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Pokémon Donjon Mystère, Aventuriers de l'Univers ! de Lugunium



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» Auteur : Lugunium - Voir le profil
» Créé le 26/10/2013 à 12:23
» Dernière mise à jour le 26/10/2013 à 12:23

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37 - La nuit porte conseil
Préface du chapitre : Le chapitre que vous vous apprêtez de lire contient de nouvelles notations :

En rouge et en italique : les flashbacks dont le narrateur n'est pas Max.
En bleu : les évènements présent dont le narrateur n'est pas Max.

J'espère que vous apprécierez ce nouveau genre de chapitre !






03 août 2049

Nous étions enfin à la période la plus attendue de toute la journée : le retour chez nous. Dans mon cas, je prenais le bus scolaire pour revenir à Sanawielle, un village près d'Ogoesse. J'avais posé ma tête sur la vitre du bus, seul, et mon crâne rebondissait à cause des secousses du bus. J'étais tellement bien, que je me mis à me poser des questions complètement débiles. «En quelle matière sont faits les vitres du bus ? Avec de telles secousses, je me demande comment ça ne casse pas... le verre ne peut pas autant résister aux vibrations ? Si ?». Je savais pertinemment que personne n'allait me répondre.
Le bus s'arrêta. Je ne le remarquai pas de suite, car j'étais vraiment trop perdu dans mes rêves, et fatigué de ma journée. Je descendis en disant au passage au revoir au chauffeur et marchai paisiblement vers ma grande maison avec un toit rouge. Un silence très plaisant s'installa dans le village. On aurait pu entendre une mouche voler. Aucune voiture ne passait et personne ne traînait dehors. Le soleil s'était caché. «Quel calme ! Que c'est agréable, surtout juste avant de rentrer...», songeai-je, souriant.
Sur le chemin, je ne rencontrai qu'un Linéon qui traversait la rue furtivement. Il était suivi par un Polarhume. Ces deux Pokémon devaient appartenir à quelqu'un dans le village, et peut-être avaient-ils fui une remontrance de la part de leur maître. C'est ce que je me disais en les voyant cavaler sur l'asphalte à toute vitesse. En les regardant, je ne m'étais même pas aperçu que j'étais déjà face au portail de ma maison. Je l'ouvris, et comme d'habitude, il grinça.
Je gravis la longue montée qui allait jusqu'au arbustes. Ces derniers avaient été plantés avant notre arrivée dans cette maison, et ils occupaient tout un coin du jardin. De plus, des plantes vertes cachaient le grillage entre la réserve à incendie qui nous servait de terrain voisin, et le grand et majestueux sapin qui trônait au centre de tous et gardait fière allure malgré les intempéries et la neige en hiver. Ce qui m'amusait et m'émerveillait en même temps, c'était quand l'automne pointait le bout de son nez. Les plantes qui à l'origine étaient d'un beau vert, se coloraient progressivement en rouge, puis en un rouge vif qui ravissait toute personne qui pouvait voir cette merveille de la nature. Et ça me plaisait que j'aie ça chez moi. Le vent souffla et fit bouger le sapin qui oscilla un peu, fit tomber quelques aiguilles et reprit sa forme droite.

-Qu'est-ce que j'ai pu me casser la tête autour de ce fichu sapin ! me parlai-je à moi-même.

Effectivement, des énormes pierres étaient fendus et formaient une grande ronde autour de l'arbre. Parfois, quand moi et ma sœur jouions, nous marchions toujours sur les pierres et souvent, nous tombions.

-Bon, allez, je me vais pas m'éterniser à la vue de cet endroit, il faut encore que je goûte... mon estomac ne peut plus supporter d'être vide.

