... là où le savoir se cache. [5/7]
Le groupe 134, fraichement renommé "The Rewriters" fut dérangé dans leur conversation par une sonnerie cristalline. C'était la première fois que les élèves entendaient ce son si particulier qui allait devenir leur quotidien : c'était un baptême en quelque sorte. Cette sonnerie annonçait aussi quelque chose de tout à fait nouveau pour les étudiants : leur premier cours. Enfin, c'était plus une remise à niveau qu'autre chose, pour ramener les élèves dans le vif du sujet : les Pokédoll.
Maintenant que les groupes avaient été créés, ils étaient dispatchés dans des classes. Plus tôt sur la fiche d'information, Célio avait vu qu'il appartenait à la "1-C". A l'aide d'un petit coup d'œil sur le plan de l'Institut, le groupe repéra leur salle de classe très aisément. Il fallait dire que toutes les salles des premières années se situaient au premier étage, ce qui aidait beaucoup au repérage.
Cependant, malgré la grandeur de d'Institut, plus de 550 élèves qui se bousculaient simultanément vers les escaliers encombraient quelque peu le passage.
« Si je rentre la dedans, je vais mourir ! s' écria Fa en pointant du doigts les escaliers noirs de monde.
–C'est plus une école, renchérit Shiro, c'est un nid de Fermite...
–Hum ! souffla Yuki. Vous abandonnez déjà devant ce minuscule obstacle ? Pathétique !
Sans attendre ses co-équipiers, le loup solitaire couru fièrement vers la foule en poussant un cri de guerre. Sauf que juste au moment où il essaya de forcer le passage dans les escaliers, il perdu sa balance et tomba au sol, se faisant ainsi impitoyablement piétiner par la masse étudiante qui ne désirait qu'avancer le plus vite possible.
–Yukiii ! s'écria Célio.
–Ne t'inquiète pas, le rassura Shiro. Je ne le connais pas depuis très longtemps, mais il a l'air d'avoir la tête dure. Il s'en sortira. Probablement.
–YAAAAAAAA !! hurla puissamment une voix guerrière, CE N'EST ABSOLUMENT RIEN ! YAAAAHAÏÏÏE ! ... ... ... ... ...
– Oh, il ne crie plus, constata Shiro.
–Yukiii ! paniqua Célio la larme à l'œil.
–Il a dit que ce n'est "absolument rien" pour lui, expliqua Fa.
–Oui, compléta Shiro, s'il l'a dit c'est qu'il le pense réellement. Tu devrais avoir plus confiance en tes amis Célio !
–Mais ... gémit le garçonnet, tout le monde le marche dessus et il ne bouge plus...
–Mais non, regarde bien ! contesta Fa. Là ! Sa tête tremble encore en peu !
–La tête n'est pas censée bouger comme ça ! s'écria vivement le garçonnet.
–Rhoo, arrête de voir les choses de façon aussi pessimiste...
–Tiens, intervient soudainement Shiro en lui présentant un petit objet argenté. Tu en auras besoin pour plus tard.
–C'est quoi ? l'interrogea Célio.
–C'est une petite cuillère, ça va t'aider pour le ramasser plus tard.
–WAAAAAAAA !! »
Ignorant les crie de détresse de jeune garçon, les deux filles décidèrent d'attendre une ouverture avant d'aller en salle de classe. Après tout, cette sonnerie n'annonçait pas que le cours commençait tout de suite, immédiatement. Mais plutôt qu'il allait commencer dans quelques minutes, inutile de se précipiter, comme un certain loup solitaire, donc. Et effectivement, cinq minutes plus tard, la quantité d'élèves dans les escaliers avaient diminuait de plus de trois-quarts. La fine équipe retrouva leur co-équipier déchu dans un piteux état. Même si peu confiant, Célio se servit de l'ustensile gracieusement offert par Shiro pour "ramasser" son ami inconscient. Vu le peu de résultat, le garçon décida de le porter sur son maigre dos.
