notre parcours initiatique. Sous la pluie et l'orage, personne à Jadielle ni à Argenta n'entends le battement d'aile de Dracaufeu. Une fois posés à l'entrée de la grotte, il est rappelé et nous entrons. Je frissonne. Mais je sais que je ne le perdrais plus. Je me demande par contre si c'est l'électricité qui a fait repartir son coeur et son cerveau, ou bien... mon, notre amour infini ?

-Ils ont filé. Précipitamment.

Son enquête et minutieuse, mais infructueuse. Oh, pourtant, nous savons où aller par la suite. Nous traversons toute la grotte à pied, par nostalgie. C'est un au revoir à Kanto. Quand nous sortons, il me confie quelque chose:

-Ce n'est pas pour me venger moi, que je vais les arrêter. C'est une requête de tous les Pokémon qu'ils ont tué. Ils m'ont parlé quand j'étais sur le chemin du retour.

Cette fois, nous survolons la région. Il pleut partout, Kanto nous pleure. Oui, car notre région joue le jeu et fait croire partout que mon maître est bel et bien mort. Nous atterrissons devant le casino de Céladopole, abandonné. Pourtant, le vieux mécanisme secret fonctionne toujours.

-Nous avons du travail.

Lorsque nous ressortons, nous appelons la police puis disparaissons. J'ai paralysé tout ce que je trouvais. Je pense avoir parfaitement accompli ma mission. J'en suis content. Je me demande où l'on doit disparaître.

-Pika ?

-Dracaufeu, Vol. Nous allons au Mont Argenté.

Je le regarde et il me regarde aussi, droit dans les yeux. Il sourit légèrement mais tendrement. Nous disons adieu à Kanto et Jotho nous ouvre les bras, nous cache dans la brume, ses vents nous guident même.

Tout les sept, nous allons vivre ici. Qui viendrait nous déranger ? Personne. On vivra paisiblement ensemble.