Je me dirigeai vers la porte d'entrée. Mais en posant la main sur la poignée, un vent glacial me figea. «Oulah, c'est quoi, ce mauvais pressentiment que j'ai, là ?! Vite, entrons, je n'aime pas ça...» Après avoir frissonné, j'ouvris enfin.
Je traversai doucement la cuisine. Des jouets de mon petit frère traînaient ici et là, et je faillis glisser sur une de ses peluches. Heureusement, mon cervelet réagit au quart de tour, ayant l'expérience après toutes les chutes que je m'étais payées. Je finis contre le mur. «Quel abruti je suis ! Avec un peu de chance, je vais réussir à ne pas me rétamer avant d'avoir franchi le salon.». J'eus de la chance, car je parvins à slalomer dans le bordel quotidien que mettais Nathan dans la maison.
Il n'y avait absolument personne dans le salon, et il n'y avait aucun signe de vie dans les autres pièces. Je déposai d'abord mon sac sur la rampe d'escalier, faisant osciller un vêtement de la sœur déjà posé ici, avant moi. Puis je partis voir dans la salle de bain. Celle-ci était vide. Un calme étrange régnait. Mon cœur battit de plus en plus vite, pris de panique. «Stop... c'est ridicule, ils sont bien quelque part dans la maison ! Continuons à chercher...». J'entrepris de voir dans les toilettes. Mais encore, personne. «C'est pas vrai ! C'est pas vrai ! C'est pas vrai !!», pestais-je dans ma tête au fur et à mesure que j'ouvrais une nouvelle porte. Je regardai aussi dans la salle de jeux. En vain, seulement des jouets et des jouets.

-Mais où sont-ils, enfin ?!

Je finis par monter les escaliers pour aller à l'étage. Des fringues de mes parents gisaient là, sur le sol. Je me demandais pourquoi avaient-ils été entassés par terre, puisque jamais ma mère ne laissait traîner des vêtements au sol, comme ça. Je ramassai toutes les affaires pour me calmer avant de m'aventurer dans la chambre de mes parents, qui, je le découvris quelques minutes après, étaient totalement vide. Maintenant, je n'entendais plus que les battements de mon cœur, et ma respiration était saccadée et bruyante. Un coin de mon cerveau me disait qu'il était vain de s'essouffler et qu'ils étaient partis quelque part, mais l'adrénaline que mes veines tentaient de supporter m'empêchait de raisonner clairement.

-Dernière chance : ma chambre...

J'ouvris la porte de mon lieu sacré à la volée. La poignée en arrière claqua sur le mur, faisant une grande trace noire. Mais, conformément à ce que je m'attendais, il n'y avait nulle trace de ma mère, de mon père, de ma terrible sœur et de mon précoce petit frère.
Je soufflai longuement.

-Bon... résumons... je rentre et personne n'est là, et la maison est sans dessus-dessous... je vais rester sur ma première hypothèse, que tout le monde s'est barré et que je suis en train de paniquer comme un gros bouffon...

Je descendis les marches de l'escalier quatre à quatre (façon de parler bien sûr, je n'ai jamais encore réussi à le faire...) et je faillis rater une marche. «Damned ! J'suis vraiment un imbécile...». Avant de sauter sur le canapé, je pris la télécommande et allumai la télévision pour me détendre un peu. Je zappai pendant un certain temps, et à chaque fois que je changeais de chaîne, je regardais par la fenêtre si, ô grand miracle, je voyais mes parents arriver, mais à chaque fois, je ne regardais que le grand sapin qui bougeait au même rythme que le vent.
Tout à coup, le déclic arriva. «J'ai oublié de fouiller le grenier... peut-être m'ont-ils laissé un indice sur leur position.» Je me levai d'un bond et fonçai droit vers encore une fois les escaliers. Je montai les marches quatre à quatre (il va falloir que je me calme avec cette expression...) et me dirigeai vers le grenier. Dès que j'ouvris la porte rouillé de la petite pièce, une odeur de moisi émana immédiatement et pénétra dans mes narines. C'était assez désagréable.

-Pouark, ils pourraient faire le ménage quelques fois dans ce grenier, ou acheter un espèce de parfum qu'on voit à la télé...

Je dus retourner tous les recoins de cette pièce chargée de cartons contenant tout ce que nous n'utilisions plus et qui allait tantôt finir dans la déchetterie du coin. La partie droite ne m'offrit aucune piste, et je m'attaquai à la partie droite...

Quand une tête de mort apparut devant moi.



-Max ! Max, ça va, réponds-moi ! Maaaax !!