« Bien ! fit Fa en frappant dans ses main. Dépêchons nous, ça ne le ferait pas si on arrive en retard pour le premier cours ! »
Acquiesçant d'un signe de la tête, les autres "Rewriters" – à l'exception de ceux qui étaient hors-service - pressèrent le pas vers leur destination, la salle de classe des 1-C. Une fois arrivé, le groupe constata que le cours n'avait heureusement pas encore commencé. Célio déposa Yuki sur une chaise vide, et priant pour son rétablissement rapide.
« Finalement, conclut Shiro, tout c'est bien passé.
– Ah regardez ! s'enthousiasma Fa, on a des places réservées !
Les premières années de l'Institut travaillaient tous en groupe de quatre, et chaque classe était composée de six groupes. Et la 1-C ne faisait pas exception. Par conséquent, les salles de classes eux même étaient composées de six grandes tables chacune réservée pour l'un des groupes.
–Je m'installe près de la fenêtre ! poursuivit Fa.
–Moi je vais essayer de me mettre dans l'angle mort du prof... réfléchit Shiro.
–Haha... sourie maladroitement Célio en doutant un peu de la bonne volonté de ses nouvelles amies.
–Grrrmmm... trembla Yuki en rouvrant légèrement les yeux. Où... où suis-je ?
Une lueur malicieuse apparut dans les yeux de Shiro :
– Oh Yuki ! répondit t'elle avec une grosse voix solennelle. Ne t'en souviens-tu pas ? Tu te trouves au Paradis des Guerriers !
– Vraim... VRAIMENT ?! s'écria le garçon encore trop assommé pour se repérer.
–Oui, fidèle serviteur de ton étoile. Cependant ! Tu n'as pas ta place dans cet Eldorado, tu ne peux pas y rester plus longtemps.
– Pour... pourquoi ?!
– Ton comportement m'a profondément déçu, loup solitaire. Crois-tu que je ne te voyais pas, lorsque tu vivais sur Terre ?
– Qu... qu'ai-je donc fais ?! J'ai passé ma vie à suivre mes préceptes !
– Insolent ! Tu oses contester mon jugement divin ?
–N... non !
– Ecoute-moi bien, je suis l'esprit des précédents "Rewriters". J'ai cru comprendre que tu avais usurpé notre nom ?!
– Mais... ce n'était pas mon idée !
–Silence misérable ! Le simple fait d'avoir pris se surnom n'importe guère, mais tes actions impardonnables salissent notre âme !
–Je... je ne comprends pas !
–A partir de maintenant, tu devras un respect et obéissance absolue à la dénommée "Shiro". C'est une âme pure sur qui tu dois prendre exemple.
–Shi... Shiro ? Mais pourquoi ?
–Cesse donc de poser des questions inutiles, loup solitaire ! Va maintenant, et n'oublies pas... tu dois un respect et une obéissance absolue à Shiro... soit fier de servir la cause des "Rewriters".
Pour conclure la discussion, Shiro assena un grand coup de poing sur le crâne de son interlocuteur, le replongeant dans un sommeil forcé. Malgré les protestations de Célio, la demoiselle semblait très satisfaite. Par la suite le petit groupe s'installa convenablement à leur table : comme promis, Fa se précipita vers la fenêtre, et Shiro fit en sorte de se mettre en un coin, de manière à ce que de la place du professeur, le grand corps de Yuki empêcherait de la distinguer. Célio pris la seul place restante, devant Yuki et à coté de Shiro.
Celio se retourna et balaya la salle du regard. A sa grande surprise, il vu deux silhouettes dorées qui lui adressèrent un clin d'œil simultané du fond de la salle. Le garçonnet leur répondit avec un énorme sourire : Lann et Lynn était dans sa classe ! Il avait bien envie d'aller les voir, mais il ne pouvait pas quitter son groupe comme ça. Et à son grand soulagement, aucun Karl à l'horizon. Avec un peu de chance, cet odieux personnage restera un mauvais souvenir.