J'ouvris avec peine mes yeux. Des formes vagues se dessinèrent sans que je puisse identifier à qui elles appartenaient. Une peur atroce déchirait mes entrailles.

-Ne me dis pas que ce sont tes rêves qui te mettent dans un tel état ?!

Il me semblait que c'était Vagultabre qui avait parlé. Soudain, je revis cette tête de mort...

-BWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!

Je fis un bond phénoménal à l'évocation mentale du cauchemar, et arrivai enfin à entrouvrir les paupières. Je retombai sur le dos. Je secouai la tête pour chasser les idées noires, et analysai les alentours. Je vis tout d'abord un Carapuce complètement étonné et un Vagultabre avec de grand yeux ronds comme des soucoupes me dévisageant en se disant sûrement si je n'étais pas devenu dingue, puis je remarquai seulement que nous n'étions plus dans... « Comment c'était déjà ? Ah oui ! La Vallée Rose...» mais nous nous trouvions dans un de ces lieux où le paysage est masqué par la nappe de brouillard épais et dense qui ne semblait jamais disparaître.
Ce fut Carapuce qui parla en premier, avant que je ne pose cette question sans réponse.

-... hum, bon... à mon réveil, nous n'étions plus dans le donjon illusion de Sirémonia, comme tu as pu t'en douter quand tu as... ouvert les yeux.
-Euh... désolé pour le cri, ce rêve, enfin plutôt ce terrible cauchemar, était trop horrible pour ne pas rester sans réaction...
-On avait largement compris, sourit Vagultabre. C'est pour cela que je t'ai concocté une toute nouvelle baie qui, normalement, devrais empêcher tes cauchemars de revenir au fil des jours.
-Non, non, surtout pas ! m'exclamai-je d'une voix aiguë.

Vagultabre s'étonna franchement de ma réplique.

-Et pourquoi ça ?
-Je ne sais pas si tu es au courant, mais ces rêves sont d'une importance capitale pour ma curiosité, premièrement, et deuxièmement, parce que je fais des rêves de mon passé en tant qu'humain ! Il ne faut surtout pas que le fil de mes souvenirs soit rompus, sans doute en advient-il de mon destin.

Carapuce hochait la tête à chacune de mes affirmations. Vagultabre paraissait avoir compris.

-Merci d'avoir un peu éclairé ma lanterne... alors pour résumer, tu es un ancien humain transformé en Pokémon, tu es victime d'une amnésie qui, selon moi, perds du terrain, et tu rêves de ta vie antérieure, c'est ça ?
-C'est parfaitement bien résumé, déclara Carapuce.
-J'approuve, ajoutai-je.
-Tu es un cas de plus exceptionnel à mes yeux ! Je peux l'assurer...
-N'importe qui peut le dire...

Vagultabre sortit la baie qu'il m'avait proposé tout à l'heure. Il me la mit dans mon Sac à Trésor et fit, tout en s'activant :

-Je te la range dans ton Sac, si un jour tu en as assez d'être la victime de ces cauchemars, tu trouveras la baie Antidé, car c'est ainsi que je l'ai nommée, dans la deuxième poche.
-Je suis encore fier de toi, dis-je en guise de remerciement.

Cela toucha en plein cœur Vagultabre, qui partit ranger son matériel de cuisine, un peu rouge. Quand il revint, il vit moi et Carapuce assis en tailleur et en ronde (même si à deux c'est très difficile, de faire une ronde visible, ndla). Il vint combler un trou du cercle que nous formions.

-Eh bien, nous ne partons pas aujourd'hui.
-À quoi bon, il fait nuit en dessous, et je suis fatigué, pas vous ?
-Moi ça roule, pour l'instant, m'informa Carapuce.
-Je me sens en effet un peu vidé, avoua Vagultabre.
-Alors profitons-en et reposons-nous...
-Nous l'avons beaucoup fait dans la Vallée Rose, n'est-ce pas, fit Carapuce.
-Et alors, ris-je.

Je ris de plus belle quand je vis le ventre de Vagultabre.

-Hé hé, tu n'as pas perdu de ce régime forcé !
-Arrêtez, j'ai assez honte de moi... fit d'une petite voix Vagultabre.
-Il ne faut pas te tracasser à ce sujet, il suffira juste de bouger de nouveau, comme nous savons le faire si bien, à cause de nos aventures, le rassura Carapuce.
-C'est pour cette raison que nous allons rester quelques heures ici à glandouiller, après tout, nous avons perd une semaine dans ce satané donjon, alors autant repartir frais et dispos pour rattraper tout le temps gaspillé dans la Vallée Rose.
-Tu as raison, admit Vagultabre.

Pendant quelques minutes, un silence apaisant stagna avant que Carapuce ne le rompit.

-Raconte-moi quels aventures as-tu vécu dans ton rêve de cette nuit, je me demande vraiment pourquoi tu as bondi du sol de peur...
-En fait, je rentrais de cours au collège...
-Pardon ? Un collège ? Qu'est-ce ? questionna Vagultabre.
-Pour faire court, c'est un bâtiment où l'on y approfondit nos connaissances sur plusieurs domaines. C'est étonnant que vous n'ayez pas cela chez vous, les Pokémon.
-Je saisis mieux, dit Vagultabre. Je suis tout ouïe.
-Je disais donc... je rentrais chez moi, tranquillement, par le moyen du bus...
-Un bus ?
-Rôôôh, Vagultabre, on va y passer la journée si tu poses une question sur les inventions des humains chaque seconde, moi, j'ai pris l'habitude. N'empêche, ils sont bizarres, vos inventions : la chaussure, les téléphones, les voitures...

Vagultabre semblait intrigué par l'évocation de ces noms d'objets qui lui étaient inconnus. Mais il s'abstint de poser des questions qui pourtant lui brûlaient les lèvres.

-Je continue... donc je franchis les chemin qui me distance entre l'arrêt de bus (haussement des sourcils de Vagultabre) et ma maison. Arrivé à un vieux portail, je me mets à m'extasier sur un sapin qui soi-disant avait traversé énormément d'épreuve dans sa longue vie. Mais je vais écourter un peu le récit, cette partie ne va pas vous intéresser.
-Et pourtant, j'aimerais bien être devant ce fameux sapin à la longévité si étonnante, commenta Vagultabre.
-Tu as parfaitement raison de sauter ce chapitre, ça ne m'intéresse en rien, ajouta Carapuce.
-Mouais. Donc, après, j'allai dans la cuisine en passant par la porte d'entrée...
-Logique.
-Tss, Vagultabre ! Siffla Carapuce, non sans sourire de toutes ses dents.
-... mais avant, un mauvais pressentiment m'avait secoué. J'accoure donc dans notre salon, et normalement, mes parents devaient être là. Pourtant, cette pièce était déserte, comme toutes les autres pièces de la maison, d'ailleurs.
-C'est la disparition de tes parents qui t'ont fait hurler de peur à ton réveil ? demanda Carapuce.
-Eh bien alors, je croyais qu'il ne fallait pas que je questionne Max, et tu le fais à ma place, nargua Vagultabre.
-On n'est pas sortis de l'auberge...
-L'au-quoi ?

Je soupirai longuement.

-DONC !... Je fouille tous les recoins de la maison sauf un, que j'avais oublié. Je me dirige vers grenier. Ce dernier comportait deux parties. Je cherche des éventuels indices... et tombe sur une tête de mort.
-Gwaaaah ! gémit Carapuce. C'est glauque ! C'est vrai que si soudainement, comme ça, je me retrouve en tête à tête avec un crâne, je ne dors plus pendant une semaine...
-Quelle horreur ! s'exclama notre ami l'arbre. Je suis d'accord avec Carapuce.
-Vous savez presque tout.

Je me doutais que Vagultabre me trouvait de plus en plus étrange et hors du commun par mon passé. Et j'avais une monstrueuse envie de manger sa baie qui allait me faire partir tous mes cauchemars sur ma possible ancienne vie, mais un coin sage de mon cerveau, ou tout simplement mon intuition, m'indiquait nettement que j'allais trouver une multitude de réponses à mes questions sur ma vie d'antan. Mais pour le moment, une autre envie me taraudait. Non, pas celle d'aller au petit coin !