Depuis quelques minutes, la classe était devenue silencieuse : le professeur pouvait arriver à tout instant.
Puis, les secondes s'écoulèrent... ensuite, les minutes...
« Dis donc, chuchota Fa, il en met du temps ce prof !
–Il aura intérêt à s'excuser ! grogna Yuki qui de toute évidence n'aimait pas attendre.
–C'est étrange, renchérit Shiro, ça va faire 20 min qu'on aurait du commencer... »
Les groupes des "Rewriters" n'étaient pas le seul à se questionner, un petit bourdonnement inquiet commença à se rependre dans toute la classe. Et tout d'un coup, au niveau de la porte un énorme bruit sourd se fit entendre. Interloqué, les élèves de la 1-C décidèrent d'un commun accord d'ouvrir la porte et ...
« Waaa... je suis ... en retaaww... »
Un jeune adulte venait de marmonner quelques mots avant de s'évanouir. Vraisemblablement, cet individu avait oublié le principe fondamental qui est d'ouvrir la porte avant d'entrer dans une salle.
Ne sachant que faire exactement, des garçons de la classe ramassèrent le corps inconscient du jeune homme à lunette et le posèrent sur le grand bureau du professeur. Pour quelques raisons, Célio se mit à analyser avec insistance sa petite cuillère d'argent.
« Vous croyez que c'est lui ? commença un élève.
–Je sais pas, sûrement... poursuivit un autre.
–Il a l'air jeune.
–Il a dit un truc aussi, il parlait de « retaw », je me demande ce qu'il voulait dire.
–Euh les gens, il ne respire plus.
-Il a des lunettes !
–J'espère que ce n'est pas un pervers...
–Ah ! Son cœur ne bat plus aussi.
–Elle est jolie sa montre, si je l'a prend personne ne m'en voudra, hein ?
–Pour être plus précise, je crois qu'il est mort.
–Il est plutôt mignon de près... »
Alors que la classe continuait de débattre sur l'étrange individu qui venait d'apparaître devant eux, le corps du jeune homme se redressa soudainement :
« Je suis en retaaaarrrd !! »
A ces mots, l'homme se mit à courir à une vitesse hallucinante en ligne droite à travers la classe, avant de s'écraser avec fracas contre le mur. Son corps retomba dans le même état que précédemment. La classe resta silencieuse et d'un commun accord, les élèves récupèrent le corps inconscient encore une fois, et cette fois-ci, ils déposèrent délicatement l'adulte hors de la salle comme si rien ne n'était passé. Satisfaits de leurs actions, les étudiants se rassirent à leur place respective.
Peu après, la porte se rouvrit lentement et le même homme, avec un air abattu, pris la place réservé au professeur. Il avait l'air de ne pas savoir quoi dire, de ce fait, un silence de plus en plus insupportable s'empara de la 1-C.
« Euh... b...bonjour... »
L'intervention désespérée de l'enseignant pour faire fondre la glace n'avait pas l'air d'avoir grand effet.
« Je... suis votre nouveau ... professeur... ... ... ... ahem... euh... voila, voila... haha... hum... »
La classe continua de fixer sans bruit le mystérieux individu, qui était pourtant mort deux fois un peu plus tôt.
« Je m'appelle... Edouard Ivy ... mais vous pouvez m'appeler Mr. Ivy ou ... professeur ... ... haha ... ha... »
Toujours aucune réponse, le professeur était tellement nerveux que son être avait l'air de perdre toute sa substance.
« J'espère que ... nous allons bien nous entendre et ... que nous me ferez ... confiance... ...»
Le professeur Ivy baissa drastiquement le ton de sa voix en prononçant ce dernier mot.
« Sinon... je sais faire des blagues aussi ... alors euh ... vous savez c'est quoi le comble pour un Pikachu ? C'est de ne pas être au courant ! Hahaha... haha... ha... euh ... parce que ... Pikachu est un Pokémon Electrique... alors ... ne pas être au courant ... ... c'est marrant... ha...ha... »
Si l'enseignant pouvait disparaître, là tout de suite, dans un trou, il le ferait sans aucune hésitation.
« Mais ne vous inquiétez pas ! J'ai ... d'autres blagues aussi ... si celle là ne vous plaît pas ... euh... alors ... haha ... hé... hum ...
- Pfffffff ! »
Un élève craqua enfin. Le silence pesant, le stress du professeur, le fait qu'il s'enfonce de plus en plus... c'était trop. Sans pouvoir se retenir, l'étudiant explosa de rire. Et telle une délivrance, les autres se mirent à suivre son exemple.
« HAHAHAHAHA !
-Ha...ha... »
Ivy suivit la tendance joyeuse de la classe, à la fois un peu soulagé et embarrassé. Il ne comprenait pas vraiment ce changement inattendu d'attitude, mais la glace était brisée et c'était ça le plus important. Une fois les éclats de rires dissipés, l'enseignant repris la parole avec un peu plus de confiance quoiqu'avec une pointe de nervosité:
« Je ... Je me nomme Edouard Ivy, et je ... je suis votre nouveau professeur, enchanté !!
–Enchanté ! »
Enfin une réponse ! Ivy en avait la larme à l'œil, mais il se ressaisit vite et poursuivit :
« Je vous enseignerez tout le coté théorique des Pokédoll. Je ferais de mon mieux pour vous transmettre mon savoir ! Nous nous côtoierons pendant une année entière, j'espère que notre relation restera au plus haut le plus longtemps possible ! Si vous avez des problèmes, je saurai y répondre, je vous aiderez de mieux que je peux ! Ensemble, avec les forces de chacun, nous allons tous sortir victorieux de cette première année !!!
–Ouais, allez-y professeur !
–C'était classe ça, monsieur !
–Vous êtes trop chou !
–Vous êtes bien mieux vivant que mort !
–On compte sur vous ! »
Edouard Ivy ne pu retenir ses émotions, et de chaudes larmes se mirent à couler sur ses joues. Amusée par la réaction de l'enseignant, la classe reprit son rire joyeux et unanime.
Après avoir séché ses larmes, Ivy frappa d'un coup ferme sur le tableau :
« Et maintenant, que le premier cours de la 1-C commence !
–Ouaiiis !! »
Satisfait de la réaction, Ivy se posa quelques secondes avant de commencer son véritable travaille.
« Hum ! s'éclaircit-il la voix, si vous êtes ici c'est pour apprendre à utiliser des Pokédoll. Tout le monde est d'accord ?!
–Oui monsieur !
–Bien ! poursuivit Ivy en hochant la tête. Or, avant de passer à l'aspect purement pratique, il faut que vous sachiez exactement ce qu'est qu'une Pokédoll.
–Moi je sais ! le coupa une élève. C'est comme des Pokémon, mais en plus spécial !
–Haha ! s'amusa le professeur. C'est à peu près correct. Effectivement, les Pokémon et Pokédoll sont liés ... en quelque sorte. Quelqu'un sait-il ce qu'il c'est passer il y a 500 ans ?
–Euh... c'est quand les Pokémon se sont enfuient, non ?
–Pas exactement. Bien que les raisons restent quelque peu obscur, un évènement nommé "Damnation" s'y est déroulé. N'ayez pas peur du nom, ce n'est qu'un titre ! A cette époque, les Pokémon ont commencé à se faire de plus en plus rare, personne ne savait ce qu'il se passait et il faut dire que tout le monde c'est retrouvé dans un sacré pétrin ! La société d'antan était bien plus avancée technologiquement que la notre, justement parce qu'elle utilisait beaucoup les Pokémon dans son développement. Alors vous imaginez bien que la soudaine pénurie de Pokémon avait posée de gros soucis ! On a d'abord cru que les Pokémon ont eu marre de nous et sont partis ailleurs, c'est pour ça que de nos jours, on a classé les Pokémon qui nous restent comme trésor international et de ce fait plus personne ne peut les utiliser comme avant.