-Carapuce, tu ne m'as jamais raconté ton passé à toi, et je suis curieux d'en savoir plus sur ton enfance et ce qui t'as motivé à devenir un membre de la Guilde de Grodoudou... Dis-moi tout !
-Si tu veux ! répondit-il, mais d'un air pas très enjoué.
-Je suis persuadé que ton vécu est moins énigmatique que celui de Max, assura Vagultabre.
-C'est sûr ! ricana Carapuce.

Carapuce inspira un grand coup et se lança.

-Eh bien, si tu voulais entendre un souvenir datant de ma plus tendre enfance, tu vas être servi !...


-Quelle équipe héroïque !
-C'est sûr, ils vont porter le prestige de la guilde à leur apogée !

Le petit Carapuce, qui n'avait qu'une poignée d'années, regardait ses parents, intrigué. Il ne comprenait pas pourquoi ils étaient aussi émerveillés à la vue des deux Pokémon face à eux.
Car Carapuce se trouvait avec maman (alias Carabaffe) et papa Carapuce (alias Tortank) devant la tente de la fameuse Guilde de Grodoudou, où un drôle de grand poulet en feu et un gigantesque pingouin se faisaient ovationner par le public alentour. Tout ce que voyait Carapuce, c'était ces magnifiques rubans clinquant qu'il rêvait de pouvoir porter un jour. Et cette foule compacte qui s'entassait autour de ces deux soi-disant héros.

-Maman ? appela-t-il.
-Qu'est-ce qu'il y a, mon chéri ? demanda maman Carapuce.
-Qui sont ces deux Pokémon ?
-Ce sont Braségali et Pingoléon, deux courageux Pokémon, qui appartiennent à la guilde de Grodoudou...
-Une guilde ?
-Oui. C'est là qu'on y forme des membres qui, après moult épreuves, deviennent des fins explorateurs, comme ton père.
-Ah !

Carapuce s'était toujours demandé pourquoi son père partait tout le temps de leur maison souterraine. Maman Carapuce continua ses explications :

-Et ces explorateurs peuvent sauver des vies dans les donjons, et partent souvent à la conquête de trésors de valeur !
-Waaah ! Et Papa ? Il en a déjà apporté ?
-Malheureusement, ton père n'a jamais été un valeureux aventurier.
-Oui, peut-être, mais j'ai quand même conquis le cœur de ta mère ! S'exclama papa Carapuce en étreignant maman Carapuce.
-Et nous avons fait un véritable trésor, rit cette dernière en embrassant son amour.

Carapuce n'avait pas saisi les métaphores de ses parents, mais il savait qu'ils étaient encore fous amoureux, comme le premier jour.
Les paroles de sa mère firent naître plus tard la vocation présente de Carapuce.


Et cette vocation fut renforcée lorsque, un an plus tard, il se perdit dans une forêt bien sinistre. C'était la veille de l'anniversaire de son père. Malgré les réprimandes de sa femme, papa Carapuce partit tout de même sauver un Crustabri dans la Forêt des Esprits, où celui-ci s'était empêtré dans le lac central. Car au milieu du périlleux donjon, une étendue d'eau et de corail piégeaient les Pokémon Eau dans le fond. C'était le cas de ce malheureux Crustabri, qui n'avait pas vu le danger venir. Papa Carapuce, en bon aventurier qu'il était, s'était rendu la tête haute vers le point de sauvetage. Mais à peine était-il entré dans le donjon qu'il était déjà tombé sur une maison de monstres et avait été fait prisonnier.
Ce fut une Rosélia qui donna l'alerte. Cette dernière avait vu tout le spectacle. En quelques minutes, elle griffonna une lettre Miracle et l'envoya à Triopikeur.

«À l'intention de toutes les équipes de la guilde, un Tortank a été capturé par des Pokémon dans une maison de monstres, dans la Forêt des Esprits, venez vite !»