–Mais mon cousin il a un véritable Teddiursa lui ! Je dois le déclaré à la police ?
–Non, pas de conclusion hâtive ! Bien sûr, si les Pokémon s'attachent à des humains, ils sont autorisés à demander une permission exceptionnelle pour le garder. Le Teddiursa de ton cousin doit avec une petite étoile bleu sur son front normalement, c'est la preuve que sa domestication ait été approuvée par le gouvernement.
–Oooh ! C'est vrai, je n'y avais jamais fait attention !
– De plus, comme pour les Pokémon domestiques, les Pokédoll portent une marque spécifique.
Ivy sortie une petite Pokéball blanche de sa poche et la lança élégamment au milieu de la salle. Ses journées d'entrainement spécial "lancer de Pokéball superclasse pour surprendre mes élèves" avaient l'air de ne pas avoir servies à rien, puisque tous les enfants poussèrent des acclamations pendant son mouvement. Et ses acclamations se transformèrent en hystérie quand un Porigon-Z sortie de la balle.
–Voici Poggy, ma Pokédoll ! continua Ivy avec un grand sourire. Regardez bien sa tête, vous voyez la grosse étoile rouge ?
–Oooh !
–C'est la preuve que Poggy est une Pokédoll. Comme l'avez sûrement remarqué, mon Poggy ressemble comme deux gouttes d'eau à un véritable Porigon-Z. Allez Poggy, viens à coté de moi !
La Pokédoll s'exécuta et se mis à léviter joyeusement autour de son dresseur.
–Ah ! s'écria Ivy. Je reprends mon histoire, je n'avais pas encore terminé ! Donc, il y a 500 ans les Pokémon ont commencé à disparaître. C'était le chaos, la "Damnation", la punition divine des hommes qui avaient abusés des Pokémon. Cependant, environ 60 ans plus tard, on a fait une découverte surprenante.
Afin d'être plus précis dans son explication – et aussi pour impressionner ses élèves – Ivy plaça sa main au niveau de l'étoile rouge de son Porigon-Z. Sauf que sa main ne se heurta pas contre la tête de la Pokédoll, mais rentra dans le corps de Poggy. Le professeur retira ensuite sa main de la tête de sa Pokédoll en possession d'une gemme d'une blancheur immaculée.
–Wooooaaaaah !
–Hahaha ! ria l'enseignant de bon cœur, vous vous y habituerez et puis vous allez bientôt le faire aussi ! Hahaha !
Mine de rien, le rire de Ivy contenant une certaine suffisance : c'était tellement bon de passer pour un type classe devant les jeunes ! Cependant, il ne voulait pas que sa Pokédoll s'ennuie sans rien à faire, alors il la rappela malgré les contestations de ses élèves.
–Bref, ces drôles de gemmes ont commencé à faire leur apparition. On ne sait pas trop comment elles sont apparues, mais une chose est sûre : elles sont bien arrivées dans notre petit monde, et en masse. A vrai dire, à partir de ce moment, les informations que l'on a sont un peu floues... le fait est que des scientifiques ont réussit à recréer le corps de Pokémon à l'aide de ses gemmes. C'est ainsi que les Pokédoll ont vu le jour. ... Retenez juste qu'avant, notre société avait une technologie beaucouuuup plus avancée que la notre et que donc ils étaient capables de faire beaucouuuuup plus de chose que nous. D'ailleurs, on n'est toujours pas capable de faire fonctionner les anciennes machines que l'on a retrouvées...