Le maître de la guilde avait deviné tout de suite quel Tortank avait disparu. Immédiatement, l'équipe Atout, composée évidemment du Braségali et du Pingoléon, furent dépêchés sur les lieux de la mission.
Chez les Carapuce, maman Carapuce s'agitait.

-Je me doutais qu'il allait avoir des difficultés à partir tout seul là-bas !...
-Mais maman, papa à l'habitude de partir en solo ! affirma Carapuce.
-Là n'est pas la question... il aurait pu au moins choisir un équipier qu'il a recruté !
-Quoi ? C'est quoi, recruter ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer, mon petit Carapuce, papa est en danger !

Et maman Carapuce se dirigea vers la porte pour sortir dans le village, mais avant ça, elle se retourna et vit son fils la fixer. Chez n'importe quel garçon, le fait de peut-être perdre un parent brise l'enfant.
Pourtant, Carapuce avait des étoiles dans les yeux.


Dix minutes plus tard, maman Carapuce, après avoir cherché de quoi sauver son mari, remarqua seulement à ce moment-là que son cher fils était parti lui aussi retrouver papa, et elle comprit aussi pourquoi il s'était émerveillé malgré les événements.
Heureusement que maman Carapuce avait un mental d'acier, car elle dut encaisser la disparition de deux personnes extrêmement chers à ses yeux, et ce dans la même journée.


-Papaaaa ?! Papa ! T'es où ? Maman s'inquiète !

Carapuce s'était emparé d'un ruban qu'avait oublié son père avant d'exécuter sa mission. Un joli Ruban Force +. Il avait pris aussi quelques Pommes pour ne pas tomber d'inanition. Carapuce avait beaucoup de chance : il était déjà à l'E.5 du dangereux donjon et il n'avait encore pas rencontré de Pokémon sauvage ni de maison de monstres. Mais les ennuis commencèrent dès l'E.7.

-Papaaaaaaaaaaa ?
-Arrête de brailler, gamin !

Un Migalos avait surgi du haut d'un arbre. Carapuce hurla de peur.

-J'ai dit quoi, sale mioche, y en a qui dorment, ici !
-M-m-m-m-m-mamaaaaaaaaan !!
-Hmm ? Je vois que tu ne comprends pas !

Migalos lança une Sécretion qui enroba le corps du malheureux petit Carapuce, qui ne put qu'hurler de terreur.

-Et maintenant, comment vais-je te faire taire ?

Elle tissa une épaisse mais courte toile et entoura la bouche de Carapuce avec. Carapuce gémit longuement.

-Même ça, ça ne marche pas ?
-MMMMMMMMMMMH !!
-Alors je vais te manger !

Migalos approcha lentement vers sa proie qui se débattait dans le cocon de toile qui le maintenait prisonnier.

-Je n'ai jamais encore goûté de Carapuce, mais j'en ai déjà l'eau à la bouche. Miam !

Tout à coup, un torrent de flammes rouges embrasèrent l'araignée, suivi par une vague gigantesque d'eau. La toile autour de Carapuce fondit sous la chaleur du feu. Jamais il ne fut aussi soulagé.

-Et encore une bonne action à notre compteur, fit une des voix des sauveurs.
-Malgré toutes nos bonnes actions, on trouve encore des Pokémon sauvages qui commettent des actes cruels... soupira l'autre mystérieuse voix.

Quand la vapeur du mélange eau/feu fut dissipée, Carapuce put reconnaître ses sauveurs. Braségali et Pingoléon. Il resta sans voix.

-Petit, fit Braségali d'une voix douce et chaleureuse, il y a beaucoup trop de Pokémon sauvages très méchants dans ce donjon, qu'est-ce qu'il t'a pris de venir te frotter à eux ?
-...
-Il est choqué, ne le brusque pas ! dit gravement Pingoléon.
-Pardon.
-Je... je veux retrouver mon papa...
-Je l'aurais parié ! C'est le fils de ce crétin de Tortank !

Carapuce ne tiqua pas.

-Chut, tu risques de blesser le petit Carapuce.
-Excuse-moi. J'étais persuadé, rien qu'à la vue de cet enfant, qu'il était de lui. Maintenant, la priorité est de retrouver Tortank...
-Je m'occupe du petit, toi, tu vas continuer seul un moment, de toute façon tu ne crains rien, et moi, je vais conduire Carapuce chez sa mère.
-Pas de soucis !