Ivy s'arrêta un instant, vérifiant que tous ses élèves comprenaient son monologue. Une fois rassuré, il poursuivit :
–Les Pokédoll créées avaient EXACTEMENT les mêmes caractéristiques que les Pokémon normaux. Elles pouvaient manger, boire, contrôler les éléments... même évoluer ! Mais surtout elles pouvaient se reproduire entre elles. C'est ainsi que l'ère des Pokédoll a débuté. Seul ombre au tableau, sans le pouvoir des gemmes, les Pokédoll ne sont que des poupées. Et bien que les gemmes ne soient pas une ressource rare, le gouvernement a prohibé, interdit si vous préféré, l'utilisation inconsidérée des Pokédoll. Si vous voulez, la société d'avant était encore sous le choc de la "Damnation" et même si les Pokédoll auraient pu permettre de reprendre l'évolution technologique, le gouvernement a décidé d'être plus prudent cette fois.
En gros, on a abandonné toutes les technologies les plus gourmandes en énergie et l'on a décidé de revenir à un mode de vie plus simple. Mmmmh... c'est un peu compliqué là, quelqu'un à des questions ?
– Est-ce qu'on peut encore créer des Pokédoll ?
–Eh bien, comme je l'ai dis auparavant, toutes les anciennes technologies ont été abandonnées. Et malheureusement, l'Art de Création a aussi disparu. Donc non, de nos jours on ne peut plus en créer.
–AAAH ! Mais alors, les Pokédoll vont disparaître au bout d'un moment aussi ?!
–Non, non ! Rappelle-toi, les Pokédoll peuvent se reproduire. C'est-à-dire qu'elles peuvent avoir des bébés Pokédoll qui vont les remplacer plus tard. Bien que les enfants naissent complètement inconscients tant que l'on n'utilise pas de gemmes sur eux.
–Pourquoi il n'y a pas de Pokédoll dans la nature?
–Sans gemmes, les Pokédoll ne sont que des poupées inanimées, comprenez bien ça. Donc, il faut absolument une action humaine pour pouvoir maintenir une Pokédoll en bon état. De plus, la population de Pokédoll est soigneusement contrôlée et maîtrisée par des institutions gouvernementales haut-placés. Je ne sais pas comment le dire mais ... hum... voilà, dîtes-vous que quelque part dans ce monde il y a une Graaaande maison avec touuuutes les Pokédoll sans dresseurs qui y vivent. Ses Pokédoll sont très contentes de leur maison et donc n'en sortent jamais. C'est pourquoi on n'en trouve pas dans la nature.
–Professeur ! Vous avez dit qu'on ne peut plus créer de Pokédoll, parce qu'on n'a plus assez de technologie, non ? Alors comment on fait pour les soigner quand elles sont malades ?
–Ah, c'est une question intelligente ! Effectivement, nous avons perdu une grande partie de nos anciennes connaissances. Cependant, certaines personnes savent encore de nos jours utiliser l'Art de Guérison. Bien que très technique, le soin des Pokédoll ne demande pas beaucoup de matériel.
Malheureusement cet Art commence à se faire de plus en plus rare, mais ne t'inquiète pas, il y aura toujours dans cet institut un gentil médecin qui soignera ta Pokédoll !
–Ouf !
–Une dernière chose à propos des gemmes : il en existe deux types. Les gemmes élémentaires et les gemmes générales. Comme leur nom l'indique, les gemmes élémentaires correspondent aux ... éléments. Ou si vous préférez aux types des Pokémon, il en existe dix-huit : Feu, Plante, Eau, Combat, Acier, Roche, Sol, Psy, Insecte, Electrique, Ténèbres, Vol, Glace, Dragon, Spectre, Poison, Normal et Fée. Attention, écoutez bien car c'est extrêmement important : vous ne devez JAMAIS donner à votre Pokédoll une gemme qui ne correspond pas à son ou ses types ! Je le répète, vous ne devez jamais le faire ! La résultante serait catastrophique pour le métabolisme de votre Pokédoll et le pire serait à prévoir !