Carapuce dévisageait Pingoléon. Ses yeux brillaient et il était épris d'un respect et d'une admiration sans bornes.

-J'y vais !
-Moi aussi, on se retrouve à la statue Kangourex !

L'équipe Atout se sépara.


-Oh mon Dieu, je croyais t'avoir perdu pour toujours ! exulta maman Carapuce en serrant très fort son fils.
-Bon, vous m'excuserez si je ne reste pas, mon acolyte m'attend... fit Pingoléon en s'éclipsant.

Maman Carapuce n'avait pas le cœur à sermonner son courageux fils.

-Tu m'as fichu une peur bleue ! Ne me fais plus jamais ce coup !
-Oui maman.

Ils se regardèrent. Maman Carapuce vit l'ambition naissante de son fils dans ses pupilles.



-Et voilà, vous savez pourquoi être un membre de la guilde de Grodoudou est le but de toute ma vie, but que j'ai réussi à atteindre grâce à toi, Max. Une chose est sûre, je me souviendrai de notre rencontre tout le long de mon existence !

Je fus flatté.

-Euh, eh bien, merci. Toi aussi tu as été un coéquipier formidable et tu le restes et le restera toujours, malgré les innombrables épreuves que l'on a déjà traversé...
-Votre amitié profonde fait vraiment plaisir à voir, commenta Vagultabre, néanmoins un peu jaloux, cela se voyait dans son regard.

Je fis mon plus beau sourire à notre merveilleux ami Vagultabre.

-Toi aussi tu comptes énormément pour nous. Tu es un être rare !
-Merci ! Et toi, Max, tu es le Pokémon le pus étrange que j'ai rencontré malgré ma vie assez mouvementée.

Sa phrase fit monter en moi une question que j'avais fait taire depuis notre rencontre, Vagultabre et moi.

-Je me demande pourquoi, comme nous, tu t'es retrouvé banni dans le royaume de Rayquaza... tu peux nous en dire plus ?

Vagultabre renia immédiatement.

-Je suis désolé, mais il n'en est pas question. J'ai trop honte pour en parler...
-Allez, ça ne peut pas être si terrible que ça ! Insistai-je.
-Si, bien au contraire.
-S'il te plaît, tu viens de piquer ma curiosité... accusa Carapuce.
-Ce n'est absolument pas contre vous, mais non, je ne peux pas...

«Ce n'est pas qu'il ne veut pas, c'est qu'il ne peut pas. Alors ça doit être vraiment grave... même peut-être plus grave que mon histoire...», songeai-je. Je vis qu'il regardait un peu partout, comme si il craignait que quelqu'un nous épie. Pourtant, cela semblait très difficile, car le vent soufflait fort et couvrait nos paroles. De plus, le brouillard ambiant interdisait la vue à n'importe qui, à part si l'intrus avait une acuité visuelle très profonde, ce qui n'était pas impossible, ma foi.

-Bon, d'accord, je lâche l'affaire, mais tu ne t'en tireras pas comme ça ! Souris-je. Un jour, tu nous raconteras. De toute façon, tu sais bien que tu peux tout nous dire.
-Je le sais pertinemment, dit-il d'une voix légèrement plus froide que d'habitude.
-Bien, nous pouvons y aller, nous n'avons plus rien à dire, et c'est le jour dans le monde d'en bas, comme l'indique le Multidex... suggéra Carapuce.
-Bien sûr, c'est parti !

Nous nous levâmes et partirent en prenant soin de ne rien oublier sur place.

Rayquaza regarda le groupe s'en aller et se diriger vers leur dernier donjon. Encore celui-ci, et ils arriveraient dans son repaire caché.

«Avec leur intelligence et leur état d'esprit, ils y parviendront, c'en est certain.»

Il grogna faiblement pour ne pas que l'équipe ennemie n'entende son râle, puis il fondit à une vitesse impressionnante vers le
Palais du Serpent, leur dernière étape avant le duel ultime...