Un frisson parcourra la salle.
–Si vous voulez être sûr de ne pas vous trompez, il y a les gemmes générales. Il en existe trois : Bronze, Argent et Or. Ces gemmes ont la particularité de fonctionner sur toutes les Pokédoll sans exception. Les gemmes Bronze sont cinq fois moins puissantes que les gemmes élémentaires mais elles peuvent aider dans une urgence. Les gemmes Argent ont la même puissance que les gemmes élémentaire mais malheureusement, pas le même coût économique ... hahaha ! Quant aux gemmes Or, elles sont extrêmement puissantes mais le prix aussi est en or, si vous voyez ce que je veux dire...
Bien qu'elles soient apparues de nulle part il y a environ 440 ans, les gemmes sont aujourd'hui une ressource très présente. Elles se renouvellent à l'état naturel assez rapidement, ce qui permet de ne jamais en manquer. Tiens, d'ailleurs il est possible qu'en vous baladant dans une forêt que vous tombiez par hasard sur quelques gemmes Bronze. Si vous tombez sur des Or, ne faîtes rien et appelez moi tout de suite plutôt, hahaha !
Décidément, Ivy avait maintenant une parfaite aisance dans ses propos, bien loin de son attitude lors de son arrivée catastrophique. Il s'étonnait lui-même. Le professeur allait continuer son cours lorsque la cloche cristallise résonna.
–Ah... je crois qu'il est temps pour nous de nous quitter pour aujourd'hui.
–Oooooh....
–Mais rassurez vous, vous me verrez très souvent cette année ! Hahaha ! Et puis avec tout ce qui vous est arrivé aujourd'hui vous devez être fatigués, non ?
Effectivement, le discours d'Irisée, le questionnaire, la recherche des groupes, le cours de Mr. Ivy... tout c'était enchaîné à une vitesse folle. Et de plus, dehors, le soleil commençait à se coucher.
Comme pour répondre à sa question, l'un des élèves se mit à relâcher un bruyant bâillement.
–Hahaha ! Allez, je ne vous retiens pas plus longtemps. Et passez une bonne nuit ! N'oubliez pas que c'est demain la remise des Pokédoll ! Ah ! Enfin n'y pensez pas trop sinon vous n'allez pas arriver à dormir ! A bientôt !
– Au revoir Mr. Ivy ! »
Les élèves sortirent petit à petit de la salle, laissant Edouard Ivy seul. Il était fier de sa performance d'aujourd'hui. Bon c'est vrai qu'il avait un peu très mal commencé, mais ce qui compte c'était que tout c'était bien fini. C'était son premier jour en temps qu'enseignant, il était tellement nerveux qu'il était arrivé cinq heures avant tout le monde de peur d'être en retard ! Seulement, il s'était perdu dans le grand bâtiment et il a ressentis une telle angoisse qu'il s'était évanouit... S'il n'avait pas croisé ce vieux professeur dans le couloir, il aurait probablement raté le cours d'aujourd'hui. Mais peut-être que de courir à travers le bâtiment à vitesse grand V n'était pas une si bonne idée que ça !
« Quoi qu'il en soit, tout est bien qui fini bien ! »
A présent, ces chers élèves étaient sûrement en train de se diriger vers les dortoirs. Avec une dernière pensée pour eux, le professeur pris sa sacoche et s'apprêta à sortir, sauf qu'à ce moment précis, un petit livre tomba de son sac.
« Oh ! Il faut que je fasse plus attention ! »
Rapidement, Ivy ramassa le livret. C'était son petit trésor, d'ailleurs c'était la seul chose qu'il avait réussit – par on ne savait quelle miracle – à ne pas perdre ou endommager. Une petite légende sans signification particulière, mais qu'il aimait beaucoup.
« The Rewriters... tiens, je la relirai avant de dormir ce soir ! »
Sur cette dernière pensée, Ivy quitta la salle de classe en sifflotant joyeusement.